| Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] | |
| | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Lun 9 Aoû 2021 - 15:54
Une fois encore, le cyborg avait opté pour la voie aérienne. Malgré toute l'affection qu'il pouvait avoir pour sa camionnette, elle n'était pas équipée pour escalader les montagnes. Et s'il n'aurait d'ordinaire pas vu d'inconvénient à se lancer dans un long trajet - passer du temps sur les routes ne l'avait jamais dérangé, que du contraire -, il préférait gagner du temps pour cette fois.
Au plus vite il arriverait à Satan City, au plus vite il serait débarrassé du fardeau qui lui était tombé dessus sans crier gare. Quoi qu'il puisse être en réalité, ce joyau maléfique n'était à ses yeux qu'un problème qu'il n'avait aucune envie d'avoir à faire sien - en tout cas pas, plus qu'il ne l'avait déjà fait. Par chance, il savait exactement à qui passer le relais : si Son Goku et sa bande de bras cassés tenaient tant que ça à protéger cette planète, ils n'auraient qu'à s'en occuper. S'être assagi ne lui avait pas pour autant donné envie de jouer les bons samaritains ; ils pourraient déjà s'estimer heureux qu'il ait pris la peine de venir jusqu'à eux plutôt que d'aller jeter la gemme là où personne n'irait la chercher. Comme dans l'espace ou au fond d'un volcan.
Ne pouvant pas raisonnablement la garder à la main tout le long du trajet - et enfermée dans une gangue d'énergie encore moins - s'il voulait rester discret, il l'avait enfournée dans un sac à dos avant de se mettre en route. N'avoir à déplorer aucun effet néfaste après des manipulations prudentes lui permettait de supposer que seul le contact direct était à proscrire ; il espérait ne pas se tromper. Si l'inconfort qu'elle causait pouvait se limiter à en sentir le poids sur son dos alors qu'il fendait les airs, le monde ne s'en porterait que mieux.
Même en s'étant éloigné des agglomérations, il n'était pas exagérément long d'y retourner lorsqu'on pouvait le faire en ligne droite, même sans aller à pleine vitesse. Les immenses gratte-ciels de Satan City ne tardèrent pas à apparaître à l'horizon. Numéro 17 n'aurait su dire depuis combien de temps il n'avait plus mis les pieds dans une véritable ville ; des années, certainement. L'on trouvait bien l'une ou l'autre bourgade à quelques kilomètres de la région où il s'était installé, mais ce n'était en rien comparable avec une mégalopole de cet acabit. Sans que ça lui manque plus que de raison, il devait avouer n'être pas mécontent de revoir la civilisation, même s'il aurait préféré que ce soit en d'autres circonstances.
Veillant à atterrir à l'abri des regards, il s'engagea sans traîner dans les rues de la cité - dont les statues et autres panneaux publicitaires lui firent réaliser que son nom n'avait pas été choisi au hasard. Avait-on vraiment nommé une ville entière en l'honneur de ce bouffon de Satan ? Sans l'avoir rencontré en personne, il avait assisté à sa minable performance face à Cell à travers les yeux de ce dernier ; inutile de dire qu'elle ne lui avait pas inspiré grand respect pour le personnage. Mieux valait peut-être ne pas chercher à comprendre d'où lui venait cette popularité.
S'il avait pu craindre que son manteau trop épais pour la saison n'attire l'attention, l'allure fantasque de certains passants eut tôt fait de le rassurer à cet égard ; la mode, ce n'était décidément pas pour lui. Parvenu aux abords du centre-ville, il explora le contenu de ses poches à la recherche d'un papier froissé.
« Bon, alors... Où c'était, déjà ? » s'interrogea-t-il à voix haute, déchiffrant ce qu'il y avait lui-même griffonné.
Sa sœur et lui ne s'étaient pratiquement plus revus depuis la fin du Cell Game et son « miraculeux » retour à la vie, mais ça ne voulait pas dire qu'ils aient coupé les ponts. Après tout ce qu'ils avaient traversé, tout ce temps passé à ne pas se quitter d'une semelle, ils avaient besoin de changer d'air - de faire leur vie chacun de leur côté. D'y trouver un sens, en vérité, après ce qui n'avait au final été rien d'autre qu'une longue errance. Et il n'était pas mécontent de la façon dont il avait changé la sienne. C-18 avait, pour sa part, opté pour la parfaite petite vie de famille, comme il avait pu l'apprendre lors d'une de leurs rares conversations téléphoniques. S'il avait été tenté de se moquer d'elle lorsqu'elle lui en avait fait part, ça relevait tant de l'exploit qu'il n'en avait pas eu le cœur. Aujourd'hui encore, l'imaginer dans le rôle de mère au foyer le laissait circonspect - et d'autant plus étant donné celui qu'elle avait choisi comme conjoint -, mais c'étaient ses affaires, après tout. Si sommaires et espacées qu'aient été leurs prises de contact depuis leur séparations, sa jumelle avait jugé bon de lui donner son adresse actuelle - au cas où. Au cas où il mettrait accidentellement la main sur une pierre précieuse maléfique, par exemple. Mais encore fallait-il la trouver dans ce labyrinthe de béton...
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Mar 10 Aoû 2021 - 16:29 La peau est un mur. La cicatrice est une porte condamnée. Chaque blessure est une ouverture. Chaque trace est une expérience. Par la parole, les expériences sont partagées. Par la lame, les expériences sont recopiées. Informations par neurone interconnectée par bouche interconnectée par lame interconnectée par cicatrice interconnectée. Le silence empêche le témoignage. Par la parole et les preuves, la foule s’affole. Par la lame et la blessure, les neurones s’affolent. Le mémoire est la mémoire. La douleur est le choc. L’impact sur la foule est une cicatrice. L’impact sur le cerveau est une cicatrice. Chaque blessure est une porte. Par la mémoire, le rêve rouvre la cicatrice dans un milieu contrôlé. Par l’Histoire, la société rouvre la cicatrice dans un milieu contrôlé. Les passages conçus par les rituels ne sont rien d’autre qu’une autre ouverture. L’énergie vitale que consomme les rituels aux disciples rassemblés n’est qu’un placebo. La fatigue n’existe que parce qu’elle est attendue. La faiblesse n’existe que parce qu’elle est attendue. Ce n’est qu’une remémoration de masse qui permet l’invocation. Mais dans la quête de pouvoir que tous ces fous commencent, l’impatience de la mortalité conduit à des conclusions hâtives. Ainsi s’imaginent-ils un prix à payer. La force brute se manifeste dans plus que le corps.
”Où suis-je ? Je suis là où je veux être.”
Par sa vision démantelée, Camille se trouvait toujours dans un lieu où rien n’était positionné jusqu’à ce qu’il soit mis à sa place. Avec ses oreilles bouchées, il n’y avait aucun moyen de s’approcher de la vérité qui l’entourait. Ainsi, sa liberté était totale. Son et odeur étaient partis par la porte. Vue n’avait jamais raclé ses chaussures sur le paillasson. Où était-elle ? Elle était... dans le vide. La toile vide des peintures qu’elle ne saurait jamais calculer. Aucun sens en sensation. Le monde était sien et sien toute seule.
Dimanche démangeait sa routine. C’était le jour où elle excavait le monde caché sous le monde. Le monstrueusement sublime qui se camouflait dans le barbant et sans danger banal. Elle n’était pas figée, mais bien en mouvement. L’oculomancie était une science qui une fois bien ficelée autour des baguettes permettait de tricoter sa propre voie. Camille n’était pas une maîtresse mais elle restait loin d’une amatrice. Les reliquatrices qui cadenassaient ainsi les passages entre ennui et intrigue lui retombaient éventuellement entre les mains. Mais ce n’étaient jamais les bonnes. Jamais les plus - et par handicap de vocabulaire ce mot sera tristement employé - puissantes. Mais aujourd’aujourd’aujourd’hui, dans ce vide sera imposé une découverte bien plus mémorable que toutes les autres lames qui tranchèrent et poignardèrent et ouvrirent et la firent dormir.
Elle imposa au monde sa position. Ses mains bondirent de ses oreiles. Elle décida d’entendre des voitures. Des voitures et des gens qui marchent. Elle serait sur le trottoir au milieu de la ville. Elle avait ses gants et sa blouse et ses vêtements et sa canne et ses lunettes et son corps et son esprit sur elle. L’odeur des pots d’échappement et de l’air pollué toquaient contre son pif. Mais la situation n’était pas encore entièrement fabriquée. L’un des bénéfices de la cécité était le manque de besoins de tout décrire. Mais il lui fallait encore une raison d’être là. Nous étions dimanche. Quelqu’un se devait d’avoir quelque chose en sa possession. Elle se retourna alors.
”Bonjour.”
Il y avait quelqu’un par là. Quelqu’un qui avait quelque chose et qui ne savait qu’en faire. Elle finissait face à cette personne. Dans sa poche ou dans son sac ou peut-être même dans sa chaussure se trouvait la pièce d’un grand puzzle et que nenni n’en avait elle à faire. Mais Camille était la personne adéquate pour s’occuper de toutes ces ennuyeuses petites choses qui dépassaient le commun des intelligents.
”Vous êtes en possession d’un objet qui vous encombre. Je peux vous en débarrasser."
Elle tendit alors sa main vers l’avant. Le dialogue restait la partie la plus difficile de son travail. Interractionner avec les autres êtres de ce monde n’était pas son forte.
”Mon nom est Camille Iregalin. Je suis arcanologue. Je m’occupe de ce genre de reliques. Seriez-vous disposé(e) à me l’offrir ?”
Pour cet être inconnu qui n’avait aucun mal à marcher dans la rue entouré par la population, son esprit n’a vu qu’une scientifique en blouse bleue se retourner vers lui au milieu du trottoir avant de lui adresser la parole.
”Le seriez-vous de même pour témoigner de comment vous êtes arrivé en sa possession ? Toute information serait la bienvenue.”
Droit au but de ses demandes. Il n'y avait aucun doute possible dans ses intentions. En toute honnêteté, elle pensait très très bien gérer ce début de conversation ! | | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Ven 13 Aoû 2021 - 18:20
S'il avait déjà perdu l'habitude d'évoluer au milieu de la masse grouillante des citadins - hormis pour leur donner la chasse -, C-17 s'attendait encore moins à se faire accoster. Il aurait été prêt à parier que, même à l'époque où il était encore humain, son allure lui évitait en temps normal ce genre de désagrément. Non que cela aurait eu une quelconque incidence sur la femme qui venait d'établir le dialogue, puisque tout portait à croire qu'elle n'avait plus l'usage de ses yeux ; peut-être ne l'avait-elle jamais eu. Cela suffisait déjà à la distinguer du reste de la foule, et ce dès avant qu'elle l'interpelle. Le contenu de ses paroles ne fit que la singulariser davantage : humaine ou pas, elle n'était pas quelqu'un d'ordinaire. Ce n'était pas par hasard qu'elle était venue vers lui. D'instinct, il recula l'épaule qui supportait son sac lorsqu'elle tendit la main vers lui.
« Si vous savez ce que c'est, vous savez aussi que je ne peux pas le donner à n'importe qui. »
Aveugle ou pas, elle pouvait apparemment voir - percevoir - ce qu'il transportait. Si elle y était sensible, peut-être pouvait-elle être d'un quelconque secours. Elle ne paraissait pas hostile ; au premier regard, il ne l'imaginait pas tenter de le lui prendre de force. Si elle avait pu simplement s'en emparer, pourquoi prendre la peine de demander ? Par politesse, certes - mais son passé de délinquant rendait difficile de faire prévaloir cette hypothèse. Quand on veut quelque chose, on le prend était l'un des préceptes ayant régi ses années adolescentes ; même s'il n'en gardait qu'un souvenir confus, il demeurait difficile de s'en défaire.
Camille Iregalin ? Jamais entendu parler. Était-elle censée faire autorité en la matière ? Dans quelque matière que ce soit ? Car quelle autre raison y aurait-il, pour qu'elle soit si prompte à lui donner son nom ?
Il ne s'étonnait pas de tout cela outre-mesure - ce qui, pour autrui, était peut-être plus surprenant encore. Si sa vie se voulait sensiblement plus banale depuis une poignée d'années, il avait connu des situations plus perturbantes qu'une voyante - ? - pressentant qu'il avait besoin de son aide concernant le domaine du mystique. Ainsi, s'il avait pu se tendre lorsqu'elle s'était retournée vers lui, son stoïcisme n'avait pas mis longtemps à reprendre le dessus.
« En revanche, je peux peut-être vous en parler... » D'un geste de la main, il désigna leur environnement - ne se rappelant que trop tard qu'elle n'en saurait sans doute rien ; tant pis. « ...Mais pas ici. Y a-t-il un endroit où nous pouvons aller ? »
Ce n'était pas l'endroit pour ça - ni pour rien. Ils n'allaient pas avoir cette conversation au milieu du trottoir, là où tout le monde pouvait les entendre. Non qu'il s'inquiétât d'être pris pour un fou - l'opinion du tout-venant lui importait peu -, mais il devait une fois encore tâcher de rester discret ; qui plus est, il ignorait l'influence que la gemme pouvait avoir sur toute personne à proximité.
Serait-elle un début de réponse, ou une nouvelle énigme ?
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Sam 14 Aoû 2021 - 1:58 Il y eut un bon sachet de bruit suivant l’avancée de sa main. Des plissements et des entrechocs étouffés dans l’antre-choc d’un sac. Et puis se déroula la possibilité d’un refus. Camille l’avait abordé maladroitement, et la voix qu’elle entendit fut celle pleine de méfiance. C’était une voix qui n’était pas spécialement grave sans pourtant partir des aigus synonymes de déficience testostéronale. Les deux serpents entourant le caducée de son timbre étaient l’arrogance sarcastique juvénile et la froideur mécanique d’un misanthrope. S’il lui fallait friser la chronologie de celui qui était face à elle, elle chroniquerait que la première caractéristique ne faisait plus partie de lui depuis un moment, et qu’il était plutôt en train d’enlacer la seconde. Cet homme était trop rauque pour être bien jeune, mais il n’était pas vieux non plus. Elle avancerait ses jetons sur un fin-de-vingtenaire. Retrospectionant que son avance était troublante pour tous-les-jours-homme, elle retira sa main de l’espace les séparant, mais pas le sourire de son visage.
”Je ne sais pas ce que c’est. Je n’ai pour l’instant établi que sa nature. Mais je comprends votre méfiance.”
Elle pouvait déjà établir l’idée que ce qui coïncidait leurs diégèses n’avait pas été obtenu avec aisance. La voix calme et farouche était témoin de ce qu’avait causé la chose, par son existence ou bien plus directement. Dans son sac était l’objet dont il n’aimait guère le transport, mais dans son caractère était le sens commun qui l’empêchait de l’offrir à n’importe qui. Ce n’était pas simplement un déplu de sa situation voulant tourner le plus rapidement la page. Il y avait plus que ça dans ce jeune homme qui pourtant devait être légèrement plus vieux qu’elle. Mais les épines de ce hérisson se rétractèrent bien assez tôt, et il admit être ouvert au dialogue quand à la patte de lapin qui centrait leur dialogue. Cependant, l’échange de leurs paroles devait être enclosé et fermé aux visiteurs. Fort heureusement, le Souvenisseur avait l’oeil souriant aux mémoires fautives. Si Camille n’avait pas décrit la rue qui les entourait, c’était parce qu’elle la connaissait par cœur, après tout.
”À votre droite.”
Ce qui signifiait donc à la gauche de l’arcanologue, car il y avait ainsi le blanc immaculé de sa boutique. Du moins, aussi immaculé que l’on le lui avait décrit la dernière fois qu’on commenta sur son apparence. “Iregalin - Arcanes et Exorcismes” avait été là depuis le début de leur conversation, tant et si bien qu’elle décréta qu’elle n’avait fait que sortir prendre l’air avant de tomber comme par hasard sur ce porteur d’un artefact aussi peu voulu qu’un crachat d’utérus. Les tantras tâchés de tragédie qui luisait derrière la vitre n’avait qu’une valeur critiquable au sein des arcanes, mais ils étaient assez bons badges au manteau de verre de sa boutique. Ils suffiraient approximativement définitivement à convaincre la voix narquoise d’embarquer à l’intérieur. D’un geste de la main, Camille ouvrit l’entrée par la magie de ses portes coulissantes et des merveilles de la technologie. Ce n’était donc pas de la vraie magie. Sa main s’arnacha dans la forme d’une présentatrice qui quémandait la pénétration dans le bâtiment.
”Voici ma boutique, ainsi que mon lieu d’étude. Nous pourrons y parler tranquillement, ne vous inquiétez pas. Les murs n’y ont ni yeux ni oreilles.”
Ainsi entra-t-elle dans sa demeure, et bien sûr, il la suivrait. Ainsi encore se devait-elle de décrire cette pièce dans sa tête comme on le lui avait décrit avant. Un comptoir sur la droite de l’entrée. Une porte accessible uniquement au personnel - à personne hormis elle, dans le coin de cette même direction. Deux parallélépipèdes entourant le client entrant sur lesquels étaient superposés d’autres parallélépipèdes de verre et de vide, contenant du bric-à-brac qui un jour protègeraient des inconnus de leurs destinées. Des vitres contre le mur qui empêchaient le toucher des malotrus sur davantage de textes et de babioles. Au fond à gauche, une petite table ronde qui n’avait pas changé de place depuis que Pan avait disparu. N’ayant aucun besoin de gratter sa canne blanche s’il n’y avait pas d’inconnu sur son chemin, elle la posa dans un coin avant d’entrer, palpant dans le vide pour s’assurer qu’il n’y avait aucun imprévu dans sa direction générale, avant d’enfin atteindre la deuxième chaise qui entourait la table susnommée. La première était vide pour permettre à l’autre de venir dialoguer. Et il y avait également, non loin de là, une petite fontaine à gobelets de plastique, car les ennuis donnaient soif.
”Maintenant que je vous ai dit mon nom et invité dans ma demeure, pourriez-vous m’offrir le vôtre avant de vraiment entamer la discussion ? À moins, bien sûr, qu’il ne soit lié à votre fardeau.”
Comme les démons et ce dont les démons volaient les noms, certains malheureusement se voyaient dénominés dans leurs appelations. C’était un handicap de personnalité que Camille se devait de respecter. Elle qui n’avait pas d’yeux se devait de compatir avec ceux n’ayant pas de patronymes. Et si elle appréciait les bénéfices de sa cécité, elle se demandait parfois ce que les dé-dénomés gagnaient comme avantage à ne rien pouvoir utiliser comme qualification. Du côté de ses mains gantérilisées, elle tapota contre le centre de la table, créant un cercle invisible dans laquelle la chose pouvait être sûrement déposée.
”Veuillez déposer ce qui vous encombre au sein du cercle que je viens de mimer. Et, si je puis le demander, dites-moi sa couleur et sa forme.”
Elle avait imposé un terrain neutre à la chose, et en retour, selon le Chevalier en Feu, la chose allait imposer son apparence par la bouche de son porteur. | | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Jeu 19 Aoû 2021 - 2:09
Trop habitué aux rapports de forces, aux contraintes et aux menaces, il s'étonna de la voir se raviser si facilement. C'en aurait presque été suspicieux, mais il s'efforça de ne pas entrer dans cette logique. Ce monde était assez fou pour qu'il admette qu'une aveugle qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam puisse spontanément venir lui parler de la gemme démoniaque qu'il avait obtenu moins d'une heure auparavant ; tant qu'à y être, il pouvait bien prêter un peu de crédit à sa bonne foi. Réceptive à sa demande, elle lui indiqua où se rendre pour continuer cette conversation dans un endroit plus propice. Toute démente que soit cette planète, peut-être n'était-elle pas encore prête à ce que l'on y aborde le sujet de la démonologie en pleine rue. « Je vous suis. » Son bagage à l'épaule, il s'avança donc en direction de la fameuse échoppe où l'étrange jeune femme semblait avoir ses aises - et pour cause, puisqu'elle en était propriétaire. Arrivé là, son regard erra sur les bibelots et colifichets qui en peuplaient la vitrine, sans qu'ils l'aident à savoir s'il faisait bien de s'y rendre. Il était encore temps. Temps de décliner son invitation et de rebrousser chemin. De transmettre à sa sœur cet objet et son voile de mystère, de la laisser se débrouiller et de retourner à ses affaires. Mais aussi bien entourée soit-elle, il n'avait aucune garantie qu'elle saurait mieux que lui quoi en faire - ne pouvait savoir qu'elle avait Dieu lui-même dans son carnet d'adresses. Même en faisant abstraction du retard, ce serait lui faire un bien piètre cadeau de mariage. Alors il pouvait bien tenter sa chance avec cette Camille Iregalin ; c'était elle qui l'avait voulu, après tout. Au moins avait-elle l'air de savoir de quoi elle parlait, même avant d'avoir pu mieux se pencher sur le sujet. Et contrairement à sa jumelle, qui n'avait rien demandé, elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle-même si la consultation devait mal tourner. Ce ne serait pas faute de l'avoir prévenue. Tout au long du trajet, elle n'avait semblé en difficulté à aucun moment. Si cela pouvait certes s'expliquer par le fait qu'elle le connaisse par cœur, il ne s'attendait pas à une telle assurance de la part de quelqu'un incapable de voir où elle mettait les pieds ; aussi lui était-il difficile de faire taire ses suspicions. Les apparences sont trompeuses, il était bien placé pour le savoir. Si elle lui réservait une surprise, puisse-t-elle être bonne. Se présenter, hein ? « C-17. » C'était étrange, au début. Le docteur Gero avait eu beau essayer de les formater, une partie de lui avait conscience que ce n'était pas une appellation ordinaire, et le lui rappelait à chaque fois qu'il se présentait comme tel. « Ce n'est pas un nom, ça », lui disait-on ; c'était pourtant le seul qu'il ait à donner. S'il évitait autant que faire se peut le contact humain, ses rares interactions des dernières années avaient toutes pris la même tournure, venu le moment des présentations. S'il ne faisait aucun doute qu'il avait un jour été appelé autrement, il n'en gardait aucun souvenir - et même s'il venait à s'en rappeler, quel bien est-ce que ça lui ferait ? En savoir plus ne l'intéressait pas. Le peu qu'il avait pu apprendre sur son ancienne vie était déjà trop. Cette identité n'était plus la sienne. Qu'il le veuille ou non, en passant sous la lame du scalpel, il était devenu quelqu'un d'autre. Mieux valait l'accepter. « Je m'appelle C-17. »Et elle n'aurait rien d'autre - car il n'avait rien de plus à donner. S'efforçant de ne pas être inquiété par ses goûts en matière de décoration - pouvait-on l'en blâmer, alors qu'elle ne pouvait y voir ? -, il s'approcha de la table qui lui avait été indiquée pour y poser son colis. Renversant le sac avec précaution, il laissa la pierre en glisser, pour s'immobiliser au terme d'un roulement paresseux. À sa vue, une légère crispation s'empara de lui : cette gemme avait le don de mettre à cran par sa simple présence. « Quoi que vous fassiez, évitez de le toucher directement. » crut-il bon de prévenir, bien qu'elle vienne déjà d'enfiler des gants - on ne sait jamais. En silence, il scruta le visage de son hôtesse, se demandant si elle ressentirait les mêmes effets sans pouvoir discerner son éclat. Et d'ailleurs, rien n'aurait pu le préparer à devoir le décrire. Ne pouvait-elle pas avoir des yeux fonctionnels, comme tout le monde ? Faute de choix, il dut néanmoins se plier à l'exercice, tout hésitant qu'il soit. « C'est une sorte de pierre précieuse, de forme assez irrégulière. Elle fait à peu près la taille de mon poing. Sa couleur est... Quelque part entre le rose et le violet. »Alors qu'il tâchait de mettre des mots sur ce qu'il voyait, ses yeux étaient restés rivés à la surface de la pierre, comme s'il craignait d'oublier des détails s'il cessait de la regarder. Et plus il la décrivait, plus il lui semblait sentir sa malveillance, à la manière d'un souffle sur sa nuque, comme s'il la rendait plus réelle malgré lui. Sans doute en aurait-il eu la chair de poule, s'il le pouvait encore. Après une hésitation, il décida de se montrer plus éloquent ; c'était encore la meilleure manière de jauger de ses compétences. « Elle... Appartenait à une créature. Une horreur sans tête, couverte de bras. C'était la première fois que je voyais une chose pareille. »
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Dim 22 Aoû 2021 - 3:25 Dans l’éventraille coulissante les pas méfiants du porte-babiole s’enfoncèrent. Entre les entrailles de verre et l’alignement avec tant d’outils prodiguant la mort, il aurait été nécessaire de considérer la terreur et l’angoisse prodiguée par un tel lieu comme les soupirs d’une conscience saine et bienveillante. Il devait y avoir une assemblée de souffleurs qui silencieusement tentaient d’ancrer la voix méfiante et suffisante vers la sortie entourée de verres et de vitres. Mais il n’y avait aucune garantie de sa souffrance, aucune assurance de sa destruction, pas même un service après vente. Il n’y eut que son engagement dans le terrier du lapin par une seule promesse, un seul “je vous suis” qui le terra à l’intérieur du sublimement monstrueux, loin des cons et conventions du banal protecteur, qui rendait sain et sauf et prisonnier et insatisfait. ”C-17 ? C’est un nom atypique, mais joli. Je ne sais pas si c’est un nom de code ou un matricule d’agent secret en mission... ou si vous êtes tous simplement un robot. Mais cela ne change rien, même dans le dernier cas. Vous ne seriez que le deuxième androïde à visiter ma boutique en moins de deux semaines.”Où donc se trouvaient Ra-neuf-neuf-neuf-neuf et sa Jade Highwind ? La virgule qu’offrit Camille fut elle suffisante pour terminer leurs histoires ? Ou bien n’avaient-elles même pas commencé ? D’aucun la matière. Elle n’en avait que faire. Ce n’était plus ses affaires. Rien à faire. Le [se] précédent le “dix-sept” du nom de son interlocuteur n’était probablement que la vingt-quatrième lettre de l’alphabet si l’on partait du bas comme toute personne raisonnable. Mais cela pouvait être une infinie d’autres combinaisons. “C’est dix-sept” fut la conclusion de sa première écoute, avant qu’il ne la combine avec un “je m’appelle” précédant le segment d’entrée de cette phrase. Ses doigts s’étaient enlacés, reposant leurs empreintes digitales contre les phalanges adverses, tandis que ses coudes reposaient contre la table. Les tissus mouvementés du sac de l’autre côté de la ronde surface de bois achevèrent leur danse quand le carillon d’un caillou ricocha sur deux mesures avant de se figer. La symphonie fut bissectée par un conseil de la part de C-17 : ne pas la toucher directement. Ce qu’elle savait bien sûr. Elle contint l’arrogance prodiguée par cette connaissance inutile en un sourire bienveillant, car elle savait plus que quiconque dans sa profession ô combien cette arrogance pouvait arriérer toute progression dans ses plans. Le plastique sur sa peau était bien présent. Elle était protégée de la géo-corruption par des gants achetés en masse pour quelques billets. Et ensuite, elle fut décrite. LE SOUVENISSEUR SE SOUVIENT LA MÈRE-VIN DESIRE La description des couleurs lui rappela quelques doctrines discutées entre demoiselles tandis que son frère jardinait à son habitude. Ses yeux effacés lui offraient l’adorable joie de ne pas avoir à subir les caprices des Couleurs et des préceptes qu’Elles soufflaient dans l’iris de leurs adorateurs. Par parole carbone, elle faisait fausse monnaie des descriptions subi, entendant la description copiée d’une description copiée d’une description décalquée d’une longue séance métaphysique sur le goût du Jaune et ô combien l’Assemblée de Mains forçait sa terrible dance moribonde sur ses fidèles. Ce que C-17 lui décrivit suffirait à définir l’appartenance de ce caillou. La description ne se fit pas avec aisance, la “taille de son poing” n’étant qu’une très désastreuse unité de mesure comparée à l’universel centimètre. Ainsi, Camille préféra estimer qu’elle faisait la taille de son poing à elle, en espérant qu’elle ne fasse pas face à l’un de ces gigantiques à la voix bien nasillarde pour des amas de testostérones. Un poing définissant la taille des bleus était difficile à diagnostiquer contrairement à celui qui définissait et finissait les fins de phrase. La comparaison à une pierre précieuse lui amena l’idée que ce caillou pouvait briller, certainement pour se faire remarquer, et qu’il était de forme irrégulière. ”Adorable.”L’ancienne propriétaire de cette pierre qui salivait à l’idée d’attirer l’attention des mortels n’avait pas de bouche pour se faire. Ni de tête. Ce qu’il eut furent des bras, et Camille douta s’ils furent utilisés pour applaudir. C’était la première que C-17 aurait aperçu la chose. Il était probable qu’il soit plus qu’une simple machine. Ses paroles avaient pour culasse la nervosité et les hésitations. Il sembla à la Modiglienne que ce n’était pas elle qui réveillait ainsi sa peur, mais plutôt le caillou. Elle tourna son front vers la gauche, et si une aiguille se tenait entre ses sourcils, son visage sonnerait une heure. ”Je vais faire une déduction possiblement exagérée et me fier à votre nom pour se faire : cette créature sans tête est bien décédée, n’est-ce pas ? Que vous soyez un agent secret ou bien un robot, je doute de votre capacité à avoir obtenu cette pierre sans avoir neutralisé son porteur. “C-17” n’est pas donné à tous les roturiers qui finissent en tête à tête avec des horreurs sortant de leurs cauchemars.”Certaines personnes, bien sûr, finissaient par pendre leurs cauchemars au-dessus de leur cheminée. Camille restait malheureusement encore incapable et préférait les enchaîner loin, loin de tout ce qui leur offrait joie, jusqu’à ce que la simple idée de liberté soit nirvana. ”Je sais que cette pierre précieuse vous angoisse. C’est tout naturel, compte tenu de sa nature. Il existe des mots qui terrifient. Non pas par leur existence. Non pas par ce qu’ils décrivent. Ils terrifiaient par l’encre qui les épelait. Je ne savais même pas ce que pouvait signifier le Braille quand mes doigts quand je les touchèrent pour la première fois. Je n’ai jamais autant hurlé de peur. C’est la même chose qui se produit avec cette gemme. Elle doit avoir la nuance parfaite pour vous angoisser. L’association parfaite de détails afin de provoquer quelque chose de farouche et primal dans votre amygdale.”Par la parole elle permit à C-17 d’être distrait, ce qui lui permit de poser l’une de ses mains vers un côté de la table, à l’est de la pierre, et de tirer vers elle une fine mèche de lame, un petit bout de lame qui avait fondu en lame qui avait fondu en lame, depuis des générations et des siècles et des forges. Un canif primordial devant lequel même l’inoppérable se soumettait. N’ayant jamais défini ce qui se trouvait sur la table, cela lui évita de chercher pendant plusieurs heures une lame qui par sa caresse pouvait lui trancher le bras. ”Cependant, je l’ai laissé agir ainsi sur vos nerfs pendant trop longtemps. Ainsi, tant qu’elle ne quitte pas cette table, je suis autorisée à lui imposer mon interrogatoire. Je vous encourage à ne pas regarder avec trop d’intensité ce que je vais faire.”Ainsi commença l’échange de registre. La pierre n’était plus une pierre. Camille en avait fait un cœur. Elle devait, probablement, rester une pierre aux yeux de C-17. Mais Camille n’avait pas de regard à hypnotiser par une apparence. Ce qui était un cœur était un cœur. Elle l’ouvrit donc en son milieu à l’aide du fragment de tranchant avec la facilité d’une fermeture éclair. Elle y prit à l’intérieur quelque chose de solide et de tragique. Il y avait de la souffrance et de l’hystérie dans cette indescription que Camille extirpa de la pierre dépecée et qu’elle déposa à sa gauche. Les chambres de ce cœur était à son ouest. Elle y reviendrait plus tard. Le Souvenisseur remémore. ”Des mémoires, des souvenirs, des ressentis; cristallisés comme une voûte."Ayant sorti les ventricules tâchés de Cid et d’Hamlet, elle prit le reste de l’organe avant de le maintenir au-dessus du côté droit de la table. De son doigt libre, elle mima le traçage d’un rond, avant de retourner le contenu du coeur et d’y verser l’entièreté de son fluide vital. Son liquide collant et sanglant qui donnait raison de continuer. L’aspect de son désir s’écoula sans jamais déborder du cercle, sans tâcher quoi que ce soit d’autre. Même après que Camille y ait fait sortir le reste en utilisant ses doigts comme pelle à l’intérieur de sa peau, elle savait qu’il n’y avait aucune tâche sur ses gants. Usant du fragment de coupe, elle se sépara d’un cheveux, avant de le poser, raide, sur la tâche circulaire de sang. Une boussole était formée. Sa pointe se dirigeait vers ce qui l’assoiffait. La Mère Vin désire. ”Une fois qu’elle aura quitté la table, cette pierre redeviendra une pierre. Comme si de rien n’était. Sur cette table, elle connaît sa place."Elle leva sa main et y enferma la fine lame, lui permettant par la non-observation d’un tiers-groupe de se relocaliser là où elle le désirait. Camille maintint néanmoins son poignet en l’air, avant de relever légèrement la manche de sa blouse. Elle y savait présente quelques cicatrices, quelques souvenirs des dons de sa propre personne. Elle plaça sur l’un d’entre eux son majeur et son pouce, avant de les écarter un tout petit peu. Le ressenti douloureux lui confirma qu’elle avait rouvert l’un de ces passages pour apporter un peu de sang dans le monde des vivants. Remontant sa manche de son auriculaire, elle laissa ses autres doigts masser la perle entre ses mains afin de lui imposer une allure solide qui ne durerait pas. Surtout, elle ne serait plus son sang. Elle n’y était plus associé. C’était le sang d’un autre. Pas d’elle, pas de C-17. Un mortel avait ce sang. Cela ne lui permettait pas plus d’exister. Mais le sang dans ses doigts lui appartenait. La peau du cœur éventré était placée au milieu de la table. Pour satisfaire sa dernière question, elle laissa tomber la goutte sur la surface corruptrice. Ce maigre bout de sang allait souffrir pour l’instruction de tous ceux dans cette salle. Une boussole de sang amenant au désir de la pierre. Un prisme luminescent trahissant les souvenirs qu’elle renferme. Une perle de sang qui devient martyre de corruption. ”Je me dois d’emprunter vos yeux à nouveau, monsieur C-17. Que voyez-vous ? Je vous prie de m’informer au maximum de vos capacités."[Il est possible que Demigra poste pour “officialiser” ce que ton personnage découvre, tu devrais peut-être l’attendre ] | | Age : 28 Date d'inscription : 22/11/2015 Nombre de messages : 459 Bon ou mauvais ? : Purement Mauvais Zénies : 1220 Rang : BOSS TechniquesTechniques illimitées : Chaînes du temps, Illusion, Flèche assaisonnéeTechniques 3/combat : Brèche temporaire, Influence démoniaqueTechniques 1/combat : Corruption maléfique
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Mar 24 Aoû 2021 - 20:48
La curiosité est un vilain défaut.
A défaut de savoir ou cette petite expérience pouvait bien la mener, sa curiosité la mettait aujourd'hui face à un danger que nul ne pouvait véritablement appréhender... mais son but était d'en savoir plus, toujours plus. En dépit des risques et malgré les sacrifices, ceux qui ont dévouée leur existence à la science ne souhaite plus que d'assouvir leur soif de connaissance. Si tel était le cas de cette femme alors n'avait pas besoin de craindre l'abysse lorsqu'elle sondait en lui. Si aux yeux de bien des individus ces trois nouvelles créations résultaient de l’œuvre d'un marabout douteux, les plus informés sur le sujet pouvaient y deviner des outils hors du commun, nés de l'ingéniosité d'une habituée.
Cet objet fait de sang, pour commencer, il était une boussole en réalité. Évidemment, cette dernière n'indiquait vraiment le nord... mais quoi alors ? Identifier la volonté d'un objet inanimé s'avérait bien plus difficile qu'elle ne pouvait l’espérer car c'est en regardant la pointe de ce dernier que Madame Iregalin devait s'imaginer que la tâche sera plus compliqué qu'elle n'aurait pu l'espérer. Tout d'abord la boussole pointait dans une direction puis soudainement, sans que personne n'ait besoin de faire quoi que ce soit, ce qui s'apparentait à une aiguille magnétique se mit a faire plusieurs tours pour finalement s'arrêter sur une direction différente.
La réaction de cet objet était juste incompréhensible aux premiers abords. Était-il cassé ou bien y avait-il quelque chose qui l'empêchait, quelqu’un soit la méthode, de révéler l'emplacement de ce que cette pierre ou de son contenu, quel qu’il soit, désirait ? Et en admettant que cette chose fonctionne correctement, pourquoi pointe t-elle une direction pour en choisir une autre ? Ça n'avait littéralement aucun sens !
Penchons nous d'avantage vers l'extraction de la gemme maintenant. Il s'agissait là d'une expérience dont les résultats se sont avérés bien plus concluants. Comme l'avait si bien deviné cette experte des sciences occultes, ce fragment contenait bien quelque chose... mais alors quoi ? Il lui suffisait de le tailler pour le voir. Comme elle pouvait s'y attendre, il s'agissait de souvenirs... de précieux souvenirs. Des souvenirs si précieux qu'un certain individu ferait n'importe quoi pour s'en emparer s'il avait eut vent de leur existence. Cet individu, c'était Cabba. Honnêtement, qui aurait bien pu imaginer qu'un si petit objet pouvait stocker autant d'informations ? Du début à la fin de cette tragédie qui fut surnommée le « Jeu du Diable », rien n'a été laissé au hasard. Les souvenirs perdus de cet originaire du sixième univers n'étaient pas perdus. Non, les restes de sa mémoire, témoignant de ses horribles événements perduraient encore... juste ici.
Avec le temps, peut-être que la demoiselle parviendra à les déchiffrer dans leur intégralité mais il lui restait encore quelques essais à effectuer sur cette étrange trouvaille. Cette fois-ci, il s'agissait directement des capacités de cette pierre ou plutôt de son pouvoir de corruption. Afin de déceler ses mystères et mieux comprendre ce qui en faisait un objet aussi atypique, la savante y versa une goutte de son sang afin d'analyser la réaction de l'artefact. A sa grande déception, elle vit le liquide couler sans grand changement à constater... enfin presque. C'était difficile à percevoir à l’œil nu puisque ce liquide était naturellement coloré d'une couleur assez sombre mais cette gouttelette, ne tournait-elle pas légèrement vers un teint plus violacé ? Il serait bien compliqué d'y répondre sans mener des recherches plus approfondies mais si une chose était sûre, c'est que nos deux protagonistes disposaient maintenant des éléments de réponses que nul n'a été en mesure d'obtenir avant eux.
Est-ce une bonne chose ?
| | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Jeu 2 Sep 2021 - 4:36
Le deuxième ?
Même en sachant que la métropole était régulièrement le théâtre d'événements étranges - et que Goku et ses proches y étaient rarement innocents -, il ne s'attendait pas à ce que l'on évoque une telle rencontre de façon aussi désinvolte... Et ce même si les circonstances qui l'avaient mené jusqu'à cette jeune femme étaient déjà tout sauf ordinaires. Ce monde et sa technologie avaient beau être en constante évolution - d'une certaine manière, il en était la preuve vivante -, il ne pensait pas non plus en être au point où les hommes côtoyaient quotidiennement des machines à forme humaine. Se pouvait-il que les choses aient tant changé en l'espace de ces sept années d'isolation ? L'image de C-16 lui vint à l'esprit, sans y avoir été invitée. Ou peut-être se moquait-elle de lui, voilà tout - auquel cas elle risquait d'en avoir pour son argent. Il décida d'en avoir le cœur net.
« Effectivement, je suis un cyborg. » Bas les masques. Une seconde de silence devrait déjà lui permettre de jauger une éventuelle réaction. Avait-elle eu vent de leurs méfaits ? « Mais je ne pense pas que ça vous concerne. »
Ce n'était guère courtois, surtout envers quelqu'un qui lui offrait gracieusement ses services - du moins n'avait-elle encore rien exigé de lui en retour -, mais il n'en avait que faire. Son but ici n'était pas de lui raconter sa vie ; du moins pas au-delà des bribes ayant directement trait à sa requête. Il lui paraissait important d'établir cette limite, avant qu'elle se propose de lui tirer les cartes ou qui sait quoi d'autre ; la portée de son domaine d'expertise n'était pas parfaitement claire. Il était venu pour chercher des réponses, pas pour en donner. De surcroît... Si peu délicat qu'il soit dans sa manière de le lui faire comprendre, il l'aurait été bien moins encore il y a quelques années. Fut un temps où ses demandes se seraient faites sous la menace d'une arme - qui, pourtant, n'avait jamais tué personne ; où, après avoir eu ce qu'il voulait, il se serait assuré qu'aussi bien la boutique que sa propriétaire disparaissent dans un bouquet de flammes, par simple caprice. Par chance, pour lui comme pour elle, il n'était plus cette personne. Qui était-il, alors ? Cela, lui-même n'en était pas encore tout à fait sûr. Mais, qui sait : peut-être en saurait-il plus à la fin de toute cette histoire.
« J'ai dû la tuer. » confirma-t-il à sa demande, sans que ça affecte son stoïcisme.
« Dû » la tuer ? Il s'étonna lui-même d'avoir employé cette formulation. Comme s'il éprouvait naturellement le besoin de se justifier, de légitimer son geste. Pourquoi ? Il l'avait tuée, point. Cette chose avait essayé de le tuer, il n'avait fait que se défendre - et même si ce n'avait pas été le cas, quel besoin avait-il de s'en expliquer ? S'il était toujours préférable de ne pas passer pour un tueur de sang-froid auprès de quelqu'un qu'on vient de rencontrer, même si c'était pour s'improviser chasseur de démons, depuis quand s'inquiétait-il de ce que l'on pouvait penser de lui ?
Préoccupé par cette réalisation, il en oublia d'objecter à la peur qu'elle lui attribuait. Ce n'était pas de l'effroi que lui inspirait cette pierre, pas plus qu'il n'en avait ressenti face à son ancien propriétaire. Pour avoir vécu dans les entrailles d'un monstre durant quelques semaines, il en fallait plus que cela pour l'impressionner. Non ; le sentiment qu'elle lui procurait à chaque fois qu'il posait les yeux dessus était plus insidieux que ça. C'était comme s'apercevoir que quelque chose n'était pas à sa place, sans savoir exactement quoi ; chercher désespérément l'erreur, sans jamais la trouver. S'il avait pu sentir l'énergie, peut-être aurait-il été capable de mettre le doigt dessus, et que cet inconfort était tout ce que son instinct lui permettait d'en tirer en l'état. Toutefois, c'était plus qu'il n'en fait pour savoir que ce caillou était annonciateur de mauvaises nouvelles. Alors pourquoi s'obstinait-il à le garder, alors que quelqu'un ne demandait pas mieux que de l'en débarrasser ?
Enfin, il se pouvait aussi qu'elle n'ait pas tout à fait tort - et qu'il refuse, par principe, de lui donner raison.
Toute à son interrogatoire, elle entreprit de percer les secrets de la roche, s'équipant pour ce faire des outils adaptés. C-17 n'en pensa rien ; elle connaissait mieux que lui son affaire - lui qui n'avait, pour tout matériel, que ses tripes pour le guider. S'il n'en saisissait pas toute la portée, il n'en demeura pas moins attentif à ce qu'il se passait devant lui, intimement conscient que la moindre erreur de manipulation pouvait provoquer un littéral Enfer sur Terre. Fort heureusement, pour autant qu'il puisse en juger - non qu'il soit le mieux placé pour le faire -, Camille Iregalin semblait savoir ce qu'elle faisait. Assez, du moins, pour que ses gestes ne trahissent pas d'hésitation, aussi déconcertants qu'ils soient d'un œil extérieur. Ce n'était, là encore, pas la scène la plus étrange à laquelle il lui été été donné d'assister - même si elle arriverait sans aucun doute en bonne place dans son classement.
« Et bien... Elle n'a pas l'air de vouloir nous donner la bonne direction. » commença-t-il, fronçant subtilement les sourcils après avoir vu s'affoler la boussole de fortune.
Sans avoir reçu la moindre initiation aux arts occultes, la présentation de ce dispositif suffisait à lui révéler son utilité, après réflexion. À l'évidence, si la pierre était censée mener à un quelconque chemin, des mesures avaient été prises pour ne pas qu'on le trouve - pas sans y avoir été invité.
« L'aiguille vient de tourner. Je ne sais pas vers où. »
La frontière entre ce qu'une personne aveugle pouvait ou non percevoir - surtout en étant visiblement dotée d'autres facultés - étant floue pour lui qui était en pleine possession de ses moyens, il n'ajouta rien à ce sujet, lui laissant le soin de poser des questions s'il fallait plus de détails. Dans ce domaine qui n'était pas le sien, ce qui lui paraissait important pouvait ne pas l'être, et les détails qu'il aurait cru insignifiants s'avérer cruciaux ; le mieux qu'il puisse faire était encore de suivre les instructions - ce qui n'avait jamais été son fort, mais il faut un début à tout.
Cela se confirmait à mesure qu'elle entaillait la pierre : il y avait quelque chose à l'intérieur. Pas quelque chose de concret, mais il paraissait de plus en plus clair qu'on s'en était servi comme d'un coffre pour enfermer une force intangible. Pas une entité à proprement parler, mais... Une partie d'elle ; des images dont le sens lui échappait. Des éclats de vie, d'une existence qui n'était pas la sienne. Son expression se chiffonna davantage ; il n'avait pas les clefs de compréhension pour interpréter ce qu'il discernait, pas par lui-même. Mais n'était-ce pas là tout l'intérêt de leur collaboration, toute inopinée qu'elle soit ?
« Je vois la vie de quelqu'un à sa surface. Des images qui défilent. » s'efforça-t-il de décrire une nouvelle fois ; un exercice dont la pénibilité n'allait pas en diminuant, mais un mal nécessaire. « Des moments vécus par quelqu'un d'autre. Quelqu'un d'humain, je crois ? »
S'il lui était difficile de s'avancer sur base de quelques visions décousues, au moins ne lui semblaient-elles pas dépeindre un quelconque plan démoniaque - pour le moment, en tout cas. Seulement, il n'avait aucune idée de qui pouvait bien être cette personne, ni du comment - et surtout du pourquoi - ses souvenirs avaient pu se trouver emprisonnés de la sorte. Selon toute vraisemblance, il avait joué avec des forces qui le dépassent - un peu comme ils étaient en train de le faire - et en avait payé le prix fort. Un sort que C-17 n'avait pas l'intention de partager.
« Cette créature... Est-ce que vous pensez que c'était cette personne ? »
Absorbé par ces observations, il ne remarqua que trop tard qu'elle venait d'offrir à la pierre une goutte de son sang. En la voyant faire, il se raidit inconsciemment, certainement influencé par l'idée populaire que les rituels sordides à la gloire de quelque sombre seigneur en font souvent leur vecteur. Pourtant, il ne se passa rien - ou en tout cas, rien d'aussi explosif qu'il aurait pu le croire. Exhalant un soupir, il tâcha de se détendre. Ça ne lui ressemblait pas, d'être aussi à cran : il s'en fustigea intérieurement. Peut-être qu'elle avait raison, finalement. Peut-être que la pierre lui tapait bel et bien sur les nerfs. Ou peut-être renouait-il malgré lui avec quelque chose qu'il n'avait plus ressenti - plus eu de raison d'éprouver - depuis sept longues années. La sensation de danger.
« Prévenez-moi avant, la prochaine fois. » fit le cyborg, lorsqu'il estima avoir suffisamment retrouvé son calme pour que ses cordes vocales ne portent plus trace de cette tension passagère. Il n'en avait cependant aucune garantie.
Malgré cette réaction, son attention n'avait jamais entièrement quitté leur sujet d'étude ; pas tout à fait. C'était une bonne chose, car sans cela, peut-être ne se serait-il pas rendu compte du subtil changement qui venait de se produire. Se penchant davantage, il plissa les yeux pour y regarder de plus près. S'il n'avait jamais appris à percevoir l'aura, ses sens naturels étaient, quant à eux, aussi affûtés qu'on peut l'être ; peut-être même un peu plus. La propre couleur de la pierre pouvant induire en l'erreur - de même que l'incertitude quant à la nature vraie de son interlocutrice -, il prit une poignée de secondes pour s'assurer de ce qu'il avait cru voir.
« Je crois que votre sang vient de changer de couleur. » Les mots lui manquaient pour décrire avec précision ce qu'il venait de voir. Cependant, mieux valait s'y efforcer, quitte à paraître ridicule : quand elle peut être vitale, seule prime l'information. « Ce n'est pas grand chose, mais... Il n'est plus tout à fait rouge. Comme si la pierre avait déteint dessus. »
L'avait infecté, se retint-il d'ajouter, de peur d'avoir l'air inutilement dramatique.
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Ven 10 Sep 2021 - 16:21 Effectivement, C-17 était un cyborg. C’était lui qui l’avait confirmé, et ainsi cela ne pouvait plus être procédé comme simple théorie. Un cyborg, et si elle n’était pas trop asimovaise, cela étiquetait la possibilité qu’il soit encore bien organique. Un cyborg était un humain que l’on avait boucler avec un certain nombre d’objets allant de l’irrémédiable FN Herstal au lecteur MP3 le plus miniature. Un tic de montre passa et il affirma que Camille n’était pas concernée par cette petite ouverture vers son intime chronologie. Le visage de Camille n’eut aucune contorsion ou grimace face à ses informations. Et bien sûr, Camille ne put s’empêcher d’assembler toutes ces petites choses comme un puzzle. Le petit instant de silence précédent la réponse lui fit tout d’abord établir que C-17 ne se démarquait pas du lot malgré son statut précédemment susnommé d’automate-homme. Par cela, elle put conclure qu’il semblait suffisamment humain, mais ne saurait mettre en gras s’il avait un visage acceptable couvert par trop de vêtements pour cacher les machines en dessous. Elle se souvint alors du sac à dos, et établit que C-17 portait des vêtements normaux. Il devait avoir la carrure suffisamment humaine. Et masculine. Pour ne pas se faire démarquer avec une voix de garçon mélangeant mélancolie et moquerie, il devait être assez garçon mélanco-moqueur. Les machines, après tout pouvaient être genrées par leurs créateurs avant d’être équipé d’une voix contraire à leur apparence. Ra-neuf-neuf-neuf avec sa parole féminine contrastant l’écho de ses lourds pas fut un parfait rappel de la division entre oreille et œil que certaines machines s’amusaient à calculer. Elle se rappela ô combien la voix semblait adolescente et estima que C-17 devait ressembler à l’un de ses jeunes adultes condamnés à porter leur dialogue à l’aide de leurs doremis de lycée. Elle y associa le temps pris avant d’estimer que Camille n’était pas concernée par le pourquoi de sa cybernétisation. Cela lui sembla tout naturel qu’il fut transformé en affront à la nature vers l’automne de sa puberté, sans son consentement. C-17 ne fut pas toujours C-17, et le ton de sa voix le fit être catégorisé parmi ceux qui utilisaient leur nouveau nom par pragmatique oubli de leur ancien, et non ceux qui étaient fiers d’avoir échangé leurs organes contre un vide-grenier électroménager. C-17 devait être plus vieux qu’on n’y croirait parce que son corps a été décanté durant la fin de son adolescence. Il restera jeune parce que le nouveau lui est conçu comme tel, et il n’en est pas très friand. Camille fit un pas en avant et imagina qu’au moins il était beau. Rares étaient les résultats d’expérience qui ne devinrent pas la cible d’un lifting. Dans la poignée de secondes qui lui fit faire toutes ces déductions, Camille acquiesça silencieusement de la tête. ”Non, vous avez raison, ça ne me concerne pas.”Bondissons en avant dans la chronologie, et atterrissons à la déclaration du décès au combat de la créature qui eut la gemme. C-17 affirma avec le froid d’une douche après le sport qu’il avait dû tuer la créature. La construction de cette phrase fit sous-entendre qu’il fut l’agressé et non l’agresseur. Bien sûr, Camille ajouta cette information dans son grand sachet plastique de connaissances. Elle griffonnait un profil à réutiliser pour plus tard. Les petites facettes de C-17, en tout angle et sans ombrage, des attraits sans traits de construction. Evidemment, il passa d’un simple adolescent à C-17 afin que C-17 soit une machine à tuer. Un assassin, peut-être, s’il fut nécessaire de conserver son allure adolescente. Quoi qu’il en soit, ce fut suffisant pour mettre fin à l’indécrite créature. Il ne dit rien par rapport aux peurs qui furent superposées sur sa personne. Peut-être que Camille s’était trompée sur l’attribution de l’émotion. Elle le plaça peut-être dans le mauvais rayon. Ou bien peut-être qu’elle eut raison, et qu’il ne piocha pas de carte de réponse au bon moment. Les aiguilles dans les goussets tournèrent suffisamment vite pour que sa répartie se noie à tout jamais. Les sifflements de l’air susurraient la panique de l’aiguille boussolière. Le rond de sang ne savait pas vraiment ce qu’il cherchait. Le cyborg confirma que l’aiguille ne savait pas où donner de la pointe, estimant qu’elle ne voulait pas donner la bonne direction. Ce qui, bien sûr, était foncièrement faux. Les termes étaient déjà définis, et la roche ne pouvait plus mentir. Cependant, elle pouvait toujours alterner sa vérité, la dire… d’une certaine manière. C-17 confirma qu’elle tourna, mais il ne sut pas ce qu’elle désigna. Ainsi, le doigt de Camille, enveloppé de plastique aussi stérile que son interlocuteur - de ce qu’elle sache - se posa dans le cercle qu’elle estimer rouge. L’aiguille se cogna dessus et poussa comme pour atteindre son objectif, avant d’aller autre part, puis de revenir. Elle attendit quelques secondes, établissant le motif de son comportement. ”J’aurais dit que l’objet de son désir se déplace à très grande vitesse sur la surface du globe, ou bien se… “téléporte”, même… cependant...”Elle laissa encore le cheveu s’écraser contre son index avant de le fuir, alternant entre bélier et mouton, encore et encore. ”Non, la pierre désire plusieurs choses à la fois, à la même intensité. C’est un désir qui est si parfaitement égal que ma méthode rencontre une difficulté inhabituelle. Mais le surnaturel n’a de but que d’être trompé par les mortels.”Elle s’enleva un autre cheveu. Puis un autre cheveu. Puis un autre cheveu. Puis un autre cheveu. Et enfin, un autre cheveu. Elle les raidit, un à un, avant de les placer sur la boussole comme nouvelles aiguilles. Une fois le nombre de désirs de la pierre atteints, les aiguilles se figeront chacune vers l’un d’entre eux. Les aiguilles en trop ne feront que se superposer à celles déjà pointées. Une fois cela fait, il ne faudrait plus que compter les directions. Il n’y avait pas de garantie ni d’extension à qu’est-ce que ces désirs pouvaient être. Ils seraient reconnus sur le moment, pointés du doigt et appelés “ça doit être ça !” ”Il y a deux possibilités, maintenant. Ou bien les désirs seront partagés entre les aiguilles et elles pointeront chacune vers l’un d’entre eux, ou bien ce sera la pagaille pour chacune. Dans tous les cas, sachant qu’elles s’arrêtent à chaque fois dans une direction particulière avant de changer de direction, nous saurons quelles sont les positions de ces désirs… s’ils ne bougent pas trop.”La pierre, maintenant. La pierre était un prisme à multiples entailles cinématiques superposant tous les points importants d’une partie d’un évènement. C-17 affirma que c’était la vie d’un individu qui défilait. La vie de cet individu. Pour un si petit caillou ? La vie entière d’un individu ferait un joli rocher. Cela ne devait être qu’une année tout au plus. Une année très peu mouvementée, ou bien une semaine très traumatisante. La voix jeune et cynique estima qu’elle pensait la focale de cette roche humaine. Possible. Elle théorisa que la créature et la personne dont les mésaventures pouvaient être observées étaient la même. Cela pouvait être probable. Camille, de son visage neutre, n’eut pas grand chose à dire. ”Nous verrons cela bientôt.”C’est alors qu’elle fit sa petite expérience sanglante à réouverture et hémoglobine sur le cuir. Les frottements de vêtement qu’elle entendit lui annoncèrent que C-17 eut un instant de panique rapidement refoulé par sa personnalité ou bien des réflexes cybernétiques inculqués de force. Il y eut un petit soupir, puis il demanda avec un très léger, très très très léger tremblement de la voix qu’on le prévienne à l’avenir… Honnêtement, Camille était en tort. C’était un rappel qu’elle n’était plus seule dans la pièce. Il s’affit ensuite à la description du changement de couleur de la petite perle de sang posée sur le coussin de peau de la gemme. Il n’est plus rouge. La pierre avait déteint dessus. Cela lui éviterait de reprendre le bout de sang et de le faire couiner entre ses doigts. ”Nous pouvons estimer qu’elle corrompt le corps organique au toucher. Cela peut être la raison de votre rencontre avec la créature. Vous avez peut-être tout simplement vaincu le premier à l’avoir trouvé. Mais… cela me fait douter que ce soit celui dont les mémoires sont cristallisées.”Elle pointa du doigt le comptoir de son établissement. ”Il y a une boîte à gant plastique sur le comptoir. Vous pouvez en prendre quelques-uns pour être équipé à l’avance… Désolé pour le sang de tout à l’heure ?”Elle ne savait pas vraiment quel ton adopter pour montrer de la culpabilité. Culpabilité qu’elle ne ressentait pas vraiment, car au final il n’y eut aucune conséquence en dehors de l’acier-chair de robot-poule que ressentit C-17. Mais elle savait qu’elle pouvait s’attirer des ennuis si elle ne disait pas désolé. Alors elle disait désolé. Le dos, ou au moins la tête, tourné de C-17 vers le comptoir lui permit de prendre sur le côté de la table une petite clochette dont la présence fut imposée à l’environnement qui accueillait les prénoms commençant par C. Elle attrapa le prisme avant de commencer à le mouler comme une pâte, jusqu’à lui modeler une forme cylindrique. Le cristal était fait de pâte jusqu’à ce qu’il ne le soit plus. Elle prit sa nouvelle baguette dans une main, et la cloche dans l’autre. Étudier l’entièreté de ce géo-document prendrait des heures. Mais ce petit raccourci lui permettrait de rechercher rapidement ce qu’elle désirait. Un petit… contrôle, euh… Contrôle “F”... comme disent les informaticiens. Elle approcha son visage de la cloche. ”Quel est cet événement ?”Ce fut ensuite la baguette qui s’en approcha jusqu’au contact physique. DING ! Et ensuit, elle posa la cloche contre son oreille. ”Cet évènement est le “jeu du diable”. Cet homme y a participé sans son consentement. C’était un événement sanglant qu’il gagna en étant le seul survivant.”Et encore. ”A-t’il pris contact avec la gemme que nous étudions ?”DING ! ”... Non. Pas du tout. Il semblerait que ses mémoires soient “tout simplement” liées à cette pierre. Peut-être une incarnation de la douleur qu’il y ressentit ?”Et encore. ”Quelle est cette personne ?”DING ! ”C’est un Saiyan d’un autre univers transposé dans le notre nommé Cabba.”Elle posa ses instruments sur la table avant de reposer ses doigts dans les confortables phalanges qui faisaient habituelles pistes d’atterrissage. ”Un jeu du diable qui emprisonne des Saiyen d'un autre univers... Ce n'est pas la première fois que nous avons des ennuis avec d'autres univers. N'importe qui avec une radio sait qu'un dieu de la destruction d'un autre univers est venu nous conquérir. Il a saccagé Végéta, et, plus récemment, il s'est fait vaincre par des héros anonyme. Une anecdote. Quoi qu'il en soit, une telle transposition d'un univers à l'autre pour son "jeu du diable" indique un certain niveau de puissance qui permettrait de déplacer sur de longue distances des individus venus d'ailleurs... Il se targue de "diable", après tout. Cela inclue une certaine autorité. Dans le surnaturel, le plus fort finit le plus haut dans sa hiérarchie."Elle tapota ses indexes l'un contre l'autre. ”Cela veut également dire que nous faisons face à un… “démon”, appelons-le comme ça pour l’instant. Un démon bien plus puissant que les pitoyables damnés de Dark. Une entité provenant véritablement d’un monde autre que celui des mortels. Cela, bien entendu, nous met dans une position très dangereuse...”Elle laissa les montre avancer de cinq secondes. ”J’aimerais vous dire de fuir, C-17. Mais un démon capable de transposition sans votre consentement et de corruption à travers de simples cailloux vous a déjà probablement dans sa ligne de mire. Vous êtes par hasard tombé sur la gemme, et maintenant les prochains évènements qui en sont liés prendront place dans votre avenir. Il n’y aucune science qui permet de confirmer ce que j’avance, simplement la corrélation de ce que j’ai… “observé”... durant toute ma carrière et même avant. C’est pourquoi je vous demandais une certaine participation dans ce que je faisais. Je voulais au moins vous donner un avant-goût de ce dont vous risquez d’être le témoin.”Elle se redressa alors en tapotant des mains sur la table avant d’esquisser un autre sourire. ”Mais, les entités cosmiques sont aussi vincibles que des mauvais rêves. Mon éducation se fit avec des êtres écrasant incubes et ophanim sous leurs bottes. Ce diable auquel nous faisons face n’est dangereux que pour ceux qui ne savent pas à quoi ils font face.”Elle fit silence un instant. ”Mais jusqu’à ce que nous l’étranglions et scellons dans une cave sordide… je crois que vous êtes coincé avec moi… Vous voulez un peu de café ?” | | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Mar 21 Sep 2021 - 17:35
Au moins n'insistait-elle pas pour en savoir plus : c'était déjà ça de pris. Ce n'était pas que son passé soit exceptionnellement tragique, quoique peu commun, ou qu'il fasse preuve d'une réelle pudeur à son égard ; il n'avait tout simplement pas grand chose à en dire, car il n'en gardait presque aucun souvenir. Tant qu'il ignorait ce qu'il avait perdu, ça ne risquait pas de lui manquer - et du peu qu'il avait pu réapprendre, il n'y avait pas grand chose à regretter. Même s'il était désormais capable de mieux mesurer la portée de ses actes, il n'en éprouvait pas pour autant de remords particuliers. Ce qui était fait était fait, il ne servirait à rien de ressasser - et son seul véritable crime étant d'avoir rendu au responsable de son état la monnaie de sa pièce, l'on pouvait difficilement qualifier cela de geste impardonnable.
Quant au reste, il ne voyait là que des écarts de jeunesse à l'échelle de ce dont on l'avait rendu capable ; un autre délinquant à sa place aurait-il agi différemment ? Ces erreurs, il ne fallait pas les oublier afin de ne pas les refaire, certes, mais elles ne définissaient pas celui qu'il était aujourd'hui. Se laisser hanter n'était pas dans sa nature, et si acte de pénitence il devait y avoir, ce serait selon ses propres termes. D'une certaine manière, peut-être était-ce aussi pour cela que sa sœur et lui s'étaient naturellement éloignés : ils savaient inconsciemment qu'ils auraient une mauvaise influence l'un sur l'autre. Les mauvaises idées ont une fâcheuse tendance à proliférer quand on a quelqu'un avec qui les partager.
Toujours était-il, donc, que son hôtesse n'éprouva pas le besoin de lui en demander davantage - de poser des questions auxquelles il n'aurait certainement pas eu les réponses. Qu'elle renonce aussi facilement était presque déconcertant, surtout en voyant la ferveur avec laquelle elle essayait de tout apprendre de la mystérieuse gemme. Il fallait croire que ses secrets étaient plus intéressants que les siens ; il n'irait pas s'en plaindre. Enfin, il fallait s'y attendre. Pas besoin d'être fin psychologue pour pour remarquer qu'elle n'était pas un animal sociable : ils avaient ça en commun - même si elle était de toute évidence pire que lui. Les discussions à bâtons rompus et autres banalités pas leur place dans son quotidien ; seul comptait son domaine d'expertise, seuls les échanges s'y rapportant devaient en valoir la peine. L'aurait-elle jamais approché, s'il n'avait pas eu sur lui ce bagage singulier ?
En tout cas était-ce l'idée qu'il s'en faisait - et ça lui convenait parfaitement ; plus encore si le mystère qu'il lui présentait suscitait tant d'intérêt qu'il le dispensait d'un paiement. Avoir fait l'effort de ramener l'objet à une personne compétente était déjà un effort en soi - même si tout portait à croire qu'elle n'allait pas le laisser s'en contenter. Dans quoi s'était-il encore embarqué ?
Plus l'analyse avançait, et plus cette affaire semblait nauséabonde. Pouvait-il encore faire marche arrière ? Sûrement : il voyait mal l'occultiste le retenir, et elle serait sans doute plus qu'heureuse de se faire refiler le bébé sans qu'il s'agisse d'une garde partagée. Avoir un autre paire de mains à disposition semblait l'arranger dans l'immédiat, mais elle devrait pouvoir s'en passer, surtout de si peu connaisseuses que les siennes. Il aurait sans doute pu partir, quitter cette échoppe pour ne jamais y revenir, tout oublier de ces événements et s'en retourner vers sa cabane dans les bois et sa vie sédentaire. Il aurait pu, oui - si seulement il n'avait pas vu cette chose saccager son lieu de travail ; s'il n'avait pas eu de raison de penser que ça n'allait qu'empirer. Et bien qu'il n'ait fait aucune promesse - il n'en avait pas eu le temps -, quel genre d'ami serait-il pour C-16 s'il laissait cela se produire ? Voilà qui lui apprendrait à se sentir aussi loyal envers ce fichu tas de ferraille.
La méthode de Camille était aussi peu ragoûtante qu'orthodoxe, mais diablement efficace - c'était le cas de le dire, apparemment. En accord avec ses instructions, le cyborg alla s'équiper de manière à lui prêter main forte. S'il avait dans sa poche ses propres gants de protection, ceux-ci étaient hélas trop épais pour servir à de telles manipulations ; il lui faudrait donc se contenter de ceux mis à sa disposition. Ces derniers n'étaient pas pour lui plaire, que ce soit par leur finesse ou par leur texture, mais il était de toute manière bien moins enthousiaste qu'elle à l'idée de mettre les doigts dans cette maléfique escarboucle. Ce qu'il ne fallait pas faire pour sauver le monde...
Il ne savait exactement comment la devineresse - il manquait de mots pour la qualifier - pouvait « voir » tant de choses dans la pierre sans l'usage de ses yeux, mais il ne lui serait pas non plus venu à l'idée de douter de ses paroles ; plus maintenant, en tout cas. Certes, la conviction qu'elle y mettait n'y était pas étrangère, mais surtout, cela faisait beaucoup trop de détails pour pouvoir n'être encore que pure invention. Certains de ceux-ci n'aidèrent d'ailleurs pas à le tranquilliser tandis qu'il revenait à sa hauteur, fin prêt - autant qu'il pouvait l'être - à s'improviser apprenti sorcier.
« Un Saiyan, vous dites ? »
Et d'un autre univers, encore bien ; comme si ceux qu'ils avaient ici ne suffisaient pas. Les images que ce seul mot faisait apparaître en son esprit n'étaient pas pour le mettre en de bonnes dispositions. Avec la mort du docteur Gero, il n'avait plus aucune raison de vouloir la mort de Son Goku, encore moins après que l'un de ses amis ait jugé bon de le délivrer de son fardeau - mais ça ne faisait pas pour autant d'eux des personnes qu'il avait envie de côtoyer. Aucun des trois qu'il lui avait été donné de fréquenter - que ce soit de lui-même ou à travers Cell - ne lui avait fait très bonne impression. Et si le soi-disant « prince » de cette espèce était censé en être représentatif, il n'était pas non plus pressé d'en rencontrer d'autres spécimens... Aussi amusant qu'il soit de les faire descendre de leur piédestal. Sans encore le connaître, la sympathie qu'il aurait pu avoir pour ce pauvre homme en prit un coup. Méritait-il vraiment son aide ?
Que l'existence de Trunks l'ait déjà forcé à admettre l'existence du voyage dans le temps était une bonne chose, cependant. Sans ça, les concepts dont elle le bombardait auraient rapidement eu raison du crédit qu'il était prêt à lui accorder. Des démons ? Le Jeu du Diable ? Dark ? Un Dieu de la Destruction ? Rien de tout ça n'avait de sens pour lui - qui, son organisme un rien particulier mis à part, était un terrien tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Était-ce des choses qu'il aurait dû connaître, ou sa confusion était-elle légitime ? Déconcerté, il s'efforça de se concentrer sur ce qu'il pouvait comprendre et de remettre le reste à plus tard - ou à jamais.
« En somme, vous êtes en train de me dire que j'aurais mieux fait de ne pas y toucher. » finit-il par dire lorsqu'elle parut en avoir terminé - pour le moment, au moins. C'était déjà l'impression qu'il en avait ; autant la confirmer. Ça ne changerait rien, le mal était fait.
Peut-être aurait-il dû se féliciter d'avoir réussi à mettre la main sur quelqu'un capable de lui expliquer exactement à quoi il devait s'attendre, même s'il n'y était pas pour grand chose. Tant qu'à avoir des ennuis - et non des moindres -, il préférait en connaître les raisons ; et, par voie d'extension, savoir pourquoi et sur qui il allait devoir cogner prochainement. N'est-ce pas toujours ainsi que ça se termine ? Après tout, Majin Buu était un démon lui aussi : ça ne l'avait pas empêché d'être vaincu. Du reste, la maîtresse des lieux semblait assez confiante quant à leurs chances de se tirer à bon compte de ce pétrin ; il supposait que c'était une bonne chose.
« Vous auriez du soda ? » demanda-t-il, prenant appui contre le mur le plus proche - non sans s'être d'abord assuré qu'il ne servait pas de support à une quelconque étrangeté à laquelle il préférerait ne pas se frotter. Une babiole maudite à la fois. Figé dans une apparence adulescente, C-17 en avait également gardé les goûts - et ses breuvages préférés étaient difficiles à trouver dans la région où il s'était installé. Tant qu'à être de retour en ville - fut-ce pour une histoire aussi sordide -, autant profiter de ses avantages, même s'il imaginait mal son hôtesse s'ouvrir une bouteille de Satan Cola entre deux exorcismes.
« Et bien, puisque je n'ai pas le choix... » Il soupira avec résignation. Sans être de mauvaise compagnie, elle ne correspondait pas vraiment à l'idée qu'il avait pu se faire de son premier contact avec un autre être humain depuis plusieurs mois. « Ce Jeu du Diable, en quoi ça consiste, exactement ? Je préfère vous prévenir : tout ce que je sais des démons, je le tiens des jeux vidéo et d'une poignée de mauvais films. »
Son regard erra du côté de la pierre, laissée en évidence sur l'établi ayant servi à sa dissection. Maintenant qu'il savait tout cela, elle paraissait presque le narguer - lui promettre des représailles pour l'avoir arrachée à son œuvre de mort et de désolation.
« Et donc, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'on est censés... » Il la désigna d'un vague geste de la main, grimaçant à l'idée d'en parler comme s'il s'agissait d'un être conscient à part entière. « Lui donner ce qu'elle veut ? Ou attendre que quelqu'un vienne la chercher ? »
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Sam 25 Sep 2021 - 23:08 ”Oui, un Saiyan. Mais, si je comprends bien, il aurait été “réduit” à l’état de simple humain pour la totalité de ce jeu du diable. Cela semble assez compliqué.”
C-17 s’était séparée de sa chaise. Les frottements contre le sol trahirent son mouvement et les petits pas vers le comptoir indiquèrent que son odyssée avait pour proue la boîte à gants en plastique. Cela signifiait qu’il ne jetait pas les conseils de Camille derrière lui comme vulgaire peau de banane. C-17 était intelligent. Plus intelligent qu’une voix aussi sardonique ne le laissait penser. Cela était parallèle à ses besoins. L’obligeance de ce cyborg était absolument nécessaire face aux premiers feux d'épopée qui chauffaient leurs frises. Il ne pouvait pas être réduit qu’à ça, mais néanmoins, il ne pouvait qu’être qualifié de muscle dans la mission que Camille imposait à Camille. Sans échange de fonds, il avait été engagé dans cette aventure. Il était coincé par les coince-cidences qui se suivaient comme éléphants, son temps serait remboursé par la tranquillité et la monnaie serait quelques connaissances dans un domaine qui ne l’intéressait pas.
Elle approcha l’un de ses doigts dans l’axe de la boussole, tapotant sur les aiguilles de crin afin de les compter. Quatre directions. En surplus étaient deux autres. Elle sortit de sa blouse un livre de poche qu’elle savait vide. Un carnet dont elle enleva deux feuilles. Elle retira les deux pointes crinières superficielles à la boussole alors avant de les rapprocher de sa cloche. Encore une fois, elle bélierit la pierre dessus avant de rapidement poser le marteau-facettes et de poser les deux piques-à-poux dessus, avant de les ranger dans son petit journal qu’elle closa complètement avant de les poser dans un coin de la table. Elle fit glisser l’une des feuilles séparées sous la boussole avant de superposer l’autre à l’ensemble, avant de gifler son sandwich comme une chauve-souris gifle l’air. Imitant parfaitement les contours du cercles par son pouce, elle séparatisa deux ronds de leur feuilles-mères. Une césarienne qui permit la naissance de deux parfaites formes de papier imitant celles de la boussole de sang, durs comme du carton. Un remplacement pour le sang de la pierre et un remplacement pour le remplacement, au cas-où. Elle imposa au papier coupé la forme de boule avant de la jeter dans la direction générale de la corbeille, un tir de couillard qui fit mucca. L’une des boussoles de rechange fut placée dans un coin de la table, là où la cloche (qui n’était d’ailleurs plus là, retournée à sa place) se trouvait jusque là. L’autre rentrait dans la poche de sa blouse. L’atome de carbone constituait la majorité des molécules de l’être vivant. Ainsi cette copie des propriétés sanglantes pouvait être qualifiée de… papier carbone ?... Oh oh !
Une pensée amusante qui n’était que de court passage. Le monologue qu’elle offrit à C-17 lui fit cerner autre chose que ses yeux après une nuit de surmenage : elle allait se confronter à quelque chose de gros. Camille n’avait pas peur. Elle ressentait tout simplement du stress… Donc, elle avait peur. Peur d’échouer à l’examen. Peur de rater l’occasion… Peur du danger qui s’approchait d’elle, aussi. Elle n’avait jamais été proche de la mort. Ecraser la nuque d’un cauchemar n’était pas la même confrontation qu’avec un démon transtemporel. Monter un éléphant n’était pas la même épreuve que monter son cheval de bois après l’avoir construit. Elle risquait l’investissement de son frère dans son éducation et dans sa protection. Ce serait un mauvais tour de bourse que d’être putréfiée après avoir promis d’être heureuse. Il y eut une queue-leu-leu d’insécurités habituelles qui firent une prise de parole en continue l’une après l’autre dans sa tête. Mourir en soi. Mourir sans avoir dit au revoir. Mourir sans avoir atteint un objectif professionnel. Mourir sans avoir apporté quoi que ce soit à la science. Mourir sans avoir eu de petite amie. Mourir sans avoir établi une thèse sur le potentiel des traumatismes en tant que moyens de transports. Mourir sans avoir été ivre dans un bar avec des amis. Mourir en soi. Et bien sûr, toute l’échelle en dessous. La souffrance, la mutilation, le tabassage, le viol, des peurs habituelles. Les statistiques la classifiaient plus apte à mourir renversée par une voiture que par le scaphisme diabolique d’une entité chronotravelante. C-17 déclina sa tirade en une courte sommation : qu’il n’aurait jamais dû toucher à la gemme, et cela lui rappela que si malheur lui arrivait, elle entraînerait, boulet qu’elle était, le cyborg avec elle.
”Je pense que vous fûtes scellé à son destin dès l’instant où la créature se rendit compte de votre présence. Quand bien même la gemme aurait été laissée là, ses conséquences auraient retombé sur vous.”
Elle enleva ses pointes de crin de la boussanglante, rangeant le quatuor cardinal dans l’une de ses poches avant de prendre le maillet de cristal et de lui redonner une forme sphérique, la plaçant au centre de l’hémoglobe aplati dont elle pinça les extrémités afin d’englober le diamant comme l’on envelopperait un cadeau dans un sac improvisé en papier. Le cristal enveloppé de sang fut enveloppé de main et posé dans l’épiderme ouvert de la gemme qui fut refermé une fois son contenu replacé là où il se devait d’être. Sans agraffe ni dé à coudre, la lithique peau se referma sans l’ombre d’une couture. La gemme était de nouveau une simple gemme. C-17 ne s’était pas replacé sur sa chaise. Il n’avait fait que demandé du soda après la proposition de café.
”Il y a un mini-frigo derrière le comptoir. Il me semble qu’il y a de l’Hetap dedans. La plupart des canettes sont des boissons énergisantes, cependant. Je ne sais même pas quelles marques elles portent. Elles me tiennent juste réveillées quand je fais mes études.”
Elle descendit sa main vers son carnet-cailler avant de l’ouvrir. L’amas de feuille avait accepté de faire tout se dérouler comme prévu et avait dévoré les cheveux vrombissants pour retranscrire l’intégralité des mémoires carillonnées par la cloche… en braille, bien sûr. Maintenant, il lui faudrait prendre quelques heures pour tout lire. Elle entendit C-17 soupirer son acceptation et expirer des questions sur ce qu’était exactement le jeu du diable avant de déréclamer que son niveau de démonologie n’avait comme bibliographie que des jeux vidéos et des “mauvais” films.
”En toute honnêteté, je ne saurais vous dire si c’est un inconvénient. Plus j’en apprends sur les démons et plus j’apprends qu’ils font, par eux-même, très peu de sens. Le simple fait qu’il y ait des démons provenant de l’enfer, des démons provenant d’une planète, et des démons provenant d’un troisième monde à part est suffisant pour me donner la migraine. C’est pour cela que je cherche une autre forme de classification en dehors de l’origine, davantage basée sur la nature qu’incarnent les démons en question. L’association des démons à un aspect spécifique de la réflexion des autres mortels, des associations de principes qui les conduisent à incarner quelque chose en quelque sorte, et...”
Elle laissa son front tomber entre son index et son pouce tout en feuilletant le carnet, feuilletant les pages, lisant, comme disent les voyants, “en diagonale”. Elle ne bougeait cependant pas son doigt en diagonale. C’était une expression qui ne marchait pas pour elle.
”Désolée. Ça ne doit pas être très intéressant pour vous. Le jeu du diable, donc...”
Elle tapota son index contre le papier avant de redresser son visage dans la direction générale de la voix de C-17 qui devait imposer ses épaules aux vitres de la boutique.
”Le Jeu du Diable, de ce que j’ai cru comprendre, est comparable à une douzaine de gladiateurs envoyés dans l'arène. Des gens d’origine et d’espèces différentes y sont regroupés, retirés de tous leurs pouvoirs et transformés en “simples humains”, et leur objectif est de s’entretuer dans un petit village isolé du reste du monde. Seul le dernier vivant aura le droit de s’en sortir. Il ne sont pas forcés exactement de se mettre à mort. Ils sont juste coincés jusqu’à ce qu’ils n’en restent qu’un. Un dividende ajouté à cette situation est la présence de loups-garous. Parmi les villageois, certains se transforment en loup-garou la nuit. S’ils ne mangent pas un villageois, ils meurent de faim. S’ils se nourissent, ils reprennent leurs formes humaines jusqu’à la nuit suivante. C’est le motivateur principal de cette épreuve, pour empêcher une paix totale entre douze introvertis qui se seraient contentés de vivre le restant de leurs jours dans un village paisible.”
Elle brossa les feuilles afin d’arriver directement à la fin, puis au début, étalant du plat de la main pour lire l’entièreté des pages. Dans le chaos de cette lecture, elle décortiquait les phrases au prix parfois de son manque de migraine.
”Le “Diable” en question se nomme Demigra. Ce n’est probablement pas son vrai nom. Il était accompagné d’un soleil maléfique avec un nom ridicule. Ce Cabba est le gagnant du jeu, mais on n’en voit pas le lendemain. Le brouillard tombe à la toute fin. Son témoignage est plein de souffrance, de doutes, de sacrifices, de morales troublées, bla, bla, bla. Les souffrants se souviennent avec beaucoup de mélodrames. Je l’ai su avant même d’entamer mes recherches. C’est tragique, mais en même temps très ennuyeux. Essayer de décortiquer les faits et les témoignages entre trente-six descriptions de doutes et de sentiments blessés, c’est très… chiant ?”
Elle réenfonça ses lunettes contre le sommet de son nez.
”Je ne le blâme pas, c’est juste beaucoup d’alourdissement qui ralentissent mon travail. Je peux comprendre la tragédie, mais j’ai besoin de faits. C’est l’inhumanité du chercheur, ça...”
Elle fermit le carnet d’une main avant de tapoter sur la couverture.
”Au moins… je sais ce que je vais lire ce soir.”
C-17 avait commandé une réponse. Camille devait lui livrer. L’adresse : que faire avec la pierre. Chercher ce que la pierre recherche, ou bien attendre que cela vienne à elle ? Il y eut une très légère poussée nasillarde de la part du Cyborg. Il était cyberdégouté, ou du moins cybertroublé par l’existence de ce Caillou… Elle ne savait pas trop quoi répondre. Ils n’avaient pas toutes les cartes en main.
”Nous ne savons pas exactement ce qu’elle cherche. Néanmoins, au toucher, il m’a semblé m’être rendu compte de quelque chose. La boussole ciblait son propre noyau… Il y a une certaine possibilité qu’elle ne cherche qu’à être rassemblée avec des semblables. Les aiguilles poussaient avec la même intensité dans chaque direction. Avec la même intensité.”
Elle s’était relevée pour se diriger vers le comptoir, le cahier dans une main et le vide dans l’autre, doigt ouverts pour tâtonner dans ce qui l’entoure. Les feuilles se rangèrent dans l’un des casiers et dans le petit frigo rempli le néant dans ses paumes avec une canette de boisson énergisante dont elle ne connaissait même pas le nom, juste le rayon.
”Si ce sont des semblables, il y a une possibilité que ce soit des créatures de même niveau… Vous seriez donc aptes à les neutraliser, si vous avez vaincu la première. À moins que vous vous étiez grièvement sorti ?”
Elle tâtonna pour trouver la fermeture éclair, dézippant la canette avant de s’abreuver un instant. Elle avait arrêté de sourire, parce qu’elle n’avait plus à convaincre C-17 de rester. Les circonstances le faisaient bien toutes seules.
”Trois autres objets de puissance égale à la gemme… Ça fait… possiblement quatre gemmes. Elles veulent se rassembler. Cela veut probablement dire qu’une mauvaise conséquence se produirait si elles venaient à l’être. Le principal souci, si nous les récoltions, serait de pouvoir observer leurs liens sans leur laisser de quoi inter… interagir..."
Cela avait commencé par une idée dans l’arrière de sa tête alors qu’elle réflechissait à haute voix. Ses sourcils se pointèrent comme une proue, vers le sud de son visage puis vers le nord. Elle ouvrit la bouche, mais c’est après une bonne seconde que sa parole sortit.
”Les mémoires des autres participants sont dans les autres gemmes ! "
Elle contourna le comptoir comme rond-point avant d’entamer les cents pas, s’abreuvant en caféine afin de nuire à toute tentative de se coucher de bientôt.
”Plus de mémoires veut dire plus de témoignages. Plus de témoignages veulent dire plus d’informations sur ce qui nous fait face. Plus d’information veut dire plus de chance de gagner. De plus, nous ne savons pas ce qui s’est vraiment déroulé chez les perdants. Est-ce qu’ils meurent “normalement” ? Est-ce qu’ils sont emprisonnés quelque part ? Est-ce une situation d’âme ou de chakra, ou - ou de..."
Elle s’arrêta avant de poser son poing contre sa bouche, pour au final se tourner vers C-17, ou plutôt, vers là où elle avait pour la dernière fois entendu C-17.
”Il nous faut les rassembler. Est-ce que vous connaissez des gens de confiance, capables de se battre ? Je peux concevoir des copies de la boussole de tout à l’heure et leur donner de quoi transporter les gemmes. Dans tous les cas, il faut impérativement les mettre dans un environnement où elles peuvent être exploitées le plus rapidement possible à nos fins. Si c’est un diable puissant, en liberté, il faut avoir de quoi l’annihiler le plus rapidement possible." | | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Ven 1 Oct 2021 - 9:31
Un Saiyan devenu humain ? Compliqué, en effet.
C-17 ne comprenait pas grand chose à toute cette histoire. Il ne pensait pas être particulièrement stupide - et encore moins maintenant qu'il se débarrassait d'une idiotie toute adolescente -, mais tout ça le dépassait à bien des égards. Il doutait que grand monde aurait été plus avancé dans sa situation, à moins de disposer d'une formation préalable - et il ne devait pas y avoir beaucoup d'école pour enseigner pareille matière. D'ailleurs, d'où Camille tenait-elle son propre savoir ? Un tel bagage pouvait-il avoir été acquis par ses propres moyens ? En savait-elle autant qu'elle en avait l'air, ou improvisait-elle à mesure qu'ils progressaient dans leur découverte ? Il ne voyait pas de raison de douter d'elle tant elle maîtrisait le déroulement des opérations, mais peut-être n'était-ce qu'une façade pour cacher sa propre inexpérience. Il n'avait aucun parallèle, aucun point de comparaison qui lui permette d'en juger au-delà de ce qu'elle voulait bien lui en dire - et même si tout cela était certainement très clair pour elle, au-delà de la complexité du sujet, être cryptique semblait faire partie de son code génétique.
Le cyborg n'aimait pas l'idée d'être dépendant de quelqu'un, d'attendre de l'aide de qui que ce soit - les stigmates probables d'une enfance marquée par la négligence, restées gravées en lui malgré l'effacement de sa mémoire. Hélas, ces circonstances pour le moins particulières ne lui laissaient guère le choix. Et s'il aurait aimé croire que cet échange lui fournirait les rudiments nécessaires pour se passer d'assistance par la suite - dut-il un jour retomber sur une breloque infernale aux confins d'une forêt -, plus il la voyait s'activer et moins il comprenait le fonctionnement de ses outils. Ce monde-là n'était pas fait pour lui ; plus ça allait, et plus il en avait la certitude - mais il n'était malheureusement pas près d'en retirer le pied qu'il y avait posé par accident.
« C'est bien ma veine. » soupira-t-il donc quand elle lui fit comprendre qu'il n'y avait rien qu'il aurait pu faire pour que les choses se passent différemment. Dès le moment où la bête avait posé les yeux sur lui, il était pris au piège ; une perspective qui l'oppressait étonnamment peu. Peut-être parce que tout contraint et forcé qu'il soit, il pouvait cette fois compter sur son libre-arbitre, sans être forcé de suivre une quelconque programmation. Le choix était peut-être illusoire, mais il n'en avait pas moins quelque chose de réconfortant. Oui ; toute imposée qu'elle soit, cette pagaille était la sienne, il y était plus qu'un vulgaire pantin. On se console comme on peut.
Par ailleurs, cela avait le mérite de lui confirmer qu'il avait « bien » agi - à tout le moins, qu'il n'y avait pas de meilleure option à sa disposition à l'instant T. C-17 en fut soulagé : s'il n'aspirait pas vraiment à être un modèle de vertu, c'était tout de même de son lieu de travail qu'il s'agissait. Il n'aurait pas aimé apprendre qu'il avait commis un impair dont la faune et la flore dont il avait la garde feraient les frais. S'il devait n'avoir droit qu'à une forme de gratification, celle-ci ferait amplement l'affaire.
Pour ce qui est du moment présent, en revanche, il n'était d'aucune utilité, en dépit des gants chirurgicaux qu'il avait passé docilement. Lorsque Camille l'informa de la présence d'un frigidaire un peu plus loin dans la pièce, il s'intéressa donc davantage à celui-ci, la laissant prendre des notes - supposait-il - sur son sujet d'études après l'avoir vue sortir un cahier. Un objet qui, à ses yeux, restait intimement lié à la vie scolaire qu'il ne regrettait absolument pas d'avoir laissé derrière lui. Machine ou pas, à tuer ou pas, ce n'était pas fait pour lui.
Tout affairé qu'il soit à chercher un breuvage qui convienne à ses goûts, il n'en prêta pas moins l'oreille à ses explications sur les différentes variétés de démon - un autre principe qu'il ne risquait pas de comprendre pleinement de sitôt, mais c'était parfaitement normal, semble-t-il. S'il était conscient de l'existence d'aliens - il en avait même affronté un -, il ne lui serait jamais venu à l'idée que les diables et autres formes de vie démoniaques puissent également venir des étoiles, fut-ce seulement une partie d'entre eux. Quand diable le monde était-il devenu si compliqué ? Ayant trouvé chaussure à son pied - et cannette à sa main -, il se redressa en refermant la porte du frigo d'un coup de talon.
Pour un peu, il se serait estimé heureux que Camille soit - apparemment ; il n'en était pas encore tout à fait certain - dépourvue de vision : ça lui épargnait d'avoir à hocher la tête pour avoir l'air de suivre. Il faisait de son mieux pour en retenir l'essentiel - le souhait de régler ça rapidement outrepassant la mauvaise volonté qu'il aurait pu vouloir y mettre -, mais il y avait simplement trop d'informations pour qu'il puisse tout prendre en considération. Le débit de parole de la jeune femme n'aidait pas non plus, et il ne se serait pas privé pour le lui faire remarquer... Si elle lui en avait laissé l'occasion. Ce cours de rattrapage finit néanmoins par porter ses fruits, ces notions abstraites gagnant en cohérence à force de soliloques. Peut-être n'avait-il pas de disque dur à la place du cerveau, mais le cyborg avait l'avantage d'apprendre vite ; c'était une chance pour tous les deux.
« La créature s'en était pris à des animaux sauvages, quand je suis arrivé. » indiqua-t-il entre deux gorgées de boisson sucrée. « Je ne doute pas que j'aurais connu le même sort si je ne m'en étais pas débarrassé. Et donc, ce serait... L'appétit qu'on leur a donné de force pour ce jeu, je suppose ? »
Tâtonnant plus qu'il n'émettait de théories bien construites, C-17 avait cependant l'impression - peut-être à tort - de mieux cerner de quoi il était question. Il n'y avait, de son point de vue, pas d'autre raison pour que les seuls souvenirs amputés aux participants créent une réaction aussi agressive, surtout s'ils étaient - à en croire Camille - d'un caractère plutôt paisible. Ce n'était qu'un point de détail, qui n'avait sans doute pas grande importance dans la vue d'ensemble qu'il allait lui falloir acquérir, mais ça l'aidait à trouver des repères dont il manquait cruellement.
« Demigra, hein ? Pas très impressionnant. » ne put-il s'empêcher de commenter. « Je suppose qu'ils ne peuvent pas tous s'appeler Lucifer, mais quand même... »
Brièvement, il se demanda si les démons dont les noms lui étaient connus - Belzébuth, Baphomet et autres Belphegor - existaient vraiment, mais ne s'attarda pas à y réfléchir. Quant au reste, il nota surtout qu'ils avaient une façon bien singulière de s'amuser, mais Cell lui-même n'avait-il pas cru bon d'organiser des « jeux » plutôt que d'en finir une bonne fois pour toutes ? Lorsqu'elle lui énuméra les souffrances que le Saiyan dont ils détenaient apparemment les souvenirs avait dû traverser, il n'eut pas plus de réaction qu'elle. Avait-elle cru qu'il s'en indignerait ? L'idée lui valut un léger sourire, caché par le métal du récipient, même si elle ne pouvait voir ni l'un ni l'autre. Aussi jeune qu'il paraisse, il n'était pas un enfant de chœur.
« Ce n'est pas moi qui vais vous le reprocher. »
D'autant qu'il y avait déjà bien assez de données à prendre en compte sans en plus s'appesantir sur les états d'âme de ce qui était - en tout état de cause - un parfait inconnu. Ce n'était pas par grandeur d'âme qu'ils s'intéressaient à son cas ; l'importance de son sort à lui, en tant que personne, était proportionnelle à la place qu'il prenait dans les machinations de ce Demigra. Ni plus, ni moins. Sans qu'ils y soient pour autant opposés, leur but n'était pas tant de lui rendre son passé égaré que de déterminer le rôle qu'il avait pu avoir - et qu'il tenait peut-être encore, en partant du principe qu'il soit toujours en état de le faire.
Et donc, cette satanée pierre ne serait en fait pas la seule : il y en aurait quatre, en accord avec ce que les aiguilles capillaires leur avaient montré. Comme si un unique exemplaire ne causait pas déjà assez de problèmes comme ça... Repensant à son tête à tête avec la créature, C-17 ne fut pas vraiment transporté à l'idée de devoir répéter l'opération par trois fois. Cela ne l'empêcha pas d'être piqué au vif lorsqu'elle suggéra, sans arrière-pensée, qu'il ait pu éprouver des difficultés lors de cette rencontre.
« J'ai l'air d'être blessé ? » Se rendant compte qu'elle n'avait aucun moyen de le vérifier - ou en tout cas pas de manière aussi directe qu'elle pourrait le vouloir -, il se rattrapa, sans toutefois s'excuser : « Non, ça ne devrait pas être un problème... Tant que je les combats un par un. »
L'ancien lui n'aurait sans doute vu aucun problème à les confronter tous les trois en même temps. L'ancien lui y aurait sans doute laissé des plumes. C'était le genre d'arrogance qu'il ne pouvait plus se permettre, pas après ce qu'il lui était arrivé la dernière fois qu'il lui était monté à la tête. Ça faisait peut-être des années, mais la sensation d'être dévoré vivant n'est pas de celles qu'on oublie. Le simple fait d'y songer causa chez lui une crispation passagère, vite évacuée - mais non moins significative.
Sans être aussi calé qu'elle, il était lui aussi arrivé à la conclusion que regrouper les quatre fragments - les quatre parties d'un tout qui leur échappait - ne serait pas la meilleure des idées. Et pourtant, pouvaient-ils espérer avancer sans prendre ce risque ? De cela, elle était seule juge : bien qu'il ne lui porte qu'une confiance limitée, il était encore trop novice pour se fier à son propre avis - ou même pour en avoir un, au-delà de ce que lui dictait son instinct. Sans vraiment s'en rendre compte, il s'était mis à déambuler dans la boutique, ce qui l'obligea à garder un œil sur les endroits où il mettait les pieds. Qui sait sur quoi il pourrait marcher, s'il n'y prenait pas garde ?
« On ne sait pas comment elles vont réagir si on les met en contLaact. Mais on ne peut pas non plus la laisser sans surveillance... »
Il aurait volontiers laissé sur place celle déjà en leur possession - ne serait-ce que pour s'en éloigner quelques instants -, mais ça ne semblait pas être une option. Si elles s'attiraient effectivement entre elles, ce serait risquer qu'un des autres éclats vienne la chercher, et en leur absence, il pourrait s'en donner à cœur joie. Et même sans ça, Camille était si obnubilée par ce casse-tête qu'il s'étonnerait de la voir prête à s'en séparer sans rechigner. La pierre ne lui appartenait certes pas, mais le cyborg lui aurait déjà cédé tous les droits qu'il pouvait avoir dessus si ça avait été si simple. Quant à savoir s'il connaissait quelqu'un capable de les aider dans cette périlleuse entreprise, et bien...
« J'ai une sœur. » Jumelle, se retint-il d'ajouter, la précision ne risquant pas de lui servir à grand chose. « Elle connaît des gens qui devraient pouvoir nous aider. »
Il s'abstint volontairement de donner trop de détails. S'il n'était déjà pas sûr qu'elle veuille encore avoir une quelconque relation avec lui, il l'était encore moins en ce qui concerne ses nouveaux amis ; il avait, après tout, essayé de tuer une bonne partie d'entre eux. L'eau a beau couler sous les ponts, il y a des limites à ce que le temps peut effacer. Mais puisqu'il en allait potentiellement du sort de leur planète bien-aimée, ils devraient bien pouvoir faire un petit effort...
« À vrai dire, c'est elle que je venais voir à l'origine. J'ai pensé qu'elle saurait mieux que moi quoi en faire. » dit-il en désignant la gemme du menton - ne réalisant là encore que trop tard l'inutilité du geste. S'il avait déjà perdu l'habitude des interactions sociales, le paramètre de la cécité ne lui rendait pas non plus la vie facile. « Et vous ? Vous connaissez quelqu'un ? »
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| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Ven 8 Oct 2021 - 1:07 C’était bien sa veine. Ou plutôt, c’était bien son fil électrique ? Si une machine comptant ses cyber-moutons s’omnubilait un jour des arcanes, que sacrifierait-il comme hémo-remplacement ? Qu’est-ce qui circulait dans les veines de C-17 ? Hormis de la malchance, à l’en croire ses paroles. Du soda, en se fondant sur les sons de ses pas contournant le comptoir avant d’arriver en face du nano-bar. Tandis que Camille interrompit sa tirade plein d’entrain sur la classification, la porte s’ouvrit et se ferma, et le fer poignarda le fer pour éventrer l’ouverture de la canette. La veine de la boisson était percée et C-17 patientait en s’abreuvant de son jus. Il n’y avait pas de moyen de s’assurer ce qui entrait dans son oreille ne sortait pas par l’autre. C’était difficile de se rappeler que les centres d’intérêt variaient autant. La passion de Camille ne pouvait être que la mineure du cyborg dont le large coefficient était seul motivateur à son écoute. Le large coefficient étant sa vie mise en danger par la gemme. Cela pouvait facilement ruiner ses crédits. Mais la conversation de Camille était régulièrement celle de son cerveau avec l’écho de son crâne. Elle ne savait pas quoi faire pour s’assurer qu’il écoute ou non. Alors elle continuait. S’il n’écoutait pas, ce serait de sa faute. Ou peut-être que ce serait de celle de l’enseignante, qui enseignait mal. Une enfeignante.
C-17 la renfeigna sur ce qu’il avait aperfu - aperçu ! sur ce qu’il avait aperçu la créature faire : massacrer des animaux. L’échange se faisait. Une boisson contre un peu plus de récit. Brutaliser les bestioles d’un bayou était une bien barbante balade mais banalement, les bannissables bêtes s’y béatifiaient. L’éternellement pubescente voix aurait pu également y passer s’il n’avait pas agi. Le taux de dégâts que C-17 aurait subi lui était inconnu. Les variables du cyborg étaient des mathématiques qu’elle avait toujours mathémédit. Le même sort s’il ne s’en était pas débarrassé ? Il n’avait pas la voix détraquée ni brouillée. Peut-être que le duel se fit en un soupir. Comme les samurai et les cow-boys… du moins, c’était comme ça qu’on le lui avait décrit. Les films sont de mauvais conteurs à ceux qui n’ont pas de quoi voir filer les pellicules. La machine émit une hypothèse : la faim du lycanthrope aurait mué en faim tout court. Le massacre des animaux n’aurait été que la simplification d’un désir. Pas de festin, juste des festivités. Une bonne problématique dont l’antithèse était cependant déjà présente :
”Cabba n’était pas un loup-garou. Il n’avait pas d'appétit instauré de force. La violence de cette créature était probablement le résultat de l’exacerbation des griefs accumulés au long de son aventure. Il a souffert, il a refoulé, et ça ne demande qu’à sortir, en exagéré.”
Demigra. Il n’y avait pas eu d’explication sur son mode de pensée. Sur la tartine de page, le beurre mémoriel n’offrit aucune description physique, pas même une demi-grasse. Il était diabolique, ce diable. C’était à peu près tout ce qu’elle avait pu toucher jusque là. Les êtres odieux sans morale étaient aussi nombreux que les amatrices d’horoscopes et de pierres “magiques”. Fiers de leur méchanceté. Fières de leur stupidité. Les deux stoppaient toute discussion. Les oies gavantes et (demi-)grasses. Les pigeonnes ahuries et plastiques. Demigra n’était pas un nom ordinaire, admit la lettre suivie de deux nombres. Cela ne l’impressionait pas. Il rhétoriqua qu’ils ne pouvaient pas tous s’appeler “Lucifer”.
”En fait, “Lucifer” est probablement le nom le plus commun chez un démon. Il ne désigne pas un seul individu qui aurait été dans plusieurs centaines d'œuvres de démonologie. Ils étaient très probablement multiples… Lucifer est l’équivalent démoniaque du “Jean” français. C’est le premier nom qui est associé à un groupe d’individu. Sauf que contrairement à Jean, Lucifer semble unisexe.”
L’entranchement culturel du prénom Lucifer avait dû être permi par un premier individu. Si Lucifer premier du nom avait assuré son héritage par popularité ou populisme, l’anonymat de sa maxime était ce qui avait moulé son héritage dans du ciment frais. Comme un monument sans intérêt, il fut précieusement protégé pendant des milliomillénaires, tant et si bien que son frère rencontra une succube nommée comme tel. Luciccube n’eut pas beaucoup de place dans les mémoires de Camille, cependant, car Alain avait, comme à son habitude, oublié de succomber aux charmes d’une femelle et avait fini par écraser son crâne du pied dans le coin d’un ascenseur de façon très descriptive, comme à son habituel. Elle lui fut toujours reconnaissante pour lui avoir appris à imaginer les scènes à l’aide de son linguo-répertoire, mais le manque de synonyme pour “os” quand il s’agissait de dire où les petits bouts rebondissaient comme des osselets mal rattrapés fut fatiguant pour le pauvre cerveau en construction d’une aveugle de treize ans.
Elle s’était senti malheureuse pour la Luciccube durant l’espace de quelques jours avant que cela ne passa comme un réfugié entre deux frontières. Le lieu de sa mort, l’acte tueur et le cruel manque de vêtements rendaient l’héritage posthume du vulve vampire très fortement indignifié. Mais elle avait démoli deux foyers par petites ponctions et n’avait pas épargné les enfants. Ainsi, le crâne de Luciccube rencontra une Jordan abîmée et usée depuis plus de trois ans. Camille était capable de compassion pour les morts et les souffrants. Elle n’y était pas aussi connectée que d’autres. C’était ce qui lui concoctait un esprit plus logique. Son empathie l’envoyait dans la direction de la déduction. Comme un puzzle de traumatismes et de comportements. Son dialogue respectueux entre deux pairs était saboté par le fait qu’avec si peu de détail elle pouvait deviner tant de la personne en face. C-17 ne lui reprochait pas son manque de larmentable pleurs quant au destin de Cabba. Il ne savait pas ô combien son cyber-passé fut analysé par si peu de mots.
Camille avait remonté sa lèvre inférieure pour tordre son visage dans une allure de moue de canard quand la machine lui perquisitionna si ses blessures étaient visibles sur son corps. Debout, avec une canette dans la main et le doigt battant contre le disque scindant le passage entre le liquide et sa cible, et girouette dans la direction de la voix, elle tenta d’ouïr quel rattrapage le cyborg tenterait après sa glissade. Elle n’était pas blessée, du tout. Le banal n’était ni aveugle ni clairvoyant, il avait juste des yeux. Et “banal” reste son nom car c’est ce que les gens attendent. Un handicap est un handicap, c’est à elle de l’accepter, et pas aux autres de s’y plier. Mais l’ablation des fautes d’orthographe dans les inscriptions en braille des médicaments serait un service qu’elle apprécierait tout de même. C-17 était entièrement capable de se débarrasser des créatures, tant qu’il ne les enchaînait pas à la suite.
”Excellent.”
Elle hocha de la tête, parfaite transition vers l’avant pour entamer un nouveau plongeon dans ses réflexions. Quatre gemmes égales, quatre puissances égales. Un morceau de gâteau qui ne demandait qu’à être pioché. Quatre créatures de griefs. Elle se mit à réassembler l’une de ses boussoles de crin et de carton, avant de la poser sur le comptoir. Sa cannette avait achevé son but, et dans les bras de Thanatos elle fut envoyée. Thanatos étant la poubelle. C-17 admit l’intradiégétique à haute voix : personne ne savait ce que le rassemblement des pierres risquait d’apporter, mais elles ne devaient pas être laissées à l’air libre. Il ajouta alors qu’il avait une sœur, qui connaissait des gens capables de les aider.
Camille admit que s’il n’avait que C-17 à donner comme matricule, il était probable que cette soeur devait être une soro-cyborg. Une gynoïde. C’était un jet de pièce, car l’autre hypothétique lien était celui entre un être modifié et celle qui ne le fut pas, et qui le retrouva tendrement, sucrant leurs larmes et leurs câlins. Elle connaissait, et ne se battait donc pas. Ou peut-être qu’il voulait lui éviter d’avoir à se battre ? Il admit qu’elle était celle pour laquelle il se baladait dans Satan-City avant que Camille ne lui impose sa position près de son refuge. Plus intelligente que son frère, donc ? Lui qui sonnait taciturne, tacitenace et tacitriste. La juvénile sonorité comparée à la présentation d’une mature sororité semblait pousser Camille à conclure que le manque d’informations données par C-17 et sa faroucherie pouvaient tourner autour du désir de la protéger, ou bien de protéger une dignité qu’elle aurait manipulé. Camille avait mis la gemme dans sa poche avant de se retourner dans la direction de sa canne.
”Je vais assumer que votre soeur est elle aussi une cyborg, sans quoi je ne saurais comprendre comment elle parviendrait à connaître des personnes capables de combattre des créatures démoniaques. Mais je comprends votre inquiétude, nous n’avons pas à l’impliquer directement dans tout cette histoire. Tant qu’elle ne voit pas la pierre, elle ne sera pas… “liée à son destin”, dirons-nous.”
C-17 n’avait jamais dit qu’il était inquiet. Il n’avait rien avancé sur ça. Camille n’avait fait qu’interprêté les mots à sa façon, encore une fois. Elle le savait, mais c’était trop tard. Alors elle faisait juste que rassembler quelques babioles dans une grande trousse de soin. Comme une horloge cassée, elle s’arrêta alors. Connaissait-elle quelqu’un qui puisse les aider ?
”Je...”
C-17 voulait-il vraiment voir Alain Iregalin, le géant muet émacié aux hallucinations débordantes et capables de communiquer uniquement avec sa soeur ? Non. Camille ne voulait pas le voir non plus. Il n’apporterait rien de plus que des excès de violence. C’était l’occasion de faire une avancée majeure dans le domaine des arcanes. Elle ne voulait pas qu’il badigeonne ses schizo-doigts partout. Il n’y a rien de scientifique dans un massacre total. La trousse se zippa dans un raisonnement vif.
”Non, personne d’utile, à bien y réfléchir.”
Elle prit sa canne et avança vers la sortie, maniant le pouvoir de la nouvelle technologie pour faire s’écarter les portes coulissantes. Elle tourna alors la tête, trousse dans une main, canne dans l’autre, gemme dans la poche et sourire sur le visage.
”Et bien ? Allons trouver votre soeur !” | | Age : 33 Date d'inscription : 22/07/2021 Nombre de messages : 93 Bon ou mauvais ? : Neutre. Zénies : 1300. Rang : C TechniquesTechniques illimitées : Barrier ; Power Blitz ; Super Electric StrikeTechniques 3/combat : Android Barrier ; Hell BreakerTechniques 1/combat : False Self-Destruct
| Sujet: Re: Un Cadeau d'Enfer [Camille - C-17] Dim 17 Oct 2021 - 1:40
Si le sort de ce Saiyan d'un monde parallèle - une pilule qu'il avait décidément du mal à avaler - lui était bien égal, il trouvait une résonance particulière dans le fait d'être contrôlé par les émotions d'un autre. N'avait-il pas, lui aussi, été investi de la colère et du mépris du docteur Gero - pas par un rite infernal, mais par un littéral lavage de cerveau ? Cela, oui, il pouvait le comprendre - il savait ce que ça faisait, et ça n'avait rien d'agréable. Il n'en fallait pas davantage pour avoir son inimitié - si vraiment il fallait une raison d'en vouloir à une pareille engeance. Détester les Forces du Mal était généralement bien admis en société.
Il avait décidément bien fait de ne pas toucher à cette pierre : il n'aurait pas supporté de servir une fois encore d'exutoire à une rancœur qui ne lui appartenait pas. Il avait assez donné ; il était grand temps qu'il vive sa vie comme étant la sienne et seulement la sienne, sans que qui que ce soit y ait son mot à dire. Ni savant fou, ni homme-insecte, ni entité démoniaque. Pour la première fois depuis longtemps, il était seul maître de son destin ; ce n'était pas pour laisser le premier démon venu le ramener en arrière, lui remettre les fils qu'il avait coupé lui-même. Il ne serait plus le jouet de personne, quoi qu'il lui en coûte.
Ainsi donc, à l'en croire, « Lucifer » ne serait pas le prénom d'une seule et unique créature : il y en aurait plusieurs. Voilà qui ferait l'affaire de nombreux réalisateurs horrifiques en mal d'inspiration ; des diables à n'en plus finir... De son côté, la perspective lui semblait nettement moins engageante, maintenant qu'il savait qu'ils étaient réels. Ils ne lui faisaient pas peur, mais il n'avait aucune envie de se retrouver embarqué dans un combat sans fin contre les hordes du Pandémonium. Enfin. D'abord, Demigra. Ce n'est qu'après qu'ils pourront se soucier de ses petits camarades.
N'ayant rien de pertinent ou de vraiment malin à dire sur le sujet, C-17 préféra garder le silence - au risque de frustrer son hôte, qui ne devait pas avoir souvent l'occasion de disserter sur le sujet. Une telle boutique recevait-elle vraiment assez de clientèle pour faire un chiffre d'affaires ? Il ne l'aurait pas parié. Sa propriétaire n'avait pourtant pas l'air de rouler sur l'or - c'était l'une des rares choses qu'il aurait été prêt à affirmer à son sujet. Peut-être cachait-elle sous son matelas une fortune familiale ? Non que cela attisât chez lui une quelconque convoitise ; il était simplement curieux. S'intéresser aux gens n'était pas dans ses habitudes, mais s'ils étaient effectivement coincés ensemble jusqu'à nouvel ordre, peut-être était-il dans son intérêt de savoir plus précisément qui elle était en vérité. Ils auraient cependant tout le temps du trajet pour cela. Des trajets - il fallait visiblement s'attendre à visiter plusieurs destinations.
Pour lui qui avait mené une vie sédentaire ces sept dernières années, passer autant de temps en compagnie de quelqu'un qu'il connaissait à peine - ou de n'importe qui, en fait - n'avait rien d'alléchant, mais il allait falloir faire avec. C'est qu'il s'était habitué à la solitude, enfoui aux confins de la forêt ; la ville lui manquait peut-être occasionnellement, mais ses habitants, c'était une autre histoire. Enfin, il ne servirait à rien de ruminer : tout portait à croire que son retour à la civilisation ne serait pas aussi bref qu'il pouvait l'espérer. Soit. S'il était vraiment pressé de retrouver sa réserve, il ne tenait qu'à lui de ne pas traîner - la possibilité que cela puisse mal finir n'ayant pas vraiment sa place dans ses projets.
Bien qu'il n'ait qu'à peine mentionné l'existence de sa sœur, l'occultiste avait apparemment déjà déduit qu'elle partageait sa condition. Un tel pouvoir de déduction aurait pu le rendre suspicieux, si elle n'avait pas déjà, à bien y réfléchir, fait preuve d'une perspicacité hors-normes. Il ravala donc sa surprise et pas méfiance, mais pas sans s'être fait la réflexion qu'un profil comme le sien n'intéresserait probablement pas l'armée du Ruban Rouge. L'éventualité que sa sœur ait pu se faire connaître d'une quelconque manière, ce qui aurait justifié un tel rapprochement, ne lui effleura pas l'esprit un seul instant.
« Elle est comme moi, oui. » confirma-t-il, ne voyant pas le mal qu'il pouvait y avoir à partager l'information. Il devenait de plus en plus évident que le monde était plus fou encore qu'à l'époque où il l'avait laissé : qu'est-ce qu'un cyborg de plus ou de moins dans la nature ? Dans ces conditions, il n'était pas si étonnant que ça que Camille en ait déjà rencontré d'autres - même s'il espérait que cela n'ait rien à voir avec les travaux dont il était lui-même issu ; il pensait en avoir terminé avec ce nettoyage... « Disons qu'elle a gardé de meilleures relations que moi avec les personnes auxquelles je pense. »
Le silence suivant cette déclaration indiqua clairement qu'il ne comptait pas s'étendre sur le sujet. Cette fois, c'était à son tour de s'avancer, n'ayant aucune preuve des bons rapports qu'il attribuait à sa sœur - mais considérant qu'elle avait épousé l'une de ces bonnes poires, il ne pensait pas prendre trop de risques. Et même si c'était une erreur de sa part, et bien, cela ne ferait jamais que les ramener à la case départ. Qu'avaient-ils à perdre ? Ce n'étaient pas comme si les options étaient légions... Ou qu'il disposait d'un ample carnet d'adresses.
Camille collecta ses affaires, se préparant à sortir. Il hésita à lui proposer son aide, avant de se raviser : elle semblait avoir les choses en main et, à en juger par l'absence de collaborateurs dans son échoppe - comment les aurait-elle payés, de toute façon ? -, devait avoir l'habitude de se débrouiller toute seule. Cet espace était le sien, et elle avait pris les mesures nécessaires pour en avoir la parfaite maîtrise. Y ajouter une donnée inconnue - comme sa présence - ne réussirait qu'à lui rendre la vie plus compliquée. Alors à quoi bon, hormis risquer de l'offenser ? Et puis, si c'était pour finir par toucher quelque chose qui viendrait aggraver leur situation par inadvertance... C-17 ignorait l'utilité de la plupart des objets exposés, mais était à peu près sûr qu'il gagnait à ne pas s'en approcher. Pour sa part, il se contenta donc d'ôter les gants chirurgicaux dont il n'avait finalement pas eu l'usage avant de replonger les mains dans ses poches.
« Après vous. » lui céda-t-il le passage lorsque la porte fut enfin ouverte. Il accueillit avec soulagement l'air extérieur ; sans que le local soit empuanti par quoi que ce soit ou même particulièrement sale - comment s'y prenait-elle pour nettoyer ? -, il savait par avance qu'il se sentirait mieux une fois sorti. Aussi ne tarda-t-il pas à s'en extirper lorsqu'elle eut franchi le seuil, en dépit du vacarme de la circulation. Ne restait donc plus qu'à se mettre en marche - à pieds, présuma-t-il ; même si la technologie avait fait un bond en avant en son absence, il n'imaginait pas qu'elle ait pu concevoir des véhicules adaptés à son handicap. S'il avait su qu'il aurait une passagère à transporter, peut-être aurait-il gardé sa camionnette, finalement. Qu'importe, ça ne devrait pas être très loin.
« Et donc, les... » Il n'arrivait pas à croire les paroles qu'il était sur le point de prononcer. Les voyages dans le temps, d'accord, dans l'espace, d'accord, mais entre les dimensions ? « ...Visiteurs d'un autre univers, c'est quelque chose de fréquent, maintenant ? Je crois avoir raté quelques épisodes... »
Et sur ces mots, ils s'enfoncèrent dans les rues de la ville, à la recherche d'un appartement dont il n'était pas sûr d'avoir encore la bonne adresse... Et vers les filets d'un Diable n'attendant que de les y enfermer.
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