Le temps des confessions [PV Chronoa]

Après avoir retrouvé son frère de cœur, Trunks se convainquit de se confronter à la véritable Déesse du Temps. Cette dernière incarnait la seule divinité en laquelle il ait jamais accepté de croire, lui qui défia autrefois Beerus, un Dieu de la Destruction, dans un naïf élan d'audace pour sauver Kaito. En comparaison, confesser ses péchés face à celle à qui il jura allégeance semblait impossible.

Une fois au quartier général de la Police du Temps à Conton City, le mortel se dirigea vers sa déesse. Seul avec elle en ces lieux, il ne pourrait détourner le regard comme il le faisait depuis si longtemps maintenant. Elle n'en disait rien, mais l'avait nécessairement remarqué : son Super Sérieux ne lui parlait plus vraiment, demeurait distant et évitant. Trunks demeurait incapable de comprendre ce que sa déesse en pensait. À défaut d'être encore meurtri par sa précédente mort, le fidèle se sentait toujours désemparé face à ce qui lui était arrivé : lorsque plus personne n'était là, pas même Kaito ni Celerya, il y avait toujours Chronoa. Cette dernière ne pouvait pas en dire autant de Trunks.

« Bonjour, Dame Chronoa... »

Sur ces mots prononcés avec un ton solennel, il se força à la regarder droit dans les yeux. Le poids de l'atmosphère sur ses épaules vint alourdir la charge déjà difficile à soutenir de ses remords.

« Il faut que je vous présente mes excuses. Je n'ai pas été présent pendant la guerre contre Auros, je n'ai donc rien fait quant à votre mort, et je m'en veux terriblement. Je ne sais comment me racheter auprès de vous. »

L'émotion de contempler à nouveau les pupilles de sa divinité se mélangea avec la douleur provoquée par sa reconnaissance des faits déjà connus de tous.

« Votre importance pour moi est en un sens évidente, mais paradoxalement, elle me fait parfois oublier son ampleur. J'ai certes terminé mon travail sur tous les dossiers qui traînaient, mais j'ai donc mal choisi mon moment. »

Le policier indigne remarqua que ses yeux s'humidifiaient et que sa voix tremblait. Il tâcha de se ressaisir.

« Je vous ai tous abandonné quand vous aviez le plus besoin de monde... Je ne sais même pas ce qui me vaut encore le respect d'autrui. Même Celerya... »

Par le biais de Celeks, les sentiments tumultueux de Trunks semblaient avoir rencontré un brin de réciprocité de la part de Celerya. Néanmoins, la question ne fut jamais véritablement résolue lorsque leurs chemins se séparèrent et que Trunks disparut alors le premier. Même pour la personne la plus importante à ses yeux, le guerrier ne se démarquait que par son inactivité là où il le fallait. Les larmes inondaient désormais son visage, même si sa mâchoire, sa bouche et ses yeux restèrent presque de marbre.

« Je m'en remets à votre jugement, quel qu'il soit. »

Intérieurement, Trunks se crut en train de poser son coup au pied d'une guillotine, prêt à être décapité. Il accepterait toute sentence, fût-elle irrévocable, pour expier ses torts et son irresponsabilité. Sans s'en apercevoir, ses jambes perdirent leur équilibre, le mettant à genoux, le dos droit devant sa déesse qu'il ne se refusait à quitter du regard.

Chronoa se trouvait au parc ceinturant le nid du temps, une belle plaine d’intérieur parsemée de quelques arbres qui rappelaient fatalement le KaioshinKai de l’univers 7. Mais il ne s’agissait que d’une pâle copie de l’originale : Adieu les reliefs et les vastes espaces. Pourtant, la maîtresse du temps s’y plaisait bien et avait pris l’initiative de faire un peu de pêche au sein du petit étang annexe à la sortie. Elle y était depuis quelques minutes, presque une heure entière. Une quête non temporelle qui lui plaisait bien. C’est dans cette atmosphère détendue et dans ce cadre côtier que le fils de Vegeta découvrit son mentor. Elle ne s’attendait pas à sa présence, elle pensait être seule et sembler d’impatienter quant à son compte de truites.

« Poisson poisson ! Tirez ! HopHopHop ! »

Mais si ses encouragements fonctionnaient bien sur des êtres intelligents, ils ne fonctionnaient pas avec les habitants des profondeurs. Elle ne semblait pas l’accepter et poursuivait un monologue comique appelant à la prise de conscience de l’étang.



Trunks présenta ses salutations, tirant la déesse du temps de ses songes poisonniques. Elle se redressa subitement, toujours en tenant sa canne à pêche, reconnaissant immédiatement la voix de celui qui fut son plus fidèle acolyte. Dès qu’elle le vit, ses yeux s’illuminèrent d’une joie sincère. Elle déposa son matériel en vitesse et se jeta sur lui pour l’enlacer courtement, un geste qui allait à l’opposer des salutations solennelles qu’il présenta à son égard.

« Ça fait du bien de te revoir ! »

Chronoa appréciait réellement le fils de Bulma, il avait de grandes qualités, dont un courage et une intelligence tactique qui en faisait, dans certaines situations, le meilleur agent de la time patrol. Mais son enthousiasme n’était pas justifié que par des valeurs professionnelles, Trunks était sensible et disposait d’une morale forte, sans compter sa dévotion en tant qu’ami. C’était un véritable bonheur de le revoir lui, le premier et principal représentant de sa lignée au sein de l’organisation.

Elle relâcha son étreinte, la troquant contre des sautillements de joie.

L’épéiste n’était pas aussi vivace, tantôt gêné, tantôt préoccupé de son sort. Il expliquait être désolé de ne pas avoir combattu Auros, cherchant d’une manière ou d’une autre à se racheter. Pourtant, le jeune homme n’était pas parti en vacances, il avait eu des affaires personnelles plus importantes et avait prioriser quelques temps sa propre destinée. En quoi cela pouvait-il être mauvais ? Il passait déjà tant de temps au sein de la patrouille.

« Trunks ! Tu avais prévenu de ton départ, tu n’as rien à te reprocher. Ne t’en fais pas, Auros a été raisonné et toute cette histoire s’est bien terminée. »

Lui annonçât-elle d’un grand sourire, c’était un véritable rayon de soleil.

Il justifia son retour et sa peine, précisant qu’il aurait dû revenir plus tôt et qu’il n’avait pas saisi pleinement l’importance de son travail, une énième lamentation qui ne semblait pas atteindre la mère de la patrouille.
Sa sensibilité éclatait, il se confondait en pleurs, il s’en voulait terriblement, il pleurait son absence, celle de Celerya.

Chronoa lui tapota le dos, elle était trop petite pour le consoler debout, mais s’il tombait à genoux, elle viendrait lui susurrer calmement à l’oreille quelques mots de réconforts.

« Trunks, tu n’as rien à te reprocher. Tu n’as rien fait de mal, tu as simplement pris un peu de temps pour toi, il le fallait. Je n’aurais pas accepté que tu travailles pour toujours sans pause. »

Elle attendit quelques instants pour reprendre.

« Tout ce que je te demande, c’est d’être actif de nouveau comme tu le fus avant ton départ. J’ai besoin de toi pour mener la patrouille, surtout en l’absence de Kaito. »

Elle s’éloigna du guerrier de l’espace et attendit qu’il se remette un peu de ses émotions. Il y avait beaucoup à faire et Trunks devait se ressaisir s’il voulait réellement servir la patrouille.

« Tu… Tu es allé voir Kaito ? »

Demandât-elle timidement.

« Comment va t-il ? »

Qu'il était bon de rentrer à la maison. Kaito revoyait les vastes étendues de Conton-City qu'il avait tant chéri. Il revoyait les patrouilleurs qu'il avait tant protégés. Leurs regards à son égard n'avaient pas changé. Beaucoup venaient le saluer avec cette joie dans leurs voix. Un instant d'hésitation survenait chez certains par rapport à ce qu'il avait annoncé il y a quelque temps, mais tous on, semble-t-il, étaient capables d'outre-passer ça. Accepter et chez lui, oui... Qu'il était bon de rentrer à la maison. Néanmoins, il n'était pas là pour faire des accolades et des salutations à toutes les personnes qu'il croisait sur sa route. Le Dieu du Temps était là pour rejoindre Chronoa et Poiko. Sa mère de cœur et son disciple. Il repensait également à revoir Renko et Hellzetsu. Renko qui était reparti dans sa temporalité de base, s'entraînant quelque part. Et Hellzetsu, en mission pour protéger l'histoire comme il le faisait si bien. Ses enfants lui manquaient... Et sa femme également.

"Je reste là. Va rejoindre Chronoa. Je te rejoins quand ce sera le bon moment."

Ils avaient des choses à se dire. Et peu importe à quel point lui aussi avait envie de parler à sa maîtresse, il ne pouvait se permettre de perturber cette retrouvaille entre Trunks et son mentor. Les deux devaient se revoir avant toute intervention de qui que ce soit. Lui-même restait à l'écart, à l'entrée, écoutant les dires et les demandes de ceux qui venaient justement voir la Dame du Temps. Personne ne devait déranger ce moment. Ce que le fils de Vegeta disait à la Déesse du Temps ne regardait qu'eux. Ce qu'il avait à partager avec elle n'était qu'entre eux. Ainsi, il patientait quelques instants. Il n'avait pas besoin de survenir dans ce dialogue, et son frère de cœur aurait tout le temps nécessaire pour répondre à celle qui l'avait guidé sur le droit chemin. Jusqu'à ce qu'il entende son nom également. 

"Je vais mieux, maîtresse."

Il arrivait enfin face à elle, un léger sourire au visage. Se plaçant à la gauche de Trunks, il posait sa main droite sur son épaule. "Je ne voulais pas vous interrompre." Ce n'était pas lui qui était à l'honneur, aujourd'hui. "J'ai enfin fini de réfléchir... J'ai pesé le pour et le contre sur beaucoup de choses. Je pense avoir pu résoudre les choses qui me chiffonnaient. Mais maîtresse... Nous avons enfin Trunks à nos côtés." Cette simple phrase suffisait à lui redonner énormément de baume au cœur. Le retour du premier guerrier de la Patrouille sur le devant de la scène était quelque chose qui faisait vraiment plaisir. Partagé ce moment avec Chronoa n'en était que plus délicieux, et il espérait surtout que son ami accepte le fait que non, personne ne l'avait jugé pour son absence. Au contraire, c'était les bras grands ouverts qu'il était accueilli.

Chronoa n’avait eut aucun mal à pardonner Trunks pour son absence, elle avait confiance en lui et ne manquait pas de lui offrir autant de chances que néccéssaire. Après tout, il avait déjà tant fait au sein de la patrouille, sa lutte perpétuelle contre Demigra l’ayant occupé pendant presque dix ans.  Mais quel ne fut pas la surprise de la déesse du temps quand elle vit son plus éminent acolyte le rejoindre. Kaito était de retour, parti pendant plus de six mois se resourcer aux confins de l’espace. Et tout comme pour le fils de Vegeta, la maîtresse des lieux ne dissimuler pas sa joie, sautillant vers le saiyan pour lui câliner le bras.

« Kaito ! Quelle joie de te retrouver ! »

S’enthousiasmât-elle en lui adressant un regard enjoué reflétant à merveille son excitation. Il fut clair et net : il allait mieux, son long voyage lui avait permis de retrouver l’énergie qui lui faisait défaut à l’aube de cet âge post Demigra. Car si Trunks avait été majoritairement mobilisé à la traque du diable, Kaito n’était pas en reste avec plusieurs opérations spéciales destinées à contenir les plans du malin. D’ailleurs, l’investissement du père de Renko fut si grand qu’il fut celui qui porta, d’une certaine manière, le coup final. Maintenant de retour, le Shinjin savourait comme sa supérieure le retour du patroller épéiste qui fut tant absent. Un large sourire décora la face de la magicienne naine.

« Il est avec nous ! J’ai d’ailleurs appris la disparition de Demigra, je suis rassurée de savoir qu’il ne causera plus de tort à personne ! »

Et oui, le démon avait disparu et ne risquait pas de revenir, annonçant dans jours heureux pour l’organisation temporelle qui allait pouvoir prospérer en paix. Bien sûr il restait des anomalies naturelles et quelques-unes causées par des parias locaux, mais c’était bien peu de travail en comparaison de ce qui a été fait par le passé. Ces temps heureux étaient propices à la fin de l’apprentissage de son jeune héritier qui allait pouvoir reprendre sa formation.

« Cette période de paix à venir nous permettra de poursuivre tes études pour devenir un Kaioshin accompli. »

Précisât-elle en désignant la crypte derrière-elle.

« Mais il y a encore des missions à faire, tu seras peut-être demandé car certains ennemis sont très forts ! »
Elle bastonna le vide. Qu’il le reconnaisse ou non, Kaito demeurait l’un des membres les plus redoutables de la patrouille temporelle, seuls quelques cas d’or comme Son Goku en super saiyan 4 ou Vegeto pouvaient lui arriver à la cheville. Mais il était libre à lui et lui seul de définir l’attention qu’il portait au combat. Après tout, il avait déjà tant lutté par les armes ; il est de rigueur qu’un Shinjin privilégie la plume à l’épée. Et d’ailleurs, un sujet vint à l’esprit de la belle. Elle se frotta le menton et évoqua le cas de ce voyageur imprudent dont elle avait observé les exploits.

« Je devais aussi te parler de quelque chose. »

Elle fit usage de sa magie pour générer une image flottante d’un personnage que l’homme de Leixy avait sans doute déjà observé.


« Ce jeune homme s’appelle Uub, il vient du futur. Pour être précis, il vient d’une dimension alternative dont le nom de code commun est « GT ». Il y a vécu de nombreuses aventures et a découvert que son meilleur ami Goten avait disparu en utilisant une machine temporelle. »

Un accident bête duquel il faudra également tirer le fils de Son Goku, néanmoins, ce dernier était moins exposé et a été envoyé dans une temporalité moins dangereuse que celle de Uub.

« Il a voulu le secourir mais s’est perdu à son tour, dans ta dimension d’origine. »

De ce fait, le combattant des sables était un time breaker. Il avait bravé les interdits et s’était aventuré au-delà des limites de sa propre dimension. Cependant, le cœur éminemment bon du jeune guerrier n’en faisait pas un équipier idéal pour Towa ou Majin Kaito. Il était évident que le garçon devait être secouru.

« Il est important que tu le retrouves et que tu le ramène chez lui. Il ne peut pas rester dans ce monde en tant que simple civil. »

Il était fort probable que Uub demande à pouvoir enquêter sur la disparition de son ami, chose qui n’était possible qu’en adhérent à la patrouille temporelle. Une telle décision serait lourde de conséquence, le confrère de Nam deviendrait un protecteur du flux temporel et serait de fait acculé de devoirs divers et variés.

« Est-ce que tu pourrais le rencontrer ? Il séjourne actuellement sur Terre. »