Sujet: Deux connards dans une agence Lun 5 Oct 2020 - 14:13
Bonjour à tous, habitants de la Terre ! Comment allez-vous ? Il est huit heures du matin dans ce beau brouillard ensoleillé. Le température est de vingt degré, ce qui est bon pour tous les moojuus à sang chauds et vous savez, c’est une excellente journée pour sommeiller, faire la grasse matinée, rester dans le monde des rêves, qui sait ? peut-être même prendre une pause méritée, ou simplement arrêter de baver sur le bureau de sa secrétaire adorée. DEBOUT, CONNARD !”
Vous pouvez voir le Mothman, avachi jusque là sur un joli bureau de bois poli, se lever soudainement après s’être fait klaxonner en plein dans la figure en s’agitant dans tous les sens.
"RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA -"
Transition. Il s’était mis à faire des pompes de bon matin, au milieu de la salle d’attente, portant ses 150 kilogrammes sur ses deux bras ainsi que quelques vingtaines de plus à cause de la FILLE DE PUTE qui squattait sur ses omoplates.
"J’pense pas avoir demandé à ce qu’on m’réveille, Ciara."
”Garde ta salive pour transpirer. On en est qu’à cinquante.”
"Pourquoi est-ce que j’ai besoin de faire des pompes, en plus ? Je peux porter des immeubles à moi tout seul."
”Autant s’entraîner pour porter un gratte-ciel.”
"Et ça me servira à quoi, hein ?"
”Soixante.”
"Je vais pas prendre le putain de, de, de gratte-ciel, là et le balancer -"
”Tu ralentis.”
"Et le balancer comme dans, euh, Megamind, là."
”Pourquoi pas ? Soixante-cinq.”
"C’est quoi la chance qu’un singe de l’espace attende patiemment dans les airs pendant que je pète les fondations, que je me place en dessous, que je positionne bien mes mains -"
”Soixante-dix.”
"... que je m’élance dans les airs et après que je le jette, sans compter le calcul de la trajectoire."
”Et pourquoi pas pour sauver des vies, tiens.”
"Sauver des vi-"
”Quatre-vingt.”
"Hhhhh… Sauver des vies ?"
”Ouais. Une attaque de macaque, tu prends le building et tu les poses en sécurité. Des explosions partout, tu portes et tu t’élèves le plus haut possible. Personne le fera à ta place. Même si j’arrive pas à comprendre comment tes ailes pourront te faire voler malgré le poids sur tes épaules. Quatre-vingt-dix.”
”Mothman Mothman, bonjour. Mmh ? Oui ?... Une seconde. Trouduc, depuis quand t’es chasseur de prime, je pensais que t’étais garde du corps ?”
"Ouais mais…"
”Ah, okay, t’as pas contrôlé ta fierté, encore… Oui, oui, me revoilà. La cible ? Le… Finndeuh ? Épelez-moi ça ? Effieuhenndé. Bré Waïatte ?”
"Bray Wyatt ?! Ouais, ouais, non, j’aime pas les clowns, j’y touche pas."
”Ah, désolé, monsieur, monsieur Smith est occupé aujourd’hui. Oui, je sais. Au revoir.”
Clic.
”Connard.”
"L’a dit quoi ?"
”Oh, je suis une connasse parce que t’as pas envie de gérer une mission particulière. Genre on lui retire le droit de pouvoir regarder son feuilleton sans que Bray encule sa TNT, ouin, ouin. Cent vingt. C’est bon, t’as fait ton quota.”
Ciara sauta du dos du mastodonte qui se releva lentement avec la puissance digne de cinq mille chewing gums desséchés au bord de la route.
”Je vais aller faire les courses, ne détruis pas la baraque, en attendant.”
"J’allais me faire une promenade, perso."
”Par promenade, j’espère que c’est pas encore “tabasser des Saiyen dans une ruelle sombre après avoir englouti un gallon de vodka”.”
"...C’était il y a longt-"
”Plus jamais je nettoie après ce genre de merde à chaque fois c’est moi qui doit gérer les putains de flics et les problèmes administratifs et les ammendes et toute cette merde.”
"Ciara je l’ai déjà dit que je m’excu-"
”Ce pauvre Clown, il est toujours en fauteuil roulant...”
"Okay, mais ça ça reste rigolo, hors contexte."
”Hé. Je sais que t’as une trique à chaque fois que tu désobéis à un supérieur et je sais que t’as tellement pas de maturité que c’est moi qui me calcule tous les frais à chaque fois que tu brûles chaque putain de bugatti que tu croises dans la rue. Mais pense à moi, un peu, okay ?”
"Roh, c’est bon, c’est qui qui offre cinquante pourcent des bénefs à sa partenaire alors qu’il est le seul à se mettre en danger ?"
”S’ils se débarassent des politiciens corrompus et qu’ils décident de nous mettre en taule sans accepter l’argent, moi, je fait pas deux mètres soixante avec la force qui va avec pour me tirer.”
"Okay, okay, oka- écoute, je promets, solennellement, moi, Marcos Smith, de ne pas me prendre la tête avec les singes volant de la sorcière de l’ouest et de ne pas casser les couilles à la salope qui gère mes comptes. Ça te va ?"
”Ouais, allez, dégage, oublie pas tes clés.”
Eeeeeet, c’est comme ça qu’il se retrouva à marcher trois kilomètres sans regarder avant de traverser la route, suivi par le brouillard caractéristique camouflant l’horreur ambulante qu’il était. Il ne s’attendait pas vraiment à faire de rencontre. Mais il avait du temps à tuer avant d’être enfin embauché pour quoi que ce soit. Peut-être qu’il irait passer un moment sur une autre planète. Vraiment, il ne savait pas quoi faire.