Carte sur table

« Je me dois de vous souhaiter la bienvenue dans notre humble vaisseau. Je ne me suis toujours pas présenté veuillez m'excuser, je m'appelle Bulma, et voici mon fils Trunks, quant à mon mari, vous semblez déjà le connaître. » s’amusa alors le petit bout de femme qui semblait être doté d’une personnalité propre et atypique. Sharotto comprenait peut-être un peu mieux désormais que le comportement et l’allure du prince soit si éloigné de ce qu’il fut.
« Merci encore pour votre invitation. Pour ma part je me nomme Sharotto et je suis…» Il se stoppa durant un petit laps de temps quasiment indiscernable mais qui en réalité témoignait d’un instant fragile où il ne savait plus s’il devait toujours se considérer comme le Roi, ou si le fameux Broly - remplaçant selon les dires des seules informations à sa disposition lui aussi absent - appréciait ce titre. En réalité c’était peut-être ça “la situation de crise” que le premier ministre de la Terre lui avait évoqué…
« Et je ne sais plus vraiment ce que je représente pour mon peuple désormais à dire vrai…» se frotta-il l’arrière de la tête en synonyme d’inconfort au vu de sa présentation plutôt pathétique pour le coup. Néanmoins il ne se laissa pas abattre très longtemps. Bulma de son côté - qui gardait toujours une oreille attentive à la présentation qui lui avait été faite - avait commencé à pianoter sur les touches de l’appareil et initier le départ en bon et due forme du bâtiment, lui permis donc de se détourner de cible pour s’adresser cette fois çi à un concerné direct.
« Tu m’as demandé la raison de ma présence sur Terre, et bien je vais y répondre, mais sache que ce n’est pas une histoire courte…» Il ne plaisantais pas. Son regard n’affichait rien d’autre qu’une mine sérieuse et honnête. Il avait le sentiment que ce Végéta était bel et bien le Végéta qu’il avait connu, et de part l’évolution qu’il avait tout juste constaté, il était impossible qu’il soit la même personne que le chef de l’alliance maléfique, d’ailleurs en avait-il simplement connaissance ? Ce n'était vraiment pas le sujet de l’histoire qu’allait conter à présent le dyarque, mais peut être serait-il intéressant et cohérent de lui en toucher un mot à l’avenir, qu’il sache que l’un des plus grands ennemis du peuple saiyan porte son faciès. Cela lui ouvrant alors la question de comment le peuple réagira à sa vue. Une autre épine dont il faudra élucider d’ici peu.
« Je ne sais presque pas par où commencer, mais il semblerait que j’ai été ressuscité il y a une heure de celà. Je conserve les souvenirs de mon dernier affrontement contre Seishiro, comme si cela s’était déroulé juste avant ma réapparition, mais j’ai appris que le temps lui avait fait un énorme bond en avant… Je ne l’explique pas.»


Après cette première révélation, Sharotto débuta alors une longue phase de monologue. Il était fort à noter que Végéta reviendrait probablement sur beaucoup de points de ce discours, mais voici ce que l’ancien roi précisa. Tout d’abord, comme il venait de l’évoquer, il répéta à deux,trois reprises qu’il ne comprenait pas comment il pouvait être en vie après son combat contre les membres du groupe des plumes noires, puis finissant par se ressaisir, il expliqua alors la source de la venue de l’armée sur Terre. Il raconta alors les prémices, à savoir l’invasion de C-911 sous commandement du Ruban Rouge, lui- même affilié à l’une des figures exécutives des Blacks Feather. Cet acte ayant alors motivé une révolte et une contre-attaque contre les responsables de cette agression. Par ailleurs il mentionna un fait intéressant, celui de préciser que lui-même et Pythar avaient ordonné cette attaque en dépit de l’avertissement de Motta. Ce point suffirait sûrement à mettre la puce à l’oreille au prince pour faire comprendre que le statut de Sharotto au sein du peuple demeurait important, peut-être même au plus haut point. Mais Sharotto ne s’attarda pas sur ce point car il suspectait de toute manière que son interlocuteur lui poserait la question. Il finit donc par mettre un point final sur la question initiale : La venue sur Terre était le désir de justice envers leur agresseurs.
« J’imagine que cela fait beaucoup d’informations d’un coup. Tu dois avoir une multitude d’interrogations, j’y répondrai et j’en aurais ensuite moi aussi.» Tout en expliquant ses mésaventures et son échec - puisque cela en était un il fallait s’y résoudre - l’ancien souverain des guerriers de l’espace avait peut-être compris pourquoi Motta était rentré en contact avec Végéta. Et oui, si il n’y avait plus de roi, de figure représentative et que la situation était vraiment en crise, alors Motta voulait surement plébisciter un nouveau Roi, un Roi ayant une revendication sur le trône. Mais il s’agissait d’abord pour lui de répondre à ceux qui l’attendait.

« Les Dragon Balls hein…» fit-il d’un air faussement surpris par le pouvoir cité par le feu prince, ayant lui-même longtemps questionner l’inconnu quant au retour de sa planète, des siens. Songer à la raison qui avait fait renaître la planète des guerriers de l’espace n'avait que trop tracassé son esprit et peut-être finalement ne demeurait pas la source nécessaire de cette investigation. Comment l'éventualité que l'œuvre de ce fait notable ne puisse finalement pas être le simple souhait d’une personne - quand bien même ses intentions seraient discutables - ne lui soit pas parvenue en tête. Il semblerait que ce Végéta là ai lui même potassé le sujet, au point que cette intrigante situation - si on devait y revenir - suscite en lui une certaine “contrariété” qui présente néanmoins une aboutissement intéressant, laissant deviner que son héritage passé continuait d’alimenter les braises périssables du fond de son cœur. Si ce n’était qu’exclusivement cela, non, le prince que connaissait Sharotto -  le terme de “connaissance” se pavanant d’exagération puisqu’il n’y avait aucune prétention sur cette affirmation - n’était pas de cette trempe là. C’est un homme nouveau. L’enfant-roi qu’il fut promis à devenir, et dont ce diable de destin avait décidé d’en sceller l’avenir, laissait en ce jour place à un individu dont l’ardeur jadis meurtrière façonnait désormais l’éclosion d’un esprit avisé et attentif, l’on pourrait presque évoquer attentionné.


« Ainsi, pour toi, le fait que je ne garde aucun souvenir de ma mort aurait un rapport avec cet.. “Autre Monde” ? Et du traitement qu’il est appliqué à ceux qui s’y rendent… » 
A dire les termes, l’ancien fondateur de la double monarchie détenait malgré lui un flot de sang sur les mains. D’innombrables victimes de sa jeunesse et de son précédent emploi. Sharotto n'avait jamais expié vraiment ses fautes - faisant fit de son entreprise sur Görana et de l'acceptation de soi - par conséquent les pièces du puzzle s’éclaircissaient. Comment imaginer autre chose qu’un peloton d'exécution à son égard, un purgatoire définitif digne des enfers, un supplice uniforme, adéquat à la désolation qu’il avait commis durant sa vie. En s’y arrêtant quelques secondes, rien de toute cette hypothétique allégorie ne lui semblait tronqué, et tout comme sa première résurrection - celle étant causée par l’explosion de la planète Végéta - pour laquelle il n’en tirait aucun souvenir.
« Je crois que je commence à y voir un peu plus clair en effet. Je te remercie de m’avoir confié ton analyse sur le sujet.  » acquiesça d’un petit sourire sincère le guerrier dont l’abondance récente de nouvelles avait embrumé son esprit. Rien d’ordonné pour autant, un petit pas avait été franchi mais il restait tant de réponses auxquelles le combattant du peuple saiyan cherchait à lever le voile. Le feu prince évoqua le nom de “Broly”. Un nom qui il y a de ça maintenant plus d’une journée demeurait parfaitement anodin pour Sharot, mais qui en l’instant ne manqua pas de lui rappeler la voix du premier ministre terrien lui murmurant également. Cet homme, qui était-il vraiment au bout du compte… Docilement, il garda cela en tête pour plus tard, jugeant bon d’apporter - au mieux de ses capacités - des éléments de réponses à son homologue.


« Pour être totalement franc avec toi concernant le Ruban Rouge, je suspecte une façade. Une simple extension de l’organisation de Seishiro. Son subordonnée, Kefka, en était l’instigateur, responsable de leur résurrection et de ce fait leur nouveau leader, il avait au moins eu la décence de le confesser. Je doute qu’il y ait encore des survivants de ce régime désormais. » S’il n’en s’était pas chargé de ses propres mains, il avait commandé le démantèlement de celle-ci, et il s’était assuré de confier cette délicate tâche au candidat le plus adapté. Raditz, qu’était-il lui aussi devenu depuis tout ce temps. Des souvenirs - par le nom et la réalité des choses - qui n’en n'étaient presque pas pour le dyarque qui avait l’impression d’avoir commandité cet ordre il y a de ça quelques heures. Il détenait une confiance fiable et positive en son lieutenant, il n’y avait aucun risque - quand bien même il n’en n’avait aucune idée - pour que Raditz eut échoué. A moins que… Non. Il ne souhaitait pas entrevoir cela comme une hypothèse tangible. 
Sharotto avait brièvement pensé que l'institution en place, celle semblant s’enticher du père de Freezer, pouvait être… l’héritage de cette fameuse organisation du Ruban Rouge. Si tel est le cas, il avait donné son détecteur, donné les preuves intangibles de la mascarade fomentée par la plume noire à ses ennemis. 

Survient alors l’empressement de tout guerrier qui se respecte : L’art de la pratique martiale. Bulma, présenté tel une matriarche absolu depuis leur rencontre semblait abandonné cette fois çi avant même d’avoir tenté d’endiguer la proposition faite par son mari. Trunks, fidèle à lui-même, pour le peu qu’en savait Sharotto, bondit d’excitation sur place, voulant absolument se joindre aux festivités, chose que son paternel ne lui refusa absolument pas. C’est avec ce regard toujours empli de provocation et de condescendance qu’il toisa Sharotto, privant habillement le saiyan du choix négatif de la réponse mais il ne pouvait accepter de se battre réellement contre son enfant, surtout devant la générosité que sa mère avait fait en l’invitant. C’est d’ailleurs avec certitude qu’il attendait que celle-ci monte sur ses grands chevaux pour rétorquer et.. non. Elle se détourna simplement de la scène, affichant une quiétude intrigante, venant peut être corroborer la puissance que pouvait avoir l'engeance de Végéta. Soit, il ne recevra donc aucune aide dans cette situation.
« Je.. Très bien. Mettons en place un petit jeu dans ce cas. » s’exclama le saiyan alors qu’il retirait l’armure protégeant son buste. Il dévoila alors au yeux du seul protagoniste, qui par son impatience n'avait pas eu l’information au moment de leur départ, la Dragon Ball à 5 étoiles. Il saisit celle-ci avec sa queue de saiyan qu’il déroula de sa taille pour l’occasion.
« Bien voilà les règles Trunks. Je te laisse deux minutes pour tenter de me prendre la Dragon Ball, si tu y arrives, tu gagnes. Mais ce n’est pas tout, si tu parviens à me porter un coup direct au visage, alors tu remportes également la partie. C’est tout bon pour toi ? » Naturellement, Sharotto n’avait aucune envie de porter le moindre coup à ceux lui ayant offert l’hospitalité du voyage, de même, il n'avait aucune envie de combattre de manière sérieusement l’enfant de son ancien némésis, cette petite alternative lui convenait tout à fait, peut être moins à son paternel, qu’en savait-il ?


« Je vais l’attraper en moins de dix secondes, c’est nul. » rétorqua alors le jeune garçon déjà bien tempéré et dont la proposition ne semblait pas tellement enjouée ses ardeurs combatives. Le roi qui ne l’était plus se trompait-il sur le compte de cette famille hybride ? 
« Humpff.. Je suis déçu, moi qui pensait que tu aurais immédiatement songé à la victoire par l’attaque… » souffla-t-il d’un ton presque blafard, agitant ensuite la phalange basse de son index pour intimer le garçon à s’élancer sur lui. Son regard plein de dédain pour jouer en outre sur une possible mentalité hérité de son paternel, couplée à la fougue de sa jeunesse. Ce fut une victoire étincelante. L’enfant piqué au vif par cette remarque, et peut-être par peur de décevoir le grand guerrier qu’était son père, s’empressa alors de se ruer vers l’instigateur de la raillerie en jetant sa jambe, élancé de tout son corps. Préparé à cette réaction, Sharotto bascula son visage sur le flanc laissant le garçon brasser l’air autour de lui. Un sourire de satisfaction s’épaissit sur le faciès de l’homme ayant réussi à parvenir à ce qu’il souhaitait. Néanmoins la vitesse qu’avait fait preuve l’enfant le surpris toutefois. Végéta n'exagérait peut être pas sur la condition de forme de son chérubin. Honteusement - au vu de la facilité avec laquelle Sharot avait anticipé sa manœuvre - Trunks se rua de plus belle, engageant cette fois-ci un combat très rapproché, domaine de prédilection de son belligérant. Usant alors de ses bras et de rotation habiles, celui-ci repoussait tous les assauts du demi terrien sans trop de mal.
« Et bien, ça fait bien plus de dix secondes déjà ! » continua-t-il de manière bravade pour pousser le garçon à augmenter le rythme, et aussi, juger si l’apprentissage du contrôle de ses émotions lui avait été enseigné correctement. Tomber dans les railleries ne s'avérait que très rarement être un bon plan, mais il s’agissait là d’une leçon difficile à assimiler, d’autant pour un loupiot de son âge. Accélérant de plus en plus la cadence, Sharotto utilisait davantage ses blocages en cette fin de round que ses esquives, témoignant que l’effort devenait difficilement moins soutenables, et, voyant le temps s’écourter, le jeune néophyte trahissait son impatience, commettant des erreurs plus grossières que lors du début du combat, alors Sharotto saisit l’un de ses poing dans l’antre de la paume de la sienne et agacé par cette prise, il profita de l’élan dans le poing libre du garçonnet qui n’avait toujours pas perdu de sa superbe pour le faire pivoter et valser sur lui-même. Désormais, à l’instar d’une proie qui sentait ses derniers moments arrivés, Trunks se retrouvait ceinturé, dos contre le buste du guerrier de l’espace, ses bras ballant le long de son corps tout autant entravé.


« Tu t’es bien battu, ça s’est joué de peu pour toi mais pour ses dernières secondes tu peux essayer de te libérer, ce sera déjà comme une victoire. » lui indiqua-t-il alors que sa bouche se trouvait très proche de l’oreille de l’enfant. La scène pourrait paraître fallacieusement gênante, mais dans la voix de Sharotto il n’y avait plus aucune trace de provocation dissimulée, juste un ton franc et honnête.
« Gnnnnhhh ! Laaa...che… MOI ! » hurla plein d’impudence le garçon qui par ce dernier baroud d’honneur vient montrer que son sang possédait également les propriétés du peuple de son vieux. Ses cheveux - d’un ton habituellement tout sauf saiyan - s’élevèrent instantanément, arborant une couleur dont Sharotto n’aurait jamais pu concevoir comme possible, une teinte d’une pureté enivrante et rayonnante, et avec la plus grande aisance vint briser le ligotage subit, laissant alors la marge de placer un coup de pied semi retournée qui vint balayer le visage de l’ancien dyarque, faisant vaciller celui ci, jusqu’à qu’il perde à moitié son équilibre et s’aide d’un de ses bras pour appuyer et éviter une chute complète de son ensemble. 


« M… Mais... Comment ? »