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 Hardiesse et opiniâtreté

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Fubuki
Fubuki
Terrien
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MessageSujet: Hardiesse et opiniâtreté   Hardiesse et opiniâtreté ClockDim 2 Juin 2019 - 13:11



Les pas s’enchainaient, la nature vivait, les oiseaux chantaient, le soleil se mélangeait aux formes laiteuses des climats tempérés. Adieu, asile désertique aux mœurs disparues, rapaces hostiles et chaleur carnassière. Elle en était heureuse, l’environnement inhospitalier était désormais derrière ses pas. C’était réel, mais partageait une dimension métaphorique, laissons les erreurs derrière, mais ne les oublions jamais. La percée du regard de menthe s’adressait désormais à l’accumulation citadine face à elle, bien plus familière à ses us et coutumes. Une semaine dans les limbes arides avait l’effet de sublimer toute autre chose. Fubuki en souriait, était-ce par la nostalgie de son précédent voyage, sa vie héroïque et son clan ? Non, elle ne pouvait pas se permettre une pensée si superficielle. Le blizzard infernal se satisfaisait de cette escale, tout simplement. Le loisir de s’apaiser un instant dans le confort d’une mégalopole au climat idyllique.

Elle ne flanchait pas, ce serait une terrible méprise que de sous-estimer la force de son courage.

Et ses prunelles en témoignaient, vives, honnêtes et emplies d’une résolution remarquable, elle avait soif de découvrir, soif de faire ses preuves aux grands paliers de la classe S. Tout le trajet de la belle était anticipé par ses soins, elle se rendait à un modeste village en banlieue, profitant d’un transport vers la métropole urbaine. Calme et sérénité, cette fois, pour une fois. Les yeux rivés vers les nuages pendant le chemin, Fubuki rêvait encore de ce destin auquel elle ne croit parfois pas elle-même. Comme une enfant poussée dans un champ de blé sans fin, tendant son bras droit vers ce même ciel. Elle était fixée sur Terre, qu’elle force lui fallait-il pour combattre les étoiles ? Calculer, observer, apprendre ; pourvu que ce soit le bon crédo. Les plus forts de ce monde sont rarement les plus savants, fort heureusement, certains démontraient le contraire. Par exemple, l’enfant-empereur, Metal Knight ou Drive Knight qui faisaient profiter leur génie à la cause des défenseurs du monde. Cela rassurait la psychiste, sa mentalité ne lui interdisait pas le podium, ces capacités non plus, il suffisait de voir sa brillante sœur.

La voiture fit sa halte, l’heure était à la balade, mélange de foule, l’ambiance cacophonique commune des grandes villes.

On se sentait parfois en sécurité dans la meute civile, l’inconfort de n’être qu’une composante de celle-ci s’effaçait rapidement si l’on se rassurait de la quiétude que cela apportait. Qui attaquait des foules entières ? « Nous sommes plus nombreux, nous sommes plus forts. » Mais quelle différence ? Les monstres les plus sinistres, ceux s’illustrant dans vos cauchemars ; eux seraient à la hauteur d’un rassemblement aussi grand qu’il soit. La passerelle se fit naturellement, l’esprit de la belle fut témoin d’un retournement de sa façon de voir les choses. Par cette simple réflexion, elle pouvait remettre en cause la nature même de son groupuscule. Quel intérêt y avait-il à former un clan, aussi grand soit-il, si Tatsumaki était capable de le balayer d’un revers de main ? Une frappe ou deux, la dissemblance n’était pas là. Elle se figea au milieu de la masse, les yeux rivés vers le vide, un regard épouvanté et halluciné. Bousculée de quelques coups d’épaule, elle se sentait aussi meurtrie que trahie, trompée par sa propre vision des choses. Comment n’avait-elle pas pensée à mieux ? Elle était paralysée par la peur, ce danger, elle devait l’affronter seule. Mais elle doutait, elle ne voulait pas, elle n’avait pas confiance en elle… Peut-être ?

Fubuki le blizzard infernal, le blizzard était dans sa tête, esprit ravagé.

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L’Héroïne était encore bousculée, elle gênait, quel déchet. C’est ce qu’aurait sans doute dit sa sœur si merveilleuse et parfaite, éternellement supérieure. Ce clan était une erreur, ce voyage sans doute aussi. Tout ce que faisait la cadette était donc inutile ? A quoi bon faire des efforts si ce n’était pas à charge de résultats ? Le regard de la pauvre femme s’assombri, baissant le nez vers le sol, figée dans les ténèbres de sa propre paranoïa dévalorisante. Une main se posa alors sur son épaule, crispée par ses visions défaitistes, la belle se retourna brusquement, laissant échapper un soupire cristallin de surprise. La personne qui se tenait face à elle était une légendaire, un Dieu sur Terre : Atomic Samurai. Les yeux de Fubuki s’illuminèrent alors. Telle une aura paternaliste, la présence du meilleur des épéiste avait de quoi redonner espoir à quiquonque.

« Hey ! Tu es bien la sœur de Tatstumaki ? »

Cette appellation ne lui plaisait guère, elle détestait n’être que l’extension d’une autre personne, n’avait-elle rien d’autre que son sang pour faire parler ? Elle daigna répondre, l’entrain mitigé.

« O-Oui, et tu es atomic Samourai. »

Tout le monde connaissait ce héros incroyable, l’inverse, visiblement moins probable. Ce combattant était un homme de quasiment 1 mètre 80, il était habillé d’un manteau rougeâtre qui couvrait un kimono, il portait deux sabres. Son visage était confiant, calme, les cheveux noirs étaient coiffés d’un topknot et il portait une barbiche.

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« Je me disais bien. Vous avez un petit air de ressemblance ! »

La belle rougis alors, elle ne ressemblait pas du tout à son aînée ! Fubuki était bien plus grande, ces cheveux étaient sombres, elle avait l’air plus mature ! Cette remarque était complètement absurde, ou bien il y avait vraiment quelque chose visuellement, mais ce devait être subtil. Elle croisa les bras sous sa poitrine, cette dernière qui était d’ailleurs bien plus développée que celle de Tatstumaki, une différence de plus.

« On ne m’a jamais dit ça. »

Un petit commentaire pour soulever l’impopularité d’une telle affirmation au samouraï atomique. Il était tout sourire, très content de rencontrer Fubuki, il désigna du bout de son index droit un petit restaurant à nouilles à quelques dizaines de mètres.

« Tout est dans l’expression du visage. Écoute, je t’ai vu un peu perdue. Je te propose un repas, ça te tente ? »

Voilà ce qui pouvait l’aider à se changer les idées. La télékinésiste ne refusait pas une occasion de partager son expérience avec une légende héroïque. Cet homme était un entraîneur de talent, il avait surement quelques conseils pour solidifier un esprit quelque peu divagant. Elle hocha la tête, mue d’un petit sourire qui témoignait déjà du rassurement qui l’affectait. L’établissement était très modeste, c’était ce genre de petit lotissement de réputation locale qui profitait d’une clientèle de bouche-à-oreille. Ce n’était pas une mauvaise chose, l’ambiance y était calme et détendue, le bâtiment était au style japonais traditionnel, on y mangeait sur les genoux.

Le choix du maître martial pour le menu reposait sur un ramen, suivi d’une bouteille entière de saké. Fubuki était plus modeste, préférant un riz aromatisé aux herbes. Les discussions commencèrent dans l’attente des fameux plats, pour se changer les idées, la cadette fit le premier pas.

« Atomic Samourai, tu- »


« Tu peux m’appeler Kamikaze. »


Elle hocha la tête de nouveau, c’était un homme direct et simple.

« Kamikaze, tu as bien des apprentis comme Laian. Comment le considère-tu ? Je sais que tu as de grandes exigences et qu’il est loin de ton niveau. »

Le cas de Laian, le 2ème de la classe A, se comparait avec celui de Fubiki elle-même, les deux personnages marchaient dans le style et les pas de leurs équivalents de niveau S. Par cette question détournée, elle allait recevoir l’avis du maître épéiste sur une situation similaire à la sienne.

« C’est un garçon très talentueux, il a encore du chemin, mais je suis fier de lui. »

Il adressait un grand sourire à la jeune femme, entre deux gorgées du précieux alcool, c’était un bon vivant.

« Tu sais, je ne lui montre pas souvent, mais je suis très content de son travail. »

Son regard se plongeait alors dans son ramen, fixant le contenu du bol avec une certaine réflexion, le samouraï s’interrogeait lui-même. Le sujet lui plaisait, quelle perspicacité.

« Ne pas lui adresser de louanges, c’est lui donner plus de défis, de le voir évoluer et s’impliquer dans son rôle. Même s’il ne fait pas les choix les plus intelligents, il démontre sa motivation. »

Il pouffa un petit rire en se tournant de nouveau vers son invitée.

« Et c’est ça l’important chez les héros ! Agir ! A force de travailler avec lui, j’ai développé un espèce de sixième sens. Je sais quand il fait une connerie, je vais alors directement le sauver, une petite tape dans l’épaule, et c’est reparti. »

Peut être que Tatstumaki, elle aussi, agissait ainsi. Peut être qu’elle l’aimait bien derrière ses airs négligés.

Elle la reconnaissait vraiment ?

« Ça va ? »

Fubuki ne s’était pas vue fixer le vide, redressant son attention vers le concerné, elle avait de nouvelles pistes, plus optimistes. Elle dessinait un plus beau sourire encore, plus radieux que tous les autres. Il n’était pas là pour faire plaisir, c’était sincère.

« Non, rien, je pensais à quelque chose. »

Le maître des lames observait alors la belle d’un air complice, un petit sourire en coin.

« Tu as de la chance d’avoir Tatstumaki, même si c’est une peste, elle t’aime beaucoup. »

Les yeux de la jeune femme s’écarquillèrent alors d’une surprise qu’elle ne pensait jamais avoir. Les mots paternalistes du samouraï étaient agrémentés d’un discours tout aussi rassurant. Sa sœur lui avait dit ça ? Reconnaissait-elle alors vraiment ses capacités ? Les yeux de Fubuki brillaient, une lueur d’émeraude à la manière de son ainée.

Elles avaient les mêmes yeux. Cette flamme, elle ne sait juste pas s’en servir.

Un bruit grave retenti alors, il était assez lointain, étouffé par les murs et discussions, le bruit de la ville. Mais s’il était justement reconnaissable, c’est qu’il devait être assez important pour y prêter attention. Le sol fit un tremblement conjoint au vacarme, c’était une explosion. La détonation ne laissa personne de marbre dans le restaurant, Atomic Samouraï se leva immédiatement, suivit du blizzard infernal. Leurs rôles étaient mis à l’épreuve. Durci par l’urgence, Kamikaze se rua vers la sortie, la main droite sur la garde d’une de ses armes.

« Je m’en charge ! »


Fubuki ne voulait pas rester les bras croisés, mais elle était paralysée aux portes du restaurant, fixant le classe S. Sa vitesse, son agilité, sa force, il courait et sautait de bâtiments en immeubles sans aucune difficulté.  Au loin, un gigantesque minotaure, ce dernier était identique à celui de la légende, et se tenait au bout de l’avenue. Elle était à une centaine de mètres, elle n’allait pas abandonner ainsi. Non, car elle était partie pour devenir plus forte, plus puissance, elle devait user de ses pouvoirs. Elle se hâta donc vers la bataille, parvenant à rejoindre son allié qui était s’adressait à la créature.

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« -- donc tu ferais mieux de te rendre, tu me saoul déjà. »

Le colosse émit un cri sans nom, juste terrifiant, amalgame de créatures torturées. Le boulevard était vide, tous avaient fui la menace, excepté nos deux compères.

« Les mortels sont inférieurs aux demi-dieux comme moi, je suis votre nouveau maître. »


« Plus tu parles, plus j’ai envie de te tailler. »

Ruminent, l’animal anthropomorphe se jeta vers le samouraï, ce dernier ne serait pas capable de repousser pareille créature. Fubuki devait le protéger, prouver sa valeur, elle devait le faire vite. Gauche, droite, des voitures, personne à l’intérieur, 2 tonnes d’acier projeter à haute vitesse peuvent faire la différence.

Bras levé, yeux clos, concentration maximale. Le véhicule le plus proche se lève, un miracle de la nature ponctué par le désir de vaincre, une volonté singulière à l’image de celle qui combat. Elle brillait, son arme aussi. Les bras se lèvent au plus haut, le métal aussi, ainsi commence la danse macabre, tout va très vite, deux secondes. Un abattement, finalité destructrice d’une attaque naturelle, la gravité poussée dans ses limites logiques.

Vole, pourfend et tue, qu’il crève.

Ainsi était le sort réservé aux monstres de ton genre.

L’acier était lancé à toute vitesse et mit en déroute l’être mythologique alors que Kamikaze se tenait prêt à donner un coup fulgurent de sa lame. Le choc était brutal et le samouraï du détourner un instant son regard vers l’autrice de cette intervention. Il affichait un air éberlue, pourquoi se battait-elle ? Il devait se le demander, il avait parfaitement la situation en main.

« Fubuki. »

Il le commentait à voix basse avant de constater l’état de son opposant : Au sol, se relevant lentement. Le guerrier au sabre ne dit rien de plus, dégaina ce qui faisait sa légende. Exécutant une découpe atomique. 10,100,1000, des frappes s’enchainaient à la vitesse du son, provoquant des rafales sous chaque pression. La belle fit un pas en arrière, terrifiée de l’œuvre, en réalité, par cette simple démonstration, Atomic Samouraï démontrait qu’il n’avait pas besoin d’aide. Le taureau fut tranché en mille fois, disparaissant en poussière. Que pouvait-elle dire d’une telle intervention ? Le combat avait été réglé en une attaque, celle de Fubuki ayant été… inutile. Elle l’avait été, le maître épéiste aurait sans souci dévié l’agresseur, c’était sûr.

« Merci de ton aide, t’as l’air forte. »

Il donnait là un lot de consolation, il s’approchait de la cadette, le sourire de retour, grand soleil dans son dos.

« Je ne sais pas ce que tu fais encore en classe B avec un tel potentiel. Ne te bride pas en réfléchissant trop. Tu es talentueuse, ait confiance en toi. »

« Je ferais de mon mieux, c’est toi que je dois remercier. »


Les petites gens sortirent alors de leurs abris, acclamant les héros. C’était la fin d’une après-midi rythmée par le souffle d’un vent de réconfort.

Fubuki souriait, ce n’était pas si mal, après tout.
 
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