[PV]Quartier malfamés... affamé.

Une silhouette atypique marchait d'un pas étrange parmi les ruelles des quartiers sombres de Satan-city. Un épicier... L'heure n'était pas celle des repas, et il y avait peu de monde : tant mieux. Kefka qui venait de se poser espérait voir le moins de gens possible : les humains, leur bonheur, leur simplicité, leur suffisance, leur manque d'ambition... Rien que d'y penser, il y avait de quoi se couper l'appétit.
Mais il restait un fond d'humanité au mage à la peau pâle et se nourrir était un besoin vital.

Les yeux rougit par le moment horrible qu'il venait de passer dans les montagnes rocheuses, les épaules basses et les vêtements poussiéreux, il avait l'air d'un mauvais clown dépressif.
Se retenant de tout détruire, il pensa au temps où il se mêlait volontiers au peuple : ce temps où il commandait un escadron du Ruban Rouge, ce temps où les humains le servait.

" Servez-moi ce machin, et une bouteille d'abssssinthe. " dit-il adossé près d'un guichet pour commande à emporter, son fin doigt pointé vers un plat de poisson sous cellophane.
Il lâcha 6 zénies et repartit rapidement à l'écart dans l'ombre d'une ruelle. Avalant presque d'un coup son plat, il fit cependant duré sa biture et continua son chemin la bouteille ouverte à la main. Manifestement il savait où il allait et son parcours était rapide et certain à travers le labyrinthe des quartiers mal-famés. Il prit une grande gorgée d'absinthe en se penchant en arrière de façon exagérée (mais naturelle pour lui) avant d'entrer par une porte d'un commerce mystérieux que seuls des habitués devaient fréquenter.
A peine entré il se débarrassa d'une première couche de vêtement qu'il avait sur le dos pour ne garder qu'une sorte de chemisier pourpre. Il avança dans une salle mal éclairée vers un salon enfumé et se laissa tomber dans une sorte de fauteuil douteux et coloré.
Le patron du club entra dans la pièce et le reconnut : il ouvrit de grands yeux étonnés face à Kefka... Ce type ne s'était pas pointer depuis des années. Professionnel, sachant sa clientèle tatillonne, il ne fit aucune remarque et posa sur la table une sorte de narguilé coloré.

"Dois-je faire appeler des demoiselles pour vous tenir compagnie ?"
"Laissez-moi seul." lâcha sèchement Kefka qui était penché en arrière, la tête perdue sur le dossier, nez face au plafond alors que le patron tourna les talons.

Le magicien leva ses deux mains vers son front et prit sa tête fermement dans ses mains : il avait une migraine horrible... Son esprit était encore plus embrumé que ce fumoir dans lequel il était. Il était nostalgique de ce temps où il n'était pas seul, où il dirigeait des troupes à son bon vouloir. Aujourd'hui il avait l'impression ne n'avoir aucun pouvoir, solitaire, il vivait caché, comme le monstre qu'il était, attendant son heure.
Sauf qu'attendre, il en avait assez.
Il n'avait plus de sous-fifre et même lui-même il ne se contrôlait plus. Il avait besoin de trouver un but à court terme, en attendant de prendre sa grande revanche sur la vie. Mais quoi ? Détruire aléatoirement des existences, pourquoi pas, mais il savait que ce genre d'acte non préparés ne ferait qu'attirer des "héros" justiciers qui lui ferait perdre du temps et lui gâcherait son plaisir.
Kefka se mit à l'aise et commença à fumer, en tailleur et débraillé.
Il lui fallait au moins un allié. Un larbin, idéalement.

Après de longues minute à se laisser envahir par le volutes de fumées colorées et par l'alcool, le pauvre fou appuya sur un bouton sur le mur près de lui, ce qui eut pour effet de faire venir du personnel : une femme arriva dans la pièce. Il y avait tellement de fumée que Kefka ne pouvait même pas bien distinguer son visage... Qu'importe, ce n'était pas la question pour l'homme qui avec un regain d'intérêt se redressa légèrement. Sa compagne de l'instant vint se plaquer contre lui et il la laissa faire, sans bouger. Sous les caresses il resta figé, comme blasé. Après quelques longues minutes langoureuse, le magicien se décida enfin à avoir un mouvement et posa sa main sur la joue de la demoiselle. Celle-ci s'immobilisa aussitôt.
Kefka sourit en la voyant tomber à ses genoux, en transe. Tenant toujours la tête de sa victime, il la souleva pour lui parler à l'oreille : "JA-MAIS PLUS tu n'éprouveras le moiiindre sentiment envers quelqu'un d'autre : JA-MAIS tu ne connaîtra le bonheur. Tu seras seule pour toujours... à JA-MAIS... N'aie aucun espoir à partir d'aujourd'hui ton cœur est aussi vide que le miens." Dit-il à mi-mot d'une voix chantonnant. Le sourire qu'il avait perdu depuis sa rencontre avec Devin était revenu : Il jubilait à l'idée de savoir qu'il venait d'utiliser sa technique mentale qu'il avait nommé "Dancing Mad" sur une innocente pour anéantir sa vie. Après tout qu’elle le remercie : ainsi elle n'aurait jamais de faux-espoir. Elle n'aurait plus jamais d'espoir, simplement. A quoi bon vivre dans le dénie ?
La femme reprit douloureusement conscience sous le regard calme de Kefka qui fumait sa chicha, impassible. Elle le regarda, effrayée et se demanda ce qui lui était arrivé : son regard en disait long sur sa détresse intérieure. Kefka s'amusait à la voir hésiter : elle ne savait plus si elle devait rester ou non.
" Disparais. " Dit-il simplement : encore assommée elle sortit sans plus de cérémonie.

(....soit pour un gigolo ! )

Kefka était seul dans cette pièce et progressivement la fumée se dissipait... Le tabac avait fini d'être consumé, et c'est dans ce retour à la clarté que Kefka distinguait la fin d'un moment de repos. Il n'avait aucune envie de sortir d'ici : le monde dehors étai encore plus abjecte qu'ici.
Le magicien leva la tête : au moins ici le décor n'était pas trop laid, pensa-t-il en s'admirant sur un miroir disposé intelligemment au plafond. Il se contempla un instant, se voyant apparaître progressivement au fur et à mesure que les volutes de fumées ne se dispersent... Puis remarqua alors que devant lui dans le reflet une silhouette était apparue.

Lentement, comme encore lui-même embrumé par l'alcool, il baissa la tête et le regard vers l'homme qui se tenait en face de lui.
"Salut moi c'est Tobi !"
Kefka haussa un sourcil, toujours avachie.
" Non merci, ta collègue s'est déjà bien occupé de moi. J'ai rien demandé. "
Sauf qu'en disant cela, Kefka toisait de bas en haut l'arrivant : cette tenue, ce n'était pas celle de quelqu'un qui travaillerait ici. Qui était ce gus à la voix d'adolescent ? Sans gène, l'homme masqué s'installa à la table, saisissant une carte.
"Je me demande s'ils ont du jus de fruit ici. Tu devrais goûter à la fraise, c'est un vrai délice. "
Kefka, tombant rarement sur plus taré que lui, regarda incrédule ce mec qui vivait sa vie comme si de rien été, parlant de jus de fraise et d'autres conneries. L'arlequin regarda autour d'eux comme si une explication avait pu s'afficher sur les murs... C'était quoi ce bordel ?
" A quoi tu joues face de pouce ?... " dit-il en se redressant enfin pour appuyer ses coudes sur ses cuisses, le visage curieux vers l'illuminé qui se tapait l'incruste. Kekfa n'avait pas peur une seconde, trop détendu même pour penser au fait qu'on puisse vouloir le faire chier ici. Et puis dans le coin, il n'avait pas d'ennemi connu. Sans la moindre méfiance, il regarda l'encapuchonné sortir un paquet de carte.
"Je te propose de jouer à la bataille, je suis trop fort à ce jeu !"
Regardant le type distribuer les deux piles, les lèvres de Kefka s'allongèrent progressivement en un large sourire amusé. Soit... Pourquoi pas... Cela avait l'air intéressent de jouer avec ce guignol... Ce genre d'attitude spontané, ce sens de la mise en scène... Il y trouvait une certaine forme de divertissement.
Le fou retourna une carte, la bouche ouverte, la mine affreusement déformé par une expression d'amusement. Il attendait qu'arrive la suite du petit numéro que lui jouait son interlocuteur avec grande hâte.
"Sinon j'ai comme l'impression que tu es en train de t'ennuyer, je paris que tu es la recherche de quelque chose de plus excitant."
Comme un gamin à qui on venait d'annoncer l'approche de Noël, un étincelle s'alluma dans les yeux du fou à la pâle figure.
" Je meuuuurs d'ennui en effet... Qu'as-tu à m'offriiiiir jeune homme ? " Il s'accouda sur la table approchant son visage du masque de cet envoyé qui - il l'espérait - était porteur de bonne augure. " Je suis tout ouïe. "

Kefka Palazzo semblait prendre part au petit jeu de Tobi, c'était plutôt de bonne augure pour la suite. Il tira la première carte de son paquet, et il la regarda, puis il regarda Kefka puis il regarda une nouvelle fois ça carte, il semblait en train de réfléchir à une statégie pour gagner ce combat. Puis il posa sa carte. Il semblait fier de lui, il venait de piocher un valet de carreau. La signification cette carte semblait bien faire référence au ninja masqué, il était simplement un messager. Il se demandait si son adversaire avait une chance de le battre à ce jeu. Puis apr_s avoir commencé à joué Tobi reprit la parole.

"C'est parfait alors ! Je te propose de rejoindre ...."

Le terrien avança un peu sa tête vers le fou , et le fixa comme dans une scène typique de suspens, mais qu'est ce qu'allait proposer Tobi ? Puis il annonça sous une voix enfantine et déterminer, comme s'il allait annoncer une nouvelle capitale. Oui pour Tobi c'était une nouvelle capitale. Puis il annonça.

"Notre superbe club de Bataille ! "


Il semblait ému en parlant de ça, comme s'il parlait de quelque chose de tout simplement légendaire. Oui bien entendu tout le monde connait le fameux club mystérieux du club de bataille, qui contient les meilleurs joueurs de batailles du monde. Et bien entendu ce n'est pas de ceci que le terrien fit référence, car déjà un tel club ne devrait pas exister. Mais il y avait une chance que Kefka est comprit qu'il ne comptait pas parler d'un simple club de bataille. Puis il continua de parler.

"Au programme de nombreuses parties de batailles, contre des adversaires qui sont bien plus intéressants à affronter que ceux que tu croise habituellement. Mais ne t'inquiète pas, on a des projets encore très intéressant."

Le terrien commença a expliquer l’intérêt que pourrait porter à Tobi et à son groupe mener par SK. Le débat avait bien commencé, mais est ce que le ninja arrivera à son but ?

Si kefka n'était pas intrigué par le look et le style bien à lui de son interlocuteur, il y aurait bien longtemps que Tobi aurait été renvoyé dehors à coup de pied dans son séant, à force de raconter des connerie.... Rejoindre un club de bataille... Comme si Kefka avait l'air d'un type qui passe ces dimanches aprems dans la salle communale du coin pour jouer avec des crétins boutonneux.
Mais Kefka, loin d'être sain d'esprit mais pas encore totalement débile avait bien perçu que la demande était toute autre et que le mot "bataille" n'était pas à prendre au sens qu'il aurait pu l'être. De ses longs doigts blancs, le magicien toujours souriant, retourna presque sensuellement une carte à son tour.
Il fallait battre un valet de carreau. Kefka, découvrant sa carte fit une grimace faussement surpris, et montra entre son index et son majeur sa carte. Deux de pique.

" Je voiiiiis... Tu te débrouilles plutôt bien en bataille. J'imagine que c'est parce que tu peux compter sur le soutien de ton "club" pour être plus fort ? Je me demande quels genres de joueurs vous avez... "
Kefka avait très envie d'en savoir plus, mais semblait déjà conquit. Quiconque le voulait et venait le recruter avec autant d'astuce devait savoir ce qu'il voulait. Et puis il avait justement besoin d'alliés... " Moi, seul dans mon coin, j'ai eu tout le loisir de me rendre compte que je ne pouvais entrer dans aucune compétition : les règles des tournois en solo ne sont jamais respectées, il y a toujours un saligaud pour intervenir et faussssser le jeu, ou encore se mêler d'une partie qui ne le regarde PAS. Récemment j'ai même assisté à l'abandon d'un adversaire qui a fuit plutôt que de me laisser jouer avec lui.... Quel manque de savoir vivre." Kefka repensait à ces derniers affrontements : il serrait les dents, agacé... Le regard pleins de haine. Mais il ne devait pas perdre pied : Il avait besoin d'alliés, c'était tout : dès qu'il en aurait il recommencerait à gagner ses combats !! Après tout il était le Grand Kefka !! Il ne devait pas douter de lui !!
Il sourit à nouveau.

" Quant à vos projets très intéressants, j'ai hâte d'en savoir plus : Je suis sûr d'être ce qu'il vous faut... " Le magicien, toujours sa carte en main la faisait tournoyer sur elle-même avec un habile doigté. Le deux de pique fit dos à Tobi et quand cette dernière fois Kefka la retourna, elle était devenu un Joker. " ... Je suis pleins de talent !! " L'image du petit diablotin sur la carte souriait avec la même folie que Kefka en cet instant. Le magicien et apprenti joueur de bataille, amusé par son propre tour de passe-passe et par son air de famille avec la carte sans numéro éclata de rire : il était ravi de cette rencontre et cela annonçait un futur plaisant !


Enfin à condition que l'alliance de Tobi soit digne de son attente. Kefka se redressa d'un coup et s'afficha sérieux, changé du tout au tout en une seconde. Il plia le Joker entre ses doigt et l'envoya valser dans la pièce.
" Mais bon, j'espère que vous savez bien trier vos cartes... Je n'aime pas jouer avec des amateurs. " déclara subtilement Kefka sous-entendant que le Joker n'avait rien à faire dans le paquet de jeu.... Habile façon de dire qu'il exigeait une alliance de personnes qui en valait la peine. Il retourna une nouvelle carte. Un Valet de pique. Égalité.

Kefka, toujours en pleine partie, ne perdait pas une miette du discours de son invité surprise. Il avait prononcé un mot magique pour l'arlequin à l'orgueil exacerbé : " élite " Il avait même eu les yeux qui brillaient en entendant qu'il en faisait partie, que ce chasseur de tête "n'était pas venu à lui pour rien"... Kefka était enfin de nouveau reconnu, lui qui avait erré sans personne ses dernières années après avoir pourtant connu la gloire à la tête d'une armée terrienne du temps du Ruban Rouge.
Les cartes sur la tables s'abattaient à chaques paroles des deux hommes, comme si leur discours étaient un combat au tour par tour. Après l'égalité, ils tirèrent chacun une nouvelle carte pour remplacé celles face cachées : l'inconnu avait retourné un as. Kefka, le doigt encore sur sa pioche non retourné s'abstient alors de dévoilé sa carte.

" Un as... Je dois m'incliner : pas la peine de continuer à lutter, tu m'as eu. " Par cette expression, le magicien ne parlait déjà plus de la bataille mais de la proposition d'alliance. Un sourire large en coin il se leva, rompant ainsi la partie.
" J'ai hâte de rencontrer ton chef. Ce sera un honneur de faire part de cette organisation qui sait reconnaître les gens talentueux et les conquérir. "

Kefka se sentait bien à ce moment-ci : il reprennait confiance... Sa présence dans ce club sur ce divan était une conséquence de sa perte de foi, alors qu'il n'avaient connus que des déceptions et défaites depuis qu'il faisait cavalier seul. Comme il l'avait dit, il fallait dans ce bas monde être entouré pour ne pas sombrer devant les hordes d'inbéciles qui faisaient légions. Une alliance... Un chef.
Il n'allait pas être facile pour l'ancien dirigeant d'armée de se retrouver sous une hiérarchie mais si ça en valait la peine, ce serait avec plaisir : il n'en pouvait plus de vivre dans l'ombre. Qu'on déroule le tapis rouge : Kefka serait vite de retour avec à ses côtés des alliés, pour la première fois de sa vie. Et cette idée l'enchantait.
Il regarda le gamin masqué. Il devait avoué qu'il savait y faire et qu'il était plutôt intéressant.

" J'espère cependant que le port de ce genre de masque ridicule n'est pas obligatoire... On me dit fou mais je suis pas atteint à ce point. " Articula Kefka, un tantinet taquin. Il regardait son interlocuteur avec intérêt, curieux de ce que cachait tout ceci : qui était ce chasseur de tête, qui était ce chef, les autres membres de cette alliance. " Bien, considère que le grand Kefka Palazzo comme ton allié à partir de maintenant. " dit-il comme pour l'entendre lui-même, trouvant que cette information était inédite et aimant l'entendre. Un allié, c'était si bizarrement nouveau et agréable. " Puis-je au moins savoir ton nom, à défaut d'en savoir plus sur ton club et son chef, face de pouce ? "

Kefka resta un moment, rêveur sur son divan : il reprit une gorgée d’absinthe en souriant. Une nouvelle ère était sur le point de commencer... Il allait rejoindre une alliance d'hommes aussi valeureux que lui et enfin s'amuser un peu. Le chef de Tobi se trouvait donc sur Dark hein... Chouette destination. Il y avait déjà été en pèlerinage, mais il y retournerai en invité, attendu et glorieux, nouvelle recrue d'une nouvelle équipe prometteuse.
Enfin il l'espérait : si ce Tobi lui avait vendu comme un chef digne un minable qui ne valait pas le coup, Kefka s'en trouverait déçu mais surtout enragé... Quoique dans ce cas, il essayerait sans doute de prendre sa place si cela s’avérait intéressant. Pour l'heure, la patience serait son alliée temporaire.

Il se leva, plus sobre, et renfila son manteau, avant de sortir.
Les cheveux parfumés d'encens et de tabac, il marcha à nouveau dans SatanCity. Il n'était pas pressé...