Le Poison de la Volonté

Karin n’aura en effet pas le temps de méditer avant l’arrivée de Caulifla. Après tout, il n’avait pas prévu que celle-ci décide d’arriver au plus vite en volant au lieu d’escalader la Tour. En temps normal, il lui aurait certainement engueulé et ordonné d’escalader la Tour en recommençant de tout en bas. Mais aujourd’hui, il savait qu’il n’avait pas le luxe. Caulifla n’était pas en aussi grande forme qu’elle ne voulait le laisser paraitre.

Il se demanda néanmoins si elle aurait la volonté de survivre au Poison qu’était l’Eau Divine. Il se releva calmement, s’appuyant alors sur sa canne. Il va alors dire ces uniques paroles :

‘’Je te souhaite la bienvenue, jeune Caulifla.’’

Celle-ci ne répondit pas tout de suite, observant les alentours d’un regard…nostalgique. Après tout, c’était sans doute le premier lieu où elle n’avait rien dérobé et où elle était la bienvenue sans être jugée pour son attitude. Elle se tournera ensuite vers le chat et prit la parole :

‘’Yo le matou ! Je suis venue pour que tu m’entraines encore une fois’' dit-elle directement, ne s’embarassant pas de parler du bon temps et du mauvais temps.

Karin fit mine de devoir annoncer une mauvaise nouvelle. Après tout, il se devait de tester la volonté de la jeune fille afin de savoir si elle était capable ou non de se battre contre l’élixir divin. Il dira alors :

‘’Je regrette mais je n’ai plus rien à t’apprendre. Tu es devenue bien plus forte que moi.’’
Il leva la tête afin d’observer la réaction de Caulifla. Celle-ci n’affichait rien sur son visage. Il s’apprêta à soupirer. Si elle ne s’énervait pas ou autre, c’est qu’elle manquait de volonté pour l’entrainement. Elle n’était donc pas pr…

‘’Tu m’as promis un entrainement alors je veux mon entrainement !’’

Elle réagissait comme convenu. Il retint un sourire et prit une voix lente comme s’il semblait pensif :

‘’Hmm…Je n’aime pas ne pas tenir mes paroles, en effet. Dis-moi, Caulifla, es-tu prête à tout pour obtenir de la puissance ?’’

Caulifla ne répondit pas tout de suite, semblant réfléchir au sens de ses paroles. Elle va alors s’écrier :

‘’Nan mais c’est quoi cette question stupide ?! Evidemment que je le suis ! Mais si tu n’as rien à m’offrir, je vais voir ailleurs si l’on peut m’offrir des choses !’’

Elle observa d’un air agacé le vieil ermite, semblant scandalisée. Après tout, celui-ci lui avait promis un entrainement digne de ce nom à son retour. C’était la raison même de son retour ici. Et cela la dérangeait particulièrement fort d’apprendre à la dernière minute que Karin n’avait plus rien à lui enseigner. Pff, comme s’il lui avait enseigné quoique ce soit. Elle avait tout appris sur Sadala, tout ce qu’il n’a fait, ce fut grandement renforcer ses acquis. Alors, qu’il arrête de se la péter ou il va l’entendre !

‘’Si tu es si résolue à progresser par n'importe quel moyen, tu pourrais peut-être en boire…’’

Est-ce que les vieux sages se sentent-ils tous obligé de jouer les mystérieux afin de se donner un côté intéressant ? Non, mais ça l’agaçait au plus haut point. Elle répondit immédiatement :

‘’Si c’est pour me jouer un tour et me refourguer une chose similaire à ton eau de pacotille, tu vas m’entendre ! Alors ? Qu’est-ce que c’est ?’’

‘’De l’élixir divin...’’

En l'entendant, Caulifla sentit alors déjà une veine pulser sur sa tempe. la journée allait être très longue...

{Oh bordel, ça y est, je vais l’étriper vif, celui-là, à se foutre de ma gueule ainsi !}

‘’De l’élixir divin, donc… ?’’ demanda Caulifla à ce moment-là afin d’avoir confirmation, afin d’être sûre d’avoir bien entendu.

Après tout, il lui avait déjà fait le coup autrefois. D’ailleurs, maintenant qu’elle y pensait…Il ou elle ? Après tout, elle n’avait jamais pu voir si c’était un mâle ou une femelle. Elle eut un petit sourire ironique : c’était tout à fait elle de se poser ce genre de question dans une telle situation. Elle se força à se reconcentrer à la situation lorsque le chat…la chatte….l’ermite ! devant elle toussota afin d’attirer son attention :

‘’Hum hum…Pour ta gouverne, je suis un mâle. Mais revenons-en à nos moutons. L’elixir divin donc. C’est une eau créée par Dieu et…’’

Il se coupa net lorsqu’il avait entendu Caulifla éclater de rire. Il poussa un petit soupir tandis que Caulifla prit la parole :
‘’Tu te moques de moi, n’est-ce pas ? C’est aussi bidon que ton eau de la dernière fois. Quand j’en buverai, il se passera quoi ? Je deviendrai plus forte ?’’

‘’A vrai dire, je n’en sais rien, Caulifla. Tout dépendra de toi.’’

‘’Qu’est-ce que tu veux dire par-là ?’’

‘’Cet élixir est un poison. Si tu n’as pas la volonté de le supporter, tu mourras tout simplement. Si tout ton potentiel a été libéré, tu en mourras.’’

Caulifla ne répondit pas directement, semblant hésiter. Enfin, elle posera une question :

‘’Est-ce qu’il y a une personne qui a pu en boire et survivre ?’’

‘’Plusieurs, à vrai dire. La dernière personne qui en a bu était une Saiyanne aussi. Elle se prénommait Kale et…’’

‘’QUOI ?!’’ s’écria Caulifla, en entendant le nom de sa protégée.

‘’Plait-il ?’’

Caulifla ne réagit pas sur le coup. Elle semblait marmonner des choses incompréhensibles dans son coin, son visage exprimant la joie à l’état pure. Elle décrivit alors la Kale qu’elle connaissait et cria de joie lorsque Karin lui confirma que c’était bel et bien cette personne.

‘’Elle est vivante !’’ s’écria-t’elle, rassurée à ce moment-là.

Au moins, elle ne risquait pas de s’inquiéter pour elle, désormais. Elle était maintenant sûre et certaine que Kale était dorénavant en plus ou moins bonne forme. Une partie de ses doutes s’envolèrent ainsi. Mais elle persista tout de même. Après tout, Caulifla culpabilisait pour ce qu’elle avait fait subir à son grand frère Renso. Elle sortit de ses pensées de force, ne voulant pas s’y confronter. Elle va alors dire d’une voix arrogante :

‘’Si Kale a réussi cela, je veux boire cette eau !’’

‘’Tu es sûre ? Je ne te le conseille pas, tu sais…’’ prévint le chat afin que Caulifla soit certaine de son choix.

Celle-ci s’avança alors d’un pas. Elle ne devait pas hésiter. L’hésitation pouvait grandement nuire. Elle ne voulait pas repasser par tout cela. Elle affirma alors :

‘’Je suis persuadée !’’

Elle observa alors Karin s’en aller alors sans un mot. Elle patienta alors, calmement, s’efforçant de ne pas réfléchir. Dans ses moments de doute, elle savait qu’elle pourrait renoncer. Elle s’efforçait ainsi de ne surtout pas réfléchir à tout cela. Elle sourit involontairement lorsque Karin revint et lui tendit une tasse. Prenant la tasse, elle dira alors :

‘’Et bien…Santé !’’

Et elle avala immédiatement la tasse qu’elle jeta ensuite par terre. Au début, elle ne sentit rien. Elle se tourna alors vers Karin d’un air perplexe….avant de s’écrouler à genoux, suffoquant alors. Ses mains tinrent alors sa gorge comme si celle-ci menaçait de s’étrangler toute seule. Ses yeux se fermèrent doucement sous la douleur, n’ayant pas la force de les garder ouvert. Difficilement, elle dira alors :

‘’Je vais survivre…tu…verras…Kale…’’

Et dans cet extrême douleur, elle entendit une voix qui lui sembla fort familière :

‘’Coucou….petite sœur….’’

Tout était noir autour d’elle. Elle devait être inconsciente, cela devait être ça. Elle regarda partout. Rien. Il n’était pas là. Pourtant, elle était persuadé d’avoir entendu sa voix à travers un murmure. Commençant à être agacée, elle s’écria :

‘’Où es-tu ?! Montre-toi !’’

Elle n’entendit rien. Rien à part un rire qui résonnait au creux de son oreille. Elle n’arrivait pas à déterminer d’où venait ce rire. Elle poussa un profond soupir et se dit alors :

‘’Bon, Caulifla. Tout cela n’est rien d’autre qu’une hallucination. Tu es chez Karin. Et tu dois te battre pour survivre. Mais comment me battre ?’’

‘’Tu crois ça ?’’ reprit le murmure à son oreille.

Elle se leva alors et commença à marcher dans ce noir, afin d’éviter de s’énerver inutilement. Le moindre faux pas lui coûterait la vie. Elle se devait d’être extrêmement prudente et…

‘’Regarde, Kale. Une bande de l’armée ! Volons-les !’’ annonça alors une voix qui sonnait horriblement familière aux yeux de Caulifla.

Cette voix…C’était la sienne. Pourquoi entendait-elle sa propre voix ? Ce n’était absolument pas normal. Elle s’efforça de ne pas y prêter attention et continua d’avancer. Soudain, sans qu’elle ne puisse le prédire à travers ce lieu sombre, elle chuta.

‘’Merde !’’

Elle ne criait pas parce qu’elle chutait. Non, elle avait crié cela pour une seule et unique raison : Elle entendait sa propre voix à divers moments de sa vie. Divers moments où elle avait mal agi. Et enfin, elle entendit cette voix :

‘’Es-tu sûre d’avoir réellement été une bonne personne dans ta vie ? Tu n’as rien fait de bon durant ta vie ! Tu aboies beaucoup mais tu ne mords pas !’’

Cette voix. Elle avait totalement raison. Cette voix lui disait la vérité.

‘’C’est bien, tu l’admets. Mais après tout, tu sais que j’ai raison. Après tout, je suis toi.’’

Et soudain, une silhouette apparut alors en face d’elle tandis qu’elle heurta violemment le sol. Etrangement, elle ne ressentit aucune douleur alors que la chute avait duré longtemps. Mais avait-elle chuté au moins ? Elle se releva alors et s’approcha de la silhouette et fut choquée en voyant qui cela pouvait bien être. Elle va alors s’écrier :

‘’Comment peux-tu exister ?!’’

La seconde Caulifla en face d’elle ne répondit même pas. Au lieu de cela, elle s’avança vers la vraie Caulifla et pointa son propre torse.

‘’Non…On ne va quand même pas partir sur le bien contre le mal ?’’ ria alors Caulifla en voyant ce que son opposante souhaitait lui montrer.

Une armure de l’Armée de Sadala. La Caulifla qui était en face d’elle était une Caulifla n’ayant pas été renvoyé. La vraie Caulifla supposa alors qu’il était temps de se battre. Sans crier gare, elle fonça sur son adversaire et lui passa à travers. Elle entendit alors un rire au creux de son oreille pour ne pas changer :

‘’Es-tu sûre que ce soit le bien contre le mal ? Mais dans ce cas, qui représente le mal ? Certainement pas ton opposante.’’

‘’Je ne suis pas mauvaise !’’

Elle se releva alors rapidement en observant les alentours sans rien dire. Rien. Elle ne le voyait nulle part. Pourtant, elle l’entendait depuis le début de cette hallucination qui…

‘’Est-ce réellement une hallucination ? C’est de ta faute à fuir tes propres pensées, tu te bloques toi-même.’’

Cela allait très long, réalisa Caulifla. Mais combien de temps avait-elle réellement passé ici ? Elle n’en savait rien et ne voulait certainement pas le savoir.

Elle s’écroula épuisée, commençant à ne plus le supporter. Cette baston contre cette autre version d’elle-même commençait à l’agacer au plus haut point. Elle était prête à abandonner. Mais elle ne comptait pas le faire. Non, elle était persuadé que son envie de résister à ses hallucinations était lié à son envie de résister au Poison, quand bien même les deux envies n’étaient pas lié.

‘’On est de même force.’’ Constata Caulifla, en observant l’autre qui l’avait imité, épuisée.

‘’Certes, mais cette version de toi a reçu une formation de soldate. Admets-le, elle t’est clairement supérieure.’’

Caulifla ne répondit pas. Répondre l’épuiserait grandement. Elle en avait marre d’entendre cette voix pervertie de Renso. Elle ne comprenait pas pourquoi elle entendait et voyait tout cela. Elle était persuadé que cela n’avait aucun rapport avec l’élixir.

‘’Cette version de toi…n’a pas tué sans raison.’’ Reprit la voix au creux de son oreille.

Un flashback survient alors. Elle se revit tuer le gars sur la planète Caershire. Tout était reproduit à l’identique. Oui, c’était un réel souvenir. Mais ce qui la perturba grandement fut le sourire arrogant et satisfait de la Caulifla du Passé. Non, avait-elle réellement souri à ce moment-là ? C’était…

‘’Ignoble, oui. Pourquoi n’abandonnerais-tu pas ? Tu vois bien que tu causes plus de problèmes que tu n’en résous. Allez, cesse de lutter contre le Poison et adonnes-toi à un repos éternel.’’

Elle comprenait mieux maintenant cette impression. Elle comprenait mieux pourquoi le vieux matou avait dit que c’était le Poison contre sa Volonté. Et dans son cas actuellement, elle n’avait plus vraiment de Volonté. Elle s’en voulait encore pour les nombreuses erreurs qu’elle avait commise. Toutes ces hallucinations. Elles n’étaient clairement pas dû à l’Elixir. Non, c’était juste Caulifla qui se faisait des reproches. Toute ces hallucinations…c’était elle-même qui se suppliait d’abandonner. Elle entendit alors des pleurs non loin de là. Ses jambes se levèrent automatiquement comme pour s’y diriger. Elle voulait comprendre ce qu’il se passait. Elle réentendit la voix de son frère à son oreille :

‘’l’entends-tu ? Cette douce mélodie…c’est celle d’un enfant qui a perdu son père…lâchement tué par toi.’’

Ses yeux s’ouvrirent de choc tandis qu’elle hurla à ce moment-là en s’écroulant à genoux. Les larmes coulèrent à flot tandis qu’elle s’écria :

‘’Fous-moi la paix ! Je suis désolée ! Je ne le voulais pas ! Je ne le recommencerai plus !’’

‘’Evidemment que tu ne le recommencera plus. Parce que c’est aujourd’hui…QUE TU VAS SUBIR TOUT CE QUE TU AS FAIT !’’

Au moment-même où elle entendit cela, sa jambe droite lui fit horriblement mal, l’obligeant à ne pas s’y habituer. Elle avait rapidement compris ce qu’il se passait : c’était cela qu’avait subi Renso lorsqu’il avait perdu temporairement l’usage de sa jambe par…

‘’Par ta faute, oui.’’

‘’Je mérite de mourir…’’

Et ce fut à ce moment-là que Caulifla commença alors à abandonner lentement. Elle avait…

‘’Non, Caulifla, tu ne peux pas maintenant. Tu es encore trop jeune.’’ Avait alors dit une voix douce.


Etrange. Cette voix était celle de son grand frère. Pourquoi était-elle si douce désormais ? Elle n’arrivait pas à comprendre la suite logique de ce qu’il se passait. Mais une chose était sûre, elle préférait que c’était ainsi. La noirceur avait laissé place à une maisonnette qu’elle connaissait bien. C’était la maison où elle vivait autrefois avec Renso.

‘’Je sais que tu ne l’as pas fait exprès’’ reprit la voix de Renso derrière elle.

Elle se retourna alors à ce moment-là et fut surprise de voir Renso face à elle et lui sourire tendrement.

‘’Tu es là…pour de vrai ?’’ se mit à espérer Caulifla.

‘’Mais je l’ai envoyé à l’hopital !’’ prit une voix familière car elle appartenait…à Caulifla elle-même mais en plus jeune.

Se retournant alors, Caulifla fut bouche bée. Elle comprenait où elle était. Elle était dans un de ces anciens souvenirs. Et elle savait exactement c’était lequel et comment il se finissait. C’était cela qui la laissait perplexe. Elle fit un pas en arrière, comme pour laisser les deux souvenirs se voir en face-à-face. Elle ne prononça pas un mot. Elle ne fit qu’écouter.

Et à travers son écoute, quelque chose renaquit en elle : l’espoir.

Elle se souvenait parfaitement de cette scène. C’était lorsqu’elle avait envoyé quelqu’un à l’hopital.

La différence entre ce moment et celui où elle avait envoyé quelqu’un au même endroit à l’âge de 12 ans fut son attitude. A 5 ans, elle ne l’avait pas mortellement blessé et elle avait énormément culpabilisé, contrairement au moment où elle avait eu 12 ans.

Elle avait immédiatement décidé qu’elle devait aller en prison, elle s’en rappelait. Et elle se souvenait exactement de la suite. Ca lui revenait en tête au fur et à mesure que la scène se déroulait sous ses yeux :

‘’Mais je l’ai envoyé à l’hôpital, grand frère !’’

‘’T’en fais pas. Les médecins ont dit que sa vie n’était pas en danger.’’

‘’Mais et si la prochaine fois était alors pire ?!’’

Caulifla ne put s’empêcher de ricaner sans le vouloir. Cette scène était totalement contradictoire avec ce qu’elle était devenue aujourd’hui. Elle se fit néanmoins attentive, lorsque Renso s’agenouilla fin d’être à la taille de la petite Caulifla. Il prit alors doucement la parole :

‘’Dans ce cas, il n’en tint qu’à toi de faire en sorte que cela n’arrive plus.’’

Etrange. Elle était persuadée qu’il avait autrefois dit le mot ‘’pas’’ et non ‘’plus.’’ Cela devait sûrement être une hallucination. Renso reprit alors :

‘’Je sais que plus tard, on s’embrouillera énormément toi et moi, Caulifla. C’est dans la loi fraternelle. Et je sais aussi que peu importe tes efforts, tu risques de déraper.’’

Oh, ça il ne savait pas à quel point, songea la vraie Caulifla.

‘’C’est pour ça que je veux que tu te souviennes de ces paroles, Caulifla.’’

Elle se fit alors grandement attentive à ce moment-là. Elle avait oublié la suite de son souvenir, elle en avait désormais la preuve.

‘’Saches que la première chose à faire après avoir commis une connerie, n’est pas d’aller t’excuser. Mais de te faire excuser auprès de ton âme. Comment pourrais-tu te faire pardonner si tu ne t’es pas pardonné ?’’


Il marqua une pause avant de reprendre ensuite :

‘’Je sais qu’on s’énervera grandement, Caulifla. Il pourrait même t’arriver de fuguer ou de me rejeter complètement. Ou autre. Je ne suis pas devin. Il en a toujours été ainsi. Mais je veux que tu saches, petite sœur. Je sais que viendra un moment où à force de faire partie de l’armée, je deviendrai handicapé. Que peu importe le problème, peu importe tes défauts…peu importe où je suis…Je ne voudrai qu’une seule chose. Que tu vives ta vie à fond sans que tu ne doives tout le temps te soucier de moi. Je ne veux que ton bonheur, Caulifla. Tâche d’être heureuse.’’

Caulifla renifla bruyamment devant ce souvenir qu’elle avait oublié. Mais au moins, elle avait retenu une chose. Renso n’avait pas été…handicapé à cause de l’armée mais à cause d’elle. Et pourtant, il ne lui avait jamais fait le reproche. Elle comprenait mieux maintenant. Et elle savait que culpabiliser là-dessus serait cracher sur le sacrifice qu’il avait fait pour elle. Essuyant la trainée des larmes, Caulifla sourit alors :

‘’Tu peux compter sur moi, Renso. Je ne te décevrai plus !’’

La Maisonnette disparut à ce moment-là, retour au sombre. Mais il lui sembla être beaucoup plus chaleureux que là-tantôt. Et surtout, elle avait commencé à aller vers la voie de la guérison. Elle s’en voulait encore, c’était encore à vif. Mais au moins, elle avait réussi à faire la paix avec elle-même. Il n’en tenait qu’à elle-même de faire en sorte que son chemin continue ainsi. Ses pensées pouvaient désormais pleinement être tourné vers la résistance au poison. Mais…

‘Elle n’eut pas le temps de continuer à se poser la question, qu’elle sentit son esprit se reconnecter à son corps. Et elle sentit aussi les nombreuses douleurs et convulsions. Elle n’eut plus le loisir de penser à autre chose. Elle souffrait trop pour pouvoir avoir des pensées corrects. Elle savait juste que si elle lâchait, c’était la fin de son parcours... Sa vie avait à peine démarré, il était hors de question d’abandonner maintenant !