Age : 34 Date d'inscription : 22/04/2014 Nombre de messages : 101Bon ou mauvais ? : Ce qui est bon n'a pas besoin de justification pour être apprécier. Rang : S
Sujet: "It's a rainy sight...you're shading" Jeu 18 Juil 2019 - 12:41
Mais où est donc passée cette femme qui rit aux éclats ? Celle qui se réjouit d'un tout et d'un rien et qui porte la bonté et le bonheur dans son sillage ?
Il y a plus d'un an déjà que son frère Astion l'a enlevée. Mais qu'a t-elle vécu, de retour chez elle dans le royaume des anges ?
Le 28 décembre 2018, une lumière éblouissante, pourtant profondément enfouie dans un être de lumière en proie à des ténèbres agitées durant neuf mois, naquit.
Karael “La messagère du Divin” de part son titre acquis à sa naissance.
Cette petite fille issue de l’union d’Astion, l’archange préféré du Dieu angélique, et de sa soeur, Alexandriel.
Un grand événement avait lieu aujourd’hui pour fêter les (presque) six mois de la jeune progéniture: en quelque sorte, sa cérémonie de baptême, durant laquelle le Dieu des anges annoncera son destin futur, sa mission.
C’est aussi la fin de la lobotomie... ?
Il y a de cela plus d’un an maintenant qu’Alexandriel a reçu son châtiment divin pour ses péchés. Ou plutôt, son unique péché: avoir aimé un mortel et s’être adonné physiquement à la conclusion de leur amour.
épris d’un amour insatiable envers sa soeur, qu’il protégeait jusqu’ici de tout hommes ou femmes (et de ses propres désirs envers elle) puisqu’Alexandriel avait le titre de “pureté” interdisant d’avoir des relations physiques avec quiconque, il décida que son “châtiment” serait alors d’être sa femme. Ainsi, jamais plus personne ne pourrait la souiller, et puisqu’il est le favoris, le plus grand, le plus puissant et respecté des anges, alors c’était légitime qu’elle devienne sa femme à lui, maintenant qu’elle n’était plus vierge et que son titre lié à la pureté physique s’était envolé. Cela l’arrangeait autant que ça l’agaçait. Sa bien-aimée soeur qui perd sa virginité avec un mortel… une honte.
Tellement choquée par sa sentence, Alexandriel se débâtit verbalement à plusieurs reprises, hurlant que tout ceci n’avait aucun sens. Qu’elle était sa soeur, et qu’elle avait bafoué son titre par amour sincère, ce qui devrait la pardonnée de son péché. D’autant plus qu’elle ne fut pas la seule à porter un tel titre, un tel fardeau, et à en être privé…
Condamné l’un de ses enfants à vivre toute une vie sans pouvoir vivre pleinement un amour, c’est à l’encontre du principe même d’être une personne aimante et compréhensive père !
Mais ses hurlements et ses refus furent violemment rejeté. Aucun ange n’oserait se dresser face à Astion, l’enfant prodige, et encore moins face à la volonté du Dieu des anges qui lui est favorable. Alors tous se taisèrent. Anges comme archanges, ils la laissèrent à son sort. Horrifiée, condamnée à se marier avec son propre frère et à porter son enfant.
Les mois de sa grossesse furent les plus éprouvant de sa vie. Des douleurs paralysait tout son corps, comme si l’enfant en elle allait faire éclater son ventre à tout moment. Il voulait sortir, voir le monde, ou alors il voulait la tuer. La tuer parce que cette chose qui grandissait dans son ventre était le fruit d’un viol consanguin qui la rendit malade, malade, malade, malade, malade !
Si Alexandriel était d’une nature banale et joyeuse, tout ça s’était envolé.
Chaque jour, elle suivait un programme serré. Entraînement militaire, observations et classement de la vie des mortels (son travail de base au sein de la société angélique, en gros archiviste) et séances de lobotomie.
Orange Mécanique. Mais en plus civilisé, voyons ! Pas besoin de lui écarter les yeux pour qu’elle regarde. Un sort qui l’y contraint est bien plus respectueux… Non ?!
Des jolies cicatrices décoraient ses yeux à mesure des séances. Légères et délicates, à l’effigie du traitement qu’on lui servait...
Une pellicule qui passe et repasse, toujours la même. Des mortels, des anges, Fugma, Astion, les principes des anges, le fait que la société des anges est grande et puissante, Fugma n’est rien, c’est même le mal. Il faut le diaboliser.
Une série de questions, toujours les mêmes. Avec en vedette:
Si Alexandriel criait et gémissait sans cesse qu’elle aimait Fugma et qu’elle n’y pouvait rien, et même si on l’entendait geindre à des kilomètres à la ronde autours du bâtiment où on la torturait mentalement, personne n’intervenait.
Plus d’un an après le début des séances, entretien entre le "médecin" principal qui s'occupe du cas d'Alexandriel et son époux, Astion.
“ Comment se porte ma femme ? J’ai vu de nettes améliorations, mais je veux la certitude qu’elle m’est fidèle et dévouée. Je ne laisserais pas Alexandriel à quelqu’un d’autre, et encore moins à ce rat mortel. “
“ Les derniers mois, elle ne disait plus que “Fugma” de manière décomposée, très lentement. Mais maintenant monseigneur, si elle entend son prénom ou qu’elle le voit à l’image, elle se met à paniquer violemment puis à vomir. Je pense qu’Alexandriel a pleinement conscience que vous êtes son mari et qu’elle sait maintenant à quel point elle vous aime. Ce mortel n’est plus qu’un douloureux souvenir dans sa conscience, il n’y a plus aucun doute sur le fait qu’elle ne tentera plus jamais de s’enfuir pour le retrouver. Le voir la ferait probablement mourir d’une crise. “
Fier de son trophée, il prit sa femme tendrement dans ses bras en la soulevant telle une mariée. Il la fit sortir de ce bâtiment sordide, cet hôpital où on dit guérir les fous mais où on transforme les bonnes âmes en taré. Alexandriel n’était plus qu’un pantin, jadis plein d’humanité. On lui avait sucé toute son essence vitale et sa personnalité, tout ce qu’elle était. Il ne restait que des fragments brisés d’une belle enfant dont le crime avait été d’aimer.
Ils débarquèrent au baptême de leur fille Karael. Lorsqu’Astion la déposa au sol, la mère s’empressa de rejoindre sa fille, comme si c’était la seule chose qui la rapprochait encore à cette vie. Alors que son mari vantait la réussite de la “thérapie” d’Alexandriel, elle, elle ne pipait mot. Comme depuis plus d’un an déjà, vous l'avez compris. Sa plus proche suivante, une ange domestique, s’occupait d’elle de près, de sa toilette, de la faire manger… des tâches quotidiennes. Car Alexandriel… n’était pratiquement plus capable de rien. Bizarrement, elle était encore capable de faire les choses correctement seulement lorsqu’il s’agissait de s’occuper de sa petite fille. Comme si c’était la seule chose qui la maintenait encore dans ce monde infernal.
Les habitants de ce monde, réunit dans une sorte d’énorme arène assez grande pour contenir en sa quasi totalité le peuple des anges, retenaient leurs souffles, alors qu’Astion et Alexandriel étaient au centre de tout, avec leur fille. Le Dieu des anges baigna la petite Karael de sa lumière divine et annonça alors:
“ Karael, future messagère de ton Dieu… ta mission future sera de traquer les mortels qui osent manipuler les anges avec leurs belles paroles… et de les tuer. Tel est ton destin. "
Jeu 18 Juil 2019 - 12:41