Once upon a time...

Une vague de lumière, un ouragan de couleurs, un caléidoscope tant prenant qu’évanescent submergeait les deux protagonistes dans leur ascension au monde des divins. Peut être Claire n’avait pas imaginée le voyage aussi rapide, elle ne se rendait de toute manière pas compte de la vitesse à laquelle elle traversait les cieux, dissociant toute notion de rapidité dans son esprit penseur. Dans cette traversée de l’universel, tout semblait proche et loin, les notions se bousculaient pour rattraper l’ascenseur des étoiles, si loin, si haut, c’était beau. Puis vint le brut, le corps de la protectrice réapparu dans une sphère protectrice âcre la laissant flotter à quelques mètres d’un sol avant de la laisser retomber sur un sol d’azur en demi-teinte. Cette plateforme semblait s’étendre dans un infini sombre et froid, cependant, quelques meubles et décorations permettaient de donner une impression d’intérieur dans ce vide si caractéristique d’un « autre monde ». Quelques rangées de piliers alignés jusqu’au bout du rien, un tapis de marche Bordeau droit, quelques figures accodés aux colonnes, puis, finalement, un trône d’or situé à une vingtaine de mètres, ce dernier était grandiose, un renfoncement mauve de velours, une structure médiévale haute.


Ce que ne savait certainement pas Claire, c’est qu’elle était là ou tout avait commencé, ce bac à sable, cet univers de vide et ténèbres était l’univers original. Il n’était certes pas peuplé, il n’y avait pas de végétaux, pas de température, pas de lumière naturelle ; Cependant, il avait une importance, un élément important : C’était la résidence de Zen0, le Dieu du monde, le monde de tout. Perceptive, la claymore pouvait facilement identifier l’apparence des personnages inertes situés contre chaque pilier, c’était de grands personnages habillés d’une tenue traditionnelle divine d’un style similaire à celle des Kaioshins. Leur visage était caché par le col de leur tenue, un bonnet dissimulait la partie supérieure de leurs visages. Les couleurs criardes de leurs tenues n’étaient d’ailleurs pas très agréables à l’œil, mais qu’importe, rien n’avait trop de sens ici, le pourpre se mêlait donc au jaune éclatant dans un silence de mort. Car oui, pour la première fois depuis le début de sa longue existence, la destinée de Motta n’entendait rien, le réel et déstabilisant son du vide. Cette condition particulière affinait généralement les sens, laissant sans doute la belle entendre bien plus fortement qu’elle ne le devrait le son de son cœur, sa répétitive respiration ainsi que ses variations.


Faisant quelques pas d’un air amical et confiant, sans dire un mot, le grand prêtre entamait la marche, suivant le fil du tapis rouge menant directement au trône du créateur, au bout de quelques pas, une lueur sembla alors émerger du sol. Cette lumière, qui s’étendait rapidement sur l’ensemble du monde était une sorte de grande vision, le sol était sur vitre donnant sur l’univers, un système solaire : Lequel ? Impossible de le savoir, surement un des gillions qui disparaissait et apparaissait chaque jour. En tout cas, cela relevait le décor inexistant du « palais », illuminant le sol de la lueur des étoiles de nombreuses couleurs chaudes, mais parfois aussi froides telles que les naines bleues.


Au fil de sa marche, Claire pouvait observer le silence des gardes qui ne semblaient être que des pierres, cependant, en passant, elle pouvait remarquer que ces derniers la suivaient du regard, ils n’étaient pas qu’une décoration de mauvais goût. En s’approchant, Claire put distinguer les traits du fameux maître de l’univers, un petit corps, une tête large et disproportionnée, une peau mélangeant des traits mauve et opale, autant dire que le Dieu suprême se démarquait. Zeno avait un visage enfantin, de grands yeux sans cils, pas de cheveux, aucune pilosité, mais pourtant, au-delà de son air ridicule et jeune, il portait un regard neutre, froid et distant à la sauveuse.  Ne savait-il pas qui elle était ?  Le grand prêtre fit face au seigneur universel, s’agenouillant alors en baissant les yeux vers le sol en signe d’immense respect, faisant son rapport auprès de l’éternel.


« Maître Zeno, voici la terrienne que vous vouliez voir. »


Déclarait-il simplement en se relevant ensuite pour s’écarter de la voie, laissant alors Claire saluer l’être le plus important, mais aussi le plus imprévisible de la galaxie, de toutes les dimensions, après Wesey.
Il faut savoir que le regard de Zeno était dur, son air d’enfant était effacé pas son état d’âme plutôt propice à la punition qu’au pardon, il était sévère. Mais quoi qu’il arrive, qu’importe la prestation de la membre de la Z-Team dans ses premières salutations qui étaient, sans nul doute, respectueuse, le visage du maitre de tout s’illuminait gracieusement, c’est ça qui compte.



« Wow c’est vraiment elle ! »


Hurlait d’une voix aigüe criarde le seigneur, se ruant alors vers la femme pour sautiller devant elle d’un air innocent et joueur, coupant absolument toute la pression et révélant une facette bien étrange de Zeno.


« Je t’ai vu ! Tu es trop forte ! »


Le petit tout se mit à frapper le vide de ses petits points d’un air guerrier ridiculisé par sa facette enfantine.



« Bam ! Bam ! Tu affrontes les méchants et tu gagnes tout le temps ! »


Sous l’éclat d’une telle scène, même le grand prêtre se laissait un instant prendre un air attendrit, comme un être aussi adorable pouvait avoir détruit la moitié des univers ? En tout cas, le nain tout puissant se mit à courir autour de Claire quelques instants avant de revenir devant elle, l’air un peu plus triste.



« Je suis triste que tu sois morte, tu ne vas plus pouvoir te battre… »


Affirmait alors d’un air triste le petit bonhomme en baissant les bras.


« Mais je ne veux pas que tu disparaisses ! Tu es trop géniale ! »


Ajoutait-il alors d’un petit rire.


« Je veux te ressusciter, ça te ferait plaisir ? Je pourrais aussi ressusciter tous ceux que tu aimes ! S’il te plait ! Accepte ! »


Et oui, l’esprit d’enfant de Zeno le rattrapait vite, et pour pouvoir observer l’une de ses héroïne de comics favoris, il était prêt à faire n’importe quoi, le retour de Claire chez les vivants, ce serait un peu Noël pour lui.

Les kaioshins qu’avait eu l’honneur de rencontrer Claire s’étaient montré respectueux et à l’écoute. Elle qui n’était pourtant rien comparer à des êtres divins… Ils avaient agis en la prenant en compte, sans faire de différence. Cela l’avait fait sourire et parler à coeur ouvert. Quelque chose de très important de son point de vue, que de pouvoir ouvrir son âme aux autres et parler sincèrement sans avoir une quelconque peur de jugement.

C’est ainsi que, après cette rencontre plus que réjouissantes avec les kaios, elle s’était retrouvée devant un autre être de lumière divine. Un grand homme à la carrure élancée, aux cheveux blancs et à la peau d’un bleu tel que, la ressemblance avec Whis était plus que frappante. Cet homme l’avait emporté à ses côtés pour voyager à travers ce qui semblait être… les tissus. De l’espace-temps ? Cela lui remontait des souvenirs, ceux aux côtés de Whis encore une fois, pour voyager jusqu’à chez Beerus.

Ce duo sympathique qu’elle avait rencontré et auprès duquel Claire avait apprit un savoir dépassant tout mortel. Pour qui elle avait cuisiné le sourire aux lèvres en les voyant s’extasier devant ses petits plats. C’étaient de très bons souvenirs, alors elle ne se sentait pas mal à l’aise en voyageant avec le grand prêtre. Beerus était considéré comme quelqu’un d'orgueilleux en principe, pour autant elle, elle ne l’avait pas vu ainsi. En vérité, peu de gens étaient insupportables aux yeux de Claire… D’ailleurs, qui l’était ? Elle qui croyait au bien en chacun, dans le coeur même des plus sanguinaires tyrans…

Alors, elle fut déposée en un lieu… particulier. En faite, la claymore n’avait jamais rien vu de tel de sa longue vie. Peu importe les lieux desquels la guerrière avait foulé le sol jadis; rien n’était comparable à cet endroit. C’était un mélange entre...la sérénité, un endroit paisible, mais aussi le miroir de la solitude qui se terre dans le coeur de chaque être. Perturbant, douloureux et apaisant à la fois.

“ Merci… “ chuchotait-elle doucement à l’intention du Grand Prêtre, alors que son regard se perdait autours d’elle, observant les détails de ce paysage pour le moins singulier.

Le plus choquant, le plus prenant dans ce paysage dont ses prunelles naïves n’arrivaient pas à capter toutes les subtilités; c’était ce lourd silence. Les étranges gardes immobiles aux couleurs pétantes qui se tenaient droit comme des i, même eux paraissaient bien moins étrange face à… ce calme plat. Pour quelqu’un d'habitué au brouhaha de la ville, du monde, ça avait quelque chose d’inquiétant… mais aussi de zen. Même pour une personne aimant le calme plat comme Claire, elle qui aimait se perdre dans la forêt, s’asseoir au bord d’un lac pour méditer, c’était… pesant. Mais aussi agréable. Quelle est cette sensation ? Ne l’avait-elle pas déjà ressentie une fois, quand le monde s’était arrêté…. oui.

Motta.

Ce jour-là, dans les tribunes du tournoi, il y a fort longtemps. Cette sensation préoccupante, effrayante, mais aussi apaisante, réconfortante, cette berceuse apportée par le silence le plus pur qu’il soit… Comme quand le temps avait décidé de se figer ce fameux jour.

Ce silence analgésique fut brisé par les pas du Grand Prêtre, qui ouvrit la marche, tirant la combattante de sa torpeur. Cette dernière s’entendit déglutir malgré elle. Dans son cou comme dans son poignet gauche, Claire sentait son coeur battre. C’était déstabilisant, assez pour la faire marcher maladroitement derrière le meneur.

Ils marchaient sur un long tapis rouge menant à un trône, celui du maître de toute chose… de toute chose… c’était étrange à penser et à se répéter intérieurement. Claire sembla pâlir quelques instants, comme si son esprit n’arrivait pas à réaliser ce qu’elle vivait en ce moment.

Elle sursauta légèrement en voyant le sol sous leurs pieds s’illuminer et devenir… une galaxie. Le monde… Qu’est-ce que… ?

Les yeux grisâtres de la belle se perdirent devant cet horizon particulier, cette vision inattendue et spectaculaire qui s’offrait à elle. C’était époustouflant. Sa bouche entrouverte et ses yeux écarquillés laissaient largement deviner qu’elle était dans un état de transe admirative devant tant de beauté… cet instant inopiné la laissait sans voix.

Mais il n’y avait pas que ça. Toute cette explosion de sensation visuelle se mêlaient à de profondes émotions. Des émotions qui fusaient de toutes parts, cette impression qu’elle entendait le coeur des êtres vivant de cette galaxie individuellement… cette sensation qu’elle pouvait comprendre et communiquer avec le coeur des différentes natures. Cette impression étrange liée au moi profond de chacun, une faculté qu’elle avait développé avec le temps, à force d’ouvrir son coeur à autrui.

Et là, quelque part, son regard se perdit sur un point précis d’une certaine planète. Comme si quelque chose… ou quelqu’un, plutôt, lui susurrait gentiment une mélodie aux oreilles. Une mélodie qu’elle n’avait jamais entendu auparavant, mais qui lui inspirait à la fois une profonde amertume et un profond amour, le plus pur qui puisse être. Une symphonie qui lui parlait jusqu’au fond de ses tripes.


Ce moment l’absorba littéralement. Loin dans le coeur des ténèbres, là où se trouve la plus puissante lumière.

Elle y voyait un homme. Cette lumière si éblouissante étouffée par les plus grands des ténèbres, c’était lui. Grand... brun... il lui manque un oeil… un bras, aussi… il est tellement fort, lui qui se fait poursuivre infatigablement par la souffrance, mais… il continue à oeuvrer pour la personne qu’il aime dans ce monde où il habite. Ce monde qui n’est qu’affliction… Claire sent son corps, son âme et son coeur se fondre avec cet homme étrange dont elle ne sait rien.

Son coeur, l’espace d’un instant, bat de concert avec cet inconnu qu’elle discernait clairement dans son esprit comme s’il était tout juste là, devant ses yeux. Tout en étant lui à la fois, en une expérience transcendante fabuleuse. Mais il ne pouvait pas la voir, lui. Elle lisait la détermination inébranlable de cet individu, la folie évidente qui le guettait, cette ombre à l’allure d’un chien malfaisant qui s’accrochait à ses épaules et qui le tirait vers l’arrière, dans l’ombre… et à cet instant, le coeur de Claire se mit à saigner.

Et les larmes lui montèrent aux yeux. Sans comprendre vraiment pourquoi son coeur ressentait spécifiquement les sentiments de cet homme-ci, qu’elle ne connaissait pas et qui venait d’un monde inconnu pour Claire. ça aurait pu être n’importe qui, mais, en cet instant, son âme s’était confondue avec celle de cet homme qui endurait sans faillir, comme si la combattante était intimement liée à cette personne par ses valeurs, son combat… comme si toute la vie de cet être, ses souvenirs, ses choix résonnaient dans l’âme de la combattante sans nul doute qu’elle aurait fait les mêmes… Il...

… il s’appelle G….u…?

Sa respiration lourde et qui se voulait pourtant discrète ne l’était pas en un tel lieu, et le rouge lui monta aux joues lorsqu’elle reprit peu à peu ses esprits et se rendit compte qu’ici, sa respiration anxieuse était largement perceptible. De plus, les étranges gardes la fixaient dès que la claymore passaient devant eux, ce qui était aussi déconcertant et gênant. D’habitude, cela ne lui faisait aucun effet ailleurs dans l’univers, mais, là… ce n’était pas n’importe où.

Chamboulée, elle revit le visage de ce guerrier noir dans son esprit tout en avançant à la suite du Grand Prêtre. Pourquoi est-ce que j’ai vu en particulier cet homme, parmi toutes les âmes qui habitent cette galaxie ?

La marche se termina alors que le Grand Prêtre s’arrêta devant un petit bonhomme. Il était très mignon, que ce soit la forme de sa tête, sa petite taille, ses grands yeux ou ses vêtements. La combattante eut directement un sourire bienveillant en voyant ce petit bout devant elle, croyant qu’il était un enfant d’une espèce divine. Son air à ce petit être était distant et rigide, mais cela n’effaça pas la sympathique du visage de la combattante. Il ne ressemblait à aucun extraterrestre que Claire aurait pu rencontré dans la galaxie.

Cependant, le Grand Prêtre s’agenouilla et baissa même les yeux. L’aura du Grand Prêtre était imperceptible, à l’instar de Whis ou Beerus, ce qui témoignait du fait que lui aussi devait être un de ces êtres invincibles pour les mortels. Alors, le voir s’agenouiller de la sorte devant ce petit enfant… lui mis évidemment la puce à l’oreille.

Claire n’était pas habituée à s’agenouiller devant qui que ce soit, elle qui prenait partie pour le respect mutuel sans placer qui que ce soit au dessus d’autres. Mais, là, il n’était pas l’heure d’étaler ses propres idéaux moraux. Comme un mécanisme pré-enregistré, comme une évidence, la guerrière suivi les mouvements du Grand Prêtre. Ce dernier fit son rapport à son maître. Tout d’abord, elle pivota le buste vers l’avant pour saluer ZenOh comme un guerrier respectueux le ferait face à un autre, ignorant s’il était lui-même versé dans l’art de la guerre ou non. Par la suite, elle s’agenouilla aux côté du Grand Prêtre et baissa la tête et les yeux comme il l’avait fait en s’abaissant vers le sol, comme s’il s’agissait d’une prière sincère.

Après un moment, elle se releva en suivant également les mouvements du Grand Prêtre, afin de faire au mieux. Suivre l’exemple de cet être habitué lui semblait le meilleur à faire face… au maître du monde. Son air impassible alourdissait la respiration de Claire; mais elle qui avait tant médité pour pouvoir faire face aux situations les plus imprévue… ne pouvait pas faillir maintenant. Pas devant le Dieu tout puissant, pas en cet instant, il fallait qu’elle reste zen, il fallait…

Grande inspiration.

Un sourire émerveillé illumina le visage du bonbon-tout-chou-sur-pattes. Ce dernier se mit à courir en direction de la claymore qui, totalement abasourdie, resta droite comme un piquet… comme une imbécile qui ne savait pas où se mettre alors qu’il venait de crier “c’est vraiment elle !” comme si Claire était une vedette connue… à croire que oui, pour que le maître de l’univers en personne réagisse ainsi.

Alors ses yeux triste comme la solitude hivernale s'illuminèrent à leur tour. Le naturel serviable, aimable, maternel et affectueux de la guerrière l'envahit, calmant quelques peu ses appréhensions alors que Zenoh continuait de la flattée en sautillant devant elle de son air innocent, clamant qu’elle était “trop forte”. Ses joues virèrent une fois de plus au rouge-rose, alors qu’elle jeta un regard gêné et un peu inquiet en direction du Grand Prêtre, ne sachant pas comment s’adresser au maître de l’univers. Devait-elle s’agenouiller pour être à sa hauteur ? Ou considérerait-il cela comme un manque de respect justement ? Devait-elle le vouvoyer ? Pouvait-elle seulement prendre la parole sans qu’il ne lui la donne… ?

“ M….Me..r..ci ” fut le seul mot qu’elle pu articulé à peu près correctement. Sa gorge était tellement serrée, les papillons de l’angoisse paralysait son corps…

Ravalant sa salive sans pipé mot pour l’heure, le laissant s’extasier et l'embarrassée un peu plus tellement sa réaction était saugrenue; Claire gardait pourtant cette bienveillance extrême qui émanait comme une évidence de tout son être. Les réactions adorables du maître de l’univers, ses petits poings frappant le vide, ses remarques quant aux qualités guerrière de Claire, son air triste parce qu’elle était décédée… Elle n’aurait jamais pu deviner que le Dieu Ultime était ainsi, et c’était mieux que tout ce qu’elle aurait justement pu imaginé. Il était avenant et tout à fait agréable, même si c’était gênant de se faire vanter ainsi.

Tout se déroulait extrêmement vite, à cause du choc d’être ici, de le rencontrer, le fait que son apparence et ses réactions étaient si… unique. Le petit Dieu tout puissant venait de la prendre au dépourvue en lui demandant d’accepter qu’il la ressuscite, elle et toutes les personnes qu’elle aimait. Son visage ne bougea pas, il restait serein et engageant, mais une certaine tristesse mélancolique emplit ses yeux.

Ressusciter toutes les personnes… vraiment ?

L’idée était alléchante, mais… avaient-ils, eux, seulement envie de revenir ? Elle espérait la paix par dessus tout pour ces personnes qui avaient tant souffert et donné de leur vivant… alors les contraindres à vivre de nouveau parce qu’elle, le souhaitait… non, ce n’était pas envisageable.

Mais comment dire non à la demande du Dieu de toutes choses ?

Son regard devint à nouveau apaisé, et à la fois inquiet. La guerrière jeta de nouveaux regards vers le Grand Prêtre, ne sachant toujours pas comment elle devait s’adresser à Zenoh.

Claire se décida enfin. Cette dernière posa un genou, puis un deuxième au sol et pivota son buste vers l’avant en gage de respect envers le petit être qui lui faisait face. Elle posa ses paumes de mains à plat sur ses cuisses suite à cela, ne perdant pas son sourire ni le rose qui collait à ses joues depuis le départ.

“ Vous me faites trop d’honneur, seigneur… ” Celle-ci inclina la tête, regardant le sol tout en rougissant de plus bel. Un spectacle surprenant, on voyait rarement Claire intimidée à ce point… mais c’était largement justifié. “ Je suis heureuse que mes prouesses en tant que guerrière vous satisfassent… Je suis tellement honorée et reconnaissante de tout le crédit que vous m’accordez… Je ne mérite pas tant d’éloges… Vous savez, mon plus grand souhait serait d’apporter une ère nouvelle entre les espèces vivantes. Une ère de paix et de bonheur pour tous… Une utopie, tous diraient…Mais je ne cesserais jamais d’oeuvrer dans ce but et d’y croire. ”

Ses yeux, dans lesquels se reflétaient avec tant de force la sincérité de ses propos, laissaient également passer toute sa compassion pour autrui, son estime de la vie des autres, sa tendresse légendaire… ses prunelles croisèrent timidement les grand yeux du maître de l’univers.

“ Comment refuser la proposition de notre Dieu à tous… “ Soulignait-elle, un peu nerveuse, mais ne perdant toujours pas son sourire. “ J’accepte mon destin seigneur, j’aspire à la paix et à la préserver… Vouloir que les gens que moi j’aime reprennent vie serait égoïste de ma part… C’est ce que je pense…” Par respect, elle inclina une nouvelle fois sa tête, ne voulant pas vexer le Dieu Ultime. “ Merci de toute cette bonté dont vous faites preuve à mon égard. Mais je ne demande rien… rien à part pouvoir aider les nécessiteux tout en acceptant ma propre mort. J’aimerais pouvoir intervenir pour sauver ceux qui appellent à l’aide et qui le méritent, ces personnes n’ayant personne pour les soutenir… je voudrais être là pour ces gens. “ Ses yeux s’illuminèrent. Il n’y avait nul envie de récolter une quelconque gloire de tout cela, il n’y avait… que de l’amour. “ Je voudrais apporter la paix et le bonheur dans les galaxies, dans le monde… mais il ne s’agit-là que de mon rêve personnel. Je ne puis que me plier à ce que vous, vous désirez faire de ma vie, seigneur… Je voulais juste vous montrer à quel point la vie de toutes les choses que vous avez façonné m’importe, à quel point mon amour est sans limite et égal pour tous... “

Ses yeux pleins d’espoirs, ses mains tremblantes sur ses cuisses, son dos droit, sa sincérité perçant jusqu’ici, à genoux devant le Dieu de tout être, de toutes choses… le Dieu qui lui accorderait son salut ou son déclin. Claire avait choisi la sincérité et l’amour… dans tous les choix de sa vie, elle faisait en sorte de choisir ça avant tout..

Spoiler:

La guerrière reconnue par le Dieu Ultime se tenait toujours sur ses genoux, devant le petit être. Cette dernière ne perdait pas la face et restait respectueuse sans réellement forcer le trait. Bien sûr, plus que jamais Claire se devait d’être irréprochable en présence de Zeno. Mais celle-ci possédait, de base, un tel respect pour chaque forme de vie que ce n’était pas difficile pour la combattante que de faire preuve d’autant de déférence. Celle-ci s’assurait tout de même d’agir correctement en lançant quelques regards vers le Grand Prêtre, histoire d’être certaine que son comportement était approprié.

L’air déçus de Zeno, face au refus poliment formulé de Claire ne la laissa pas indifférente. Elle ne voulait pas décevoir le Dieu Ultime, mais elle ne pouvait pas se résoudre à accepter quelque chose d’immoral selon son propre code de la morale. Ce dernier ne sembla pas pour autant se décourager. Il plaça ses petits doigts adorables sous son menton et commença à réfléchir bruyamment.  La claymore resta sagement assise dans cette position, attendant le prochain plan du petit être à la tête de bonbon. Il était si mignon que c’était difficile de ne pas avoir envie de le câliner, à vrai dire.

Un long et désagréable frisson se déplaça le long de son dos. La pire sueur froide de sa vie, alors qu’il émettait la possibilité d'anéantir… l’humanité, entièrement… Le regard de Claire se perdit dans les abysses, alors que des tremblements qu’elle essayait maladroitement de retenir commencèrent à gagner ses membres.

Fort heureusement, le Grand Prêtre intervint directement avec de sages paroles… Il avait déjà détruit deux fois toute existence avant aujourd’hui ? ! La gorge de Claire se serra. Ses yeux écarquillés fixaient encore le vide, son visage baissée vers le sol pour ne pas montrer son état. Son souffle se coupa définitivement, comme dans l’attente d’un répit. D’une nouvelle qui allait faire basculer ces immondes vérités… Il fallait se concentrer sur le fait, qu’au moins, il avait regretté…. Ce n’est pas possible. Posséder un tel pouvoir, d’un claquement de doigt, décider de réduire à néant la vie de tous…

Son coeur aurait fini par lâcher sous une telle pression si le petit être ne s’était pas ravisé. La combattante prit un grand bol d’air salvateur en entendant les paroles du Dieu ultime embêté, cherchant visiblement une autre option.

La guerrière profita des nouveaux instants de réflexion de Zeno pour se calmer tout doucement. Reprendre le contrôle de son corps et avoir les idées claires après un tel moment… Ce n’était pas la chose la plus aisée à faire.

La gaieté de Zeno tira la guerrière de sa transe méditative vouée à la faire reprendre ses esprits. Celle-ci releva la tête d’un coup, un air logiquement surpris sur le visage. Devant l’enthousiasme et le grand sourire du petit être, l’empathie de la claymore prit le dessus sur le reste de ses sentiments et elle se mit à sourire à son tour.

L’idée qu’il venait d’énoncer était en tout point ce qu’espérait, au fond d’elle, la combattante. Un lieu de paix où recevoir ses proches décédés pour les accompagner dans la mort… les rassurer, leur parler, ou juste les entraîner et les revoir avant qu’ils ne soient rappeler peut-être à la vie… Et, en plus de cela, une sorte de maison bien à elle depuis laquelle Claire pourrait intervenir dans d’autres mondes pour aider les démunis. Bien sûr, agir dans le monde de RPGDBZ lui était interdit pour des raisons évidentes: ses amis et son mari y étaient, elle y possédait des intérêts et il serait dur d’agir avec impartialité là-haut.

Pouvoir aider, de quelconque manière que ce soit, cela était son rêve. Et aujourd’hui, le Dieu Ultime lui offrait la possibilité de le vivre. Après toutes ces années… après tout ce temps, Claire n’aurait jamais cru qu’un jour…

Des larmes de joies se mirent à perler le long des joues de la guerrière, dont le sourire sincère destiné à Zeno illuminait son visage de bonheur. Cette dernière s’inclina une fois encore. Posant le plat de ses mains sur le sol et abaissant son buste vers celui-ci, laissant ses larmes s’écraser au sol. Pas tristement, loin de là. Dans un fracas de bonheur, le plus intense de sa vie, bien au delà de tout.

“ Seigneur… J’accepte avec tant de reconnaissance ! Vous réalisez mon rêve en me proposant tout ceci… Je vous suis tellement reconnaissante, je… “ La claymore se redressa en douceur. On avait l’impression qu’elle allait explosé de joie et enlacer Zeno, mais elle n’oserait pas malgré le fait que l’envie ne lui manquait pas. “ ...juste, merci seigneur. Vous me couvrez du plus grand des honneurs et de la plus grande des joies… Je ne sais comment vous remercier… “

Claire ne savait plus réellement quoi faire, quoi dire. C’était le début d’une nouvelle vie, celle qu’elle avait toujours voulue mené de son vivant. Maintenant, on lui donnait les moyens de l’accomplir réellement… c’était enfin l’heure de sa rédemption tant attendue.

Voilà que le petit Zen-Oh affichait son plus enfantin et satisfait sourire, l’héroïne était heureuse et même réjouis de ses paroles divines. Pourtant, du point de vue du Dieu de tout, rien n’avait encore été fait, mais la confiance que lui accordait Claire était mémorable. Car oui, la femme de Motta allait obtenir ce qu’elle voulait, un lieu pour entraîner ses pairs ainsi que de ponctuelles autorisations lui permettant, quand le tout puissant le voudrait, de se rendre chez les vivants. Il était évident que la claymore profitait d’un jugement de faveur, néanmoins, le monde n’est jamais vraiment juste et cette histoire le prouvait bien. Et sans faire spécialement attention, Zen-Oh fut fatalement frappé les larmes de la femme qui s’agenouillait devant lui, il ne comprenait pas.

“Pourquoi tu pleures ? Tu es triste ?”

Demandait-il de toute sa naïveté en constatant l’état particulier de son invité, se retrouvant néanmoins rassuré par la suite. Claire avait répondu sous une émotion compréhensible, elle remerciait le seigneur en lui faisant témoignage de sa reconnaissance, elle n’était donc pas désespérée. Mais loin de pouvoir comprendre toute la complexité des émotions qu’il avait lui-même créer, le petit Dieu ne pouvait qu’observer sans réel but la guerrière. Mais une fixation telle qu'elle n’était pas amusante, il fallait encourager Claire et l'amener là où elle reposera en paix entre deux balades.

“Je vais t'emmener là où tu vas maintenant vivre. On va faire une maison trop cool !”

S’impatientait le créateur en levant le poing droit clôt en signe d’une combativité incroyable.

Puis, dans un voile incompréhensible de lumière, Zen-Oh et la Z-Warrior furent téléportés dans le royaume des morts, plus précisément au paradis.

Le paradis était un endroit merveilleux et infini, des milliers de mondes sur des plateformes flottantes, des nuages de toutes les couleurs selon les zones de résidences, un monde parfait pour tous. La zone ou Claire et le maître de tout apparurent était une grande zone de vide, les nuages y prenaient une teinte orangère et autour d’eux se trouvaient d’autres plateformes, elles étaient de tailles variables. Certains “domaines privés” étaient de la taille d’un petit bois de plusieurs centaines de mètres, d’autres ne dépassaient pas l’ampleur d’une petite maison. Tout heureux, Zer-Oh allait pouvoir mettre à l’œuvre ses pouvoirs tout en expliquant la situation.

“Dans le paradis, certains héros illustres ont le droit à leur endroit à eux, il n’y en a pas beaucoup mais tu en fais partie !”

Affirmait l’enfant en ricanant de sa voix claire, agitant alors les bras pour les tendre devant lui, face au vide. Ainsi, par le biais d’une force inégalable, une petite plaque apparue, elle était faite de marbre blanc et grandissait progressivement pour atteindre la taille d’un gymnase, mais avec rien dessus, juste une grosse plaque. Puis, affirmant avec toujours plus de justesse son bon goût, faisant apparaître au centre de la dalle géante… une petite pyramide d’un mètre d’envergure en bois.

S'applaudissent tout seul, le très haut justifia son talent en design.

“Ouais c’est trop beau comme ça ! En plus c’est méga grand !”

Il ricanait d’un air étrangement fier qui ne lui allait pas du tout, il semblerait que Zen-Oh se pense vraiment bon constructeur.

“Des fois je mélange plusieurs animaux pour faire des tests et voir ce qui est rigolo, un jour j’ai fait ça !”

En pointant de son index droit une zone vide de la dalle, le magicien y fit apparaître un ornithorynque, ce petit animal qui n’avait aucune raison d’exister semblait perdu et se cacha rapidement derrière la pyramide. Le seigneur de tout était déçu d’être fuit de sa fierté animale, c’était la seule fusion qui avait survécu dans la nature.

“Oh… Il ne m’aime pas…”

Disait-il alors tout triste en se tournant vers Claire.

“J’espère que ça ne te dérange pas si il vit aussi ici ?”

Demanda alors Zen-Oh sans réfléchir une seule seconde au fait que la femme de Motta n’allait pas nécessairement demander la création d’un jardin. D’ailleurs, la simple plateforme décorée d’un sommet en bois ne suffirait certainement pas à combler la dernière demeure de la présente. Mais au moins, le Dieu s’en rendait compte et s’adressa de nouveau à Claire pour lui demander sur quelle base elle voulait sa maison, et potentiellement la zone de verdure, de roche ou l’extension qu’elle voudrait pour entraîner ses pairs.

“Mais si moi je trouve ça jolie, je pense que tu voudrais plus de choses dans ta nouvelle maison… Je peux faire apparaître ce que tu veux ! Regarde !”

En trois tirs de lumière, le petit génie invoqua trois choses différentes : La première était une caisse en bois, dessus était inscrit “Bill - Juin”, impossible de savoir ce que cela contenait. Le second était une épée de grande taille, cette dernière était d’une couleur de givre aux ornements funestes dégageait une fraîcheur nonchalante. De plus, cette épée grossière portait des inscriptions antiques qui laissaient deviner l'éventuelle présence de magies sombres de la légion des damnés. Finalement, Zen-Oh fit apparaître godzilla. Le gigantesque Lézard de plusieurs dizaines de mètres de haut se mit à pousser un gargantuesque hurlement. Trop dangereux, le titan fut coupé par le claquement de doigt de Zen-Oh qui le fit disparaître aussi vite qu’il était arrivé.

“Oups.”

Commenta le testeur avant de se tourner vers Claire.

“J’ai pas fait exprès !”

Déclarait-il comme seule défense avant de reprendre.

“Du coup, tu veux quoi comme maison ?”

Demandait le petit curieux d’une voix agitée par une grande impatience.

Le Dieu suprême paraissait bien naïf. Claire ne pouvait qu’être pleine de compassion pour lui, même alors qu’il était capable de balayer des univers entier sans se rendre compte de ce qu’il faisait là. Ce dernier la cru d’abord triste, mais le sourire angélique de la guerrière lui prouva bien le contraire.

Visiblement très motivé par ce projet de sanctuaire, le divin acidulé les téléporta ailleurs. Claire n’eut même pas le temps de faire vraiment un signe d'au revoir au Grand Prêtre tellement Zenoh était pressé !

La combattante se retrouva dans un autre fragment de paradis pur. Bien différent de la demeure du tout-puissant, mais pourtant… ce n’était pas qu’un bout. C’était… le paradis… réellement ? Toute cette tranquillité qui se dégage de cet endroit… Un grand bol d’air frais, le plus puissant qu’elle eût vécu.

Ses yeux s’écarquillaient de plus en plus à mesure que Claire se rendait compte de ce qu’elle avait l’honneur de voir, là, tout autours d’elle. Entre sa mort, son arrivée au poste-frontière, sa téléportation auprès des kaioshins dans un lieu paisible, son voyage jusqu’au palais du Dieu ultime et maintenant ça… le paradis qui l’englobe ! Ne vivait-elle pas le plus grand des honneurs que l’on pouvait administrer à un guerrier de sa trempe ? !

Le très haut en taille Zenoh lui expliqua que quelques guerriers seulement avaient le droit à leur propre espace dans cet endroit. Le reste des combattants vivaient visiblement dans “le monde” du paradis, ayant eux aussi des toits et une vie après la mort paisible. Mais très peu avait ce privilège qui, aujourd’hui, était accordé à la claymore. Celui d’avoir “son propre paradis”, sa propre terre personnalisée et habitable, un lieu pour se recueillir, méditer, accueillir les morts afin de les guider ou de les entraîner… et “une porte de sortie” pour voyager vers des lieux éloignés et venir en aide aux nécessiteux.

Ne sachant pas où se mettre, la guerrière s’inclina à nouveau devant Zenoh pour le remercier de son estime. Ce dernier ne perdit pas la face: il s’était déjà mis à la phase de construction ! La combattante était estomaqué de le voir aussi facilement façonner et bâtir des constructions. C’était un véritable jeu d’enfant pour lui, au sens propre comme figuré.

Ce qu’il faisait était un poil trop… clinquant ou grandiose pour celle qui voulait plutôt des choses humbles et sans chichi… Mais elle ne dit rien, c’était mignon de le voir tout égayé, s’applaudissant même tout seul.

Comme il était à l’origine de tout ce que les mortels connaissait, le Dieu Suprême n’eut aucun mal à créer la vie. Un ornithorynque venait d’apparaître. la pauvre petite bête décampa aussi vite qu’elle était apparue, à la grande déception de l’illustre Zenoh.

“ Ne vous en faites pas Seigneur, ce n’est pas qu’il ne vous aime pas. Il est juste intimidé. “ Dit-elle en souriant, alors que le maître absolu lui demanda s’il pouvait vivre ici. “ Bien entendu, il peut rester. Je m’occuperais bien de lui, c’est promis. Vous voulez lui donner un nom ? “

Disait la guerrière tout en se s’accroupissant, tendant sa main vers l’animal caché derrière la pyramide. Son lien avec la nature même d’une planète, la végétation, les animaux, le coeur de toutes choses s’était renforcé davantage depuis sa mort… et elle n’eut aucun mal à se connecter spirituellement avec l'ornithorynque, qui, comme par magie, s’avança vers Zenoh et Claire une fois rassurée par cette dernière.

“ Regardez Seigneur, il vous aime bien maintenant qu’il est en confiance. “ S’exprimait la guerrière d’un sourire chaleureux, alors que la petite bête vint se frotter innocemment contre l’une des jambes du Dieu.

La gaieté de Zenoh s’envolait et revenait très subitement, et il était tout enthousiaste en ce moment, ce qui ravissait Claire. Ce dernier fit démonstration à nouveau de ses pouvoirs, tirant trois salves d’énergies. Une caisse avec une inscription lourde de sens venait d’apparaître. Bill était vigoureux, et il ne faisait nul doute que l’été qui s’annonçait bientôt au pas de sa porte allait le faire fleurir !

L’épée que fit apparaître le Dieu était… très spéciale. Une sorte de murmure venait de pénétrer dans la tête de Claire, mais elle ne comprit pas grand chose… ar... Ar-quoi ? Elle secoua légèrement la tête comme s’il s’agissait d’une mauvaise blague ou d’une hallucination et s’approcha de l’arme afin d’admirer les inscriptions runiques sur le plat de la lame. Une arme aux couleurs de l’âme d’un roi déchu.

La dernière salve divine fit apparaître un gigantesque monstre ressemblant à une sorte de dinosaure. Le sol trembla avec une puissance inouïe alors que son hurlement désagréable obligea Claire à se boucher les oreilles. Dans quel but le tout puissant avait-il invoqué ce monstre ? Son expression faciale se crispa, la jeune femme posa sa main directrice sur le manche de l’épée qu’avait fait apparaître le bonbon-divin, prête à en découdre avec ce nuisible...

Heureusement, le claquement de doigt de Zenoh fit disparaître cette chose immonde comme si rien ne s’était passé. Le “oups” et la phrase qu’il glissa ensuite laissait sous-entendre que ce n’était qu’une erreur sans incidence. Le visage de Claire se détendit et elle ria doucement face à cette “bêtise”.

“ Seigneur, vous permettez que je connecte mon esprit au vôtre pour vous montrer ce que j’imagine ? “ Questionnait-elle, s’agenouillant devant lui, tendant ses paumes de mains ouvertes pour qu’il puisse y glisser ses petites mains.

Le grand Dieu allait certainement accepté. De ce fait, dans la tête du tout puissant serait projeter ce que Claire imagine pour la réalisation de son sanctuaire. Ainsi, il pourrait le créer facilement.

Malgré les gaffes de Zeno, Claire restait d’une humeur immuable de bonté, de gentillesse de pacifisme, elle était un exemple de calme face à l’ingérable tout-puissant. La sainte-guerrière avait su trouver un bon mot sur chaque objet ou animal : L’ornithorynque allait maintenant vivre chez elle, ce dernier avait d’ailleurs été calmé par ses soins. Tout sourire, le petit Dieu remercia d’ailleurs d’un hochement de tête la réconciliatrice, quel plus beau bonheur pouvait-il y avoir pour un créateur que d’être aimé de sa création ? La caisse « bill » semblait être une fleur enfermée, Claire la conservait donc pour l’été, en espérant qu’elle l’arrose bien au moment opportun, mais nul doute que cette dernière serait très généreuse et spontanée dans sa tâche comme l’a déjà été dans le passé. Le lien naturel de l’héroïne lui laisserait sans doute le plaisir de demander un grand espace vert pour s’épanouir, autant pour une végétation qu’un ornithorynque. L’épée légendaire quant à elle ne semblait pas prête à disparaître, si Claire avait failli l’utiliser contre Godzilla, la bête mastodonte fut heureusement effacé. Quand même, Frostmourne aurait corrompue l’esprit de la femme de Motta si cette dernière l’avait utilisée, les conséquences aurait pu être dramatique. Mais le destin était charitable et l’épée retourna au sol, pour le moment.

En tout cas, Zeno comprenait bien que sa petite plateforme n’était actuellement pas suffisante, et lorsque Claire proposa de partager son plan par la voie mentale, l’enfant-maître fut convaincu de la justesse de la démarche.

« Oui, ce sera plus facile ! Hahahaha ! »

Ajoutait-il en ricanant d’un air gamin connectant l’espace d’un instant son esprit à celui de son invitée pour lire son esprit. Evidemment, la communication était unilatérale, l’ancienne Z-Warrior ne pouvait sentir que le vide en sondant les pensées de Zeno… Car le monde était son esprit !  Au bout de quelques instants, le créateur eu en tête les plans de la maison de la dame, écartant par télékinésie les babioles sur la plateforme pour mettre en scène sa besogne.

« C’est facile à faire en plus ! »

En 3 secondes, le domaine entier de Claire apparu alors, bâtiment et jardins compris, il avait mis moins de temps à produire le rêve de la claymore qu’a faire un élément vide et laid. Après avoir vérifié la bonne constitution du lieu d’en haut, Zeno replaça l’épée et la caisse au-devant de la maison. Tout était en ordre, il était temps de laisser Claire prendre le repos qu’elle a tant méritée.

« Wow la maison est trop bien, on dirait que ça vient d’un dessin animé ! »

Affirma-t-il en observant le lieu se tournant alors vers l’épéiste.

« Je suis super content d’avoir pu faire ta maison, si tu as besoin de d’autres maisons, dit le moi. »

Zeno semblait hésitant un instant, voguant dans la direction inverse de Claire avant de brusquement se retourner.

« Ou si tu veux des dinosaures ou des animaux. »

Il s’éloigna de nouveau.

« Enfin salut ! »

Puis Zeno parti en volant à environ 4 km/h laissant lentement la porteuse de justice seule.

Quelque part, dans son logis, Claire pourra observer sur un de ses meubles un étrange objet, c’était une sorte de petite boule de cristal sur un piédestal. Cette dernière n’était pas bien grande, environ 7cm de diamètre, néanmoins, elle contenait quelque chose d’intriguent. En effet, s’animait dans la sphère de nombreux points brillants : Des étoiles, des planètes… Une galaxie entière ! Dans un si petit objet, Zeno avait entreposé une galaxie entière ! Mais quel univers était-ce ? Mystère.