(à la demande d'un ami qui nous manque tous, j'ai l'honneur de poster ce sujet dans lequel vous pourrez comprendre où son personnage réside à présent. Bonne lecture
)
Cet endroit est mon paradis personnel. Combien de personnes peuvent avoir ce privilège ? Est-ce que les âmes qui atterrissent au paradis, et j’entends par-là le “paradis traditionnel” peuvent bénéficier d’un tel honneur ? Est-ce que c’est comme dans les contes ? Est-ce que ces personnes peuvent accéder à une sorte de “maison” ou un “terrain” où elles retrouvent leurs familles, leurs amis, ce et ceux qu’elles aiment sincèrement ? Je viens à peine d’arriver ici, mais je devrais visiter le paradis aussi bien que l’enfer, et même le néant. Je dois me rendre compte de ce que peuvent vivre chacun. Les grands yeux bleus teintés de grisaille admiraient tout ce que Zenoh avait créé ici. Juste pour elle, selon ses désirs. Il s’agissait d’une sorte de monde miniature peuplé en majorité par des plantes diverses, exotiques, étranges parce que certaines ne semblait être connues nulles part sauf ici. Il y avait beaucoup de terre également. La petite maison que le Dieu des Dieux lui avait offerte. Une magnifique réplique d’épée appartenant à un homme des plus importants, Arthas Menethil une fois qu’il fut le Roi Lich… Oui, Claire avait fait ses recherches suite au départ de Zenoh pour comprendre. Elle comprit que dans le coeur de cet homme déchu, Arthas, avait jadis raisonné la plus grande des lumières. Apportée par son mentor et ses amis… bien qu’il l’avait perdue en route, il n’en restait pas moins l’une des plus fabuleuses lumières de son monde, fut une époque.
La guerrière avait déballé les quelques cartons d’affaires. Un sourire triste, un sentiment d’amour berça son coeur d’une chaleur si puissante lorsqu’elle ouvrit l’un de ces cartons que les larmes perlèrent toutes seules sur ses joues rosies par ces souvenirs précieux. Son coeur semblait battre en cohésion avec ce qu’elle se remémorait. Il ne faisait nul doute que jamais ces sentiments si intense ne pourrait la quitter.
Sa demeure relativement simple était à son effigie. Simple... mais vraie. Elle reflétait parfaitement sa transparence quant à l’ampleur et la nature de ses émotions et de ses pensées.
La claymore avait passé ses premiers jours à étudier donc, quant au cas du Roi Lich, mais la blonde s’était également employée à essayer ces fameux portails disséminer un peu partout dans son sanctuaire. Ils nichent sur des bouts de terre en lévitation. Ils mènent à d’autres mondes. Des contrées tellement lointaines… et pourtant, les êtres vivants d’ailleurs ont les mêmes genre de problème qu’ici. Tout est lié de près ou de loin à des sentiments, des blessures, de l’avarice… mais Claire s’employait déjà à trouver des solutions, à son échelle, pour donner des coups de pouce à certaines populations. Elle devait rester discrète, agir à petite dose pour ne pas perturber le cours des destins. Un ange qui tente de murmurer les bonnes choses aux oreilles des personnes désespérées pour qu’elles puissent relever la tête.
L’amour, c’est surtout cela qu’elle donnait. à tour de bras, à tous ceux dans le besoin. Partager ses cadeaux d’anniversaire, le jour J, assis sur un banc avec chaque passant, Keanu n’était pas le seul à le faire.
Cette dernière s’était déjà tellement intéressée et penchée sur son but ultime, tenter d’apporter son aide et son amour à tous, qu’elle n’avait pas vraiment fait le tour du propriétaire intégralement en ce qui concerne sa propriétée. Cela dit, elle avait senti quelque chose de particulier. Comme si quelque chose avait, du jour au lendemain, rendu l’atmosphère de cet endroit encore plus… serein, baigné de lumière, réconfortant. Tout ça à la fois, c’était très grisant. La claymore pensa d’abord qu’elle se sentait tout simplement de plus en plus “chez elle”, mais la lumière irradiait de plus en plus fort ces jours-ci. Ce qui ne lui déplaisait absolument pas, bien au contraire. Mais la curieuse voulait trouver la source de ce bien-être divin.
Alors, quelle ne fut pas sa surprise, au détours de la cascade jumelle à celle de la forêt sur Terre construite dans son sanctuaire - endroit où la claymore avait vu Motta en tête à tête pour la première fois - de le voir, lui.
Ce jeune homme dont elle avait fait la rencontre il y a… longtemps quand on est mortel, mais le temps devient relatif quand votre existence devient éternité.
Ses yeux s’écarquillèrent alors que son visage s’abaissa, analysant de la tête au pied celui qui se trouvait devant elle. C’était tellement inattendu que son corps se crispa et sa respiration se bloqua plusieurs secondes durant. Ce choc brutal lui souleva frénétiquement la poitrine lorsque sa respiration daigna revenir. Lourds à cause de l’émotions, ses yeux se laissèrent aller aux larmes.
“
Tu es… “
Sa gorge si serrée ne lui permit pas de finir sa phrase. Sa main droite se colla contre sa bouche pour étouffer ses pleurs. Ses yeux n’arrivaient pas à quitter ceux de cet être d’une lumière aveuglante. Elle comprenait mieux, maintenant: c’était donc sa présence qui illuminait encore plus ce sanctuaire.
La blonde prit une grande bouffée d’air, regardant le ciel de son sanctuaire avec un sourire reconnaissant et ému. Impossible de mettre des mots sur ce qui lui arrivait en ce moment. Il l’avait gratifié d’un tel honneur…
“
Mourir… et… ton âme désirait donc demeurer ici… à mes côtés…”
Une grande salve de joie, bien plus forte que la sombre tristesse de la mort, envahit l’intégralité de son corps. Elle sentit une main réconfortante sur son épaule. Une présence, sans que la guerrière ne puisse l’expliquer de manière rationnelle… il était bel et bien là. Son esprit était si puissant qu’il subsistait, même dans cet état de stase.
Un sourire immense éblouit à nouveau son visage. Elle éclata en sanglot une dernière fois, séchant ses larmes de ses longs doigts, puis ses yeux se plantèrent dans ceux de celui qui reposait désormais à ses côtés.
“
Tu es et resteras à jamais l’un des plus grands guerriers de lumière que j’ai eu l’honneur de rencontrer… ton coeur est si pur… qu’il a une place toute trouvée dans le miens. Bienvenue chez toi, Charlo. “