Age : 24 Date d'inscription : 31/12/2016 Nombre de messages : 465 Bon ou mauvais ? : On sait pas trop Zénies : 1280 Rang : - TechniquesTechniques illimitées : Perce-Temps / Chrono-Bond / Kaboom !Techniques 3/combat : Pose Dramatique / Temps MortTechniques 1/combat : Coup en Traître
| Sujet: Le Messie en col blanc Mar 19 Fév 2019 - 21:53
”Nous y voici. C’est le grand jour aujourd’hui.”
La foule qui s’amassait. Les lumières centrées en un seul point. Les projecteurs qui attendaient la star. L’adrénaline qui battait dans les tempes de l’équipe de techniciens. Un micro, des fiches de dialogue en dessous. Du bois. Une seule personne sur scène. Comment était-il parvenu jusqu’ici ? Avec le temps passé à vivre, il en était arrivé à simplement se dire que c’était de la chance. Il était l’un des chouchous de la fortune, le favori de quelconque créateur habitait l’au-delà. Des trios de septs suivaient ses pas, des trèfles à quatre feuilles poussaient sur son chemin, sur lesquels se posaient des coccinelles admirant ses aléas. Les chevaux lui offraient leur fers, les lapins tranchaient leurs pattes pour lui en faire don, les milliards lui tombaient des manches sans qu’il n’eut quoi que ce soit à faire. Mais cependant, Mark II se trouvait au final bien triste. Il ne savait plus trop pourquoi. Son passage au supermarché où reposait un être formidable semblait l’avoir secoué plus qu’il ne pensait. Il avait hérité de tant de pouvoirs, de tant de techniques. Il pouvait apprendre n’importe quel style de combat en quelques secondes. Il pouvait déterminer l’emplacement de tous les organes vitaux d’un ennemi en une minute. Ses donneurs avaient tout fait pour qu’il devienne le plus colossal et le plus puissant des monstres n’ayant jamais existé. Et pourtant, il lui manquait une chose qu’ils avaient tous. Un petit bout de personnalité qu’il y avait dans chacun d’entre eux, mais auquel Mark II n’avait jamais pu toucher. Tremblant entre ses mains, cette once de réflexion, ce grain de modus operandi s’était échappé de ses doigts tel du sable. Ce n’était pas du charisme, ce n’était pas de la menace, ce n’était pas un sens de l’humour. C’était, tout simplement, un tout petit, minuscule, pathétique bout d’antipathie. Un microscopique désir de régner seul, un manque total de besoin d’amis. Une confiance personnelle absolue et une autosuffisance complète. Aimer être seul. Être le meilleur sans désirer quoi que ce soit des autres. Sa fortune ne pourrait jamais combler son coeur qui désirait tant avoir de quoi le distraire. Est-ce qu’il n’était vraiment rien d’autre qu’un clown ? Il aurait tant désiré être un petit plus que le plus triste des Bonzo.
”C’est à vous, monsieur.”
Eimer n’était pas bien plus qu’un ami. C’était simplement… un gardien. Une sorte de père, peut-être ? Ou alors un majordome bien-intentionné ? Est-ce que cela changeait ? C’était un padre comme d’autres qui lui voulait du bien, mais bien trop éloigné pour être un copain. Quelqu’un qui comptait pour lui, mais pourtant si distant. Quelqu’un dont on ne pourrait s’imaginer pleurer la mort, mais qui rendrait la vie bien vide par son départ. L’insecte regardait fixement ses yeux roses. Ses pupilles serpentines, sylvestres, si troubles. Ce vide dans l’iris noir. Comment est-ce qu’il était venu à être ainsi ? Il se souvenait pourtant de temps bien plus heureux. Bien plus drôles. Des temps où ne pas savoir où aller était la meilleure partie du voyage. Comment est-ce qu’on était venu à ça ? Se sentir si misérable, si psychologiquement pauvre ? Le miroir était un abominable juge. Si objectivement cruel. Observateur sadique. Un bourreau pur et dur. Mais il n’eut plus longtemps à vivre : le poing du triste sir brisa la glace en mille morceaux. Les quelques bouts qui restaient dans sa main furent extirpés par son facteur régénérant. Il soupira. Quand les yeux trahissent la peur de l’esprit, il est temps pour les lunettes de soleil de faire leur entrée. La scène est le lieu des masques. Si Mark II ne pouvait être un héros, Maruko Odo le deviendrait.
Tonnerre d’applaudissement suivant une entrée en scène excentrique. Un coup de pied pour ouvrir la porte, la propulsant sur quelques dizaines de mètres. Cela fut suivi d’une marche tout aussi extraordinaire, une éruption de testostérone dans chaque pas, une infinité de confiance personnelle dans chaque mouvement. On ne pouvait pas vraiment savoir s’il était un patron d’entreprise, un héros bien plus grand que nature, ou bien un catcheur professionnel, très professionnel. Probablement les trois. Mais cela fut de courte durée, car il atteignit bientôt le pupitre au milieu de l’estrade. Il posa ses deux mains dessus et fixa longuement l’assemblée devant lui. Le silence fit bientôt son apparition. Il fit un demi-sourire, avant de s’élancer dans son discours.
”Mesdames, Mesdemoiselles, Mesdamoiseaux, Messieurs, et Mes habitants du joli arc-en-ciel liant tout cela ! Il est probable que mon besoin d’effectuer une présentation de ma personne ne soit aucunement nécessaire, mais les coutumes me demandent de le faire quand même : je suis Maruko Odo, et je suis le PDG d'Énergie de Dösatz. Mais il est fortement probable que figure parmi mes titres “l’annihilateur de l’apocalypse”, dû à ma magnifique performance lors de la protection d’une capitale Terrienne. Quand bien même j’aimerais frimer davantage sur des actions morales que l’on devrait voir dans chaque sapiens...” Il marqua une pause, laissant quelques petites natures rire de ses plaisanteries qui s'avéraient plus vraie qu’on ne pourrait le penser ”... quand bien même tout cela, j’ai à vous présenter quelque chose.”
Il décrocha le micro du pupitre avant d’avancer vers un engin recouvert d’un énorme drap. D’un geste absolument épique, il propulsa au loin ce lourd bout de tissu, présentant un véhicule capable de transporter deux personnes. Une sorte de capsule de voyage, qui possédait deux bras, ainsi qu’un cockpit qui pouvait s’ouvrir immédiatement.
”Voilà ! Cette merveilleuse machine que j’aurais aimé appeler le Supercopter est le merveilleux engin ayant permi de sauver plusieurs millions de personnes lors de mon affrontement sauvage avec les destructeurs de l’autre jour. N’étant pas doté d’hélices, j’ai dû le nommer Luminosauveteur. Cet engin peut, comme son nom l’indique, traverser des distances à une vitesse proche de celle de la lumière, sans pour autant déchirer l’espace-temps. Il peut accueillir deux personnes dans sa soute à chaque aller-retour, lui permettant de sortir un nombre incalculable de potentielles victimes de guerre d’une zone de conflit. Et je ne sais pas si vous l’avez remarqué, mais il semblerait que quelques tensions Saiyano-Terriennes viennent à amener à une utilisation en masse de ces bébés ! Mais ne vous inquiétez pas pour vos familles appauvries qui risqueraient de ne pas pouvoir payer ces beaux engins, car ils sont GRA-TU-ITS !!”
Applaudissements massifs.
”Des combats sans dégâts collatéraux, des attaquants qui voient leurs nombres de victimes diminuer, une population qui peut se regrouper et reconstruire sur chaque champ de bataille !”
Il alimentait l’excitation de la foule comme un chef d’orchestre menait à la perfection ses musiciens. Dans ce climat de conflits total, il semblait être un ange venu des cieux, apportant le feu de Prometheus pour anéantir toute crainte !
”Mais… je vois quelques doigts se relever avant l’heure : ‘comment donc est-ce que cela est possible ?!’ Ben j’en sais rien, mais j’ai un spécialiste qui a écrit un assez gros bouquin là dessus. Mais bonne chance pour lire mille cinq cents pages !”
Il avait relevé un énorme amas de feuille de son pupitre, souriant comme un idiot en présentant la tonne d’information. Les spectateurs ricanèrent.
”Cependant, mes pauvres Luminosauveteur ne seront pas inactifs en tant de guerre. Quand bien même les lois interplanétaires les empêchent de venir directement “kidnapper” les populations rendues esclaves par la tyrannie de multiples dictateurs comme Freezer ou Majin Végéta, ils restent entièrement capables de fournir une livraison en eau et en nourriture à nos pauvres frères à la peau bleue ou écaillée ! Et puis, rien ne les empêche de venir récolter les blessés de guerre et les amener chez nous. Puis avec quelques magouilles, on peut ramener les familles de ces pauvres soldats chez nous. Mais là, il y a un hic : ‘Et la surpopulation, on en fait quoi, si on ramène tous les réfugiés par ici ?’ Et votre ami Maruko Odo a encore une réponse à cela !”
Autour de lui étaient matérialisés des hologrammes de planètes !
”On va coloniser des planètes ce souuaaaaaaaaaaaaaaar !!”
Énorme ouragan d’applaudissements et d’acclamations. Mark II avait penché le dos en arrière en hurlant, avant de se redresser et regarder l'engouement de la foule.
”De l’eau ! De la nourriture ! De l’oxygène ! De la gravité ! Des infrastructures ! Des exoplanètes où se trouvent habitations, emplois, salaires, et égalité totale entre chaque habitant, qu’importe votre statut social, votre espèce, ou votre genre ! Elle est pas belle la vie ?”
Il n’y eut pas de réponse, simplement le brouhaha d’adoration des différents visages des différentes races provenant de tant de différentes planètes.
”Les armes offertes aux forces de défense de ces astres sont au nec plus ultra de la technologie. Elles peuvent aisément neutraliser une armée de Saiyen ou de Démons du Froid !... Malheureusement, il semblerait que les gouvernements des différentes planètes déjà habitées de longue date ne soient pas très enclines à laisser leurs forces de défenses profiter de tout cet armement. Mais… ces planètes… sont-elles accessibles aux méchants pas beaux qui guerroient à chaque instant ? PAS ! DU ! TOUT ! Seuls ceux qui ont accès à la banque d’informations d’EDD peuvent voir les coordonnées de ces planètes. Et croyez-moi, il n’existe aucun hackeur pour percer tout cela à jour. Mais vous pourrez revenir à chaque instant sur vos planètes natales, si cela vous démange de revoir le sol qui pourrait tant vous manquer. Mais personne ne pourra vous suivre. Un code-barre sur votre carte d’identitée, et zou ! Vous avez un logis, un accès aux soins et à la nourriture, et un emploi sur place. Vingt-cinq heures de boulot par semaine, week-end entièrement libre, et congés payés ! “Mais, est-ce qu’il y aura toujours de l’argent chez EDD ?” Vu à quel point j’ai gaspillé durant toute ma vie, je tiens à répondre : OUI !! OUI PUTAIN OUI !!”
Ovation totale. Des engins qui sauvent les victimes de guerre ? Des sanctuaires pour ceux qui haïssent leurs situations actuelles ? Un accès aux droits primaires de tout être vivant et intelligent ? C’était un miracle. L’insecte était un nouveau christ.
”J’appelle ce plan... “l’E3”. L’Ède... Économique... Exclusive. Oui, je suis conscient de la faute d’orthographe, mais c’était pour le calembour.”
Rires.
”Je le rappelle. Sauvetage des victimes de guerres, civils comme soldats blessés. Aide alimentaire aux populations des planètes sous régime autoritaire. Sanctuaire pour les réfugiés comme pour les civils avec les mêmes lois de travail et le même plein emploi que sur Dösatz. Et personne ne pourra vous faire quoi que ce soit sur les mystérieuses planètes qui pourront vous accueillir. Des questions ?”
Il n’était pas nécessaire de nous attarder sur tout cela. La conférence dura une heure et le nom de Maruko Odo fut marqué dans l’Histoire à jamais. Et ce fut un insecte heureux qui retourna dans les coulisses voir son cher avocat dont le masque était un seau de fer.
”Fantastique ! Génialissime ! Excellent !”
”On est d’accord, hein ?! Hein ?! Putain, ils étaient tous enragés par la joie, c’tait magique !”
Et une bouteille de champomy fut ouverte. À défaut de pouvoir boire de l’alcool, le jus de pomme pétillant faisait l’affaire de boisson de célébration pour l’insecte. Et après quelques dialogues inutiles…
”Monsieur… vous souhaitez abandonner EDD, pas vrai ?”
”Mmmh. Tu as vu juste.”
Il soupira.
”Il y a un algorithme incorruptible, indestructible à sa tête, à présent. Qu’importe ce qu’on pourra lui faire, et même si elle venait à être éradiquée de la surface de Dösatz, mon entreprise resterait omniprésente, et aurait toujours et éternellement les moyens de se sustenter financièrement. L’E3 ne pourra pas échouer. Oh, il se pourrait que mes machines ne réduisent pas complètement le nombre de dégâts collatéraux. Mais là où certains penseraient voir un nombre de survivants égals à zéro dans une explosion, mes machines pourront extraire les potentielles victimes de la zone d’impact sans même que le méchant de la semaine puisse réagir. Pff… C’est dommage que ce genre d’amélioration soit impossible pour les organiques... ”
”Mmmh mmh. À vrai dire, je comptais annoncer ma démission également. J’ai… une retraite à envisager. Un ancien compère à moi, dont j’aimerais éviter de prononcer le nom, risque de venir s’installer dans notre système solaire dans les jours qui suivent. Et je n’aimerais pas avoir à le recroiser.”
”Ah ? Pourquoi ?”
”Il a quelque peu amené à la perte totale de santé mentale d’un autre collègue. J’aimerais ne pas davantage détailler la chose. Et mon départ risque d’être immédiat.”
”C’est donc notre dernière conversation ?”
”Oui.”
Il descendit de sa chaise, son petit corps s’approchant alors de l’insecte qui restait toujours assis.
”Vous allez me manquer, vous savez.”
Mark II avait à nouveau des yeux larmoyants. Ce jour de départ s’approchait plus vite que prévu.
”Toi aussi, t’sais ?”
”Il est… Il est temps pour moi de partir. Mais avant cela, il y a quelque chose que je dois faire.”
Il approcha alors sa main du visage de Maruko Odo. Un bruit de déchirure se fit entendre. Comme un papier collant qui venait d’être extirpé de la peau d’un homme. Notre héros exosquelettique eut un instant de recul, tombant à terre. Un choc, des visions. Il se retourna. Eimer n’était plus là du tout. Il avait disparu. Mais là n’était pas son centre d’intérêt. D’autres visions. Une voix de petite fille. Un cavalier. Une main sur son visage. Des hurlements dans tous les sens. Le MarkIIverse… Quelque chose de terrible s’y était produit. Il lui fallait y aller, en vitesse !
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