[Prise de planète] Orbite basse de métamol, Coeur de Fer

[Ce sujet se passe en parallèle à http://rpgdbz.jeun.fr/t12325-prise-de-planete-la-parade-miraculeuse#180251]

"Boss, sortie de l'hyperespace dans moins de 20 secondes"

L'observation des étoiles défilants à cette vitesse  était magnifique... De toute part, le flou, la lumière, le calme olympien. Boss profitait du spectacle encore un instant, fumant un cigare cubain, avalant quelques gorgées de whisky trentenaire. Son esprit divaguait entre ces actions et sur la réussite de la mission de son homme de main. Avant le saut, il avait lancé des senseurs longue distance et avait déjà pu voit que les quatre hommes de l'escouade Alpha était arrivé sains et sauf sur Métamol, un bon point. Il avait choisi personnellement les éléments qui constituait actuellement la troupe de Ajito : des hommes indépendant, comprenant en deux phrases les instructions, parfois même sans information. Et d'après les messages de compte rendus qu'ils envoyaient, Stinger avait bien fait. Pour l'instant, son bras droit n'avait donné qu'un seul ordre, un défi plus qu'autre chose, et il avait été exécuté avec brio par le quatuor. Grace aux message et la géo localisation des hommes, le Cœur de fer s'alignerait juste au dessus de la grotte visitée, en orbite haute pour éviter d'apeurer ces habitants par la vue de ce monstre de 600 mètres.
De sa voix suave, Catleia le sortit de sa torpeur


"Message à l'équipage du Coeur de fer : inversion gravifique dans 3, 2, 1... Inversion"


Tout semblait alors ralentir, jusqu'au temps même. Les inverseurs permettait au corps humain de subir des forces inimaginable sans quasiment aucune sensations, à part celle particulièrement étrange que l'âme s'échappe de son enveloppe charnelle. Alors se dévoila devant lui la planète métamol, la planète qu'était en train de conquérir Ajito, sa planète.

Boss redescendis dans la salle de commande, et commença  à donner des ordres à la totalité de son équipage. Par un jeu de mouvement de sa bague, il pouvait s'adresser directement à n'importe quelle partie du croiseur


"Aux garnisons, équipez vous immédiatement et préparez vous à un parachutage d'urgence, l'alerte durera 2 heures. Aux ingénieurs, demande immédiate d'envoyer à la surface des drones de reconnaissance : je veut une cartographie de la planète entière. Dans un deuxième temps, envoyez les en profondeur, les plaques tectoniques doivent être répertoriés et analysées. Pole scientifique, retravaillez sur les boucliers baryoniques pour les adapter à des villes, et au filtrage de particules fines en plus de la lave. Je veut un prototype mercredi prochain, à vos quotas. Enfin, au poste de commande, activez les caméras et les micros d'Ajito, je veut le voir et l'entendre. Ecran principal capitaine, et vite."


Alors, les chiffres qui défilaient laissèrent place aux images filmés de son homme de main. Le son était celui d'hommes en colère. Un début d'émeutes


"Merde... A tout les soldats..."

"Monsieur, regardez ce qu'il fait"

Et alors que Stinger allait pester sur son bras droit, il fut étonné par ce qu'il pouvait voir, à des milliers de kilomètres de la. En retournant la situation en son avantage,  son homme de main avait transformé une situation épineuse en situation favorable. Il s'était mis a baragouiner dans un langage bien étrange. Les locaux semblait connaitre, mieux encore, ils étaient impréssionés et heureux.


"Higinbotham, traduisez moi ca, activation des traducteurs"

"C'est... Comment le connait il? ... C'est un poème métamol, il n'est connu que par leur espèce et est censé représenter un champ d'espoir pour la race, malgré ces temps difficiles"

"Je ne savais pas que vous veniez de la bas, vous ne me l'aviez pas dit"

"Mes parents ont décidé pour mon épanouissement de venir sur Dosatz monsieur. Cependant, j'ai reçu l'éducation des deux peuples"

"Capitaine, c'est décidé, vous servirez d'ambassadeur quand il sera question de communication avec ce peuple. Vous y voyez un problème?"

"Au contraire monsieur, je vous en remercie"

"Ne me remerciez pas trop vite et accomplissez votre devoir capitaine. Si jamais l'astroport vous demande ce que vous faites autour de la planète, annoncez que nous participons à son indépendance et que nous venons entraider un autre peuple dans le besoin. Et si jamais ils se font trop insistant, évoquez le fait que je viendrais les voir en personne très bientôt."


Le plan se passait mieux que ce que pensait Stinger, l'intervention d'Ajito ressemblant a une réussite majeure, la planète était à eux. Vu le contact que son homme établissait avec les locaux, il allait lui laisser la couronne du pouvoir mais il savait que cela n'était qu'une faveur à renvoyer. Désormais, il fallait au Boss plus d'homme qui pourrait intervenir dans une prise plus intense de planète. Il fallait libérer cette galaxie du joug des plus fort et donner la parole aux opprimés.


"Nouveaux ordres : l'alerte rouge passe au niveau orange, désarmez les capsules mais restez attentifs, nous ne savons pas encore si quelqu'un viendra réclamer la planète désormais. L'alerte passe aussi à l'orange pour les systèmes de défense. Tout les vaisseaux qui rentrent dans l'espace sécurisé de la planète : pas de blocus, laissez passer tout le monde, mais demandez le profil de chaque nouvel arrivant sur la planète, sans quoi nous seront contraint de faire feu. Contactez la base de lancement et demandez leur une collaboration pour protéger la planète d'éventuels attaquants. Catleia, activez les boucliers déflecteurs, nous devons nous attendre à tout les cas de figure."

"Bien Monsieur"

Stinger se resservit un café et observa la planète avec admiration : c'était une belle journée, assurément.

C'était le matin. La lueur de l'étoile filtrait à travers le hublot teinté de la chambre de Stinger. Dans sa cabine, le confort était tel qu'il l'avait souhaité : la chambre faisait plus de 50m², avec trônant au milieu un lit immense, et de nombreux holo-écrans au murs, activable à souhait, permettant de suivre l'économie depuis le lit même. Hors de la pièce ce trouvait un couloir, desservant tour à tour la chambre, une salle de séjour/salle à manger/bureau personnel, une salle de bain/hammam et l'ascenseur privé du Boss. Celui ci menait directement au pont principal et à son bureau d'observation, situé tout en haut du vaisseau. Des que l'homme esquissa un mouvement, les machines environnantes se réveillèrent, et fournirent à Stinger tout le confort possible et imaginable. Immédiatement, les écrans s'allumèrent, mettant à jour les informations relative à la bourse, dirigé d'une main de maître, les messages les plus important de l'équipage et les dernières avancées technologiques de Leto, le tout défilant de manière structuré et coordonné par les bagues de contrôle que portait l'homme d'affaire. Par un simple mouvement de doigt, il ouvrit les immenses panneaux filtrant, laissant la lumière entrer plus intensément dans la pièce. Par un mouvement du poignet, il ouvrit la porte sécurisé de sa chambre et se dirigea vers la table du petit déjeuner, qui venait d'être dressé et qui s'érigeait dans le salon à mesure que Stinger approchait : si personne ne se trouvait dans la pièce, l'endroit était vide. Et si personne ne s'identifiait au bout de 5 secondes, une alarme retentissait, verrouillait les portes, puis une seconde alarme, jusqu’à ce que la signature biométrique indique son origine. Si jamais la encore rien n'était détecté, la mesure d'urgence était activé, et un pan entier du mur disparaissait, évacuant dans le vide de l'espace l’intrus. Cependant, en cas de dysfonctionnement, le Boss avait toujours son code de contrôle total du vaisseau, celui lui donnant accès à la totalité des commandes de l'appareil. Ainsi, d'un claquement de doigt, il avait la possibilité de faire sauter le vaisseau et tuer tout le monde : le pouvoir de vie ou de mort, quelque chose de grisant...


"HeartJade, bon dieu de bon dieu je vais pas encore appeler Nate pour me résoudre mes petits problèmes, merde quoi !"


Ce matin, le Cœur de Fer était positionné de telle façon a ce que Stinger puisse voir à travers la vitre de transparacier  l'immensité de Metamol. La chaleur devait taper vraiment fort en dessous, et le temps n'allait pas en s'améliorant avec la journée. Cette terre n'était plus que désolation et ruine. Un bien triste carnage que la nature avait fait à tout un écosystème. D'après ces historiens, la planète avait vécu de nombreuses phases avant d'en arriver la : il y avait de cela des milliards de milliard d'années (daté d'après de très vieux échantillons), l'endroit était passé de désertique à luxuriant en très peu de temps, pour finalement retomber dans le chaos total connu aujourd'hui quelques millions d'années avant cet instant. Et malgré cela, une légende subsistait, une légende d'un autre temps, parlant d'une planète qui abritait le plus grand trésor jamais possédé par un homme, plus grand que l'argent, l'amour ou la vie elle même : le pouvoir de connaitre le futur. Un mot revenait en boucle, dans une écriture finalement retranscrite de façon évasive et douteuse : Muad'Dib. Répété des centaines, des dizaines de millions de fois, inscrite sur de vieux parchemins inscrit sur la grande bibliothèque de Dosatz, tout tournait autour de ce seul mot. Avec les meilleurs linguistes de ce siècle, et guidé par un certain monsieur Thatch, on avait déterminé qu'il s'agissait d'une dénomination pour un dieu, une planète. Tout l'indiquait à des milliers de parsec de la Terre, et pourtant, aujourd'hui, la planète sous les yeux de Stinger semblait correspondre plus que jamais il n'avait pu le concevoir.


"Catleila, connexion matinale avec le capitaine à bord, je vais le rejoindre dans cinq minutes. Préviens le que nous allons avoir une longue journée, et qu'il faut passer en code vert pour les équipes de débarquement, nous n'avons plus besoin d'eux d'après le silence de cette nuit. Cependant, demandez au troupes surveillant les capsules de continuer leurs vérifications"


Après un savoureux café pris accompagné de deux bagels et leur cream cheese, le Boss finit son jus d'orange dans l'ascenseur gravifique menant à la passerelle. Sur le chemin, Stinger pu régler les affaires les plus urgentes au niveau financer : un rachat de nombreuses compagnies se fit sous le nez des actionnaires de Stinger Industry, tentant de voler 5% des part de marché de cette galaxie, s'élevant alors à 24 milliards de zénies. D'un mouvement agile, Stinger racheta leur société en soudoyant les actionnaires avec le double de ce montant. Ainsi, les directeurs de la boite furent mis à la porte cinq minutes après avoir marché sur les plates bandes du Boss, un nouveau record personnel. Cela allait sans dire que ceux qui n'avait pas prévu ce rachat et qui avait provoqué la perte de milliards de zénies de fond à Stinger furent jeté par la porte (ou plutôt par la fenêtre camouflé en suicide) et remplacé par ceux qui avait rattrapé la situation avant qu'elle ne dégénère encore plus. Le monde dans lequel vivait ces hommes était proportionnellement dangereux à leurs revenus, et seul l'homme derrière le cigare n'avait pas d'épée de Damoclès au dessus de la tête.

La porte de l'élévateur s'ouvrit dans un murmure, alors que tout les hommes de la passerelle se mettaient au garde à vous devant l'homme d'affaire. D'un geste il ordonna à tous de retourner à leurs postes. Seuls deux personne n'avait pas pris la peine de se retourner à l'arrivée du Boss : le pilote et le capitaine. Stinger avança sur la passerelle et fit face à l'immense surface transparente devant lui : le champ de vision était énorme. Higinbotham se retourna finalement, on sentait qu'il se retenait, il était extatique :


" Monsieur, nous venons d'avoir le retour de nos sondes principales. Elles reviennent de l'espace vide de la planète et comme vous l'aviez pensé, l'hostilité de ce lieu cache bien quelque chose."

Le cœur du Boss ne fit qu'un bond, mais avec un calme olympien, il écouta attentivement les détails.

"Comme les légendes l'indique, les vers des sables sont en corrélation avec le sable de Muad'Dib : grâce aux plus grandes de ces abominations, nous avons pu trouver deux points par lequel une signature biométrique étrange s'en réchappait. Et quand nous avons envoyé un drone équipé d'une caméra, il a filmé la zone. Il a trouvé une sorte de sable ocre, couleur cannelle (et c'est d'ailleurs ce que les senseurs olfactifs ont ressentis en s'approchant). Un échantillon est en cors d'analyse dans le labo, on est en train de l'étudier et de déterminer avec certitude si c'est bien ce que l'on cherche"

L'homme semblait gêné et étonné

"Monsieur... On nous a toujours appris quand j'étais jeune que ces endroits était défendus et qu'il avaient apporté à notre planète le mal et la destruction. Je sais que les légendes sont faites d'une part de vérité, et j'aimerais que vous fassiez attention à cette substance, on ne sait pas encore ce qu'elle entraîne et..."

"... Ne me dites pas ce que je dois faire capitaine, vous n'êtes ni mon ami ni mon associé. Gardez vos distances avec votre patron, c'est la dernière fois que je vous le dis, sachez que je ne préviens pas d'habitude, vous êtes chanceux que j'apprécie vos compétences et votre connaissances des légendes de cette terre."

"Oui monsieur Stinger, excusez moi monsieur Stinger"


Un long silence suivit ce rappel à l'ordre que Stinger avait effectué : souvent le Boss avait à faire redescendre ces hommes de main sur terre : rare était ceux qui pouvait ce permettre de tels écarts avec la hiérarchie qu'il avait mis en place. Le froid fut temporairement arrêté au bruit d'une alarme. Un homme aux télécommunication derrière lui se leva.


"Monsieur, on viens d'établir la connexion avec la capsule que vous nous avez demandé d'envoyer à la suite de la femme qui avait débarqué sur la planète"

"Transférez moi la caméra ainsi que les messages d'erreurs de la machine"


Sur l'écran principal on suivit enfin la vue intérieur d'un robot de surveillance, camouflé par un système d'écrans sophistiqué, indétectable aux radars. On voyait ainsi de loin une femme à la jambe bionique et au cheveux roux, désabusé par la vie, d'une beauté caché par les années et par les mésaventures. Stinger la regarda en train de construire à partir de rien un radar, bien que rudimentaire, fonctionnant à la perfection


* Elle m'a détecté, elle et trois morceau de cuivre pendouillant dans tout les sens... Il va falloir que je rediscute avec les ingénieurs qui m'ont conçu les panneaux de camouflage*

Peu après, elle fut expulsé de chez elle : il n'était pas difficile de comprendre qu'elle était trop différentes pour les hommes de cette planète, et qu'elle avait du fuir pour cela. C'était une bonne et une mauvaise nouvelle : ils allait falloir les convaincre de la bonne foi de l'homme d'affaire et leur redonner confiance (même si il faisait confiance à Ajito pour cela). Cependant, cela permettrait aussi d'installer une sorte d'admiration distante pour la technologie qu'il allait implanter.

La femme nommé Jade se dirigea finalement dans le désert, pour pleurer seul : Stinger se sentit alors mal à l'aise de participer à cette scène d'intimité alors qu'elle souhaitait probablement être sans quiconque pour la déranger. Les moments tel que ceux la, combien de fois le Boss avait rêvé d'en revire : pleurer les morts, fêter les vivants, vivre...


"Désactivez le camouflage, et mettez le robot en évidence"

"Mais monsieur..."

"...Putain! Depuis quand tout le monde discute ce que je dis, vous vous prenez pour qui?? Sortez de ce vaisseau, allez chercher votre barda et cassez vous d'ici, vous n'êtes pas fait pour la grandeur. Chef des communication en second, vous devenez communiquant principal. Maintenant, désactivez le camouflage optique autour de ce foutu robot."

"Oui monsieur"

Le premier sortit en silence, laissant la place à un homme plus jeune, plus réactif. Celui ci pianota rapidement sur sa console et le petit robot devint alors visible aux yeux de tous. Stinger se retourna alors vivement sur l'écran et observa la réaction de Jade : il ne savait pas ce qui l'attirait chez elle, mais il voulait la laisser en paix, lui donner une chance d'être seule. Comme on pouvait s'en douter, celle ci tira dans les modules de vol de l'appareil, qui s'écrasa un peu plus loin. Les modules audio n'étant pas désactivé, Boss put entendre l'arrivée d'un nouvel homme, qui semblait être la depuis plus longtemps que Stinger, avant l'invasion d'Ajito et sa ménagerie merveilleuse. Ensemble, ils discutèrent et se dirigèrent vers Ajito, après avoir laissé un message dans le drone, et l'avoir envoyé a une destination inconnue, probablement pour qu'il soit récupéré. Malheureusement, on ne pouvait pas lire l’intérieur du robot, mais cela semblait être une invitation à la rencontre.

*J'arrive Jade, qui que vous soyez, nous allons nous rencontrer bientôt*

"Bien, éteignez la caméra, j'en ai assez vu. Avons nous une réponse de la part de Nate? Nous avons besoin de son expertise pour la conception des boucliers baryoniques"

"Nous n'avons rien monsieur, il semble... occupé?"

"Je m'en doutais... Bien, et ce Fugma?"

Une capsule était arrivé peu après le réveil de Stinger et semblait renfermer ce qui pouvait être associé à la plus haute autorité de cette planète. Il possédait sur la planète un dôme d'étude et de recherche. Il semblait étrange qu'ils n'aient pas entendu parler du sable de Muad'Dib...

"Ils se sont retranchés dans leur bunker. Le deuxième drone de reconnaissance nous ai revenu avec l'information qu'il regroupe ces troupes près dudit dôme. Que devons nous faire ?"

"Il nous faut calmer leurs ardeurs et leur imagination tout de site, envoyez une capsule avec trois hommes, et invitez ce Fugma à bord du Cœur de Fer. Dites lui qu'il est le bienvenu et que si il ne souhaite pas venir discuter avec moi, cela n'aura aucune répercussion sur ces installations scientifiques, tant qu'elles n'interférerons pas dans mes plans de reconstructions pour cette planète."

"Noté monsieur. Nous avons aussi eu le retour de nombreux drones de reconnaissance de terrain, nous offrant une carte du champ de bataille à venir : je vous le dit tout de suite : ces plaques tectoniques sont une sainte horreur"

"C'est ce que nous verrons jeune homme"


Stinger alluma un cigare, et regarda en direction de la belle planète verte.

Ajito se sentait faible… bien trop faible, il se laissa porter de la capsule qui venait de s’arrimer au vaisseau du boss jusqu’à la plus proche salle médical du vaisseau.

Il jeta un coup d’œil derrière afin d’être sûre que Jade le suivait et manqua une première fois de tourner de l’œil. Une fois allongé sur la table d’opération, alors qu’un médecin s’approcha avec une aiguille, il lui dit sèchement

"Non, j’ai besoin de rester éveillé pour parler avec Jade."

Décidemment il était de mauvaise humeur, il n’avait jamais vraiment aimé les anges et cette Hikaritatsu lui avait vraiment tapé sur le système. Ajito était d’ailleurs heureux de voir que Jade n’avait pas mal réagis, tant mieux… Il n’avait pas grande envie de s’épancher sur pourquoi il haïssait ces emplumés.

Ces yeux se posèrent sur Jade un instant tandis que le médecin "sculptait" son bras, tailladant les morceaux morts, ou trop endommagés et refermant la plaie.

"Je suis content Jade que tu ais voulu venir avec moi…"

Il marqua un temps d’arrêt pour réfléchir puis continua à parler directement dans la tête de Jade comme il l’avait fait précédemment.

"*Je serais plus à mon aise ainsi, pour mon bras, je ne sais pas si tu pourras faire une prothèse rudimentaire avant que je te quitte pour la terre. M’enfin quoi qu’il se passe ma vrai prothèse ne pourra être faite avant mon retour.*"

Il émit un léger grognement à l’attention du médecin, il faisait mal cet idiot !

"*Cela dit, si tu t’apprêtes à devenir ma mécanicienne attitré, bien que tu auras accès à un grand nombre de données sur moi mais je vais te résumer les plus importantes.*"

Ajito, souriant jeta un œil sur le côté, la lampe de la pièce d’à côté se mit à clignoter avant de s’éteindre définitivement, grillé. L’électricité de contenus autre fois dans la lampe bondit au creux de la paume de la main valide d’Ajito.

"*Mon corps maitrise l’énergie dans sa forme la plus pure. Cela dit, mon corps en lui-même ne possède pas ou peu d’énergie propre aussi je suis obligé de consommer ce qu’il y a tout autour de moi, y compris celle d’êtres vivants… Pour faire simple je suis le plus grand parasite de cette galaxie, enfin, je préfère le terme de symbiote à celui de parasite puisque je m’efforce de donner autant que je prends. A toi de faire ce que tu veux de ces informations.*"

Il se gratta la tête avant de reprendre

"*Cela dit, si on s’apprête à passer du temps ensemble, il serait probablement de bonne augure que nous fassions plus amples… connaissance toi et moi aussi si tu as des questions à me poser n’hésites pas.*"

La nuit tombait sur la planète métamol alors que le coeur de fer s'élançait dans l’espace, vers la terre.

La capsule s'ouvrit, laissant la petite métamole poser un pied sur le bâtiment : Tout autour d'elle des employés s'affairaient de manière si organisée qu'elle avait l'impression d'avoir été téléportée sur une scène au milieu d'un ballet. Les murs de la zone de réception des navettes étaient à peine visibles tant la soute était immense... Et magnifique.

Elle se rendit compte qu'elle avait gardé la bouche ouverte depuis plusieurs secondes quand un agent vint l'accueillir, la sortant de son état contemplatif.
" Mademoiselle Highwind ?"
Jade se retourna et vit alors un alien dans un uniforme impeccable la saluer. Elle lui retourna un petit salut de la tête et un sourire. "Laissez-moi vous guider dans ce vaisseau. Monsieur Ajito a déjà pris la direction du centre de soin, souhaitez-vous l'y rejoindre ?"
"Je suppose, oui." fit Jade, un peu paumée.
"Bien. Suivez-moi."

Peut-on parler de couloirs dans ces passages gigantesques ? La petite mécano regardait partout autour d'elle, trainant le pas, contrainte de courir pour rattraper son guide quand elle s'inquiétait de le perdre dans les coursives. Tous deux pénétrèrent dans un ascenseur : elle vit sur un panneau lumineux qu'ils étaient au niveau -2. L'alien posa l'un de ses index (ou bien majeur, difficile de voir sur une main à 4 doigts.) sur une tablette holographique et y toucha le chiffre 4.
"Combien avez-vous de niveaux ici ?" demanda-t-elle.
"Je crois que moi-même je l'ignore." déclara honnête l'employé en souriant, alors que la femme à lunette le regarda presque effarée.
"Et vous n'êtes pas curieux ?"
"J'en sais suffisamment." Dit-il, satisfait.
Jade regarda la commande et avec un regard de gamine sur le point de faire une bêtise elle passa sa main également pour tapoter les numéros de tous les étages qui les séparaient du pont numéro 4.
" Mais qu'est-ce que vous avez fait ?!" s'indigna l'employé, alors que les portes s'ouvrirent sur le niveau -1. Jade passa la tête et regarda les environs : il semblerait que ce niveau soit un complément de la base à vaisseau, munis de treuils, et de voitures pour aller plus rapidement d'un bout à l'autre du hangar. Au loin des modules de déplacement sans doute pour réceptionner du personnel en masse ou des cargaisons... La porte commença à se refermer et Jade rentra la tête pour voir l'alien lui lancer un regard noir.
"Je suis intenable, désolée d'avance mais je ne peux pas m'en empêcher. Je n'en sais jamais suffisamment."
Prochain étage, Jade répéta son petit numéro au grand damn de son camarade de voyage : elle ne vit qu'une infime partie de l'étage mais cela lui donnait un avant goût de ce vaisseau géant : D'ailleurs pour la plupart des zones découvertes elle ignorait simplement leur utilité mais cela lui donnait une excuse pour revenir. Plutôt fière de son petit jeu, elle vit la porte du 4ème s'ouvrir.
Et on l'y attendait.
Un visage à la peau grise et froide, des cheveux épais domptés admirablement, un regard dur qui lui était familier, au dessus de deux lignes verticale qui coulaient sur deux joues creusées. Un métamol.

"Bonjour." dit-il, sans émotion dans la voix.
Jade le fixa comme on dévisagerait un revenant.
"Jade, c'est cela ? Je vais vous conduire au centre de soin."
Elle ne bougea pas dans un premier temps. Derrière elle l'alien referma l’ascenseur et repartit, soulagé de confier son fardeau à un autre. Le bruit de l’ascenseur disparaissant dans son dos sembla sortir la mécano de son état de surprise et elle déclara alors, presque choquée :
"Un métamol ? qui travaille ici ?!"
Ce dernier arqua un sourcil pour toute réponse.
"Depuis longtemps ?" surenchérit-elle.
"Cela vous choque ?"
"J'ignorais que d'autres métamols avaient émigrés... Ce n'est pas trop dans les mœurs de quitter notre terre natale... Ni même notre ville en fait."
"Déçue de ne pas avoir le monopole ?" demanda-t-il posément.
"Non, mais je ne m'attendais pas trop..." Elle avait un sourire ébahie devant cette découverte... "Nan si, vous avez raison, ça m'affecte un peu effectivement. Carrément même." lâcha-t-elle, bougonnant finalement. Il était difficile de savoir si c'était de l'humour ou si c'était vrai.
Le métamol fit volte-face et prit la direction d'une sorte de tramway magnétique. Jade s'y précipita, sans quitter des yeux son confrère.
"Un métamol à bord... Haha, incroyable... Moi qui m'attendait à être surprise par des choses nouvelles, voilà que ce qui me parait le plus étrange ici est de voir l'un de mes semblables, ironique non ?"
Il ne répondit pas, haussant les épaules.
"Comment vous appelez-vous ?"
"Higinbotham." lacha-t-il presque contre son gré.
Jade ne sut de quelle région venait ce nom... Elle continua à dévisager l'homme, s'attendant à ne plus avoir de réponse mais contre toute attente, c'est lui qui brisa le silence du voyage sur le wagon qui glissait dans les ruelles -c'était le mot juste- de la micro-cité spatiale.
"Jade... Que pensez-vous du projet de la Stinger Industry pour notre planète ? Cet Ajito a fait bonne impression ?"
Elle le regarda, s'étonnant de le voir si patriote d'un coup.
"Je crois que l'un comme l'autre nous ne serons pas affectés, ne vivant plus là-bas."
Higinbotham grimaça.
"Cela ne répond pas à ma question."
"Ajito a fait très bonne impression." déclara-t-elle, souriante. "D'ailleurs, il a un peu trop donné de sa personne pour cela..." Dit-elle en devinant qu'elle arrivait au centre médical en observant la zone. Le glisseur ralentit et Jade précéda son confrère en descendant. Bizarrement elle était nerveuse à l'idée de revoir Ajito.
Higinbotham demanda à un agent médical où était la salle de soin qui avait pris en charge le candidat au poste de prophète, et on leur montra le chemin.
"Troisième guide... Ce vaisseau est un labyrinthe : vous venez également ?"
Higinbotham détourna le regard, pensif : en effet, il n'avait aucune raison de continuer puisque Jade était à bon port. Il hocha la tête tout de même pour dire oui.
"Vous ne m'avez toujours pas répondu..." insista-t-il, perdant patience. Jade continua d'avancer sans le regarder... Les rôles s'étaient inversés. "Qu'importe, puisque je n'ai pas de voix pour ce vote."
Seuls les bruits des pas des trois personnes se faisaient entendre pendant de longs détours dans les méandres du centre de régénération.
"Stinger est mon patron. Ajito son partenaire : je ne suis pas objectif. J'ai besoin d'un avis externe." déclara Higinbotham après réflexion. Jade gonfla sa poitrine : cela l'agaçait un peu que quelqu'un qui avait le pouvoir de faire entendre son avis ne sache pas l'utiliser lui-même, mais le regard insistant du métamol lui fit lâcher une parole.
"Mon métier est de redonner grâce à la mécanique et des paroles réconfortantes leurs moyens et l'espoir à des êtres qui perdu une part de leur liberté. C'est la plus noble des causes." Dit-elle simplement, en parlant de ses prothèses. Higinbotham s’arrêta de marcher, comprenant que ce que Stinger et Ajito voulait pour Métamol étant en effet exactement la même chose que le fait de donner un nouveau bras mécanique à un amputé. Combler une perte pour retrouver la fierté grâce à la technologies et aux connaissances. Il avait sa réponse.
"Eh bin... C'est pas trop tôt." soupira-t-il avant de rebrousser chemin sans un regard pour Jade, d'un coup très désintéressé et froid. Elle le regarda s'éloigner un peu surprise de ce départ pressé, mais ne s'en soucia pas plus, sachant qu'elle avait déjà suffisamment trainé ; elle avait du boulot.

La porte s'ouvrit et Jade découvrit Ajito allongé, les yeux cernés, avec une équipe de soignants nettoyant son bras : Jade regarda le moignon puis Ajito. Elle avait presque l'air sérieuse d'un coup. Boulot boulot.
Ce dernier lui affirma être ravi qu'elle l'ait suivit. Elle ne dit rien. Elle tentait de ne penser à rien également, espérant ne pas laisser des pensées filtrer devant ce télépathe... Elle sursauta quand il lui parla par l'esprit du coup, comme si elle avait été attrapée. La voix de l'homme dans son esprit se demandait si il aurait une prothèse temporaire avant son départ pour la planète bleue ; elle ne put s'empêcher de penser...
*cela dépend ce que j'aurai sur ce vaisseau... Et de votre moignon. Mais j'avoue ne pas aimer réaliser des prothèses temporaires : c'est le meilleur moyen de faire un blocage sur un membre de fortune qui répondrait mal. Je n'ai pas envie que vous appreniez de mauvais réflexes avec un dispositif peu adapté à votre système nerveux.* Elle passa sa main sur sa nuque, affectée : *Mais j'imagine que pour vous battre, un coup de pouce littéralement, même rudimentaire, serait le bienvenue... Je ferai au mieux...*
Elle avait l'air très mitigée à l'idée d'envoyer un soldat blessé au combat... Mais elle connaissait la chanson, elle qui avait travaillé pour l'armée kanasienne.
Ajito continua à parler de lui, et fit une démonstration de ses dons. Jade agrippa le billard sur lequel le patient était, par réflexe, par peur de devoir se tenir après un choc, quand elle vit la lumière arriver vers eux pour venir se fondre avec le corps de l'homme. Elle apparut aussi surprise que n'importe qui l'aurait été... Et quand il lui demanda si elle avait des questions elle mit quelques secondes à réveiller son cerveau.
*des tas... D'où peut-il tenir tous ces pouvoir ? A quelle race appartient-il...* elle le regarda. *Enfin, oui, enfin, vous entendez tout... Je n'ai pas besoin de savoir tout, je me contenterais de ce que vous me direz... Je me débrouille toujours, je sais que chaque grand combattant a sa part de mystère...* elle tiqua. *Non, mais ce qui me titille par contre c'est ce pouvoir de télépathie. Il vient avec le pack symbiote ou vous pouvez cesser de le faire ? Pas que j'ai des choses à cacher mais... C'est gênant. Un peu. Bien que pour le coup c'est bien pratique pour échanger nos petits secrets professionnels, j'en conviens.* fit-elle un peu confuse.

Elle sortit une liste de sa poche, une liste qu’elle avait griffonné dans le tram qui avait parcourut le pont jusqu'ici. Elle le donna à un employé qui était un peu en retrait. "J'ai besoin de ce matériel, c'est une sorte de minimum requis... Vous sauriez où je pourrais demander cela ?"
"Je m'en charge." dit-il.
Jade revint vers le moignon et se pencha pour l'inspecter alors que le médecin avait éloigné son outil, le travail fini. Elle posa son pouce sur une zone de la peau d'Ajito. "Avez-vous encore des sensations à ce niveau ?" Tout en écoutant la réponse elle fit glisser un moniteur holographique vers elle et tapota dans les options.
"Je vais avoir besoin de faire un scan de votre organisme : système nerveux, sanguins et musculaire... j'espère que cela ne vous gène pas ? Bien sûr ces fichiers resteront en ma possession." Elle lança un regard vers le personnel pour savoir si on pouvait lui lancé cela. Une machine se positionna au dessus d'Ajito et commença le scan. Jade vint se positionner aux côté de son patient et posa ses mains sur son bras pour savamment observer les vestiges de son membre amputé. "S'il vous plait, faites comme si vous vouliez bouger tour à tour vos doigts, votre poignet."
"Il ne devrait pas faire travailler ses muscles encore, il doit reposer la plaie." lâcha un médecin.
Jade regarda Ajito, l'invitant à ne pas écouter le chirurgien. Quand le guerrier s’exécuta, elle regarda les muscles abimés se contracter et s'assura que le scan détectait bien les impulsions. "Bien, cela devrait suffire." Elle contrôla l'écran, tapota deux trois boutons et sourit. "Maintenant reposez votre bras : vous devriez écouter votre médecin !" ironisa-t-elle.
Le personnel avait presque fini de ranger les instruments de l'opération chirurgicale, et desservait la pièce pour libérer Ajito. Jade prit un air plus sérieux. "La main que je vous confectionnerai sera encore mieux que l'ancienne : alors je vous interdis de mourir sur Terre, je déteste travailler pour rien. Ménagez votre bras... Et ne perdez pas l'autre pour impressionner les terriens, n'en faites-pas un hobby."
*Surtout pour ces tarés de terriens, ça me ferai mal où je pense.* pensa-t-elle malgré elle.
Un haut-parleur annonça discrètement que le vote avait été effectué, et que Jade se trouvait en présence du nouveau prophète. Elle eut un sourire timide. "Félicitations."
*Quelle ironie, me voilà mécano de l'élu des métamols. Ce monde n'a aucune logique.* Elle soupira se rappelant qu'Ajito pouvait l'entendre penser : elle se sentit obligée de rajouter une phrase plus légère. "Vous auriez dû perdre l'autre bras : cela aurait fait de moi le bras droit du prophète... Au sens littéral." Elle lui fit adressa un sourire amusé, appuyée sur le bord du lit.
Jade regarda le chirurgien partir. Elle avait retenu de trop penser à autre chose qu'à son travail tout ce temps, mais ne put retenir une idée, une remarque de perler de son esprit : Stinger avait une technologie très évoluée, des experts compétents, il était omnipotent... N'est-il pas ridicule que ce soit elle, petite paria free-lance et autodidacte qui se charge de ce chantier ? N'y avait-il pas dans le carnet d'adresse du milliardaire un ingénieur bien mieux placé pour redonner à Ajito son membre ? Était-ce une opération marketing de donner sa chance à une Métamole ? ... Ajito était-il l'instrument de communication du Boss, prêt à sacrifier son corps ? Quel était le prix de tout cela ?... *Tout ceci, ne me regarde pas... Et je m'en tamponne après tout.* conclut-elle en elle-même. La perspective de la création d'une prothèse pour un être aussi talentueux était un projet qui la boostait suffisamment pour la contenter : de quelle manière allait-elle mettre à profit ce qu'elle avait appris des pouvoirs d'Ajito pour lui faire un membre adapté à ses dons... Cela allait être un travail très intéressant !