Sujet: Puissance matriarcale
Jeu 27 Mar 2014 - 5:17
Le truc dans les dessins animés c’est que le héro n’a jamais réellement de parents. Soit ils ne sont pas vraiment présents ou alors ils n’en ont tout simplement rien à foutre. Faut dire qu’on ne peut pas vraiment blâmer les auteurs, il faut dire que, si les parents de notre héro étaient toujours là à nous faire chier, on aurait une histoire de merde. « Maman, je sors, y’a une énorme bestiole alien qui menace la ville, on a besoin de moi » dirait-il avant que sa mère lui rétorque : « Tu ne vas nulle part, jeune homme, c’est beaucoup trop dangereux, retourne dans ta chambre! » C’est sur cette pensée que notre jeune abruti laissa échapper un soupir. Se tenant debout comme un imbécile devant la porte de sa propre demeure, atteint de la tremblote extrême, digne d’un grand-père souffrant du parkinson dosé d’une dose bien intense de caféine.
Dex ne put s’empêcher d’imaginer plusieurs scénarios, certains d’entre eux (les pires) impliquant que sa mère prononce son nom complet. C’est ça le truc avec les mères, si elles prononcent le nom de leur gosse en entier, ils savent qu’ils sont dans le pure merdier, matériel de fausse septique même. Prenant son courage à deux mains, l’adolescent tourna la poigné. Il poussa la porte doucement, alerte, prêt à toutes éventualités. Il avança de quelques pas, sans un bruit. C’était le silence total. Septique, le jeune homme vint faire sa première erreur.
-M’an? C’est moi.
-Dexter Jacob Manning! Répondit une voix provenant du fin fond de la petite maisonnée.
-Oh… putain…
C’est grâce à ses réflexes d’acier que Dex parvint à éviter les quelques pièces d’argenterie qui lui furent balancer. C’est aussi grâce à ces mêmes réflexes qu’il se prit ce magnifique chaudron en fonte en plein visage. Certes, le jeune homme avait envisagé ce scénario bien des semaines avant sa disparition. Maintenant, par contre, c’est sa vie qu’il voyait passer devant ses yeux. Allait-il mourir? Si jeune, il avait tant de chose à découvrir. C’était une bien triste fin pour le maitre des cartes. Il voyait maintenant, littéralement, des étoiles. Si l’on regardait le bon côté des choses, c’était une chose de plus à cocher sur sa liste de choses à voir. Cependant, Dex fut tirer de son moment de faiblesse par la baffe que sa mère vint lui administrer (avec amour, bien sûr.)
-Ou étais-tu passé? Demanda-t-elle, je me suis fait un sang d’encre à cause de toi et tu sais que je mange mes émotions!
-Oh, ça je sais… Dit-il, jugeant la stature « balainesque » de sa mère. Je faisais des trucs, passé quelques jours chez des potes.
-Tu aurais dû m’appeler, me laisser une note, quelque chose, bon sang!
-Disons que… j’ai perdu notion du temps? Répondit le maitre des cartes, incertain.
L’échange dura un bon moment, le jeune homme faisant son possible pour cacher la vérité. Il n’allait tout de même pas dire à sa mère qu’il s’était fait tirer dessus par la mafia, attaqué par des bandits, participer dans une course contre un hérisson, combattu un tricératops et j’en passe. Tous ces faits n’auraient qu’amplifier le problème. Finalement, quelques bleus plus tard, le maitre des cartes fut envoyé dans sa chambre. Nulle besoin de spécifier qu’il était maintenant privé de sortie, mais c’était autant pour lui. Il était comme un aimant à problème dernièrement. Partout, partout quelque chose arrivait, un truc essayait de le tuer (même sa mère, quoi.) C’est donc avec plaisir qu’il ferma la porte derrière lui. Maintenant en sécurité dans la pénombre de sa chambre.
Le jeune homme prit place sur son lit, contemplant l’infinité de son plafond. Le regard vide, fixant le blanc infini de la peinture. Il eut, probablement, plusieurs idées différentes. Des idées, quelque chose! Mais non, c’était le néant total, un pur vortex de… de rien. Ne me blâmé pas, je suis le narrateur chargé d’un imbécile avec l’activité cérébrale d’un cadavre… m’enfin bref. C’est durant ce moment « précieux » que le jeune homme vint glisser la main dans sa poche. Il en sortit le paquet de carte, cet objet damné qui ne le lâchait pas d’une semelle. C’est alors qu’il eut une réalisation, ce confort, ce calme, ce n’était plus sa place. L’univers avait quelque chose de bien plus grand pour lui. L’infini de l’espace lui avait assigné une tâche.
C’est ainsi que le jeune Dexter Jacob Manning s’échappa, de manière cliché, par la fenêtre de sa chambre. À l’aventure dirait-on.