Nettoyer le Ruban Rouge

La Terre est souffrante. Elle hurle, elle pleure et pourtant... personne ne l'entend. Personne hormis les charognards ou ses propres habitants qui souffrent tout autant. Comme beaucoup d'autres planètes, il n'aura suffit que d'un bref instant pour que sa civilisation soit réduite à néant. Dire qu'il leur aura fallut plus de mille ans pour en arriver là... qu'il s'agisse de leurs amis, de leur famille, leur travail ou de leur simple quotidien, les originaires de ce monde venaient de tout perdre. Tout comme les autres villes du globe, Satan City a été réduite à néant par l'utilisation d'une bombe surpuissante. Quelle ironie, qui aurait pu deviner que leur dirigeant était un être assez fourbe et lâche pour recourir à un tel acte ? Il n'aura pas fallut longtemps avant que la vérité ne soit dévoilée et très peu de temps, ce monde à moitié mort à changé du tout au tout et n'a épargné personne. Ainsi fut marquée le début de l'Age de la Guerre. Celui qui marquerait le coup de la colère et du cri des survivants en peine. Quand à moi... j'étais là, au beau milieu de tout ça. Tout ce qu'il me restait, c'était juste ce petit bout de papier, ce petit bout de contrat... celui de ma prochaine victime dans ce monde de rats.

« ... »

Il était temps pour moi d'y aller. Les premiers rayons de soleils allaient bientôt se montrer et je comptait vite en terminer. Seul face à ma destinée, je me dirigeait alors vers le repère de la prochaine âme à faucher. Pas à pas, mains en poches, je m'approchais doucement du repère de ma victime. Les nuages sombrent se rassemblaient sur les lieux alors que je vis ce grand bâtiment en ruine. Par chance, celui-ci avait résisté à l'explosion et ses solides fondations lui ont permis de tenir debout malgré les dégâts. Si les fenêtres de cet immeubles étaient brisées et que l'humidité s'y était installée, un danger bien plus grand guettait à l'intérieur. Une menace qu'il me fallait éliminer avant-même qu'elle n'ait le temps d'agir. Je m’apprêtais alors à rentrer quand soudainement, j’aperçus des formes, tapis dans l'ombre de ce gigantesque bâtiment... des gardes, non. Des patrouilleurs. Ils rodaient autour des lieux et se distinguaient bien par leur uniforme militaire. Ceci dit, tous semblaient être de la même faction. Celle qui jadis fut crainte par l'ensemble des terriens.

« Aucun doute là dessus, je suis au bon endroit. »

Spoiler:

Ce symbole sur leurs uniformes, c'était bien celui de l'armée du ruban rouge. J'ignore encore ce que ses membres faisaient ici mais tous les éléments s'accordaient enfin dans mon esprit. Ce contrat qui me fut donné s'avérait être bien plus que la vengeance personnelle d'une amante ou d'un rival. Non, il s'agissait bien là de manœuvre politique. Quelqu'un cherchait à étouffer le mal dans l’œuf ; on m'a envoyé ici pour éliminer le chef de ce qu'il reste de l'armée du Ruban Rouge. Peu importe qui c'était, ce plan était ingénieux de la part de mon employeur. En repérant les éléments perturbateurs dans leur terrier avant qu'ils ne passent à l'action, il put prévoir bien des catastrophes et les éviter en m'envoyer tout nettoyer là dedans. En me faisant venir ici, le monde évitait un nouveau massacre. Je  n'avais qu'une vie à prendre et m'en aller d'ici pour convaincre le reste des couards de rentrer chez eux plutôt que de jouer aux seigneurs de guerre. Bon, il était temps de commencer.

« ... »

« Hey, t'es qui toi ?! Répond !»

Pour des ennemis ridiculement faibles comme ceux-ci, je ne prenais même pas la peine d'utiliser mon Tokitobashi. Faire usage des saut temporels ici n'aurait été rien d 'autre qu'un gâchis d'énergie. Énergie que je compte bien conserver contre des adversaires plus redoutables que de simples terriens équipés de vieux pétoire ou d'engin tout aussi obsolète contre un homme qui s’entraîne un minimum. Ils n'étaient que deux et pourtant ils me prenaient déjà de haut... c'était vraiment eux qui voulait reprendre le contrôle de la Terre ? Ce monde ne valait guerre pas mieux que ça ? Méritait-il vraiment d'être dirigé par des imbéciles aussi belliqueux que faibles ? Peu importe, ça n'avait plus d'importance désormais. Ils demandaient réponse alors ils allaient en avoir une.

« Je suis Hit. » affirmais-je en conservant l'expression neutre et froide de mon visage.

« Et j'suis sensé connaître ? » me rétorqua l'un d'entre-eux en pointant son arme contre mon front.

Son sourire narquois avait pour don de m'agacer. Cependant, je n'en montrait rien. Ces deux là ne valaient guerre mon attention, seul le contrat comptait. Par simple réflexe, je sortit une main, la gauche, de ma poche, puis prit le canon de son fusil pour le tordre vers le haut. Comme je m'y attendait, le pleutre avait fait feu dans ce moment de surprise et gâchait ses munitions qui partaient toute vers le ciel alors que son camarade commençait déjà à avoir des sueurs froides. Celui-ci n'était pas ma cible mais il me gênait. J'hésitais à le tuer mais faire une victime inutile n'aurait fait que renforcer ma participation au génocide des terriens et je préférais éviter ça. Je n'aime pas faire de bavure. Étant démuni face à ma personne, ce mauvais soldat prit peur et sortait un large couteau de sa ceinture en urgence. Le malheureux n'eut pas le temps d'en faire usage, ma main avant déjà trouvée le chemin entre l'épaule et son cou. Un coup bien placé lui aura suffit pour passer l’assommer pendant une bonne demi-journée.

« M-mais... c'est pas possible ! »

Je me tournais désormais vers son acolyte. Celui-ci semblait déjà plus raisonnable étant donné qu'il n'avait pas encore sorti son arme. En rangeant ma main en poche, je lui ai alors demandé ceci.

« Ou est ton chef ? » lui demandais-je alors, sur un ton intransigeant.

Obtenir une réponse de sa part me faciliterait sûrement la tâche. Je ne voulais pas perdre de temps à chercher une tête parmi ceux qui portaient tous le même uniforme ridicule et grotesque. Toutefois, je n'obtint pas de réponse tout de suite. J'ignorais s'il s'agissait de la peur ou d'un simple malaise mais mon interlocuteur venait tout juste de tomber en arrière sans me donner la moindre réponse. Cela ne m'arrangeait pas vraiment mais j'allais devoir faire avec les moyens du bord. Je m’apprêtais enfin à fouiller ce bâtiment puis soudain, je me suis arrêté. Mes yeux rougeâtres se rivaient désormais vers le ciel et mes instincts appelaient à la méfiance. Si j'ignorais de quoi il s'agissait encore, je pouvais être certain d'une chose : une grande source puissance se dirigeait vers ma position. A qui allais-je avoir affaire ? Serait-ce un allié venu me prêter ma forte ou alors s'agissait-il d'un opposant voire d'un proche d'une victime que j'ai tué par le passé ? Ce ne sera plus un secret très longtemps de toute manière.

[Note HRP : je suis vraiment désolé pour l'absence de réponse ; j'attendais l'arrivée d'un personnage qui n'est jamais venu au final.]

Alors même que j'entamais cette mission, j'ai sus à l'avance que celle-ci serait une réussite... mais pour qui ? Et surtout par qui ? Il ne m'aura pas fallu plus d'une demi-seconde pour percevoir l'aura d'un autre guerrier dans les environs alors je me suis simplement contenté de changer de tactique. Comme lui, j'ai préféré l'approche discrète, comme lui j'ai masqué mon flux d'énergie et comme lui, j'ai décidé de disparaître. En usant de mon Tokitobashi, il ne m'a pas été bien difficile de me rendre invisible à ses yeux. Ainsi, je me suis contenté de rester en observateur, attendant scrupuleusement que cet inconnu ne remplisse mon contrat à ma place. Cette fois-ci, je n'aurais pas eut à bouger. Justice a été rendue, pas par ma main certes, mais elle a été rendue malgré tout.

« ... »

La dernière chose dont je me souviens, c'est d'avoir tourné le dos à ses bâtiments délabrés pour me rendre chez une vieilles connaissance, un vieux client.