"A la Poursuite du Temps Perdu." [PV]

.

..

…

La première chose que réalisa Cabba en ouvrant les yeux fut qu’il ne se trouvait plus au même endroit où il aurait juré être quelques secondes plus tôt. Le justicier secoua vivement sa tête de droite à gauche afin de récupérer le plus vite possible de l’aveuglement qu’il avait subi au moment même où il avait essayé de se saisir de cette étrange épée… Où était-elle, d’ailleurs, à présent ? A son plus grand étonnement, elle ne se trouvait plus entre ses mains…

Interloqué, il laissa son regard s'égarer un moment dans le vide avant de prendre connaissance des environs : un hangar à l’air visiblement désaffecté, tout juste éclairé par la lumière du jour provenant de l'extérieur. Tout autour de lui, de nombreux containers étaient parfaitement empilés jusqu’à atteindre le plafond : si le capitaine des Forces de Défense de Sadala se fiait à sa propre expérience, ces immenses caisses renfermaient des ressources énergétiques, des vivres ou des armes. Il devait probablement se trouver au cœur d’une une base militaire ou dans un laboratoire gouvernemental ; mais comment s’était-il retrouvé là ?

Il se rendit rapidement compte qu’autre chose manquait : le passant encapuchonné qui l’accompagnait quelques instants auparavant n’était plus avec lui. Une seule explication s'imposa à son esprit : tous deux avaient été séparés par cette grande lumière blanche et lui aussi devait s’être retrouvé ailleurs, quelque part sur cette planète dont il ne savait rien, bien loin de l’endroit où ils s’étaient rencontrés en premier lieu. Il mobilisa tous ses sens pour tenter de le repérer grâce à son énergie ; mais la seule personne qui détenait un début de réponse à toutes ses questions venait de disparaitre, purement et simplement, sans espoir d’être retrouvé de sitôt…

Toujours debout, le sadalien égaré prit un instant pour se remémorer des détails de leur discussion avant que sa mémoire décidément embrumée ne décide de lui jouer des tours. Tout d’abord, cet homme lui avait appris qu’il s’était réfugié ici suite à une guerre qui aurait éclaté sur la Terre :  déclenchée par le peuple saiyan, des villes auraient été rasées et des millions de gens auraient trouvé la mort. Mais si tel était le cas, pourquoi les défenseurs de la Terre qu’il connaissait n’étaient pas intervenu ? Jamais son mentor Vegeta ni son partenaire Goku n’auraient laissé une telle tragédie se produire, même s’agissant de leur propre peuple… Il s’était avéré ensuite que ce même rescapé était — selon ses dires — capable de voir le passé des personnes qu’il touchait et l’avait ainsi averti que la fameuse épée dont il avait senti la présence non loin d’eux était maudite, qu’elle lui avait été envoyée par les dieux pour corrompre sa bonté et le forcer à mettre à mal l’ordre des univers, lui parmi tant d’autres élus infortunés. Puis lorsque sa main s’était posée sur la garde de cette lame qui l’aurait supposément possédé, son interlocuteur avait brandi une curieuse pierre qui avait permis — toujours selon ses dires — de lire dans le passé du pacifiste, avant que celle-ci ne se mette à les éblouir…

… et voilà qu’il s’était ensuite retrouvé dans cet entrepôt dont il n’avait strictement aucune idée de la position vis-à-vis de son point de départ. Mais s’il y avait une chose dont il était bien sûr, c’est qu’il ne se trouvait pas sur Terre et que s’il en croyait les dires de l’étranger qui s’était présenté à lui, son mentor était bel et bien encore en vie... Et il avait envie d’y croire. Après tout, il y avait bien trop de coïncidences avec ce qu’il avait vécu par le passé dans son discours, ce qui prouvait quelque part qu’il avait bien lu dans ses souvenirs. Mais il avait également mentionné des évènements troublants dont le défenseur prodige n’avait aucune connaissance, le laissant ébranlé dans ses certitudes. La résurrection de son univers… Des dieux aux mauvaises intentions… Le sacrifice de sa propre vie, par ses propres mains… Pouvait-il avoir effacé un tel acte de sa mémoire et se faire croire qu’il n’avait jamais existé ? Rien de cela ne faisait de sens. Mais s’il retrouvait cette lame qui semblait être la clé vers la résolution de cette énigme, alors peut-être qu’il saura vers où aller ensuite…

Pour commencer, il devait quitter cet endroit au plus vite. Si on le surprenait ici sans autorisation, il n’aura pas d’excuse valable à donner sans que l’on remette en cause ce qu'il aurait à dire. Ainsi, il décida de franchir la seule porte de sortie qui s’offrait à lui avant de se retrouver non loin du passage d’un ascenseur, comme lui indiquait les nombres inscrits sur les murs. En regardant au-dessus de sa tête, il remarqua d’emblée que la plateforme servant à monter et descendre d’un étage à l’autre restait bloquée au niveau supérieur, et qu'aucun bouton n’était à sa disposition pour la faire descendre. Prudent, il en déduisit que le seul moyen de progresser était de se diriger vers la source de lumière qu’il apercevait en contrebas : il poussa légèrement sur ses jambes pour s’envoler et se laissa ensuite tomber jusqu’à atterrir à l’étage inférieur. Toujours aucune présence dans les environs : le bâtiment était possiblement abandonné ou simplement fermé, ce qui expliquait pourquoi sa soudaine apparition n’avait alerté personne, bien heureusement pour lui.

Tout en faisant preuve d’une grande vigilance, il longea le long couloir qui s’étendait à ses pieds. De chaque côté de la passerelle, les parois de verre laissaient apparaitre un paysage à la fois naturel et urbain, où une végétation abondante entourait quelques édifices, dont la taille et la hauteur modestes lui évoquaient sans aucun doute des résidences militaires ou scientifiques. Une fois la sortie trouvée, il irait probablement demander de l’aide à quelques volontaires bien intentionnés pour qu’il puisse retourner vers l’endroit où il avait repris connaissance. En attendant, le conduit qu’il empruntait jusqu’alors touchait à sa fin, donnant sur une porte blindée bien plus importante que les précédentes. Celle-ci était entrouverte, comme si le mécanisme qui la gardait close ne s’était pas complètement enclenché, laissant un interstice suffisamment large pour un homme de corpulence moyenne de s’y glisser. Que pouvait-elle bien contenir ? De nouveau, la curiosité du sadalien fut stimulée et cette fois-ci il n’y avait pas le moindre danger. Il se doutait bien qu’il n’était pas en son droit, mais quel autre choix avait-il s’il souhaitait ressortir ? Sinon, il lui serait facile de faire voler en éclats les parois du couloir rien qu’à la force de son aura, mais détruire des biens publics n’était pas dans ses habitudes.

Il prit une profonde inspiration en découvrant ce qui se trouvait de l’autre côté : un gigantesque moteur avait été installé là et bien qu’il ne semble pas fonctionnel, le saiyan jurerait l’avoir vu luire de temps à autre, comme un cœur battant faiblement, très faiblement… Son propre rythme cardiaque fut apaisé après quelques minutes passées à observer cette merveille de technologie, telle qu’il n’en avait jamais vu auparavant. Que venait-il donc de découvrir ? Un faisceau provenant des cieux éclairait l’incroyable dispositif, comme pour le détacher de l’obscurité dans laquelle la salle était plongée.

Impressionné par cette construction pour le moins singulière, sa contemplation fut si profonde qu’il discerna tardivement les quelques présences qui se rapprochaient, lentement mais sûrement, de sa position.

“Qu’est ce que tu en pense?”
“Hum?”
“Je te demande: qu’est ce que tu en pense. De tout cela?”
“Ho… J’encaisse encore on va dire.”
“Décevant.”

La phrase fut froide, la personne à l’origine de cette phrase était un individu de grande taille, portant une cape le recouvrant entièrement mais qui ne mettait qu’encore plus l’évidence qu’il n’était pas un humanoïde commun. Et pour cause, il s’agissait là d’Epsilon, un Réploïde de Guerre dont l’apparence pouvait à la fois être intimidante, tout comme ridicule. Mais si certaines personnes pouvait le trouver ridicule de par leurs conceptions personnel. Rare étaient ceux qui oserait lui faire remarquer, car son regard froid et métallique trahissait un certain manque de pitié qu’il valait mieux ne pas titiller.
A ses côtés se trouvait un humain portant également une cape un peu plus petite, recouvrant une tenue bleue, et une petite oreillette. Et surtout sur son torse était placé un objet en métal qui pouvait vaguement faire penser à un visage.
L’Humain? Lui c’était Plume. Et il n’était visiblement pas très heureux en ce moment, regardant vers le bas à l’opposé d’Epsilon qui restait le regard droit devant lui, chacun marchant vers la même destination.
“Eh bien?”

Epsilon reprenna, sa question était visiblement toujours en suspens dans l’attente d’une réponse. Et cette fois la réaction de l’Humain fut plus énergie.
“Mais qu’est ce que tu veux que je te dise a la fin?!”
“Je ne sais pas, qu’est ce que tu crois que je souhaite t’entendre dire?”
La réponse ne fut pas dénué d’un certains amusement de la part du Réploïde, usant de son humour bien à lui qui était peut-être LA preuve qu’il disposait d’émotions.
Il sembla abandonner son petit questionnement en soupirant et en reprennant.
“En situation d’urgence, il va te falloir apprendre à garder ton sang-froid et A-NA-LY-SER, Plume. Veux-tu que je t’en fasse une démonstration?”
“Même si je répond non, tu le feras quand même donc…”
“Exactement. Donc reprenons. Notre vaisseau s’est écrasé et est endommagé à 80%, avec par chance les systèmes vitaux toujours actifs. Nous sommes dépendant de l’extérieurs et de nous-même pour, vivre, munitions, et matériel sanitaire. Le tout sur une planète dont nous ignorons pratiquement tout mise à part qu’il s’agit d’un hub commerciale visiblement connu. Les autorités ne nous voit pas d’un bon oeil mais tolère notre présence, l’air est respirable pour les humains et réploïdes, la nourriture est comestible. Mais… Où se situe le problème?”
“Pff… Le manque d’argent?”
“Exactement, si l’on reste ici quelques temps. Il va falloir trouver de quoi nous maintenir sur place. Nos activités sont relativement limités et certains groupe de Gardiens doivent rester sur le vaisseau pour la protection, tandis que les autres escortes le personnel non combattant du Grand Nuage pour leurs propres emplettes… Ce qui laisse…?”
“... Nous seuls et deux trois autres vétérans pouvant véritablement rapporter à Grand Nuage de quoi continuer à créer une trésorerie. Prairie l’a dit devant tout le monde… Merci la pression.”
“Tu es un utilisateur de biométal. La pression est presque dans la description de ce statut… Mais si cela peut te rassurer, je ne compte pas te laisser seul de toute manière.”
“Génial…” Dit-il sarcastiquement.

Cela n’était pas un véritable secret, mais Plume et Epsilon… Avait quelques différences qui ne les empêchaient pas s’entendre… Mais qui les empêchaient de s’entendre tout de même.






*Pendant ce temps, dans le Grand Nuage*

“Prairie?” L’un des opérateurs se retourna d’un air inquiet, levant la main pour attirer l’attention d’une jeune femme se tenant au centre du poste de contrôle.
“Oui?”
“Je… je crois que l’on a un intrus.”

Aussitôt les regards se dirigèrent vers les images apparut devant l’opérateur. Sur les images, on pouvait apercevoir un être humanoïde, ressemblant à un humain mais possédant des cheveux noir pour une coiffure relativement improbable en train de s’approcher de la salle des machines.
Le regard de la Capitaine du vaisseau se fit surprise par cela, aucune des équipes de gardes n’avait pourtant signalé d’effractions et toutes avaient fait leurs rapport il n’y avait pas deux minutes.
“Prévenez immédiatement Epsilon et Plume, et verrouillez la salle des machines. Les hauts-parleurs de la salle des machines fonctionnent?”

L’opérateur vérifia quelques données sur l’un de ces écrans et croisa les bras, secouant la tête.
“Rien, du tout. Cela fait partie des systèmes secondaires qui n’ont pas encore été réparé.”

*Dans la salle des machines*

Kyabe pouvait entendre la porte se fermer d’un coup sec, tandis qu’un battant de sécurité renforcé apparut, l’empêchant de sortir.
Nul doute qu’il avait été repéré.



*Dehors*
Le duo courait à toute vitesse vers le Grand Nuage, Epsilon prit les devants en attrapant par le col Plume… Et en s’envolant, remettant correctement sa prise pour attraper Plume cette fois en dessous des épaules. Il n’en fut pas surpris de son côté car Epsilon et lui s’était déjà entraîné à ce genre de manoeuvre.

Au bout de quelques minutes…


*Grand Nuage, Salle du Réacteur*

La porte s’ouvrit, laissant voir en premier lieu Epsilon une lame d’énergie activé sur son poignet gauche, et un canon blaster remplaçant sa main droite. Derrière lui dans une tenue bleue similaire, Plume regardait, le regard incertains.
“On peut savoir ce que tu fais là?”

La question posé par Epsilon était froide. Et pour quelqu’un comme Kyabe, nul doute que le réploïde n’aurait pas d’hésitation à devenir bien plus agressif si la réponse ne lui convenait pas.

"Attendez ! Ne tirez pas !"

Le sadalien sursauta en entendant la voix autoritaire qui venait de le tirer de sa contemplation. Ses doutes étaient fondés : le bâtiment était bel et bien fréquenté et comme il s’y attendait, il avait fini par se faire repérer. Mais comment faire en sorte de s’en tirer indemne alors le robot de sécurité à quelques mètres de lui avait la ferme intention de se débarrasser de lui, de gré ou de force ? Lentement, il se tourna pour lui faire face. Ce fut suite à ça qu’il remarqua la présence d’un autre membre du personnel, humain cette fois. Car contrairement à l’androïde qui le menaçait d’un regard aussi froid que la glace, le corps de ce dernier émanait de l’énergie vitale, bien qu’au repos : malgré sa fatigue latente, ses sens étaient toujours aussi éveillés.

Sans se laisser impressionner pour autant, il leva ses mains au niveau de son visage, montrant qu’il n’était pas un ennemi. Il fallait qu’il réussisse à les convaincre de son honnêteté, sans quoi il risquait de retourner dans le Néant aussi vite qu’il en était sorti… En son for intérieur, cette simple pensée suffit à l’estomaquer.

"Je peux tout vous expliquer..."

Depuis sa résurrection, il n’en finissait pas de s’attirer des ennuis alors qu’il ne demandait qu’a comprendre les circonstances de son retour à la vie. En bon défenseur contre les forces du mal, il était habitué à lutter contre les plus grandes menaces et braver des phénomènes dépassant son entendement ; en tant que combattant, il était considéré comme un véritable prodige et devait sa notoriété à sa résilience hors norme. Mais toute la ténacité du monde ne pourrait le dispenser de devenir un pion dans la main des dieux, et plus il repensait à ce que lui avait dit l’étranger à la pierre magique, moins il comprenait ce que cela impliquait au bout du compte.

Un vrombissement le ramena soudain à la réalité : l’androïde venait de réarmer son canon et semblait prêt à tirer d’une seconde à l’autre. Une goutte de sueur perla le long de son dos alors qu’il préparait soigneusement ses mots. Mais si on ne lui laissait pas le temps de s’expliquer, comment pouvait-il justifier sa présence en ce lieu dans lequel il n’aurait jamais su se trouver ? Le saiyan savait pertinemment qu’il était capable de se défendre en érigeant un bouclier d’énergie autour de lui en cas de danger, mais s’il se défendait tout de suite, les soupçons qui pesaient au-dessus de sa tête ne seraient pas allégés de sitôt.

Il ajusta sa posture, planté comme un drapeau, avant de prendre une profonde inspiration — un automatisme acquis depuis sa plus tendre enfance et répété des années durant, qu’il s’agisse de saluer ses supérieurs ou d’obtenir l’attention de ses subordonnés.

"Je suis Cabba, originaire de l’univers 6, membre des Forces de Défense de Sadala, capitaine de leur Unité d'Elite."

Il s'inclina légèrement, suite à cette modeste introduction.

"Cela va vous sembler improbable, mais il semblerait que mon arrivée au sein de votre vaisseau soit due à un accident."

Tout se jouait maintenant ; mais s’il ne parvenait pas à leur faire entendre raison, alors devoir les neutraliser ne sera plus une option. Et il espérait bien ne pas avoir à en arriver là.

"Je sais que ce que je m’apprête à vous dire va sembler absurde, j’ai moi-même du mal à croire que tout ceci se soit réellement passé. Mais il s’agit pourtant de la plus stricte vérité, et…"

Et sans perdre plus du précieux temps qui lui était imparti, il se mit à raconter son histoire dans les plus grandes lignes, aussi loin que ses souvenirs encore flous voulaient bien le mener. Son enfance bercée par les anecdotes du front, son admiration pour les Forces de Défenses de son univers. De nombreuses années passées auprès de son mentor Renso, à endurcir son corps et son cœur. Des missions difficiles, des adversaires toujours plus menaçants, des neutralisations faites avec succès, résultant en sa montée en grade. Sa promotion à la tête de l’unité d’élite, sa rencontre avec les Dieux de la Destruction. Sa participation au Tournoi du Pouvoir, sa rencontre avec Vegeta et ce que le Prince des Saiyans lui avait appris, bouleversant sa vie du jour au lendemain. Des entrainements toujours plus intensifs pour être à la hauteur de sa sélection d’emblée au Tournoi du Pouvoir, des nuits et des jours entiers à essayer de surpasser ses limites. Un affrontement éprouvant avec son nouveau mentor, la perte de son équipe, l’effacement de son univers. Son retour à la vie, aussi brutal qu’incompréhensible, le laissant seul au monde, sans la moindre idée de ce qui avait bien pu se passer…

"… et c’est alors que j’ai rencontré un homme encapuchonné qui m’a révélé que l’épée que je venais juste de trouver avait été envoyée par les dieux pour me posséder, suite à un massacre qu’ils auraient organisé dont je serais apparemment ressorti vainqueur. Mais je n’ai jamais tué personne, jamais je n’aurais le cœur à commettre un acte aussi barbare ! Je l’ai encouragé à me révéler pourquoi il était au courant de tels évènements, mais il persistait à essayer de m’éloigner de cette épée sans plus d’explications… Mais si je la prenais avec moi, je serais en mesure de savoir ce que j’ai manqué, vous êtes d’accord ? Ne seriez-vous pas curieux de savoir dans quelles circonstances vous auriez mis fin aux jours de personnes innocents dont vous ne connaissez rien ?"

Son discours avait l’air assuré, mais en disant tout cela à voix haute, une certaine incertitude recommençait à enserrer son cœur. Pourquoi se sentait-il aussi peu assuré vis-à-vis de ce qu’il racontait, tout d’un coup ? Il fit abstraction des battements discontinus qui cognaient à ses tempes, puis poursuivit :

"Je vais être sincère avec vous : je n’aspire qu’à comprendre ce qui a bien pu se produire, et je suis prêt à prendre tous les risques nécessaires pour ce faire. Donc j’ai décidé de tenter le tout pour le tout et de prendre cette lame avec moi : mais à ce moment-là, l’inconnu a brandi une étrange pierre, la même qui lui aurait soi-disant permis de lire dans mon passé, en ma direction… La dernière chose que j’ai eu le temps de voir était un immense flash de lumière, avant de me retrouver dans un de vos entrepôts la seconde d’après..."

A son plus grand soulagement, ses interlocuteurs semblaient considérer ses justifications sans mot dire, plutôt que de l’avoir interrompu sans chercher à comprendre. Mais la froideur intimidante dans le regard du robot était si persistante que nul n’aurait su dire en faveur de quelle décision il était prêt à pencher.

"… et voilà comment je me suis retrouvé dans cette salle, alors que je cherchais juste à regagner la sortie."

S’était-il montré convainquant ? Le sadalien était sincère dans ses propos et ne voyait aucun intérêt à mentir, surtout lorsque sa vie en dépendait. Bien sûr, s’il lui fallait employer la manière forte, il le ferait sans plus tarder ; mais sa spécialité était de gérer les conflits et non pas de les causer. Il avait confiance en l’empathie que ces deux individus pourraient montrer à son égard.

"Mon intention n’était pas d’endommager votre réacteur… qui est une véritable merveille, si je puis me permettre. Est-ce de cette planète que provient votre technologie ?"

Le canon toujours pointé sur l’individu aux cheveux noirs, le Réploïde gardait son air menaçant, jugeant en silence les paroles de l’inconnu qui s’était identifié comme étant être un Saiyan… De l’Univers 6?
“Epsilon, baisse ton arme.”

La voix qui coupa le silence était celle d’une femme, tandis que des bruits de multiples pas pouvaient se faire entendre.
Une jeune femme portant un uniforme rose apparut, ses long cheveux blonds lui arrivant jusque dans le dos, et un chapeau de la même couleur de son uniforme qui bien que d’une couleur peu conventionnel, signifiait parfaitement son statut à bord du vaisseau.
Le Réploïde hésita quelques secondes avant que sa main ne redevienne normal, la lame sortant du poignet de son autre main disparut également, mais ses yeux restaient fixé sur l’inconnu, le regard toujours méfiant.
“Prairie… Son histoire est complètement stupide. Tu ne va quand même pas croire ce qu’il dit non?”
“Nous ignorons beaucoup de choses quand à cette univers Epsilon, de plus, nos capteurs affirme, il est apparus d’un coup dans le hangar de stockage et son pattern de mouvement prouve qu’il n’avait pas d’autres choix que de venir ici. Cela aurait été un saboteur, il serait venu directement ici… Et puis…”
La jeune femme eu un petit sourire plus rassurant.
“Il n’y a plus grand chose à saboter ici non?”

Elle se rapprocha de l’inconnu et lui tendit la main.
“Je suis Prairie, Capitaine de ce vaisseau, enchanté de faire votre connaissance Kyabe.”

Cette fois, ce fut Plume qui prit la parole sur un ton peu… Hésitant.
“On… On devrait peut-être sortir de la salle des machines non? Peut-être aller dehors?”
“Bonne idée, j’avais envie de prendre l’air.” Répondit la Capitaine, Epsilon de son côté se contenta de lever les yeux au ciels, d’un air typique de ceux qui se moquait bien de l’endroit ou ils se trouvaient pour du confort.
“Plume, explique lui un peu qui nous sommes.” Demanda alors Prairie au jeune garçon en armure bleu.
“Heu… Oui Prairie. Pour… Heu… Pour faire simple on est pas d’ici, même pas de cette univers, on vient d’une planète nommé la Terre mais qui apparemment n’est pas la même que celle connu dans cette univers. Nous sommes un groupe de combattants et de protecteurs nommé "Gardiens".
On s’est fait transporté de force ici après la destruction d’un biomé… D’un objet très dangereux.” Se reprit-il, il avait failli parler des Biométaux, et il pouvait sentir sur lui le regard d’Epsilon.
“Là, on est sur la planète Dösatz. Notre vaisseau s’est écrasé ici et on cherche à le réparer, mais rien ici n’est gratuit, du coup on cherche de l’argent pour pouvoir commencer à le remettre en état.”

En le temps nécessaire pour expliquer cela, le groupe sortit enfin du Grand Nuage, se retrouvant en extérieur…
Ce fut Prairie qui prit de nouveau la parole.
“Plume à bien résumer notre situation, il faut dire que vous êtes arrivé au moment ou l’on est un peu… Nerveux.” Dit-elle en envoyant un regard amusé vers le Réploïde Bleu qui resta en permanence dans le dos du Saiyan.

“Je ne sais pas si nous pourrions vous aider dans votre propre quête Kyabe, et j’en suis désolé. Mais… Cela m’ennuie de vous demander cela mais… Est-ce que vous connaissez un peu cette Univers? Nous sommes un peu… perdu ici et nous ne savons même pas dans quel état est la galaxie… Ni même vraiment comment nous pourrions gagner de l’argent sans mettre en danger le vaisseau. Epsilon à bien suggérer de devenir chasseur de Prime lui et Plume mais… Nous ne savons pas tous nous battre comme eux le peuvent.”

Tout en disant cela, elle plaça une main derrière l’autre, visiblement embarrassé…. Puis un gros vacarme eu lieu à quelques mètres de là.
“QU’EST CE QUE…”
“Mais ! Bordel, ce putain de dieu dragon veut ma mort. Qu'est-ce que je fous là ? Qu'est-ce que je dois encore régler ?”

D’un regard devenue aussitôt autoritaire, Praire envoya Plume jeter un oeil qui rapidement se rapprocha du vacarme qui venait d’une petite ruelle à proximité.
Finalement… Il tomba nez à nez avec un étrange individu qui était blessé.
“... Tout va bien?”

"Un instant... Vous dites que vous venez de la Terre ? Vous voulez dire, la Terre de l’Univers 7 ?"

Bien heureusement pour le prodige perdu au beau milieu d’un univers qui n’était pas le sien, les responsables du vaisseau dans lequel il s’était retrouvé par inadvertance avaient accepté de croire son histoire. Et pour cause, ils avaient également été transportés dans cette dimension qui leur était inconnue, loin de leur monde d’origine, sans espoir d’y revenir de sitôt. En cela, leurs vécus étaient similaires, mais il n’osait pas pousser la comparaison plus loin. Après tout, ils étaient encore en vie avant d’avoir franchi l’espace-temps et de s’être écrasé sur la planète… Quelle serait leur réaction s’ils apprenaient qu’il était possible de revenir de l’au-delà comme il venait de le faire ? Et qu’est-ce qui avait bien pu se passer durant la guerre sur Terre pour qu’un tel phénomène se produise ? C’était la seconde fois qu’il rencontrait des rescapés, et à chacun de leurs témoignages, son inquiétude grandissait…

"L’homme dont je vous ai parlé plus tôt m’a dit avoir fui la Terre car un conflit interplanétaire avait éclaté sur celle-ci… Se pourrait-il que—"

Sa phrase s’évanouit dans les airs avant même qu’il n’ait pu la finir. Ce qu’ils avaient vécu était déjà éprouvant ; ce n’était pas le moment de leur remémorer plus qu’il ne le faisait déjà. Trouver un moyen de remettre leur vaisseau en état de fonctionnement était leur priorité et s’il pouvait les aider, ils accepteraient sûrement de l’escorter sur Terre dans la foulée…

Alors qu’ils l’invitaient à les suivre en direction de la sortie, il contempla une dernière fois le gigantesque réacteur, se demandant ce que ses connaissances penseraient d’une telle technologie. Son maitre Renso, qui lui avait tout appris, avait-il déjà vu une un tel engin ? Bulma Briefs, la compagne de son mentor, avait-elle déjà étudié une telle source d’énergie ? Plus le sadalien en apprenait sur ce qui existait dans d’autres univers, plus il découvrait des choses qui dépassaient son entendement et qui ne manquaient pas de stimuler davantage sa curiosité.

Tandis qu’ils traversaient le sas de sortie, il écouta silencieusement ce que la commandante du Grand Nuage avait à lui raconter. Lorsqu’ils avaient échangé une poignée de main amicale un peu plus tôt, il avait immédiatement senti une grande douceur dans son geste, qui contrastait avec l’air autoritaire qu’elle s’était donné lorsqu’elle avait ordonné à son subordonné de baisser les armes. Aussitôt, il s’était retrouvé rassuré par sa grande preuve d’empathie, presque maternelle, mais aussi par la détermination dont elle faisait et avait fait preuve jusqu’alors, gardant un sang-froid remarquable malgré cette situation désespérée et toutes les horreurs qu’elle avait pu vivre.

"Je ne sais pas si nous pourrions vous aider dans votre propre quête, Cabba, et j’en suis désolée. Mais… Cela m’ennuie de vous demander cela mais… Est-ce que vous connaissez un peu cet univers ? Nous sommes un peu… perdus, ici, et nous ne savons même pas dans quel état est la galaxie… Ni même vraiment comment nous pourrions gagner de l’argent sans mettre en danger le vaisseau."

A vrai dire, Cabba n’avait jamais entendu parler de Dosätz avant de s’y être retrouvé. L’environnement très moderne, le nombre considérable d’énergies vitales présentes aux alentours, les constructions à perte de vue, la fréquence de passage des véhicules… Autant d’indices qui lui indiquait qu’il s’agissait possiblement d’une planète touristique, mercantile, ou tout simplement un territoire d’accueil privilégié à la croisée des systèmes solaires. Ou peut-être même les trois ? Quoiqu’il en soit, il était persuadé qu’il existait quelque part des associations ou des autorités compétentes capables d’aider les Gardiens à trouver des solutions à leur problème. Pour sa part, le justicier souhaitait avant toute chose mettre la main sur la fameuse épée dont on avait tenté de l’éloigner plus tôt et qui, en dépit de son apparence maudite, pourrait bien être le premier et seul indice qui lui avait été laissé après sa résurrection. Si seulement il avait pu questionner l’encapuchonné à la pierre un peu plus longtemps…

"Epsilon a bien suggéré de devenir chasseur de prime, lui et Plume, mais… Nous ne savons pas tous nous battre comme eux le peuvent."

Si Prairie s’était montré conciliante et avaient gagné la confiance du saiyan, la même chose ne pouvait être déclarée à propos de Epsilon ; malgré qu’il ait baissé les armes, le regard inquisiteur de l’androïde n’avait de cesse de lui rappeler à quel point il n’était pas en position de force pour tenter quoi que ce soit, quand bien même il n’avait aucune mauvaise intention et que son atterrissage dans leurs quartiers n’était qu’un accident. Il avait espoir que sa méfiance s’estompe à mesure qu’ils essayeraient de s’entraider dans leurs quêtes respectives, mais en attendant, il faisait de son mieux pour ne pas paraitre plus tendu qu’il ne l’était déjà.

Plume, quant à lui, semblait être plus raisonnable que son partenaire et doté d’une forte volonté malgré son jeune âge. Était-il lui-même un pratiquant des arts martiaux, ou utilisait-il des armes pour se défendre ? Echanger à ce sujet lui permettrait de mieux le guider et mieux comprendre comment les humains font pour se défendre face aux menaces. Les humains de la Terre de l’Univers 7 comptaient sur ses héros pour les protéger ; mais d’après le réfugié rencontré plus tôt, ces derniers n’avaient pas pu empêcher la guerre d’éclater malgré tout…

"De nombreuses planètes ont besoin de la protection de héros ou de combattants au service du bien. Dosätz m’a l’air très peuplée ; assurer la sécurité d’autant de citoyens doit être une mission difficile. Je suis certain que les forces de l’ordre auront besoin de vos services."

Altruiste de nature, il ne pouvait s’empêcher de vouloir aider les autres, quand bien même il avait lui-même besoin d’assistance. Il ne devait cependant pas perdre de vue son objectif, qui était de retrouver Vegeta pour apprendre la vérité sur le Tournoi du Pouvoir et surtout un moyen de regagner l’univers 6. Pour cela, il lui fallait retrouver cette étrange lame, témoin d’un évènement dont il n’avait aucun souvenir. Puis un moyen de contacter les connaissances qu’il avait sur la Terre, qu’il s’agisse d’un appareil portatif ou d’une station radio. Enfin, partir en quête d’un moyen de transport pour traverser l’espace, mais si le Grand Nuage venait à être réparé, le reste de la manœuvre ne serait qu’une formalité.

Le pacifiste eut un sourire plein d’espoir, mais ses réjouissances furent rapidement interrompues par un vacarme soudain provenant d’une rue perpendiculaire à celle qu’ils traversaient : un crissement strident, puis un bruit sourd semblable à une explosion. Un accident ? Ce ne serait pas le premier à survenir aujourd'hui, décidément…

Ils se précipitèrent sans plus attendre vers la source de l’incident : un véhicule a deux roues avait vraisemblablement effectué un mauvais dérapage, laissant à terre son conducteur blessé. Ce dernier portait un étrange accoutrement, avait coiffé ses cheveux blonds d’une façon plus étrange encore mais dégageait surtout une colère si palpable que le saiyan se figea aussitôt sur place.

"... Tout va bien ?" s’enquit Plume, voulant bien faire, mais il fut récompensé de son initiative par un regard méprisant qui aurait pu transformer en glaçon les flammes les plus indomptables.

Son énergie vitale fluctuait entre le feu et la glace à une telle allure qu’il était difficile de suivre son état d’esprit. Il ne semblait pas belliqueux, simplement… désemparé.

"Tu me demandes si ça va ? Est-ce que ça a l'air d'aller bien selon toi ?!"

Désemparé, mais fier. Et particulièrement agressif dès qu’il se trouvait face à une situation sur laquelle il n’avait aucun contrôle. Un tel comportement n’était pas sans lui rappeler quelqu’un…

Il se releva et s’avança vers eux jusqu’à faire face à son interlocuteur, le fusillant davantage du regard. Plume dépassait déjà le saiyan d’une bonne tête et demi, mais cet étranger était encore plus grand qu’eux, ce qui ne manqua pas de déclencher le complexe d’infériorité latent à propos de sa taille. Peu importe, je n’ai pas besoin d’être grand pour me faire respecter, déclara-t-il en son for intérieur, et il avait bien l’intention de le prouver en empêchant toute dispute de survenir.

"Hm. Tu ne m'as pas l'air Duelliste, mais qu'importe, je pense que tu dois forcément connaître le King du Duel, The Master of Faster, Jack Atlas." se présenta-t-il avec une assurance qui en disait long sur sa façon de voir les choses. "Et cet homme, c'est m— Hein ?"

Il suspendit net le cours de sa propre déclaration, comme s’il venait d’avoir une révélation. Ou plutôt, comme si davantage de questions venaient de prendre place dans son esprit. Son visage se tordit en un air courroucé, puis confus.

"Mais qu'est-ce que c'est que ça..."

Il fallu un instant au justicier pour comprendre que la source de sa réaction démesurée n’était autre que la silhouette du Grand Nuage, écrasé à quelques centaines de mètres d’eux, au beau milieu de ce qui était auparavant un parc naturel construit au centre d’un quartier scientifique.

"C'est à toi, ce truc là ?" lui lança-t-il d’un ton agacé.

Quelques secondes s’écoulèrent pour lui laisser le temps de répondre, mais déjà, il semblait être retourné dans un monologue intérieur dont seul lui connaissait l’issue. Le saiyan s’approcha à son tour, prêt à intervenir si leur discussion venait a prendre un mauvais tournant. Qui sait comment un homme blessé et perdu serait capable de réagir sous le coup de l’émotion ?

"Attends... Laisse-moi un instant. Je ne suis pas certain de tout comprendre. Ça doit être un rêve, un très mauvais rêve, oui. Je suis sûr que c'est à cause de l'autre timbrée de la Rose Noire, cette meuf te frappe n'importe qui avec ses effets de monstres..."

Autant d’anecdotes qui n’évoquaient rien pour personne hormis lui-même. S’il ne calmait pas ses ardeurs, il y avait de fortes chances pour qu’il s’en prenne injustement aux Gardiens en les nommant responsables de sa mésaventure. Mais qu’est-ce qui justifierait une telle responsabilité ? Ils avaient eux aussi été transportés sur Dosätz contre leur gré…

D’une seconde à l’autre, il y eu un brusque revirement dans son introspection et il passa à l’action en saisissant le pauvre Plume par le col de sa veste, le menaçant de son poing fermé — sur laquelle une étrange marque commençait à briller.

"Tu vas me dire ce qu'il se passe ici ! T'es venu pour attaquer la Terre peut-être ? Tu t'es crashé pour détruire une partie de Néo-Domino City ? T'es de mèche avec les Pactisants de l'Ombre ? Ouais, t'as l'air douteux et j'ai sacrément envie de te mettre mon poing dans ta gueule à défaut d'un duel !"

Ce fut le moment que Cabba attendait pour se décider à agir et il fit apparaitre une barrière d’énergie autour du dénommé Jack Atlas afin que celui-ci soit forcé de lâcher sa prise.

"Arrêtez !"

Ses pas résonnèrent dans la ruelle tandis qu’il arrivait à leur hauteur, montrant qu’il ne tolérait aucun compromis autre qu’un dialogue modéré entre les deux parties.

"Je ne saurai donner une explication rationnelle dans l’immédiat, mais il semblerait que nous soyons tous dans la même impasse… Nous en prendre les uns aux autres ne nous mènera à rien."

Sur ce, il attendit que le duelliste veuille bien prendre ce fait en considération, sans quoi il ne ferait pas disparaitre de sitôt la protection qu’il avait érigé autour de lui — et n’hésiterait pas a en venir aux mains si son interlocuteur ne se montrait pas plus raisonnable.

Epsilon et Prairie arrivèrent rapidement.
Plume lui de son côté? Il était en train de se pincer les yeux pour essayer de garder le contrôle de lui-même, sa timidité ayant disparu en quelques secondes.
Ce type l’avait énervé en quelques instants c’était… Stupéfiant.

“Non, je ne sais pas qui vous êtes, non je suis pas un… Duelliste ou je ne sais quoi. Oui, ce vaisseau: le Grand Nuage est celui du groupe auquel j’appartiens. Et la dernière des choses que je veux est attaqué la terre.” Dit-il brutalement.

Son saut d’humeur parut surprendre Prairie qui eut un mouvement de recul, Epsilon quand à lui se contenta de croiser les bras, continuant d’observer avec une lueur étrange dans ces yeux.
“On cherche à retourner sur Terre, mais apparemment notre groupe à été transporté dans une autre dimension… Ou ligne temporelle… Ou je ne sais quoi. Maintenant, on va tous se calmer. On va aller chercher quelque chose à manger dans le Grand Nuage, et essayer de comprendre ce bordel!”

Un petit silence régna quelques instants. Prairie restant en retrait surpris par l’humeur de Plume. Elle jeta alors un regard vers Epsilon qui lui signifia d’un mouvement furtif de la main que tout allait bien.
Il se rapprocha alors, gardant son aspect sérieux; mais sa voix était plus amical qu’auparavant.
“Monsieur Jack Atlas. Nous pourrions continuer notre discussion à l’intérieur de notre vaisseau, nous y avons un peu de nourriture et de quoi éventuellement vous reposez. Vous pouvez également prendre votre moyen de transport avec vous, ce n’est pas la place qui manque en intérieur.”
Il se tourna vers Kyabe.
“Vous êtes également le bienvenu… Nous pourrions avoir besoin d’une discussion sur… Hum… Vos techniques de combats. Curiosité pour la sécurité du vaisseau et de comment se font les combats dans cette… Univers 7. Je suis sûr que vous pouvez comprendre. Prairie?”

Se tournant vers cette dernière. Elle rejoignit le groupe et prit la parole.
“Nous pouvons assurer votre sécurité monsieur Atlas. Si vous le désirez, nous ne forçons rien naturellement. Mais… Pour vous donner une idée… Vous ne vous trouvez pas sur Terre mais une planète nommé Dosätz… On serait mieux dans le vaisseau.”

Tandis que la tension dans l’air se faisait de plus en plus palpable, la protection d’Energie dressée par sadalien ne fut au final d’aucune utilité puisque celui qu’il cherchait à protéger se dégagea, calmement mais fermement, de l’emprise de son interlocuteur.

"On cherche à retourner sur Terre, mais apparemment notre groupe a été transporté dans une autre dimension… ou ligne temporelle… ou je ne sais quoi." gronda-t-il, visiblement excédé par l’attitude du duelliste à son encontre. "Maintenant, on va tous se calmer. On va aller chercher quelque chose à manger dans le Grand Nuage, et essayer de comprendre ce bordel !"

Sa timidité latente avait laissé place à une colère sourde qui en disait long sur tout ce que le jeune homme avait vécu ; ce changement soudain parut même étonner ses collègues qui observaient la scène d’un air démuni. Cabba ne pouvait que compatir : même si leurs points de départ respectifs étaient différents, ils avaient apparemment vécu les mêmes péripéties et s’étaient retrouvé confrontés aux mêmes problématiques. Le justicier était soulagé d’avoir trouvé d’autres personnes avec qui il pourrait unir ses efforts, mais, et si cela ne suffisait pas ? Et s’ils se trouvaient face à une vérité plus tragique encore ? Mieux valait ne pas trop y penser. Pour l’heure, ils n’iraient nulle part sans une stratégie bien établie et le ventre vide.

Le proclamé 'Roi du Destin' avait fini par calmer ses ardeurs suite au discours du terrien, malgré quelques protestations silencieuses. Il semblait avoir compris les enjeux de cette situation a première vue invraisemblable et toute hostilité quitta ses gestes — bien qu’il continuait à les dévisager d’un air suspicieux.

De son côté, Plume reprit son sang-froid et fit preuve d'un peu plus de diplomatie :

"Monsieur Jack Atlas. Nous pourrions continuer notre discussion à l’intérieur de notre vaisseau, nous y avons un peu de nourriture et de quoi éventuellement vous reposez. Vous pouvez également prendre votre moyen de transport avec vous, ce n’est pas la place qui manque en intérieur."

Il fit ensuite face à son défenseur qui, voyant que la situation était maitrisée, avait fait disparaitre la barrière d’énergie vitale ayant pour but de les dissuader d’en venir aux mains :

"Vous êtes également le bienvenu… Nous pourrions avoir besoin d’une discussion sur… hum… vos techniques de combat. Curiosité pour la sécurité du vaisseau et de comment se font les combats dans cet… Univers 7. Je suis sûr que vous pouvez comprendre."

"Bien entendu." assura ce dernier, flatté que l’on reconnaisse ses compétences à sa juste valeur.

C’était la moindre des choses vis-à-vis de l’aide mutuelle qu’ils allaient s’apporter — un échange de bons procédés qui allait garantir, il l’espérait, une réussite dans ce projet commun qui était désormais le leur : regagner la Terre.

"Prairie ?"

Cette dernière s’avança au milieu du groupe et prit la parole, en sa qualité de commandante, l’androïde Epsilon silencieusement sur ses talons.

"Nous pouvons assurer votre sécurité, monsieur Atlas. Si vous le désirez, nous ne forçons rien naturellement. Mais… Pour vous donner une idée… Vous ne vous trouvez pas sur Terre mais sur une planète nommée Dosätz…"

Une planète civilisée et urbaine, mais dont ils ne savaient ni le contexte politique, ni la position dans le système solaire de cet univers.

"On sera mieux dans le vaisseau." déclara-t-elle en les invitant à la suivre, les longs pans de son manteau virevoltant derrière elle.

A ce moment précis, il remarqua qu’elle transportait avec elle une curieuse babiole à l’effigie d’une petite créature domestique. Une peluche ?


* * *


Le chemin du retour vers le Grand Nuage se déroula tranquillement ; même le duelliste se montra étonnamment discret, visiblement résigné à ce que son destin lui réservait. Le prodige comprenait sa détresse, dans un sens ; pour autant il ne fallait pas baisser les bras et continuer à œuvrer dans l’adversité. Ils étaient désormais suffisamment nombreux pour conjoindre leurs vécus et aviser des solutions tout en tirant avantage des ressources qu’ils avaient chacun à leur disposition. En tant que Capitaine des Forces de Défense de son univers, il se sentait plus que jamais prêt à reprendre du service, mais avant toute chose, un état des lieux et des troupes s’imposait. Si ce qu’il avait vu dans le hangar où il avait accidentellement atterri était bien conforme à ce qu’il pensait, il n’y avait pas de souci à se faire quant aux vivres et à l’armement. Si ses nouveaux alliés lui laissaient accéder à l’entièreté du vaisseau, il sera en mesure d’évaluer l’étendue de leurs possibilités ; s’ils disposaient d’un système de navigation analogue à ceux dont il avait l’habitude de se servir, les rediriger vers la Terre sera un jeu d’enfant.

Mais avant toute chose, il devait mettre à nouveau la main sur cette étrange lame dont il avait été séparé — et qui semblait être la clé des réponses à ses questions les plus nébuleuses.

"J’ai encore en mémoire les coordonnées de notre destination. " adressa-t-il à Prairie. "Je pourrais même essayer de rentrer en contact avec les quelques connaissances que j’ai là-bas, s’il m’est possible de retrouver leur position."

Mais…

"… mais il faut que je vous mette en garde : j’ai entendu dire à de nombreuses reprises que la Terre avait récemment été le lieu d’une guerre interplanétaire. J’ignore si des mesures de reconstruction ont été prises par ses dirigeants, mais nous devrions nous montrer prudents dans notre approche."

Les dires de l’homme encapuchonné avaient été clairs : l’ampleur de ce conflit avait été telle que sa surface avait été grandement dévastée et que les millions de réfugiés qui n’avaient pas péri sous les bombes avaient dû quitter leur planète natale en quête d’une plateforme d’accueil, et la politique de Dösatz semblait avoir tout prévu pour gérer une telle immigration. Pour autant, le saiyan avait volontairement omis de renseigner les différentes parties impliquées dans cette invasion sans précédent — les comptes seront rendus lorsque le moment de le faire sera venu. Inquiéter de la sorte ses seuls alliés ne profiterait à personne. Et pour l’instant, il lui fallait continuer à s’en remettre à leur bonne volonté ainsi qu’a la confiance qu’ils avaient placé en lui, étranger qu’il était d’une part, mais bien plus familier qu’il n’y paraissait de l’autre.

"Un travail de recherche quant à la situation politique terrienne en vigueur s’impose avant que nous ne planifions ce voyage — si tel est toujours votre but. Que suggérez-vous ?"

Autour d’eux, les écrans jalonnant l’avenue qu’ils remontaient diffusaient des publicités diverses et variées, des messages d’informations plus ou moins urgents, des avis de recherches qui défilaient bien trop vite sous leurs regards concentrés. Alors qu’il levait la tête vers le ciel, Cabba aperçut un visage sur l’un de ces écrans qui attira son attention plus que tous les autres. Un homme au regard meurtri mais déterminé, peut-être endurci par les combats ou par la perte d’un entourage cher, réclamé par les autorités avec une prime conséquente pour son arrestation— vivant si possible. Un saiyan, et plus particulièrement de son propre univers : le défenseur reconnaitrait l’un des siens parmi des milliers sans le moindre doute, et son cœur bondit fort dans sa poitrine face à ce constat soudain.

Mais tandis qu’il était distrait par le visage de cet homme, étrangement familier, une partie de ses souvenirs commença à se reformer dans un coin de sa mémoire, lentement…

Le groupe resta sans mots pendant quelques instants avant que Prairie ne s’arrêta finalement, cherchant à encaisser les mauvaises nouvelles de la Terre. Elle était visiblement troublé.
“ Une guerre…?”

Epsilon se rapprocha alors d’elle, croisant les bras et prenant l’attention tout en masquant légèrement Prairie de vue.
“ Il ne faudra pas qu’une simple recherche sur la situation politique Terrienne, mais également de cette univers en général. Si il s’agit d’une guerre INTERplanétaire, cela sous-entend que plusieurs groupes de différentes planètes s’affrontent, et pour qu’on qualifie de guerre, qu’il s’agisse de gros moyens. Militaires.”

Il se tourna alors vers Plume d’un regard interrogateur.
“Plume, tu avais hier fait un petit tour pour tenter de glaner des informations sur cette planète, mais il me semble que tu avais trouvé des informations plus général non?”

Le jeune adulte resongea à ce qu’il avait entendu et comprit la veille, croisant les bras de manière similaire à son mentor Réploïde.
“Ouais… Un Empire dirigé par une famille apparemment, Cold ou quelque chose comme cela. Et à entendre les gars qui en parlait. C’était un vaste Empire regroupant plusieurs centaines de planètes.”
“Potentiellement eux qui sont impliqués?”
“Je… Je sais pas Epsilon. Y’avait un autre groupe qui apparemment les avait opposé, des… Salin? Sapin? Un truc dans ce genre, des guerriers qui apparemment ont une queue de singe.”
“Une queue de singe?” Le Réploïde leva un oeil dubitatif en entendant cette mention.
“Ils n’étaient pas ivres à tout hasard les individus que tu as entendu?”
“... Ouais.”

Haussa les épaules en poussant un soupir. Le Réploïde ne semblait pas satisfait de ce qu’il avait entendu, et même lassé par ce dernier détail qui semblait absolument ridicule. Et Plume une fois encore avait l’impression d’avoir déçu le n°2 du Grand Nuage, et il baissa les yeux. Un sentiment de culpabilité et même d’une certaine honte.
N’y prêtant visiblement pas attention, le Réploïde se retourna vers Prairie, l’interrogeant des yeux pour voir si elle allait mieux. Qu’elle confirma d’un léger hochement de tête.
Reprenant la marche, il sembla alors enfin remarquer que Plume était encore déçu.
“Pas d’inquiétude Plume, nous trouverons les informations dont nous avons besoin plus tard. Bon travail tout de même, cela nous donne une piste.
Pour la suite, nous verrons. Notre priorité est de remettre en état le Grand Nuage pour qu’il puisse de nouveau se mouvoir. Et voir s’il serait apte à résister à un voyage dans l’espace. J’ai des doutes quand à sa compatibilité avec votre technologie de voyage interplanétaire, mais sait-on jamais...”

L’adulescent parut surpris par le compliment, cela ne ressemblait pas au comportement habituel du Réploïde qui donnait plutôt l’impression de surtout tolérer la présence du jeune. Ce dernier toujours dans son armure de combat regarda alors Kyabe.

“Au fait, depuis tout à l’heure je m’interroge. Vous avez dit être Capitaine d’une unité d’élite de combat… Mais comment vous combattez au juste? Je ne vois pas d’arme sur vous et votre armure à l’air… Eh bien peu protectrice au final.”

Sans qu’il ne puisse le voir, Epsilon eu un léger haussement de la tête. Prêtant une oreille à la discussion qui semblait sur le point de s’engager.

Tandis que le soleil de fin d’après-midi colorait les rues de Dösatz d’une belle lueur orangée, le regard de Cabba parut s’assombrir alors qu’il se trouvait abasourdi par la succession d’images télévisées qui s’affichait sur les écrans autour de lui — sans qu’il ne puisse précisément en déterminer la cause.

Cet homme... Son nom ne lui disait rien, mais son visage et sa posture lui rappelait immanquablement quelqu’un. Mais qui ? Il était souvent dit des saiyans de sang pur qu’en raison de leurs gènes, ils partageaient une majorité de similitudes dans leur apparence physique, bien que le sadalien n’ait jamais été en accord avec cette affirmation : chacun de ses congénères possédait un assortiment de signes distinctifs uniques qu’il ne manquait jamais de savoir différencier dès les premiers coups d’œil.

Alors pourquoi, malgré qu’il soit persuadé de ne jamais l’avoir rencontré, il lui semblait incroyablement familier ?

Ses souvenirs peinaient à se reformer quand bien même il y mettait toute sa volonté, comme un enregistrement endommagé joué encore et encore dans son esprit, comme un écran statique sur lequel rien ne s'affichait hormis des brides d’images incompréhensibles. Il n’y avait rien à faire : entre le moment où il s'était vu désintégré suite à la défaite de son univers lors du Tournoi du Pouvoir et l’instant où il s’était réveillé au beau milieu du parc, seul subsistait un trou noir tordant toute perception du temps et de la réalité, comme un sommeil qui aurait duré mille ans, comme une éternité qui aurait filé en l’espace d’une seconde.

Ses compagnons de voyage échangeaient à ses côtés, mais c’est à peine s’il prêta réellement attention à ce qui était dit, encore transi par la sensation troublante qui s’était emparé de son cœur. Cependant, il fut tiré un cours incessant de ses pensées par la question que Plume lui adressait : il mit plus de temps à répondre qu’il n’aurait dû, ce qui lui valut un regard interrogateur de la part du groupe.

"Désolé, quelque chose avait attiré mon attention..."

Il prit une grande inspiration afin de se reconcentrer sur la discussion qu’il avait pourtant lui-même initié, se fustigeant pour ne pas être à la hauteur de leurs attentes, se fustigeant pour se sentir aussi seul malgré qu'il soit accompagné, se fustigeant d'avoir besoin de leur présence à ses cotés tandis qu'il était supposé être celui qui leur servait de repère dans cet univers qu’il ne connaissait pourtant pas aussi bien qu'il le prétendait.

"L’unité d’élite des Forces de Défense de Sadala est composée d’escouades d’information et de combats visant à renseigner, neutraliser les menaces et protéger les peuples menacés de notre Univers. Nous avons une approche diplomatique des risques, surtout si elles impliquent des décisions politiques ou sociales, mais il nous arrive parfois d’avoir à intervenir de façon physique si la situation l’exige."

Il réarrangea le plastron de son armure, dont la couleur bleutée était fièrement portée depuis presque une décennie maintenant. Un véritable témoignage de son engagement dans l’armée sadalienne, une dévotion qui lui avait valu de nombreuses éloges et un véritable accomplissement de soi à travers l’altruisme qu’il vouait à ses pairs.

"Nous maitrisons des techniques plus ou moins avancées d’arts martiaux ainsi que le maniement d’armes diverses, mais nous possédons avant tout un contrôle naturel de l’énergie vitale accrue qui nous permet de donner forme cette même force inhérente pour nous déplacer, nous défendre, ou encore passer à l’attaque."

Sur ces mots, il fléchit légèrement les jambes et s’envola sur quelques mètres, restant quelques instants au-dessus de leurs têtes pour démontrer ses dires.

"Comme vous avez pu voir tout à l’heure lorsque j’ai voulu vous empêcher d’en venir aux mains, il est possible de projeter l’énergie vitale et d’en contrôler l’intensité afin de prévenir les chocs physiques ou cinétiques. C’est une faculté qui est innée chez nous autres saiyans mais qui peut, je le pense, être enseignée a d’autres races que la nôtre..."

Il s’arrêta un instant dans son explication, réalisant que le reste de la troupe, et plus particulièrement Plume, le dévisageaient avec une certaine insistance. Presque immédiatement, sa mémoire lui restitua la conversation qu’il avait distraitement écouté il y a quelques minutes et il comprit qu’il venait de créer un malentendu qui allait lui poser de sacrés ennuis si les choses n’étaient pas au plus vite remises dans leur contexte.

"Je... peux comprendre votre confusion. Oui, je suis en effet un représentant du peuple saiyan, qui se trouve être une des deux parties responsables de la guerre qui a éclaté sur la planète Terre. Cependant, je peux vous assurer que je n’ai rien à voir avec tout ça : comme je vous l’ai dit, je suis moi-même issu d’un univers autre que celui dans lequel nous nous trouvons, quand bien même j’ai été amené à le visiter par le passé, je ne sais donc rien de ce qui a bien pu se passer ni pourquoi cela s’est produit..."

Il soupira, avant de poursuivre :

"Si notre unité d’élite avait pu intervenir à temps, croyez bien qu’un tel désastre n’aurait pas pu voir le jour."

Il ne put empêcher l’amertume gagner son discours, contrarié par cette situation de laquelle il semblait de plus en plus difficile de se tirer sans voir la tranquillité de sa conscience s’effondrer à mesure des révélations invraisemblables qui lui étaient faites.

"Tout ce qui nous reste à faire est d’espérer que la situation se soit rétablie. Si nous voulons retourner sur Terre, il faut nous assurer que nous puissions le faire en toute sécurité."

L’androïde Epsilon avait rappelé justement que tant que l’immense vaisseau n’était pas réparé, toute tentative sera vouée à un échec certain. Mais s’il ne pouvait pas franchir l’atmosphère et naviguer dans le vide spatial, comment allaient-ils pouvoir faire pour être transportés à destination ? Maintenant que Cabba avait la certitude d’être une de ces anomalies dimensionnelles dont il avait parfois entendu parler par les Dieux de la Destructions, il était conscient qu’aucun retour en arrière sur sa situation ne serait possible — a moins de faire appel aux dieux eux-mêmes. Mais laquelle de ces entités aussi capricieuses que redoutables voudrait venir en aide à de misérables mortels ? Et comment entrer en contact avec elles, quoi qu’il en soit ? Qu’aurait-il à leur dire ? Après tout, il était en partie responsable de la perte de son propre univers et donc de leur déchéance... S’il venait a se présenter à nouveau devant le seigneur Champa et la maitresse Vados, nul doute est qu’il se verrait anéanti une seconde fois pour bonne mesure. A cette pensée, il sentit un frisson d’effroi glacer le moindre centimètre carré de son être.

Le justicier entama ainsi une profonde réflexion, cherchant au plus vite d’autres solutions plus abordables par le commun des mortels, avant de soudainement atterrir aux côtés de ses nouveaux alliés.

"J’ai une idée ! J’ignore si une telle technologie est utilisée dans l’univers 7, mais si nous avons recours à un relai spatial, nous pourrons regagner la Terre sans aucun problème, même à bord d’un vaisseau aussi grand que le vôtre."

Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ?
Décidément, son retour à la vie avait plus affecté sa cognition qu'il ne le soupçonnait...

"Avez-vous un moyen de télécharger une carte géographique de Dösatz depuis la base de données de votre Grand Nuage ? Voyons voir si nous pouvons localiser la base de lancement la plus proche."

“C’est déjà fait.” Répondit le Réploïde qui observait le jeune Saiyan. Curieux de savoir ce qu’il avait en tête en parlant d’un relais spatial. La capacité de ces Saiyans à manier l’énergie vital l’avait rendu très curieux, mais également inquiété. Qui sait quel potentiel pouvait avoir ce genre de technique? De méthode de combat? L’espace d’un instant, la crainte que lui et Plume étaient dans un univers nécessitant bien plus de force qu’ils ne pourraient jamais acquérir lui passa à l’esprit… Non, ils réussiront à trouver un moyen de se défendre, il le fallait.

Plume de son côté était encore bouche bé devant les explications qui avait eu lieu…

“C’est… C’est trop cool!” Dit-il finalement avec des petites étoiles dans les yeux.
“Faut que j’apprenne comment faire cela!” Dit-il alors… Avant que son corps ne brille un court instant, dans un petit claquement sonore qui avait une résonance technologique.

Une espèce de petit badge bleu, formant ce qu’on vaguement être qualifié de visage se tenait désormais juste à côté de Plume, flottant à côté de lui. Le jeune garçon quand à lui n’était plus en armure de combat, mais dans une tenue plus civil.
“Bien que je trouve ton enthousiaste louable Plume, peut-être devrais-tu te concentrer sur déjà réussir à maitriser ton propre don?”
La voix sortait du petit badge qui se tournait rapidement vers Kyabe. Tandis qu’Epsilon poussa un soupir exaspérer.

“J’aurais préférer que tu ne dévoile pas ton existence comme cela Modèle X.”
“Ce Saiyan nous à bien expliquer qui il était et ses capacités non? De plus, je peut sentir qu’il n’est pas un être mauvais.” Le biométal semblait vouloir continuer à parler quand un grand bruit résonna dans les différents haut parleurs de la ville, tandis que chaque écran fut pris de statiques… Et révéla le visage d’un être humanoïde portant une espèce de demi-masque…

Auros faisait son annonce… Et quelques minutes plus tard.

“Et allez… J’ai le pressentiment que la Terre est un aimant à problème dans cette univers.” Parla le Réploïde en se frottant le visage, visiblement nullement impressionner par le soi disant Dieu de la Destruction.

A peine Cabba eut fini sa phrase que le réploïde qui lui faisait face répondit instantanément à sa question.

"C’est déjà fait." lui lança-t-il d’un ton désabusé, comme si la connaissance de cette information était une évidence.

Le justicier décida ne pas en rajouter à la tension ambiante qui n’avait pas faibli depuis qu’ils avaient fait connaissance dans la salle des réacteurs, préférant ouvrir la marche comme le bon meneur qu’il était.

"Allons-y, dans ce cas !" s’exclama-t-il, adressant à ses alliés un sourire confiant.

La silhouette imposante du Grand Nuage était déjà visible de là où ils se trouvaient ; il n’était qu’une question de minutes avant qu’ils en pénètrent l’intérieur et qu’ils s’affairent au nouvel objectif qu’ils venaient de se donner. Le sadalien ne pouvait dissimuler sa curiosité quant à la structure et l’organisation de ce superbe vaisseau venu d’une autre dimension, mais l’optimisme qu’il ressentait vis-à-vis d’un possible retour sur la Terre demeurait entaché de profondes inquiétudes.

A ses côtés, le jeune terrien le regardait d’un air admiratif. Les explications du saiyen semblaient l’avoir réellement motivé, en témoignaient ses pupilles qui luisaient comme des étoiles en pleine nuit.

"C’est… C’est trop cool ! Faut que j’apprenne comment faire cela !"

Il lui sourit en retour, amusé par la situation ; malgré la différence évidente de vécu et d’expérience entre les deux hommes, Plume le dépassait de plus d’une tête et était bien mieux protégé que lui.

"Oh, ce n’est pas si difficile. Je suis certain que maitriser ainsi son énergie vitale est possible pour tout le monde avec un entrainement approprié."

Savoir qu’un autre combattant s’intéressait aux méthodes de combat qui lui avaient été apprises l’enthousiasmait bien évidemment — s’ouvrir à d’autres pratiques martiales et acquérir d’autres compétences ne pouvait qu’être bénéfique quoiqu’il en soit — mais le prodige était de toute façon bien trop modeste et bien trop humble pour penser que le terrien n’avait pas lui non plus autant de ressources à sa disposition. A commencer par cette armure d’un bleu magnifique, réhaussée d’un canon à son bras droit, qui paraissait pouvoir endurer les coups même les plus puissants.

"D'ailleurs, j’aurais aimé en savoir plus sur cette arm..."

Mais il fut interrompu par un phénomène soudain : le corps de Plume se mit à briller et l’espace d’un instant, le saiyan s’était attendu à ce que son compagnon terrien ne se trouve lui aussi transporté quelque part dans Dosätz, tout comme il avait été amené lui-même à se trouver transporté au sein du Grand Nuage. Mais à son plus grand soulagement, le jeune homme n’avait pas bougé d’un pouce, indemne à une exception près : un accoutrement plus civil avait remplacé la superbe armure qu’il portait jusqu’alors. La forte lumière émise par son corps se concentra jusqu’à se transformer en un curieux artefact, pouvant tenir dans la main, doté d’une forme tétragonale et d’un large cristal rouge en son centre. Celui-ci flotta quelques secondes dans les airs avant qu’il ne s’adresse à son propriétaire, manquant de faire sursauter le natif de l’univers 6 qui ne savait vraiment plus à quoi s’attendre.

"Bien que je trouve ton enthousiaste louable, Plume, peut-être devrais-tu déjà te concentrer sur réussir à maitriser ton propre don ?"

Son ton était ferme, mais bienveillant. L’apparition inattendue de cette entité ne parut pourtant pas plaire à Epsilon, qui le réprimanda sans réelle substance.

"J’aurais préféré que tu ne dévoiles pas ton existence comme cela, Modèle X." soupira-t-il.

Mais le "Modèle X" en question semblait avoir de lui-même décidé du bon moment pour faire son apparition.

"Ce saiyan nous a bien expliqué qui il était et ses capacités, non ?  De plus, je peux sentir qu’il n’est pas un être mauvais. »

Ce fut au tour de Cabba d’avoir des étoiles dans les yeux. De ce qu’il pouvait voir, l’armure que revêtait Plume était non seulement une armure intelligente, mais elle était douée de conscience et capable de s’activer à volonté ! Il s’inclina poliment devant cette prouesse technologique qui ne manquait pas de nourrir sa curiosité. Mais le temps des réponses à toutes ces questions qui n’avaient de cesse de se presser viendra plus tard : pour l’heure, remettre le Grand Nuage en état et assurer son voyage vers la planète bleue était sa priorité, ainsi que celle de son équipage — peu importe les risques encourus, peu importe les menaces et autres mauvaises nouvelles qui pouvaient bien les attendre.

Quelle autre destination leur restait-il à prendre, pour comprendre ce qui s’était passé, si ce n’était celle de l’endroit où tout avait commencé ?

Mais, comme si les dieux du destin avaient entendu les complaintes enfouies dans l’esprit du défenseur des univers, la menace qui pourrait bien compromettre leurs plans se manifesta d’elle-même, sous la forme d’un communiqué retransmis en direct sur tous les haut-parleurs et tous les écrans télévisés de la métropole.

"Citoyens de l'Univers, j'ai une annonce à vous faire !"

Aussitôt, une silhouette humanoïde apparut devant les yeux ébahis et intrigués de la foule autour d’eux ; une expression fière et solennelle se lisait sur son visage à moitié dissimulé derrière un masque, mais son seul œil visible reflétait une détermination qui ne demandait qu’à tout consumer. Mains derrière le dos, torse droit, chaque instant de silence qui ponctuait son discours permettait à tous les spectateurs de témoigner de sa prestance et de mesurer le poids de chacun de ses dires. Il se présenta avant même qu’ils n’aient eu le temps de se demander qui pouvait bien se donner les moyens d’adresser un message à l’univers 7 tout entier.

"Je me prénomme Auros, Empereur d'Elyséa et dieu de la destruction du treizième univers."

Le saiyan eut aussitôt l’impression d’être projeté en arrière dans l’espace-temps par la révélation qui venait d’être faite : non seulement cet homme se présentait comme étant un Dieu de la Destruction, mais il prétendait venir de l’Univers 13 — une information qu’il avait indirectement entendu d’une discussion entre le seigneur Champa et la maitresse Vados lors de leurs entrainements, mais dont la véracité n’avait jamais été confirmée, si bien qu’il s’était longtemps demandé s’il ne l’avait tout simplement pas rêvée.

"Ce n’était donc pas une rumeur..." souffla-t-il, mais trop bas pour être réellement entendu.

"Pour nombre d'entre vous, ces propos ne signifient rien alors j'en viens aux explications : il existe un total de treize univers et chacun d'entre eux sont maintenus dans un équilibre reposant sur le travail des divins."

Voilà qui allait pouvoir dissiper les derniers doutes qui pouvaient subsister dans l’esprit de ses récents alliés, eux qui avaient eu du mal à concevoir la vérité derrière ce qu’il leur avait raconté plus tôt — ils n’étaient pas les premiers et ne seront sans doute pas les derniers.

"Mais tout ce qu'il vous faut savoir, c'est que vos dieux ainsi que certains habitants de votre univers sont venus massacrer des innocents gratuitement chez moi avant d'attenter à ma vie."

L’impassibilité dans son intonation fut teintée de colère dès le moment où il évoqua ces faits, comme s’il s’était mis à les revivre sur l’instant pour mieux rendre compte de sa consternation. Qu’avait-il donc bien pu se passer ? Cabba n’était pas sans être accoutumé aux humeurs capricieuses des entités qui veillaient au bon équilibre des choses, mais il peinait à croire que les dieux de la destruction de l’univers 7 aient pu s’attaquer à un de leurs confrères sans raison préalable...

"Évidemment, je ne vous demande pas de me croire sur parole. C'est justement pour cette raison qu'un extrait des enregistrements vidéo de ce terrible massacre vous sera diffusé dans quelques secondes. Cela ne durera pas plus d'une trentaine de secondes alors prenez le temps de prendre conscience des faits qui vous sont reprochés, aussi choquants puissent-ils être."

... et pourtant, les images qui défilèrent sous ses yeux écarquillés montraient une vérité qu’il n’aurait jamais voulu avoir à admettre.

Une cité resplendissante, mise à feu et à sang. Des passants en déroute, des gardes se pressant de toutes parts. Des édifices effondrés, des corps évanouis, des cadavres ensevelis. Des individus disputant un combat sans merci... Son cœur se précipita au bord de sa cage thoracique lorsqu’il vit apparaitre de plus près les visages des deux responsables de ce chaos sans fin.

Deux visages familiers, mais pas seulement parce qu’ils les avaient vu diffusés quelques minutes plus tôt dans des avis de recherches. Deux visages familiers, comme s’ils les avaient toujours connus.

Scalio... Garou...

Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ?
Pourquoi ont-ils commis de tels actes ?
Et surtout : que représentent-ils, pour lui qui n’a aucun souvenir de les avoir rencontrés ?

La retransmission du massacre se poursuivit, mais le saiyan demeurait inerte, physiquement présent mais mentalement absent, cherchant à questionner sa mémoire désespérément vide de tout indice. L’effroyable sensation éprouvée non loin de l’étrange épée s’était à nouveau emparée de lui, le plongeant dans une confusion qui menaçait de le submerger à chaque seconde comme s’il avait vécu un traumatisme... Un traumatisme dont il n’avait résolument aucun stigmate, si ce n’était une amnésie partielle dont il ne parvenait pas à résoudre la cause. Des éventualités plus absurdes les unes que les autres lui vinrent à l’esprit : et si ces hommes avaient initié le conflit qui avait ravagé la Terre, avant de poursuivre leurs méfaits dans d’autres univers ? C’était en tout cas ce que l’empereur de l’Univers 13 voulait faire croire et au vu des preuves qu’il avançait, une telle supposition était loin d’être incohérente avec ce que le passant à la pierre lui avait dit plus tôt. Et s’il avait été envoyé arrêter ces hommes ? L’Unité d’Elite qu’il dirigeait n’avait pas pour habitude d’intervenir hors de leur juridiction, mais il n’était pas impossible que ses alliés de l’Univers 7 aient fait appel à lui pour repousser la menace. Et si il n’avait pas réussi à les neutraliser, subissant de graves blessures ayant entrainé un trouble de la mémoire ? Une conclusion à première vue logique, mais il trouva aussitôt étonnant que des combattants comme Goku ou Vegeta, dont la renommée n’était plus à faire, aient laissé s’échapper ces deux individus. A moins ce que ces derniers se soient montrés plus forts encore ? L’étendue des dégâts qu’ils avaient causé dans leur sillage était considérable, après tout...  

A la suite de ces trente secondes insoutenables, le dénommé Auros reprit la parole :

"Beerus, le dieu de la destruction de votre univers était le responsable de ce complot dont je ne saurais nommer l’infamie."

Voilà qu’il désignait à présent le seigneur Beerus comme l’instigateur de tous ces actes impitoyables. Mais encore une fois, le sadalien avait tout le mal du monde à accepter cette déclaration : il l’avait peu côtoyé, mais suffisamment longtemps pour comprendre que le félin destructeur était certes motivé par des désirs égoistes, mais ne laisserait surtout pas des mortels agir à sa place ou en son nom, et encore moins en s’attaquant aux populations de l’univers dont il était responsable — malgré de nombreuses complaintes quant à la cupidité et à la stupidité des mortels, aussitôt pardonnées par la qualité gustative des mets qu’il avait eu l’opportunité de goûter lors de son séjour sur la Terre. Cette planète lui était si précieuse que la détruire ne lui apporterait rien ! Quelque chose ne tournait pas rond...

"Par conséquent, je l'ai exécuté de mes mains pour rendre justice à mon peuple..."

S’il ne connaissait pas mieux, le justicier se serait retrouvé profondément choqué par une telle nouvelle. Mais lors du Tournoi du Pouvoir, il avait compris que les dieux de la destruction étaient incommensurablement puissants et qu’à l’exception des anges qui leur servaient de conseillers, aucun être au monde ne saurait les surpasser. Cependant, savoir que le frère du seigneur Champa avait connu une fin aussi brutale, lui qui était réputé pour être l’un des plus redoutables d’entre tous, paraissait invraisemblable. Et plus il cherchait à trouver une solution logique à tous les problèmes qui lui étaient présentés, plus de paramètres inconnus s’ajoutaient jusqu’à encombrer complètement le cours de ses pensées. Il aurait voulu crier de toutes ses forces, s’il le pouvait, si seulement cela pouvait le soulager ne serait-ce que quelques minutes de toute cette effervescence qui l’empêchait de garder pleinement son sang-froid.

"Mais le sang d'un seul coupable ne peut pas suffire à faire amende équitable. C'est pourquoi je suis venu sur votre planète dans le but de faire un exemple en la détruisant..."

Cette terrifiante pensée suffit à envoyer dans tout son corps une montée d’adrénaline soudaine et il ne sut si son sang était entrain de se glacer ou de bouillonner dans ses veines. Voilà qu’il apprenait que la Terre avait été anéantie, maintenant ! Était-il désormais condamné à ne jamais pouvoir apprendre la vérité derrière le dénouement du Tournoi du Pouvoir, la disparition de son mentor, la guerre qu’il y aurait eu sur Terre, la raison de l’invasion de l’univers 13 ? Était-il donc resté inconscient si longtemps ? Il ne put que maudire son impuissance face à l’inévitable, une fois encore...

Mais cette conjecture fut bien vite rejetée : après tout, Auros semblait s’adresser à l’Univers 7 tout entier depuis cette même planète qu’il prétendait avoir voulu détruire. De plus, jamais les défenseurs de la Terre ne se seraient rendus sans négocier ou se battre jusqu’à leur dernier souffle — ou si tel était le cas, il doutait clairement qu’aucune hiérarchie supérieure n’ait été convoquée pour modérer les conditions d’un tel coup d’état. Sa mâchoire se fit douloureuse tandis qu’il s’efforçait de rationaliser la profonde indignation qui l’affectait.

"... mais j'ai eu pitié. Dès lors que je suis arrivé sur vos terres désolées, j'ai très vite pu constater que vous étiez les victimes de vos propres erreurs, de vos guerres... de vos bêtises. Voilà pourquoi votre planète et vos vies ont été épargnées. Mieux encore, nous vous avons donné l'opportunité de saisir une seconde chance en redonnant vie à la flore et en faisant réapparaître les bâtiments que vous avez perdus au cours de vos dernières confrontations."

Une prise de pouvoir unilatérale, tout d’abord par les mots avant d’avoir à le faire par la force. Une maitrise remarquable des tactiques militaires, s’assurant que les territoires conquis soient dans un état qui lui soit profitable. Des actes intéressés, des décisions impitoyables, présentés sous la forme d’un compromis dont la garantie était placée de gré ou de force dans les mains des populations qu’il s’était empressé de conquérir, violant sans aucune retenue le traité de non-agression inter-universel... Un comportement auquel le natif de l’univers 6 avait déjà eu à faire face chez la plupart des despotes qu’il avait eu à neutraliser, mais ces derniers n’étaient jamais allés jusqu’à s’arroger le droit de prendre possession d’un univers tout entier et de réellement concrétiser leurs plans : la menace représentée ici était non seulement plus conséquente, mais elle était, à l’heure actuelle, déjà active.

"Seulement... J'agis davantage par nécessité que par générosité. Dorénavant, l'Empire d'Elyséa supervisera les actions de chacun des gouvernements de votre univers et je serais le seul à même de décider si vos mondes méritent de continuer d'exister ou s’ils doivent disparaître à tout jamais.

Une invasion aux enjeux interplanétaires en suivait une autre ; et comme un malheur ne semblait décidément jamais arriver seul, l’une se trouvait être la répercussion directe de la précédente. Qu’est-ce que les terriens avaient donc fait pour mériter cela ? Comment peut-on ainsi rejeter une telle responsabilité sur des personnes qui n’ont, pour majorité d’entre eux, rien à voir avec tous ces évènements tragiques ? L’empereur de l’Univers 13 n’avait pas perdu une seule seconde pour réagir face aux conséquences des actes terroristes qui avaient été commis au sein de son empire, se faisant l’incarnation d’une justice partiale motivée par son seul désir de vengeance.

"Les gouvernements qui accepteront la supervision d'Elyséa conserveront le commandement de leurs mondes, leurs titres ainsi que leurs possessions. Ils pourront aussi bénéficier de l'appui de nos guerriers pour défendre leurs mondes face aux invasions ennemies. Ceux qui opposeront de la résistance, en revanche, seront écrasés et remplacés par des dirigeants plus fidèles et dignes de diriger une société fondée sur l'ordre... et la sécurité !"

Allons bon.

Ainsi, il remettait l’avenir des mortels entre leurs propres mains... Une fois le seigneur Beerus vaincu et l’Equipe du Dragon visiblement hors de cause, plus rien ni personne ne semblait pouvoir s’opposer à lui. Que faisait donc la Patrouille Galactique, elle qui avait pour habitude d’intervenir lors de tels conflits ?

"En l'absence du Roi de la Terre, je fais de ce château une ambassade temporaire. Des primes allant jusqu'à un milliers de zénies se verront offertes à toutes personnes qui identifieront et livreront morts ou vifs les criminels de la vidéo aux autorités."

Le justicier n’était pas dupe ; il savait pertinemment que la capture et la mise à mort des fugitifs en question ne suffira jamais à calmer la colère que ressentait l’empereur régnant sur le treizième univers. Mais, si seulement il pouvait retrouver la trace de ces individus avant que les soldats élyséens ne fassent de même, alors il lui restait encore une chance d’obtenir des réponses et de peut-être éviter que la situation n’empire davantage...

"Aussi, sachez que le dénommé Kaito Shan et les malfaiteurs appartenant à la soi-disant ''Patrouille Temporelle'' sont aussi recherchés. Leurs actions cruelles et illégitimes ne sauraient rester impunies trop longtemps. C'est pourquoi toutes les personnes parvenant à nous apporter les têtes de ces hors-la-loi se verront généreusement récompensées."

La Patrouille Temporelle avait donc une responsabilité dans le complot dont Auros se déclarait être la cible ? Voilà qui n’arrangeait décidément pas les choses... Où pouvait bien se trouver le fils de Vegeta, venu du futur, à l’heure actuelle ? Il lui avait été dit que ce dernier avait regagné son propre espace-temps, refermant derrière lui la brèche temporelle une bonne fois pour toutes. S’il s’avérait que la Patrouille Temporelle ait quoi que ce soit à voir avec tout ça, rentrer en contact avec eux était une solution tout aussi pertinente.

"Quant à vous, terriens, nous attendons de vous une coopération totale. Le moindre mouvement d'opposition ne saurait être toléré et sera sanctionné par l’anéantissement total de votre planète."

L’empereur mit un point final à son discours, sous la forme d’un ultimatum qui ne laissait pas la place à la moindre concession. Ses troupes avaient déjà dû terminer leurs prises de positions au-dessus de tous les territoires de l’univers 7, prêts à obéir directement à tous ses ordres. Face à une stratégie aussi implacable, il allait être difficile de naviguer peu importe la destination sans éveiller les soupçons. Le Grand Nuage n’était pas encore réparé, et ils ne disposaient que peu de temps...

"Nous vous avons offert une seconde chance, ne la gâchez pas."

L’image rémanente du visage à moitié masqué de Auros persista un instant encore, avant que tous les écrans ne s’éteignent puis ne se réactivent, comme si tout ceci n’avait été qu’une coupure de courant imprévue.

"Et allez… J’ai le pressentiment que la Terre est un aimant à problèmes dans cet univers." maugréa l’androïde, tandis que les chaines télévisées relançaient la diffusion habituelle de leurs programmes et que les passants discutaient de ce à quoi elle venait d’assister.

"J’aurais aimé qu’il en soit autrement." murmura le disciple de Vegeta en retour.

Que faire ? Si l’équipage du Grand Nuage se décourageait et décidait de revenir sur sa décision, il devra se débrouiller seul pour voyager jusqu’à la planète bleue. S’il décidait de persister malgré tout, alors il fallait agir au plus vite pour préparer leur trajet et s’assurer d’arriver en un seul morceau.

Il se tourna vers le groupe pour attirer leur attention.

"Je sais que la situation semble désespérée et je comprendrais que suite à cette annonce, vous souhaitiez annuler le voyage que nous avons commencé à planifier. Cependant, soyez assurés que si vous vouliez malgré tout vous rendre sur la Terre, il ne faut pas perdre un instant de plus, au risque que la surveillance par les troupes de l’empereur Auros ne se renforce dans les jours à venir."

Il laissa passer un bref silence, hésitant, avant de reprendre :

"... de plus, il semblerait que j’ai déjà rencontré l’un des deux criminels qu’il recherche, même si je ne me rappelle pas très bien à quelle occasion. L’un d’entre eux est un saiyan, je peux discuter avec lui pour arranger la situation."

Qu’allait-il pouvoir lui dire, en fait ? Le besoin égoïste de regagner ses souvenirs perdus motivait cette suggestion, mais ça, ses alliés n’avaient pas à le savoir. Et s’il pouvait effectivement en profiter pour négocier la libération de la Terre, alors il en était de son devoir de défenseur des univers d’agir dans ce sens.

"Je peux également tenter de prendre contact avec la Patrouille Galactique et leur envoyer une requête d’intervention. Les Dieux de la Destruction sont des êtres redoutables et rien ne leur résiste, mais ils ne sont pas invincibles et n’échappent surtout pas aux lois intergalactiques."

Il fouilla dans la bourse de cuir accrochée à sa taille, jusqu’à en tirer un téléphone cellulaire dans lequel était possiblement enregistré de nombreux contacts. Il réalisa une seconde trop tard qu’il ne se rappelait pas avoir été en possession d’un tel dispositif, mais ce n’était pas important pour le moment ; en fouillant son contenu, il devait forcément y avoir des renseignements qui leur seraient utiles.

"Qu’en pensez-vous ?"

Le groupe se tourna d’un seul mouvement vers Prairie qui était les mains joints devant elle, elle semblait réfléchir à la proposition de Kyabe quelques instants.
Epsilon quand à lui se contentait d’attendre, le regard toujours aussi sérieux qu’auparavant et qui ne pouvait s’empêcher de jeter des coups d’oeils au alentour. Plume quand à lui se gratta légèrement la tête, cherchant à tout comprendre et visiblement ayant un petit peu de mal.
Le modèle X quand à lui s’était également tourner vers la jeune femme -en apparence- dans sa tenue de commandante Rose. Mais son attention était également diriger vers le jeune Saiyan.

Après une trentaine de seconde qui parurent être une éternité pour Plume. Elle répondit enfin.
“Notre priorité est de réparer le Grand Nuage. Plume partira avec vous en reconnaissance pour voir si la planète peut disposer d’information utile.” Dit-elle alors en regardant le jeune humain qui parut surpris de la tâche.

“Modèle X..” Dit-elle alors en se tournant vers le Biométal.
“Je compte sur toi pour le guider, pense-tu qu’il soit capable de prendre un autre biométal?”

L’artefact volant se tourna alors vers Plume, et poussa un petit léger soupir électronique avant de répondre.
“Honnêtement je pense qu’il n’est pas prêt pour une Double Megamerge. La première fois est un sacré moment, et pour Aile cela à été une grosse épreuve pour son corps. De toute façon nous éviterons les ennuies au maximum et nous reviendront ici dès que possible.”

Epsilon lui ne semblait pas approuver du regard, mais là ou l’on aurait put croire qu’il allait se plaindre de la décision…
“Plume n’est pas prêt tout court. Mais il est notre seul source fiable avec toi Modèle X. Cherchez toute information qui pourrait nous mener vers un moyen de rentrer dans notre Dimension, même la plus folle rumeur… On ne se permettre de passer quoique ce soit sous silence dans cette univers. Quand à toi…” Dit-il alors à Plume.

“Essaye simplement de rentrer en un morceau. Nous reprendrons ton entraînement derrière. Prairie, pour Kyabe et sa patrouille?” Dit-il alors.

“Kyabe, essayez de contacter si vous le pouvez pour essayer d’avoir des infos. Nous allons gérer de notre côté. Plume vous accompagnera.”

Le sadalien fit défiler les contacts enregistrés dans le dispositif de communication entre ses mains, les uns après les autres. Il se souvenait comment naviguer entre ses différentes fonctionnalités ; mais cet appareil ne ressemblait en aucun cas à ceux qu’il utilisait lors des missions qui lui étaient confiées, si ce n’était leur principe d’utilisation.

"Hum ?"

Différents numéros s’affichèrent, mais le peu qui était répertoriait ne lui disaient rien du tout, si bien qu’au bout de quelques secondes il se demanda si ce téléphone cellulaire était vraiment le sien. Les coordonnées du siège social de la Capsule Corporation ainsi que celles du bureau d’accueil de la Patrouille Galactique avaient été placées en tête de liste, ce qui le rassura tout de suite. A sa plus grande déception, le reste des noms enregistrés lui étaient inconnus : le numéro d’un certain "Quartier Général des Combattants de la Liberté", celui d’une certaine "Stephany", d'un certain "Karl", mais surtout celui d’un certain "Turion". Il resta un instant pensif devant la série de chiffres qui le composait, tenté de rentrer en contact avec un de ces inconnus dont le numéro personnel avait été rentré dans ses contacts pour une raison qu’il ignorait ; mais la commandante du Grand Nuage n’avait pas encore rendu sa décision et s’éloigner maintenant pour passer un appel serait faire preuve de beaucoup d’impolitesse.

Décroisant ses mains de derrière son dos, elle finit par donner la suite de ses instructions :

"Notre priorité est de réparer le Grand Nuage. Plume partira avec vous en reconnaissance pour voir si la planète peut disposer d’informations utiles."

Une consigne qui parut surprendre le concerné, qui ne s’attendait visiblement pas à devoir prendre ses responsabilités aussi tôt. Peut-être qu’il ne se sentait pas à la hauteur pour une telle mission ; mais lorsqu’il s’agissait de patrouiller ou de rechercher des indices, deux visions valaient mieux qu’une.

Puis, elle s’adressa de nouveau a l’artefact flottant à quelques centimètres de leurs visages :

"Modèle X ? Je compte sur toi pour le guider, penses-tu qu’il soit capable de prendre un autre biométal ?"

Ce dernier parut considérer la possibilité un bref instant avant d’émettre un petit vrombissement s’apparentant à un soupir.

"Honnêtement je pense qu’il n’est pas prêt pour une Double Megamerge. La première fois est un sacré moment, et pour Aile cela a été une grosse épreuve pour son corps. De toute façon nous éviterons les ennuis au maximum et nous reviendrons ici dès que possible."

Une Double Megamerge ? Le natif de l’Univers 6 n'était pas bien sûr de savoir de quoi il s’agissait très exactement, mais il en déduisit que Plume pouvait peut-être combiner les pouvoirs de plusieurs de ces armures intelligentes afin d’obtenir un ensemble de compétences plus varié. Une telle perspective était fascinante ! Même si elle semblait impliquer une robustesse de corps et d’esprit conséquente. Il ne manquerait pas de l’interroger plus tard au sujet de ces formidables technologies.

"Plume n’est pas prêt tout court." rétorqua Epsilon a son tour, avant de nuancer son propos : "Mais il est notre seule source fiable avec toi, Modèle X. Cherchez toute information qui pourrait nous mener vers un moyen de rentrer dans notre dimension, même la plus folle rumeur… On ne se permettre de passer quoique ce soit sous silence dans cet univers."

Et Cabba savait à quel point le monde regorgeait de phénomènes tout aussi miraculeux qu’inexplicables. A commencer par l’existence des dieux de la destruction et des dieux de la création, qui maintiennent l’équilibre du Bien et du Chaos par leur seule présence, sans oublier le jumelage des univers entre eux et de leur gouvernance suprême par celui que l’on nomme l’Omni-Roi du multivers — un être aussi modeste d’apparence qu’extrême dans ses décisions. Sans oublier les mortels dont la persévérance d’esprit et la dévotion à leurs principes les avaient rendus capables de transcender l’immuabilité de leurs propres limites. Par leur existence, ces entités prouvaient que tout était possible, surpassant toute loi et toute logique ; mais de tels prodiges ne restaient pas sans conséquences et bien souvent, les créatures mortelles se retrouvaient tôt ou tard à la merci de ces mêmes répercussions. Cependant, une idée aussi pertinente que déraisonnable lui vint à l'esprit...

"Quant à toi… Essaye simplement de rentrer en un seul morceau. Nous reprendrons ton entraînement derrière."

Malgré son apparence intransigeante, l’androïde vouait une réelle affection à son coéquipier. Le témoignage discret de son inquiétude ne passa pas inaperçu aux yeux du saiyan, qui ne put s’empêcher de lui adresser un hochement de la tête, comme pour lui assurer qu’il se portait garant de l’intégrité physique et morale du jeune terrien tant que ce dernier sera à ses côtés.

"Prairie, pour Cabba et sa patrouille ?" adressa-t-il ensuite à sa supérieure hiérarchique.

"Cabba, essayez de contacter vos alliés si vous le pouvez pour essayer d’avoir des infos. Nous allons gérer de notre côté. Plume vous accompagnera." annonça-t-elle enfin.

"Je ferais tout mon possible pour mener nos recherches à bien. Au nom de Sadala, veuillez compter sur moi !"

Aussitôt, il effectua le salut des Forces de Défense de sa planète natale afin de confirmer une bonne fois pour toutes son engagement. S’ils unissaient leurs efforts et leurs connaissances, aucun doute qu’ils parviendraient à leurs fins en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. En avant !

Ils se saluèrent avant de se séparer en plusieurs groupes, restant sur place tandis que le reste regagnait l’accès principal du Grand Nuage. Les rayons du soleil tardaient à disparaitre derrière la cime des immeubles, ce qui laissait encore un peu de temps aux deux combattants de commencer la mission qui leur incombait.

"La nuit ne va pas tarder à tomber ; nous devrions essayer de rentrer en relation avec tous les contacts que nous avons à notre disposition avant de revenir au Grand Nuage. Qu'en dis-tu ?"

Mais avant toute chose, le disciple de Vegeta se devait de résoudre ce qui n’avait de cesse de tourner dans son esprit depuis qu’il avait repris connaissance : il n’avait cessé d’assister à des phénomènes tous aussi étranges les uns que les autres depuis et il était convaincu que cette épée lui permettrait de faire un premier pas vers la vérité, peu importe les avertissements répétés de cet encapuchonné à la pierre magique qui affirmait avoir lu dans son passé.

S’il commençait par rassembler les pièces du casse-tête qui lui était imposé, alors l’énigme devrait finir se résoudre d’elle-même, n’est-ce pas ?

"Tant qu'il fait encore jour, je voudrais récupérer la lame dont j’ai été séparé. Accepterais-tu de m'accompagner ?"