Sous la lune, il apparaitra ! [PV]

S'il avait pu sentir l'aura du défunt Cell Junior, l'étranger n'avait en revanche aucun moyen de percevoir la venue de C-17. Aussi serait-ce sans doute une surprise de trouver le canon d'une arme braqué sur lui depuis le promontoire rocheux le plus proche - en l'occurrence, un Remington 750 pointé droit sur son crâne, depuis quelques mètres de hauteur.
Le cyborg n'avait peut-être pas autant de pratique avec les armes à feu qu'il aurait pu le vouloir à une époque, mais il avait tout de même accumulé assez d'heures d'entraînement - au prix de qui sait combien d'innocentes boites de conserves - pour ne pas manquer sa cible à si faible distance.
Certes, recourir à un tel accessoire alors qu'il pouvait tirer des rafales d'énergie pouvait paraître risible, mais la raison première pour laquelle il avait pris ce ce job - outre le fait d'honorer le vœu de C-16 - était de faire profil bas. Ce qui impliquait apparemment d'avoir le droit de trouer le cuir de son prochain s'il pénétrait sur son territoire ; il n'irait pas s'en plaindre.

Incapable de sentir l'énergie, il avait dû se fier au fracas pour se diriger jusqu'ici. Heureusement, il avait une bonne oreille ; mais même cela - et une vitesse de déplacement tout à fait respectable - ne lui avait pas permis d'arriver assez vite pour éviter au Junior de se faire massacrer.

Ce qui impliquait non seulement que le responsable était capable de les battre - ce n'était déjà pas rien, ces créatures ayant donné du fil à retordre à Son Goku et ses amis -, mais également qu'il était capable de le faire dans le bref intervalle qu'il lui avait fallu pour se rendre sur les lieux. Cela n'augurait rien de bon.
Ce qui ne remettait que davantage en cause l'utilité potentielle d'une « simple » carabine s'ils devaient en venir aux mains, mais celle-ci avait au moins le mérite de faire passer le message, à savoir : qu'il l'avait déjà dans le collimateur.

« Écarte-toi de cet animal. Tout de suite. »

Bien sûr, les Cell Juniors comme celui qu'il venait d'abattre n'étaient pas exactement partie intégrante de la faune locale - mais cela, il n'avait pas besoin de le savoir.
Cette réserve était interdite d'accès, et tout ce qui s'y trouvait était normalement hors d'atteinte. Or, il s'y trouvait des espèces tout aussi étranges - voire plus - que la progéniture du soi-disant être parfait ; mieux valait encore prétendre que leur présence ici était tout ce qu'il y a de plus légitime.
Après tout, l'on autorisait bien les gardiens dans son genre à emmener leur famille avec eux lors de leur prise de poste ; ces choses étaient ses neveux... En quelque sorte.
Il arma le chien de sa carabine dans un cliquetis qui se voulait menaçant.

« Je ne le répèterai pas deux fois. »

S'était-il contenté de se battre en croyant être victime d'un animal sauvage, ou avait-il expressément attaqué en croyant avoir affaire à un animal rare et donc précieux ? Peu importe ; il serait toujours temps de poser les questions une fois qu'il aurait été neutralisé.
Un vent d'hiver cingla son visage malgré les arbres, faisant danser sa sombre chevelure. Il s'estima heureux de n'être pas sensible au froid ; il n'avait toujours pas pris le temps d'aller récupérer sa veste là où il l'avait laissée avant toute cette histoire de démon.

« J'espère pour toi que tu as une bonne raison de te trouver dans un espace protégé... »

« Pas de violence ? Tu parles ! Tu vas essayer de me faire croire qu'il s'est fait ça en tombant ? »

Il était en effet un peu tard pour se revendiquer pacifiste après avoir abattu à mains nues une créature vivante - qu'importe le fait qu'elle ait attenté à sa vie. Le mal était déjà fait, et il allait devoir assumer son geste - quand bien même celui-ci n'avait peut-être pas autant de conséquences qu'il aurait pu l'espérer.

« Et... Qui a dit qu'il était mort, dis-moi ? Avant de le condamner, tu ferais bien d'y regarder à deux fois.»

Car alors qu'il parlait, le visiteur - qui s'était présenté comme étant un certain Bray Wyatt, inconnu au bataillon - put voir les débris de ce qui avait été un Cell Junior se mettre à remuer au fond du cratère où il les avait laissés ; se reconstituer progressivement, traçant la forme de la silhouette qui était autrefois la sienne.
Sa victime était sur le point de renaître, en l'espace de quelques minutes à peine.

C'était plus de temps qu'il n'en aurait fallu à leur créateur pour guérir de blessures semblables, bien sûr, mais qu'ils en soient capables était déjà une prouesse en soi. C'était bien parce qu'ils étaient si difficiles à tuer que C-17 s'était résigné à les prendre sous son aile ; sans ça, leur sort aurait été réglé depuis longtemps.
Peut-être.
Avant qu'il ait pu reprendre entièrement son apparence, deux formes identiques - deux autres exemplaires - se posèrent subitement au sol, arrivant depuis les cieux ; et s'ils ne quittèrent pas des yeux l'intrus un seul instant, désormais conscients de ce dont il était capable, le but premier était apparemment d'attirer leur « frère » dans leur direction pour qu'il puisse se régénérer intégralement, hors de portée d'une potentielle nouvelle attaque. Ils étaient évidemment prêts à le défendre s'il le fallait.
Ce n'est que lorsque ce fut le cas que le cyborg baissa légèrement son arme - mais pas sa garde.

« Je te déconseille d'essayer de finir le travail. » le prévint-il d'une voix calme, mais néanmoins convaincante quant aux représailles qu'il pourrait mener si le bourreau persistait dans son entreprise d'extermination. Ces bambins étaient peut-être des insectes répugnants, mais c'étaient ses insectes répugnants ; il était seul d'avoir droit de vie et de mort sur eux jusqu'à nouvel ordre.

« Ils sont nés de Cell, oui, et alors ? Je suis bien placé pour savoir qu'on ne choisit pas toujours ce qui est fait de nous... Je les garde sous surveillance, si c'est ça qui t'inquiète. Enfin... Quand on les laisse en un seul morceau. »

Bien que sa mémoire n'en garde aucune trace, il était à peu près sûr que Gero n'était pas le genre de personne à faire signer un formulaire d'autorisation aux adolescents qu'il venait d'enlever avant de mener ses expériences sur eux. C'était une chance qu'il n'ait pas été capable de finir son travail de conditionnement, ou ils seraient devenus des esclaves serviles à sa solde, dénués de toute volonté propre. Cela au moins leur avait été épargné.
Pour le reste... Et bien, l'on ne changerait pas le passé.
Il était ce qu'il était, mais était aujourd'hui seul à décider de ce qu'il ferait de tout ce pouvoir.
D'un geste sec, il renonça à le tenir en joue et plaça le canon de son arme sur son épaule. Si tentant que ce soit, il n'avait plus de raison légitime de le cribler de plomb, pas alors que « l'animal » qu'il avait écharpé revenait lentement à la vie. Une chance qu'il ne se soit pas agi d'un simple chevreuil.

« Si c'est censé m'impressionner, c'est raté. Je ne te connais pas, et je ne connais pas non plus cette Claire dont tu parles. Je suppose qu'il n'est pas question d'un animal. »

Car il ne risquait pas de trouver grand chose d'autre ici. Exception faite de ses « assistants » - si on pouvait vraiment les appeler comme ça -, le cyborg était le seul en charge de cette juridiction, et n'avait de toute façon pas vraiment besoin d'aide pour assurer sa surveillance.
Et puis, s'il ne savait pas que cette forêt était un endroit protégé, il y avait peu de chance qu'il parle là d'une de ses collègues - dont il n'avait cependant jamais pris la peine de retenir le nom. L'un des attraits du métier était la solitude dans laquelle il lui permettait de vivre, coupé du monde et de toutes les absurdités qui y prenaient place.

« Je ne sais pas ce que tu viens faire dans le coin... » reprit-il, n'ayant pas compris grand chose à cette histoire de « fuir sa tristesse » - qu'est-ce que c'était encore que cette excuse ? Avait-il consommé une quelconque substance ? « ...Mais je suis à peu près sûr que tu t'es trompé d'endroit. Il n'y a rien, ici. Rien à part la nature. »

Ainsi que la dernière trace - fallait-il dire les sept dernières ? - du passage sur Terre d'une des plus grandes menaces qu'ait connu l'humanité. Mais cela, le public n'avait pas besoin de le savoir. S'il arrivait que les gens se passionnent pour les tueurs en série, sans doute faudrait-il encore un peu de temps pour que le « charme » entourant les crimes commis par Cell leur fasse tolérer l'existence de copies miniatures.

« Envoyé » ?
C-17 arqua un sourcil. Ce type était de plus en plus bizarre. L'idée qu'il soit sous l'emprise d'une substance quelconque gagnait en crédibilité, même si un discours incohérent en était le seul signe apparent... À moins que l'on considère le fait d'être venu se perdre dans cet endroit reculé sans aucune précaution comme un autre exemple des méfaits de la drogue.

Numéro 17 avait peut-être rangé son arme, mais cela ne voulait pas dire qu'il baissait sa garde, encore moins alors que tout ce que faisait et surtout disait ce Bray Wyatt contribuait à le rendre encore plus suspect. De toute évidence, il n'avait pas l'intention de partir, pas avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait - quoi que ça puisse être ; le cyborg renonçait à essayer d'y trouver un sens. Sa patience était bien trop limitée pour se lancer dans ce genre de jeu, d'autant qu'il n'avait à aucun moment accepté d'y jouer.

« Tu commences à me fatiguer. » fit le cyborg, manifestement irrité d'être accusé d'il ne savait quels maux alors qu'il faisait l'effort de lui répondre. C'était déjà plus qu'on ne pouvait lui en demander en temps normal. « Je ne comprends rien à ce que tu racontes, mais je n'ai pas de compte à te rendre. Je ne t'ai pas invité, tu n'as rien à faire ici ! Et si tu ne veux pas le comprendre... »

Plutôt que de braquer à nouveau son arme sur lui - ce qui n'avait visiblement qu'un effet limité -, il leva la main dans sa direction, cette fois chargée d'une sphère d'énergie prête à être tirée. C'était généralement plus qu'il n'en fallait pour dissuader le braconnier moyen d'aller plus loin. 
Hélas, il doutait que ça suffise : s'il était capable de « tuer » un Cell Junior - au moins provisoirement -, c'était que cet homme n'était pas un individu ordinaire lui non plus. Mais il n'en était pas moins prêt à l'affronter s'il persistait à vouloir mettre le nez dans ses affaires. Ce n'était pas parce qu'il avait sauvé la Terre une fois - plus par hasard qu'autre chose - qu'il allait se mettre à jouer les bons samaritains. 
Placide malgré la situation, C-17 énonça : 

« Tu débarques sur mon territoire sans raison apparente, tu attaques une des créatures qui y vivent, tu m'accuses de je ne sais trop quoi et tu me traites de menteur quand je te dis que je n'ai rien à voir avec tes histoires... Comment est-ce que tu espères que ça va se passer, au juste ? » La boule de feu prit du volume. Malgré cette manifestation, il ne dégageait toujours aucune énergie. « Je réfléchirais bien à ma réponse, si j'étais toi. »

Dans le même temps, le Cell Junior démembré avait fini de se régénérer, encore luisant des fluides produits au cours du processus ; un spectacle peu ragoûtant, mais d'une indéniable efficacité. Peu pressé de remettre le couvert, il préféra rester en retrait, mais ses frères, eux, étaient prêts à se battre s'il le fallait. 
Bagarreurs par nature, il avait fallu leur apprendre à qui ils pouvaient ou non s'attaquer ; malgré un travail assidu, leur compas moral n'était pas encore tout à fait au point. Si C-17 lui-même se montrait hostile, en revanche, il n'y avait plus de doute à avoir : ils pouvaient s'en donner à cœur joie. Tout au plus attendaient-ils que le premier sang soit versé.

Mes émotions ?...
Une fois encore, le cyborg se trouva désemparé face aux élucubrations de son « invité ». À ce stade, il paraissait clair qu'il n'était pas dans son état normal.
Ce n'était pas la première fois qu'un ivrogne ou qu'un drogué s'aventurait aussi loin ; par périodes, cela constituait même l'essentiel des intrusions auxquelles il avait à faire face. Mais quel que soit le poison qu'il choisissait dans l'espoir d'accéder à un quelconque paradis artificiel, cela ne rendait pas son comportement plus tolérable pour autant.
Pour sa part, C-17 s'estimait heureux de n'avoir, malgré sa jeunesse dissolue, jamais cédé aux chants des sirènes de ces déviances ; il n'avait pas besoin de ça. Si sa soeur et lui avaient déjà pu être capturés sans difficulté par un savant fou en pleine possession de leurs moyens, une telle addiction n'aurait fait que leur rendre la vie encore plus compliquée.

« Dernier avertissement. » ajouta-t-il laconiquement, estimant avoir déjà perdu assez de temps avec cette intervention. Si dangereux que soit cet individu - il avait tout de même exterminé l'un des Cell Juniors -, il ne serait plus son problème une fois qu'il aurait quitté la zone, et n'était vraisemblablement pas assez démoniaque pour justifier qu'il change ses habitudes. Pas cette fois. Son intervention récente contre les vestiges de Demigra l'avait assez sorti de sa zone de confort pour au moins quelques mois, si pas davantage.

L'espace d'un instant, il crut que le curieux personnage s'apprêtait à partir - à suivre ses directives -, mais ce n'était finalement que pour mieux déclencher un obscur stratagème. Une chape de brume se répandit dans les environs, confirmant une bonne fois pour toute - s'il y avait encore un doute - qu'il n'avait pas affaire à un être humain normal. Des ombres se mirent à apparaître au milieu des volutes, qui, pour lui, n'avaient aucun sens, mais étaient très certainement censés l'intimider.
Dommage ; c'était raté. Illusion ou effet d'optique, peu importe, ce n'était rien comparé aux traumatismes concrets avait fait l'objet. Qu'il le veuille ou non, et malgré ses récentes réalisations quant à l'existence du paranormal, C-17 était profondément ancré dans le réel : il n'y avait pas de place dans sa vie pour ces piètres effets de manche.

« Mon nom est C-17. C'est tout ce que tu as besoin de savoir ! »

C'était tout ce qu'il était et tout ce qu'il serait jamais - et même s'il apprenait encore à vivre avec, il ne laisserait personne remettre cela en question.
À bout de patience, il replia son bras derrière lui, et la sphère d'énergie ordinaire qu'il brandissait jusqu'alors perdit sa forme pour devenir une masse électrique, un concentré d'étincelles et de crépitements ; un Super Electric Strike qu'il lança sans plus attendre dans la direction où il avait aperçu l'intrus pour la dernière fois.
Dans le même temps, les Cell Juniors - y compris celui qui venait tout juste de se reconstituer - s'envolèrent avec la ferme intention de prendre part au combat pour réclamer vengeance. Hélas pour eux, il ne l'entendait pas de cette oreille.

« Restez là. » intima-t-il en leur lançant un regard en coin. « On ne sait pas s'il est venu seul. Je compte sur vous pour protéger mes arrières. »

En temps normal, il n'aurait vu aucun inconvénient à s'occuper seul de plusieurs adversaires, mais puisque ce type n'était de toute évidence pas normal, il y avait fort à parier que ses potentiels alliés ne le soient pas non plus. Quoiqu'avec réticence, ses propres acolytes semblèrent accepter ses ordres, se plaçant en retrait pour ne pas le gêner - mais ce n'était jamais tout à fait sûr avec ces petits monstres.

N'importe qui n'avait pas les moyens de résister à l'une de ses attaques. Ce n'était peut-être qu'un coup de semonce, mais il aurait amplement suffi à tuer un terrien ordinaire, sa puissance le mettant sans efforts au niveau de l'un de ces « Super Saiyans » qu'il avait affronté à l'époque.
Ce n'était pas pour rien qu'il était équipé d'une carabine ; outre le fait d'aimer la sensation de manipuler des armes à feu, utiliser un moyen plus conventionnel réduisait les risques qu'il se laisse emporter. Rebelle dans l'âme, la retenue n'avait jamais été son fort, et sa maturation lente et tardive n'en était pas encore arrivée à faire changer cet aspect de sa personnalité.
Il ne tenait pas particulièrement à lui faire la peau, mais ce gaillard - ce « Bray Wyatt » - avait prouvé être un danger pour lui et pour les autres, et refusait obstinément ses demandes répétées de revenir sur ses pas. S'il lui arrivait malheur, il ne faudrait pas venir se plaindre ; il avait tous les droits pour dissuader les intrus un peu trop persistants de remettre les pieds sur son territoire.

« Cause toujours. Si tu crois que ça va m'impressionner... »

Certes, ses pouvoirs ne ressemblaient en rien à ceux que le cyborg avait déjà pu affronter, mais ce n'était pas pour autant qu'il allait se mettre à trembler. Qu'il le veuille ou non, il était l'un des êtres les plus puissants de ce monde : il n'avait rien à craindre d'un homme, même capable d'utiliser des sorts d'illusion - ou quoi que soit cette brume qu'il avait invoqué.
Ce n'était manifestement pas le seul tour qu'il avait dans son sac : sans crier gare, il plongea les lieux dans une profonde obscurité et en profita pour se jeter sur lui. La gorge écrasée, C-17 en eut naturellement le souffle coupé, malgré sa résistance hors du commun.
Et ce n'était pas tout, puisqu'il se sentit être soulevé et jeté au sol, sans que la visibilité tout juste revenue à la normale lui permette de savoir comment son adversaire en était arrivé à un tel résultat. Il était non seulement rapide, mais aussi doté d'une force considérable ; sans doute plus grande encore que ne l'était celle des amis de Son Goku il y a quelques années.
Assez pour lui faire mal, sans encore parler de blessure sévère ; c'était déjà plus que ce dont l'immense majorité de la population aurait été capable. Oui, tout bien considéré, peut-être allait-il devoir se méfier.

Et pendant ce temps, l'autre continuait de divaguer... Dire qu'il n'avait rien à cacher serait peut-être un peu excessif - qui n'a pas ses petits secrets ? -, mais les reproches de son adversaire semblaient sans aucun rapport avec son passé criminel. Il ne comprenait rien à ces histoires de « machine divine » ou même « d'énergie vitale » ; tout ce qu'il savait, c'était que ce type était dangereux, et qu'il allait devoir s'assurer qu'il ne le reste pas longtemps.
Au-delà de la simple protection de la réserve, sa tranquillité en dépendait : il n'avait pas envie que les forces de l'ordre viennent fouiller dans ses affaires après avoir aperçu une série d'explosions dans la région. C'était une chance que ses capacités lui permettent de limiter les dégâts, mais plus il ferait durer l'affrontement et plus le risque de ne pas pouvoir tout contenir serait grand. Au plus vite il en finirait, au mieux il se porterait.

« LÂCHE-MOI ! » aboya-t-il dès qu'il fut capable de s'exprimer à nouveau.

Ce n'était pas une proposition ; il n'allait pas lui laisser le choix. À partir de son corps se forma une bulle protectrice, obligeant son agresseur à reculer pour ne pas être frappé par sa surface alors qu'elle grossissait jusqu'à atteindre sa taille finale. Puisqu'il avait tout l'air d'être particulièrement doué pour le corps à corps, l'obliger à garder ses distances semblait être la chose à faire, au moins jusqu'à avoir une meilleure idée de ses capacités.

Encore enveloppé de sa sphère défensive, il se jeta sur lui à son tour avec la ferme intention de l'écraser à son aide, comptant sur son élan pour l'encastrer dans le décor avant qu'elle ne disparaisse. À peine eut-elle commencé à se dissoudre qu'il se projeta dans les airs pour ne lui laisser aucune occasion de l'attraper, ses deux mains s'auréolant d'une aura crépitante du même genre que celle qu'il venait déjà de lui jeter au visage. Et s'il n'était toujours pas possible de sentir son énergie - malgré la manipulation évidente qu'il en faisait -, la masse emmagasinée cette fois semblait beaucoup plus importante, d'après la taille du projectile qu'il constitua en quelques instants à peine.

« Je n'ai pas l'intention de partir de chez moi... C'est à toi de dégager ! » fit-il en projetant son Hell Breaker vers le sol - et sa cible - dans une nuée d'étincelles. « Tes salades, tu iras les raconter ailleurs ! DISPARAIS ! »

La notion de « foyer » était très floue pour lui, dont les premiers souvenirs accessibles étaient ceux de son réveil dans un laboratoire froid et impersonnel. Et pour le peu qu'il avait pu apprendre, même avant cela, ce n'était pas comme s'il avait connu la demeure d'une famille aimante. Mais pour la première fois, il avait un endroit à lui - quelque chose qui lui appartenait vraiment, sans qu'il ait eu besoin de le prendre par la force. Il n'allait certainement pas se laisser chasser si facilement !