La Complainte de Jack

Une citrouille chantait son mal-être dans une chambre d'un sinistre château. Une chambre dans une aile médicalisée du domaine des Black Feather.
Devant sa porte, des va-et-viens des plus grands scientifiques, exorcistes, magiciens, et autres experts en foldingueries : parmi eux bien-entendu, ce trouvait Kefka Palazzo.

"Alors ?" fit Kefka en ignorant le chant de son ami, qu'il entendait pleurer depuis trop longtemps.
Une femme tandis une tablette et illustra les graphiques en expliquant :
"Le dernier artefact, la nuit de Samain n'a rien donné non-plus."
"Detruisez-le." Kefka donna un nouveau dossier à la subordonnée. "Rajoutez cet objet magique à la liste à rechercher. J'ai entendu dire que Baelfire était revenu : les écrits parlent d'une amulette à la tête de chat."
"Braise, la salvatrice..." fit la femme en lisant le dossier. "Bien, j'envoie ces informations à nos chasseurs de trésor : ce sera le 61ème artefact que nous testerons."
Kefka soupira.
"Peut-être que ce sera le 66ème le bon." tenta l'employée avec un air qui se voulait amuseur.
"Plait-il ?"
"66... Rapport au diable. Puisque Jack est maléfique et que c'est Jésus qui..."
"Sortez."
"Tout de suite Monsieur." fit-elle en s'éloignant, non sans se demander si elle rester en vie jusqu'à la porte.

Kefka, seul, se retourna vers la porte des appartements de son ami. Palazzo avait un air fatigué : il avait passé les dernières semaines à faire sans relâche des recherches sur tous les moyens possibles de contourner le maléfices qui s'était abattu sur son frère d'arme. Il avait organisé une unité dédiée à cette cause sans jamais s'éloigner de Jack pour autant : L'esprit d'Halloween était déprimé, affaibli, et bien trop vulnérable pour être livré à lui-même.

Son communicateur sonna : le clown décrocha et s'éloigna de la porte de la chambre de Jack.
"Oui."
"L'analyse GZ est terminée. L'empreinte magique ne correspond pas avec notre hypothèse. La charge énergétique du maléfice ne diminue pas et reste stable. Je vous ai fait parvenir tous les rapports."
"Vous ne servez à rien Docteur." Fit Kefka, affecté.
"Je vous avoue que j'irai plus vite si je n'avais pas à vous faire tous ces compte-rendus et demandes d'autorisation avant le moindre prélèvement ou acte médical." Râla le Docteur H, ne portant visiblement pas Kefka dans son coeur.
"Vous me voyez désolé de vous obliger à avoir de la rigueur scientifique." claqua la langue de Kefka.
"C'est moi qui suis désolé de voir que vous ne faites pas confiance en mes expériences."
"Ne le prenez pas personnellement, et ne soyez pas si prétentieux : vous n'avez pas le monopole de mon dégout, je méprise tout le monde."
"Oui, c'est souvent un effet secondaire quand on a soi-même subi des expériences. Un traumatisme ? Vous savez, nous avons des psychiatres formés à ce genre de thérapie."
Kefka sourit.
"J'ai justement rdv avec une psy d'un moment à l'autre !" Il rit. "hahaha.... oh, et il y a une erreur de virgule dans le premier tableau de votre rapport vieux con." fit Kefka en raccrochant, avant d'éteindre la tablette où il avait checké le rapport. Kefka se demandait ce que SK pouvait trouver à ce Docteur H. Mais dans le fond, ce crouton avait sans doute raison : Palazzo se méfiait surtout des scientifiques.

Une escorte arrivait alors : une jeune femme, au regard bleu perçant marchait vers lui. Elle s'arrêta devant l'arlequin et avec un air digne qui montrait sa haute éducation elle tendit une main.
"Vous devez être Kefka Palazzo ?"
"Et vous la psy... Je vous attendais. Merci de vous être déplacé." il lui serra la main en retour, dépliant ses longs doigts maigres et clairs.

Kefka frappa alors à la porte de Jack, attendant qu'elle ne s'ouvre.
"Mon ami, c'est l'heure de ta thérapie !"
La femme entra et Kefka referma la porte derrière eux : aussitôt Kefka trancha la gorge de la practicienne devant la citrouille, éclaboussant de sang les environs.
"Tu ne peux plus lui faire de mal à présent. Tout ce que tu lui feras subir sera moralement neutre à présent..." Il essuya une tache de sang sur sa bottine. "Comment vas-tu aujourd'hui ?" ajouta-t-il en sortant une bouteille de vin de sa poche, prêt à passer un moment avec son ami.