C’était une putain de mauvaise idée ! Déjà que le vent était pas agréable de base, mais envoyé à pleine vitesse, oh là là ! Stheno avait fait une grosse erreur à accepter l’offre du démon du froid. Au moins, elle faisait juste que chevaucher Beelax… N-non, pas de cette façon, putain ! Elle était sur son dos, ses jambes sous les aisselles du libérateur d’Héra et ses bras sur ses omoplates, les paupières aussi serrées qu’un mauvais futal pour contrer la volée venteuse lui arrivant en pleine poire. Est-ce qu’il fallait répéter que c’était vraiment une expérience de merde ? Parce que ça en était une ! La race de sa mère, c’était limite si ses serpents gobaient le sable qui volait dans les airs. Juste le rafraîchissement sec et douloureux de l’atmosphère traversée à pleine vitesse. Comment est-ce qu’ils faisaient, ces fils de putes de manieurs de Ki ? Genre, ils avaient une barrière à la con pour faire parapluie ? C’était quoi, sinon ? Un contrecoup magique ?... Oui, elle le savait : elle aurait dû écouter en cours au lieu de se renseigner sur les tiers de Tekken. Le contact oculaire avec l’un de ses serpents le lui rappelait bien trop souvent à son goût. Comment est-ce que ça marche pour ceux qui ont pas des sales bêtes sur la tête ? Ils ont aussi ce jugement interne ? C’était ça la conscience, on est d’accord ? Sérieux, ça devenait casse-couilles à la longue. Vraiment super chiant. A chaque fois qu’elle s’énervait, il fallait qu’il y ait môssieur siffleur pour la juger et lui dire “ben ouais biatch fallait avoir fait ça et non ça”. Ras le cul. Tirant sur son bonnet pour couvrir le haut de sa tête et protéger ses pauvres petits yeux du sable, elle approcha sa tête de l’oreille de Beelax pour espérer au moins lancer une conversation avec lui.
"T’as un groupe de rebelles avec toi ? Genre, vous faites des bagarres et des attaques contre Freezer et tout et tout ? Ou t’es juste un insurrectionniste tout seul dans ton coin ?"
Curieuse, c’est vrai. Ouais, c’est un vilain défaut, et alors ? Elle était vilaine, de toute façon. C’est généralement ce qui arrive chez les cadets. La benjamine était une élève modèle avec un futur brillant, et l'aînée… avait besoin de se ressourcer un peu… avec une aide thérapeutique. Des trois soeurs, c’était à elle de se gérer toute seule. Pas que Papa ait pas voulu l’aider, mais c’était de son amour propre de venir à se gérer toute seule. Et ça lui arrivait de se dire que c’était une mauvaise idée — correction ! C’était ses serpents qui la regardaient d’un mauvais oeil devant le miroir de la salle de bain après un énième plat de pâtes re-réchauffées. Oui, bon, elle mangeait pas du homard tous les jours, c’était pas grave. Tu sais quoi, gros malin reptilien ? Elle fait ce qu’elle veut d’abord !... C’était pas en gueulant sur des bébêtes partageant le même cortex qu’elle que tout allait s’arranger. Après tant de temps à vivre avec, on aurait cru qu’elle s’y était habitué, mais c’était avec le manque de certitude et les émotions décontenancées de l’adolescence que les bestioles se sont mises à la tirailler de plus belle. Et ils hissaient très fort pour dire que le vent en pleine gueule était déplaisant. Ça va, on a compris, putain !
"Désolé pour mes serpents, j’les contrôle pas… Dis, tu t’es déjà fait attaquer par des assassins de Freezer, toi ? Ça fait quel effet ?"
Beelax
Démon du Froid
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Sujet: Re: Zone Rouge Mar 30 Avr 2019 - 19:24
Le Démon du Froid s'était finalement trompé sur le fait que la gorgone prenne un coup à sa fierté en se laissant porter. De toute façon, c'était le moyen le plus efficace pour échapper aux larbins de l'empereur. Ils devaient quitter la planète en vitesse, espérant ne pas faire de mauvaises rencontres en chemin. Au final, le plus menacé était le Ganshou, qui était l'un des ennemis les plus recherché par l'empire Cold. Il portait donc son allié sur son dos, volant rapidement vers les bases. Le voyage n'était pas agréable pour les deux, mais ils ne pouvaient pas faire autrement. Les sens du terrier étaient constamment en recherche d'un détail anormal, comme une énergie néfaste.
"Désolé pour le vent et les autres désagréments, mais c'est un mal nécessaire, tu comprends."
C'était sûrement la première fois qu'elle volait, et ce baptême n'était pas forcément très agréable, il le concevait. Il traversait le désert, donc des grains de sable venait fouetter leur visage en plus des rafales de vent. Pour éviter que le vol soit ennuyant par dessus cela, elle posa quelques questions concernant son statue de rebelle. Après qu'elle lui ait sussuré ces quelques mots à l'oreille, son regard resta fixé au loin.
"A vrai dire, je suis pas vraiment un rebelle. C'est la première fois que je viens sur cette planète. Je suis juste ennemi de l'Empire. Bien-sûr j'aiderai les Heras à retrouver ce qui leur appartient, mais pour cela il faudra trouver des alliés puissants."
Il y avait sûrement quelque part dans l'univers des guerriers voulant anéantir le petit seigneur, ce n'était pas un soucis. Si le temps le lui permettrait, Beelax serait partie à la recherche de ces combattants de la liberté mais pour l'instant, il était quelque peu préoccuper.
"Et toi, tu aiderais ces rebelles ? Ou tu te concentres sur tes petits boulots ? J'imagine que tu pourrais gagner une belle prime."
Apparemment, c'est l'argent qui la poussait à faire ces travaux, alors si on lui proposait une prime pour combattre, peut-être qu'elle accepterait ? De toute façon, c'était pas le moment d'y penser puisqu'ils devaient déjà échapper aux soldats de l'armée. Les serpents postés sur sa tête ne semblaient pas apprécier le voyage également, sifflant dans les oreilles de Beelax. Stheno s'excusa pour eux, d'ailleurs. Elle faisait évoluer la discussion pour faire passer le temps.
"Pas vraiment. Je me suis déjà fait attaquer par un assassin mais pas celui de Freezer, mais ça ne devrait pas tarder maintenant."
Il faisait référence à Quatre, assassin du Beau Jack. Maintenant qu'il s'était introduit en territoire ennemi, l'empereur n'hésiterait pas à envoyer un de ses hommes l'abattre...
"Et toi, tu as jamais eu de problèmes avec tes missions ? Genre, c'est représailles."
Pendant qu'il lui parlait, il ne ressentait rien d'anormal, ce qui le rassura.
"Je crois qu'on est tranquille pour l'instant."
Zer0
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Trois contrats. Trois destins. Trois existences qui allaient connaitre la même fin. Telle était la récente ligne directrice du Nombre, un fil rouge qui avait été franchi par quelques personnes bien trop téméraires pour leurs propres intérêts, dont il lui avait été assigné l'ordre de mettre court à leurs agissements ainsi qu'à leurs vies. Mais au-delà de la jouissance suscitée à l'idée de voir ses compétences mises à l'épreuve ou de voir les têtes tomber une à une, c'était la promesse en retour de l'aboutissement de ces trois missions qui l’intéressait : plus que des armes toujours plus performantes à ajouter a sa collection d'instruments meurtriers, ou plus encore qu'une récompense financière qui n'aurait au final que peu de sens pour ce qu'il entreprendrait sur le long terme, il désirait plus que tout au monde tuer de ses propres mains le mégalomane qui avait causé la perte de ses anciens compagnons et s'était arrogé le droit de faire sien un pouvoir dont il comprenait à peine l'étendue, menant l'univers à la ruine. En offrant ses services à l'empereur Freezer et en gagnant son intérêt, il savait que la mort du Beau Jack allait également profiter à ce dernier, quand bien même assurer sa loyauté à un être aussi cruel ne pouvait être que moralement répréhensible. Mais l'assassin n'était pas sans principes, à défaut d'attacher une trop grande importance à toute notion de morale, et c'était tout ce dont il avait besoin pour accomplir ce qui lui était ordonné.
Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis son combat avec le chien fou mieux connu sous le nom de Sid Zikerbana. Ou bien étaient-ce plusieurs jours ? Le soleil brillait invariablement dans le ciel sans le moindre nuage de Héra, comme si l'immensité sauvage à perte de vue ne pouvait connaitre la quiétude des étoiles. Embusqué au sommet de la plus haute dune des environs, il déplia son quatrième doigt avant de poser la main contre la garde de sa lame ; un geste aussi naturel pour lui que de respirer ou de marcher, prompt à l'action et à la réaction. Ce fut à partir de cette légère méditation qu'il décida d'entamer son œuvre : l'élimination de l'un des trois renégats qui s'étaient ajoutés à son impressionnante liste de victimes.
La lame digistructurée qu'il tenait entre ses doigts se dissipa alors, et matérialisa à sa place un fusil de précision aux contours fuselés — une véritable chef d’œuvre de l'industrie militaire, conçu pour tirer à une cadence fatale pour n'importe quel être se trouvant à l'extrémité de sa ligne de mire, une maniabilité et une fiabilité à toute épreuve, l'équilibre parfait entre la puissance et la stabilité ; le tout manufacturé par la célèbre compagnie Hyperion. Quelle ironie. Le Beau Jack se doutait-il qu'un beau jour, il verrait sa misérable existence être ôtée par le biais de l'un de ces modèles dont il avait lui-même supervisé la production ? Cette perspective n'en était que plus amusante à chaque fois que le Nombre en faisait usage, comme s'il souhaitait se remémorer le ressentiment qu'il avait pour cet homme, comme si chaque projectile qui en quittait le chargeur lui était destinée.
Une brise légère était entrain de se lever sur les dunes sablonneuses à perte de vue de Héra lorsqu'il aperçut enfin, au bout de longues heures, la silhouette de la personne dont il était à la recherche. Un traitre à l'autorité du dieu doré autoproclamé : un être à la morphologie et aux couleurs singulières dans ce paysage de rouille, une personnalité intelligente et tenace, un démon du froid sous le soleil brûlant — son prochain objectif à abattre.
Cent-soixante-quatre centimètres pour cinquante-deux kilogrammes. Une expérience au combat remarquable sans être exceptionnelle, une perfidie relative aux représentants de son espèce, une résilience qui semblait le faire revenir d'entre les morts d'une façon inexplicable. Ayant servi dans les rangs de l'Empire Cold durant douze ans après la mort de son géniteur, il fit ensuite double jeu pour le Beau Jack en personne avant d'intégrer une alliance portant le nom de "Ganshou", ce qui lui valu d'être déclaré coupable de trahison une fois son stratagème percé à jour : le tueur à gages connaissait tout ce qu'il y avait à savoir de sa victime avant même de l'avoir rencontrée ne serait-ce qu'une fois. D'un autre côté, il n'était pas difficile de passer inaperçu avec tous ces portraits peu flatteurs affichés dans tous les territoires sur lequel l'Empire Cold a étendu son joug. Mais ce qui faisait la redoutable efficacité de Zer0, c'était son esprit analytique hors du commun, ce travail de recherche en amont qui lui assuraient d'avoir toutes les informations nécessaires sur sa prochaine cible et autant de possibilités pour la pister, la trouver puis aligner une balle dans son cervelet ou bien une lame à travers son cœur, selon son inspiration du moment. Il fallait savoir varier les plaisirs, après tout.
De quelle façon la quatrième vie du démon du froid nommé 'Beelax' allait-elle se finir ? L'assassin se trouvant quelque peu impatient suite à sa dernière péripétie, il décida que faire exploser le contenu de son encéphale devrait amplement suffire à lui promettre une mort prompte et peu douloureuse — et satisfaire sans doute son commanditaire actuel. Si sa cible venait à se rapprocher, il saura tout autant la surprendre en récompensant sa témérité par une démonstration de ses talents en dissection ; si elle venait à s'éloigner, les vives bourrasques qui emportaient le sable dans une direction incertaine lui offrira une couverture idéale pour se lancer à sa poursuite jusqu'à ce qu'elle se fatigue d'elle-même. Il était dit de ces individus despotiques par essence qu'ils étaient capables de dominer et s'adapter à des environnement tels que les toundras les plus glaciales, les déserts les plus arides ou encore le vide spatial : mais combien de temps celui-ci pourra-t-il survivre aux températures du Zer0 absolu, lorsque toutes ses extrémités se trouveront refroidies ? Ce n'était qu'une question de temps.
10.
Une profonde inspiration. L'un de ses quatre doigts, délicatement posé sur la gâchette du fusil de précision, tapota nerveusement la cadence des secondes qui s'écoulaient à l'envers dans son esprit.
9. 8.
Un compte à rebours inéluctable parmi tant d'autres. Le début puis la fin, la conclusion de toute intrigue, une mesure prise comme un battement de cœur, une étrange et fascinante arithmétique dont on ne saurait dire si elle tenait d'une science exacte ou d'une intuition omnisciente.
7. 6.
Le point rougeoyant, imperceptible, jura un instant avec le bleuté de la gemme qui ornait le front du démon du froid avant de s'aligner sur sa tempe gauche.
5.
Puis une lente expiration.
4.
Il lui fallait rester immobile jusqu'à attendre l'instant propice, trouver l'unité avec l'outil qu'il utilisait pour produire son œuvre, faire en sorte que son appui sur la gâchette ne soit empreint ni de force ni de mollesse, conjuguer robustesse et délicatesse, chercher le juste milieu dans toute chose. La Vel0cité ainsi conférée à sa prochaine balle lui permettra une trajectoire optimale jusqu'à ce qu'elle puisse s'incruster bien profondément, en un seul et unique coup, dans la matière grise du démon au corps immaculé.
3.
La douce trainée hurlante dans le sillage des projectiles traçait avec une élégance saisissante la frontière entre le mouvant et l'immobile, l'avant et l'après, l'angoisse puis le silence. Une envolée lyrique donc le messager du karma ne pouvait se lasser, car elle était partie intégrante dans chacun de ses gestes et chacune de ses pensées. Ainsi il posait la beauté et la violence sur une même balance, dont il contemplait continuellement l'équilibre avec une curiosité et une satisfaction que le commun des mortels qualifierait sans nul doute de morbide.
2.
Allongé à même la terre, ses avant-bras plongés dans le sable brûlant, il s'apprêtait à décider de l'instant opportun. Un spasme d'excitation secoua tout son corps durant une demi-seconde et manqua de lui faire perdre sa concentration. Un grondement contrarié s'échappa de sous son casque. Deux mille mètres le séparaient du fugitif ; une distance conséquence, mais suffisante pour que le tueur à gages soit certain de le plonger dans un coma sans grande souffrance.
1.
Cependant, sous-estimer son adversaire n'avait jamais fait partie de ses habitudes.
0.
Une détonation retentit, aussitôt atténuée par le silencieux intégré à l'arme. Le projectile fut expulsé hors du canon avec une célérité spectaculaire, traversant le temps et l'espace comme si aucun obstacle ne pouvait freiner sa progression. A mesure qu'il fusait vers sa destination, il peignait sur le tableau aux couleurs chaudes du désert un unique trait métaphorique — une limite que le dénommé Beelax n'aurait jamais dû dépasser.
Stheno Alala
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Encore une fois, elle s’était un peu emballée toute seule. S’dire que criminel anti-Freezer sympathique et guerrier de la liberté étaient la même chose était pas la première de ses conneries, c’est sûr. M’enfin, c’en était une bonne. Le Beelax s’était jamais ramené sur Héra de sa vie, et il avait pas du tout détaillé sa raison. C’était quoi, un coup de tête qui l’avait ramené ici ? Un Démon du Froid à sang chaud ? Non, non, non, il devait être un peu plus malin que ça. Et puis, elle se croyait supérieure à le critiquer pour ce genre de merde, alors qu’elle avait grugé sa place dans les affiches wanted sur un sauvetage foiré d’un couillon qu’elle avait elle-même ramené chez les flics. Et son idéalisme foireux lui avait croire que les keufs d’ici étaient sympas et pas du tout des sadiques cherchant à se passer les nerfs en tranchant ceux des autres. Donc, oui, serpent, elle avait eu son lot de couillonnades, arrête de la juger ! Les bras croisés et le dos droit alors qu’elle avait la tête dans les nuages, ses yeux plissés trahissaient son espèce de boudage interne qui l’habitait alors qu’elle s’entêtait avec sa conscience qui ondulait devant ses yeux. Ça l’aurait presque distraite assez pour qu’elle n’entende pas la question de son partenaire de voyage.
"Bah, ouais ! J’sais pas, t’as une occasion de dégager un connard qui massacre sa population juste pour se calmer les ovaires du trône, tu la chopes ! ‘Fin… si c’est juste trois couillons avec un masque anonymous, les rebelles, autant attendre qu’il y ait vraiment un groupe qui soit prêt à faire pencher la balance et tout ça..."
Elle fit un soupir. C’était vraiment la merde sur cette planète de sable. Y a eu des reportages sur des répressions des rebelles en question, plus une enquête sur celle qui en fut la chef pendant un moment. Grosse mégalomane. Genre, même un asthmatique avec le nez coupé pouvait sentir qu’elle aurait tenté de chopper le pouvoir pour elle-même. Ses sourcils cachés par son bonnet froncèrent alors qu’elle s’enfouissait davantage dans ses réflexions. On serait passé d’un nudiste maquillé à une tepu qui se branlait sur son miroir. Ouais, bon, le premier se tripoterait sur sa propre photo aussi s’il était pas un DDF. Fallait tant que ça être complètement maboul pour pouvoir gouverner une planète ? Fin, tant qu’à faire le facho, autant faire le facho qui donne l’accès aux droits naturels à toute la population, quoi. Mais genre, qu’est-ce qu’il y a après que la narcissique se soit faite défoncée par les hommes de Freezer ? C’est un autre ravagé du bulbe qui va devenir le leader des rebelles ou il y aura un vrai gars malin pour libérer tout le monde ? Il y a bien Pythar pour les Végétiens. Pourquoi pas un autre Pythar ? S’il y en a eu un pour sortir du lot, il y en aura bien d’autres, pas vrai ?
"... Ouais. Ouais, pour l’instant, c’est probablement que des miettes qui restent, après l’attaque qu’ils ont reçu. En attendant, je vais continuer à faire des petits boulots. Mais franchement ! S’il s’passe un vrai putain de truc, mais mec, mais je prends la capsule directe pour aller casser du Freezer ! Le premier leak qui ressort de leur propagande de demeurés, j’me ramène, je leur explose la tête ! Et j’me fais un peu de thunes aussi, t’as raison... Ouais, tu parlais de fric tout à l’heure, non ? Fin, je sais pas, peut-être qu’il y a encore des légions d’honneur qui existent quelques parts, ou des prix nobels. T’sais que les terriens donnaient ce genre de récompenses à des mecs qui calmaient les guerres ? Genre, est-ce qu’il y en a pour ceux qui cassent la gueule des mecs qui font la guerre ? Ça m’arrangerait putain de bien, parce qu’habiter à Dösatz, ça coûte bonbon !… Ouais, j’habite à Dösatz."
Oui, acheter directement son appart sur Dösatz avait été une mauvaise idée, surtout que plus avoir de loyer signifiait pas ne pas avoir à payer le gaz, la flotte, l’électricité, et internet. Donc, le serpent, tu te tais, Stheno devait répondre à d’autres questions de toute façon. Genre : est-ce qu’il y avait eu des représailles face à ses missions et sa tendance à foutre son pif dans les affaires des autres ? Elle souffla en écarquillant des yeux, cherchant à se remémorer des incidents particuliers.
"Nan, rien. Jamais eu de souci. En même temps, c’est c’que j’gagne à être sur Dösatz, t’as personne pour tenter de me dézinguer ou juste de me casser les couilles."
Une des bestioles sur sa tête commença à se tortiller un instant. C’était pas pour ce putain de vent qui lui asséchait la tête à vitesse grand V de la Vache folle, mais pour autre chose. C'est alors l’oeil serpentin de Stheno put voir un projectile étincelait sous le soleil d’Héra. Oh merde ! Oh la race de sa mère ! C’était trop rapide pour être une balle. Mais pas un laser. C’était quoi alors ? Roh, pas le temps de réfléchir ! Dégageant ses guibolles des bras de Beelax, elle prit place sur son épaule, avant de se propulser devant lui sans vraiment faire gaffe à si cela ruinait son élan. Tendant sa paume, elle tenta de faire le même coup qu’elle faisait habituellement : aspirer toute l’Énergie Mécanique de la cartouche, avant que cette dernière puisse lui transpercer la main. Ses yeux passèrent au orange brillant, alors qu’une aura venteuse couleur soleil se mit à l’entourer. Mais… Mais ! Mais putain ! Dès le contact avec sa peau, elle comprit : ce truc allait lui arracher tout le poignet ! Et s’enclencha alors cet espèce de réflexe de survie zarb qui venait régulièrement lui sauver la mise. Elle s’avait pas vraiment ce que c’était, mais, en tout cas, elle imaginait que ça s’accordait avec les serpents sur sa tête. Une Absorption Complète, si vous voulez… mais trop en retard. L’élan du projectile stoppa manqua à la pauvre gorgone de se mettre elle-même une grosse mandale, mais c’était pas ça le problème. Elle souffrait le putain de martyr !
S’éclatant la gueule dans le sable après une courte chute, elle put enfin couiner de douleur après plusieurs secondes de grinçage de dents. Son rictus moqueur était entièrement retourné, laissant sa souffrance prendre place sur son visage. Fils de pute ! Enculé de ta race ! Salopard de connard de merde ! La balle était dans sa paume, enfouie assez profondément. Le regard larmoyant du crotal se focalisa sur le projectile logé dans sa peau, emmêlée dans ses nerfs pour bien la faire chier. Les doigts de son autre main, bien crispée, prirent position alors qu’elle se mettait sur les genoux, le sable chaud contre son jean la distrayant un peu de sa principale sensation du moment. Plaçant le pouce et l’indexe sur le bout de ferraille, elle se mit à inspirer fortement. Allez ! C’était comme décapsuler une bouteille ! Une putain de bouteille de bouteille de merde, Stheno ! Allez !
Et ses lèvres se scellèrent, laissant dépasser un sifflement peiné, alors que ses yeux peinés se couvrirent dans leurs pupilles tremblantes pour ne pas avoir à témoigner du sang qui devait jaillir de sa main à l’heure actuelle. Mais ça commençait à faire moins mal, à présent. Ouais, laisse faire. C’était toujours les plus petites blessures qui faisaient couiner le plus. Elle s’était prise des putain de tracteurs dans la gueule pour en sortir indemne et c’était une cartouche de merde qui manquait ainsi de la faire chialer. C’était pas croyable. Bon, on se calme. On se calme. On. Se. Calme. Qu’est-ce qu’elle ferait pas pour sauver les autres. Beelax avait intérêt à empaqueter ses putains de remerciements ! Et avec un joli ruban rouge ! La race de sa putain de mère…
Se relevant dans la poussière de son crash foireux, elle put ajouter une nouvelle emmerde à sa liste de trucs casse-couilles : le sable était mouvant ! Pas que cela pouvait vraiment impacter un serpent, mais c’était surtout le passage au lave-linge qui allait la souler un max. Son pauvre perfecto, déjà plein de grains de partout… et en plus voilà qu’elle saignait dessus. Rah, la poisse ! Une seconde. Réfléchis ! Une balle. Un assassin. Et contrairement à toutes les balles qui lui avaient été envoyé à la gueule, celle-là pouvait tranquillement traverser son épiderme. Ok. Ok ! Elle était en danger. C’était certain que c’était un mec à la solde de Freezer. La cartouche, elle était en pleine chemin vers la tête de Beelax avant d’avoir été interrompue. Donc, c’était un mec qui voulait surtout dézinguer le gros criminel anti-empire. Est-ce qu’elle avait vraiment quelque chose à faire ici ? Non. Elle pouvait se tirer sans problèmes. L’autre la poursuivrait probablement pas. Mais qu’est-ce qu’elle avait à penser comme ça ! On se pavane comme héroïne et après on pense avant tout à sauver son propre cul ?! Se tapant le front un instant à l’aide de son poignet intact, elle laissait ses pensées se remettre dans le droit chemin. D’accord ! On aide Beelax à mettre le gars avec un flingue si puissant à terre, on se fait gentiment remercier, on rentre, on met les fringues à laver, on réchauffe les pâtes d’hier, et on dort après avoir mangé. Bon plan ! Maintenant… ou était le tueur à gage ? Et Beelax ? Coincée entre deux dunes, elle savait pas vraiment ou aller.
C’est alors qu’elle le vit, ce Démon du Froid, traversant le ciel vers ce qu’elle pensait être l’assassin. Bon, ben. Fallait le suivre alors. Stheno se mit à courir, sans pour autant gaspiller trop d’énergie dans la chose. Juste assez pour éviter de se noyer dans ces sables mouvants de merde.
Beelax
Démon du Froid
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Sujet: Re: Zone Rouge Mer 22 Mai 2019 - 16:11
Il n’y avait rien aux alentours, pas même une énergie d'un simple habitant. Rien que l'étendue sableuse qu’offrait les Sables Mouvants. La situation était un peu ennuyante et les deux guerriers le savaient très bien, ce qui les poussèrent à sympathiser, posant quelques questions sur la vie de l'autre. Beelax se demandait si la gorgone avait déjà été victime de représailles par rapport à ses missions parfois dangereuse. Apparemment, il s’était trompé et heureusement. Le Démon du Froid eut une idée qui pourrait aider la natif de Dosatz à vivre sa vie sans vraiment manquer d'argent.
"Tu sais, je suis dans une alliance nommée les Ganshou et on possède un QG où nous pouvons être nourri et logé, tu pourrais peut-être nous rejoindre, tu n’aurais plus ces problèmes d’argent au quotidien."
Il parlait évidemment du QG situé sur la planète de Fugma, Magma. Soit disant passant, il n’y était jamais allé, par manque de temps. Il se promit d’y faire un tour lorsque sa vie ne sera pas menacée à l'immédiat. Il avait d’autre chose à régler en ce moment.
En plein vol, il eut un mauvais pressentiment et tourna sa tête vers la droite, se retrouvant face à une balle. Aux yeux de Beelax, l’action se déroula au ralenti, la balle fusait vers lui avec vitesse, destinée à se caler entre les deux yeux du guerrier. Au dernier moment, une main vient stopper l’avancée de la balle destructrice, une main qu'il reconnaissait : Celle de Stheno. Cette dernière avait quitté son dos pour grimper sur ses épaules pour sauver l'ennemi de l’empire. Désormais, elle piquait vers le sol et s'écroula sur le sable chaud. Beelax, stupéfait, regardait sa compagne s’arracher elle-même la balle du creux de sa main, poussant des cris de douleurs. Elle avait l'air d’être toujours d’attaque alors le guerrier azuré ne perdit pas une seconde de plus et chercha du regard celui qui venait d’essayer de l'assassiner. Il était allongé un peu plus loin, sur une dune, se relevant tranquillement. Serrant son poing, serrant la mâchoire, le Ganshou s'adressa à lui.
"Tu vas le payer assassin !"
Une triste coïncidence venait de se produire ; lorsque Beelax disait ne jamais avoir été attaqué par assassin, le contraire se réalisait. Son adversaire mit en garde, il s'élença vers le Nombre. Sortant d'un énième combat, voilà qu’il croisait de nouveau le fer avec un sbire de Freezer. Étant désormais à quelques mètres de la dune, il plaça son point au niveau de sa tête, mimant un semblant d'élan. Lorsqu’il fut à son niveau il se téléporta dans le dos de son opposant.
"Derrière toi, vermine."
Si le mercenaire se retournait, il ne verrait pas Beelax, qui serait de nouveau devant lui, le dos de son adversaire à sa merci. L'affilié de Fugma attrapa les épaules du mystérieux être et les tira vers lui, réceptionnant sa colonne vertébrale avec son genou. Ensuite, sa main droite attrapa la nuque de Zer0, pour éclater violemment sa tête contre le sol, plusieurs fois. Une boule de KI se forma dans sa main gauche et lorsqu'elle fut prête, il l’explosa contre le dos de l'assassin. Il jeta un bref coup d’œil vers sa coéquipière qui courait vers eux et malheureusement, elle était trop loin pour l’aider dans ce combat pour le moment. Il souleva donc le corps du sbire et le propulsa dans le but qu’il s’enfonce dans le sable mouvants.
Il comptait profiter du fait que le sable s’enfonçait sous ses pieds pour l’attaquer à distance. Il visa avec précision puis envoya un rayon oculaire, veillant à ne pas manquer son ennemi. Continuant sur sa lancée, il lévita pour s’élever derrière le mercenaire. Il tendit son doigt en pointant le dos de sa cible. Un rayon de la mort fusait vers le tueur se prénommant Zer0.
"Tu vas regretter de t'être attaqué à moi !"
Zer0
Age : 30 Date d'inscription : 30/10/2017 Nombre de messages : 494Bon ou mauvais ? : Enigmatique. Zénies : 1060 Rang : -
Le compte à rebours fut arrêté. La ligne fut tracée. Le projectile s'élança à sa suite, propulsé à travers l'étendue des sables mouvants, avide de sang rouge et de matière grise. Mais contre toutes les attentes du détenteur du fusil de précision duquel il venait d'être éjecté, son enveloppe d'acier transperça la chair d'une personne qui n'était pas celle prévue sur sa trajectoire, avant de se loger dans le creux de sa main gauche. Un retournement de situation qui ne faisait que compliquer un ordre pourtant supposé être un jeu d'enfant à accomplir. Mais que serait l'existence d'un tueur à gages, si elle n'était pas ponctuée de tribulations même dans les moments les moins favorables — surtout dans les moments les moins favorables ?
Zer0 pencha sa tête sur le côté, déconcerté. Le fugitif était poursuivi sans relâche par les représentants d'un empire à la renommée intergalactique : il était donc supposer voyager seul dans sa quête d'un possible refuge politique qui ne saurait lui être accordé qu'une fois son âme transportée vers l'au-delà. Mais contrairement a ce qu'il avait anticipé, il était bel et bien suivi dans ses errances, et c'était d'ailleurs grâce à ce second renfort qu'il avait — encore — pu échapper à sa propre fin. Ne dit-on pas d'un malheur qu'il n'arrive jamais seul ?
L'alignement du réticule de visée se détacha de sa cible initiale et se posa sur l'entité imprévue dans l'équation : une gorgone au visage déformé par la souffrance, de ses yeux émanait une remarquable quantité d'énergie — probablement celle qui lui avait permis d'obstruer la course de la balle à destination de son compagnon d'infortune. Une telle tête ne serait pas passée inaperçue sur le tableau des primes ; sa présence était donc clairement fortuite, il avait cependant une probabilité qu'elle ne soit pas sans connaitre le passé hors-la-loi de son camarade. Les serpents qui prospéraient sous son couvre-chef étaient en alerte et leurs langues fourchues dardaient en direction du chasseur, quand bien même plusieurs milliers de pas les séparaient. Ils avaient probablement dû sentir les grains de sable s'enfoncer sous le moindre de ses mouvements, même à une telle distance, mais à quel point la symbiose entre ces astucieuses créatures et leur hôte allait jouer en la faveur de cette dernière ? A mesure que le Nombre observait la douleur s'emparer des traits si singuliers de la baroudeuse, ses souvenirs affluaient dans son cerveau, partagés entre ce qui se déroulait sous ses yeux sur l'instant présent et un futur très proche au cours duquel il allait devoir repenser le plan qu'il avait si longuement préparé.
Il aurait été aisé de reprendre son souffle, se repositionner, viser à nouveau la tête du Démon du Froid décidément protégé par la chance et ainsi accomplir sa mission. Cependant, l'assassin allait être troublé dans son infaillible concentration par de nouvelles perturbations dans son champ de vision — respectivement à l'est et au sud-ouest de sa position. Une quinzaine de soldats aux couleurs de l'Empire Cold, s'efforçant d'être discrets malgré leurs respirations essoufflées et leurs armures bien trop lourdes, certains restant en retrait tandis que d'autres plus téméraires contournaient la dune d'un pas feutré. Lui avait-on tendu un guet-apens ? Le pensait-on trop préoccupé pour pouvoir prêter attention à ses alentours ? Quiconque pensait prendre avantage de ses rares instants d’inattention oubliait un détail crucial ; le messager du karma se distinguait dans l'art d'être en accord parfait avec tout espace au sein duquel il devait se mouvoir, lui donnant de ce fait une longueur d'avance sur ses concurrents. De plus, si ces imprudents comptaient effectivement le prendre en embuscade, ils n'auront pas été les premiers — mais ils seront très certainement les derniers.
"Hé, toi là-bas !" finit par lancer un des soldats. "Au nom de l'Empire Cold et du Docteur Rellum, ne fais plus un geste !"
Hésitant face à l'absence de réponse du Nombre, il fit quelques pas à mi-hauteur de l'erg de sable rouillé, assorti de quelques uns de ses semblables.
"Nous recherchons un Démon du Froid du nom de Beelax ! On l'a aperçu pour la dernière fois près des bains régénérant à une demi-heure d'ici, avant qu'il ait prit la fuite avec une femme portant des serpents sur sa tête. Quiconque ayant vu ces deux individus se doit de nous faire un rapport, ou il sera considéré comme leur complice !"
L'empereur paré d'or et de pourpre avait su placer sous ses ordres une véritable cohorte de sujets aussi valeureux que disciplinés, eux-mêmes ayant sous leurs ordres autant de fidèles prêts à répandre leur idéologie sans discussion. Le Nombre avait prévu la possibilité qu'ils puissent gêner le bon déroulement des contrats qui lui avaient été assigné, ignorant tout de la négociation qu'ils avaient menée, pour autant il ne répondrait de rien si l'un d'entre eux se mettait à lui tenir tête. Tout d'abord cette inquisitrice qui profitait de son affiliation pour laisser libre cours à ses mœurs sadiques, puis ce scientifique bien trop dévoué à l'autorité en place qui envoyait maintenant ses sbires pour tenter de le ralentir dans sa mission. De telles personnalités ne l'inquiétaient pas le moins du monde ; en revanche, la seule pensée de voir la seule piste à sa disposition vers le Beau Jack lui échapper d'entre les doigts à cause de leur incompétence suffisait à envoyer à la surface de sa visière un " >:( " de dépit.
Jusqu'alors inerte, Zer0 se redressa. L'astre impitoyable luisait sur la surface lustrée par les années de sa combinaison, aux couleurs de la "Zone d’Ambiguïté Morale" dont il s'était paré lors de son arrivée sur Héra. A la vue de l'instrument qu'il tenait fermement dans sa main gauche, les soldats le mirent en joue d'un seul et même mouvement comme les machines bien formatées qu'ils étaient.
"Tu cherches à t'emparer de la prime, c'est ça ? L'Empire ne tolère aucun mercenaire qui ne lui serait affilié sur son territoire ! Au moindre geste suspect, ton corps finira en matière organique pour les expériences du Docteur !"
Son cœur sembla rater un battement, une nuée d'excitation bourdonnant dans ses entrailles tandis que l'adrénaline commençait à affluer dans ses veines. Autant d'heures passées dans l'immobilité la plus parfaite l'avaient placé dans un état de stase, réceptif aux plus infimes variations dans l'espace et restant comme à l'écoute du temps, qu'il adoptait pour survivre à des lieux inadaptés à toute vie organique, son exosquelette lui conférant une résistance hors du commun aux conditions atmosphériques les plus oppressantes. Mais s'il voulait vivre, il se devait au contraire d'être prêt à répondre immédiatement à la plus infime suggestion de son cerveau, prêt à rentrer en osmose avec l'univers, prêt à laisser se défiler tout ce qui commande à son corps, appréhender l'impulsion créatrice et destructrice — le mouvement à l'état pur qui dans l'instant engendre et impose le geste inattendu et impeccable, faisant état d'une sentence inéluctable que ses adversaires verraient surgir d'un seul coup !
Il n'y avait pas de temps à perdre. S'il voulait se débarrasser de ses assaillants et reprendre le déroulement de son contrat dans la foulée, il ne pouvait se permettre de perdre une seconde de plus. Le bourdonnement devint une horde d’hyménoptères enragés alors que sa jambe gauche s'enfonçait dans le sable brûlant et qu'il se précipitait en avant, s'évanouissant tel un mirage dans l'atmosphère étouffante du désert.
"Att-"
Une violente bourrasque se leva, et avec elle Zer0 disparut de la vue des soldats de l'Empire, projetant à sa place un leurre éphémère. Le plus proche d'entre eux poussa un hurlement d'effroi alors que son buste se voyait transpercé de part en part. Tandis que l'un de ses alliés faisait volte-face en mitraillant tout ce qui se trouvait à sa portée sous le coup de la panique, le chasseur œuvrait déjà à la traque de ses prochaines proies. Plusieurs extraterrestres aux armures souillées par le sang de leurs acolytes tombèrent à terre, leurs mains portées à leurs gorges et la terreur dans leurs prunelles dilatées.
Les six secondes furent écoulées et l'illusion fut dissipée dans la tempête, mais le spadassin était loin d'avoir terminé sa performance. Sa funeste silhouette se dessina non loin de cinq sentinelles fermant la marche, traçant d'un geste implacable la fin de leurs existences.
"Le voilà !" hurla le plus esseulé de la troupe, ouvrant le feu par inadvertance sur les quatre autres tandis que Zer0 virevoltait hors de leur portée avec une souplesse magistrale.
Le corps à la fois relâché et tendu, prêt à frapper et jeter tout son être dans la bataille, sa lame lui offrait une garde parfaite et d'infinies possibilités surgirent alors de l'autre côté de son masque de ténèbres. Les quelques craquements dans le camouflage optique de sa combinaison humaient une mélodie imperceptible ; une légère dysfonction, conséquence de la violence de son dernier affrontement, altérant de ce fait une partie des fonctionnalités les plus sensibles de son équipement.
Mais nul besoin d'un tel subterfuge pour garantir la victoire sur ses adversaires — une extravagance de sa part, rien de plus.
L'univers révéla de nouveau son côté impitoyable et tout ne fut plus qu'une explosion de violence autour de lui. Les canons brûlaient, leurs chargeurs rougeoyants s'enclenchant dans un vacarme assourdissant et expulsant des projectiles d’énergie à une cadence mortelle pour n'importe quel être vivant sur cette planète. Les hurlements de panique se perdaient au sein de toutes ces détonations et les tirs ne trouvaient jamais leurs cibles, éviscérant leurs victimes dans une remarquable brume écarlate. Un second leurre fut déployé ; une dissociation indistinguable visant à tromper l'attention et confronter ses opposants à un paradigme aussi fantasmagorique qu'impitoyable. Tandis que les balles semaient la désolation sur sa projection fantomatique, il se volatilisa avec élégance, tel un pétale au gré du vent, tel un chairnier se déplaçant sous le sable. Ses membres se mirent à bouger, chacun de ses gestes muets se transformant en autant de conséquences indicibles : comme il l'avait estimé, il lui avait suffit de quarante secondes pour détourner son attention de sa cible prioritaire puis ôter la vie de ceux qui avaient eu l'inconscience de se mettre en travers de sa route, avant de pouvoir reprendre le cours de sa mission comme si rien ne s'était passé.
"Au cœur de la tempête / Mon œil reste contemplateur / Submergé par le sang."
Surplombant désormais l'étendue de sable face à laquelle rutilait le paysage abstrait et sanguinolent qu'il venait d'esquisser, il laissa un vrombissement s'échapper de sous son casque tout en admirant son œuvre, tandis que le brave Démon du Froid qu'il avait été chargé d'éliminer s'était finalement précipité à sa rencontre et s'apprêtait à l'attaquer à son tour.
"Derrière toi, vermine."
Un vain excès de confiance, pensa le Nombre qui l'avait laissé venir à lui, tout ses sens en alerte malgré son apparente impassibilité. Sa masamune se matérialisa de nouveau entre ses quatre doigts, alors que Beelax s'était subitement téléporté hors de sa vue, prêt à lui asséner un puissant coup de genou en pleine colonne vertébrale, qu'il enchaina avec plusieurs rayons de tailles diverses formés à partir de son énergie vitale, s'empressant de le mettre hors d'état de nuire.
"Tu vas regretter de t'être attaqué à moi !"
Cependant, le hors-la-loi ne réalisa l'inutilité de son acharnement qu'après-coup, et sa précipitation fut récompensée par l'évanouissement de son assaillant dans la chaleur suffocante du désert, le laissant seul spectateur de la danse macabre qui s'était déroulée avant son arrivée. Son arrogance naturelle l'avait amené à se montrer imprudent, se trouvant désormais à la merci de son tueur alors qu'il pensait leurs rôles inversés.
Le Démon du Froid n'était pas un adversaire comme le Nombre avait l'habitude d'en affronter. Contre un tel être doté de pouvoirs dépassant les lois de la physique, l'assassin allait devoir user de toutes les ressources en sa possession pour s'assurer de sortir victorieux de l'affrontement qui se profilait — à commencer par ces explosifs récupérés en fouillant brièvement la planque dans laquelle il avait affronté le Chien Fou quelques temps plus tôt : au nombre de trois, elles avaient été posées dans un grand périmètre autour de sa position initiale, de sorte à lui garantir de plus larges possibilités tactiques ou encore un échappatoire en cas de retraite stratégique.
" Je ne pense pas. "
BLAM!
L'une d'elle se déclencha instantanément et pulvérisa le sommet de la dune au-dessus de laquelle le traître à l'Empire Cold s'était envolé. Des milliers de grains rocheux s'envolèrent alors dans une valse colossale, avant de se figer dans les airs puis d'ensevelir ce dernier sous leur poids, terre retournant à la terre, enfouissant les restes des soldats tombés au combat tels des vestiges d'une bataille lointaine.
S'engouffrant à travers la tempête qui venait de se lever, le chasseur de l'arche ne perdit pas une seconde, déterminé à tuer. Plus rien ne pouvait le distraire maintenant qu'il avait renversé la situation à son avantage, aussi bref ce fut. Quiconque entrerait dans son esprit ne verrait qu'une voie sans issue avec aucun retour en arrière possible. Chaque foulée, chaque respiration, chaque seconde semblait accélérer de plus en plus son rythme cardiaque jusqu'à ce que sa conscience puisse enfin accéder à cet état second où pas même le moindre grain de sable ne pouvait lui échapper, où l'attraction terrestre semblait se dissoudre comme des particules sous ses pas alors que tout son corps accompagnait le mouvement du tumulte dans lequel il s'était élancé.
La pointe de sa lame radiante effleura la nuque délicate du Démon du Froid au moment même où il se trouvait dissimulé dans son dos — la promesse d'une mort aussi abrupte que spectaculaire si ce dernier ne réagissait pas à temps.
Stheno Alala
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Age : 24 Date d'inscription : 21/02/2019 Nombre de messages : 39Bon ou mauvais ? : Très bon ! Zénies : 1000 Rang : -
Z’avez vu Beetlejuice ? Le film avec les deux fantômes qui sont coincés dans leur baraque et qui veulent la protéger des rénovations d’un couple d’idiots, tout ça, tout ça ? Vous vous souvenez le désert où quelques secondes durent des heures et des heures ? C’était à peu près ce que ressentait Stheno à l’heure actuelle. Beaucoup de chaleur, beaucoup de sable dans les pompes, à la poursuite d’un conneau qu’elle avait même pas vu en dehors de la brillance d’une balle. Et pour davantage de fun, le sablon était mouvant ! Heureusement qu’elle était capable de manipuler l’énergie mécanique qui l’entourait ! Sinon, elle aurait pas eu beaucoup de choix hormis attendre que l’autre Beelax ait terminé son fight avec l’assassin. Le pire était probablement qu’elle aurait à frotter ses fringues à l’éponge elle-même. Elle avait pas de veste de rechange. En fait, en dehors de cet excellent perfecto, elle avait généralement des sapes de beauf. Genre, beauferie level “T-shirt tellement grand qu’il ferait robe”. Vincent et Jules à la fin de Pulp Fiction, quoi. C’était vraiment confortable comme frippe, mais est-ce qu’elle pouvait avoir un minimum de classe avec tout en dézinguant de la pourriture ? Ca, c’était moins sûr. Stheno Alala, masse de tissu avec des petits poings qui en sortent. Cela la fit renâcler. Elle était toujours à un petit paquet de dunes de cet affrontement entre le Démon du Froid et l’assassin avec un super fusil de la mort. En vrai, c’était stressant, de savoir qu’il y avait un gun aussi puissant que ça dans les mains du mec en face. Ses doigts arrêtaient des roquettes. Alors qu’un petit bout de fer manque de lui percer la paume ? Argh… Y penser lui faisait toujours mal…
Trottinant et manquant de se casser la gueule tous les dix pas, la casseuse de figure avait de multiples difficultés à rejoindre efficacement la zone de bataille. Cela paraîtrait adorable si elle ne déterrait pas des jurons provenant de dictionnaires tombaux pour exprimer son ressenti face à la gravité et la composition du sol sur lequel elle marchait. De la lumière orangée émanait de son épiderme, une maîtrise cinétique qui lui offrait de quoi ne pas s’écrouler après cent mètres de course dans la poussière de roche. C’était comme sprinter sur l’eau, mais en plus chiant et moins classe. Mais petit à petit, elle se rapprochait du bonhomme blanc et bleu qui flottait tranquille dans les airs. Penard bernard, le mec il lévitait pour se faire entendre. C’était la base. “Tu vas regretter de me tacler, bâtard”. Bon, un peu modifié. Mais c’était la même énergie. Le même engouement qui était propulsé avec autant de décibel.
”M’sieur Beelax, chuis là ! Chuis..."
Et là, un gros boom. Explosion monumentale. Une putain de bouffée de sable qui allait partout. Et quand on avait plein de petites paires d’yeux à la place des cheveux, ça se faisait ressentir à l’extrême. Stheno n’avait rien eu hormis un acouphène dans chacune des oreilles, et cinquante grains dans chaque pupille. Les reptiles se sont pas gênés pour bieeeeen se mettre en position afin de bieeeeen manger cher. Cela faisait qu’elle recrachait de la poussière pour vingt petites têtes en plus de la sienne. C’était pire que quand le serpent qui faisait mèche sur son front avait mangé un rat durant sa sieste. Au moins il y avait juste à presser la bestiole pour la faire sortir ! Mais là, le sable était entré dans leurs petits estomacs, avant de frotter ses neurones et de descendre dans sa gorge comme de la morve. Ou alors c’est ce qu’elle pensait. Elle avait pas fait de radio de sa tête pour check comment leur digestion fonctionnait. Enfin, si, elle en avait fait, sous les demandes de Papa, puis elle avait mis ça dans le cahier de santé et elle était partie se matter Spiderman 2 (qui est un super film). Enfin, ça faisait qu’elle était par terre, en train de couiner et de recracher des détritus, tout en manquant de laisser ses mains s’enfoncer dans le sable. Mais elle n’eut pas tant de difficulté à se relever que ça.
Elle continua son avancée, incapable de voir quoi que ce soit dans l’énorme nuage de poussière qui avait créé par le gros boum. Posant ses coudes contre son front, avec des sifflements dans les oreilles, elle chargeait dans le vide, avant de trébucher sur quelque chose. Quelque chose de raide et lourd. Elle fit marche arrière. Oh merde. L’ombre avait une forme qui ne lui plaisait pas. Elle savait ce que c’était. Oh bordel de fils de pute de… C’était un cadavre ! Taillé en pièces ! Mais elle ne pouvait pas cesser de le regarder. En fait, par on ne sait quel désir couillon de se faire du mal mentalement, elle approcha sa tête du corps. Il était déchiré par des balles. Un Namek. Le visage de la Gorgone fut défiguré par l’horreur et la pitié. Elle tomba à la renverse et rampa vers l’arrière, haletant fortement, avant d’inhaler du sable par mégarde. Le dégoût devint trop fort, et elle ne put que vomir.
Okay… Okay… O-kay… c’est pas grave, Stheno, t’as vu pire. T’as vu bien pire. Tu te remémore l’Anthropophage ? L’Anthropophage. Il bouffait des terriens sur Dösatz alors qu’il était Namek. Le mec il se sustentait pas avec de l’eau mais avec du sang. Et il faisait ça juste parce qu’il aimait faire le vampire et tripoter les entrailles des humains comme si c’était des sous-vide ambulants. Si t’as survécu à sa grange, tu peux tanker cette merde, ma grande. Allez ! Courage ! Ouais ! On se tape le torse ! On respire fort ! C’est juste, quoi ? Deux nuits de merde ? Trois ? Si les cauchemars te hantent, ils se réveillent et ils s’excusent ! On se motive ! On écoute pas les serpents qui pensent que c’est une mauvaise idée. On s’essuie la bouche avec la manche et on se relève ! On ! Est ! Championne ! Yeah !
”A...Attention ! Attention, m’sieur Beelax !"
Allez, s’il-te-plait, anecdote aléatoire d’un prof de physique de quatrième… Avère toi être vraie : Stheno venait de poser ses mains au sol alors que des flammes bleues se manifestaient autour de ses bras. Ce qui allait se passer, c’est qu’elle allait employer une autre Absorption Complète. Le sable brûlant allait soudain se rafraîchir. Et de cela naissait un choc thermique. Alors, elle était pas très attentive durant les bourrages industriels d’information, mais si elle se souvenait bien, c’était une tornade qui allait se déclencher. Mais pourquoi dans cette direction ? Et bien, elle était pas sûre, mais Beelax était capable de voler avec le Chi, le… le Ki, le truc, là. Mais son adversaire, probable que non. Sinon, il aurait pas traîné avec un canon. Il ferait juste que tirer des rayons lasers et tout ça. Elle avait raison, pour une fois : C’était une énorme colonne d’air qui s’élança vers l’avant, alors qu’elle manqua de s’écrouler à l’intérieur. Ses réflexes étaient bons, restant cramponné à l’air des alentours à l’aide de sa maîtrise cinétique. De quoi dégager tout le sable aux alentours. Merci la veste de cuir et les cheveux écailleux, parce que tous ces grains auraient pu s’enfoncer dans sa peau, aspirés par le mixeur déter qui s’éloignait petit à petit d’elle. Un des cadavres fut emporté. Une giclée de sang lui arriva à la figure.
Merde...
Beelax
Démon du Froid
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Sujet: Re: Zone Rouge Dim 30 Juin 2019 - 16:23
Se faire prendre en embuscade devenait une routine assez lassante pour le Démon du Froid qui se transformait en véritable bête de foire pour tous les soldats de Freezer. Si l’un d’eux venait à ramener la tête du rebelle, il empocherait une grosse somme qui mettrait sa famille à l’abris. Néanmoins, il n’était pas le seul en danger cette fois, il emportait la jeune Serpentine avec lui, ce qui le gênait ; il ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience. C’est pourquoi il devait se charger d’éliminer l’être au fusil pour qu’ils puissent quitter cette foutue planète. Laissant Stheno se soigner brièvement, il prit de l’altitude pour voler à toute vitesse vers son adversaire. Il observait l’être qui l’avait prit pour cible et quelque chose le perturba, le Nombre semblait avoir quelques soucis également. Le messager du Karma se faisait avoir par son propre message : il venait de prendre en assaut les deux bienveillants et en retour, des soldats de Freezer le prenaient en assaut. La situation était assez ironique et Beelax ne put s’empêcher d’esquisser un petit sourire. Cependant, la situation devint vite un véritable carnage, en l’espace d’à peine une minute, le mercenaire avait exterminé toute la bande de soldats. Ce qu’il venait de voir l’horripila, comment pouvait-on supprimer ses propres alliés ? Ce tueur n’était donc vraiment pas à prendre à la légère. Rapidement, le Ganshou arriva à sa hauteur et fit part de son assurance, comme il en avait l’habitude. Il comptait bien exterminer son adversaire ! L’affilié de Fugma joua de la téléportation pour disparaître du champs de vision du tueur à gages, avant d’enchaîner les attaques au corps à corps et énergiques. L’étonnement ne fut pas des moindres lorsqu’il vit le sbire de Freezer encore debout et prononcer quatre mots. On pouvait qualifier ce comportement d'arrogant mais il semblait tellement naturel chez Zer0, paraissant totalement dénué d’émotions. Le temps n’était pas à la tergiversation, une grande explosion retentit, éjectant le guerrier dans les airs. Il volait en direction du sol et sa chute était imminente. Réagissant rapidement, il pivota pour se retrouver droit et retomber sur un pied et un genou à terre. S’il pensait être tranquille, il n’en était rien. Il sentit une lame froide effleurer sa nuque. Au contact de l’arme immaculée de sang, il se crispa. Il devait réagir s’il ne voulait pas que sa tête se retrouver à rouler sur le sable chaud. Il s’apprêtait à se défendre lorsqu’une immense tornade surgit et vint contrarier les plans de l’assassin. Instinctivement, Beelax eut le réflexe de s’envoler et de se mettre à l’abris dans les airs. A travers la tempête de sable où apercevoir son partenaire est impossible, il lui adressa quelques mots.
"Tu comptes nous tuer et nous laisser gésir sur le sable comme tu l’as fait pour tes coéquipiers ? Tu es pitoyable, ton maître serait fier de toi."
Il parlait évidemment de Freezer, ce genre d’êtres tuaient ceux qui ne les suivaient pas aveuglément. Ils se croyaient supérieurs et invincibles mais le guerrier eux femmes azuréens allait leur prouver le contraire et ici-même. Cherchant son opposant à travers la nuée de sable, il essayait de ressentir une quelconque énergie pouvant le mettre à découvert. Mais cet être intriguant ne dégageait pas d’énergie. Néanmoins, on pouvait ressentir sa présence. Il se trouvait au centre de la Tempête. Pour s’en assurer, l’ami de Gin lança deux rayons oculaire vers le ventre, avec la luminosité que ferait l’attaque, il apercevrait bien l’assassin. Et il avait vu juste, il était là, dans l’attaque de Stheno. Déterminé à en finir, Beelax s’élança vers lui en plaçant ses mains devant lui de façon à pouvoir user de son attaque Fresh Canon. Ce rayon surpuissant s’abattrait supposément sur le Nombre. Avant cela, il voulait s’approcher encore un peu plus pour amplifier la puissance de l’impact. Pendant ce court temps, l’attaque se chargeait.
Depuis qu’il avait quitté les rangs du tyran Freezer, il avait gagné incontestablement en puissance et développé des techniques qui lui sont propres. Et le Fresh Canon en faisant partie. En soit la technique n’était franchement originale et innovante mais il avait créé un rayon de couleur bleu semblable à ses gemmes dont la puissance était destructrice. Il allait repousser le tueur dans ses retranchements…
C’était le moment ! Mettant la puissance nécessaire, il relâchait le rayon destructeur avec un grognement déterminé. La force de l’explosion dissipa instantanément la Tempête créée par son alliée. Conformément à ses attentes, Zer0 était bien là et l’attaque se dirigeait bel et bien vers lui. L’impact, que le Furtif soit touché ou pas créa un apache de fumée. Beelax restait dans les airs, observant le centre de l’explosion. Il attendit quelques secondes que la fumée se dissipe un peu, pour s’élancer vers son adversaire et l’empocher par le bras. Il le jeta vers le ciel, le suivant en volant. Une fois hors de l’explosion, il se posa sur le corps de Zer0 pour l’abattre au sol et le tenir par le col.
"Pourquoi un être comme toi œuvre au service de Freezer ?! Tuer semble être dans tes gènes, alors pourquoi pas assouvir ta soif de sang sur quelqu’un d’autant plus fort. Tu tue tes camarades sans l’once d’une hésitation, sans aucuns remords, qui es-tu ?!"
Il se posait des questions sur un être dont on ne connaissait rien, dont l’apparence et sa force ainsi que ses capacités étaient inconnues. Le Démon du Froid colla une droite dans la pommette droite du mercenaire.
"Tu crois pouvoir me tuer comme un vulgaire insecte avec tes joujous ?! Tu te trompes !"
Il recula de quelques mètres et pointa son doigt vers sa poitrine, laissant filer un rayon de la mort de son index. Il ne s’arrêta pas là, ses yeux se tintèrent de rouge et un rayon oculaire fusa vers Zer0. Il tourna la tête vers Stehno, elle allait sûrement le rejoindre. A deux, il allait l’envoyer chez Enma.
"Ton périple s’arrête ici, assassin."
Zer0
Age : 30 Date d'inscription : 30/10/2017 Nombre de messages : 494Bon ou mauvais ? : Enigmatique. Zénies : 1060 Rang : -
Une seconde. Une seule seconde fut nécessaire, grain de sable parmi les grains de sables poursuivant leur course vers leur incertitude existentielle, pour que la concentration du Nombre finisse par tendre vers un autre ensemble de pensées. La lame digistructurée placée au-dessus de la nuque immaculée de sa victime dévia de quelques centimètres, permettant au démon du froid de s'échapper hors de sa portée. Le tueur à gages eut le réflexe de se laisser instantanément tomber en contre-bas pour prendre de la distance, mais une trombe vint aussitôt le ramener au cœur de la tempête. Les capteurs de son exosquelette avaient enregistré ce changement atmosphérique soudain, l'attribuant a un phénomène ayant pris son origine à quelques mètres à l'est de sa position — une brusque variation de température ayant donné naissance à une seconde tornade convergent vers la première. Aucun doute ; la gorgone repérée tout à l'heure aux côtés du fugitif qu'il traquait les avait rejoint et visiblement, elle était elle aussi dotée de pouvoirs surnaturels. Manipulait-elle ainsi son énergie vitale, ou était-ce par le biais d'un équipement particulier ? Quoiqu'il en soit, sa présence constituait un élément gênant dans la réalisation de ses plans. Car si Zer0 était un assassin dont le modus operanti s'affranchissait de toute notion de morale, il ne s'en tenait pas moins rigoureusement à certains principes — l'un d'entre eux étant d'éliminer toute personne faisant obstacle a sa mission, un autre étant de ne pas porter atteinte a toute personne que l'on ne lui aurait ordonné de tuer.
Son corps se redressa, du haut de ses deux mètres, puis il se tourna en direction de la gorgone, impassible dans l’œil de la tempête. Par-delà le cours du temps, un silence s'installa alors — un silence qui ne se traduisait en aucune langue. Ce ne fut qu'en prenant conscience de la présence de la jeune femme qu'il fut frappé d'une réalisation inattendue : qu'elle aussi n'était pas supposée se trouver dans ce plan de l'existence.
Il était de ces intuitions qui ne sauraient être interprétées par le commun des mortels ; mais à force de côtoyer la frontière entre la réalité et le surnaturel, de s’éveiller à des manifestations qu'il semblait être seul à entrevoir, le chasseur de l'arche était en mesure de les saisir, bien qu'il ne puisse pas toujours y trouver un sens. Après tout, ses actes étaient gouvernés par une providence qui lui suggérait tour à tour de verser le sang ou répandre le désespoir : contempler ce qui appartenait au cours des choses ou ce qui en sortait n'était pour lui qu'une lecture parmi tant d'autres du monde qui l'entourait. Que faisait-elle dans cette réalité ? Qu'est-ce qui lui avait permis de connaitre la vie qu'elle avait eu jusqu'alors ? Pourquoi se trouvait-elle dans une telle situation, choisissant par elle-même de se mettre en danger ? Pour la gloire, la prospérité, les sensation fortes ? Ou cherchait-elle un sens à son existence à travers les combats ? Les traits de son visage rugueux et maculé du sang des soldats précédemment tués étaient déformés par diverses émotions — de la souffrance, de la colère, de la peur. Elle, qui s'était interposée dans cette affaire qui ne la concernait pas, en payait les conséquences malgré elle. L'assassin n'avait aucun intérêt à diriger sa lame vers un être dont l'heure n'était pas encore venue, mais si la baroudeuse persistait à venir en aide a son compagnon d'infortune, il n'était pas certain de pouvoir arrêter son geste a temps.
"Tu comptes nous tuer et nous laisser gésir sur le sable comme tu l’as fait pour tes coéquipiers ? Tu es pitoyable, ton maître serait fier de toi."
Des paroles dégoulinant de mépris qui le sortirent de ses pensées nébuleuses. Le démon du froid s'imaginait probablement que le chasseur de l'Arche n'était qu'un pion de Freezer parmi tant d'autres, alors que dans le vaste jeu auquel il se prêtait depuis des millénaires, il était la pièce maitresse qui permettait à n'importe lequel de ses joueurs de remporter la victoire, l'atout implacable, la carte que l'on abattait au dernier instant et qui renversait avec aise le cours de la partie. S'associer le temps d'un contrat avec le petit roi doré n'avait que renforcer le fantasme de domination absolue de ce dernier, et lui avait permis en échange d'obtenir des renseignements déterminants quant à la mission qu'il s'était lui-même confiée — le démon du froid traitre à son espèce n'était qu'une variable commutable dans son équation, une donnée qu'il devait remplacer, un élément qu'il devait soustraire, un ensemble qu'il devait réduire à néant. Rien de plus ne le différenciait de ses prédécesseurs aux yeux du Nombre : même si leur combat s'avérait être rude, la division par 0 était le seul résultat qui l'attendrait.
" Ton arrogance te trompe / Obéir aux ordres n'est qu'un pretexte / Je suis mon seul maitre. "
Ses senseurs lui indiquèrent que son adversaire se rapprochait quelque peu. Peu importe pour quelle raison il prenait autant de risques, l’émissaire de la mort avait déjà tardé à réagir, distrait par l'élément perturbateur que représentait la gorgone, ne s'étant pas laissé suffisamment de temps pour établir une stratégie adéquate. Deux traits rougeoyants découpèrent l'atmosphère étouffante du désert, et il déploya un de ses leurres afin de se dégager des courants dans lesquels il avait été retenu. Son corps se tordit avec élégance et effectua un bond dans les airs pour l'empêcher d'être atteint, mais les trois secondes restantes ne lui permettraient pas d'empêcher le rayon de glace qui se dirigeait vers lui avec célérité : il substitua sa lame digistructurée pour sa mitrailleuse et se mit à tirer en rafale pour neutraliser le concentré d’énergie — en vain, ses projectiles n'allaient pas suffire à en perturber la trajectoire. Son double rémanent fut percuté et éparpillé instantanément par-delà le désert, et la détonation qui survint dispersa la tempête, l'envoyer valser sur quelques mètres. La baisse de température ne fut pas suffisante pour mettre à mal les fonctionnalités de sa combinaison ; cependant la réaction thermique qui en résultat vint endommager encore plus la protection déjà fissurée qui lui servait d'intermédiaire avec le monde extérieur, laissant une partie de sa physionomie révélée à l'atmosphère étouffante de Héra. Ses huit doigts vinrent immédiatement saisir son visage dans un long râle de douleur ; le moindre de ses mouvements s'engourdissait à mesure qu'il sentait comme une infinité d'éclats de givre le transpercer de part en part. Son cœur eut un raté alors qu'il sentir son corps frêle se soulever dans les airs à une hauteur vertigineuse, puis ramené au sol de façon à ne plus pouvoir se mouvoir.
"Pourquoi un être comme toi œuvre au service de Freezer ?! Tuer semble être dans tes gènes, alors pourquoi pas assouvir ta soif de sang sur quelqu’un d’autant plus fort ?"
Le ton acerbe du démon du froid parvint au Nombre, mais ses paroles paraissaient distantes, comme s'il contemplait l'écho qu'elles prenaient au sein de son esprit — une impression de deja vu, probablement.
"Tu tues tes camarades sans l’once d’une hésitation, sans aucun remord, qui es-tu ?!"
Le meurtre ne quittait jamais vraiment un mercenaire. Le sang ne finissait jamais par s'effacer, les armes n'étaient jamais vraiment mises de côté jusqu'à la prochaine fois où il fallait les reprendre. Et Zer0 avait été un mercenaire pendant suffisamment de temps pour être en mesure de savoir que tous ces constats étaient une vérité indéniable. Il s'éveillait à des sons que personne d'autre ne pouvait percevoir, revivait des souvenirs de ses précédentes batailles dans celles qu'il menait, voyait ses rêves et ses mains se teinter de sang plus souvent qu'il ne saurait l'admettre. Avoir connu la guerre et plusieurs génocides avait profondément changé sa façon de percevoir l'univers dans lequel il évoluait ; être devenu un tueur à gages était contre toute attente devenu un échappatoire, l'autorisant à soulager les pulsions violentes qui obsédaient son esprit sans éprouver le moindre remord, quand bien même il avait conscience au plus profond de lui-même que certains contrats le menaient à faire des choix moralement répréhensibles — mais les ordres étaient les ordres. Il avait ôté la vie de bien trop d'existences pour pouvoir faire marche arrière, mais il savait pertinemment qu'il pouvait en tirer des avantages : une maitrise de soi inégalée, des sens surhumains, un vécu hors norme, une compréhension de la vie et de la mort que les autres mortels ne pourront jamais avoir.
Et le démon du froid qui essayait d'entrapercevoir des réponses a ses questions ne faisait que se heurter au mystère avec lequel celui qui s'était fait messager de la mort se plaisait à se draper — était-ce une marque aussi distinctive que mortelle, ou était-ce une façon de dissimuler un passé troublant qui n'avait de cesse de se confondre avec le temps présent ? En avoir le cœur net reviendrait a prétendre pouvoir résoudre une énigme aussi abstraite que les origines de l'univers — autant chercher un Nombre dans l'infini.
" L'art de tuer les renégats / Est une discipline à part entière / Dont je suis le maestro. " parvint-il à articuler alors que la prise autour de son cou se resserrait.
"Tu crois pouvoir me tuer comme un vulgaire insecte avec tes joujous ?! Tu te trompes !"
Une claque vint l'assourdir contre sa tempe droite, et sa tête bascula sans la moindre résistance. Sa mitraillette s'était enfoncée dans le sable à quelques mètres de lui, hors de portée. Son regard croisa celui de la silhouette trouble de la gorgone, ses serpents dansant nerveusement autour de son visage effrayé ; par-delà la profonde brèche qui s'était incrustée dans la visière opaque du casque de l'assassin, elle pourra peut-être deviner une inquiétante absence de toute physionomie.
La prise sur sa jugulaire fut enfin relâchée, apportant l'opportunité providentielle dans le cours des évènements qu'il attendait tant. Il n'avait pas eu besoin de gagner autant de temps qu'il le pensait, mais déployer un leurre alors qu'il était maintenu à terre n'aurait pas suffit à tromper le fugitif. Une fois ses distances prises, le démon du froid réitéra ces lasers dont il avait le secret, étant non seulement capable de les générer à l'aide de ses extrémités, mais également à l'aide de ses globes oculaires. Zer0 se redressa dans un premier temps, endurant le premier rayon de la mort qui se logea dans ses côtes. Le second et le troisième rayon allèrent transpercer son torse, le forçant à revenir à terre. Un goût familier de sang et de chair brûlée envahirent sa bouche alors qu'il cherchait à regagner son souffle, gisant à demi-conscient dans le sable rouillé du désert — salé et terreux, avec une pointe aride.
"Ton périple s’arrête ici, assassin." lança Beelax à son intention, visiblement satisfait d'avoir réussi à mettre en échec son bourreau.
Sa tête se tourna vers sa partenaire de voyage, mais au même instant, quelque chose la bouscula et elle disparut brièvement de sa vue dans une explosion similaire à celle déclenchée plus tôt par la bombe posée par le Nombre. Elle fut tout d'abord saisie par le col de son perfecto, tirée vers l'arrière, puis forcée à dévaler la dune sur une quinzaine de mètres avant que la force sans formes qui s'était emparée de sa mobilité ne lui soit révélée.
" Tout ceci est de ta faute / Tu aurais dû prêter attention / Et regarder à travers les mensonges. " laissa-t-il échapper entre deux respirations accablantes.
En réalité, Zer0 ne s'était pris aucune des lueurs mortelles qui lui avaient été adressées. Il avait projeté son leurre dès l'instant où Beelax avait relâché son emprise puis avait utilisé une de ses bombes pour créer une seconde diversion, obligeant le traitre à penser qu'il s'était probablement donné la mort pour éviter qu'on ne l'interroge ou ne le force à donner de précieux renseignements. Sa manœuvre consistait en réalité à débarrasser le tableau de tout détail qui pourrait être gênant : il avait donc isolé la casseuse de figures hors de sa vue, et s'assurerait qu'elle ne vienne plus se mêler de ce qui ne la regarde pas. Sa lame digistructurée vint de nouveau prendre place entre ses quatre doigts, alors que sa silhouette réapparaissait face à elle. La pointe de sa lame fut dirigée à quelques centimètres de son nez, mais elle s'arrêta aussitôt.
" Ta force est remarquable / Mais morceler ta gorge délicate / N'aurait aucun sens. "
Pourtant, une telle prise de risque suffisait à faire bouillonner son sang, et la perspective d'incruster sa lame aux tréfonds de leurs chairs ne lui déplaisait guère. Il avait cependant un contrat à remplir, un traitre à sanctionner, et une condition à honorer : tuer une personne innocente ne lui octroierait donc aucun avantage, aucune satisfaction, aucune fierté.
"Ne bouge pas."
Sans perdre une seule seconde, il s'ouvrit une fois de plus à ce monde imperceptible dans lequel rien ne lui échappait, le sable mouvant du désert se déplaçant sporadiquement à chacune de ses foulées alors qu'il se jetait vers l'avant, regagnant la position qu'il avait quitté quelques instants plus tôt. Il pouvait même entendre les murmures des grains de sable s'éparpiller sous le poids de son corps ; malgré les blessures qu'il venait de subir qui rendaient ses mouvements plus lents, il demeurait en pleine possession de ses sens.
Une bourrasque vint dissiper le nuage sablonneux qui les empêchaient de s'apercevoir, jusqu'à ce qu'en surgissent une myriade de leurres à son effigie, sublimations astrales prêtes à pourfendre ciel et terre jusqu'à ce que leurs lames mordent sa chair tendre et immaculée en une fraction de seconde, laissant l'univers être témoin d'une mort si violente et à la fois si inéluctable que l'on en croirait l’œuvre du cours de la vie, celle qui sait reprendre son dû aussi bien qu'elle l'offre, celle qui s'affranchit du temps jusqu'à ce que la mort en arrête le cours.
Lorsqu'il disparaissait ainsi, tout autour de lui semblait plus vivant à mesure que chacun de ses sens était porté à son apogée. Il pouvait goûter le sang qui transpirait des blessures, entendre les variation dans les respirations, sentir l'odeur âcre de la fumée soulevée par les détonations et même apercevoir une goutte de sueur se former sur la tempe luisante du démon du froid. Il pouvait même mieux sentir la pression avec laquelle il tenait fermement la poignée de sa lame ; sous ses doigts, elle semblait même palpiter, désireuse de goûter à la sensation douce-amère du bourdonnement avec lequel le métal vibrait jusqu’à ce qu'il laisse jaillir une couleur singulière dans le paysage : la couleur de la vie. Ses gestes peindront le sable comme un coucher de soleil sur le désert — et, comme le coucher de soleil, l'assassin s'estompera ensuite avec les ténèbres.
Telles étaient les prémisses de cette moisson mortelle au cours de laquelle il semait le désespoir, laissant enfin ses pulsions les plus malsaines reprendre le dessus sur son esprit, le muant en la somme de toutes les atrocités les plus innommables dont il a été tour à tout spectateur et acteur, les rejouant encore et encore pour étouffer ses traumatismes, épinglant les états morbides les plus troublants, figeant les expressions corporelles les plus crues, pérennisant les visions sanguinolentes les plus sordides. Rien d'autre ne compte plus que son objectif assigné en cet instant aussi rare que vital ; le monde autour de lui pouvait bien s'effondrer, seule la mort du démon du froid saura le tirer de sa danse macabre.
Il s'engouffra à travers ses projections, se mêlant à leurs trajectoires. La moindre seconde comptait. A quelques pas de Beelax, il put voir une lueur dans ses yeux, celle d'un être audacieux et impitoyable, suffisamment sûr de lui pour penser pouvoir échapper à sa propre mort. Il n'allait pas tarder à préparer une autre attaque, se pensant plus fort que les forces extérieures qui dictaient la destinée de tout être, mais son arrogance était a la fois sa force et aussi son aspect le plus vulnérable, offrant une ouverture pour le véritable Zer0 qui enfonça le bleuté de sa lame dans son abdomen — il s'assura de l'épingler à terre une bonne fois pour toutes pour qu'il ne puisse plus jamais être tenté de s'envoler.
L'éclat radiant embrassa la chair vulnérable alors qu'il s'apprêtait à faire un geste, probablement pour le prendre de court. Mais il était déjà trop tard. Les mots n'atteignirent jamais sa bouche, mais la terreur dans son regard disait tout. La stupéfaction se dessina sur son visage, jusqu’à ce qu'elle s'y fige de façon permanente. Alors qu'il tombait allongé sur le sable, tout sembla s'interrompre comme pour observer sa propre mort.
La lame teintée d'hémoglobine resta un instant à l'air libre, avant de se disperser en des millions de particules, tout comme le dernier souffle du démon du froid venait de quitter son corps désormais sans vie. Alors qu'il contemplait la scène qui s'offrait à ses yeux, brutale et spectaculaire, un doute s'empara des certitudes de l'assassin. Avait-il porté un coup fatal ? Pourtant, il n'y avait aucun doute qu'il ait atteint ses points vitaux, comme il l'avait fait des milliers d'autres fois auparavant. Mais ses récentes pérégrinations l'avaient laissé fourbu et il n'avait pas pris un seul instant pour se reposer complètement. Avoir une endurance hors du commun comme la sienne ne faisait pas de lui un être invulnérable, et il lui faudrait très bientôt trouver un refuge où se remettre d'aplomb, nettoyer ses armes, réparer son équipement, trier ses ressources.
Ses doigts tendus fouillèrent un bref instant dans sa sacoche tactique, et il en sortit le seul moyen a sa disposition pour fournir une preuve visuelle à son employeur — une preuve indéniable que le premier contrat qui lui avait été donné avait été honoré, comme convenu. Un " 0 " fut projeté devant son casque alors qu'il remplissait un rapport détaillé des circonstances liées au meurtre qu'il venait de commettre.
. . . . . .
"Ah ouais quand même ! Tu lui as bien mis la misère, enculé de tes morts !" balbutia le Nokia 3310 rose, à peine sorti de l'inventaire dans lequel il était sagement rangé, alors que le réticule de la caméra intégrée s'alignait tour à tour avec le visage pétrifié, la plaie sanguinolente mais nette sur le ventre et celle en bas du dos de sa victime, ne laissant pas le moindre doute sur le décès de cette dernière.
" Les ordres sont les ordres. " laissa-t-il échapper sans grande conviction, comme pour lui-même plus que pour le téléphone doué de parole dont il était — à son grand malheur — en possession.
Il récupéra la mitraillette qu'il avait laissée enfoncée à moitié dans la sable, soulagé de la retrouver intacte. Il fut gagné par une certaine émotion, fugace, alors que ses doigts détaillaient les formes de l'arme — une arme qui avait appartenu à quelqu'un pour qui il témoignait un profond respect. Des souvenirs remontèrent alors — non pas des souvenirs lointains hantés par les horreurs de la guerre ou des chasses à l'Arche, mais des souvenirs plus tendres, qui lui avaient permis de garder son humanité dans ce monde violent. Même en s'accrochant à cette humanité qui était sienne, il lui était si aisé de redevenir un meurtrier lorsqu'il entendait de nouveau le sifflement des balles, les vociférations des bandits, les détonations au loin, les pensées intérieures qui se bousculaient, sans cesse sur le qui-vive quand bien même son rythme cardiaque était apaisé. Il avait fini par s’accommoder du fait que sa quête était intrinsèquement inscrite dans les atrocités qu'il avait vécu et qu'il ne pouvait se réaliser qu'a travers de telles expériences, en témoignait l’énième victime qu'il venait d'inscrire sur une longue liste qui ne cessait de s'accroitre avec le temps et les éliminations politiques.
Lorsqu'il disait rechercher un défi à sa mesure, un adversaire de taille contre lequel mettre son talent à l'épreuve, il ne mentait pas, mais il ne disait pas tout à fait la vérité non plus. Tout ce qu'il cherchait, c'était à faire disparaitre les tremblements, maitriser le cours de ses pulsions destructrices, cesser les nuits blanches durant lesquelles il se voyait réduire sa némésis à néant, essayant en vain d'atteindre les alliés disparus qu'il avait laissé derrière lui.
Il voulait que les hurlements s'arrêtent enfin.
Dernière édition par Zer0 le Lun 15 Juil 2019 - 17:11, édité 1 fois
Beelax
Démon du Froid
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Techniques Techniques illimitées : Rayon oculaire / Déplacement instantané / Death Canon / Entrave Techniques 3/combat : Fresh Canon / Nova Strike Techniques 1/combat : Genkidama
Sujet: Re: Zone Rouge Lun 15 Juil 2019 - 3:49
La lame injuste du bourreau manquait de quelques centimètres de faire rouler la tête du bienfaiteur sur le sable chaud. Une chose qui serait arrivée à coup sûr si la gorgone n’était pas intervenue. A croire que le Destin avait choisi de garder le Démon du Froid en vie pour aujourd’hui, son heure n’était pas encore arrivée, contrairement à celle du mercenaire et ça, Beelax n’en doutait pas. D’ailleurs, Beelax se présentait une nouvelle fois devant lui avec son arrogance habituelle qui pouvait déstabiliser l’ennemi. Néanmoins, l’homme se faisant appeler Zer0 démentit ses propos, annonçant qu’il était son seul maître. Une phrase qui fit bien rire le Ganshou intérieurement, trouvant cela ridicule.
"Oh je vois. Tu parles d’être ton seul maître mais tu agis telle une prostituée, tu te fais payer pour exécuter les désirs de l’acheteur. Moralement, ça va ?"
Après avoir lâcher une pique à son adversaire, il mit court à la discussion en se propulsant vers son lui. Deux rayons fusaient à travers la tempête pour transpercer l’abdomen du tueur à gages, qui réagit à le seconde pour s’échapper par les airs. Cependant, le supposé fils de Bouta n’allait pas le laisser lui filer entre les doigts. Il chargea une de ses plus puissantes attaques, le Fresh Canon, et visa le corps élancée du Nombre. Toutes ses attaques avaient fait mouche et le guerrier en était fier, son enchaînement avait été réalisé avec brio. Il empocha la gorge de son ennemi en lui faisant un peu de voltige puis de l’étaler sur le sol. Le Démon du Froid s’énervait au fur et à mesure qu’il reprochait les actes de son bourreau, mais le silence qu’il avait en retour allait le rendre fou. En soit, ce n’est pas le meurtre que reprochait le guerrier azuré mais le but du meurtre, si jamais le Nombre avait des envies meurtrières, il pouvait les mettre à profits de la bonne cause en exterminant les ratés de ce monde.
Lorsqu’il ne se heurtait pas au silence, il faisait face aux paroles aux tendances mystérieuses. Énervé contre la non coopération du mercenaire, Beelax lui envoya une frappe dans la tempe droite et relâcha la pression qu’il exerçait sur la gorge du furtif. Reculant de quelques mètres, le nouvel ami de Stheno tira un rayon de la mort, qui arracha la chaire des côtes du Nombre, puis deux rayons frappèrent de plein fouet le torse de Zer0. Sa dernière phrase annonça la fin du massacre. Alors que son regard se tourna vers son alliée, sa surprise n’était pas des moindres lorsqu’il la vit propulsée par l’arrière. Il n’était donc pas mort ?! Il s’était donc fait avoir par une simple illusion… Il ne fallait pas ôter le fait qu’il avait tout de même subit de lourdes blessures qui l’empêcherait de se battre à cent pour cent. Une bourrasque de vent et il aperçut celui qui travaillait sa mort. Cependant, il n’aperçut pas un mais plusieurs Zer0, tous aussi dangereux que les autres. La fin approchait pour le jeune Ganshou… Il ne pouvait pas anticiper les mouvements de son ennemi, tout était flou. La voix du tueur avait changé, elle se faisait plus menaçante et inquiétante. Il disait adieu à son adversaire, une pointe de provocation dans la voix. Cette fois, le guerrier azuré n’avait pas la force de répondre, il réalisait la gravité de la chose. Il arrêta de se perdre dans ses pensées lorsqu’il sentit la chaire s’arracher à hauteur de son abdomen. L’étonnement et la peur prirent place sur son visage en lieu, ses mains appuyaient sur la blessure en essayant de stopper l’hémorragie, en vrai. Constatant que cela ne servait à rien, il sourit et lorsque son corps tanguait vers le sol, il lâcha ses quelques mots :
"Ne te crois pas vainqueur, Stheno te fera la peau."
Et son corps s’effondra sur le sol, la vie le quittant petit à petit.
Il se retrouva dans un espace totalement noir.
Suis-je vraiment mort encore une fois ? Encore une fois, j’abandonne mes amis, les personnes qui ont besoin d’aide pour mourir de la main d’un ennemi, depuis que j’essaye de me racheter je n’hésite pas à offrir ma vie à Enma pour pouvoir en sauver d’autres, mais à force, il ne me laissera plus de chances et je croupirai au paradis, impuissant face à l’injustice de ce monde ! Je ne peux pas mourir…
Il sentit des forces revenir en lui, lui permettant de se relever. Lorsqu’il fut debout, on peut apercevoir le Démon du Froid en forme d’augmentation et des flammes blanches embrasant ses gemmes bleues. Il se sentait plus puissant qu’il ne l’avait jamais été.
"Attends ! Toi et moi on en a pas fini."
Il venait de débloquer une nouvelle capacité qui allait décupler sa puissance le temps qu’il puisse exterminer le Nombre, il appellera ça l’Unité. Mais d’où venait cette technique ? Pour le moment, il ne s’en posait pas la question, il savourait. Il s’élança subitement vers son opposant et lui décrocha un nouvel Uppercut suivit d’une droite en plein dans le nez, ce qui l’expulsa sur le sol. Beelax prit de la hauteur pour se retrouver au dessus du corps du tueur. Soudainement, il fusa avec vitesse vers son corps, le poing en avant, qui vient briser les os de ses côtes. Il était désormais en capacité d’utiliser sa plus puissante attaque. Reprenant une nouvelle fois de la hauteur, il pointa son index vers le ciel en chargeant la surpuissante boule qu’on surnommait la Supernova. Elle risquait de faire des dégâts, mais elle tuerait à coup sûr le mercenaire du Seigneur Freezer. Il lui fallut quelques secondes pour qu’elle charge a pleine puissance, mais lorsque l’énergie nécessaire fut emmagasinée, il abaissa son index tel le marteau du juge et laissa son attaque faire le travail. Il en était fini de Zer0, l’ami de Stheno avait remporté son combat, se débarrassant du plus dangereux mercenaire qu’il avait vu jusqu’ici. Alors qu’il savoura sa victoire, il n’était prêt au contrecoup qu’il venait de subir. Son corps piquait vers le sol, repassant en forme de base et les flammes aussi mystérieuses soit elles disparaissaient. Son corps s’écrasa sur le sol. Il était toujours conscient, sa respiration était éprouvante mais il était vivant. Il observait le ciel en remerciant le miracle qui avait fait qu’il avait survécu.
Sa détermination avait surpassé le devoir…
Stheno Alala
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Age : 24 Date d'inscription : 21/02/2019 Nombre de messages : 39Bon ou mauvais ? : Très bon ! Zénies : 1000 Rang : -
Tout le monde avait sa façon de se protéger de la folie engendrée par les horreurs de la violence et des combats. Stheno avait une façon très simple de ne pas laisser sa psyché se faire hagar par l’insanité dans une ruelle sombre : ne pas zigouiller qui que ce soit. Dans ce monde où les gens survivaient à des tractopelles dans la mâchoire, c’était super facile d’assomer un mec sans qu’il souffre de trop de complications. Les os se renforçaient et les traumatismes crâniens n’avaient jamais de conséquences plus désastreuses qu’une simple migraine; c’était sans compter tous ceux qui perdaient connaissance après plusieurs coups de lame et une longue et lente exsanguination. Et ainsi, la gorgone avait pas de gros soucis à rentrer les pifs de ses ennemis en plein dans leur crâne de façon non létale. Elle avait un body count ne comprenant absolument personne, ce qui malheureusement ne lui offrait aucune médaille. Mais ce n’était pas un imperméable anti-angoisse, pas du tout. Et le cadavre déchiré de la victime du tueur emporté par la tornade de sable s’était tordu et transformé en un spectacle terrifiant. C’était comparable aux meurtres dans les films d’horreur, sauf que c’était pas du carton pâte et du papier maché avec beaucoup de ketchup. Pas du tout. Et avec le jet d’hémoglobine sur sa figure qu’elle tentait d’effacer de son visage, ses neurones eurent un très léger bug. Un lag mental de type gros freeze.
Elle en avait vu des cadavres, mais elle y avait jamais foutu les mains dedans. Le sang en plein dans l’oeil lui était particulièrement désagréable. Elle avait la gerbe et semblait très disposé à chialer. Mais Bob lui fixait la pupille encore propre d’un regard motivant. Le serpent qui faisait office de frange à celle qui avait des reptiles sous son bonnet était l’un des fdps qui jugeaient le plus au monde, mais également son plus grand mobilisateur. Son Jiminy Crickett personnel, quoi. Et dans le petit silence de quelques secondes, la conscience sifflante de l’héroïne à louer sembla lui faire passer un message alors qu’elle s’écroulait à nouveau genoux et mains contre le sable. Ses respirations lourdes semblaient encore plus ralentie durant ce contact oculaire avec la petite voix dans sa tête qui se trouvait en face de son nez. Genre, c’était l’équivalent de ces moments dans les films de guerre ou tout passait en bullet time, et tous les sons étaient comparables à ceux qui résonnaient dans une caverne. Ouais… c’était ça, sauf que c’était vraiment pas aussi rigolo et foireux que dans ces montages. Il y avait pas de piano ou de violons ou de choeur ou je sais pas quoi. Juste ses yeux larmoyants qui crachaient des rivières de pessimisme contre le regard réaliste du petit reptile. Dans l’ouragan de sable se trouvait un simple tête-à-tête sans bruit. Après cela, elle ne fit que se relever.
”Y parle e-en Haïku, là ?"
Avec son peu d’expérience dans le métier, elle avait remarqué que les ordures de ce type cherchaient toujours - et elle disait bien toujours - à se faire remarquer. C’était un point commun avec les catcheurs, qui eux étaient censés êtres des persos hauts en couleur dignes de dessin animés. C’était pas qu’elle jugeait, après tout elle cherchait toujours à se la raconter et faire des grosses entrées en scènes. Mais ça témoignait bien de la mentalité foireuse des fils de pute qui buttaient pour du flouze que de s’offrir des marques de fabrique de fragile pour se faire davantage connaître. C’était de la pub à travers des témoins. “Ouah, le grand habillé en noir et gris il parlait en poèmes japonais il était trop classe j’aimerais l’engager pour zigouiller mon ex-femme”. Mais qu’est-ce qui différenciait ses mimiques bon-enfant lorsqu’elle foutait des pains au violeur en série du coin de la lyre sombre et troublée de ce dégingandé à long canon ? Elle se posait régulièrement la question. Son parcours professionnel finirait-il par une promotion du simple statut de muscles pour le bien à meurtrier pour des causes ambiguë ? Et à chaque fois elle se trouvait toujours une excuse pour se dire que non. Et excusez-la. Non, sérieusement, excusez-la pour le ridicule de tout ça ! Mais… il lui était impossible de sombrer dans le mal et la folie parce qu’elle avait au moins une famille aimante et une bande de potes. Avec un téléphone et un ordi portable ainsi qu’un peu d’Internet, il lui était impossible de se transformer en une figure tragique des dessins animés nazes qui passaient tard le soir à la télé. ‘Fin, il y en avait plein, des histoires de mecs et de meufs avec des amis qui finissaient quand même dans le camp des méchants. Mais il y avait toujours la possession, le désir de solitude, ou bien une backstory trop dark pour expliquer que le mec avait pas toutes les capacités du monde pour bien se débrouiller face à la corruption. Comment voyait-elle ce mec à l’allure de héros de Yaoi, dans une armure de charbon et d’acier ? Comme un trou du cul qui allait pas bien et vendait le manque de remords et les réflexes de sa psychopathie au plus offrant. Elle savait pas quel était le CV de ce type qu’avait trois doigts et un masque foireux, mais ça devait probablement être le rescapé d’une civilisation disparue ce qui aurait ébranlé sa conception du monde. Ou alors il fuyait sa loi après plusieurs crimes infâmes, effaçant beaucoup d’onces de sympathie qu’on pourrait ressentir. Peut-être que c’était tout simplement un cosplayeur avec un katana ayant construit ses armes dans son garage, avant d’en être dégagé par sa mère fatigué de le nourrir depuis plusieurs décennies tandis qu’il restait a sous-sol à s’énamourer d’animes foireux; une explication de pourquoi il n’avait aucun respect pour les êtres vivants de la vraie vie, parce que rien n’importait plus que son crush fictif et le nombre de figurines d’elle qu’il pouvait acheter avec l’argent de ses primes.
”H-heh. “Prostituée”. "
Elle n’était pas dans le meilleur des états, fallait le dire et le répéter. Entre la sueur froide sur sa peau verte et les larmes qui peinaient à retourner dans les yeux, elle vivait pas le meilleur des moments. Mais c’était loin d’être le pire, ça aussi fallait le préciser ! Hein, parce que Stheno était pas une victime, quand même. Mais avant qu’elle ne put offrir davantage de contributions à cette bataille endiablée, les deux autres bagarreurs decidèrent de déchainer ce qu’ils avaient pour faire un véritable spectacle sons et lumières. La mitraillette de la tête de smartphone se vida sur les rayons lasers sortant du doigt du Démon glacial. Tellements de rouge et de bleu et de violet et de vacarme qu’on se croirait dans une boîte de nuit avec un DJ qui sait pas ce qu’il fait. Pas que mademoiselle Alala soit allée dans beaucoup de clubs, préférant la rue ensoleillée avec quelques bières aux bâtiments nocturnes suintant de beuh. Mais c’était une bonne description de ce qui l’avait moult fois empêché de dormir après une dure journée de cours. Bref ! D’accord, Sthenonounette, t’as pas aimé avoir du sang pourri dans la gueule, mais c’est bon ! Tout ça va passer ! Concentre-toi un peu ! Aide Beelax ! C’est bon, regarde ! Il vient de chopper ce mec par le cou, y a plus qu’à le fracasser et… wait, non !!
”Attends ! Le butez pas ! "
Des rayons fusèrent des ongles de l’ennemi de Freezer pour transpercer son serviteur. Un éclat rose fut réfléchi par le sable brillant sur lequel ils avaient marché depuis une bonne dizaine de minute. Une dernière volée de sifflements pour les gouverner tous, alors que Stheno observait son compère commettre un meurtre inutile. De quelques mouvements d’indexes, il ôtait sa vie à un cadavre nouvellement baptisé. Mais non mais bordel mais non mais non mais nooooon !!
”N-non…"
Elle s’arrêta dans son élan en voyant la dépouille, son esprit bien trop concentré sur ce qu’avait aperçu ses yeux pour daigner entendre le dernier échange entre la victime et son tueur. Ce n’était pas la première fois qu’elle avait vu un meurtre, et bien qu’elle y soit habituée avec ses balades régulières dans les bas-fonds de Dösatz, elle n’appréciait jamais voir ceux avec qui elle formait des liens, aussi éphémères soient-ils, massacrer et faire crever même les pires ordures. Ses dents grincèrent, et ses oreilles sifflèrent. Non pas à cause de ses canines se serrant trop fort, mais à cause d’une bombe. Une grosse explosion vénère qu’elle n’avait pas vu venir, et qui la propulsa tête en arrière alors qu’une de ses jambes partait magnifiquement en couille. Peut-être que son os était brisé ? Elle ne savait pas. Elle avait juste mal à la tête...
Elle n’eut donc d’yeux que pour l’horizon trouble causé par un si gros choc, accompagné par du tinnitus en force. Des gros, gros acouphènes sa mère. Elle avait le dos à terre, ça c’était sûr. Et il y avait quelqu’un en face d’elle. Une grande ombre élancée, de laquelle sortait un grand trait bleu, qui sembla se rapprocher de ce qu’elle pensait être son nez. Cependant, son lobe frontal encore déstabilisé ne put encaisser les paroles qui se dirigeaient vers ses oreilles. Avec un oeil entrouvert et un regard aussi brillant que celui d’un toxico, ce ne fut qu’à travers ses instincts de survie lui hurlant de ne pas se relever avec une pointe contre sa jugulaire qu’elle parvint à survivre.
”T-tchu t’en schortiras pas comme ça… enfffffoiré..."
Sa mâchoire était tout aussi stun que le reste de son corps, tant et si bien qu’elle manquait de baver partout sur sa jolie veste. C’était un gros coup de pompe qui se voulait littéral envoyé en plain de son visage. Genre, elle savait pas ce qu’y avait dans sa grenade, mais toutes les explosions qu’elle avait encaissé ne valait rien par rapport à celle-là. Mais la figure ne semblait pas être bien disposée à profiter de ce moment de faiblesse qu’elle avait elle-même créé. L’assassin - car Beelax n’avait aucune chance d’avoir ce physique donc notre gorgone préférée avait aisément deviné quelle ordure l’avait menacé de la sorte - disparut de son champ de vision, alors que sa pauvre petite tête retomba doucement sur le sol, les serpents sur sa tête s’affolant pour l’empêcher de tomber complètement dans les vapes.
Ce repos improvisé ne fut heureusement pas long quand Bob se décida à lui mordre sauvagement le nez pour la réveiller. Et franchement ça faisait putain de mal ! Mais alors que ses sens lui revenaient doucement, ses iris captèrent rapidement l’existence d’une boule de feu dans le ciel, s’écroulant lentement vers le centre de la planète et capable de l’ajouter sans problème à la liste des dégâts collatéraux sur le sol d’Héra. Ce fut à un autre réflexe surhumain de la tirer d’affaire, une énorme sortie d’énergie cinétique l’envoyant loin. À temps ? À temps. Car l’explosion derrière elle la repoussa de plus belle au loin, laissant la casseuse de figure s’écraser à plusieurs centaines de mètres de sa position initiale, avant de rouler comme une merde de bouseu sur le sol, emportant du sable dans sa cascade. Mais pas le temps de vomir les grains de roche à nouveau ! Elle crapahuta sans dignité vers le haut de la dune près de laquelle elle avait atterri. Son visage était partagé entre la douleur, la nervosité et la somnolence provenant de tant de chocs sur son sens de l’équilibre et ses tempes. Debout sur la colline, elle observait l’horizon depuis laquelle on pouvait voir l’énorme pilier de flamme ressortissant de cette attaque dont elle n’avait pas vu l’utilisateur. Personne ne fuyait la zone. Il n’y avait rien de visible du tout… hormis les bases de lancement d’un côté et une horde de militaires d’un autre. Respirant fortement, elle eut un instant de silence, avant d’avaler sa salive et de trottiner pitoyablement vers les capsules qui sauverait son corps fatigué des keufs assoiffés de sang de Freezer. Elle ne voulait pas être associée davantage avec deux tueurs quand elle ne cherchait qu’à se faire un peu d’oseille.
Au moins, elle avait toujours les mille zénies.
Zer0
Age : 30 Date d'inscription : 30/10/2017 Nombre de messages : 494Bon ou mauvais ? : Enigmatique. Zénies : 1060 Rang : -
Il était dit que la mort reposait sur l’épaule de chaque grand guerrier, sans que l'on ne sache si elle venait pour les saluer ou pour saluer leurs adversaires. Devenir un mercenaire, c’était laisser la mort guider ses mains, se faire l’émissaire de l’au-delà, devenir le messager d'un phénomène insaisissable, s'octroyer le droit de le perpétrer tout en étant en mesure de le contrôler. Les mains de Zer0 étaient destinées à être celles d'un guerrier, et la mort n'allait pas s'affranchir aussi facilement d'un tel outil apte à servir ses sinistres intérêts.
Cependant, une telle allégeance n'était pas sans dénaturer l'âme de ceux qui s’engageaient dans cette voie funeste ; voués pour l'éternité à vagabonder à la frontière entre le surréel et le concret, incapables de s’intégrer au monde qui les entouraient, une tendance à se fondre dans la foule sans jamais pouvoir s'y adapter, à emprunter des couloirs parallèles imaginaires, à percevoir ce que personne d'autre ne peut voir. La fatalité qui guettait les vivants, le néant qui attendait les morts. La dissociation constante entre le geste et la pensée, l'égo et la morale, pour ne parvenir à les réunir que lors du geste qui s'apprêtait à faire couler un sang qui n'était pas le leur. La conscience à jamais tâchée par l'hémoglobine, traumatisée par les hurlements de douleur, dépossédée de tout repos alors qu'apparaissent et s'évanouissent par intermittence des images vécues en boucle à l'arrière de leur rétine. Les horreurs de la guerre, des génocides, de ces tueries atroces auxquelles il fallait prendre part peu importe les principes et les convictions — "tuer ou être tué" étant dorénavant la seule ligne de conduite devant l'absolu.
La mort s'est glissée dans les traces de Zer0 durant des temps immémoriaux, et il ne saurait dire si le prochain nom sur la liste qu'elle lui susurrait sera celui d'un ennemi ou d'un allié. Peut-être que le prochain sera le sien, et qu'il pourra enfin se briser en un million de minuscules morceaux trop usés pour rester ensemble plus longtemps.
L'astre solaire qui régnait sur les sables mouvants de Héra entama enfin sa course vers des distances plus clémentes, parant l'horizon de beaux reflets safranés. Dans sa trajectoire en direction de l'autre hémisphère, il laissa l'ombre des dunes s'étendre à perte de vue sur le sable mêlé de sang, de rouille et de sueur. Au crépuscule de ces heures interminables qui semblait ne jamais laisser la nuit recouvrir ces terres arides de son voile étoilé, une part de ténèbres subsistait toujours ; trou noir au centre de son univers, grain d'obscurité dans la lumière, carré noir sur fond blanc, corps nébuleux étranger à cette voie lactée et surtout étranger à lui-même — à force de se chercher, il avait finit par s’égarer à travers les ages, n'ayant comme seule ligne de repère que celle de l'horizon.
L'intensité phénoménale de cette supernova l'avait atteint à bout portant, ne lui offrant que quelques secondes pour réagir. Mais ces quelques secondes imparties ne s'étaient pas révélées suffisantes, et son corps s'était retrouvé partiellement désintégré par l'effondrement gravitationnel qui en avait résulté. Lui qui s'était amusé de l'arrogance de celui qu'il devait abattre conformément au contrat qui lui avait été donné, l'ironie de la situation avait voulu qu'il ait laissé sa vigilance être trompée. Il avait pourtant eu un moment de doute, un sursaut dans ses habitudes d'ordinaire réglées au millimètre près, durant lequel la certitude d'avoir touché les points vitaux du démon du froid avait été remise en question. Il portait désormais la responsabilité de sa négligence, et acceptait en son esprit les conséquences de ses actes. Lorsque l'on sème la mort, il faut être prêt à la récolter soi-même.
Un vrombissement vint accompagner l'envolée des grains de sables balayés par une légère brise, une agonie sourde qui témoignait d'une indicible souffrance. Le corps à moitié enseveli au fond du cratère dont il était l'origine, son cœur n'avait pas été touché mais la grande majorité de son équipement avait été pulvérisée instantanément, laissant apparaitre à la face de cet univers un secret qui ne trouvera malheureusement aucun témoin oculaire. L'air suffocant du désert lui embrasait les poumons, rendant chacune de ses respirations de plus en plus accablante. La canicule étouffante menaçait à chaque instant d'empreindre de brûlures éternelles la moindre partie de son organisme laissée à l'air libre, vulnérable à l'atmosphère suffocante de la planète. Ainsi il gisait, subissant les caprices du temps qui passait sans daigner atténuer la douleur qui le compressait, en l'attente du moment libérateur où enfin il sentirait tout son être se détacher de cette réalité, atome par atome, organe par organe, en direction de la station New-U la plus proche ; là où une énième enveloppe charnelle lui sera attribuée, un instrument supplémentaire pour l'ascension sanglante qu'il passait sa vie à orchestrer. A force de compter sur ce deus ex machina, il avait finit par perdre le compte des fois où il y avait eu recours, transcendant la mortalité qui lui était pourtant promise dès les premiers instants qui l'avaient vu naitre.
Ainsi, des jours durant, il attendit son heure. Mais, comme si la mort elle-même avait décidé de l'exempter de sa grâce, elle ne vint point, le laissant sombrer désespérément dans les méandres de son inconscience.