Buu tue 4 personnes

La cité de Satan City était réchauffée d’un soleil généreux, lequel provoquait un afflux de touristes monumental. En conséquence, les rues de la métropole se trouvaient couvertes d’échoppes diverses et variées, des vêtements aux voitures… en passant évidement par la nourriture. Cette opportunité ne passait pas dans l’oreille d’un sourd. Bien qu’on puisse le penser stupide, Buu était un fin stratège, général à ses heures perdues, manitou surmotivé de la quête du graal. Le colosse déambulait en ville, repérant à l’odeur la piste de son prochain repas. Il fallait dire que les traces étaient nombreuses, confuses : tant de restaurants différents, une telle quantité de mets provenant des autres coins de la Terre ! Le Majin était contraint à un choix drastique, piégé à la croisée des chemins entre les cultures chinoises et italiennes. Quel plat lui faisait le plus envie ? Ne regretterait-il pas sa décision finale ? Tant d’intrigue dans cette première journée de pérégrination. Incapable de formuler une réelle initiative, il patienta des heures durant, contraint de choisir à la hâte avant la fermeture.

« J’ai pas une vie facile. »

Déclara-t-il finalement avant de prendre le chemin de la pizzeria. Le lourdeau se mit à table et fit ce qu’il avait à faire, devenant par la force des choses l’unique client de cette boutique. Plusieurs heures de guerre firent rage au sien du bâtiment, bataille qui fut largement remportée par l’obèse. La créature avait tout dévoré, vidant le stock de pâte crue, de fruits de mer et de viande. La calamité était rompue, elle quitta les lieux à la recherche d’un autre méfait.

« Oh tiens, il fait nuit. »

En effet, il était deux heures de matin, son déjeuner avait duré quelques cinq heures. Buu décida de faire une petite marche digestive, traversant les rues en quête de quelque chose d’amusant à regarder. Le gros plein de soupe erra dans les ténèbres, vaguement illuminé par l’éclairage public. Ce simple spectacle suffisait à le mettre en bonne humeur : il ne comprenait pas la raison de cette disposition de lampes sur son trajet. En effet, le colosse était nyctalope, il n’avait aucune difficulté à voir dans le noir, ne voyant pas l’utilité de l’éclairage public.

« Il y a des attractions partout ! »

Monologua-t-il, en s’approchant d’un véhicule enflammé, puis d’un autre, et un troisième. Sans s’en rendre compte, l’ami de mister Satan s’approchait dangereusement d’un groupe de bandits ayant pris possession de l’avenue qu’il s’apprêtait à traverser. Malheureusement, le QI très faible de Buu ne lui permettait pas de remarquer le remue-méninge proche, préférant observer le feu dévorer le véhicule le plus proche. Sa contemplation prit fin quand une munition de calibre 7.62 vint percuter l’arrière de son crâne. En se retournant, le lourdeau communiqua son mécontentement par sa face boudeuse. La créature dévisagea les trois ou quatre responsables de cette impolitesse : Des loubards anthropomorphes couverts de fourrure, de barda militaire et fumant tous des cigares. Ce sont les seuls détails que parvint à mémoriser le bonhomme, bonhomme qui s’approcha du groupe.

« Wow ! J’ai des balles à blanc ou quoi ? »

« A tous les coups tu l’as loupé ! On ne voit rien dans la nuit ! »

Plusieurs autres coups fusèrent, sans grand succès.

« Vous êtes des méchants ! »

Compris enfin le Majin, fronçant son visage tout en entier suite à cette révélation.

« Il est pas normal ! »

« Je vais l’éclater avec ma batte ! »

Visiblement, un des criminels portait une arme blanche, laquelle s’abattit sur Buu dont le visage fut écrasé par la puissance de l’arme.

« Je l’ai eu ! »

« Il n’a même pas bougé ! »

Retirant sa batte, le loup bipède constata la remise en forme immédiate du visage de sa victime.

« Vous êtes des méchants ! »

« Il a répété la même chose ! »

Hurlèrent-ils tous en même temps.

Mais cette fois, la créature eu la présence d’esprit d’agir, armant son poing droit pour abattre la justice. Les bandits reculèrent quand le djinn frappa face à lui en négligeant totalement sa précision : Il ne toucha personne, ses adversaires étant à deux mètres de distance. Cependant, le souffle surpuissant provoqué par la pression de l’attaque vint emporter les chenapans dans un tourbillon   dantesque, plusieurs éléments du décor vinrent également se joindre à cette tornade. Cette catastrophe artificielle mit totalement hors combat les malheureux. Finalement retombés au sol en compagnie de multiples rochers et d’une voiture : les loubards étaient vaincus.

Buu leva les bras, il avait gagné.

« J’ai gagné ! Ouais !!! »

Puis il quitta immédiatement les lieux en chantonnant et en gambadant vers les portes de la ville.