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Sujet: Un trésor enseveli Ven 28 Fév 2020 - 0:41
Le Georges Duroy naviguait dans les airs, ses voiles claquant contre le vent. Son imposante structure faisait de l'ombre partout où il passait, donnant une scène assez sombre à chaque arrivée d'Edouard le Bel-Ami. Ce dernier était comme à son habitude posté tout en haut de son mat, laissant les voiles claquer contre son dos. Il avait une cigarette à la bouche et il restait immobile là, de longues minutes. Ses yeux étaient rivés au loin. C'était son rituel à chaque fois qu'il devait reprendre la route, lorsqu'il se retrouvait seul. Il laissait ses hommes, désormais ressuscité par Legion, diriger et contrôler son bateau. Lui, il se remémorait seulement ses récentes aventures. Il se demandait également dans quel but il faisait ce qu'il faisait. En réalité, il était lassé de courir après l'argent, lassé de piller inévitablement tous les lieux qu'ils découvraient. Après des siècles à semer destruction et mort, il avait fini par se lasser de tout ça. En temps normal, il ne serait pas là pour faire un rapport à son chef, il serait plutôt en train de détruire cette rebelle errante. Est-ce que le fait de retrouver un corps humain y était pour quelque chose ? C'était fort probable, le destin lui avait montré un signe, il lui avait fait un cadeau. Mais maintenant que sa route était sinuée de sang, il ne pouvait plus s'en détourner. Il n'allait pas changer du tout au tout, il était juste lassé de vivre pour l'argent et la destruction. Il était désormais intéressé par quelque chose de plus grand que tous les hommes convoitaient secrètement… Le Pouvoir. Oui, il voulait régner. Néanmoins, il n'était pas idiot, il ne pouvait pas régner seul et sans aide. Freezer pouvait l'aider à monter, monter dans la hiérarchie. Ce pourquoi il restait à ses côtés et ne comptait pas le trahir. Le Seigneur Doré l'ignorait sûrement mais il avait probablement auprès de lui l'un des alliés en lequel il pouvait avoir le plus confiance.
Toutefois, le pouvoir ne s'octroyait pas en un claquement de doigts, il fallait attendre la bonne opportunité et la saisir. Patienter… Ce n'était pas une qualité propre au pirate mais il savait le faire quand la situation l'imposait. Il tirait quelques bouffées sur sa cigarette quand une voix l'interpella soudainement :
"Capitaine, nos hommes ont aperçu quelque chose d'enfoui dans le sable !"
Cette nouvelle intriguait le pirate, qui arquait alors un sourcil en sautant sur le pont. Il calait sa cigarette au coin de sa bouche en jetant un coup d'oeil par dessus bord. Il y avait en effet quelque chose juste en dessous d'eux. Avec ses pouvoirs, il arrêta immédiatement le vaisseau au dessus du corps.
"Je vais le chercher, préparez de l'eau."
Ils allaient en avoir besoin si c'était bien un corps et qu'il était en vie. Il sauta par-dessus la rambarde en atterrissant à quelques mètres du corps enfoui. Il s'approcha calmement en hésitant quelques secondes. Et si c'était un piège ? Et puis merde, il était immortel après tout ! Il empocha le corps pour le soulever et le poser légèrement sur le sable. C'était bien un homme et il respirait ! Edouard s'en était assuré en écoutant les battements de son cœur et voyant son abdomen se soulever légèrement. Il était clairement en piètre état, il fallait faire quelque chose. Il prit le corps et le posa sur son épaule. Les Sables Mouvants d'Héra étaient réputés pour être dangereux, il ne fallait pas trop s'y attarder. Il fit descendre une corde pour qu'elle remonte les deux hommes sur le pont. Chose faite, l'ensemble de l'équipage s'amassa autour du corps par curiosité. D'un mouvement de la main, le capitaine leur ordonna de s'éloigner.
"Écartez-vous, il faut qu'il respire ! Apportez moi l'eau."
Un des hommes s'exécuta, Edouard prit donc l'eau et la posa près de l'intrus. Posant sa main droite sur la poitrine du Nombre, il usa de ses pouvoirs pour soigner ainsi que de réveiller le mal en point. Le pirate était curieux de savoir comment cet homme avait atterri là, complètement enseveli sous le sable. A en croire ses blessures, il s'était battu. Il n'avait cependant trouvé aucune arme. Ensuite, il attendit simplement le réveil du mercenaire, assis à ses côtés, il en profita pour se rallumer une cigarette.
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Dim 1 Mar 2020 - 15:32
Le Nombre ouvrit les yeux.
Un grésillement sourd et confus bourdonna dans son esprit, avant de se disperser à mesure qu’il reprenait conscience de son enveloppe charnelle en état de stase, des atomes qui le constituaient, des électrons qui le parcouraient, du sang qui affluait jusqu’à ses extrémités et qui faisait très lentement battre son cœur. Une contemplation qui parut durer une éternité, hors de l’espace et du temps, loin de la perpétuelle violence de ce monde, au sein de la citadelle impénétrable de son subconscient.
Plusieurs minutes. Plusieurs heures. Plusieurs jours. Plusieurs années. Combien de temps s’était écoulé ? Combien de fois avait-il vécu cet instant ?
Ses muscles tentèrent d’abord un mouvement, ne serait-ce qu’une faible impulsion ; mais il comprit qu’après avoir été réduit à néant de la sorte, tenter de se redresser de la sorte ne serait pas raisonnable. Sa combinaison d'obsidienne tachée d'écarlate et de safran était couverte d’ulcérations suintant sous la chaleur étouffante du désert. La trame sombre qui épousait la silhouette élancée de son corps avait fondu par endroits, jusqu'à ne faire qu'un avec son épiderme calciné. Les grains de sable s’étaient infiltrés au plus profond des plaies béantes qui rendaient son corps tordu et méconnaissable, menaçant de l’engloutir sous leur abondance, l’éradiquer de ce monde, l’évincer de cette terre. Puis, une clameur parvint à ses tympans. Une légion d’ordres qui ne lui était pas étrangère… Mais il fut incapable de comprendre son origine, dans un premier temps.
Une chaleur l’envahit alors, comme si son cœur s’embrasait après avoir été congelé durant des millénaires. Il sentit tous ses organes se repositionner peu à peu à l'intérieur de ses entrailles, les tissus nécrosés se régénérer douloureusement, les brûlures insoutenables à la surface de son épiderme se refermer — une étrange sensation, qui ne lui était cependant pas désagréable... Des souvenirs de ses plus beaux combats en Pandore affluèrent dans son esprit et il revit ses compagnons de l’époque combattre à ses côtés, faire gicler le sang, faire exploser des bandits, décapiter des têtes, panser leurs blessures, mourir dans d’atroces souffrances, puis revivre aussitôt. Le visage du Commando au-dessus du sien lui revint en mémoire, et il jurerait que les gestes habiles qui le ressuscitaient étaient les siens…
Brusquement, le messager du karma réalisa qu’il était de nouveau conscient et surtout bel et bien en vie : comme saisi par un automatisme inconscient, ses muscles se tendirent et il voltigea en arrière, tous ses sens en alerte, en recherche de sa muramasa désespérément introuvable entre ses quatre doigts. Ses plus récents souvenirs s’entrechoquèrent dans son cerveau avant de se remettre peu à peu en ordre, mais l’absence de la lame par laquelle il a versé tant de sang qui n’était pas le sien le perturbait profondément. Il avait conscience que peu importe le danger auquel il faisait face, il aura suffisamment de vécu pour adopter la stratégie qui le mènera à la victoire ; mais ainsi dépossédé de cette extension de lui-même, il ne pouvait s’empêcher de se sentir vulnérable.
Il prit quelques secondes pour analyser le paysage hostile qui s’étendait à perte de vue, avant que son regard ne se pose enfin sur la première présence venue qui apparaissait à travers l’interface intelligente de son casque.
A son plus grand étonnement, il se trouvait à bord d’un immense navire, dont les imposantes voiles auraient pu être fièrement gonflées par le vent si ne serait-ce qu’une légère brise pouvait s’y engouffrer sous une telle canicule. Son équipage s’agitait autour de lui sans trève ni repos ; un cortège de gueules cassées et de faces burinées par le soleil et par les siècles, tout comme ceux des Pirates des Sables qu’il avait pu ensevelir dans les dunes de Wurmwater. Durant quelques secondes, il interrogea sa conscience afin de s’assurer qu’il n’était pas en plein rêve lucide, se remémorant ainsi quelques de ses souvenirs les plus lointains. Le soleil crevé tardait à s'écrouler sur l'horizon. Le ciel, à une telle température, dégoulinait sur tout ce qui régnait sous son immensité inquisitrice. Le sable était rouge comme le sang sur ses mains. Mais le visage de l’homme qui se tenait à la rambarde, fumant son cigare comme s’il avait l’éternité devant lui, ne lui évoquait rien. Était-il celui qui l’avait empêché de tomber une bonne fois pour toutes dans les méandres de l’oubli ?
" ? "
En quête d’une réponse, il fit quelques pas pour se rapprocher de lui ; mais encore affaibli par le catabolisme que son organisme avait subi ces derniers temps, il perdit l’équilibre sur quelques mètres avant de s’écrouler contre les planches en bois du pont. Ses mains vinrent trouver ses tempes alors qu’une douleur venait de le saisir, comme si mille étincelles venaient de surgir sous ses paupières closes. Le moindre geste lui était accablant, la moindre respiration lui était difficile, et son âme toute entière semblait sur le point d’imploser. Pourtant, le moindre millimètre de son corps était revenu à son état d’antan, laissant toutefois subsister les déchirures apparentes qui ornaient ses jambes et ses bras. L’opacité de son masque était toujours ébréchée, mais il demeurait néanmoins inconcevable de deviner quelconque physionomie de l’autre côté de cette surface qui lui permettait de tout observer sans que l'on ne puisse jamais entrapercevoir les monstruosités rampantes qui constituent l’abime infâme de ses vices. Alors que le capitaine du George Duroy tentait de sonder les profondeurs de son âme, qu’est-ce qui pouvait donc bien l’observer en retour ?
De ce qu’il en savait suite aux missions effectuées dans des contrées majoritairement composées d’océans ou de déserts, les pirates n’étaient guère plus fréquentables que les bandits qu’il avait pu combattre sur la terre ferme — injurieux, stupides, violents, grotesques. Cependant, malgré l’air arrogant qu’il arborait sur son visage, celui-ci avait fait preuve de noblesse et de courage en le sauvant du trépas qui lui était promis, là où bien d’autres auraient laissé le meurtrier qu’il était connaitre à son tour l’éternelle léthargie auquel il destinait ses adversaires.
" . . . "
Il n’était pas dans les habitudes de l’assassin dénommé Zer0 de remettre sa vie entre d’autres mains que les siennes. Mais ainsi dépourvu de sa fidèle lame et d’une grande partie de son équipement, il lui était impensable de se défendre contre un régiment entier d’être éthérés et d’espérer s’en sortir à bon compte. Il ne pouvait compter que sur la générosité de leur dirigeant, et s’en remettait donc à son bon vouloir jusqu’à ce que l’opportunité de reprendre sa route lui soit donnée. Contrairement à ce que sa façon de procéder laissait penser, le Nombre savait se montrer reconnaissant envers ceux et celles qui lui permettaient de retarder l’inévitable moment de sa mort et de gagner quelques précieuses secondes d’avance sur sa némésis ; celui qu’il poursuivra à travers le temps et l’espace jusqu’à ce que sa lame plonge dans sa gorge et le noie dans son propre sang.
Le dénommé Bel-Ami lui avait offert cette avance, et il allait s’en montrer digne — car tel était la loi de l’échange équivalent qui régissait cet univers.
Dernière édition par Zer0 le Mar 17 Mar 2020 - 14:06, édité 1 fois
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Dim 1 Mar 2020 - 23:00
Le pirate lui-même ignorait pourquoi il avait empêché ce guerrier de mourir ridiculement. Après tout, il avait perdu ? Il méritait peut-être son sort. Edouard ne savait pas s'il l'avait sauvé par curiosité ou parce qu'à sa place, il aurait aimé que quelqu'un le sorte d'un merdier pareil. Mourir, enseveli sous le sable, oublié de tous. Personne ne méritait ça, pas même le capitaine. Un seul être devait être tué et effacé des mémoires : il s'agissait du spectre l'ayant maudit. Il avait été forcé de le suivre après que ce dernier ait rendu la vie à son équipage mais il fallait s'attendre à un retour de flamme. Un beau jour, le Capitaine se vengerait et s'emparerait de tout son royaume. Il n'aurait plus rien et ses desseins s'effondreront en même temps que son empire.
Avait-il agi ainsi car son humanité lui avait été rendue ? Il ressentait de l'empathie et de la pitié, ce qui l'avait poussé à récupérer ce corps meurtri. Il se tenait près de lui, attendant patiemment son réveil en fumant sa cigarette. Qu'allait-il bien pouvoir faire de lui désormais ? Il allait probablement reprendre sa route en remerciant le pirate mais ce n'était pas ce que ce dernier avait prévu, il souhaitait en savoir plus sur ce qu'il lui était arrivé. Il était entre la vie et la mort, mais quelque chose de bien précis semblait le retenir dans ce bas monde. La Faucheuse n'avait pas accompli son travail et n'était pas venu le guider vers la Mort. Le Destin avait voulu qu'il croise la route d'Edouard le Bel-Ami et ce n'était sûrement pas un hasard...
Les rayons de soleil semblaient avoir réveillé le mercenaire qui peinait à se relever, probablement encore sous le choc. En quête de réponse, il semblait vouloir s'approcher du mercenaire de Freezer en tentant quelques pas. Encore affaibli, il ne manquait pas de voir ses jambes céder, laissant son corps retomber sur le sol. Les hommes du pirate riaient tous en cœur, se moquant du malheur du Nombre. D'un signe de la main, Edouard les arrêta immédiatement, le regard sévère.
"Fermez-la bande d'idiots !"
Il n'eut pas besoin de le répéter une deuxième fois que le silence régnait de nouveau sur le navire. Les sourcils du capitaine étaient froncés, il semblerait que les soins prodigués au mercenaire n'avait pas été suffisant pour le remettre de l'entièreté de ses blessures. Cela avait quand même permis d'alléger ses souffrances et cicatriser les plaies les plus béantes. Le marin fit quelques pas pour s'approcher de son hôte pour finir par s'accroupir à ses côtés. Écrasant son mégot, il fixait son interlocuteur.
"Maintenant que tu es réveillé et quelque peu remis de tes souffrances, tu vas pouvoir me dire ce qu'il s'est passé. Tu as fini bien amoché et enfoui dans le sable." Il fit une courte pause en observant chacun de ses moussaillons puis il reporta son attention sur lui. "Si mes hommes n'avaient pas remarqué les quelques bribes de ton corps, tu serais mort et la Faucheuse t'aurais accueilli à bras ouverts."
Il se releva pour le laisser reprendre ses esprits et éventuellement tenter une nouvelle fois de se mouvoir. Il se tourna ensuite vers ses hommes, songeur.
"Laissez-nous seuls." Dit-il simplement pour les congédier.
Ils s'exécutèrent en reprenant leurs tâches quotidiennes, laissant donc seuls Edouard et l'individu. Le pirate se posait des questions sur la perceuse de cet homme dans le désert, seul et mortellement blessé. Il avait quelques hypothèses mais elles étaient infondées, il préférait entendre la véritable version des faits au lieu de se lancer dans des spéculations inutiles.
"Dis-moi, que faisais-tu dans le désert pour te retrouver dans cet état ?"
On disait que la curiosité était un défaut, mais elle servait également à récolter des informations parfois intéressantes. Edouard considérait cela comme une qualité, il pouvait passer à côté d'une information essentielle en ne posant pas les bonnes questions. Le capitaine commençait à faire les cents pas autour du Nombre en l'observant, légèrement intrigué.
"Pourquoi tu n'enlèves pas ce casque ? Tu n'as pas chaud ?"
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Mar 17 Mar 2020 - 14:05
L’assassin était persuadé d’avoir vu observé les circonstances de sa propre mort. Lui qui avait tant de fois voyagé à la frontière imperceptible entre ce bas monde et l’au-delà, voilà qu’il avait vu la fin de son existence repoussée comme un ressac providentiel vers la terre ferme. Au gré des vents et des marées, ses pas ne le portaient nulle part autre que vers où son destin voulait bien le guider et sous le soleil de l’infernale Héra, il insufflait un changement inopiné dans son itinérance. Grain de sable parmi les grains de sables, larme écarlate dans un océan d’étoiles, il avait subi une perturbation parmi tant d’autres à contre-courant de ses propres attentes. La Mort avait bien failli faire de son enveloppe charnelle une épave millénaire à jamais perdue dans les profondeurs de l’oubli ; mais son messager semblait avoir encore beaucoup à accomplir avant que son heure ne soit venue et le hasard avait œuvré pour que son chemin croise celui du George Duroy, dont le capitaine était également au service du seigneur doré de l’Empire Cold…
Face à la mer, le regard du corsaire s’était fait inquisiteur : en quête d’une réponse, le silence qui entourait le Nombre ne lui plaisait guère. Face contre terre, le mercenaire toujours immobile considérait une réponse adéquate pour étancher la curiosité de son sauveur ; mais que pouvait-il lui apprendre qui ne compromette pas le déshonneur qui le submergeait depuis sa récente défaite ? Être vaincu par un guerrier plus fort ou plus fourbe faisait partie des risques qu’il prenait lorsqu’il défiait chaque potentiel adversaire qui se présentait sur sa route ; mais il ne pouvait s’en prendre qu’à sa propre imprudence après avoir essuyé ce naufrage qu’il n’avait su voir venir. Depuis quand était-il devenu si nonchalant ? Depuis quand n’éprouvait-il plus la nécessité de se remettre en question à chaque seconde ? Il ne se souvenait pas avoir fait preuve d’audace au point d’en oublier ce que l’art de la guerre lui a enseigné. "Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent."
De nouveau, les interrogations de son interlocuteur se pressèrent à travers la brèche qui ornait sa visière. Pour lui qui avait pris la peine de le repêcher des profondeurs sablonneuses qui auraient pu être son tombeau, il était naturel de s’enquérir de quelques éclaircissements concernant les raisons de sa présence dans un environnement aussi hostile et surtout dans des circonstances aussi incongrues. Peut-être s’était-il attendu au butin légendaire d’un écumeur des temps anciens, ou un trésor enseveli depuis des millénaires en l’attente d’être pourvu ; mais la seule révélation qui aurait pu faire sa fortune, celle d’une civilisation perdue et d’une technologie futuriste, était enfouie bien trop profondément sous une combinaison d’obsidienne et d’argent — ténébreux et discret tel la mer, nul n'avait jamais réussi à sonder le fond des abimes de son être, tant tout comme elle celui qui la revêtait semblait jalousement attaché aux secrets qui l'entouraient. La déception ne se lisait pas encore sur son visage, mais elle n’allait pas tarder à survenir si aucune réponse ne lui était donnée dans les secondes qui allaient suivre. Et se voir jeté par-dessus bord était la dernière chose dont le chasseur de l’arche, encore affaibli par sa dernière bataille, avait besoin.
"Une lame sans maitre / La recherche d’adrénaline me mène / Là où le vent souffle."
Mais malheureusement pour lui, le vent avait fini par se poser...
L’Inférieur à Un se redressa, lentement, jusqu’à faire face au flibustier à qui il devait la vie. Bien qu’il le dépassait d’une bonne tête, il pouvait sentir une formidable aura de bravoure émaner de son être tout entier. Nul doute qu’il ferait un adversaire respectable s’ils venaient à s’affronter, mais ainsi désarmé et mal en point, le mercenaire n’aurait que peu de chances d’émerger victorieux d’un tel duel. Il fallait savoir reconnaitre ses propres limites — et faire preuve d’humilité.
" Mon nom est Zer0. "
Satisfaire sa curiosité quant au pourquoi il persistait à garder son masque ébréché était hors de question. Cependant, il était en mesure de lui offrir d’autres aspects de sa personne, ne serait-ce que pour montrer la reconnaissance qu’il éprouvait. Chercher à dissimuler le passé qui continuait encore à modeler ses décisions présentes n’avait que très peu de sens face à cet homme dont il ne savait que peu de choses, mais qui lui renvoyait cette impression saisissante que seuls les combattants de sa trempe étaient capables de ressentir — comme un message secret inscrit dans leur essence, comme une lutte silencieuse entre leurs deux vécus, comme une tension qui n’attend qu’un geste décisif de leurs deux lames pour pouvoir être enfin résolue.
" Toi qui m’a permis d’échapper à la Mort... Je te suis redevable."
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Mer 18 Mar 2020 - 16:52
Après tout, qu'était-ce le bien et le mal ? Tout homme pouvait sauver des vies pour en éliminer ensuite. Chaque homme faisait le bien et le mal. A partir du moment où tu prenais la décision d'ôter la vie, les vicissitudes de la Mort s'emparait de toi peu à peu. Edouard avait sauvé une vie, mais il en enlèverait d'autres. Au final, tout était une question d'équilibre…
L'attention de l'ensemble de l'équipage était rivée vers l'être repêché, gisant contre le sol. La magie du pirate avait soulagé quelque peu ses douleurs mais il n'était pas totalement remis de ses blessures. La défaite qu'il venait d'essuyer avait laissé des séquelles assez conséquentes qui disparaîtront avec le temps. Curieux, le capitaine avait congédié ses hommes pour parler seul à seul avec la furtivité en personne. Le pilleur de l'espace vivait depuis bien des siècles et son expérience faisait qu'il savait lire au plus profond de l'âme de ses interlocuteurs. Observer son prochain rapportait bien des avantages. Seulement, il lui était impossible de sonder l'inférieur à zéro et le masque qui ornait son visage n'arrangeait pas les choses. Au lieu de s'en énerver, sa curiosité s'amplifiait. Il cherchait à savoir comment un être comme lui avait pu se retrouver dans cet état, humilié de la sorte. Lorsque Edouard avait fait référence à la faucheuse, personne ne se doutait qu'en réalité, il sentait que la faucheuse humaine se trouvait sous ses yeux. Il sentait que le Nombre avait une mission : laver ce monde au service des plus offrants. Cela se ressentait, mais il ne pouvait en être sûr. C'est pour cette raison qu'il attendait des réponses ou plus précisément, des confirmations. Ils étaient désormais seuls, l'un allongé sur le sol, l'autre accroupi à ses côtés.
Edouard se relevait pour permettre à l'assassin de se tenir fièrement face au pirate. Il s'exécuta et ils se retrouvèrent face à face un court instant. Pour casser l'ambiance pesante, Edouard ressortit une nouvelle fois un cigarette de son étui pour la placer entre ses lèvres et écouter les paroles de celui qu'il avait sauvé d'un trépas infini. Il s'apprêtait à cramer le bout de sa clope lorsque Zer0 se décidait enfin à prendre la parole pour la première fois. Se stoppant dans son mouvement, le mercenaire de Freezer fixait le guerrier au sabre en plissant des yeux devant sa réponse. Décidément, ce monde ne manquait pas de conteurs jouant délicieusement avec les mots. Un sourire fit son apparition sur le visage du pirate et son doigt se pointa sur le torse du vengeur.
"Doucement le poète. Tu peux me parler normalement tu sais ? T'es pas en face du sultan ici, j'suis juste un pirate qui pille des planètes."
La discussion risquait d'être ennuyeuse si le manieur d'épée se lançait dans des discours poétiques. Bel-Ami préférait la simplicité plutôt que des récitals de guerre contés par des troubadours. Tirant une latte sur son bâton de nicotine, il recracha la fumée sur le masque du Nombre d'un air amusé.
"Détends-toi vieux, j'vais pas te jeter par dessus bord."
Il lâcha un rire avant de laisser finir ce qu'avait entrepris Zer0. Faisant quelques pas vers la rambarde, il fit un petit saut pour s'asseoir dessus et fumer sa cigarette tout en écoutant son geôlier. Il n'y avait pas de bruits, les matelots faisaient leur travail en silence. Il n'y avait rien qui pouvait perturber les deux mercenaires, se regardant tous deux dans le blanc des yeux. L'assassin destiné du Beau Jack poursuivit en déclinant son identité, apprenant ainsi au corsaire qu'il se nommait Zer0. Face à cette nouvelle assez surprenante, le capitaine arquait un sourcil. Ce prénom n'était pas commun mais après tout, chaque parents décidaient du prénom de leur enfant. Il y avait également une autre possibilité : ce n'était qu'un pseudonyme afin de ne pas révéler sa véritable identité.
"Ok, mais en vrai, tu t'appelles comment ?"
Un rire suivit cette petite pique d'ironie dont le pirate se servait souvent. L'ironie et lui ne faisaient qu'un. Ne rajoutant rien de plus à cela, il laissait son interlocuteur parler. A l'entendre, il avait une dette envers Edouard. Cependant, le pirate avait beau chercher mais il ne voyait pas ce que le Nombre pouvait lui offrir de plus qu'il n'avait déjà. De l'argent ? Il était lassé. Auparavant, il aurait sauté sur l'occasion pour réclamer un pactole rendant désireux n'importe quel Roi de l'univers mais désormais, cela ne l'intéressait plus. En soit, il pourrait le charger d'effacer le nom de Legion des mémoires mais il voulait s'en charger lui-même et régler cette histoire de ses propres moyens afin de garder sa fierté. Sautant de la rambarde, il s'approcha du blessé.
"T'as de l'honneur, ça se comprend, mais je te demande pas de m'être redevable. Après tout, je n'ai fait que repousser ton échéance."
Il marqua une pause en empochant sa cigarette de sa main droite. Il la plaça devant lui en la laissant se consumer toute seule.
"La vie c'est comme une cigarette. Elle se consume jusqu'à ne plus rien être mais si je l'éteins, elle ne consumera plus. Si je la rallume, elle finira de se consumer. J'ai juste repousser ta mort mais en faisant ça, j'ai ravivé la flamme. Quelqu'un d'autre se chargera de consumer ta pauvre vie, un jour ou l'autre."
Le capitaine du Georges Duroy partait toujours dans des délires extrêmes mais en soit cela résumait assez bien la situation. Le Destin avait juste choisi Edouard pour repousser la mort du Nombre mais elle arrivera un jour et il ne pourra rien y faire. Chaque être vivant était voué à disparaître, l'essentiel était de savoir quand. Malheureusement, ce n'était pas possible… Jetant sa cigarette, le capitaine en profita pour interpeller un de ses hommes.
"Apportez lui à manger et à boire."
Le matelot s'exécuta, laissant de nouveau les deux mercenaires face à face. Le maudit s'adossa au mât principal, l'air songeur.
"Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais dans le désert pour te retrouver enseveli."
Il observa rapidement les dégâts qu'il avait subi physiquement et se rectifia.
"Enfin, j'imagine que t'es battu, t'es pas assez con pour t'être fait ça tout seul, mais contre qui ?"
Peut-être était-il un ennemi de l'Empire ? Peut-être était-il un des rebelles que Edouard traquait ? Il n'en savait rien mais il n'espérait pas que ça soit le cas, n'ayant pas pour but de l'éliminer.
"Tu veux te faire les gars de Freezer ou un truc du genre ?"
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Jeu 19 Mar 2020 - 19:28
"La vie c'est comme une cigarette. Elle se consume jusqu'à ne plus rien être mais si je l'éteins, elle ne consumera plus. Si je la rallume, elle finira de se consumer. J'ai juste repoussé ta mort mais en faisant ça, j'ai ravivé la flamme. Quelqu'un d'autre se chargera de consumer ta pauvre vie, un jour ou l'autre."
Celui que l’on nomme Edouard le Bel-Ami n’était pas en mesure de s’en douter, mais l’existence de Zer0 ne pouvait s’estomper aussi aisément que les braises d’un feu s’éteindraient face à la tempête. Comme une étincelle qui crépiterait inlassablement sous les cendres froides, le Nombre revenait inlassablement prendre la place d’observateur qui lui avait attribué, à jamais dépossédé du repos éternel qui était promis aux êtres dont la conscience était générée par la matière. Mais le corps du Nombre n’avait plus eu lieu d’être depuis bien longtemps, si bien que lui-même se demandait s’il en avait eu un ne serait-ce qu’un jour. Il avait vu les millénaires se succéder en même temps que les champs de bataille, répandu la mort pour ne pas qu’on lui ôte la vie. Il s’était fondu dans le cours du temps pour échapper à sa propre fatalité, revivait à chaque meurtre ses propres traumatismes jusqu’à en perdre le souvenir, fuyait l’influence de la matière pour atteindre une osmose absolue avec sa propre réalité. La moindre de ses pensées était en phase avec le moindre de ses mouvements. L’éternité lui appartenait ; chaque seconde la contenait.
Mais si sa conscience avait été dotée d’une immortalité virtuelle, son enveloppe demeurait mortelle et il en allait de même pour tout ce qui lui permettait d’avoir une consistance dans ce monde — ses équipements, son organisme, son cerveau. Rien de tout cela n’était infini, contrairement à son essence, ce qui le rendait tout aussi vulnérable à la douleur, à l’affaiblissement, à l’obsolescence. Seulement, rien de tout cela n’était visible derrière la combinaison qui le protégeait de l’extérieur ; le mercenaire prenait des précautions toutes particuliers à dissimuler ces faiblesses naturelles qui le rendaient plus vivant, — contrairement à ce que le mystère qui entourait son apparence laissait penser.
Était-il un être de chair ? Était-il une créature extraterrestre ? Était-il une entité artificielle ? Était-il, avant toute chose ?
A force de voyager de corps en corps au gré d’une technologie perdue qui avait rendu pérenne sa présence dans l’univers, lui-même avait oublié depuis bien longtemps la réponse à cette question essentielle… et visiblement, ce n’était pas le capitaine du George Duroy qui allait résoudre cette énigme de sitôt. Cela n’empêchait pas ce dernier de montrer sa curiosité, abordant son hôte avec toujours plus de questions concernant ses origines, son identité, son vécu. Son regard défiait avec assurance les frontières intimes du Nombre, mais il allait en falloir bien plus pour qu’il le laisse les franchir. En attendant, leur conversation prenait une tournure quelque peu laconique, comme pour permettre aux deux hommes de mieux s’approcher. Chacun d’entre eux était en quête d’une réponse, et seul l’autre avait la clé.
Adossé au mât, son sauveur infortuné ordonna à ses subordonnés que l’hospitalité lui soit offerte. Sous le masque qu’il ne pouvait enlever sous aucun prétexte, un sourire amusé se dessina. Le corsaire était rusé, sous ses airs frustres ; aucun doute qu’il avait user et abuser de stratagèmes alambiqués pour parvenir à ses fins. Le Chasseur de l’Arche pouvait également se montrer joueur, et acceptait donc implicitement le défi qui lui était proposé : entre meurtriers sans vergogne, tous les coups étaient permis…
"Tu ne m'as toujours pas dit ce que tu faisais dans le désert pour te retrouver enseveli." reprit-t-il, le dévisageant une énième fois d’un air intéressé. "Enfin, j'imagine que t'es battu, t'es pas assez con pour t'être fait ça tout seul, mais contre qui ?"
Le sarcasme du mercenaire fut ignoré par son homologue, qui peinait à remettre de l’ordre dans ses esprits. Mais des réminiscences du combat qu’il avait mené contre le Démon du Froid traitre à son empire refaisaient surface, lentement mais sûrement.
" L'art d’éliminer les traitres / Est une discipline à part entière / Dont je suis virtuose. "
Il fit une légère pause, comme pour lui laisser le temps de comprendre la situation. Le sang qui maculait sa combinaison et sa silhouette conçue pour le meurtre ne laissaient aucun doute quant à son domaine d’expertise ; cependant, qu’est-ce qui indiquait au pirate que toute cette hémoglobine était la sienne ?
" Mais il semblerait que j’ai été... pris au dépourvu. "
Un modeste euphémisme qui laissa une profonde amertume dans la bouche du Nombre au moment où ces quelques mots quittèrent ses lèvres. Anticiper l'adversaire n’était pas toujours suffisant pour garantir la victoire : en dépit de son vécu, Zer0 s’était fait prendre à son propre jeu, conséquence d’une baisse malencontreuse de sa garde à l’instant où il s’était senti hors de danger. "Lorsque l’ennemi est uni, il faut le diviser et l’attaquer où il n’est point préparé, en surgissant lorsqu’il n’attend point. Telles sont les clefs stratégiques de la victoire, mais il faut prendre garde à ne point les engager par avance."
" Voici l’histoire de comment / Ma vie a été retournée, bouleversée / Dans tous les sens."
Il fit cette dernière déclaration non sans une pointe d’humour, que le Bel-Ami pourrait prendre pour de l’ironie. Mais ce dernier semblait avoir compris la situation. Naviguant sur les mers sablonneuses de Héra depuis des temps dont le Nombre n’a pas connaissance, il avait lui aussi observé les insurrections qui émergeaient ça et là, et faisait possiblement même partie de cette faction rebelle qui entendait bien renverser le roi doré qui s’était octroyé les pleins pouvoirs et le règne sur les richesses de cette planète — ce même empereur avec qui il avait conclu un accord, et dont il n’avait eu que peu de nouvelles. Combien de temps s’était donc écoulé avant qu’il ne reprenne enfin conscience ?
"Tu veux te faire les gars de Freezer ou un truc du genre ?"
Un " ... " fut projeté devant sa visière — non pas parce qu’il ne souhaitait pas se prononcer, mais parce que les soldats en question avaient souvent contrarié son ascension malgré le fait qu’ils soient supposés s’assister mutuellement. A moins ce que Freezer ait décidé de le tester à son insu, ou qu’il n’ait tout simplement pas confiance en ses compétences ; mais Zer0 était un homme de parole, surtout lorsqu’il s’agissait de la couper à ses futures victimes. Tant que le Cold honorait les termes de son contrat, le Nombre était prêt à éliminer n’importe lequel de ses opposants politiques. Mais s’il persistait à lui compliquer la tâche ; soit, il s’en accommoderait.
La dernière question du Maudit était ouverte à l’interprétation. Peut-être qu’il s’avérait être lui aussi un envoyé de Freezer. Ou peut-être qu’il s’agissait d’un rebelle œuvrant sur plusieurs fronts. Quoiqu’il en soit, cet homme l’avait sauvé et bien que ce dernier ne veuille de sa reconnaissance, il lui était, d’une certaine manière, obligé.
" Trois vies, trois contrats / Telle est ma mission, contre des informations / Pour l’empereur d’or et de givre."
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Sam 21 Mar 2020 - 19:30
Que cachait-il sous son masque ? Telle était la question que se posait chaque homme rencontrant le mercenaire et la plupart n'était plus de ce monde pour en témoigner. Le Nombre ne semblait vouloir sans aucun prétexte dévoilé son visage. Peut-être qu'il en avait honte, peut-être qu'il renfermait un terrible secret. Le seul qui découvrirait ce secret un jour serait celui qui aurait le mérite de mettre fin à ses jours. Edouard en avait eu l'opportunité mais il avait préféré lui permettre de poursuivre ses desseins. Zer0 n'avait pas fini de poser ses marques sur ce monde et ça, le pirate le savait. Il pouvait faire de grande chose dans l'ombre…
Adossé au mât, sa curiosité se nourrissait des derniers événements contés poétiquement par le Chasseur. Pendant que Jacky apportait la nourriture spécialement faite pour l'inférieur à zéro, Edouard jouait avec un cigarette qu'il glissait entre ses doigts sans l'allumer. Il écoutait les récits de son invité et il devenait de plus en plus intéressé par ce qu'il racontait. Alors comme ça il était à la botte d'un homme pour se débarrasser des traîtres ? Finalement, ils n'étaient pas si différents. La seule différence entre les deux était que le pirate la jouait intelligente en récupérant des informations sur les traîtres pour le moment. Mieux connaître l'ennemi pour mieux s'en débarrasser. Apparemment, la suffisance du mercenaire l'avait perdu mais aussi le manque d'information. Peut-être que s'il en savait plus sur ses cibles, les éliminer serait d'autant plus simple. Après tout, le savoir était une arme plus dangereuse qu'un sabre… Il s'occupait des traîtres, mais pour qui ? Le rapprochement entre Freezer et ce mercenaire se faisait de plus en plus évident. Il n'y avait qu'un être qui chassait les traîtres sur cette planète et ce n'était personne d'autre que le Seigneur Doré. Vraisemblablement il avait échoué dans sa mission et cela ne risquait pas de plaire au fils d'Artic. Il valait mieux garder cet échec secret jusqu'à ce qu'il remplisse ses trois contrats.
"Tu devrais lui couper la tête pour t'assurer qu'il soit mort, on est jamais sûr de rien. En tant que mercenaire, je pensais que tu le savais."
Finalement, son sauvetage n'allait sûrement servir à rien si Freezer apprenait sa défaite et son échec. Connaissant l'empereur, il se pouvait que sa colère décide d'en finir avec le Chasseur de l'Arche et aucun des deux pouvait quoi que ce soit. Afin de confirmer ses doutes, il demanda tout de même au masqué s'il bossait pour Freezer en retournant la question, à savoir : s'il œuvrait contre l'empereur. A l'aide de ses habituels messages codés, Zer0 répondit qu'il avait trois contrats, signifiant donc qu'il devait éliminer trois vies en échange de quelques informations de la part du Seigneur Cold. Intéressant… Il faisait donc tout ça pour quelques informations ? Au moins, ses recommandations étaient plus originales que le pirate qui ne faisait ça que pour l'argent. Heureusement, ses objectifs changeaient en même temps que ses ambitions… Faisant glisser ses cigarette entre ses lèvres, il finir l'allumer avant de lâcher un sourire à l'encontre du Nombre.
"Alors toi aussi tu tues pour lui… Bienvenue à bord. Il semblerait que j'ai sauvé un camarade ?"
Freezer avait plus d'hommes qu'il laissait paraître. Il avait déjà deux mercenaires à sa solde, sans compter ses sous-fifres ayant d'autres utilités. Ainsi, plus il avait d'hommes, plus il pouvait étendre ses territoires. Si personne n'agissait à l'encontre de l'empire Cold, il s'attaquerait bientôt à l'univers entier et sèmera terreur partout où il posera les pieds… Edouard ne souhaitait pas en arriver là, lui aussi désirait le plus pouvoir, lui aussi désirait diriger… Il fallait agir vite. Cependant, quelque chose intriguait chez ce Zer0.
"Tu as parlé d'informations… Quel genre d'informations Freezer a-t-il à t'offrir, hein ?"
Après tout, le fils d'Artic avait le bras long, obtenir des informations n'était pas très compliqué pour lui. Mais ce qui l'intriguait, c'était plutôt que Zer0 ait besoin d'informations. Quel genre d'informations un mercenaire comme lui avait besoin ? Il faisait peut-être tout ça pour se débarrasser d'une seule et unique personne ?
"Si j'étais toi, je ne me fierais pas aux promesses de l'empereur, il est prêt à tout pour arriver à ses fins et il n'en serait pas à son premier mensonge."
Pour Edouard ce n'était pas compliqué de faire confiance quant aux choses que lui avait promis l'empire, ce n'était pas l'argent qui leur manquait. Mais des paroles en l'air, c'était moins sûr.
"D'ailleurs…"
Il marqua une courte pause pour fumer sur sa cigarette en reprenant un air sérieux, fixant son interlocuteur droit dans les yeux.
"Tu devrais éviter de faire part de ta défaite à l'empire et à qui que ce soit. Les rumeurs vont vite ici et qui sait comment réagirait Freezer en entendant cela ? Reviens vers lui une fois que tu as rempli ta mission, pas avant. Sinon… Je ne pourrais pas te sauver cette fois." Dit-il avec ironie.
Tout monde connaissait le tempérament du Cold et son intransigeance face à la défaite. Dans tous les cas, Zer0 était assez grand pour prendre des décisions seul, ce n'était que les conseils d'un pilleur et mécréant. En soit, il n'était qu'un fidèle serviteur d'un enfoiré de première. Mais les enfoirés recrutait soit des larbins, soit des enfoirés. Il avait touché le jackpot avec le capitaine du Georges Duroy. D'ailleurs, ce dernier se mit à fixer le masque du Nombre à nouveau d'un air songeur et curieux. Tirant une bouffée de nicotine, il tapota le casque de l'épéiste avec son doigt.
"Sois sûr que si on se recroise plus tard et que je te ne trouve pas à des kilomètres sous le sable, je t'affronterai. Si je gagne, j'enlèverai ton masque de justicier et découvrirait qui se cache là-dessous."
Un défi venait d'être lancé et il comptait bien l'honorer. Mais pour le moment, Zer0 n'était pas en état de faire quoi que ce soit. Même un de ses moussaillons réussirait à le mettre au sol… Alors il allait attendre leur prochaine rencontre et tout se jouerait ce jour là.
"J'ai une question, tu te bats à mains nues ?"
C'est une question qui le turlupinait depuis qu'il avait remarqué ni arme ni gadget et il ne semblait pas être un de ses guerriers au style de combat énergétique.
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Mar 24 Mar 2020 - 19:55
Les sarcasmes du Bel-Ami filaient à tout allure dans l’esprit du Nombre comme la brise sur la cime des dunes, entrainant tranquillement l’étrave de l’immense navire dans son sillage. Tandis qu’il l’avait sermonné comme un commandant rappellent à l’ordre un de ses matelots, son ego s’était fait aussi limpide que la source la plus pure et les blâmes adressés à son encontre s’étaient heurtées à un silence déconcertant.
" Il a su entrevoir / Tandis que le coup de grâce lui était porté / Au-delà de mes illusions. " fut la seule remarque qu’il avait prononcé avec une grande quiétude ; mais cette déclaration n’avait rien de l’orgueil d’un apprenti mais bel et bien l’humilité d’un maitre sachant reconnaitre ses fautes, et ce même après des temps immémoriaux passés à parfaire son art.
A ce stade de sa perception des choses, où affleurent des visions d’un autre ordre saisies à la fraction de seconde près et retranscrites sans être affectée par la pensée, l’hésitation ne pardonnait pas. Et pourtant, alors que s’écoulaient les dernières secondes de ce dénouement fatidique, sa lame avait failli, ses automatismes s’étaient affranchis de toute précaution, ses sens s’étaient retrouvés distraits l’espace d’un instant — et c’est tout ce qui avait suffi pour être vaincu.
Mais le corsaire des sables, qui se révéla être lui aussi un mercenaire au service de Freezer, ne pouvait fournir un témoignage de visu de leur duel et n’avait donc pas connaissance de ses tenants et aboutissants. Il pouvait bien tourner ce récit en ridicule à son gré, ses préjugés ne changeraient rien au véritable déroulement des faits. Les ordres avaient été clairs : le démon du froid dénommé 'Beelax' devait être poursuivi puis abattu pour trahison envers l’Empire Cold et en ce sens, il avait respecté sa part du contrat. Tout ce qui pourrait s'ensuivre, dû à un deus ex machina ou à un tout autre phénomène appartenant à des forces métaphysiques indépendantes de la volonté de tout être mortel, n’était plus de sa responsabilité dès l’instant où le compte-rendu de son œuvre avait été finalisé — du moins, c’est ce qu’il voulait bien se faire croire. En fait, il n’avait eu de cesse de questionner ses souvenirs de la bataille depuis qu’il avait repris connaissance, cherchant à déterminer le point de non-retour qui avait entrainé sa déchéance. Admettre ses défauts n’était plaisant pour personne, mais le spadassin drapé de ténèbres se devait de ne pas se reposer sur ses acquis et d’aller au-delà pour devenir encore plus coriace, encore plus vif, encore plus fort : s’adonner à des méditations infructueuses ne le mènerait qu’à descendre dans les bas-fonds d’une atonie qui serait plus préjudiciable encore à sa progression. Le règne de l’introspection était révolu ; il était temps de repasser à l’action.
"Sois sûr que si on se recroise plus tard et que je te ne trouve pas à des kilomètres sous le sable, je t'affronterai. Si je gagne, j'enlèverai ton masque de justicier et découvrirait qui se cache là-dessous."
Après le Masque de Fer au charisme indéniable et le Chien Fou aux lames aussi affutées que sa langue était bien pendue, voilà que le navigateur d’un vaisseau maudit par les âges venait de se rajouter à la liste de futures victimes qui n’avait décidément de cesse de s’allonger.
" Défi accepté. "
Le Nombre avait cette propension inconsciente à stimuler l’intérêt de possibles opposants tous plus prometteurs les uns que les autres — ce qui n’était pas pour lui déplaire, lui qui était avide de sensations fortes et qui désirait plus que tout au monde savourer le moindre de ces instants violents mais nécessaires. Il vivait pour la beauté des combats, et combattait suffisamment longtemps pour rester en vie. Mais dire de la violence qu’elle était belle reviendrait à la qualifier d’inerte ; et si l’assassin s’abandonnait volontiers à la contemplation de l’inéluctable, il appréciait plus encore la montée d’adrénaline et d’endorphine qu’elle lui procurait. Une décharge immédiate de ses pulsions de mort, une répétitivité compulsive qu’il lui fallait surmonter, la manifestation sans détour d’une agressivité contenue à mesure des affrontements dans la moindre fibre de son être : une quête sans fin durant laquelle il s’opposait à l’ascension d’autres combattants cherchant désespérément à apaiser les tensions latentes dans leur inconscient. Le capitaine du George Duroy était l’un d’entre eux de toute évidence, malgré la présomption insolente qui accompagnait chacune de ses paroles. Lui qui se moquait ouvertement de l’imprudence malencontreuse du tueur à gages, c’était cette même témérité dont il avait fait preuve qui pourrait bien lui coûter la vie à son tour. Et peut-être qu’il reviendra au Nombre la mission de la lui ôter — mais tout ceci était une anecdote que l’avenir n’était encore en mesure de raconter.
"J'ai une question, tu te bats à mains nues ?"
Zer0 avait consciemment éludé les raisons de son engagement provisoire auprès du roi doré de Héra, et avait choisi de se concentrer sur cette interrogation qui l’intéressait davantage. Son inimitable lame digistructurée avait été égarée en même temps que son discernement, et sans elle, il se sentait comme incomplet. Son inventaire virtuel était toujours intact et lui permettait de faire apparaitre de puissantes armes à feu entre ses huit doigts ; mais il ne pouvait révéler son véritable potentiel d’une fois en possession de ce prolongement de son corps — plus encore, de sa volonté — dont la trace éclatante brûlait vive la rétine de ses victimes même une fois l’âme de ces dernières sublimée hors de leurs enveloppes charnelles. Presser la détente d’un fusil de précision pour loger une balle au niveau du cervelet et voir le sang gicler sur l’infini de sa lame tandis que la souffrance profondément enfouie en lui rejaillissait en même temps que les organes de ses adversaires étaient deux approches distinctes de son modus operanti qu’il prenait selon son bon vouloir, mais l’une d’entre elles lui prodiguait des sensations bien plus plaisantes que l’autre. Et seule sa muramasa lui permettait d’accéder à cette ineffable jouissance ; mais celle-ci demeurait inaccessible, perdue quelque part dans l’immensité du désert, hors de sa portée.
" Parmi les dunes / Mon instrument de prédilection / N’est plus en vue, à ma plus grande... A mon plus grand regret. Bon sang."
La frustration endurée par le Nombre le submergeait, si bien que malgré son impassibilité apparente, son for intérieur évoquait un terrible maëlstrom, en témoignait la rime qu'il n'avait su élaborer. Voir son honneur compromis n’était que peu d’importance comparé à la perte de sa précieuse lame, ce qui indiquait à quel point elle s’avérait indissociable de son être tout entier. Si son sauveur était encore d’humeur généreuse, ils avaient peut-être un accord à passer pour que ce dernier lui fournisse une nouvelle opportunité de poursuivre sa mission dans des conditions optimales… et de revenir honorer le duel qu’il lui avait promis.
L’existence du Chasseur de l’Arche était cadencée par des compromis incessants, à commencer par la recherche de son ennemi juré ; pour cela il n’avait pas hésité à former des ententes avec des personnages qui deviendront autant de futurs adversaires aussitôt leurs accords rompus. Les compagnons d’aujourd’hui devenait les ennemis de demain — tel était la loi implicite de ceux et celles qui empruntaient la voie du sang et semaient la mort. Si Edouard le Bel-Ami partageait ce même sentiment qui accélérait le cœur, cette même envie d’affrontement qui bouillonnait dans les veines, ces mêmes sursauts d’adrénalines à l’idée de se voir défié dans ce qu’il savait faire de mieux, alors il saurait aller dans le sens du Nombre et l’assister dans sa quête, ne serait-ce qu’une dernière fois avant que leurs chemins ne se séparent.
Entre les doigts du Nombre venait d’apparaitre une étrange substance, sans même que le Maudit n’ait le temps de le voir fouiller dans son inventaire. Il s'agissait d'un cristal d'Eridium ; un élément qui n’appartenait pas à ce monde, mais dont les propriétés suscitaient bien des convoitises par-delà son système planétaire d’origine, permettant de prodigieuses avancées technologiques et militaires. Avec de la chance, ce modeste présent pourrait bien l’inciter à lui faire une ultime faveur.
" Une source d’énergie millénaire / Une puissance insoupçonnée / Avons-nous là une affaire ? "
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Sam 28 Mar 2020 - 20:17
La curiosité du corsaire maudit ne faisait que s'accroître devant le mystère du masque mais il ne pouvait s'abaisser à la nourrir alors que le mercenaire était démuni de toute puissance, ne démontrant rien d'autre que la fatigue. Les rumeurs racontaient que les pirates n'avaient pas d'honneur et d'empathie pourtant Edouard refusait de combattre un mercenaire qui n'est pas apte à se battre convenablement. Par conséquent, il avait défié le Nombre. Ils allaient se quitter mais leurs navires vogueront de nouveau et ils se croiseront dans le vaste océan qu'est cet univers. Et ce jour, les lames se croiseront, les balles se perdront et deux genoux se poseront à terre. Un des deux s'avouera vaincu. L'un perdra son masque, l'autre sa fierté. La victoire était incertaine mais ils mèneront un combat époustouflant qui restera dans les mémoires. Les deux épéistes avaient le même état d'esprit, la même soif de défi et la même soif de sang. C'est pour cela qu'il ne pouvait il y en a avoir qu'un, qu'un être comme cela. Lorsque Zer0 acceptait, un sourire satisfait et confiant ornait le visage du capitaine qui ferma les yeux un instant avant de les rouvrir et fixer l'immensité obscure de sa visière.
"Ce jour là Zer0, la mission d'un de nous deux prendra fin. L'avenir est incertain, mais n'oublie pas que nos routes peuvent se croiser à n'importe quel moment et tu ne pourras pas le repousser."
Pour ôter la vie d'un tel adversaire, il fallait connaître ses moindres pensées, aussi insignifiantes paraissent-elles. C'était bien ça qui faisait la force du mercenaire à l'épée, il ne pouvait être sondé, il ne pouvait pas être percé à jour tant qu'il tiendrait sur ses deux jambes, sa lame à la main. Toutefois, il pouvait déjà en savoir plus sur sa manière de se battre et ce n'était pas des détails à négliger. Il questionna donc le chasseur de l'Arche sur sa manière de se battre en remarquant qu'il n'avait aucune arme sur lui. Du moins, à première vue… Et Edouard savait pertinemment qu'il n'était pas un de ses guerriers qui se battaient à la force de son énergie en lançant des rayons destructeurs. Non, il était un tout autre genre de guerrier. Ils se battaient tous deux selon les règles ancestrales du combat, avant même que les pouvoirs des héros débarquaient dans ce monde, ils se battaient avec des armes qui faisaient vibrer leur corps tout entier, qui faisait bouillonner leur sang dans les veines, qui procurait un sentiment de jouissance et de puissance ultime. Comme il l'avait imaginé, l'inférieur à zéro avait égaré sa précieuse arme lors de son combat à travers le sable infini de la planète déserte. Le Bel-Ami hocha la tête en en sortant une énième cigarette.
"Je vois, c'est bien ce que je pensais. Je vais remédier à ça. Que vaut un assassin sans son arme ?"
Il grillait le bout de son bâton de nicotine en faisait signe à Francky de s'approcher. Il pencha la tête pour murmurer quelques mots à son oreille :
"Rassembles les armes qu'on a et reviens ici."
"Bien Capitaine."
Il s'exécuta et Edouard ne dit pas un mot de plus en fumant sa cigarette et écoutant les paroles du vengeur. Il ressentait la frustration dans sa voix, il avait perdu sa plus grande amie, son appui le plus fidèle. Les seuls partenaires en qui les hommes comme eux pouvaient avoir confiance, c'est bien leur épée. Le pirate se mit à jouer avec le Manche de son épée la Dent de la Mer, digne héritage de son ancien capitaine et qui le suivait depuis des siècles, ayant tranché ô combien de gorge, déchiré l'abdomen de nombreux barbares et guerriers et il ne pouvait se résigner à s'en séparer. Il comprenait parfaitement ce que vivait Zer0 a ce moment même, c'est pourquoi il souhaitait l'aider. Subitement, une énergie vive qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à ce jour, bien qu'il ait plusieurs siècles d'existence. Son attention se porta directement sur cette énergie qui flamboyait entre les paumes du Chasseur. Une source d'énergie millénaire et une puissance insoupçonnée disait-il ? Intéressant. Une affaire… Que voulait-il dire ? Fronçant les sourcils, le corsaire se réadossa au mât en tirant sur sa clope.
"De quelle genre d'affaire veux-tu parler ? Tu veux quelque chose en retour je vois."
Il soupira en lâchant un faible sourire.
"Dis moi ce que tu veux."
Le capitaine du Georges Duroy se posait des questions, que voulait-il en échange ? Cela avait-il un rapport avec les informations qu'il essayait d'extirper avec l'aide des plus dirigeants ? Il avait ravivé la curiosité du pirate. Il avait besoin de réponses et le Nombre n'allait pas tarder à lui les offrir. Alors qu'ils se faisaient face, annonçant probablement ce qu'ils attendaient l'un de l'autre, Francky faisait son retour, muni d'une grosse malle. Edouard se retourna en observant la malle en écartant ses bras en fixant Zer0.
"Moi aussi j'ai quelque chose pour toi ahahah." Dit-il dans un rire, légèrement amusé. Il pivota pour faire un signe de tête à son matelot. "Vas-y Francky, ouvre la."
Le marin s'attela à la tâche en ouvrant la grosse boîte, laissant découvrir au Chasseur ce qui s'y trouvait. Il avait devant ses yeux une panoplie d'armes à feu et de différentes épées.
"C'est pour toi, prends celle que tu veux. Ça pourrait remplacer ton arme le temps que tu trouves ta véritable lame. C'est cadeau."
Son regard inspectait chaque lame pendant qu'il tirait sur sa cigarette, fier des biens qu'il possédait après divers batailles. Après tout, ce n'était pas les armes qui manquaient sur son navire, il en avait assez pour servir tout un régiment. Un mercenaire sans armes était perdu, il pouvait bien faire un petit présent pour un supposé allié. Et puis, s'il voulait le combattre, il fallait bien qu'il soit armé.
"Et maintenant ?"
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Dim 29 Mar 2020 - 17:35
" Excellent. "
Alors que l’un des matelots ramenait avec lui un coffre aussi large que lourd, le cristal d’Eridium, aussi imparfait que splendide dans sa forme la plus pure, glissa rapidement des doigts du spadassin pour atterrir dans la paume du flibustier. Ainsi, l’échange était conclu. En attendant de recroiser la route avec son ennemi de demain, il allait profiter de la faveur inestimable que voulait bien lui faire son ami d’aujourd’hui.
"C'est pour toi, prends celle que tu veux. Ça pourrait remplacer ton arme le temps que tu trouves ta véritable lame. C'est cadeau."
Sous son regard attentif fut dévoilé le butin le plus remarquable qu’il ait pu voir depuis ses aventures sur les terres de Pandore ; le témoignage de décennies de pillages fructueux, une quantité admirable d’armes en tous genres dans un état irréprochable, un véritable trésor pour qui souhaiterait mettre la main sur des artefacts d’un autre temps. Qu’elles appartiennent à des époques révolues n’était pas dans les préoccupations du Nombre : tout ce qui importait à ce dernier était de combler le vide que la perte de sa muramasa avait causé et avec elle des souvenirs maculés d’espoirs — les siens, en l’occurrence. Ses derniers compagnons de voyage avaient trouvé la mort sans qu’il n’ait pu faire quoique ce soit pour les sauver, et cette lame digistructurée qui était la sienne avait marqué à la fois le début et la fin de cette ère au cours de laquelle il avait contemplé son plus bel échec. Absorbé par ces pensées conflictuelles, il mit quelques secondes à montrer une quelconque réaction devant les merveilles qui avaient été mises à sa disposition et qui n’attendaient qu’un nouveau maitre pour révéler enfin tous leurs secrets.
" Un nouvel instrument / Pour le prochain massacre / Que j’orchestrerai. "
Un vrombissement, semblable à un refrain que l’on fredonnerait avec plus ou moins d’entrain, s’échappa de sous son casque. Inspectant méticuleusement chaque proposition qui lui était faite, il laissa ses doigts en parcourir les mécanismes et les contours, comme un artisan choisirait les meilleures matières premières nécessaires à la réalisation de sa prochaine œuvre. L’herbe des prairies virevoltant sous l’emprise du vent, les feuilles emportées par les torrents s’enroulant dans les méandres des cours d’eau, le cours du temps au gré des saisons étaient pour lui autant de modèles atteignant sans effort l’idéal qu’il s’assignait depuis qu’il avait emprunté la voie du guerrier : matérialiser la vitalité d’une affluence omniprésente en toute chose dans cet univers pour mieux se fondre avec lui. S’il ne ressentait aucune affinité avec cette nouvelle lame ou qu’il ne parvenait pas à la faire instinctivement sienne, alors il lui serait impossible d’atteindre cet idéal, compromettant le chemin jusque-là parcouru.
" Les comparaisons sont faites / Mais la décision reste à prendre / Que choisir ? "
Car aussi longtemps que sa présence s’éternisera, il n’aura de cesse d’observer le cours des évènements évoluer en même temps que lui, l’amenant se mesurer à des adversaires toujours plus redoutables, à élaborer des stratégies toujours plus implacables, à surpasser toujours plus les limites imposées par son corps et les frontières secrètes de sa conscience. Pour cela, il lui fallait parfaire la maitrise de ses armes, ou encore prêter allégeance à d’autres ; et à l’heure où il s’apprêtait à faire le deuil de son outil le plus intime pour un autre qui lui reviendrait le devoir d’apprivoiser, une certaine solennité gagna son cœur.
Et spontanément, ce fut comme si à travers l’une d’entre elles, l’appel du destin avait enfin résonné.
Ses pensées n’avaient même pas eu le temps de se former dans son esprit qu’elle était déjà entre ses doigts. Une formidable spathe, encore dormante dans un fourreau d’argent et d’écarlate, donc l’acier révéla d’envoutantes moirures dès l’instant où le soleil l’illumina pour la première fois depuis ce qui semblait être des siècles. Bien plus lourde que son precurseur, cette lame était également plus longue mais représentait tout ce que le Nombre espérait faire sien ; l’héritage d’un savoir-faire ancien, porteur d’une histoire dans laquelle il allait pouvoir mêler la sienne jusqu’à ne former à nouveau qu’une seule entité infrangible.
" Impressionnant. "
A travers cette déclaration simple en apparence, il complimentait en réalité le capitaine du George Duroy pour avoir mis la main sur un tel trésor durant son pèlerinage. Savoir que cette prouesse de métallurgie lui appartenait désormais déclencha une montée d’endorphine dans tout son organisme. Comme s’il s’adonnait à une sorte de rituel, il effectua quelques gestes, épée en main, avec une lenteur et une élégance toute particulière ; jusqu’à ce qu’il paraisse enfin satisfait, au bout de quelques secondes qui parurent pourtant une éternité.
" Au cœur de la tempête / Mon œil reste contemplateur / Submergé par le sang. " murmura-t-il, ressassant ce qui lui était venu à l’esprit tandis que les soldats de Freezer étaient tombés sous sa lame peu avant qu’il n’affronte le Démon du Froid.
Après tout, ce furent à partir de ces quelques mots que les caprices du destin avaient basculé en sa défaveur… Mais ils s'étaient avérés révélateurs de l’état d’esprit du Nombre à ce même moment : éreinté par des combats incessants, inapte à venger la mémoire des seuls amis qu’il n’ait jamais eu, éternellement solitaire au cœur d’un perpétuel ouragan de violence dont il était l’engendreur. Les circonvolutions qui ornaient cette lame, aussi tortueuses et indomptables que les forces de la nature elles-mêmes, offraient un parallèle presque fatidique avec le maestrom qu’évoquait les diverses sinuosités de son existence.
" Me voici complet à nouveau. Tu as toute ma reconnaissance. "
Rien ne pouvait plus satisfaire ses pulsions de morts que de pouvoir engendrer la destruction sous sa forme la plus fondamentale : lorsque la folie du combat le gagnait irrémédiablement, il tendait ainsi à vouloir restaurer tout ce qui se présentait à lui sous un état antérieur, inorganique, inanimé, tel le prédateur absolu en lequel il se transfigurait d’incarnations en incarnations. Peu importe les lois qui régissaient l’endroit où il se trouvait, peu importe les menaces qui se manifesteront, peu importe l’hostilité de son environnement… Ainsi était la nature de celui qui combat — repousser des limites du corps, faire s'effondrer les certitudes morales de l'esprit, surpasser les lois de la physique et de la logique, détruire ce qui se trouve sur son passage afin de s'arroger le droit de tout reconstruire à sa volonté, pour enfin accéder à l'ultime jouissance : celle de n'avoir aucun égal dans ce paradigme, et d'être capable de le détruire en un seul geste !
Et avec cette lame nouvellement acquise, il avait le favorable pressentiment qu’il allait plus que jamais pouvoir laisser libre cours à sa verve destructrice ; un magnum opus aussi subjuguant que cruel dont lui seul détenait le procédé.
"Et maintenant ?"
Le Bel-Ami s’était montré conciliant, comprenant l’intérêt qu’impliquait la transaction proposée par le Nombre. Si les éventualités étaient favorables, il ne manquerait pas de lui montrer un aperçu des formidables propriétés de l’Eridium ; et si elles ne l’étaient pas, il allait devoir les créer lui-même. Le désert de Héra grouillait de créatures monstrueuses qui n’attendaient qu’une malheureuse proie égarée pour en faire leur festin ; selon le Chasseur, elles n’étaient guère plus menaçantes que les vers des sables qu’il avait pu abattre par centaines, une balle dans la tête à la fois, lors de son excursion dans les contrées sablonneuses de Wurmwater. Des proies idéales pour prouver la véracité de ce qu’il avançait — et une aubaine particulièrement excitante pour donner un avant-goût de la défaite monumentale qu’il promettait à ce pillard impudent qui avait cru bon, dans son arrogance, de le défier comme il aurait défié n’importe quel autre marin d’eau douce. Cependant, ce même bandit l’avait sorti d’un mauvais pas et jusqu’au jour où ils sauteraient à la gorge de l’autre sans hésitation aucune, il s’engageait à lui rendre service à charge de revanche. N’étaient-ils pas des alliés de circonstance, après tout ?
" Cette lame est si aiguisée / Que je me demande combien de créatures / Je peux pourfendre d’un seul geste. "
Il se dirigea vers le corsaire et fit apparaitre son fusil de précision dans sa main droite. Pour quelqu’un qui n’avait jamais assisté à une digistructure, ce fut comme si l’arme avait été matérialisée depuis nulle part, donnant l’impression d’être apparue comme si elle avait toujours été là. Dans sa main gauche tombèrent quelques cartouches, dont l’amorce émanait une lueur violette semblable à celle qui entourait le cristal qu'il avait offert au capitaine du George Duroy plus tôt. Et pour cause ; les balles en étaient chargées.
" Trouvons un ennemi, et je te montrerai l’étendue des pouvoirs de l'Eridium. "
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Jeu 2 Avr 2020 - 18:24
Les armes représentaient le pouvoir. Cependant, quelle sorte d'armes parlons nous ? Il y avait plusieurs façons de parler des armes ; le savoir est une arme, l'épée est une arme et la parole est une arme. Chaque chose que l'on pouvait retourner contre quelqu'un était qualifié d'arme, même ce que l'on pense inoffensif. Edouard observait ses précieux trésors, amassés siècles après siècles, une cigarette entre les doigts pendant que l'intérêt du chasseur s'amplifiait. Ses yeux et sa curiosité s'illumina devant de tel vestiges du passé, devant la beauté d'une arme endormie. Un objet qui n'attendait qu'à être possédé et qui s'impatientait silencieusement de faire couler le sang et de transpercer de la chair. Aujourd'hui, l'une d'entre elles allait avoir la chance de sortir de cette malle pour revivre pour reprendre la mort, le but dans lequel elles fut créés autrefois.
Le pirate se contenta de fumer sa cigarette, laissant son invité prendre son choix et s'émerveiller devant tant de trésors inestimables aux yeux de personnes comme eux, au yeux de mercenaires et de combattants ancestraux. Pour de simples mortels, ces armes n'avaient aucune valeur mais pour eux, elles valaient tout l'or du monde. Le Bel-Ami faisait preuve d'une grand générosité envers le Nombre en acceptant de céder une de ses trouvailles de son plein gré, mais entre alliés, ne fallait-il pas s'aider ? Il avait le même patron, non pas pour le même but mais pour les mêmes raisons ; leur travail était de tuer les indésirables. Et pour cela, il fallait être dans les meilleurs dispositions et Edouard le savait plus que quiconque. Un mercenaire sans son attirail ne vaut pas rien ou du moins, est largement affaibli. Alors il fallait à Zer0 une arme qui lui sied à merveille et qu'il l'accepte comme telle, laissant sombrer son ancienne compagnon dans les abîmes, renaissant de ses cendres encore plus fort. Dans la vie, il fallait laisser derrière nous des choses qui nous sont chères pour avancer, pour devenir plus fort et réaliser ses desseins. Le Chasseur de l'Arche avait perdu une arme mais pas le guerre avec laquelle il la menait…
Au fil des secondes et des minutes auxquelles l'inférieur à zéro observait minutieusement chaque épée, son choix se faisait ressentir. Sa main se portait sur une épée très ancienne, autrefois utilisée par des barbares conquérants. Désormais, elle représenterait l'art du meurtre et du sang, maniée par l'un de ses représentants les plus acharné, par un artiste aguerri. Edouard observait son compère tester sa nouvelle lame alors qu'il finissait sa cigarette qu'il jeta par dessus bord. Un sourire apparut au creux de sa bouche, il avait enfin choisi. Croisant les bras, il fixait le mercenaire droit dans les yeux.
"Ainsi donc ton choix est fait, ta route va pouvoir se poursuivre."
Le vengeur semblait satisfait du présent du capitaine mais semblait ne vouloir qu'une chose : prouver ses talents. Il voulait également tester sa nouvelle amie dans un véritable exercice et non pas quelques tours de poignets ridicules. Il s'approchait donc de Edouard le Bel-Ami alors qu'un fusil apparaissait subitement dans sa main, ce qui provoqua de l'étonnement chez le pirate. Il arquait un sourcil en souriant. Zer0 souhaitait un adversaire pour se mesurer à lui et lui montrer toute l'étendue du pouvoir du fameux Eridium.
"Et ben, c'est qu'il m'en cache des choses le masqué. Très bien !" Il se retourna un instant. "Hé Tony, ramène nous un trou du cul du cachot, ok ?"
Il voulait quelqu'un à tailler en deux, il l'aurait. Après tout, qu'ils soient mort ou enfermé dans un putain de cachot, la différence n'était pas bien grande. Il se retournait vers son interlocuteur quand le bateau se mit à bouger un peu, comme s'il y avait des turbulences. De l'ombre planait sur le pont alors qu'une bête immense se dressait juste derrière eux, une sorte de Scorpion géant, accompagné par ses petits amis. Dégainant la Dent de la Mer, il se plaça aux côtés du Nombre.
"Putain de merde ! Euh… Zer0. Tu voulais un adversaire à taillader ? Le voilà !"
Un rire suivit ses paroles mais il était agacé, agacé d'être dérangé par un scorpion gigantesque. Tendant les bras vers lui, Edouard sourit :
"A toi l'honneur mon ami !"
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Ven 3 Avr 2020 - 19:05
Le crissement émit par le Androctonus Crassicauda s’apparentait à un mélange entre un long soupir plaintif et le couinement d’un Salgauss entrain de brûler : imperceptible à l’oreille humaine, si seulement le specimen en question ne dépassait pas les huit mètres de haut et s’apprêter à faire s’échouer le George Duroy au cœur des sables mouvants dans lesquels il se terrait alors, attendant patiemment son heure. Son corps était aussi sombre que la nuit, une couleur aussi inhabituelle que magnifique sur un représentant de son espèce — une créature redoutable, mortelle, légendaire.
Mais en dépit de ces remarquables aspects, sa notoriété reste à prouver. Il n’y a aucune récompense proposée pour s’en débarrasser, aucune anecdote se vantant d’avoir survécu à sa traque ; seulement des histoires racontées depuis des siècles pour dissuader les inconscients qui voudraient s’aventurer dans les recoins les moins fréquentables de la planète sablonneuse. Dissimulé sous le sable depuis des temps incertains, il ne surgissait à la lumière du jour que lorsque de rares opportunités lui étaient présentées. Sa survie était malheureusement mise à mal par la faible fréquence de ses proies, mais lorsque qu’il venait à des caravanes un peu trop imprudentes l’idée de raccourcir leur voyage en traversant les sables mouvants, il devenait assuré que ces dernières ne soient plus là pour en parler.
Quelques corps déchiquetés, datant de plusieurs jours, jonchaient les dunes balayées par le vent du désert. Leurs membres arrachés, figés et ensanglantés composaient une peinture abstraite sous le soleil calcinant de Héra. Quelques armes à feux et carcasses de véhicules demeuraient ensevelies ça et là : les seules réminiscences de leur existence avant de gouter à l’acidité fulgurante de la peur et à l’amère douceur de la mort. Tout est à moitié enfoui, sordide et anéanti : un paysage qui rappellerait à celui qui l’observe quelques souvenirs de la planète où il se trouvait avant d’être précipité malgré lui en ce monde.
Le scorpion géant s’était maintes fois délecté de sang et de chair, qu’ils soient humains ou aliens, pouvait sentir la crainte envahir ses proies à des centaines et des centaines de mètres à la ronde. Il était capable de percevoir leurs mouvements, entendre leurs souffles se restreindre à mesure qu’ils marchaient péniblement, sentir leurs pas s’enfoncer dans le sable, détecter la moindre perturbation dans l’air quand bien même il s’enterrait à des dizaines de mètres sous la surface du sol. Avec de tels organes sensoriels à sa disposition, la moindre de ses chasses était couronnée de succès et ses acolytes profitaient allégrement des restes qu’il laissait dans son sillage. Aussi, lorsque la coque d’un navire flottant s’était présentée à sa portée, celui qui régnait sur les sables mouvants n’avait pas hésité plus longtemps avant de propulser son redoutable appendice en la direction de sa prochaine proie, impatient de se repaitre des dizaines d’êtres humains à son bord. Comme tout prédateur qui se respectait, il se plaisait à écraser entre ses énormes pinces les audacieux qui pensaient pouvoir pénétrer son territoire de chasse sans conséquence, leur injectant parfois son précieux venin pour mieux retarder leur mort : un modus operanti réitéré des décennies durant et qu’il allait réserver à l’équipage du George Duroy si ces derniers ne l’abordaient pas avant qu’il ne soit trop tard.
"Putain de merde ! Euh… Zer0. Tu voulais un adversaire à taillader ? Le voilà !"
L’insecte colossal se cabra, secouant ses appendices dans une manœuvre féroce visant à intercepter la course du vaisseau. Son corps luisant était protégé par une large carapace qui remontait le long de son abdomen et qui se terminait par un aiguillon acéré, agrémenté d’une membrane semblable à une couronne, assurant sa position de royauté incontestée parmi ses congénères.
Zer0 était un assassin dont le talent n'était plus à prouver : la faiblesse de son ennemi devenait ainsi sa plus grande force. Ses manœuvres requéraient de l'adresse et de l’efficacité ; pour cela il pouvait compter sur sa furtivité afin de déterminer l’endroit où il devait frapper afin d’assurer à son adversaire une mort immédiate. C’était ce qui lui consommait le moins d’énergie et lui faisait gagner le plus de temps, lui permettant d’accumuler les primes toujours plus aisément. Vaincre cette créature n’était dans les termes de son contrat, mais la perspective d’engager le combat contre un opposant aussi gigantesque lui procurait tout autant d’excitation. Une façon de penser répréhensible. Insensée, même. Mais comme tout un chacun, il avait des passe-temps auxquels s’adonner et des quêtes personnelles à réaliser.
La cuirasse épaisse qui recouvrait la créature lui assurait une défense impénétrable, mais il subsistait tout de même une unique, mortelle faiblesse. Une fraction de son abdomen demeurait exposée aux attaques extérieures, bien que difficile à atteindre, et elle était d’autant plus opulente que l’insecte était anormalement titanesque : un point faible aisément identifiable, une ouverture garantie. Cependant, vu d’au-dessus, cette aubaine était dissimulée par le reste de la carapace et se faufiler sous ses pattes pour y parvenir s’avérait risqué.
Mais pourquoi vouloir persister à viser une faiblesse inatteignable alors qu’il lui serait bien plus simple d’en créer une ?
"A toi l'honneur, mon ami !"
Le hors-la-loi avait déjà dégainé son épée, prêt à défendre son bien et son équipage, mais un sourire nerveux ornait son visage auparavant assuré. Face à une telle menace, la moindre erreur s’avérerait fatale : c’est pourquoi le Nombre ne perdit pas une seconde de plus, chargeant les précieuses munitions dans son fusil de précision. Savoir où viser n’était pas une de ses préoccupations ; dès l’instant où le slag entrera en contact avec la carapace, la réaction causée par le liquide mutagène réduira aussitôt sa soi-disant invulnérabilité à néant. Il ne resterait plus qu’à porter le coup fatal et ainsi sa mission sera accomplie. Cette approche pourtant infaillible comportait cependant une variable : en dépit des soins prodigués par son camarade de fortune, le Chasseur de l’Arche n’était pas au mieux de ses capacités et il redoutait qu’un instant d’inattention vienne mettre à mal sa stratégie. Cependant, ressourcé par la possession de cette nouvelle lame aux aspects moirés, ce fut comme s’il venait de renaitre d’une léthargie ayant duré des millénaires… Il n’avait, cela dit, aucune intention de se laisser griser par cette sensation factice, au risque de se retrouver désintégré une seconde fois — cette fois pour de bon.
Il prit une profonde respiration, entrant en cohérence cardiaque de façon à assurer à ses tirs la plus grande des précisions tandis que le pont du navire commençait lentement à basculer vers l’avant. Centre du corps, aplomb de la tête, extrémités. Son doigt se posa sur la gâchette le plus naturellement du monde et il compta lentement avant de tirer.
BLAM !
BLAM !
BLAM !
Les balles fusèrent, les unes après les autres, avec une vélocité telle qu’elles avaient semblé invisibles aux yeux des matelots. Mais elles touchèrent bel et bien leur but et après quelques instants, la cuirasse sombre commença à se teindre de reflets pourpres, avant de paraitre se désagréger en un grésillement particulièrement désagréable. Si le Bel-Ami voulait avoir un aperçu des pouvoirs de l’Eridium, il était alors temps pour lui de rester attentif.
" Le monde se révèle / Les faiblesses m’apparaissent / Pas de temps à perdre. "
L’assassin lança son fusil au flibustier, avant de disparaitre de sa vue la seconde d’après, laissant le soin aux hommes sous son commandement de tirer à vue sur chacun de leurs ennemis. La dernière chose que le Maudit voir fut la silhouette de Zer0 dégainer sa lame avant de sauter dans le vide, par-dessus bord. Indétectable durant ces six secondes, cela n’était qu’une simple fantaisie de la part du Nombre — une façon de lui montrer l’étendue de ses capacités, plutôt que de passer inaperçu aux sens du scorpion géant. Ce dernier poussa a nouveau un crissement aigu tandis que la douleur le rongeait de plus en plus vite. Il propulsa son dard en direction du navire, manquant de dévier la trajectoire aérienne de son adversaire tandis qu’il atterrissait sur son dos, avant d’infliger une profonde entaille à chacune de ses pattes pour l’empêcher de se mouvoir. Seul l’étrange dispersion des grains de sables sur la surface sombre et luisante trahissait son passage avant qu’il ne réapparaisse, apprêtant sa lame tel un verdict juste au-dessus de l’endroit où devait être situé son cerveau, recouvert de slag. La cuirasse jusque là impénétrable fut transpercée comme si de rien n’était, précipitant une jouissance non dissimulée sous la visière de l’assassin. C’était facile, bien trop facile. La destruction cellulaire que l’Eridium pouvait causer sous cette forme était absolue — bien que peu avisée face à tout être non organique. Voilà bien longtemps qu’il n’en avait pas fait usage, mais jamais le contenu ces munitions ne le décevaient. Elles n’étaient pas illimitées, cependant ; mais dans une telle situation, hors de question de se montrer avare. Il retira brusquement l’épée de l’endroit où elle était encastrée, laissant dans son sillage une effusion d’hémoglobine sombre et visqueuse. Ainsi souillé, l’acier n’en était que plus beau, plus vivant, plus tangible encore.
L’immense arthropode s’agita férocement, aveuglé par la douleur et par la rage. Il balança son appendice de façon à éloigner les tirs provenant des canons du vaisseau et essayer d’empoisonner l’insignifiant perché au sommet de sa tête. La majestueuse créature cherchait à se venger, quitte à ce que sa propre fierté la mette en danger. Il rebondit, anticipant le coup bien avant qu’il ne soit réellement porté, avant de sectionner son dard également atteint par le slag. Ainsi dépossédé de son dernier atout pour espérer remporter la victoire, la pathétique créature ne pouvait que soulever le sable tout autour d'elle tandis qu’elle se démenait en vain, déversant son propre sang dans la foulée, précipitant sa propre fin tandis que ses congénères avaient cessé d’attaquer.
A travers sa visière, il lança au Bel-Ami un regard bref qui en disait pourtant long. Implicitement, il invitait ce dernier à achever leur ennemi commun — la preuve formelle de l’entente qu’ils avaient conclue, jusqu’à ce que leurs chemins se séparent et se recroisent dans des circonstances bien moins aimables. Après tout, c’est ce que le capitaine maudit par les âges avait souhaité, et le mercenaire d’obsidienne espérait que la démonstration qu’il venait de faire ait été à sa convenance.
Edouard le Bel-Ami
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Mar 7 Avr 2020 - 0:11
Des profondeurs ténébreuses de l'océan S'élevait le mythe du Kraken meurtrier Face à lui s'élevait un marin insouciant Sa mission était grande, il fallait le tuer De ses actes en dépendrait sa vie Vaincre était le désir de Legion Vaincre, mais à quel prix ? Sa malédiction s'abattit sur le moussaillon…
Alors que la créature s'élevait par dessus bord, des gouttes de sueurs ruisselait sur le visage du pirate. La vision du Kraken s'élevant par dessus le bateau de Jonathan de Neptitie hantait ses esprits… Ces quelques vers résonnaient dans sa tête, alors que le Scorpion menaçait son navire. Des siècles de souvenirs ressurgissaient à la vue de la bête féroce qui lui rappelait le jour du drame s'abattant sur les marins de Francie. Ce jour où tous ses camarades avaient été abattu sans exception, le jour où la marque maudite s'était ancrée en lui. Ses yeux étaient fermés, ses mains aggripaient sa tête. Cette peur… Elle avait été soudaine. Tout semblait bien se passer lorsqu'il avait demandé à Zer0 d'ouvrir le bal mais subitement les remords du passé l'avaient submergé. Il restait immobile alors que son arme se posait au sol, dans un fracas assourdissant que lui seul pouvait entendre. Cette peur… Il ne l'avait pas ressenti depuis ce jour, ce sentiment avait disparu de sa personnalité depuis sa rencontre avec le spectre de la Mort. Était-ce une piqûre de rappel de ce dernier ? Une piqûre qui lui disait : "tu m'appartiens". Cet homme qu'il détestait tant, cet homme qu'il voulait broyer de ses propres mains, cet homme qu'il voulait voir tomber de son piédestal. Ses sentiments étaient revenus en même temps que son humanité, d'un corps s'ensuivait ses sentiments… La haine commençait à prendre possession de lui devant tous ces mauvais souvenirs. Il ne devait pas succomber à la peur, il ne devait pas succomber à Legion. Il rouvrit les yeux, le regard empli de haine et de fermeté. Il empochait le fusil que lui tendait son allié providentiel alors qu'il l'observait s'attaquer au Scorpion géant. Il décida de ne pas agir, suivant les mouvements du Chasseur avec attention, se contentant de tenir son fusil fermement entre ses doigts. La souplesse et l'élégance du mercenaire se faisait voir, il aperçut là toute la beauté de l'art qu'il exerçait. En voyant combattre le Nombre, Edouard en vint à la conclusion qu'avec le temps, il avait fini par oublier les règles ancestrales de la guerre et du combat. Il fallait avant tout offrir du spectacle tout en respectant son adversaire, c'est à dire le faire souffrir à sa juste valeur. Ingénieusement, le vengeur empêchait la créature de se mouvoir davantage en sectionnant ses membres puis il poursuivit en enfonçant sa lame dans ce que l'on pouvait considérer de cerveau en finissant par trancher son dard. Le monstre était désormais démuni de tout échappatoire alors que Zer0 faisait comprendre au capitaine qu'il fallait lui mettre le coup de grâce et que cette mission lui revenait.
C'était entre Edouard et le Scorpion.
Il y avait un silence de mort, tous les regards étaient braqués vers le corsaire. Sa main s'élevait avec le fusil alors qu'il le pointait vers le crâne de la bête. Alors qu'il le fixait, son regard se troubla. Son apparence vacillait entre le Kraken et le Scorpion. Il fallait en finir… Cette balle tuerait ce souvenir en même temps que la créature, mettant fin à cette hantise éternelle. Son doigt enclenchait la gâchette et la balle se fourra dans le crâne du monstre.
BAM
Désormais, tout était fini. Edouard reprenait son calme. Le silence régnait toujours alors qu'on pouvait entendre le corps du Scorpion s'effondre sur le sable. Un cauchemar avait été enfoui alors qu'il avait déterré un véritable trésor quelques minutes auparavant…
Zer0
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Sujet: Re: Un trésor enseveli Jeu 16 Avr 2020 - 16:25
La peur est un sentiment inévitable pour tout être doué d’intelligence. Qu’elle soit induite par un traumatisme, due à un instinct de survie ou suscitant la prise de conscience d’un danger ; conséquence d’un stimulus indépendant à la volonté de celui qui la ressent, elle crée un choc émotionnel, mélange d’appréhension et de trouble, qui enclenche alors une réponse au stress pouvant se manifester par l’affrontement immédiat de cette même source de stress ou au contraire la soustraction absolue à toute forme de conflit. La peur encourage la prudence, et elle est en général de bon conseil face à ce qui est inconnu.
Tandis qu’il prenait son temps pour déterminer le meilleur angle de vue pour ôter le dernier souffle de vie de son adversaire du jour, escamotant à peine le tremblement qui prenait possession de ses mains et des battements de son cœur, de quoi Edouard le Bel-Ami avait-il peur ? Était-il entrain de revivre un souvenir d’antan ? Était-il en proie à une réalisation fatidique ? Un présage funeste ? Une admonition dont lui seul connaissait la cause, intimement ancrée dans son vécu et son inconscient ? Le combat qu’il menait contre ses propres angoisses ne dura pourtant que quelques secondes, avant que la dernière balle du chargeur ne quitte le canon où elle était logée pour mettre définitivement un terme à la violente péripétie à laquelle lui et son équipage s’était adonnée, le temps de quelques minutes qui parurent avoir duré des heures.
BLAM !
Sous son masque, l’assassin laissa échapper un vrombissement, tenant tout autant de la satisfaction que de l’admiration. Les compétences du corsaire n’étaient pas à remettre en cause : nul doute qu’il faisait honneur à la réputation impitoyable qu’il s’était faite. Le projectile avait perforé la medulla oblongata du scorpion géant de part en part avec une précision remarquable — bien que selon les estimations du Nombre, lui-même aurait pu fournir un résultat plus remarquable encore. Cette démonstration particulièrement réjouissante l’emplissait d’une curiosité certaine, à savoir si le Maudit s’en tirait aussi bien avec son sabre qu’il s’en tirait avec les armes à feu. La réponse à cette question sera connue lors de leur prochain duel, si les deux mercenaires liés par le sang et la guerre parvenaient à l’honorer un jour.
Dans le langage qui lui était propre, la créature émit un dernier râle qui pourrait être assimilé à un blasphème ; lorsque l’assassin ceignit sa lame à sa taille, le sifflement cessa aussitôt. Sans perdre davantage de temps, son fantôme disparut aux yeux du monde pour réapparaitre non loin de la coque du George Duroy, prêt à remonter à bord. Une fois sur le ponton, son fusil de précision lui fut rendu en même temps que le silence avait regagné les alentours, ne laissant qu’une légère brise se faufiler entre les cordages.
" A-ssa-ssi-né / Quelle sonorité satisfaisante / En quatre syllabes. "
Mais ce n’était pas vraiment un assassinat. Éliminer cette majestueuse créature n’avait pas posé la moindre difficulté au Nombre, habitué à faire face à toutes sortes de gabarit, même les plus gigantesques. Il n’était même pas certain qu’elle ait eu le temps de ressentir quelconque douleur. La recherche d’un affrontement dantesque, la démonstration des propriétés de l’Eridium — tout ceci n’était qu’un subterfuge tout juste dissimulé, une excuse idéale pour révéler à son homologue un aperçu de ce dont il était capable — ce qu’il fallait pour ne pas le dissuader, mais suffisamment pour que son désir de le combattre ne s’estompe pas de sitôt.
" Une substance mutagène / Dépourvue de toute élégance / Mais à la puissance dévastatrice. "
Cette déclaration vint apposer un point final à son argumentation. Peu importe s’il venait de fournir a son futur adversaire un moyen supplémentaire de le mettre hors d’état de nuire — malgré l’endurance surnaturelle que lui procurait sa combinaison, le potentiel de destruction moléculaire du slag était tel qu’aucun organisme biologique connu ne pouvait lui résister.
Puis, il pencha la tête vers le Bel-Ami, jusqu’à ce que son visage ne se trouve qu’a quelques centimètres du sien. Toute trace d’appréhension avait déserté son regard, mais son assurance démesurée laissait désormais place a l’indifférence inquiétante des meurtriers de son espèce. L’hésitation dont il avait fait preuve une fraction de seconde avant d’achever leur ennemi avait décelé cette peur qu’il ressentait au fond de lui, mais l’Inférieur à un ne pouvait pas lui en tenir rigueur. La peur est fondamentale pour tout combattant — mais dans un duel à mort, la victoire revient à celui qui sait la feindre tout en laissant l’autre penser qu’il y est insensible.
" Superbe manœuvre / Bien que manquant de sang-froid / A défaut de l’avoir fait couler. " le complimenta-t-il, sincère dans son intention mais maladroit dans sa démarche. Sociabiliser n’avait jamais été son fort, mais le temps où il voyageait jour après jour avec d’autres présences que la sienne était malheureusement révolu.
Son buste se détourna lentement, jusqu’à pouvoir admirer cet horizon qu’il poursuivait inlassablement, contrat après contrat. Une vibration se manifesta à hauteur de ses reins, à l’endroit où le téléphone cellulaire aussi rutilant que loquace récupéré sur Dosätz était confortablement logé, à côté du localisateur ECHO subtilisé à un certain Masque de Fer rencontré plus tôt. Sans même prendre le temps de consulter le message qui s’affichait à l’écran, il sut que sa prochaine mission venait enfin de lui être transmise. La chasse allait pouvoir reprendre, et cet univers tout entier était à sa disposition.
" Vers quel embarcadère / Devrions-nous voguer ? / Le devoir m’appelle. "
[HRP : Edouard peut désormais, s’il le désire, utiliser des munitions remplies d’eridium pour améliorer ses techniques à base d’armes à feu.]