Ça se pose comment c'te truc ?

Ils étaient à la dérive dans l'espace. Littéralement, ils étaient dans une bulle d'ombre, dans laquelle ils flottaient. Ils étaient juste deux mecs, là, dans le vide, entrain de se balader. Sans destination, sans objectif, ils savaient plus trop comment faire. Mais bon. "Aller ! Let's go get some PIZZA !" Puis il invoquait un magnifique portail des Enfer, laissant apparaître un immense ver de l'espace ! Oui, il y avait un gros ver spatial ! Il prenait en bouche les deux paumés, les amenant le plus loin possible... Ces créatures se baladent de monde en monde facilement, donc le voyage ne devrait plus être trop long. Car un monde était en vue ! Et quelle chance, il s'agissait de Dosatz ! Le destin était avec eux ! Jusqu'à ce que la créature recrache les deux copains une fois arrivés au niveau de la base de lancement. La pauvre bête venait de se faire déchirer par les défenses de la planète, et Xendor se prenait un mur. Oui, il avait mal. Oui, il allait le faire comprendre. C'est pas parce-que c'est un fantôme qu'il ne peut pas avoir mal.

"Ooooh ! I hate my life ! Scrogneugneu."

Ce fut comme si le cosmos s’était recourbé pour assister à la naissance d’un astre.

Mais comme tous les corps célestes, celui-ci était condamné à s’éteindre et mourir. Le trou noir à sa proximité ne faisait que s’en assurer à mesure que l’étoile resplendissante dévalait vers sa fin, aussi inexorable que sa propre existence.

Succomber au statu quo était devenu la seule conclusion envisageable. Une défaite présente transformée en victoire future. Une promesse enregistrée dans la mémoire de son adversaire. Un désir de revanche programmé dans son ego. Ils seront amenés à se revoir. Après tout, l’intrication de leurs ambitions et de leurs besoins excédait la binarité que ce seul et unique affrontement avait pu leur offrir.

La vie. La mort. Le réel. Le virtuel. Le rêve. Le cauchemar.
Tout n’était voué qu’à un éternel recommencement.

Désormais incapable de maintenir leur cohérence gravitationnelle, leur fusion toucha à sa fin en une ultime contraction. Et dans le refroidissement de leurs corps et de leurs esprits, le Nombre se retrouva à nouveau seul.

"Ooooh ! I hate my life ! Scrogneugneu."

Mais il n’était pas moins bien accompagné.



-> suite : "Un Chiffre et une Ombre"