Alors que je rendais mon dernier souffle et que mes sens s'engourdissaient, j'avais discerné les innombrables membres spectraux s'agripper désespérément à mon corps comme pour se l'accaparer et ainsi prendre ma place parmi les vivants. Malheureusement pour eux, je n'étais moi non plus de ce monde, et tout ce qui me restait alors était un sentiment de désespoir omniprésent. Ces âmes damnées me transmettaient les plus horribles de leur sentiments, leurs cris de douleurs me traversaient l'esprit à la manière d'une lame. Je me sentais partir et pourtant, j'eu l'impression que ce moment dura une éternité, cette douleur atroce allait-elle rester indéfiniment accrocher à moi ? A ce moment précis, je regrettais presque de ne pas être mort plus tôt. Puis, alors que depuis quelques instants tout était devenu noir, cette douleur fini elle aussi par se dissiper. C'était enfin fini.
Puis, dans la pénombre, un léger éclat commença à scintiller tout en émettant un bruit caractéristique ressemblant à celui qu'un carillon pourrait produire. Après tous ces cris de douleurs et cette sensation d'atroce désespoir, cet étrange bruissement me procurait un sentiment de bien-être incomparable. Je me laissais emporter sans broncher par cette lueur grandissante et ce son harmonieux, l'espace d'un instant j'avais accepté mon sort. Puis, c'était comme une renaissance. La lueur m'aveugla, et le bruit cessa.
"Avancez avancez, on a pas toute la journée bon sang !"
J'entendis ces mots avant même d'ouvrir les yeux et de constater où j'avais atterri. Je me trouvais sur un grand chemin, entouré de nombreux nuages. Chose plus étrange encore, mon corps n'était plus, je ne pouvais regarder mes mains ni mes pieds mais ne pouvais pas non plus percevoir la forme de mon nouveau corps. Que m'arrivait-il ? Devant et derrière moi, de nombreuses petites sphères de ce qui semblait être de l'énergie se suivaient les unes derrière les autres, et à nos côtés une sorte de créature à corne s'efforçait de veiller au bon fonctionnement de cette étrange chaîne. C'était sa voix que j'avais entendu, il criait des instructions sans discontinuer. Quelle étrange créature.
C'était bien la première fois que j'arrivais ici, mais pourtant je commençais à comprendre. Durant mon séjour sur Terre, on m'avait parlé d'un endroit par delà notre monde, un endroit que seules certaines personnes était capable de rejoindre. L'au-delà, le monde des morts, le royaume du renouveau, c'était bien des noms qu'on lui avait affublé. Ces histoires, je n'y avais jamais prêté grande importance, et pourtant aujourd'hui je percevais de mes propres yeux la réalité. Au bout de la file, un géant rougeâtre s'occupait de l'avenir des pauvres âmes ayant rejoint cette dimension qui, finalement, n'avait rien de macabre. Tous ces gens... tous ces gens venaient donc de mourir... Il y en avait tellement sûrement venaient-ils de chaque recoins de la galaxie. Je me demandais d'ailleurs si Beelax s'était lui aussi retrouvé ici, incapable de le distinguer à travers cette masse d'ectoplasme. En effet, je n'avais pas pu m'assurer qu'il me rejoigne dans la mort, mais il était certain que je l'avais emmené à une position délicate... Quoi qu'il arrive, l'existence de cet endroit allait changer bien des choses, j'avais encore une chance d'accomplir mon dessein et d'assouvir ma vengeance... Seulement fallait-il que j'en sois jugé digne. Je n'allais pas tarder à le savoir, car mon tour venait d'arriver. Je m'avançais donc en direction de cet être titanesque, avant de lui adresser la parole.
"Je vous salue, Maître de ces lieux, mon nom est Boneco, je suis un guerrier Saiyan. Vous imaginerez facilement que j'aurais aimé éviter à me présenter face à vous, mais le sort semble s'être acharner sur moi. J'ai été victime d'un Dieu Démon, son grand pouvoir a eu raison de ma combativité. Toutefois, et je vous le demande humblement, j'ai encore beaucoup à accomplir dans mon monde. Si ce n'est trop vous demander, j'aimerais grandement pouvoir m'entraîner quelque part dans ce grand royaume... J'ai conscience que mes désirs n'ont pas lieu d'être face à vous, mais je me devais d'essayer, et m'en remets à votre jugement désormais."
Ainsi avais-je, de la manière la plus respectueuse dont j'étais capable, formulé ma demande. Désormais, il était seul à pouvoir décider de mon avenir.