Sujet: Wake Me Up Before You Go-Go Mar 27 Déc 2022 - 14:48
Les détours. Zev aimait bien faire des détours. Il y en avait qui étaient plus intéressants que d'autres. Certains permettaient d’harceler des suspects ou de terrifier des supposés innocents. Généralement, ils servaient de passage entre deux missions. Une entre-deux qui offrait une chance de trouver des informations ou de l’équipement qui pourrait servir au travail suivant. Zev avait des stocks ici et là. Des temporalités abandonnées ou des lieux qui ne servaient tout simplement pas. Personne ne venait ici, par exemple. Il l’avait vérifié. Il écoutait de la musique en traversant la ligne trans-chronologique qui liait les mondes ensemble. L’autoroute du patrouilleur bien organisé. Les élans de couleur qui suivaient ce passage plus rapide que la lumière s’estompaient petit à petit alors que la DeSotto Adventurer finissait enfin sa course.
”Dadudu-Jitterbug…”
La voiture termine son voyage au milieu d’une contrée désolée. L’air est chaud et sec. Le désert l’entoure dans toutes les directions. Des morceaux de temples l’entourent, plus ou moins ensablés. Zev tourne la clé pour éteindre le moteur, avant d’ouvrir la porte, de la fermer et de sortir, posant ses mains sur ses hanches après avoir humé la ciboulette décharnée de ce bout de nulle-part. Un sourire se pose un instant sur ses lèvres, comme s’il était le futur propriétaire d’un terrain démoli qu’il allait moderniser et transformer en paradis du tourisme. Mais cela partit bien assez tôt. Ayant enlevé sa veste pour ne garder que sa chemise aux manches retroussées, présentant au monde ses avant-bras poilus et associant muscle et gras, il ressemblait également à un touriste, ce qui n’était pas aidé par la superposition de ses lunettes de vue avec des lunettes de soleil par dessus, la technique habile du malvoyant préférant économiser sur la création de verres adaptés à la luminosité et l’amblyopie de son porteur. On pourrait le croire à la plage et non dans une contrée de morts-vivants et d’âmes brisées.
Il se retourna alors. Il faisait face à une bâtisse abandonnée. Faisant tourner son porte-clé autour de son doigt, il se rapprocha de la porte, avant de se retourner pour s’avancer vers le coffre de la voiture, ayant vraisemblablement oublié quelque chose. Il ouvrit le coffre après l’avoir déverrouillé avec sa clé, le verrouillant à nouveau après avoir pris ce qui ressemblait vraisemblablement à une boîte à outil, une possession importante pour tout père qui se respecte. Tournant ses pas vers l’escalier pour la seconde fois, il s’arrêta à nouveau, posant la boîte par terre et rangeant la clé dans sa poche avant sortir une allumette et une cigarette de sa poche, frottant la première plusieurs fois sur les marches, avant de la casser, grognant alors qu’il chercha une autre… En vain. Résolu, il rangea sa cigarette avant de grimper les marches pour franchir l’immense porte en fer.
Poussant l’immémoriale portail d’un coup de pied, Zev entra, son habituel air fatigué se trouvant caché par l’ombre des différentes brèches du bâtiment. Il s’avançait sans peur aucune, marchant la tête droite avant de trébucher. Se rattrapant sur ce qui ressemblait à un banc bouffé de mite typique de celui d’une messe, il regarda le sol, voyant un gigantesque tapis recouvrant un grand trou circulaire. Il semblait qu’il y avait un trou par ici, et qu’on avait caché ce dernier par un gros bout de tissu. Quoi qu’il y avait eu à sa place, sa perte fut suffisamment honteuse pour quon mette un drap par dessus. Zev se tapota le front - il devait le savoir, lui aussi, qu’il manquait quelque chose, et pourtant il avait failli se vautrer. Il porta la main à sa bouche, avant de se rappeler qu’il n’avait pas de cigarette, soufflant du nez en grognant alors qu’il continua sa marche.
Prenant la droite pour arriver devant des escaliers, il commença à descendre, se tenant à la rampe afin d’éviter de se casser la figure dans cette descente de plus en plus sombre et obscure. Une ombre d’encre descendant sur un fond blanc papier fut la seule métaphore qui pouvait être présentée pour décrire cette traversée du bâtiment brisé. Il arriva enfin dans un couloir, les torches sur les murs s’allumant à son entrée grâce à une magie oubliée et plutôt ridicule, à en croire le rire étouffé du vieil homme qui explorait l’endroit. Masquant son sourire en coin sous sa moustache, il continua d’avancer dans ce couloir lugubre, admirant les portraits rognés par les parasites et tous étrangement penchés légèrement sur le côté. Vint alors un autre virage et une autre cage d’escaliers, qu’il descendit avec patience et attention pour ne pas se casser la gueule. Un autre couloir, bien plus sale et humide, toujours avec ce petit éclairage quand on entrait dedans. Une suite de portes. Et de loin, audible dans l’obscurité, une musique.
Lucretia My Reflection. Zev l’avait posé là lui-même. Il l’avait vérifié. La musique décrivait la chute d’un empire et la destruction de tout ce que vivait ses citoyens. C’était parfait pour celui qu’il gardait emprisonné dans la cave de son propre manoir. Utilisant une torche à la flamme infinie pour chauffer des panneaux solaires improvisés, il avait créé un moteur créant suffisamment d’électricité pour faire fonctionner une radio. Il en était fier.
”Salut…”
Il entra dans la salle, ses yeux posés sur la chose. La lumière derrière lui permettait à son corps de n’être qu’une ombre avec une boîte à outils. Il fit quelque pas avant de poser son sac d’acier dans un coin de la salle, avant de se rapprocher du transistor pour en baisser le son un instant. Puis il se plaça près du truc, et posa un genou à terre, continuant à le fixer comme s’il parlait à la caméra elle-même, enlevant ses lunettes de soleil pour aider au contact oculaire.
”Ne t’inquiète pas. Je vais tout te raconter. Si tu m’aides, je te rendrais ta mâchoire.”
Il sortit alors sa cigarette pour la rapprocher du machin, laissant la chaleur qui en ressortait allumer le bout de son herbe roulée.
”Je m’apprête à partir en mission pour récupérer une capsule abandonnée dans une temporalité saccagée par Towa. Normalement, nous ne devrions pas rencontrer de soucis. Officieusement, je sais que si ce n’est pas elle qui m’attend, c’est probablement Demigra. Et je vais y amener ta fille aussi, tant que j’y suis. Avec un peu de chance, cela lui fera perdre la motivation d’être patrouilleuse.”
Il prit une longue goulée avant de laisser la fumée ressortir de sa gorge pour cacher son propre visage.
”Je sais que c’est toi qui a mis fin au premier jeu du diable. Il doit rester un brin de ton emprise sur Demigra. Tu seras mon plan pour m’en sortir. Est-ce compris ?”
Il tapota sur sa cigarette pour en faire tomber la cendre.
”J’ai besoin de ton incantation. Je ne ressortirais pas d’ici tant que je n’aurais pas ce qu’il me faut.”
…
…
…
…
Après une absence d’une demi-heure, Zev revint à Conton-City. Son voyage n’a pas été tracé.
Tempo
Terrien
Age : 19 Date d'inscription : 21/02/2022 Nombre de messages : 16Bon ou mauvais ? : Cool Zénies : 1000 Rang : -
Sujet: Re: Wake Me Up Before You Go-Go Jeu 5 Jan 2023 - 22:35
J'aimais courir, sentir mes muscles chauffer jusqu'à ce qu'ils semblent littéralement s'écouler le long de mes jambes. J'avais toujours eu de bonnes notes en athlétisme, en course particulièrement. Je ne tenais pas ça de Papa, c'était plutôt mon truc à moi. J'en avais d'ailleurs fait l'un de mes atouts principaux en tant que future patrouilleuse. A l'école, on ne m'avait jamais battu à la course, un des rares domaines dans lequel je sortais du lot à vrai dire. Pas que je n'aimais pas compter ni écrire, mais je n'aspirai définitivement pas à rester le cul vissé sur une chaise, c'était plus fort que moi. Heureusement que ces heures de sport existaient.
"Haah... Haa..."
Freinant mes dernières foulés pour finalement m'arrêter, je me cambrai en avant en reprenant mon souffle, les mains appuyées sur mes genoux.
"Héhé, nickel ces baskets..."
Pas peu fière de cette dernière acquisition, une magnifique paire qui rendait plus agréables encore chacune de mes enjambées. A la douche maintenant. Vingt heures, à cette horaire plus grand monde ne traînait sur les terrains ni les vestiaires, en tous cas parmi les étudiantes. Les plus bourrins soulevaient encore de la fonte dans les salles voisines, mais ceux-là c'était à se demander si ils ne créchaient pas ici-même. Profitant d'une douche collective en solitaire, j'observai sous toutes les coutures le physique que j'avais de mon côté construit à force de pratique sportive régulière. Dans un coin de ma tête se tenaient les images, visionnées encore récemment, des impressionnantes musculature des martialistes du tournoi du Dosatz. Cette fille à la couette, parmi tous les autres, dont les innombrables cicatrices témoignaient d'une vie de combat, m'avait inconsciemment donné un point de repère. Je posai les mains à plat sur le mur tandis que l'eau ruisselait abondamment sur ma tête en aplatissant mes bouclettes, avant de s'écouler le long de mon corps. Marre de ce quotidien, je voulais ma première cicatrice.
Les rues étaient pleines de gens qui rentraient chez eux, tard du boulot, éreintés par leur journée. Dans les airs de jeux, les parents appelaient leurs gamins à rentrer, les parcs se vidaient peu à peu. Papa était parti depuis un petit bout de temps maintenant, il ne devrait pas trop tarder à rentrer de mission pour me récupérer. La dernière fois, je l'avais un peu abandonné au dernier moment, je sais pas trop pourquoi. Ces types ne m'avaient pas plu, ou alors j'avais peut-être flippé ? Nan, j'étais pas une flippette... En tous cas la prochaine fois serait la bonne, je louperais pas une deuxième occasion. Les stages de fin d'année approchaient doucement, si je faisais bonne impression peut-être que Dame Chronoa pourraient m'aider à négocier le virage !
Oh chouette cette veste. Je m'arrêtai dans une friperie que j'aimais bien, à l'heure de la fermeture il ne restait pas grand chose mais peu étaient ceux qui se fringuaient comme moi... Aussi c'était souvent à ces horaires là que je pouvais négocier les meilleurs prix, les vendeurs pressés de boucler leurs dernières affaires et fermer boutique hihi... M'enfin, j'étais si bien dans le vieux trench de Papa qu'aucun autre manteau ne semblait valoir la peine, je me contenterai de ce froc en velours côtelé. Parfaitement ample, d'un rouge carmin qui s'accorde parfaitement avec mes chaussettes Kipachu. Et pour Dix Zénies, une affaire en or !
A peine m'étais-je emparé de ma précieuse acquisition que je bondissais hors de la boutique, toute excitée. Une joie qui fut aussi tôt mise à mal par l'horrible vision qui s'offrit à moi à l'extrémité du trottoir sur lequel je m'étais engagé en trottinant. La bande à Kappo, cet insupportable trio à qui je devais quelques dents, approchaient dans l'autre sens. Grimaçant tandis que mes poils s'hérissaient dans un malaise soudain, je me glissais in-extremis derrière le mur d'une ruelle voisine. Zieutant discrètement par dessus ma planque, je m'assurai que les affreux ne m'avaient pas remarqué, avant d'inspecter les hauteurs pour envisager un plan de repli. Pas la tête à la castagne ce soir. Papa ne saura rien de ce Saut utilisé en cas de force majeure, qui me permis de rejoindre les toits afin de continuer mon chemin en esquivant une vilaine altercation, parachevant mes exercices de la journée en une petite séance de parkour.
Arrivé à destination, l'absence de lumière semblait confirmer l'absence du paternel. Malgré tout, et dans le doute, je me précipitai en hauteur, vers la fenêtre qui donnai sur ma chambre. Celle-ci, astucieusement déverrouillée de sorte à esquiver le moindre obstacle moustachu lorsque j'en jugeais bon, s'ouvrit doucement alors que je m'efforçai de minimiser les bruits de mon retour à la maison. Passé de l'autre côté, je la refermai avec tout autant de précaution, puis verrouillai le loquet. Soufflant, je gâchai soudainement mes efforts à travers un bond à destination de mon lit, tandis que je laissais s'écraser lourdement mes affaires sur le sol, y rejoignant le désordre déjà bien installé.
Dodo.
Zev
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 21/02/2022 Nombre de messages : 55Bon ou mauvais ? : Professionnel Zénies : 1000 Rang : -
Sujet: Re: Wake Me Up Before You Go-Go Dim 8 Jan 2023 - 20:06
Les pansements. Zev s’était mis des pansements sur le poignet. Il était tombé dans le trou qu’il avait oublié lors de son arrivée dans le vieux bâtiment. Il s’était évidemment mal réceptionné, et l’âge l’avait rattrapé. S’il ne s’était pas rattrapé, il aurait mal au dos, mais heureusement, il ne s’était que vilainement foulé le poignet. Alors il avait mis des pansements et une attelle par dessus. C’était la main gauche. Sa main favorite. Il préférait l’utiliser à la main droite. Les gens s’attendaient moins à ne pas faire face à un droitier. Il l’avait vérifié. Cela pouvait les mettre dans l’embarras quand ils iront faire leur prochaine mission. Zev avait pris sa douche dans le noir. Il avait mis les pansements dans le noir. Parfois, il faisait ça. Rarement. Quand il n’avait pas envie de réfléchir à comment visualiser les choses. Quand il saignait dans le robinet. Quand il ne voulait pas voir du rouge parce qu’il. naimait pas voir du rouge cela lui rappelait des choses mauvaises des choses, qu’il ne voulait pas forcménet retomber dedans pas retomber dedans et rester un etre humain correct et convivial et qui se fond dans la masse
Dans l’obscurité, deux globes oculaires se tournèrent. Le peu de lumière de lune passant par une fenêtre était reflété dans l’humidité de ses yeux, seul indicatif de sa présence. Il avait entendu du bruit. Il avait une chemise aux manches retroussées. Il les détroussa. Il mit sa veste par dessus. Son pistolet prit place dans sa main. Sans chaussures aux pieds, il ne faisait pas de bruit sur le carrelage. Il ouvrit délicatement la porte, puis avança dans le couloir. Quelque chose tentait de passer par la chambre de Tempo. Quelque chose voulait peut-être faire du mal à Tempo ? Il ouvrit la porte de sa chambre et la ferma rapidement mais pas complètement. Il était au paroxysme du silence qu’il pouvait déclencher. Enfin, la fenêtre s’ouvrit… Contre un mur de la chambre, Zev avait la vision parfaite pour annihiler l’envahisseur. D’abord, il l’identifierait. Ensuite. Il le descendrait. Sauf que l’envahisseuse était Tempo.
Fugues. Des fugues. Elle faisait des fugues ? Elle laissait sa fenêtre entrouverte pour pouvoir rentrer dedans dès qu’elle en avait besoin spécifiquement ? Combien d’allez-retours avait-elle faite ainsi ? Ce n’était pas l’heure de se coucher. Elle n’avait pas cours demain. En fait, elle avait des activités sportives de prévues, cet après-midi. Mais cela expliquait d’autres journées. Des réveils à huit heures du matin où elle ne semblait pas avoir dormi une heure de plus mais quatre heures de moins. Est-ce qu’il était en tort de lui reprocher cette fougue ? Est-ce qu’il était en tort d’être étonné de cet écart ? Était-il trop contrôleur dans sa vie ? Pas assez ? Il n’y avait pas moyen de le savoir. Pas moyen de le vérifier.
Zev s’était placé, dans l’obscurité, au ras du mur. Tempo avançait vers son lit. Elle lui passa devant. Les yeux du vieil homme s’écarquillèrent un instant alors que le stress de se faire prendre dans la chambre de sa fille un pistolet à la main lui faisait battre le cœur bien plus vite. Mais il ne respirait pas plus fort que d’habitude. Il ne tremblait pas. Des réflexes d’assassin, probablement. Des réflexes de professionnel, amenuisé avec le temps et l’expérience. Bientôt, Tempo retomba sur son lit, tête contre le coussin. La lumière de la lune artificielle permettait à un possible intrus de voir tout ce qui se passait dans cette scène pour peu que ses yeux aient été préemptivement adaptés au manque de luminosité. Pour peu que ce même intrus ait laissé la porte entrouverte, il pouvait la tirer pour rentrer à nouveau dans la chambre et la laisser dans le même état en sortant, pour ne pas faire résonner le bruit des gonds qui se figent et s’enclenchent. Et ainsi, il serait déjà dehors.
Dans le couloir de la chambre, une lumière s’allume. Peut-être que Tempo dormait déjà. Peut-être qu’elle n’avait pas trouvé le sommeil. Combien de temps s’était-il passé ? Il n’y avait de moyen de le savoir. Pas ici. Pas pour l’instant. La poignée de porte s’ouvre. L’ombre du daron apparaît depuis le couloir. Faisant attention à ne pas marcher sur quoi que ce soit d’important dans le bordel, du moins, ce qu’on pouvait comprendre en le voyant baisser la tête et monter les jambes pour poser ses pieds avec attention dans l’obscurité peu éclairée, il s’approcha de Tempo, avant que sa main rugueuse et large ne prenne délicatement place sur sa tête. Secouant lentement ses cheveux avec une caresse paternelle, sa voix grave essaie de susurrer pour l’empêcher de se réveiller trop brutalement.
elle esst si vulnérable tu pourais la tuer redvenir quelquuun d'autre redevenir librre
”Oh… Tempo ?... Oh, hé… désolé de te réveiller aussi tôt, mais je nous ai décroché une mission… Je vais faire le petit déjeuner le temps que tu te réveilles, tu veux quoi ?...”
Une fois la commande prise, le géant d’ombre avec la lumière derrière lui fit marche arrière, avant de fermer la porte. Quand Tempo sortit, que cela soit quelques secondes ou minutes après ce petit dialogue, elle put sentir l’odeur du paternel en train de faire la cuisine, et voir ce dernier avec sa chemise aux manches retroussées en train de préparer quelque chose, pour eux-deux… ou peut-être tout simplement pour lui-même, habitué comme il pouvait l’être aux tentatives d’émancipation de Tempo et des “je vais le faire moi-même t’inquiète pas”.
”On va devoir entrer dans une temporalité où Thalès a gagné. Des imbéciles ont tenté de le vaincre mais à la place ils ont fui, et ils ont laissé une capsule sur place. Notre objectif, ça va être de retrouver cette capsule et de la ramener sur Coton-City. Ou de la détruire. Empêcher une temporalité un peu trop condamnée de se propager, quoi.”
Tapotant son ustensile sur le bord de sa poêle à frire, il la pointa dans la direction de Tempo.
”Ce genre de mission n’est pas trop difficile pour une débutante, mais vu que tu répares les erreurs de quelqu’un d’autre, ça te permet de briller par rapport à celui qui a fait lesdites erreurs. Bonne occasion de faire bonne figure sans trop faire d’efforts. Ça te dit ?”
Tempo
Terrien
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Sujet: Re: Wake Me Up Before You Go-Go Lun 30 Jan 2023 - 23:49
C'est agréable comme sensation, j'ai l'impression de couler. Là tête en bas, je pouvais distinguer le monde inversé vers lequel j'avançais inexorablement. C'était une terre rougeâtre, imprégnée, à la surface de laquelle étaient discernable tout un tas de cadavre, certains mouvants, d'autres inertes.
"Sympa l'ambiance..."
Malgré cette vision franchement horrifique, je n'éprouvai pas grande crainte à l'approche du sol, ou plutôt du plafond. Car mes pieds me soutinrent soudainement, prenant appui sur une surface visqueuse et ondulante, m'offrant une étendue sur laquelle marcher alors que j'étais plus tôt certaine d'être entraînée vers cette terre désolée. Pas grande crainte donc, non, car ce lieu me semblait presque familier. Ce n'était peut-être pas tout à fait la première fois que je le découvrais, sans toutefois reconnaître le moindre détail. L'observer ainsi renversé ne devait pas aider cela-dit.
J'avançais, toisant depuis ma position le seul panorama observable qui prenait la place du ciel. Un peu plus loin se trouvait un monticule grossier, mélange d'éléments rocheux et organiques. Sur son sommet, j'aperçu une silhouette assurément féminine. Une longue chevelure d'ébène s'agitant au gré d'un vent intangible. Elle avait l'air plutôt cool. Elle était aussi si haute sur son mont que nous pouvions nous toucher, si nous le voulions, depuis nos plans respectifs.
"Yo'. T'es qui ?"
Elle se tenait droite, stoïque, m'adressant des paroles que son masque aurait étouffé si sa voix n'avait pas résonnée dans ma tête.
"Tu ne te rappelles pas ? C'est peut-être mieux ainsi. Malheureux cela-dit que tu ne puisses en tirer de leçon."
Je passais la main dans ma tignasse, haussant un sourcil.
"Ouais euh, alors, j'suis pas super fortiche en énigme tu sais. Mon truc c'est plutôt l'action. Dis-moi plutôt ce que tu fiches ici, ça m'aidera plus. J'aime bien ta veste au fait."
Elle inclina la tête d'une infime mesure, mais bien notable.
"C'est de là que l'on vient, il est normal que j'y réside désormais. Tu finiras bien par m'y retrouver."
J'affichais une mine davantage renfrognée face à l'agaçante ambiguïté de sa réponse. Et puis ça annonçait rien de bien réjouissant, cette meuf avait un sérieux pète au casque. Mais avant tout un sacré flow, et ça méritait que j'insiste pour en apprendre plus sur elle.
"D'aaaccord... Et donc t'es une sorte de reine des enfers ou un truc cool du genre ? Moi c'est Tempo, Tempo Brzęczyszczykiewicz, patrouilleuse temporelle."
Sa silhouette, cette fois-ci, tressailli distinctement. Un long silence s'en suivi, avant qu'elle ne commence à doucement porter ses mains à son "visage".
"Brzęczyszczykiewicz... Peut-être... Que tu es différente..."
Soudain, la surface visqueuse sous mes pieds se mise à se mouvoir, prendre forme. Alors, avant de pouvoir rajouter la moindre chose, je fus englouti. Et mes paupières se décollèrent doucement tandis que l'immense main de papa m'ébouriffait les cheveux. Je grognais, avant de rapidement m'extirper de son étreinte en me laissant glisser plus bas dans ma couette, grommelant dans le même temps ma commande:
"Hungnéwèh..."
Un thé vert, comme tous les matins.
Après une bonne demi-heure à retrouver mes esprits et rassembler mon courage, je parvins finalement à me tirer du lit et enfiler les premiers vêtements qui me tombaient sous la main, histoire de rapidement mettre un terme au contact entre ma peau et la fraîcheur du matin. Dégringolant les escaliers sur le popotin, une marche après l'autre, grâce à une technique affinée chaque matin d'année en année, je me traînais enfin jusqu'à la table pour y déposer mon menton. Mes yeux, couverts par mes mèches matinales, se fixèrent sur le paternel qui déjà s'afférait aux fourneaux, me déblatérant dans le même temps le pitch de ce que j'avais compris comme étant la prochaine mission que j'attendais tant... Cela allait sans dire, ça me disait, mais quelque chose retenait mon attention sur la silhouette de Zev... Je sentais quelque chose, ça me chatouillait les narines... Je...
"Atchaaaa !!! ... Snurfl..."
A bah chouette j'avais chopé un rhume. J'enchaînais sur un bâillement, attrapais le mug fumant qui m'attendait sur la table, puis fini par répondre.
"Yes sir. Par contre j'espère bien qu'il y aura de l'action, pas question d'y aller pour se tourner les pouces. J'ai des preuves à faire moi monsieur !"
Lançais-je passionnément en brandissant mon index en l'air, pointant du doigt le plus important. Zev Brzęczyszczykiewicz avait peut-être son importance, mais la retraite le guettait et à l'avenir, c'était bien sur Tempo Brzęczyszczykiewicz que Coton-City devrait compter.
Zev
Terrien
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Sujet: Re: Wake Me Up Before You Go-Go Jeu 2 Fév 2023 - 21:49
Le thé vert. Tempo aimait le thé vert. Zev ne savait pas pourquoi. Mais Zev ne comprenait pas les goûts. Des sensations qui définissaient si quelque chose était mangeable ou si quelque chose ne l’était pas. Certaines personnes aimaient manger sucré ou salé. Certaines personnes aimaient se battre au poing ou au couteau. Zev aimait l’acte de cuisiner. Il n’aimait pas l’acte de manger. Cela pouvait aider à faire disparaître des preuves, mais tout n’était pas comestible. Il l’avait vérifié. Le cerveau humain n’aimait pas les protéine prions. Cela amenait à de la dégénérescence mentale lente et douloureuse condamnant la personne ayant consommé le cerveau de son prochain. Sans les voeux de dragons immortels, Zev aurait pu finir à l’état de légume. Et là, qui l’aurait cuisiné ?
Devant les fourneaux, Zev souffle du nez. Il avait dû penser à quelque chose de drôle. Il se faisait trois œufs au plat avec une tranche de pain grillée et une pomme comme dessert. Il n’était pas complètement végétarien, profitant encore des produits laitiers et des résultats de pondaison pour avoir des sources de protéine et de calcium. Cela lui permettait d’éviter de souffrir d’un surplus de cholestérol ou de souffrir de crises cardiaques. Il l’avait expliqué une fois à Tempo. Ou peut-être plusieurs fois, en parties découpées. Une fois en simplifié quand elle était plus jeune, une fois avec un meilleur développement quand le cerveau de sa fille avait été lui aussi plus développé. Alors qu’elle se laissait tomber dans les marches, un thé vert l’attendait tranquillement sur la table, impatient à l’idée d’être bu.
Il tourne la tête un instant en entendant la jeune fille éternuer, avant de regarder à nouveau sa poêle à frire. Il laissa le contenu de cette dernière glisser dans une assiette, avant de se rapprocher d’un tiroir et d’en prendre une fourchette et un couteau. Dans un autre, il prit un paquet de kleenex. Reprenant son plat, il revint vers la table, posant son assiette devant lui et les mouchoirs devant Tempo avant de s’installer. Mmh ? On dirait qu’il s’était blessé à la main gauche. Une petite attelle entourant quelques bandelette recouvrait son poignet jusqu’au pouce. Ses yeux regardaient un communicateur de la Time Patrol. Il hocha un instant de la tête. Après avoir écouté Tempo, il prend une bouchée d’oeuf au plat avant de mettre son grain de sel à ce qu’elle venait de dire.
Le thé vert. Tempo aimait le thé vert. Zev ne savait pas pourquoi. Mais Zev ne comprenait pas les goûts. Des sensations qui définissaient si quelque chose était mangeable ou si quelque chose ne l’était pas. Certaines personnes aimaient manger sucré ou salé. Certaines personnes aimaient se battre au poing ou au couteau. Zev aimait l’acte de cuisiner. Il n’aimait pas l’acte de manger. Cela pouvait aider à faire disparaître des preuves, mais tout n’était pas comestible. Il l’avait vérifié. Le cerveau humain n’aimait pas les protéine prions. Cela amenait à de la dégénérescence mentale lente et douloureuse condamnant la personne ayant consommé le cerveau de son prochain. Sans les voeux de dragons immortels, Zev aurait pu finir à l’état de légume. Et là, qui l’aurait cuisiné ?
Devant les fourneaux, Zev souffle du nez. Il avait dû penser à quelque chose de drôle. Il se faisait trois œufs au plat avec une tranche de pain grillée et une pomme comme dessert. Il n’était pas complètement végétarien, profitant encore des produits laitiers et des résultats de pondaison pour avoir des sources de protéine et de calcium. Cela lui permettait d’éviter de souffrir d’un surplus de cholestérol ou de souffrir de crises cardiaques. Il l’avait expliqué une fois à Tempo. Ou peut-être plusieurs fois, en parties découpées. Une fois en simplifié quand elle était plus jeune, une fois avec un meilleur développement quand le cerveau de sa fille avait été lui aussi plus développé. Alors qu’elle se laissait tomber dans les marches, un thé vert l’attendait tranquillement sur la table, impatient à l’idée d’être bu.
Il tourne la tête un instant en entendant la jeune fille éternuer, avant de regarder à nouveau sa poêle à frire. Il laissa le contenu de cette dernière glisser dans une assiette, avant de se rapprocher d’un tiroir et d’en prendre une fourchette et un couteau. Dans un autre, il prit un paquet de kleenex. Reprenant son plat, il revint vers la table, posant son assiette devant lui et les mouchoirs devant Tempo avant de s’installer. Mmh ? On dirait qu’il s’était blessé à la main gauche. Une petite attelle entourant quelques bandelette recouvrait son poignet jusqu’au pouce. Ses yeux regardaient un communicateur de la Time Patrol. Il hocha un instant de la tête. Après avoir écouté Tempo, il prend une bouchée d’oeuf au plat avant de mettre son grain de sel à ce qu’elle venait de dire.
”Les meilleures missions sont celles où il ne se passe rien. C’est mieux pour un CV de dire que rien n’a empiré. Sinon, tu finis par être problématique. Si t’es problématique, t’es pas professionnelle, et tu finis à bosser au bureau au lieu de sur le terrain.”
Peut-être qu’ensuite ils continuèrent de manger et de parler, ou peut-être que le reste de la matinée se fit dans le silence froid des matinées où personne ne parvenait à se réveiller. La voiture finit par quitter son garage et les deux Brzęczyszczykiewicz, leur foyer. Leurs aventures allaient bientôt reprendre.