Age : 27 Date d'inscription : 30/01/2018 Nombre de messages : 231Bon ou mauvais ? : Je défendrais ceux qui en ont besoin. Zénies : 1600 Rang : -
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Sujet: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Mer 24 Mar 2021 - 14:03
"Bienvenuuuue à la révo - qu’est-ce que… Vous, euh, vous savez que je peux parler pendant dix minutes, là ? Dix minutes non interrompues, c’est, c’est, euh, wow..."
Un souffle, comparable à un rire étouffé, se fit entendre dans toute la capitale. Les bruits de pas plus ou moins pressés des passants se succédaient sur le parvis du Château du Roi, tandis qu’ils se rendaient sur leur lieu de travail ou profitaient de la fraicheur matinale sous le regard assidu de la garde élyséenne.
"Wow, euh, mmh… Bon. Salut tout le monde, ici Marcos Smith, certains me connaissent en tant que… chasseur de primes et, euh, pour tous ceux qui me connaissent pour une autre raison et qui auraient aimé ne pas— ne pas entendre ce nom à nouveau durant leur vie, ben allez vous faire enculer."
Les haut-parleurs fièrement dressés de toute leur hauteur vers le ciel continuaient à cracher le discours qui était donné à l’autre bout, sans se soucier de si les habitants de la mégapole allaient lui prêter une oreille. Peut-être que toutes ces revendications auraient été entendues si des détonations n’avaient pas soudainement provoqué un mouvement de panique général dans l’enceinte du château.
"Pour ceux qui, euh, qui ne font pas partie de ces personnes-là, moi et des potes on organise une attaque contre Auros, afin de simplement dire qu’on commence à en avoir ras-le-cul des dieux en général, en fait."
Les terriens présents tentèrent de fuir, se bousculant dans un mouvement de foule désordonné. Les soldats en armure dorée se précipitèrent aussitôt vers la salle du trône, les forces de l’ordre mobilisèrent leurs réseaux de communications, les radios grésillèrent de partout et le protocole d’évacuation des civils fut mis en place. Des murs s’écroulèrent et des cris ne tardèrent pas à couvrir le message qui était retransmis partout dans la ville, retentissant aux quatre coins de la cité avant de s’évanouir dans le silence.
"En fait, même pas juste les dieux, on en a tout simplement marre de se faire éclater par une autre civilisation dirigée par un énième connard avec, euh, un complexe de Dieu. Et avant que ça commence à geindre, c’est pas un message pro-humain, anti-extraterrestres, gneugneugneu. On veut juste pouvoir se diriger tout seul sans se faire conquérir ou corrompre toutes les deux décennies. Depuis le putain de, de Roi Piccolo, on se fait éclater pour que des tyrans à deux balles puissent enfin bander devant leur miroir en espérant que papa soit fier d’eux."
Des détonations, encore. Les gerbes de flamme se déversèrent comme le souffle d’un dragon sur les allées des jardins avant de se répandre par-delà l’esplanade. Sans l’intervention empressée des secours, les quartiers résidentiels des environs n’allaient pas tarder à voir leurs fondations noircies par la cendre. Un rire machiavélique s’éleva dans les airs, gagnant en intensité comme s’il cherchait à pénétrer dans les esprits des infortunés qui avaient eu le malheur de l’entendre ne serait-ce qu’une seconde.
"On avait un bon délire, un monde uni, une grosse démocratie de merde avec un roi élu et tout et tout puis t’as Darkus qu’a tout ruiné. Puis ensuite ce fut les gros BF, là, qui firent le plus magnifique de tous les cadeaux de départ. Puis maintenant c’est Auros qui utilise ses pouvoirs magiques pour tout réparer et soudainement se dire que tout le monde veut lui sucer la queue. On en veut juste plus, d’eux ! On veut plus se faire jeter partout pour que les autres aient l’air fort. On veut juste vivre tranquille."
Une fois le périmètre bouclé et les blessés rapatriés dans les centres de secours les plus proches, les avenues furent complètement désertes et les immeubles condamnés. Un arrêté d’urgence fut décrété. Des milliers de paires d’yeux suivaient la diffusion en direct des informations depuis leurs postes télévisées tandis que les radios continuaient de transmettre en fond sonore le message qui leur était destiné.
"On avait un président élu, on se serrait les coudes pour rebâtir, on avait dégagé ces connards de Ganshou qui voulaient nous remettre un roi dont personne ne voulait et se faire envoyer dans une alliance de planète dont tout le monde se branle. C’était comme un putain de rêve, les mecs. Enfin les gens de ma génération allaient connaître un système autre que la monarchie. Puis t’as l’autre connard qui se ramène et tente de se faire du bien en utilisant ses grands pouvoirs qu’il a eu on sait pas d’où et vu qu’il a la magie la plus forte, il estime qu’il peut gouverner l’univers.
L’émission des images était un peu assombrie par l’épaisse fumée noire qui s’échappait de l’intérieur, mais ce qu’elles montraient ne laissait pas de place au doute : le Château du Roi subissait un véritable attentat malgré la supériorité militaire en vigueur. Un formidable qui semblait ne jamais vouloir s’éteindre. Du sang ruisselant sur le sol, des corps brûlés, des poumons remplis d’un air contaminé, des charges violentes, des échanges de coups dans tous les sens, des formations de défense envolées en éclats.
"Il dit que c’est la faute à nos dieux. Okay. Il dit qu’il déclare la guerre à l’AM. Okay. Qu’il fasse ça directement et qu’il nous laisse tranquille. Qu’il nous débarrasse d’une autre alliance qui fout la misère depuis une décennie sans jamais avoir été arrêtée, qu’il les massacre eux et qu’il laisse Kanasa aux Kanasiens."
Des protestations agitées, des questions remplies d’inquiétude, des cris d’angoisse, des énergies désordonnées. De la surprise. De la peur. Des doutes. De l’incompréhension. De la confusion.
"Je viens donc ici pour faire une annonce : Auros est un sale fils de pute. Qu’il laisse la Terre être gouvernée par les terriens, qu’il aille gérer le reste de la galaxie car notre planète n’a plus besoin de lui. "
Du dégoût. De la rancœur. De la lassitude, accumulée jusqu’à la nausée.
"Auros, ta tyrannie est minable, elle aussi nulle que la monarchie de Darkus mais en encore plus nulle. Tu veux te prouver vraiment comme un sauveur et pas comme un opportuniste qui ramasse les miettes ? Va tuer les BFs. Va tuer les AMs. Va tuer l’empire Cold. Débarrasse-nous de tous ces psychopathes sanguinaires qui massacrent et qui pillent et qui violent et qui font un enfer de toutes nos vies."
Une colère sourde, qui ne cessait de monter et qui ne voulait plus avoir à être apaisée.
"Ou ramène-toi aussi qu’on te casse la gueule. Parce qu’on est Terriens, nous. Et on aime pas qu’on nous dise qu’est-ce qu’il faut faire. "
Cabba se tenait au beau milieu de l’avenue, seul. Son regard empli de stupeur peine à se détacher de la direction vers laquelle il est tourné. Son torse se souleva en de grandes inspirations puis des expirations encore plus longues, mais son cœur se refusait à suivre la cadence.
L’énergie du Prince des Saiyans qu’il recherchait depuis tout ce temps s’était fortement intensifiée avant de disparaitre comme si elle n’avait jamais été là, et avec elle tous les espoirs qu’il s’était tant démener pour garder, les réponses dont il avait tant besoin. Comme si son existence n’avait été qu’un rêve qu’il avait poursuivi à travers la toile des univers, pour au final le voir s’évanouir à jamais entre ses doigts.
Réel. C’était réel. Ce n’était pas son imagination.C'était réel. Tout était réel. Encore. Toujours.
Ce n’est pas ... ça ne peut pas ...
Ses mains se tordirent en poings. Si proche. Si proche. Tous ces efforts, cet épuisement et ce temps… Il était si proche. Cabba sentit sa respiration s’amoindrir. Tout ce temps. Ses mains se déplièrent, tremblantes. Depuis tout ce temps. Sa vision trembla. Son corps tout entier trembla. Le sol était entrain de se dérober, l'air s’épaississait dans ses poumons. Sa vision s’embrouilla.
Non, non…
Et soudainement, il se revit dans la salle du trône face à Auros, les pupilles du dieu de la destruction menaçant de l’anéantir, la véracité impitoyable dans ses paroles, la perte de toutes les espérances, le corps ensanglanté de Vegeta gisant sur les marches, et il se sentit aussi froid que si une dague venait d’être plantée dans ses entrailles.
Pas
Enco r e…
Il étouffa, se couvrit le visage alors que des larmes inhabituelles lui échappaient après avoir été retenues pendant trop longtemps, coulant sur ses joues et dégoulinant comme de la cire sur la surface de son plastron. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il avait pleuré ainsi, cela faisait depuis bien trop longtemps pour qu’il s’en souvienne. Ou peut-être était-ce le moment où il avait réalisé qu’il allait disparaitre à tout jamais, mais il avait préféré sourire de tout son cœur, faisant confiance en la promesse que lui avait faite son mentor. Car son mentor tenait toujours ses promesses.
Je ne peux
pas
continuer
à faire
ça…
Son cerveau était instable, atteint par tant de négativité qu'il pouvait à peine reconnaître ses propres émotions. De la honte, de l’embarras... La peur de l’échec, un chagrin inconsolable... Ce n’était que quelques-unes de toutes ces émotions qu’il avait enfoui en lui-même pour garder la tête haute, garder la face, ne pas trahir la fierté et l’honneur qui avaient été placées en lui, pour garder intacte le peu de certitudes qui lui restaient sur son identité. Mais tout cela ne pouvait être contenu davantage, au risque de l’endommager définitivement. Si seulement ses souvenirs n’étaient pas aussi dévastés que la planète sur laquelle il se trouvait il y a quelques heures…
Quelque part, quelque chose s'était très, très mal passé. Rien ne pouvait bien aller, et c'était le cas depuis le début. Il voulait juste que tout s’arrête. Que son corps se désintègre et que tout cela cesse enfin.
Le désespoir. N’oublie jamais cette sensation.
Il souhaitait juste pouvoir rentrer chez lui.
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Jeu 25 Mar 2021 - 14:53
L'énergie crépitait encore entre mes muscles, tandis que je serrais les dents pour éviter de me couper la langue alors que mon corps était parcouru de nombreux spasmes. L'air balayait la fumée qui s'échappait de mon corps et mes vêtements, là où je fendais l'air sans même pouvoir contrôler mon atterrissage. Car j'étais bien incapable de flotter dans les airs, et bientôt cette longue parabole allait atteindre son point le plus bas, celui de l'impact. Mon corps traversa un premier bâtiment, puis un suivant, avant qu'il ne rencontre le sol bétonné et n'en arrache le bitume sur une longue traînée. Cette course s'arrêta net lorsque je rencontrais le dernier mur, que mon élan grandement amoindri ne parvint à percer.
J'avais mal partout, mais toutes ces frictions avaient au moins eu pour bénéfice de réveiller mon corps et d'absorber un partie de l'énergie qui l'engourdissait. Après un long instant à faire l'inventaire des fonctions motrices qui répondaient encore, je parvins à me relever, chassant les débris et la poussière qui me recouvraient.
"Aaah le bel enfoiré, encore un avec des pouvoirs totalement délirants..."
Je me tu, écoutant le silence ambiant. Cette partie de la ville semblait avoir été totalement évacuée, et seuls retentissaient les bruits de l'affrontement dont je venais de me faire éjecter. J'avais semble-t-il parcouru une importante distance à travers les airs, revenir sur le lieu de l'affrontement allait me prendre un certain temps. Il fallait pas traîner, mais en même temps ça me laissait le temps de calculer un peu mieux mon prochain coup. Visiblement, Marcos et Bray ne semblaient pas rencontrer grande difficulté pour le moment, ils devraient pouvoir le tenir suffisamment longtemps voir même s'en débarrasser sans que j'ai à me mouiller. Mais la simple idée de rester dans l'ombre de ces deux là m'insupportait suffisamment pour que je me décide à rapidement reprendre part au combat. Ces deux-là comptaient l'avoir à l'usure, espérant pouvoir le tomber à force de bourriner. Peut-être qu'apporter un peu de matière grise à ce cocktail de violence allait nous permettre de l'emporter plus rapidement, et de montrer à tous ces abrutis de quoi j'étais fait.
Galvanisé par cette idée, je me décidais à me mettre en marche en me dirigeant vers la route la plus proche. Remontant la traînée creusée par ma propre arrivée, j'en profitais pour effectuer quelques mouvements articulaires et étirements, un sourire aux lèvres.
Cabba
Saiyan
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Sam 27 Mar 2021 - 21:25
Une forte lumière inonda l’avenue et s’il n'était pas entrain de se perdre dans les méandres de son chagrin, Cabba aurait remarqué combien ses respirations laborieuses peinaient à remplir ses poumons fatigués. Il ravala un sanglot étouffé, se tenant la gorge pour trouver l'air qui lui manquait tant. Il toussa, encore et encore, débarrassant ses poumons de la sensation brûlante dans sa poitrine, ses paupières battant péniblement pour éliminer les dernières larmes brûlantes qui l’empêchaient de voir. Son corps semblait ne rien ressentir de tout ce qui se passait autour de lui, et pourtant, cela lui faisait plus mal que tout ce qu’il avait connu.
Les faits étaient incontestables. Sa présence, brève mais indéniable. La contradiction dans ses souvenirs, dissipée par la certitude. L’impossibilité de le retrouver, peu importe là où les quelques indices en sa possession le menaient. La disparition soudaine de son énergie, si proche, si proche. Pourtant, rien de tout ça ne l’empêchait de nier l’évidence, bien que ce soit futile. Peut-être que s’il se rendormait une dernière fois, il pourrait se convaincre que toutes ces désillusions n’étaient que le fruit du pessimisme qui germait en son esprit, et qu’en se réveillant il serait enfin libéré de ce mauvais rêve qui durait depuis bien trop de temps.
Pourquoi ressentait-il cette peur profonde à chaque fois que le flou dans sa mémoire s’éclaircissait, à chaque fois qu’il redevenait capable d’agir pour lui-même ? C’était comme s’il avait la sensation d’être regardé, cette même sensation qui teintait sa perception et ses références morales…
Tu as résisté jusqu’alors, mais tes certitudes s'effondreront comme chacun de tes actes de bravoure.
Réel. C’était réel. Ce n’était pas son imagination. C'était réel.
"Ce n'est pas…"
Tout était réel. Encore. Toujours.
"Ngh…"
Ses doigts parcoururent le sable, la poussière s’écoulant entre ses mains humides alors qu’il les portait à ses tempes douloureuses. Fuir. Il lui fallait fuir. Fuir cette réalité. Fuir cette logique.
Je ne comprends plus rien…
Il se remit sur ses jambes, au bout de ce qui lui sembla être des heures, sa respiration saccadée se décidant enfin à s’apaiser. Le souvenir du corps de Vegeta, sans vie à ses pieds, s'évanouit l'espace d'une fraction de seconde pour laisser sa place à du goudron morcelé de toutes parts. Une profonde crevasse avait éventré l’avenue sur quelques dizaines de mètres non loin de sa position, comme si un engin s’était écrasé en panique contre les immeubles de béton, mais en aucun cas il n’en avait pressenti l’arrivée et encore moins ressenti la collision…
Pourquoi devait-il se sentir aussi déconnecté de lui-même et tout ce qu’il vivait ?
Il frissonna alors qu’une puissante bourrasque ébouriffait sa chevelure. Il s'arrêta un instant avant de faire quelques pas vers l’avant, ses muscles s'articulant par automatisme, comme s'il se laissait guider vers la concentration de ki qu’il venait de percevoir.
A son doigt, l’anneau divin se resserrait avec tant d’insistance que les battements de son cœur semblaient être sur le point de s’arrêter…
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Ven 2 Avr 2021 - 21:56
C'est que j'en avais fait du bordel, à m'écraser comme un gros sac le long de la route et des bâtiments. Il m'avait bien fallu cinq bonnes minutes pour atteindre la route dont j'avais éclaté une bonne partie. Escaladant les quelques gravas restés sur place, je bondissais à pieds joins sur le bitume encore en état, comme un enfant dans une flaque d'eau. Je relevais la tête, la fumée et la vacarme signalaient encore très bien la position de mes deux compères et de notre raclure d'adversaire. Seulement, une silhouette attira mon attention, présente contre toute attente dans mon champ de vision, là où je n'aurais dû trouver que rues et bâtiments. Un civil traînait encore dans le coin ? Une chose était sûre, il venait dans ma direction. Peut-être s'agissait-il d'un autre ennemi, mais son gabarit ne semblait pas bien impressionnant... En fait, il m'était même étrangement famillié.
"Waoh. Dites-moi que je rêve."
Je me frottais les yeux, l'air légèrement idiot, allant jusqu'à clignoter des yeux pour m'assurer que le choc ne m'avait pas provoqué quelconque hallucination. Et bien si c'était le cas, elle était vachement bien branlé. Le bonhomme, se manifestant comme le souvenir d'un mauvais rêve, s'approchait d'un pas lent et machinal. Glissant mes mains le long de mon échine, j'attendais patiemment qu'il arrive à proximité avant de lui adresser mes salutations.
"Ca par exemple, t'es le pote de ce trou du cul de Scalio pas vrai ? Tu viens venger ton copain pour la raclée que je lui ai mise ? Décidément on s'en est tous plutôt bien tiré."
Et quelles salutations. J'affichais un large sourire moqueur, avant de constater dans son regard livide un ennuie certain.
"Ouais bon, vu ton état j'pense même pas qu'une bonne baston puisse m'amuser. Tu mettras ça sur le compte de ma dette envers toi, j'pensais pas l'honorer un jour mais on peut dire que c'est l'occasion."
A mon tour, j'approchais des quelques mètres de distance qui nous séparaient encore, posant lourdement ma main sur son épaule d'une tape quasi-amicale.
"La vérité c'est que j'suis pas mal occupé actuellement, mes copains à moi sont en train de se farcir tout seul un des laquais d'Auros. J'dirais pas que j'suis content de te revoir, parce que j'm'en carre franchement, par contre ça me titille vraiment: comment ça s'est fini ce jeu à la con ? Après ma mort j'veux dire. Si j'ai bien capté Scalio aussi y est passé, ça m'étonnerait pas que ce soit le cas de tout le monde d'ailleurs, alors racontes-moi."
Je jetais un oeil sur ma gauche, un énième choc retentissant du lieu de combat jusqu'à nous. Je grimaçais.
"J'peux bien t'accorder cinq minutes..."
Cabba
Saiyan
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Dim 4 Avr 2021 - 20:28
"Waoh. Dites-moi que je rêve."
Cabba voulut faire un pas en arrière, mais son corps s’était déjà figé sur place, ses sens en alerte malgré le désordre dans ses pensées. Le béton s’écrasait sous ses bottes. L’odeur âcre de la fumée engourdissait ses narines. De la poussière se soulevait à chacun de ses pas. Bien sûr. Le corps éraflé et la dégaine hostile de celui qui lui faisait face ne lui parlaient pas, mais l'animosité dans son regard ne lui était pas inconnue. Elle lui était même familière. Seulement… Elle n’était pas aussi familière qu’il l’aurait espéré.
Bien sûr qu'un dédale se devait d’avoir un monstre, et sans même le chercher, il avait fini par se retrouver dans sa gueule.
"Vous..."
L’une des ennemis recherchés par le Dieu-Empereur Auros, celui qui devait avoir des réponses à ses questions, avait enfin fini par se montrer.
"Vous ne pouvez pas être ici…"
Mais, encore sous le choc de ce qu’il venait de réaliser, tout se bousculait dans son cerveau sans qu’il ne puisse énoncer convenablement le peu qu’il aurait voulu dire.
"Ça par exemple, t'es le pote de ce trou du cul de Scalio pas vrai ? Tu viens venger ton copain pour la raclée que je lui ai mise ? Décidément on s'en est tous plutôt bien tiré."
Son sourire respirait la confiance et le mépris. La franchise de son propos ne manqua pas de surprendre Cabba, bien qu’il faisait de tout son possible pour rester calme. Sa panique avait été refoulée comme s’il ne l’éprouvait pas, mais il se sentait comme à deux doigts de se disperser en millions de particules.
"Scalio a décidé de trahir le peuple qu’il servait" parvint-il à articuler, plus froidement qu’il ne l’aurait imaginé. "Je n’ai rien à voir avec les crimes qu’il a pu commettre."
Les visions du meurtre de Vegeta se déformèrent et se propagèrent jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre que le regard cruel puis meurtri de Scalio, superposés l’un à l’autre comme autant de vérités qu’il lui était impossible de déterminer.
"Ouais bon, vu ton état j'pense même pas qu'une bonne baston puisse m'amuser. Tu mettras ça sur le compte de ma dette envers toi, j'pensais pas l'honorer un jour mais on peut dire que c'est l'occasion."
En quoi lui serait-il redevable ? C’était si soudain et si hors de propos que cette information fut à peine comprise. Plus que jamais, ses pensées avaient du mal à garder leur cohérence.
"Vous devez vous faire des idées… Vous et moi ne nous sommes jamais rencontrés."
Garou le considéra avec un air qu’il ne saurait traduire. De l’impatience ? De la curiosité ? De la frustration ? Cabba avait beau fouiller dans sa mémoire, il n’avait aucun souvenir de l’avoir rencontré en personne… et cette impression persistait depuis la première fois qu’il avait vu son visage, des milliers de fois sur des avis de recherche retransmis dans tout l’univers.
"Pas à ma connaissance, en tout cas." murmura-t-il, mais il n'en était pas vraiment certain.
Ce n’était pas le premier inconnu qui prétendait le connaitre et qui lui laissait pourtant cette étrange impression de l’avoir déjà croisé. Mais il avait beau questionner les recoins les plus inaccessibles de sa mémoire, rien ne lui revenait. Alors que Garou s’approchait, son ombre s’étendit jusqu’à dessiner une forme menaçante sur le goudron craquelé. Le poids soudain de sa main sur l’épaule de Cabba le fit frémir, sans que ce dernier ne se décide à relever la tête.
"La vérité c'est que j'suis pas mal occupé actuellement, mes copains à moi sont en train de se farcir tous seuls un des laquais d'Auros."
C’était bel et bien à un être animé de mauvaises intentions qu’il avait affaire. Mais quelque chose semblait étrange dans le ressentiment qu’il avait envers Scalio. Ils étaient tous les deux responsables de la colère du seigneur Auros, et pourtant, Garou semblait lui vouer une haine particulièrement féroce. Se pourrait-il qu’ils n’aient jamais été complices dans cet attentat ?
"J'dirais pas que j'suis content de te revoir, parce que j'm'en carre franchement, par contre ça me titille vraiment : comment ça s'est fini ce jeu à la con ?"
Où avait-il déjà entendu ça ?
"Après ma mort j'veux dire."
Pourquoi avait-il déjà entendu ça ?
"Si j'ai bien capté Scalio aussi y est passé, ça m'étonnerait pas que ce soit le cas de tout le monde d'ailleurs, alors racontes-moi."
Une énième détonation retentit au loin, avant de s’évanouir comme si le son n’était jamais parvenu jusqu’à lui.
Tout était si flou. Le temps semblait se mouvoir au ralenti, jusqu’à s’interrompre à portée de ses doigts. Mais il avait beau tout faire pour se souvenir, sa tête se vidait aussitôt. Dès qu’il trouvait une pièce du tableau, elle ne s’intercalait jamais complètement dans celui de la réalité. Pourtant, cette réalité, d’autres l’avaient vécu. D’autres s’en rappelaient. D’autres étaient même revenus de ce même néant d’où il avait été miraculeusement tiré. Comme si la vie et la mort ne valaient rien. Comme si tout cela n’était qu’une seule continuité sans fin.
Alors pourquoi ne se souvenait-il de rien ?
"J’ignore comment vous savez qui je suis, ni même quel est ce "jeu" dont vous parlez…"
Son visage était usé par la lassitude, mais la noirceur de son regard demeurait troublée. La frustration s’était accumulée depuis tant de temps qu’elle avait fini par se transformer en un profond désenchantement.
"… mais ce que vous dites ne fait aucun sens pour moi."
Le mal de tête qui persistait depuis son arrivée ne disparaissait tout simplement pas. Chaque respiration lui brûlait les poumons. Chaque déglutition écorchait sa gorge beaucoup trop sèche. La douleur que l’anneau divin causait à son doigt avait franchi la limite de l'insoutenable.
"Je ne sais pas ce que Scalio vous a dit à mon propos mais ne faites pas comme si vous n’aviez aucune entente avec lui. J’ai vu… J’ai vu ce que vous avez fait, sur Magnétar."
En fait, c'était presque comme si ça ne pouvait qu'empirer encore et encore, rendant encore plus difficile le fait de se concentrer sur quoi que ce soit.
"Je n’hésiterai pas à vous neutraliser et à vous remettre au seigneur Auros pour les atrocités que vous avez commises. Mais j’ai moi aussi des questions à vous poser."
Mais quelles réponses espérait-il obtenir, après tout ce temps, après avoir vu toutes ses chances s’écouler une fois de trop entre ses mains ? Était-il préparé à les entendre ? Voulait-il seulement les croire ?Il ne savait plus par où commencer, ni même s’il le voulait. Peut-être que retourner dans le déni était tout ce qu’il lui restait à faire pour espérer retarder sa propre destruction.
"Pourquoi avoir attaqué l’univers 13 ? Pourquoi avoir suivi les plans de Scalio, si vous n’êtes pas alliés ? "
Il était trop fatigué. Trop épuisé. Trop usé. Et s’il ne trouvait pas la mort de la main d’une autre personne, peut-être que succomber à son propre désespoir lui apportera le réconfort dont il ne voulait pas mais dont il avait tant besoin. Tout… Tout pesait beaucoup trop lourd pour lui.
Le défenseur détourna le regard et baissa la tête.
Je ne peux pas continuer à faire ça...
L'obscurité derrière ses paupières. L'obscurité autour de lui. Une obscurité à laquelle il n’avait jamais échappé.
Pourquoi était-ce toujours ainsi? Pourquoi n'était-ce jamais différent?
Pourquoi ne puis-je pas abandonner ?
Ce serait si simple de rester ici, devant cette évidence à laquelle il ne pourrait jamais échapper, et laisser le Néant l'emporter. Souffrir pour ses péchés. Souffrir pour cette faute qu’il avait commis. Prier pour que tout puisse redevenir comme avant, après qu’il ait cédé et payé pour ses erreurs une bonne fois pour toutes.
"… qu’avez-vous gagné à faire tout ça ?"
La main de Garou était toujours posée fermement sur son épaule, mais c’était comme s'ils étaient séparés par une frontière irrémédiable, d’un côté et de l’autre d’une même réalité.
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Sam 17 Avr 2021 - 22:03
Une main maintenant mon bassin sur lequel je m'affaissais nonchalamment, je toisais la tête penchée le petit pote de ce bon vieux Scalio, tandis que mon autre main venait lassement curer mon oreille droite. D'après ce que j'en avais retenu, le bougre n'était plus totalement en accord avec les actes de son compagnon de jeu, qu'il avait pourtant accompagné durant l'entièreté de ces jours maudits qui liaient nos destins. Etrange qu'une telle mésaventure ait fini par les séparer, c'était le genre d'événements qui avaient tendance à rapprocher encore davantage les types comme eux. Que Scalio soit un enfoiré ayant trahi les siens ne m'étonnait qu'à moitié, après tout il me ressemblait pas mal sur certains points, nous les tarés ne faisions pas bon ménage avec nos semblables. Mais le truc le plus bizarre chez Cabba, c'est qu'il s'obstinait à faire mine de ne pas me reconnaître. J'étais pourtant pas le genre de type qu'on oubliait facilement, force est de constater que nombreux sont ceux qui me cherchent des noises ces temps-ci. Je grimaçais en l'entendant jouer les ignorant, mais ne répliquais pas pour l'instant, j'attendais de voir ce qu'il avait à me répondre au sujet de toutes mes interrogations. Des réponses tout aussi décevantes.
"Putain t'es sérieux ?"
Est-ce que c'est moi qui déraillait totalement ? Je ne le connaissais pas non plus comme je connaissais Bray, Marcos ou Scalio, mais Cabba n'était clairement pas du genre à se foutre de la gueule des gens aussi ouvertement. Alors si il était bel et bien le Cabba que j'avais connu, chose qui restait contre toute attente à prouver, c'est que j'avais déjà un élément de réponse quant au sort qu'avait réservé Demigra à certains participants... Si ce n'était une sorte de choc émotionnel à la noix. Tandis qu'il exprimait son incompréhension, je baissais la tête pour plonger mon regard ambré dans le sien, sondant d'une mine anormalement sérieuse la moindre étincelle qui pourrait trahir son bluff. Si je n'y trouvais aucun signe d'entourloupe, un étrange frisson traversa chacun de mes muscles. Quelque chose clochait là-dedans.
Le voilà qui me menaçait à son tour de me livrer au dieu-roi, qu'il nommait gracieusement par son titre de noblesse comme un bon petit soldat. Je soupirais profondément, me redressant pour écouter ses propres questions, attendant patiemment de repasser à l'offensive. Ces retrouvailles fortuites s'avéraient plus intéressantes que je ne l'avais imaginé. Et ses fameuses questions traduisaient magnifiquement le brouillard total dans lequel il semblait plongé. J'haussais un sourcil, ahuri par un tel scénario.
"Mais qu'est-ce que tu me chantes ? Tu les tires d'où tes infos ?"
Je retirais la main que j'avais préalablement posé sur son épaule pour lui tapoter la joue.
"Debout là-dedans ! Tu me vois bosser avec Scalio toi ? On t'a vraiment trituré le cerveau c'est pas possible. C'est vrai qu'on s'est bien tamponné la gueule sur la planète de l'autre connard de cyborg tout puissant lui et moi, mais ça avait rien à voir avec un plan quelconque, et surtout pas de la part de ce gros loubard de Scalio."
Je dressais mes deux index sur mon front, mimant les cornes inexistantes du malin.
"C'est évidemment un coup de notre bon copain Demigra, tu te souviens de Demigra hein ? Celui à qui on doit notre super séjour sanglant dans ce village de fous. Bordel si tu me dis que tu l'as oublié lui aussi j't'en colle une j'te le jure."
Mes mains se posèrent à nouveau contre mon bassin, j'en profitais alors pour m'étirer à nouveau le dos, avant de reprendre.
"Ce que j'ai à gagner là-dedans ? Rien justement couillon, réfléchis un peu. Qu'est-ce qu'un gus' comme moi pourrait bien avoir à gagner à s'attirer les foudres d'un guignol destructeur de mondes et asservisseur de peuples ? Tout ce que je voulais, c'était botter le cul de ta flicaille de pote avec qui t'es en froid, tu me remercieras plus tard pour ça, mais il a fallu que Demigra intervienne. Grossièrement, il m'a filé un petit coup de pouce que j'avais, je le précise, absolument pas demandé, et dans le même temps Scalio a pété une durite le rendant encore plus stupide qu'il ne l'était à la base. Un petit tour de passe-passe et je me retrouvais à cogner sur un Scalio en pleine crise au beau milieu des terres d'Auros. Autrement dit, un putain de gros malentendu mec, et étant donné que j'attire les enculé colériques, il a fallu qu'à son tour il s'y mette et ne décide de s'en prendre à notre monde à nous."
J'inspirais longuement, tergiverser de la sorte était presque aussi fatiguant qu'écouter les complaintes de Marcos. Je dis bien presque, faut pas abuser.
"En résumé, moi et Scalio on voulait simplement se foutre sur la gueule. Comme à son habitude, visiblement, Demigra s'est servi de nous pour remonter un dieu-roi irascible contre notre monde. Donc ouais, j'suis peut-être responsable de la venue de cet enfoiré, mais j'ai absolument rien à y gagner. En fait, tout ce que je demande c'est qu'on me lâche les basques, et je roulerais sur la gueule de tous ceux qui cherchent à me casser les couilles. Avec un supplément pour les petits malins à la solde du gamin qui se prend pour notre Seigneur à tous."
Pour finir, j'envoyais une pichenette s'écraser contre le petit nez pointu du jeune guerrier.
"Je sais que t'as du mal avec l'insubordination, mais tu devrais avoir compris que suivre les règles c'est pas toujours la bonne solution, petit malin."
Cabba
Saiyan
Age : 27 Date d'inscription : 30/01/2018 Nombre de messages : 231Bon ou mauvais ? : Je défendrais ceux qui en ont besoin. Zénies : 1600 Rang : -
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Tu as fait ton choix, Cabba. Le désespoir est une horrible fatalité, n'est-ce pas ? Le dédale dans lequel il t'a mené a touché à sa fin, mais ses conséquences perdureront à jamais.
Quelque chose dans la réponse de Garou le laissa figé sur place, alors que la main de ce dernier lui tapotait la joue comme pour le faire revenir à lui, comme s’il était en plein délire. Pourtant, après avoir regagné une partie de sa mémoire, Cabba n’avait plus aucun doute sur ce qui s’était passé après qu'il ait assisté à la mort brutale de son mentor d'un autre univers.
"Mais qu'est-ce que tu me chantes ? Tu les tires d'où tes infos ?"
Mais était-ce vraiment ce dont il se remémorait ?
"Debout là-dedans ! Tu me vois bosser avec Scalio toi ? On t'a vraiment trituré le cerveau c'est pas possible."
Ces souvenirs que l’on avait fait ressurgir du plus profond de lui étaient-ils conformes à la réalité ?
"C'est vrai qu'on s'est bien tamponné la gueule sur la planète de l'autre connard de cyborg tout-puissant lui et moi, mais ça avait rien à voir avec un plan quelconque, et surtout pas de la part de ce gros loubard de Scalio."
Etaient-ils bien les siens ?
"C'est évidemment un coup de notre bon copain Demigra, tu te souviens de Demigra hein ? Celui à qui on doit notre super séjour sanglant dans ce village de fous. Bordel si tu me dis que tu l'as oublié lui aussi j't'en colle une j'te le jure."
Un jeu du Diable. Une lame maudite. Un massacre. Demigra. Toute cette affaire sinistre revenait sans cesse sans qu’il ne puisse l’associer avec ce qu’il avait vécu ces derniers temps. Garou n’était pas le seul à avoir mentionné ce nom : le général Epina lui en avait parlé sur Vegeta avant que la planète ne soit détruite. Et non seulement il avait juré le reconnaitre, mais il avait dit lui être redevable pour lui avoir sauvé la vie.
"Ce que j'ai à gagner là-dedans ? Rien justement couillon, réfléchis un peu. Qu'est-ce qu'un gus' comme moi pourrait bien avoir à gagner à s'attirer les foudres d'un guignol destructeur de mondes et asservisseur de peuples ? Tout ce que je voulais, c'était botter le cul de ta flicaille de pote avec qui t'es en froid, tu me remercieras plus tard pour ça, mais il a fallu que Demigra intervienne. Grossièrement, il m'a filé un petit coup de pouce que j'avais, je le précise, absolument pas demandé, et dans le même temps Scalio a pété une durite le rendant encore plus stupide qu'il ne l'était à la base. Un petit tour de passe-passe et je me retrouvais à cogner sur un Scalio en pleine crise au beau milieu des terres d'Auros."
Pour autant, aussi loin que sa mémoire voulait bien remonter, rien ne faisait aucun sens avec l’homicide du prince des saiyans, la fuite de son meurtrier, le conflit sur Terre et la déclaration de guerre du dieu-empereur. L’épée dimensionnelle qu’il possédait était tout ce qui le reliait à Scalio : mais Epina s’était contre-dit en affirmant que cette même épée lui avait ôté la vie lors de cet évènement dont il n’avait jamais eu connaissance.
"Autrement dit, un putain de gros malentendu mec, et étant donné que j'attire les enculés colériques, il a fallu qu'à son tour il s'y mette et ne décide de s'en prendre à notre monde à nous."
Depuis son arrivée sur Vegeta, toutes les personnes qu’il rencontrait n’avaient de cesse de parler de ce "jeu" et des retombées que cela avait eu dans leurs vies. Tout le monde sauf lui. Si ce qui s’était déroulé avait entrainé des conséquences aussi inoubliables, alors pourquoi était-il le seul à ne se rappeler de rien ?
"En résumé, moi et Scalio on voulait simplement se foutre sur la gueule. Comme à son habitude, visiblement, Demigra s'est servi de nous pour remonter un dieu-roi irascible contre notre monde. Donc ouais, j'suis peut-être responsable de la venue de cet enfoiré, mais j'ai absolument rien à y gagner. En fait, tout ce que je demande c'est qu'on me lâche les basques, et je roulerai sur la gueule de tous ceux qui cherchent à me casser les couilles. Avec un supplément pour les petits malins à la solde du gamin qui se prend pour notre Seigneur à tous."
Son besoin de résolution et sa recherche de la vérité n’avaient abouti qu’à des déconvenues, qui avaient peu à peu détérioré la confiance qu’il avait en l’autre. Sa confusion mentale avait été si profonde qu’il était allé jusqu’à croire qu’une lueur d’espoir pouvaient encore se cacher quelque part, même dans les discours de ses ennemis. Ses lèvres se tordirent avec écœurement. Il avait si bien joué son rôle de protecteur, pourquoi avait-il fallu qu’il déroge à ses propres principes ?
A quoi bon retenir toute cette souffrance ? Rien ne t’empêche de te débarrasser de tous ceux qui la causent.
Pourquoi ne pouvait-il pas obtenir les réponses à ses questions ? Pourquoi ne pouvait-il pas atteindre la conclusion dont il avait besoin pour se débarrasser de toutes ces pensées troublantes dans sa tête ? Ses poings se tordirent jusqu’à ce que ses doigts blanchissent et s’enfoncent dans la paume de sa main. Un miracle lui avait permis de revenir à la vie, mais il avait tout perdu en échange. Son avenir au sein des Forces de Défense de Sadala. Ses terres natales. La reconnaissance de son souverain et de ses compatriotes. Les faveurs de ses dieux. Son mérite de justicier. La promesse faite par Vegeta.
Après tout ce temps, la chance que tu attendais est enfin à ta portée.
Dupé par le héros qu’il admirait. Abandonné par le prince qu’il estimait. Trahi par le subordonné sur qui il était supposé pouvoir compter. Délaissé par les divinités qui lui avaient confié la prospérité de son univers. Manipulé par des affabulateurs qui tentaient de reconstituer le casse-tête de ses souvenirs avec des histoires invraisemblables. Cabba ne pouvait plus supporter de se remémorer tous ces mensonges dans lesquels il était tombé ni comment son cœur avait été piétiné une fois que les faits avaient été révélés.
Il ne savait pas combien de temps il pourrait supporter cela. Il ne savait pas s’il pouvait encore supporter cela. Il ne savait pas s’il devait supporter cela.
Tout ce qu’il savait était que tout cela devait cesser, ici et maintenant.
"Je sais que t'as du mal avec l'insubordination, mais tu devrais avoir compris que suivre les règles c'est pas toujours la bonne solution, petit mal—"
Alors même que les doigts de Garou ne puissent atteindre son visage, la main de Cabba avait déjà saisi son poignet en l’espace d’une fraction de seconde.
"Vous ne savez rien de qui je suis ni d'où je viens." marmonna-t-il sans le lâcher du regard. "Je suis un survivant, mais c'est tout ce que vous avez besoin de savoir."
Un regard à la noirceur aussi profonde que l'obscurité qui enserrait son esprit, un regard qui en disait tant sur l’indignation qui avait fini par prendre le pas sur ses décisions et ses actes.
"Je ne suis pas venu à votre rencontre pour vous entendre m’embrouiller avec des histoires qui n’ont aucun sens. Vos crimes sont impardonnables et même si vous les avez commis contre votre gré, ça ne changera rien à ce que vous avez fait."
Mais une fois encore, sa réponse ne semblait pas venir de son propre corps, comme perdue à travers les messages contradictoires de sa réalité.
"Maintenant, venons-en aux faits." continua-t-il sans perdre plus de temps. "Dites-moi où s’est rendu Scalio après votre combat sur Magnétar. Dites-moi où je peux le trouver."
Le temps que le chasseur de héros ne réagisse, un [Energy Shield] s’était formé autour d’eux pour empêcher toute tentative de dérobade.
"Si vous essayez de me cacher la vérité,
alors j’irai vous la prendre de mes propres mains."
Un étrange sentiment l’enveloppa tout entier. L’égarement dans son cœur avait disparu, mais à sa place, quelque chose dans sa tête le suppliait de mettre la main sur quelque chose et de le détruire, le détruire jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
Et à l’heure actuelle, ce quelque chose était Garou.
Entretenir son corps et son esprit chaque jour. Écouter ses supérieurs. Faire preuve de respect et de compassion. Devenir un citoyen honnête. Obéir à son souverain. Assurer l’ordre et la sécurité. Protéger son peuple. Telles étaient les règles que Cabba suivait depuis son enrôlement dans l’armée de Sadala. Il ne voulait rien avoir à voir avec cette guerre sans fin dans laquelle il avait été entrainé.
Pourtant, plus il se heurtait à l’irréalité de ce qu’il entendait, plus il ne pensait qu’à déchirer un à un les membres du moindre antagoniste qui se trouverait sur son chemin. Cela le faisait trembler, il ne se serait jamais cru capable d’avoir des intentions aussi violentes. La mort de Vegeta et la trahison de Scalio avaient suffisamment entretenu les flammes de sa colère, mais les responsables de sa détresse mentale étaient encore une autre histoire, peu importe qui ils étaient et combien ils étaient.
Il voulait leur anéantissement dans des souffrances aussi atroces que celles qu’il avait enduré.
Garou
Terrien
Age : 24 Date d'inscription : 26/04/2019 Nombre de messages : 161Bon ou mauvais ? : Introspectif Zénies : 1000 Rang : -
Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Mar 27 Avr 2021 - 21:31
Mon geste effronté fut stoppé net, Cabba se décidant enfin à réagir à mes nombreuses tirades par un mouvement relativement étonnante de sa part. Je haussais un sourcil, surpris par cette réaction que je n'attendais définitivement plus, tant il m'avait habitué à un calme militaire. Mes prunelles ambrés croisèrent alors les siennes, tandis qu'il me lançait un regard anormalement lourd, qui eu tôt fait d'effacer le sourire narquois qui décorait mon visage. Voilà que le jeune chiot sortait les crocs. Si je pensais pouvoir aider un tant soit peu le malheureux à se remémorer les horribles moments passés ensemble, son amnésie ou son jeu d'acteur semblait passer outre n'importe laquelle de mes paroles. Je soupirais, exaspéré par son entêtement à camper sur ses positions. C'était étonnant, j'avais tendance à penser que ce petit homme était davantage du genre à se poser des questions plutôt qu'à camper sur ses positions.
"Tu sembles pas capter l'ami, ce que je te raconte c'est pour toi hein, moi j'm'en tape qu'on me colle l'étiquette d'un meurtrier de masse."
Ca ne faisait que plus d'imbéciles à remettre à leur place. D'un geste vif, je dérobais mon poignet de son emprise, constatant à travers un plissement d'oeil la marque rougeâtre résultant de la puissante étreinte qu'il avait exercé sur mon articulation. Il en avait dans le bide mine de rien.
"Je te l'ai dis, j'en sais foutre rien d'où il est ton copain. J'pensais même pouvoir profiter de tes informations pour passer lui foutre une seconde branlée, ça aurait été un véritable plaisir."
S'en suivit une action trahissant les intentions désormais autrement moins amicale du soldat, puisqu'il s'empressa de dresser une sorte de barrière énergétique autour de nous. Ses dernières paroles, elles aussi, ne laissaient que peu de doutes concernant la tournure de la rencontre. J'avais semble-t-il réussi à énerver le raisonné combattant. Feignant une courte insouciance, je tapotais de l'index sur la paroi d'énergie, avant de grimacer.
"T'es comme ça toi ? Si j'avais su. Moi qui pensais pouvoir éviter la bagarre. Tu sais mon p'tit pote, c'est pas en ignorant délibérément la vérité quand on te la présente que tu la rendras plus fausse. Mais puisque tu insistes, j'dois bien avouer..."
Un swing éclair vint abattre mon poing profondément dans l'abdomen de mon nouvel adversaire, le choc fissurant le sol sous nos pieds, tandis que la barrière qui nous entourait empêchèrent les fissures de se déployer sur une plus longue distance.
"Que j'espérais pouvoir en arriver là."
Un rictus malsain ponctua la fin de ma phrase, avant que mes muscles ne se gorgent de sang et qu'une Puissance monstrueuse ne me permette d'envoyer le corps de Cabba valser à travers sa barrière, la déchirant dans le même temps. Après tout, j'étais bien plus doué pour faire passer mes messages par les poings que par la parole, et malgré tous mes efforts l'affrontement semblait toujours inévitable. D'aucun adoreraient cette vie de combattant, mais moi je crois que ça commençait sincèrement à me gaver. Foutre des patates à la chaînes c'était marrant deux minutes, mais c'était pas comme ça que j'allais me construire une nouvelle vie... Alors autant que lui taper dessus puisse servir à quelque chose.
Me redressant, j'effectuais quelques mouvements articulaire, puis passait en flexion au niveau de mes jambes pour préparer ma prochaine impulsion. Y'avait un truc qui clochait chez Cabba. Si ce n'était cette espèce d'amnésie à la noix, ou cette force irréfutable qu'il dissimulait derrière son gabarit, l'impression que j'avais en lui faisant face était bien différente de la foi où j'avais pu le côtoyer au sein du jeu du diable. Il disait vouloir m'arracher la vérité, mais c'était plutôt moi qui souhaitait obtenir des réponses désormais.
M'élançant donc dans un bondissement rapide, j'atterrissais sur ma cible le poing en avant, prêt à fracasser le sol comme j'en avais pris l'habitude.
"Tu me les brises à jouer les ignorant, dis-moi ce qu'il s'est passé à la fin du jeu ? Vous l'avez pas buter cette enflure de Demigra, alors quoi, vous êtes tous clamsés ?"
Mon pied vint racler le bitume déjà effrité par l'impact précédant, se déployant à la manière d'un ressort géant en visant le menton du soldat.
"Et ton Scalio je l'emmerde, t'avais qu'à le protéger et pas le laisser crever si tu tenais tant à lui !"
Armant le poing, je profitais de l'ouverture offerte par ma précédente attaque pour déployer un Poing élancé frappant à bout portant le ventre du jeune combattant, la pression entre l'air et mon poing agissant comme une véritable détonation pour l'envoyer valser à une vitesse significative. Quelle merde, quoi que je fasse, mes vieux démons ne semblaient pas prêt de me lâcher.
Cabba
Saiyan
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Ven 7 Mai 2021 - 12:45
"T'es comme ça toi ? Si j'avais su. Moi qui pensais pouvoir éviter la bagarre. Tu sais mon p'tit pote, c'est pas en ignorant délibérément la vérité quand on te la présente que tu la rendras plus fausse. Mais puisque tu insistes, j'dois bien avouer que j'espérais pouvoir en arriver là."
Avant même qu’il n’ait pu le voir venir, il sentit le poing de Garou s’enfoncer en plein dans son abdomen. Il poussa un râle étouffé alors que la douleur parcourait le plastron de son armure pour aller se répandre dans ses organes. Son corps se contracta péniblement et il réussit de peu à propager l’énergie du choc vers le sol, suffisamment pour créer de profondes fissures sous leurs pieds. La collision avait été si soudaine que son bouclier avait immédiatement volé en éclats, le laissant déraper sur quelques mètres.
"Vous ne me laissez pas le choix." murmura Cabba, le dévisageant d’un regard féroce.
Son aura se déchaina alors qu'il concentrait son énergie dans tous ses muscles. Une secousse fit trembler les décombres alentour sur des centaines de mètres tandis que les décombres finissaient de s’écrouler au loin. Des nuages de cendres se dispersèrent dans tous les sens sous la forme explosive de son aura. Il pouvait sentir sa fureur palpiter dans ses veines, comme une chaleur qui prenait naissance au niveau de ses tempes pour se répandre à travers tout son corps.
Toute cette douleur... Toute cette rage... Embrasse-la. Exploite-la. Utilise-la.
Enfin, il se sentait libéré d’un poids qu’il portait depuis bien trop longtemps pour son bien : celui de sa propre bonté. Plus aucune appréhension. Plus aucune peur. Plus aucune culpabilité. Il n'avait plus à se sentir retenu par la conduite qu’il avait toujours suivi au nom de l’ordre et de la morale. Cela le contrariait de l’admettre, mais Garou avait raison à un égard : ses bonnes intentions ne lui avaient jamais rendu service, peu importe où il s’était rendu et ce qu’il avait fait. A quoi bon s’obstiner ? Cet univers n’était même pas le sien. Ce monde s’écroulait sans qu’il ne puisse le défendre. Ses proches étaient morts, Sadala était sans doute condamnée. Ses certitudes s’étaient effondrées et sa complaisance en avait été la cause.
Transforme ta rancœur envers ce monde en détermination.
Cabba n’était pas une personne qui avait recours à la violence sans aucune raison. Mais ce désir de vengeance qui prenait place en lui... Cela lui faisait… du bien. Cela lui semblait naturel. Peut-être que la guerre qui avait eu lieu sur la Terre l'avait changé, même si ses souvenirs des évènements restaient encore flous. Mais si c'était le cas, alors il ne voulait pas revenir en arrière. Il était bien mieux comme ça, en colère et endurci tout comme Vegeta était si fier de l’être. Si chercher un compromis était ce qui l’avait empêché d’avancer plus loin depuis tout ce temps, alors il embrasserait ce mal de tout son cœur. Que lui restait-il à faire, désormais ? Ses proches étaient morts ou disparus. Ses actions n’avaient plus aucun sens. Ce qu’il avait accompli n’avait plus d’importance. Sa patrie, ses camarades, son identité… Il avait tout perdu.
Mais qu’est-ce qui pouvait être possiblement plus dangereux qu’un homme qui n’avait rien à perdre ?
Avec une souplesse hors du commun et une vitesse tout aussi surprenante, Garou déjà s’était précipité à son corps-à-corps. Ce mouvement était plus prévisible que le premier et Cabba l’anticipa sans problème en bondissant de quelques pas en arrière. Cependant, il avait sous-estimé la puissance destructrice de ce coup de poing : même en parvenant à l’éviter, son impact l’avait contraint de reculer. La surface bétonnée sur laquelle ils combattaient pouvait s’effondrer d’un moment à l’autre.
"Tu me les brises à jouer les ignorants." lui lança son opposant, rebondissant pour atteindre le dessous de sa mâchoire. "Dis-moi ce qu'il s'est passé à la fin du jeu ? Vous l'avez pas buté cette enflure de Demigra, alors quoi, vous êtes tous clamsés ?"
Encore. Il n’avait de cesse de répéter les mêmes choses, encore et encore, des choses que Cabba ne pouvait ni imaginer, ni comprendre. Ses souvenirs avaient beau lui revenir peu à peu, il ne parvenait pas pour autant à trouver de conclusion qui corresponde à ce qu’il avait vécu. Il avait eu le sang de Vegeta sur ses propres mains, il avait entendu le hurlement déchirant de Scalio alors que son épée était enfoncée dans son torse. L’insistance de Garou à vouloir déformer la réalité de ce traumatisme ne faisait qu’intensifier sa frustration.
Il attendit de voir le martialiste se rapprocher pour s’écarter au dernier moment, avant de saisir son coup de pied dans la paume de sa main.
"Vous devriez le savoir, puisque vous vous souvenez de ce qui s’est passé."
D’une torsion du buste, il dégagea brusquement la jambe de son opposant pour lui faire perdre son équilibre et placer une contre-attaque dans la foulée. Mais il interrompit aussitôt sa manœuvre, car Garou avait déjà préparé un autre crochet d’une rapidité implacable en direction de son ventre.
"Et ton Scalio je l'emmerde, t'avais qu'à le protéger et pas le laisser crever si tu tenais tant à lui !"
Il n’avait que quelques secondes pour agir : une vague de chaleur déforma toute la scène autour de lui, avant de se concentrer entre ses mains en une lueur dévastatrice. Au moment même où le [Poing Elancé] fendit l’air, il relâcha un [Garrick Cannon] à bout portant pour neutraliser son coup, avant de s’élancer comme un météore à la poursuite du chasseur de héros.
"Scalio est supposé ne plus être de ce monde."
Un [Distortion Kick] atterrit soudainement contre la gorge de Garou, puis un autre dans son abdomen, et enfin sur son flanc droit. Leurs trajectoires étaient contrables, mais les mouvements de Cabba étaient si difficilement anticipables qu’il se sentait peu à peu échapper à son propre contrôle.
"Je l’ai vaincu avec l’épée que je possède en ce moment-même. Je l’ai vu rendre son dernier souffle !"
Plus vite qu'il ne l'aurait voulu, il avait contourné son adversaire pour pouvoir le prendre à revers et lui asséner une déferlante de coups rapides au niveau de sa nuque, de son dos puis de l’arrière de son genou gauche.
"Alors comment se fait-il qu’il ait survécu ?!"
Enfin, son pied s'étendit une dernière fois pour venir frapper le bas de sa colonne vertébrale, suite à quoi il se repositionna sur ses appuis.
"Répondez-moi !!"
Refusant de relâcher sa tension une seule seconde, Cabba chargea furieusement son ki dans la paume de ses mains et fit apparaitre une constellation de boules d’énergie à une cadence folle autour d’eux. Des centaines et des centaines d’entre elles se succédèrent telles des étoiles, parées à imploser dès lors que Garou ferait le moindre mouvement.
Non. Pas cette fois.
Les hallucinations de son combat contre Scalio se succédèrent une fois de plus dans sa mémoire. Il ne pouvait pas se permettre de prendre autant de risques : il abaissa son bras d’un geste sec vers le bas et elles détonèrent toutes à la suite les unes des autres, réduisant les environs en un épais nuage de poussière.
Alors qu’il reprenait péniblement sa respiration, le cœur de Cabba manqua une série de battements. Entendre le nom de son ancien subordonné avait suscité une toute autre émotion en lui, qui était venue chasser pendant quelques secondes la rage qui avait pris le dessus sur son esprit. C’était de la confusion. C’était de l’hésitation. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ce déserteur qu’il avait lui-même juré de condamner le troublait autant ? Pourquoi était-ce si important pour lui de le retrouver ? Pourquoi ce sentiment de familiarité restait inaccessible ?
Pourquoi fallait-il qu'il ait tout oublié ?
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Sam 22 Mai 2021 - 11:40
Telle une bombe endormie depuis longtemps, le soudain déchainement de puissance de Cabba me surpris tout autant qu'il mit fin à mon enchaînement frénétique. L'air distordu par mon coup rencontra la concentration de chaleur qu'avait relâché le combattant, capable lui aussi, tout comme ses semblables de modeler son énergie spirituelle à sa guise pour lancer des assauts pyrotechniques sans précédents. Grimaçant, la détonation à bout portant m'envoya valser des mètres en arrière, me faisant rater ma première réception et rencontrer le béton dans une roulade incontrôlée. La voix de mon adversaire se rapprochait dans le même temps que le sifflement de l'air provoqué par sa percée jusqu'à ma position. Posant pied à terre pour retrouver un certain équilibre, je ne pu profiter d'un instant pour retrouver correctement mon équilibre et dû faire face de plein fouet à sa seconde attaque. Ma main, par réflexe, s'interposa juste à temps entre ma gorge et son coup de pieds imbu d'une magie obscur, dont la nature m'était étrangement familière. Comme je pouvais en attendre d'un tel signe, ma parade se révélait bien insuffisante pour amortir son assaut, et celui-ci s'enfonça dans ma trachée en emportant ma main, me coupant le souffle un court instant. Deux autres coups enchaînèrent rapidement, le premier rencontrant mon abdomen pour laisser l'autre me fracasser le flanc, entraînant une rotation de tout mon corps à même les airs. Complètement déboussolé par la violence des assauts tout comme par la découverte de leur nature, je parvins à attraper le sol d'une main pour retrouver le sol tout comme le contrôle de mon corps, avant qu'une seconde série de coups redoutablement précis ne s'abattent dans mon dos. Autant acculé qu'humilié, un éclat dans mon regard naquit alors que je me reprenais, effectuant une rotation anormale du bassin pour faire face en un éclair à mon adversaire et attraper la jambe qu'il destinait à mon échine, plongeant un regard de défi dans le sien, un sourire décoré d'une gouttelette de sang sur les lèvres.
"Je commence à saisir ce qu'il se passe... Petit enfoiré..."
Balançant ma tête en arrière, je l'abattais lourdement contre le nez du jeune guerrier de sorte à creuser la distance entre nous, et le punir pour les nombreux coups qu'il m'avait porté et qui encore en cet instant plongeaient mon corps dans un état particulièrement douloureux.
"Je suis pas le plus calé dans tout ce qui concerne la manipulation d'énergie spirituelle et tout ce bazar, mais pas de bol pour toi t'es pas le seul qui t'es attiré les faveurs de notre bon ami Demigra."
Profitant de la courte pose accordée par cette interruption, je craquais ma nuque ainsi que mes articulations les plus endommagés, puis imitai mon adversaire en prenant une position de combat.
"C'est plutôt cool, hein, de pouvoir assouvir cette soif de sang et de violence ? Son don ne vient pas sans exacerber ces instincts bestiaux. Mais toi, Cabba, franchement t'es bien le dernier que j'aurais imaginé tomber aussi bas. J'ai déjà obtenu un élément de réponse, et même si tout n'est pas très clair, même cet imbécile de Scalio aurait fini par comprendre ce qui t'es arrivé."
Serrant les poings, je sentais la tension monter, prête à exploser.
"Aussi vu toute les conneries que tu racontes, je doute que tu l'ai vraiment buté. Premièrement, je sais que t'as encore en partie ta tête, et quoi que t'ai fait subir Demigra pour que t'en arrive là, jamais t'aurais pu faire ça à ton super pote. Et si c'était bien le cas, alors tu serais pas là à discuter avec moi, parce que t'aurais plus rien d'humain... Et crois-moi, abandonner son humanité, ça me connaît bien."
Dans un réflexe défensif, l'intégralité des muscles de mon corps se crispèrent alors que mon adversaire rugissait, déployant dans un large rayon autour de nous d'innombrables sphères d'énergies. Oh, ça sentait pas bon. Un geste suffit à ordonner ces nombreuses boules de feu à s'abattre sur ma position, réveillant un instinct de survie immédiat qui ordonna ma contre-attaque. Si mon Analyse me permit d'esquiver une grande partie des boules en elle même, l'énorme détonation qui naquit de leur contact avec le sol m'emporta malgré tout. Mais ce n'était pas quelques brûlures qui allaient m'arrêter, et tandis que je m'extirpais de la fumée et la poussière pour arriver au contact de Cabba, un puissant swing vengeur vint rendre Coup pour coup au jeune guerrier. Mon poing transperça l'épais nuage, une traînée dessinant sa trajectoire, avant de s'enfoncer profondément contre la mâchoire de mon adversaire.
"Bouffe ça petit con, que ça te remette les idées en place !"
En enchaînement de ce retour de bâton, je tordais mon bassin dans le sens inverse de sa rotation actuelle pour abattre un crochet violent sur la joue opposée de Cabba.
"Pour la énième fois, ce qui est arrivé à Scalio j'en ai rien à foutre et j'en sais foutre rien. Mais toi, ton entêtement et ton pacte avec ce démon de mes deux, vous me décevez tout autant que vous me brisez les couilles !"
Tournoyant sur mon pied gauche, fermement planté dans le sol, je posais ma main en appuie secondaire à mon pied puis déployai un high kick frapper sous le menton d'une force capable de décrocher littéralement une tête humaine. Pour finir, je posais ma seconde main puis plantais mes doigts dans le sol pour en arracher un épais morceau de béton, profitant de l'inertie de rotation engendrée depuis mon crochet pour lancer par la force d'un Surhomme cet énorme projectile de plein fouet contre mon adversaire. Soufflant, j'essuyais le filet de sang qui coulait de mes lèvres.
"Mine de rien, j'avais placé mes derniers espoirs en toi Cabba. Si ce n'était pas Jojiba qui devait vaincre le démon, j'espérais que ce soit toi. Tu n'avais rien du guerrier déterminé et courageux qu'il était, mais j'avais décelé cette rage absurde, cette envie de vivre sans égale... Et maintenant, tu n'es rien d'autre qu'un de ses nombreux jouets... Regardes-toi, sérieusement, tu fais peine à voir."
Cabba
Saiyan
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Mar 25 Mai 2021 - 19:15
Cabba entendit les os craquer et les muscles se contracter sous la puissance de ses coups, certain que chacun d’eux iraient endommager irrémédiablement la colonne vertébrale de son opposant. Avoir recours à des méthodes aussi brutales n’était pas dans ses habitudes, pourtant la situation dans laquelle il se trouvait ne lui laissait aucune autre issue que de neutraliser son adversaire par la force.
Alors que Garou avait effectué une rotation en un mouvement presque invisible pour saisir sa jambe, il écrasa sa tête contre la sienne avec une célérité tout aussi inattendue.
"Je commence à saisir ce qu'il se passe... Petit enfoiré..."
Cabba ne fut pas assez rapide et il sentit son front s'ouvrir en un craquement terrible, du sang se répandant abondamment sur son visage jusqu’à envahir les moindres recoins de sa bouche. Une profonde noirceur empiéta sur sa vision pendant une fraction de seconde. Un grognement se forma dans sa gorge et il recracha toute l’hémoglobine qui s’était écoulée dans son œsophage. Sa force vitale se concentra au niveau de son crâne pour absorber la violence du choc, et les étoiles qui s’étaient amassées sous ses paupières se dispersèrent enfin.
"Je suis pas le plus calé dans tout ce qui concerne la manipulation d'énergie spirituelle et tout ce bazar, mais pas de bol pour toi t'es pas le seul qui t'es attiré les faveurs de notre bon ami Demigra."
Même désorienté, il entendait ses diffamations se répercuter dans ses oreilles comme un acouphène interminable. Sa poitrine palpita de douleur alors qu’il reprenait péniblement sa respiration. Ses lèvres séchées par l’hémorragie s’entrouvrirent, montrant des canines acérées en une grimace involontaire.
"C'est plutôt cool, hein, de pouvoir assouvir cette soif de sang et de violence ? Son don ne vient pas sans exacerber ces instincts bestiaux. Mais toi, Cabba, franchement t'es bien le dernier que j'aurais imaginé tomber aussi bas. J'ai déjà obtenu un élément de réponse, et même si tout n'est pas très clair, même cet imbécile de Scalio aurait fini par comprendre ce qui t'es arrivé."
Toutes ces situations désespérées l’avaient poussé à envisager son expérience au combat non plus pour la protection des siens mais pour sa propre survie, son propre gain de pouvoir. Vouloir le nier plus longtemps ne serait qu’une vaste farce. Il s’était permis de savourer le plaisir que lui procurait cette confrontation, ce picotement dans ses muscles, cette adrénaline qui se déchainait dans tout son corps, ce soulèvement d’anticipation dans son estomac : toutes ces sensations que Vegeta poursuivait lorsqu’il cherchait à surpasser des adversaires toujours plus coriaces.
"Aussi vu toutes les conneries que tu racontes, je doute que tu l'aies vraiment buté. Premièrement, je sais que t'as encore en partie ta tête, et quoi que t'ai fait subir Demigra pour que t'en arrive là, jamais t'aurais pu faire ça à ton super pote. Et si c'était bien le cas, alors tu serais pas là à discuter avec moi, parce que t'aurais plus rien d'humain... Et crois-moi, abandonner son humanité, ça me connaît bien."
Sa main s’abaissa aussitôt et tous les orbes d’énergie qu’il avait fait apparaitre implosèrent les uns après les autres pour ne laisser aucune chance à Garou de s’en sortir indemne. La soudaine déflagration eut beau n’avoir laissé que des amas de décombres, il ne tarda pas à distinguer l’ombre du chasseur de héros se mouvoir à travers l’épais nuage de poussière qui s’était dégagé.
D’une seconde à l’autre, il se rapprocherait de lui. D’une seconde à l’autre, il allait ressurgir pour reprendre le combat jusqu’à ce que mort s’ensuive. D’une seconde à l’autre, il recommencerait à le convaincre d’une vérité qui n’était pas la sienne. D’une seconde à l’autre,
"Je vais vous tuer." déclara Cabba, avant de tirer son épée hors de son étui d’un geste mesuré.
Ses mots étaient aussi caustiques que de l'acide alors qu'ils coulaient hors de sa bouche. Il pouvait à peine croire ce qu'il disait, et pourtant, c’était stimulant de pouvoir enfin mettre des mots sur sa rage. Il ne pouvait plus se mentir à lui-même.
Ce n'était pas un avertissement. C'était une certitude.
Ses pieds s'enfoncèrent dans le sol : il se rendit compte qu'il ne se tenait plus sur du béton mais sur une véritable étendue de cendres qui se répandait à perte de vue sous le soleil brûlant. Il pouvait deviner la course irrésistible de son adversaire en sa direction, entendre le bruissement des cendres qui craquaient sous ses pas, percevoir l’agitation dans l’aura qu’il émanait. La lame dimensionnelle fut ajustée vers là où Garou s’apprêtait à surgir, afin de laisser de profondes blessures dans la chair de ses bras dès lors qu’il tenterait une quelconque attaque frontale.
Mais dès la seconde où il se mit en garde, il fut pris d’une soudaine nausée, comme si son corps venait d’atteindre ses propres limites.
Non !
C’était comme lorsqu’il s’était retrouvé face à toutes ces situations qui lui avaient remémoré ce qu’il était censé avoir oublié, mais son esprit et son corps s’étaient dissociés avec encore plus de violence, le laissant pétrifié par la répétition intérieure de ses traumatismes.
Pas encore !
Tout était devenu si froid, si lointain, et il se rendit à peine compte qu’il était en sueurs, que sa respiration était lourde, que son cœur battait à tout rompre, que l’odeur de chair en putréfaction était insoutenable, et que tout se passait absolument comme à ce moment-là, comme lorsque la créature l’avait acculé sans qu’il ne puisse réagir, ses immenses griffes déterminées à transpercer son armure et à le démembrer comme s’il n’était qu’un vulgaire pantin—
JE VOUS AI TUÉ !
Ce fut en conséquence d’une motion hors du commun que Cabba reprit le dessus sur sa perception, mais le temps qu’il se force lui-même hors de sa propre conscience, les phalanges de Garou s’étaient déjà écrasées en plein dans son visage.
"Bouffe ça, petit con, que ça te remette les idées en place !"
Encore trop engourdi pour réagir, Cabba ne put compter que sur ses seuls instincts pour former un [Energy Shield] à la dernière seconde et empêcher sa mâchoire de se disloquer. Néanmoins, ses instincts le firent se ressaisir à temps pour qu’un autre coup de poing tout aussi dévastateur ne puisse réduire sa figure déjà ensanglantée en une bouillie informe.
"Pour la énième fois, ce qui est arrivé à Scalio j'en ai rien à foutre et j'en sais foutre rien. Mais toi, ton entêtement et ton pacte avec ce démon de mes deux, vous me décevez tout autant que vous me brisez les couilles !"
Le martialiste ne se démonta pas et décocha un coup de pied considérable pour atteindre son menton : il effectua une dérobade agile pour en dissiper les effets, mais son détracteur avait pris avantage de sa propre inertie pour décrocher un énorme morceau de béton de sous leurs pieds et le propulser avec une force surhumaine en sa direction.
"Mine de rien, j'avais placé mes derniers espoirs en toi, Cabba. Si ce n'était pas Jojiba qui devait vaincre le démon, j'espérais que ce soit toi. Tu n'avais rien du guerrier déterminé et courageux qu'il était, mais j'avais décelé cette rage absurde, cette envie de vivre sans égale..."
Les secondes ralentirent autour de lui, entrainant une pression si immense sur ses épaules qu’elles n’allaient pas tarder à le faire suffoquer.
"Et maintenant, tu n'es rien d'autre qu'un de ses nombreux jouets..."
Une réminiscence dans son cerveau rentra en interférence avec le désordre dans ses pensées. Comme une résonance transitoire, comme une atteinte dans sa lucidité.
"Regarde-toi, sérieusement, tu fais peine à voir."
Quelque chose s’insinuait vers son esprit, cherchait à pénétrer dans son cerveau, mais il ne reconnaissait rien. Était-il en train de paniquer ? Était-il en train d’halluciner ? Ou était-il en train de faire face aux conséquences de ces actes qu’il n’avait pas commis ?
Mais c’était ce qu’il voulait, n’est-ce pas ?
"FERMEZ-LA !" hurla-t-il pour empêcher plus d'accusations insensées de sortir de sa bouche.
Sa lame fut placée de justesse à quelques centimètres de son visage, et son [Gravity Break] passa comme dans du vide à travers le morceau de bitume destiné à le pulvériser.
"Ce Demigra qui vous tient tant à coeur vous a peut-être forcé à commettre des crimes contre votre gré, mais qu’est-ce qui me dit que VOUS n’êtes plus sous son influence ?"
Son corps se mit à franchir la distance comme s’il venait de faire un bond sur des années-lumière, composées de fractions et de fractions de seconde, condensées en un seul geste.
"Qu’est-ce qui me dit que vous n’êtes pas revenu sur Terre pour terminer ce que VOUS avez commencé en son nom ?"
Tout s'étira autour de lui. Non, tout se mit à rétrécir. Non... tout à la fois, tandis que la course de ses jambes et de sa lame était bien trop imprévisible pour que Garou puisse s’adapter à leurs détours incessants. Un pas chassé suivi d'un coup de pied retourné dans l'estomac suffit à conclure son enchainement en le soulevant de toutes ses forces vers le ciel.
"Si vous me pensez faible parce que j’ai perdu mes souvenirs, alors vous ne me connaissez pas aussi bien que vous le prétendez !"
Mais au lieu de se déplacer dans son dos pour que son [Dimensional Impulse] s'ensuive, il prit une profonde inspiration, crachant son propre sang à ses pieds, avant de se précipiter pour encastrer son épaule dans son sternum et l’emporter encore plus loin au-dessus de la terre ferme.
"Vous avez causé la mort de milliers de personnes ! Vous avez commis un crime contre les univers ! Je n’aurai aucun remords à vous condamner à un sort pire que l’enfer dans lequel vous m’avez fait tomber !!"
Cabba en voulait plus. Il voulait que la rage qu'il avait à la fois nourri et redouté le dévore tout entier. Il voulait qu'elle le consume, le conduise à son but sans aucun obstacle ni aucune hésitation. Il était fatigué de devoir penser, de devoir ressentir, de devoir faire des compromis. Il voulait agir. Il voulait réussir là où le Cabba qu’il pensait être avait échoué. Il voulait saisir l’opportunité de reconstruire ce qu’il avait perdu, même si cela devait causer sa disparition, même si cela voulait dire que les choses ne reviendront pas comme elles étaient avant.
Peu importe à quel point Garou se débattrait, peu importe à quel point il se pensait plus fort ou plus résistant que les autres... Il restait un être humain et un être humain ne survivra jamais à une chute de plusieurs centaines de mètres.
Bientôt, ils furent si haut dans les airs que s’ils montaient plus encore, ils pourraient enfin disparaitre de ce monde de désespoir, s’enfoncer dans les nuages et ne plus jamais revenir.
Mais peu importe leurs efforts, ils ne trouveront aucune échappatoire à leurs tourments.
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Sam 29 Mai 2021 - 15:54
Ce Cabba n'avait absolument rien à voir avec celui que j'avais connu, au sein d'un lieu pourtant fait pour le meurtre et la souffrance. Si il avait été un sadique avide de sang, un revanchard prêt à tout pour enterrer ses ennemis, je l'aurais su. Non, il était l'un de ces hommes qui réfléchissait trop, un pauvre gus' submergé par l'absurdité de la situation dans laquelle il s'était retrouvé. Un p'tit gars qui cherchait un moyen de survivre, plutôt que de tuer. Cette grimace carnassière, elle ne lui allait pas du tout. Et alors qu'il chancelait, j'avais surgis du désastre qu'il avait tout juste causé pour lui rendre la monnaie de sa pièce à l'aide de coups bien placés. Certains d'entre eux rencontrèrent une résistance particulièrement solide, un manteau énergétique l'ayant protégé face à mon poing, mais ça n'allait pas suffire à le sauver. Mon dernier mouvement propulsa un énorme morceau de béton dans la direction du soldat, que j'observai rencontrer sa cible d'un air satisfait. Cette confiance fut balayée en un instant, alors que le rugissement de Cabba retenti et précéda un déchaînement de puissance sombre qui créa une puissante impulsion. Le projectile vola en éclat, et je dû monter ma garde pour encaisser le choc, la bourrasque m'atteignant tout juste, suffisante pour me déséquilibrer.
Une grimace se dessina sur mon visage, un mélange d'appréhension et de ravissement, tandis qu'un très mauvais pressentiment commençait à pointer le bout de son nez à l'approche de mon adversaire. Disparaissant totalement de ma vision, je tentais une Analyse réflexe pour distinguer ses mouvements, sans succès. Quelque chose de terrible venait de se réveiller, j'allais devoir redoubler de prudence. Si je ne distinguais pas clairement son déplacement, sa voix parvint à atteindre mes oreilles, résonnant comme si elle parvenait de chaque direction à la fois. Ses accusations stupides me donnaient la nausée, le chien-chien à son maître essayant de retourner mes accusations contre moi.
"Heh, même sous son influence j'avais encore toute ma tête pauvre idiot. Toi t'es juste assez bon pour qu'il se sente obligé de te retourner le cerveau. Et si tu faisais un peu plus attention à ce que t'es en train de devenir, tu saurais dire lequel de nous deux est vraiment sous son infl-..."
Me crispant soudainement, je venais de le voir réapparaître face à moi, préparant une attaque instantanée. Cette fois trop lent pour parvenir à lever ma garde, j'encaissais de plein fouet le coup de pied qui venait transpercer mes viscères, me coupant le souffle sur le coup tandis que mes yeux faillirent sortir de leurs orbites. Une gerbe de sang s'échappa de ma gorge comme de mon nez, teintant la carrure du guerrier maudit qui se tenait juste en dessous de moi, à même le sol, préparant la suite. La puissance de ses coups était d'une toute autre nature désormais, et je savais que mon corps ne parviendrait pas à supporter beaucoup d'autres assauts de ce type... Il frappait pour tuer. Et bordel... Dans les airs, je pouvais rien faire.
"Cabba, attends... !"
Telle une fusée propulsée en orbite, l'épéiste s'écrasa d'une violence inouïe contre mon torse pour m'accompagner à des hauteurs extrêmes au dessus de la ville en ruine, traversant jusqu'aux nuages eux-mêmes et continuant sa route encore davantage. Cet enfoiré ne semblait pas vouloir s'arrêter, et si les mètres qui nous séparaient du sol étaient déjà bien trop nombreux, un danger pire encore m'attendait au delà de l'atmosphère. Pour couronner le tout, il profitait de cette position critique pour me rabâcher les oreilles avec des reproches mal placés. Là, il commençait vraiment à me taper sur les nerfs.
"Parce que toi aussi tu t'y mets, à me foutre ta vie de merde sur le dos ?! J'vais te dire un truc espèce d'enculé, j'en ai strictement rien à battre de tes malheurs et de tes peines, et si tu veux croire à toutes les conneries qu'on t'a rentré dans le crâne bah ainsi soit-il !"
Respirant difficilement tant la pression sur mon thorax était grande, et que l'altitude se raréfiait en oxygène, ma colère me permettait contre toute attente de parler et me mouvoir. Attrapant fermement sa tignasse de ma main gauche, je tirais sa tête en arrière pour que nos regards puissent se croiser une dernière fois.
"Moi j'ai déjà donné, et je m'en suis sorti par putain de moi-même, en affrontant de face mes erreurs et en les acceptants. Jamais je ne laisserais un enfoiré de pleurnichard dans ton genre m'emporter avec lui dans sa merde. Si tu veux pas ouvrir les yeux, alors va crever, SEUL !"
Un dernier coup de boule ponctua ma dernière phrase, son nez rencontra mon front et un mélange sanguinolent en naquit. Aussi, je m'étais défait de son étreinte, et alors que je pouvais l'observer s'envoler plus haut encore, emporté par son élan, j'étais laissé derrière à perdre plus rapidement l'inertie qu'il avait engendré. Celle-ci fini par s'inverser doucement, pour que cette ascension mortelle ne se transforme en chute. Le corps endolori et le regard emplie de déception, j'étais emporté de plus en plus intensément par la gravité terrestre, tandis que la vision de cet être maudit qui me surplombait et dont je m'éloignais par mon impuissance me rappelait un souvenir bien trop similaire. Mais peu importait le résultat cette fois-ci, tant que plus jamais je n'avais à faire au démon et à ses malices.
Cabba
Saiyan
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Lun 31 Mai 2021 - 16:15
"Cabba, attends... !"
Les mots de Garou s’évanouirent au fur et à mesure que l'air s'amincissait dans les poumons du justicier, que la pression s'intensifiait sur ses muscles, que la pesanteur comprimait son corps. Cela l’épuisait de penser, de respirer, de vouloir mettre de l’ordre dans cette situation qui ne faisait aucun sens. Il voulait disparaitre, et que toute la cruauté de ce monde disparaisse avec lui.
Le combat n’était pas encore terminé. Cabba devait le tuer. Maintenant. Il voulait le tuer. Sans plus attendre. Mais en était-il seulement capable ? Son bras lui paraissait si lourd, alors que ses doigts étaient venus saisir son adversaire par le col de sa tenue.
"Me retourner le cerveau ? Vous êtes celui qui cherchez à me faire croire des absurdités !"
Était-ce de la lâcheté ? De la culpabilité ? De la conscience mal placée ? Son autre main tremblait, mais ses articulations restèrent fermement serrées autour du manche de sa lame.
"Vous vous êtes laissé manipuler et vous avez l’audace de prétendre savoir qui je suis devenu ?"
Tout ce qu'il avait à faire était de lui porter le coup de grâce, et il mettrait fin à ce conflit.
"Ce que je suis devenu, c’est à cause de VOUS ! Je dois souffrir parce que vous n’assumez les conséquences de vos actes ! Parce que vous vous fichez bien de savoir ce qui peut bien se passer ailleurs une fois que le mal est fait !"
Alors pourquoi ne le faisait-il pas ?
"Vous n’êtes qu’un monstre, comme je me suis débarrassé d'autres avant vous, et je vais mettre fin à votre misérable existence dès maintenant !"
A mesure qu’il laissait sa colère monter en lui, il pouvait sentir son énergie déborder hors de ses limites, il pouvait sentir cette étincelle d'électricité qui tressaillait le long de ses bras et de son torse, cette nuance d'or qui dansait dans ses cheveux et ces éclats bleutés qui fleurissaient au fond de ses pupilles sombres. Mais pour une raison qu’il ne comprenait pas, il ne pouvait pas se résoudre à lâcher prise, à libérer pleinement ces sentiments de rage qu’il avait contenu pendant tant de temps.
Pourquoi ?
Ce n’était pas ce que Vegeta aurait fait. Aucune négociation, aucun pourparlers, aucune hésitation. Il aurait laissé sa colère et sa fierté déborder pour le mener à une victoire indéniable, guidé par la seule force de sa détermination.
Mais Vegeta est mort et c’est son amour-propre qui a causé sa perte.
Les réprimandes du Prince des Saiyans revinrent à son esprit comme une évidence, toutes ces paroles qu’il n’avait pas voulu entendre mais qu’il devait admettre désormais. Même s’il réussissait à défaire tous les ennemis qui menaçaient ce qui était cher à son cœur, sa vie ne connaitrait pas la moindre accalmie. Le monde entier n’était qu’un immense champ de bataille dans lequel il lui faudra se battre jusqu’à son dernier souffle : s’il voulait consacrer sa vie à garantir la paix, il devra se préparer à mener la guerre.
Mais si des antagonistes dans l’univers 7 complotaient contre lui et contre son peuple, alors il n’était plus question de bien ou de mal, de bon ou de mauvais : il n’était question que la loi resplendissante du plus fort dominant le plus faible, et s’il se montrait aussi faible que lorsque Vegeta s’était laissé tuer, alors il ne sera jamais suffisamment fort pour être digne de ce qu’il ne pouvait pas protéger.
"Parce que toi aussi tu t'y mets, à me foutre ta vie de merde sur le dos ?! J'vais te dire un truc espèce d'enculé, j'en ai strictement rien à battre de tes malheurs et de tes peines, et si tu veux croire à toutes les conneries qu'on t'a rentré dans le crâne bah ainsi soit-il !"
Avant que Cabba n'ait la moindre chance de réagir, Garou lui avait déjà saisi l’arrière de la nuque. Son regard vint se figer dans le sien et il put voir à l’intérieur toute cette rage, cette douleur, cette peur, cette déception, mais surtout cette haine pour qui il était, et à travers toute l’amertume que lui-même ressentait envers ce qu’il était devenu. Même loin de sa patrie, même après avoir perdu ses souvenirs, Cabba restait un héros. Un héros déchu, un héros poussé à bout, mais un héros envers et contre tout. C’était ce qu’il était au plus profond de lui, c’était ce pour quoi le criminel qu’était Garou lui faisait toutes ces remontrances. C’était ce pour quoi il était sans cesse déprécié par des forces qui en voulaient à sa vie et au devoir qu’il accomplissait avec honneur et dignité.
"Moi j'ai déjà donné, et je m'en suis sorti par putain de moi-même, en affrontant de face mes erreurs et en les acceptants. Jamais je ne laisserais un enfoiré de pleurnichard dans ton genre m'emporter avec lui dans sa merde."
Ses protestations avaient disparu pour laisser place à plus d’insultes et de diffamations.
"Vous justifiez vos actions par des mensonges et vous osez me faire la morale ?!"
Sa nature mauvaise était plus forte que son instinct de préservation.
"Si tu veux pas ouvrir les yeux, alors va crever, SEUL !"
Le front de Garou vint s’écraser une seconde fois contre son visage inondé de rouge. Il ne put que pousser un râle de douleur, le sang dégoulina de son front jusqu’à éclabousser le bleu endommagé de son plastron. Les ruines décolorées à une centaine de mètres en contre-bas commencèrent à venir et repartir hors de sa vue. A moins ce que ce ne soit ses paupières qui s’alourdissaient et s’écarquillaient péniblement ? Peut-être qu’il était entrain de perdre connaissance. Peut-être sa lucidité était entrain de lui échapper aussi délibérément qu’elle lui était apparue, pourtant si proche, comme pour tout le reste.
Ses muscles se contractèrent et sa main vint agripper le bras droit de son adversaire en un spasme incontrôlé. Ses doigts s’enfoncèrent profondément dans sa chair, mais il avait déjà sombré dans l’inconscience avant même que Garou ne cherche à se débattre.
Ce monde pouvait bien disparaitre. Il était condamné. Malgré ses efforts, il ne pourra pas le sauver.
Soudainement, l’obscurité s’empara des environs comme si la nuit venait de tomber en l’espace de trois secondes. C’était peut-être le cas. Garou ne put que plisser le regard comme s’il venait d’être ébloui, tandis que sa chute vers le bas se faisait inévitable et que le manque d’air l’amenait probablement à voir des choses qui n’étaient pas vraiment réelles.
JE VAIS TE FAIRE DISPARAITRE UNE BONNE FOIS POUR TOUTES, GAROU.
Garou sursauta en entendant les mots qui venaient d’envahir son esprit. Ce n'était pas du tout normal. C’était comme si quelqu’un s’était immiscé de force dans sa conscience. C’était inconnu à sa perception de son corps, cela avait transcendé tous ses sens. Les lèvres fendues et sanguinolentes de Cabba n’avaient pas bougé d’un seul pouce, mais les mots qui avaient été prononcés avaient pénétré le chasseur de héros comme s’ils faisaient partie de ses pensées les plus profondes.
MAIS N’OUBLIE PAS QUE MÊME DANS LA MORT, TON ÂME M’APPARTIENT POUR L’ÉTERNITÉ.
Un dernier râle. Une carcasse éclatée. Des côtes brisées. Des poumons perforés. Du sang à perte de vue. Ce qui s’était passé en ce jour était voué à se reproduire sous la main cruelle et inéluctable du Destin. C’était ainsi que les mortels étaient condamnés à vivre et mourir sous le regard des divins : sans le moindre contrôle, même sur leur propre volonté.
SOUVIENS-TOI QUE CE SONT TES CHOIX QUI T’ONT CONDUIT A TA PERTE.
D'un puissant coup vertical vers le bas, la lame dimensionnelle décrivit un mouvement partant du haut jusqu’en direction du sol pour toucher le cœur, et le bras de Garou fut détaché du reste de son corps jusqu’à se perdre dans les airs.
C’est alors que Cabba réalisa enfin
que le passé qui lui avait été révélé n’était qu’un mensonge.
Et il fut brisé,
Et il fut déchiré,
Et il fut écorché,
Et il tomba,
et tomba,
et tomba,
et tomba,
et tomba,
et tomba,
… et tomba, plus profondément encore dans sa désillusion, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une coquille vide à la place de son cœur vaillant.
Garou
Terrien
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Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Mer 2 Juin 2021 - 21:19
Qu'est-ce que j'espérais, à lui rabâcher des faits établis encore et encore. Obtenir des informations concernant l'issu du jeu n'était au fond qu'un prétexte, je n'en avais pas grand chose à faire de savoir comment ça s'était terminé, puisque je savais éperdument que Demigra avait survécu à son maudit événement. Non, quelque part, j'espérais pouvoir sauver Cabba. Mais il fallait me rendre à l'évidence, rien de ce que je pouvais lui rappeler ne servirait. Qu'il soit possédé ou non, notre nature était de suivre et s'accrocher à nos propres vérités, sous peine de voir notre monde entier s'écrouler sous nos pieds. Et ce peu importe à quel point l'on faisait fausse route. Aussi, je n'avais ni le temps ni les capacités de lui faire ouvrir les yeux. Tout ce que je pouvais faire, c'était lui casser la gueule, mais là encore la chose semblait compromise. Cet enfoiré disposait des mêmes pouvoirs que Scalio et de nombreux autres, la gravité comme le vide ne représentaient aucune contrainte pour eux. Sérieux, c'était de la triche.
Impossible à raisonner, et m'ayant mis tout bonnement en échec par son simple envol, il ne me laissait pas d'autre choix que de choisir moi-même la façon d'en finir, pas sans lui décalquer un peu la tronche au passage. Défait de son emprise, je me retrouvais emporté par mon propre poids en direction du sol, à une vitesse toujours grandissante. L'air fouettait mes vêtements et mes blessures, laissant d'innombrables gouttelettes de mon sang tracer une traînée carmine derrière moi. Toutefois, je n'étais pas débarrassé de cet entêté d'adversaire, qui s'accrochait comme un molosse à son os, m'agrippant fermement le bras tandis qu'il m'accompagnait dans cette chute mortelle. Je grimaçais, qu'est-ce qu'il me faisait chier encore, il tenait tant que ça à en finir lui-même ? Plusieurs coups de pieds vinrent à la rencontre de son visage déjà ensanglanté, mais aucun ne fut suffisant à lui faire lâcher prise. Mon dernier coup rencontra sa cible au même instant où l'éclairage naturel s'obscurcit soudainement, mauvaise augure que je commençais à bien connaître.
"Bray...?"
Ce n'était pas la première fois que mon taré d'ami me venait en aide de la sorte, mais cette fois-ci quelque chose était différent... L'atmosphère était... Plus malsaine encore. Quand cette voix, que je maudissais plus que tout au monde, résonna dans ma tête... Je su que ce n'était pas mon sauveur. Cherchant frénétiquement, en plein milieu du vide, la moindre trace de cette enflure qui était responsable de beaucoup trop de mes mésaventures, je fini par réaliser que l'origine de ces messages ne se cachaient pas dans la pénombre. Jetant un regard haineux à celui qui s'accrochait à moi, qui était responsable de cette situation aussi grotesque que symbolique de cette fois-là, je percevais alors plus clairement que jamais l'ombre maudite qui entourait la silhouette du malheureux. Rugissant, de haine comme de désespoir, je déployais mon Poing destructeur fluctuant sur la lame qu'il venait d'abattre. L'espace d'un court instant, le temps sembla se figer, tandis que mon attaque rencontrait la sienne.
"Merde..."
La lame traversa mon corps de part en part, décrochant mon bras droit et perforant mon torse. Mon coeur fut tranché en deux dans l'exercice. Mes derniers mots, noyés dans un flot sanguin bien trop abondant. Et tandis que le jour se levait à nouveau, que les rayons du soleil rencontrèrent ma rétine une dernière fois, je ne perçu aucune lumière. L'étreinte sur mon bras n'était plus, je traversais seul les nuage les plus bas, ma dépouille se rapprochant plus encore du sol et ses gravats.
Marcos Smith
Autres Races
Age : 24 Date d'inscription : 03/10/2020 Nombre de messages : 122Rang : -
Sujet: Re: "L'Effondrement des Certitudes." [PV] Jeu 3 Juin 2021 - 1:46
Bray est un nécromancien. Il a fait revivre Garou plusieurs fois. Nécomancien, nécrokinésien, est-ce que la magie existe encore ? Il y a des hommes-singes qui tirent des lasers, abrutis, et tu penses qu’un mec qui puisse se faire revivre c’est impossible ? Mais c’était une très grosse épée, quand même ! Très rouge, très - ta gueule. Une épée, c’est une épée, c’est pas parce qu’elle brille qu’elle tue plus que d’habitude. Bray est cent pourcent en vie, abruti. Mais il y a toujours une chance que ce soit la fois de trop. La fois de trop… Mais c’est pas cette fois là, non, non, non. L’autre, il a survécu aussi. Ouais, il a survécu aussi, il dit qu’il pouvait se battre contre un dieu, probable qu’il était dieu tout pareil. Immortel, invincible, ce genre de conneries. Il pouvait avoir disparu sans crever aussi, hein ? Mais s’il était si fort que ça, alors Bray pouvait être définitivement - est-ce que ce serait si problématique si le seul responsable de morts de votre assaut était crevé, hein ? Justifie pas la mort des autres. Sale merde. T’es qu’une sale merde. Une ordure qui mérite que de se décomposer -
”Hein ?”
Le Mothman planait au-dessus des immeubles. Comme durant chaque geste monotone de sa vie de merde, son esprit s’était mis à planer aussi. Il était devenu un colosse dégueulasse depuis quoi, un mois, maintenant ? Il savait déjà bien voler. Il ne savait pas s’il devait être heureux que son habituel débat interminable avec lui-même puisse lui faire ignorer la brûlure constante sur toute sa peau et les démangeaisons provoquées par mille et unes taillades jetées à vitesse conséquente dans l’air froid loin de la surface terrestre. Une interruption plus que nécessaire à ses machinations s’incarna en un corps tombant des nuages et s’étalant vers le ciel. Il fallait le rattraper. Mais s’il était vivant, l’élan suffirait à lui écraser l’entièreté des os ! La créature modifia sa trajectoire, se rapprochant de la victime en diagonale, avant de fermer les yeux tout en l'attrapant en chute libre : il ne l’interceptait pas en changeant soudainement la trajectoire d’un type qui enchaînait les mètres par seconde vers le sol, non : il allait juste le tenir près de lui tout en faisant un large virage, en protégeant le malchanceux qui venait probablement de se jeter d’un gratte-ciel, jusqu’à ce que Newton arrête de mettre en danger sa vie. Il le rapprocha de son torse avant de l’enrouler de ses bras avant de changer de direction pour simplement avancer quelques mètres tandis que les gigantesques ailes de plumes et de membranes forçaient un freinage brusque sans être brutal.
”Hey le saute-immeuble, t’es encore en vi - Gah !!”
Garou ?!
Il laissa immédiatement tomber le pugiliste par terre, ses yeux écarquillés se centrant sur son torse ouvert -
CRUNCH !!
J’ENTENDS LES CRAQUEMENTS JE VOIS LES CHIOTS JE VOIS LES CERVELLES MERDE MERDE MERDE MERDE LES ENTRAILLES SONT TOUTES LES MÊMES TOUTES LES MERDES.
LA FERME !
”Aaaaaaah ! Gaaaaaah !!”
Le Mothman venait de se retourner immédiatement pour ne plus voir le spectacle. Son costume était tâché de sang, de trop de sang. Pas le sien, clairement pas le sien. Ses mains dégoulinaient ! Elles dégoulinaient de sang, putain ! Il les secoua pour s’en débarrasser avant de les essuyer sur son pantalon.
CRÂNE DE MERDE ! TÊTE DE MERDE ! ESPRIT DE MERDE ! MALADIE DE MERDE !!
Il savait pas si c’était le sang de l’affrontement précédent qui coulait dans ses yeux ou bien s’il était à ce point en crise. Il pouvait plus respirer. Il n’avait pas assez d’oxygène. Clairement pas. Clairement pas. Clairement pas. Ses mains s’accrochèrent à sa tête. Il lui semblait pouvoir s’ouvrir son crâne de ses doigts. Des visions constantes, inarrêtables, qui venaient à partir de rien. Un rappel et boum. Il n’était pas en état. Anxiété. Il avait trop d’anxiété pour respirer.
”Hhhh…! Hhhh…! Hhh…!”
Il voulait hurler. Il aurait pu rugir un rugissement qui aurait brisé toutes les vitres des alentours. Mais il n’avait pas d’air. Il n’avait rien. Juste du stress. Son coeur était pendu par des chaînes et ses poumons avaient pour but de l’écarteler. Son estomac se fracassait à corps perdu contre son ventre. Il n’y avait pas d’air pour entrer, mais il y avait du suc qui cherchait à sortir. Et sortir il fit.
”Bleeeeeeeeeeeeeeeurgh !!...”
Il venait de régurgiter son repas de la journée : rien. Il ne s’était pas fait de petit déjeuner. Il n’avait rien bouffé la veille. La tâche sur le goudron était petite, jaune et pleines de bulles. Il n’y avait rien hormis les tentatives de s’autodigérer de son estomac. Et ce fut assez pour l’assommer. Sa tête semblait… vide. Ses narines était pleines de larmes, de mucus, de suc. Ses yeux semblaient vouloir sortir. Son front était un champ de bataille entre plusieurs dizaines de migraines. Et dire que ça valait mieux que de réfléchir. Dire que ça, ça valait mieux que d’être capable de penser.
”Guuuuh...”
Il sortit des kleenexs de sa mallette avant se nettoyer les doigts et le visage tout en faisant quelques pas de côté, pour finir assis sur le trottoir. Il y avait des gens autour, mais il n’en avait rien à foutre. Il était juste fatigué. Fatigué d’avoir rien mangé, fatigué de pas avoir dormi, fatigué de s’être battu, fatigué de vomir face au gore, fatigué d’avoir un playback permanent de souvenirs qu’il aimerait oublier, fatigué d’être cinglé, fatigué de tout détester, fatigué d’avoir trop peur de crever pour se buter, fatigué de tout. Il regardait le mur en face au lieu de regarder son pote mort.
Il est déjà mort deux fois avant maintenant. C’est pas sa dernière. C’est pas sa dernière.
Ses genoux recroquevillés, ses coudes posés dessus, ses poignets contre ses tempes, il regardait dans le vide. Son regard était vitré, trouble, plus flou que du verre sur lequel on souffle. Il lui semblait voir un bras écrasé dans un coin de l'œil. Il lui sembla alors avoir une intuition. Une intuition, un pressentiment, ou peut-être qu’il força encore la manipulation de sa chance. Il se sentait… faible, si faible. Comme s’il était prêt à pleurer une deuxième fois d’affilée comme une sale victime. Comme une fillette après avoir lu Baudelaire la première fois. Une intuition. Une intuition. Ou alors ça passe, ou alors il aura l’air ridicule au milieu de la rue. Comme s’il venait pas d’avoir une crise de nerfs en public…
”Bray… Je sais que t’es là… Viens faire revivre ton pote, steuplé...”