LE MAIN EVENT ! JOJIBA CONTRE LE FIEND !!

L'arène Hélicidine (nommée en honneur d’un médecin ayant développé un vaccin contre la rage salée en 714) n’avait pas eu de spectateurs depuis un moment, en dehors des quelques clochards s’affrontant au surin pour gagner quelques Zénies dans des combats illégaux. Cependant, les dalles n’étaient pas tachées de sang et de rouille. Elles étaient propres, impeccables même. Dans l’obscurité du stade, quelques serviteurs démoniaques aux apparences aussi grotesques que leurs manques de salaire poussaient et tirer les caméras pour les pointer là où elles devaient être. Un livestream avait été organisé sur un site codé de toute part en moins de seize heures par une bonne demi-centaine de Sycophante. Ainsi, il n’y aurait aucun souci de copyright. Il y eut peu de publicité, mais l’idée que Bray Wyatt puisse enfin mourir après des années de terreur avait motivé nombre de terriens à allumer leurs caméras et à apparaître sur des écrans holographiques là où les sièges devaient être positionnés. Leurs réactions étaient enregistrées en temps réel, donnant au stade les retentissement d’une foule qui pourrait presque être présente. Les yeux voulaient voir la disparition du Fiend.



Ils avaient été dans l’ombre depuis quelques dizaines de minutes, ces visages mortels désireux de violence, incapables de se plaindre tellement la destruction possible de l’invincible destructeur de Satan-City relevait du miracle. Le tournoi amateur d’il y a plusieurs mois n’avait fait que l’enrager et accentuer la colère dans ses actes. Le silence avait été installé. Quelques bruits de pas résonnèrent dans l’obscurité. Les bottes frappèrent contre le sol avec l’écho qui faisaient frissonner les dos les plus vétérans. Le même réflexe primal que si un révolver venait d’être armé derrière votre nuque. Un projecteur s’alluma, puis un autre, et encore un autre. Le Baron Mars Babel lui-même, l’humble et pourtant fantastique maître de ce jeu, bénit cette arène par son apparition sous les lumières, un micro à la main. Il fit un regard vers l’ouest puis vers l’est, faisant lentement et solennellement balader son visage de droite à gauche sous les acclamations des spectateurs. Les gens filmés secouaient leurs bras à sa vue. Le chat du stream était plein de Pogchamps. Son visage avait un sourire en coin, sa main avait un micro. Enfin, enfin ! Enfin il prit la parole !



Et la foule s’enflamma de plus belle, aussi enflammée qu’elle pouvait l’être avec chaque spectateur isolé dans sa chambre. Le vent s’engouffrait dans le manteau du Baron témoignant de la volonté de Borée de s’agenouiller face à lui et de mettre en avant le charisme supérieur de l’Archidémon. Il n’avait pas besoin d’enceintes. Vous n’avez pas mal lu. Il n’avait pas besoin d’enceintes pour faire ainsi porter sa puissante voix malgré les cris de la foule ! Son micro n’était dans sa main que par pure tradition ! Les caméras de ses sbires se focalisaient sur lui. Aucun des plans ne pouvait capturer l’entièreté de son charisme par peur d’annihiler l’esprit des pauvres spectateurs.



Il releva alors son indexe vers l’avant.



Son doigt tourna vers la droite, suivant le lent mouvement de son bras pour désigner l’intégralité des spectateurs


Il ferma alors sa puissante main, les doigts s’entrechoquant contre sa paume avec le bruit d’un éclair étranglé. Son sourire était aussi radiant que les écrans qui l’entouraient. Par la seule force de son enthousiasme il aurait animé cette arène.


À nouveau, la foule habituée des présentateurs plus grands que nature et des combats sans pitié se mit à hurler, chacun dans son coin de maison, à l'abri. Babel, au rictus dégainé, descendit le micro de sa bouche un instant tout en tournant son visage d’un côté puis de l’autre, admirant la joie à son état dans le visage enregistré de ces terriens.


C’était impératif d’avoir toujours quelqu’un à blâmer pour quoi que ce soit. Les foules adoraient la joute verbale. Les Pogchamp et les MonkaS inondaient les chats du stream comme le déluge de Noé. Il pointa le doigt vers le ciel.


Les cris de joie se firent encore plus excités. Babel les observa, ses hologrammes. Ses yeux vides d’iris n’avaient pas de cible, mais son sourire témoignait de la joie qu’il avait à organiser un tel évènement. Il reprit la parole et pointa vers sa droite, vers l’une des entrées.


Feu d’artifices. Projecteurs dans sa direction. Musique ! Présentation !

-On est à l'antenne dans 3 minutes!

Le visage de Jojiba se releva dans la direction du grossier démon aux allures inhumaines qui venaient de prévenir l'équipe technique. Les créatures ne lui prêtaient pas vraiment d'attention, ce qui ne pouvait que le ravir. Alors que son regard jonglait entre les différents diablotins qui s'essoufflaient à la préparation de cette terrible diffusion, son esprit se questionnait.

Avait-il fait le bon choix? L'objectif de tuer un démon justifiait-il le fait de s'allier à un autre? Au final, la fin justifiait-elle les moyens? Un démon restait un démon, une infâme engeance qui n'existait que pour torturer les mortels. Jojiba se surprit même à estimer qu'aucune des créatures présentes, qui pourtant ne représentaient aucune menace, ne méritait de vivre. Qu'il rendrait un grand service au monde si il se contentait simplement de massacrer ces horreurs diaboliques jusqu'à la dernière.

Mais non, il devait garder ses forces. Un adversaire de taille l'attendait. Assis sur quelques caisses vides, sa jambe rebondissait nerveusement alors que ses mains se resserraient l'une sur l'autre. Après ce qui lui avait semblé durer une éternité, il allait enfin le revoir. Le fermier était en parti impatient d'enfin avoir l'occasion de savourer sa vengeance sur l'être maléfique qui avait fait tant de mal autour de lui. Pourtant, une autre part de lui était terrifié. Wyatt était un adversaire titanesque, sa nouvelle force suffirait-elle à le vaincre? Lors de leur dernière rencontre, le fiend l'avait maîtrisé avec tant de facilité, comment garantir que ce scenario ne se reproduirait pas? Babel était sûr de lui, beaucoup trop sûr. Comment pouvait-il avoir autant confiance en un simple fermier qui allait devoir affronter le diable? Claire elle-même était tombée face au combattant hirsute, certes, elle avait fait le choix de se sacrifier, mais sa mort ne pouvait que témoigner de la puissance de Wyatt.


Le corps du saiyan se figea, il était tellement prit dans ses pensées qu'il n'avait même pas entendu le lancement du direct. Babel s'affichait comme le fier présentateur de cet événement macabre, de cette exécution. Comment était-il parvenu à amener Wyatt ici? Pire, à le contenir jusqu'au début du spectacle? Avaient-ils un arrangement? Babel avait-il tendu un piège à Jojiba? Non, ça ne faisait pas de sens, il n'aurait pas attendu tout ce temps, ni mit en place toute cette organisation. Qu'importe, piège ou pas, l'envoyé de Claire avait l'occasion de venger des centaines, voir des milliers d'âmes innocentes, il ne pouvait refuser une telle offre. 

Un petit diablotin s'approcha de lui, calpin en main et casque-micro sur la tête.

-Ça va être à vous m'sieur Jojiba.

Il était beaucoup trop à l'aise. De quel droit s'adressait-il ainsi au saiyan? Plus que ça, comment osait-il imposer ainsi sa présence dans le champ de vision d'un homme qu'il devrait craindre? Il n'avait pas peur, au contraire, il était d'une neutralité insultante, pour le petit démon, c'était visiblement un machinal jour de travail. Sans un mot, Jojiba se releva, adressant un regard méprisant à la petite créature avant de quitter la pièce.

-Tocard... Soupira le diablotin après le départ du colosse barbu, sans doute vexé par le manque de considération dont faisait preuve le fermier pour le travail que menaient les équipes techniques.

”AUJOURD’HUI !! BRAY ! WYATT ! MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEURS !!!”

Une simple paire de rideaux séparait maintenant Jojiba du cœur de l'arène. Sur sa gauche, un large démon à l'allure de limace, lui aussi équipé d'un radio-casque, semblait suivre des caméras via une tablette qu'il tenait à la main. Il leva son autre bras, montrant au saiyan sa main disproportionnée sur laquelle un nombre beaucoup élevés de doigts entamaient un décompte. 

Cette mise en scène était-elle vraiment nécessaire? Ravalant sa frustration, le saiyan se contenta de mollement remuer ses membres, s'assurant qu'aucun faux-mouvement ou qu'aucun muscle mal échauffé ne vienne handicaper son affrontement.

”JE VAIS VOUS PRÉSENTER L’HOMME QUI METTRA FIN À SA VIE ! IL A RIVALISÉ AVEC GAROU ! IL A RIVALISÉ AVEC FREEZER ! IL SORT DE SA RETRAITE POUR VOUS SAUVER ! ET IL A UN COEUR REMPLI DE VENGEANCE ENVERS LE FIEND !! J’AI NOMMÉ !”

Le dernier des innombrables doigts de la créature se replia sur sa main, indiquant au saiyan que c'était son moment. Passant au travers des rideaux, le fermier fut accueillit par une ovation spectaculaire. Le public factice semblait l'avoir choisi comme favori, comme faire autrement lorsqu'on connaissait l'être abjecte à qui il allait faire face?


Jojiba avait été prévenu pour les spectateurs derrière leurs écrans. Pour Babel, c'était un moyen de créer une ambiance, pour Jojiba, c'était une façon de créer des témoins. Chacun de ces visages portant l'espoir de le voir sortir vainqueur porteraient bientôt un message fort, une menace à tous ceux qui voudraient venir perturber la tranquillité de l'agriculteur. Chacun des membres de ce public accordaient aussi une confiance aveugle au saiyan, eux aussi voulaient voir Wyatt mourir. Tant d'histoires et de tragédies se croisaient dans cette arène. Certains avaient vu leurs foyers, leurs commerces et entreprises détruits par les agissements de Wyatt, l'effort de toute une vie, parfois de plusieurs générations, réduits en cendres. Pire encore, beaucoup trop avaient perdu des amis, des proches, de la famille, cruellement massacrés par le Fiend. Aujourd'hui, Jojiba ne serait pas seulement le bras de la vengeance, il serait aussi celui de la justice, la justice pour ceux qui ont tout perdu à cause de Wyatt, et pour ceux qui on été perdus. 

Une fois que les yeux du saiyan eurent parcourus l'assemblée, alourdissant le fardeau de responsabilités que Jojiba portait déjà, ils dirigèrent leur regard vers Babel, celui-ci semblait bien fier du show qu'il avait organisé. Parfait, si il voulait du spectacle il allait en avoir. Il ne restait maintenant plus qu'un élément, une pièce avant que l'œuvre ne soit complète. Dans un silence assourdissant, le colosse croisa les bras, ses yeux fouillant les recoins de l'arène, il se tenait droit, à sa place, scannant l'arriver de son infâme adversaire. Et alors que de minuscules éclairs dorés parcouraient son épiderme, l'ensemble de sa posture ne semblait hurler qu'une seule affirmation :

Ah, Jojiba n’avait pas de charisme. Ça, c’était sûr. L’avancée lente du guerrier était silencieuse, la musique se chargeant de lui donner une personnalité quelconque. Il existait, c’était déjà suffisant. Son regard portait une bien réelle colère, et les fluctuations légères dans ses sourcils trahissaient ô combien le public semblait le toucher. L’héritier de l’étendard de la justice, devenu la face de la vengeance terrienne. L’incroyable Baron Mars Babel regardait avec grand sourire et sourcils froncés l’entrée de son mélancolique compagnon de scène qui était un piètre partenaire pour rebondir sur son charisme effarant. Quoi que… la présence d’un tel énergumène au pitoyable visage de bois montrait les talents sensationnels du premier des antagonistes à donner un minimum de vie à ce plateau ! Observant silencieusement les alentours en montant les escaliers amenant vers l'arène, il était facile pour n’importe quel lecteur amateur de symbolisme de deviner qu’il ascendait vers le paradis et la tranquillité en s’approchant de ce funeste combat… Ou bien, peut-être qu’il descendait en sens inverse vers l’enfer et la corruption ? Il croisa ses bras, planté comme le moai émotionnel qu’il était dans son coin de l'arène, tandis que le Baron lui tapota l’épaule, son bras tenant le micro ballant tandis que son sourire afficha ses dents et son honnête joie, sa voix maintenant inaudible des spectateurs mais bien lisibles par nos lecteurs.

”Allez, dernier combat avant la fin des ennuis. Pense à t’amuser, hein ?”

Il décrocha cependant sa main quand les écrans se mirent à s’éteindre, prévoyant à coup sûr la tactique habituelle du Fiend. Ses yeux verts étaient la seule chose qui brillait encore dans l’obscurité quand les écrans s’éteignèrent. Vous, chers lecteurs, serez les seuls à connaître un léger secret du Baron : il fléchissait légèrement les jambes, s’attendant, en présentateur, organisateur et manager de l’agriculteur sans charisme à se prendre le premier coup du démon à peau de terrien. Possible dégât collatéral et figure sacrifiable pour montrer la monstruosité du démon, il se devait de vendre les dommages que lui infligerait son possible adversaire. Tout méchant se doit d’être efficacement vincible ! Mais fort heureusement pour votre unique raison de lire ce topic, il ne se fit aucunement attaquer. La lumière revint, et le Baron regarda à droite puis à gauche avant de remonter son micro à sa bouche comme pour parler. C’est alors qu’une musique enfantine, le jingle signature de la bête noire de Jojiba se fit entendre dans toute l’arêne. L’inventeur absolu du machiavellique charisme changea son expression en celle d’une absolue et tétanisée surprise, tournant légèrement la tête vers l’écran sur sa droite.


Bray Wyatt était sur l’écran, dans une tenue aussi sans originalité que celle d’un costume à cravate, utilisant le ton robotique et monotone d’un de ces personnages sans vie du feuilleton policier des maisons de retraite. Mais c’était une ruse, et la bandelette de faits divers absurdes à côté du “special broadcast” en bas de l’affichage témoignait de son gag original. C’était une autre facette de Bray Wyatt qui s’affichait, l’amateur des multiples personnalités se chargeant d’apporter par sa parole sans passion un peu d’humour en ce lieu. Contrairement aux autres schizo... -- une seconde, ce terme est médicalement incorrect… Ahem ! Je reprends. Contrairement aux autres êtres aux multiples personnalités, Bray Wyatt n’utilisait pas les siennes comme une excuse pour être un cinglé bâteau ou une figure tragique mais aussi violente. Son trouble dissociatif de l’identité n’était pas, comme les jeunes le disent, “cringe”, contrairement à d’autres œuvres écrites par la pitoyable main des hommes. Vous savez exactement de quoi je parle. Le monstre avait du charisme, contrairement au Saiyan. Il savait gérer sa performance en direct ! Dans une autre vie, Bray Wyatt aurait pu être streamer, et pas Jojiba.

”En toute honnêteté, je n’ai pas menti depuis que je suis arrivé sur cette planète.”

Telle fut la splendide réponse aux accusations de manipulation de Bray Wyatt envers Babel, qui fit contraste entre cette phrase qu’aucun spectateur ne put entendre et son visage silencieusement colérique, maître acteur qu’il était. Du venin pourrait sortir de ses paupières plissés alors qu’il avait grogné ses phrases avec les dents serrées, un écart audible entre le sens de sa phrase et son élocution. Le présentateur gloussa sarcastiquement avant de taper sur la table de son plateau avant de se moquer des échecs de Jojiba, avant d’échanger son expression neutre pour un visage plein de rage en mentionnant l’approbation du Fiend du défi de Jojiba. La livraison de ce simple “Il accepte” fit traverser le manteau de Babel d’un coup de vent, comme si la puissance de cette simple phrase venait de le traverser. Il fit un pas légèrement titubé vers l’arrière, offrant un véritable marchepied à l’intimidation du démon à la peau d’homme. Mais d’un sourire, ce dernier fit transition vers un pentagramme, d’où sortit le véritable Bray.

Le visage de Babel se fit à nouveau hargneux tandis qu’une sueur froide perla de son front vers sa tempe, nul doute un autre exemple de sa volonté à être le mentor impuissant de cette scène. Non, il offrait ce moment à ce tocard sans charisme de Jojiba, il l’amenait vers la gloire et la conclusion de son histoire ! Le gros en polo rouge fit sa révérence, avant de saluer le public avec joie pour finalement concentrer son attention sur Jojiba. Puis il mentionna Claire. Oh ! Cela allait enfin être intéressant ! Le drame s’approchait à grand pas. Se tournant vers Jojiba, le Baron posa ses deux mains sur les épaules de Jojiba, et il le regarda droit dans les yeux avec ses étoiles de jade sans iris, son expression aussi neutre que possible avec le zest suffisant d’inquiétude paternelle.

”L’écoute pas, il essaie d’entrer dans ta tête.”

Le micro était encore dans sa main droite, dont le poignet était placé contre le plexus solaire du Saiyan revanchard. Rien ne l’empêchait de repousser son incroyablement charismatique manager tout en se saisissant du micro. En fait, il avait été secrètement activé. L’Archidémon du chaos et du libre-arbitre laissait, par pure bienveillance, la possibilité à Jojiba de se lancer dans une joute verbale avec Bray Wyatt. Qu’est-ce que les dires de Bray pouvaient faire ? Briser suffisamment le protagoniste de notre histoire pour augmenter sa puissance ? L’enrager encore plus vers le Super Saiyan 2 ? Le faire perdre sa foi en une odieuse manipulatrice ? Que de mauvaises voies à emprunter. Pourvu que Jojiba fasse le bon choix !

La position de Jojiba quant au fantastique et incroyable Baron était mystérieuse, pour ne pas dire changeante. Cependant, je théorise, humble narrateur que je suis, que l’agriculteur sans façade n’avait aucune véritable agressivité envers le maestro qui avait organisé les évènements avec la grâce d’un chef d’orchestre. Il n’aimait pas entendre Claire mentionné, et il n’aimait pas entendre les bons arguments, non, l’absolu talent au débat de l’inventeur des discours machiavéliques. Face à face avec l’Archidémon du chaos et du changement soudain, Jojiba énonça qu’ils faisaient tous ça. “Ils” ne comprenait pas Mars. C’était simplement prononcé avec une certaine moue. Et cela me fait penser à ce qu’il advient des idiots qui se savent idiots. Ou du moins, ceux qui savent qu’ils se font manipuler. Jojiba était conscient du nombre de gros bureaucrates divins qui l’avaient cernés comme des requins ou des usuriers avant de le forcer à nager exactement là où ils voulaient, à signer exactement le document qu’il fallait, sans quoi les conséquences seraient terribles. Cependant, ce n’est que mon amateure déduction, et nul doute que l’incroyable Baron voyait encore plus que nous tous réunis dans chaque geste du Saiyan.

”Oh, vas-y.”

Telle fut l’extraordinairement humble réponse de Babel quand le guerrier lui demanda son micro avec une certaine politesse, confirmant pour sûr ma théorie susnommée ! Ah ah ! Ce dernier s’était même mis à sourire en regardant son coach. Vraisemblablement, il était enfin en train de comprendre qui était son véritable allié. Babel souriait de même, tranquillement, sans montrer les dents, satisfait. Il recula de quelques pas, les mains derrière le dos, avant de faire une légère révérence, relevant son bras vers l’écran comme pour l’inviter à se lancer dans la joute verbale qui précédait chaque combat, la démonstration de charisme et d’intimidation qui jouait plus qu’on ne le croyait sur les nerfs des adversaires. Mais hélas ! Hélas ! Ou peut-être pas si hélas ? Il n’y eut pas de véritable combat d’intellect et de verbose, simplement le jet du micro dans l’écran, perforant l’image de Bray Wyatt ainsi que les fils électriques derrière. La bourrasque qui se propagea dans l'arène fit relever le manteau du Baron, dont le sourire s’était agrandi à nouveau. Il semblait… satisfait de ce retournement de situation, tenant sa casquette pour l’empêcher de s’envoler, observant silencieusement ce qui se déroulait devant lui. Jojiba utilisait de sa voix rauque et puissante pour hurler son histoire dans l’arène. Son doigt gratta son menton en entendant les nouvelles informations qui venaient prendre leurs places dans son casier. Qu’est-ce qu’il ne savait donc pas auparavant ? Connaissait-il le partage d’âme ? Connaissait-il le mangeur de mondes ? Qu’importe, chaque bribe de connaissance pouvait entre ses mains devenir une arme de destruction massive.

”Mmmh-mmmh~”

Personne n’entendit cette onomatopée trahissant sa réflection, et personne ne vit l’énorme trou que son sourire faisait dans ses joues. Ses yeux s’étaient plissés un instant. Venait-il de concocter un nouveau plan ? C’était entièrement possible, après tout, car sa réflexion dépassait notre misérable entendement. L’impeccable Baron Mars Babel qui bénissait cette arène par sa seule présence ne dit pas mot quand Bray Wyatt se plaignit de la perte de son écran avant de se satisfaire des enceintes, tout en lui demandant de ne pas jurer dans un spectacle qui pouvait être observé par des enfants. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était que ce spectacle était interdit aux moins de seize ans ! Encore une démonstration incroyable des talents de prévision du Baron ! Jojiba s’était réduit à faire des provocations de bas étage, imposant à son adversaire de se présenter maintenant, tout de suite. Il répétait ses mots. La rage avait pris le contrôle sur le peu de charisme qu’il avait réussi à présenter.

Un assistant profita de cette légère distraction pour ramper près du terrain de combat avant de passer un nouveau microphone à Babel, un outil qui servirait au metteur en scène à établir les termes de combat si face-à-face honorable il y avait. Son sourire était redevenu plein, et ses yeux grands ouverts, s’étant accroupi un instant pour récupérer l’objet phare de tout présentateur avant de se redresser derrière Jojiba, toujours silencieux, croisant les bras en écoutant le récit de Bray Wyatt. Showman qu’il était, le dissociatif identitaire tenta de faire passer une vidéo promotionelle, mais n’y parvint pas. Une autre honorable tentative d’humour dans cette situation à la tension palpable. Les veines du fermier se gonflaient à vue d’oeil tandis que Babel tournait son puissant et viril visage dans la direction changeante de la voix qui bondissait d’enceinte en enceinte, s’apprêtant à raconter lui aussi son histoire. Le mangeur de monde, donc…

”Aaaah… un peu de background...”

Il avait aussi bougonné cette phrase, la rendant inaudible hormis à vos oreilles et les miennes. Un petit secret complice entre l’Archidémon et vous, chers lecteurs ! Le mangeur de monde était un anarchiste à un niveau politique et divin. Claire vint l’attaquer lui au lieu de combattre les vrais êtres dangereux de ce monde. Ensuite, elle se suicida pour tenter de le tuer. Nous pourrions être en train d’observer un fantastique combat, au lieu d’entendre le récit improvisé de cet instable gros lard… Ah ! Le Baron me fait signe de la fermer, donc je continue… Les pleurs de Bray suivant la mort de la dame de lumière résonnèrent dans le stade. Ensuite, il fut tué par l’amant de Claire après l’avoir enterré respectueusement, pour au final insulter les Saiyen. Ah, non, c’était pas fini. Le mangeur de monde se fit faire revivre par un Légion, ce qui eut l’effet de faire souffler le Baron du nez en recouvrant son visage un instant de sa casquette. Sa façade craquait-elle ? J’en doute ! Le Baron était un si incroyable acteur qu’il ne pouvait pas perdre le contrôle de son personnage. C’était tout simplement un léger rire adressé au nom surutilisé de “Légion” ! Monseigneur Légion lui fit reprendre le contrôle de son esprit et de devenir le Bray Wyatt moderne. Une autre insulte envers Claire, puis le LAVALEAK fut mentionné.

Écoutant la conversation qu’il avait déjà entendu à nouveau, l’incroyable Mars Babel referma son sourire ainsi que ses yeux, expirant lentement. Les plus astucieux des intelligents lecteurs du Baron purent voir sur sa tempe une veine gonflée. Une rare démonstration de colère maîtrisée par son fantastique charisme et sa maîtrise incommensurable de lui-même. Claire qui abandonné le Saiyan barbu au dernier moment. Les générateurs se mirent à s’éteindre tandis que les dernières menaces de Bray résonnaient dans l’obscurité.



Les projecteurs étaient tous éteints. Tous ? Non ! Un petit appareil peuplé d’irréductibles ampoules résistait encore et toujours à l’envahisseur ténébreux. La lumière était posée sur Babel, un doigt pointé vers le ciel, le micro tenu par son autre main, près de son visage, son sourire radieux de mille feux, ses yeux brillant dans les ténèbres comme si deux soleils venaient rejoindre les astres tournant autour de Namek. Sa main pointée vers la voûte céleste descendit devant lui tandis que ses vêtements volaient à cause de l’énergie dégagée par Jojiba ainsi que par son simple charisme dramatique. Son indexe était toujours relevé, cependant, tandis qu’il s’adressait à la foule dans l’obscurité et au monstre qui se cachait parmi eux.


Il hocha un instant de la tête, avant de relever ses sourcils comme par sympathie.


Sa main s’ouvrit avant de pointer dans la direction de Jojiba, comme pour le présenter, encore légèrement radieux dans les ténèbres.


Il ramena son bras vers lui, avant de le serrer comme un poing, ses doigts se joignant avec le bruit d’un arbre qui s’écroule. Son sourire était gigantesque.


Il desserra ses doigts avant de lever lentement sa paume vers le ciel.


Il pointa de nouveau Jojiba du doigt, le mouvement de son bras frappant dans l’air comme un coup de fouet.


Il arqua son visage vers le ciel, poussant à plein poumon ses prochaines paroles.


Il prit son micro entre les mains avant de regarder directement dans une des caméra en face de lui, droit dans les yeux avec le monstre qui voyageait d’écran en écran.


Malgré les écrans qui étaient éteints, le public parvint à rugir. Il se tourna vers Jojiba, le pointant du doigt, ses genoux fléchis au cas où il devait vendre une attaque en traître de la part du monstre qu’il venait de provoquer à plein poumons.

Pourquoi? Pourquoi Fallait-il toujours qu'ils parlent? Des tirades, encore des tirades, toujours plus de mots, toujours plus de pertes de temps. Le saiyan n'avait-il pas été assez clair? Il voulait en finir, ici et maintenant.

Alors que Wyatt étalait son spectacle macabre sur la durée, Jojiba ne l'écoutait pas, il ne parvenait pas à l'écouter. Il n'entendait qu'un son flou et lointain, comme immergé alors que son esprit tout entier se concentrait pour ne pas perdre le contrôle. Il savait très bien que c'était ce que voulait le monstre.

La seule chose qui parvint à sortir le fermier de sa transe enragée fut la voix de sa mentor, sévère, brutale, inhabituelle. 

...

Babel l'avait prévenu. Jojiba avait refusé de le croire, mais voilà que Wyatt  s'y mettait aussi. Peut-être travaillaient-ils de concert? Peut-être que tout ceci n'était qu'une nouvelle ruse démoniaque visant à briser l'agriculteur? Et si c'était vrai? Si cette menace était bien réelle?

"ne l'entraîne pas dans ta déchéance" parlait-elle de son apprenti? Parlait-elle de lui? Jojiba ne savait plus quoi penser. Mais sa loyauté ne serait pas brisée, c'était une décision aveugle, une décision irréfléchie, pourtant, il refusait de penser que Claire agirait ainsi sans bonne raison. Quoi qu'elle ai pu voir dans le futur de Scalio, elle se trompait surement, oui, tout ceci n'était sans doute qu'un énorme malentendu.

Après une dernière provocation de Wyatt, les projecteurs s'éteignirent un par un.

Tous sauf un.

”HEY ! BRAY WYATT !!”

Babel était visiblement intervenu, il n'était pas possible de savoir comment, mais c'était sans le moindre doute par sa volonté que la lumière était encore présente.

Le démon s'élança alors dans une tirade passionnée, encourageant et mettant en avant son protégé.

”JOJIBA N’EST PAS LÀ POUR CLAIRE ! IL N’EST PAS LÀ POUR QUELQUE DIEU QUE CE SOIT ! ET IL N’EST TRÈS CERTAINEMENT PAS LÀ POUR MOI ! IL EST LÀ POUR LUI-MÊME ! IL EST LÀ POUR TOURNER LA PAGE SUR UNE PARTIE DE SA VIE AINSI QUE DE CELLE DE TOUS LES HABITANTS DE SATAN-CITY !! CET HOMME LIVRE UNE GUERRE ACHARNÉE CONTRE UN MONDE QUI NE VEUT PAS DE LUI ! RIEN QUE TU PUISSES DIRE OU FAIRE NE POURRA ÉGALISER LES HORREURS DE SES CAUCHEMARS ! ET POURTANT, IL EST ENCORE LÀ ! ET S’IL EST ENCORE LÀ !”

Il... Il avait raison. Il avait absolument raison. Babel avait tout à fait cerné la raison de la présence du saiyan en ce jour. Mais que cherchait-il à obtenir? Babel comprenait le fermier, pire, il l'encourageait, mais où menait ses manipulations? Était-il seulement possible que ses manigances n'en soit pas? Impossible, un démon est un démon, un démon ne se bat que pour lui-même, ne se passionne que pour lui-même, un démon ne cherche pas à aider les autres, à les pousser sur la voie qui est la leur, ils ne cherchent qu'a manipuler, qu'a dominer, qu'a faire souffrir, d'une façon ou d'une autre. La réelle question ici était simple : Babel encourageait-il sincèrement Jojiba, et si ce n'était pas le cas, alors sous combien de couches de plans, de manigances et de manipulations se cachait-il?

L'esprit encore chaud comme le fer battu dans une forge, le saiyan fit le choix de simplement accepter la confiance que Babel plaçait en lui. C'est peut-être d'ailleurs ce qui le poussa à une bien étrange réflexion, sur la nature même de sa situation.

”ALORS VIENS, BRAY WYATT ! SORS DES TÉNÈBRES ! FAIS TON ATTAQUE EN TRAÎTRE ! RIEN NE TE SAUVERAS DU CHAMPION DE LA VENGEANCE QUI RÉSISTE AU MONDE QUI L’ASSAILLE DEPUIS TOUT CE TEMPS ! AUCUN DE TES TOURS DE PASSE-PASSE, AUCUNE DE TES PERSONNALITÉS, AUCUN DE TES TACLES NE VIENDRA À BOUT DE LUI, RIEN DE CE QUE TU PEUX FAIRE NE VIENDRA À BOUT DE JOJIBA ! ALORS, TROUILLARD, SORS DE L’OMBRE ET VIENS FAIRE FACE À TA MOOOOOOOOOOOORT !”

Il le voyait à présent, c'était aussi clair que du cristal. La vérité éclatait soudainement, la nature même de ses adversaires apparaissait différente à Jojiba alors qu'il observait Babel du coin de l'oeil. Sa colère s'était visiblement estompée, ou du moins, elle avait redirigée, à en témoignée par les éclairs dorés qui parcouraient sa peau tandis que l'expression sur son visage semblait se détendre.


Babel s'était égosillé à encourager le saiyan et terminait finalement en pointant ce dernier du doigt. Le baron voulait du spectacle? Il n'allait pas être déçu. 




Alors que l'index du démon terminait finalement son mouvement, il déclencha inconsciemment une réaction, comme un chef d'orchestre synchronisant ses instruments avec sa baguette. Le corps tout entier de Jojiba s'illumina d'une aura dorée alors qu'il se transformait arborant l'apparence légendaire du super-saiyan, rugissant sous l'impulsion féroce de son corps. Ses cheveux flottaient au vent, au rythme des pulsassions d'énergie qui s'échappaient de chaque pores de son épiderme. Ses yeux azur fixaient le vide, le noir complet, devant lui. Toute sa rage, toute sa colère, tout ce que Wyatt avait cherché à invoquer, tout ceci était là, en un point, faisant vibrer son cœur et gonflant ses artères. 

Mais alors que sa transformation était complète, Jojiba à son tour pointa le doigt dans une direction. Il pointait l'index vers le noir complet, à en croire la façon dont il venait d'exécuter son mouvement, et à l'immobilité de ses yeux, on aurait dit qu'il avait vu quelque chose dans les ténèbres, qu'il l'avait vu, là où nul ne pouvait voir. 

-J'ai finalement compris le but de tout ça. S'exclama-t-il enfin, beaucoup plus calme que lors de sa dernière prise de parole.

-J'ai compris pourquoi tu fais ça, pourquoi lui il fait ça. Pourquoi vous faites tous ça. Les rires, les moqueries, la torture psychologique. C'est bien plus qu'un jeu n'est-ce pas? 

Apparemment, le super-saiyan venait de faire une soudaine réalisation. Ou peut-être se plongeait-il dans une désillusion de plus pour se convaincre du cauchemar permanent qu'il vivait? Qu'importe la vérité, il croyait ce qu'il disait et c'était plus que suffisant pour rester concentré.

-Vous autres démons vous êtes obsédés par la notion de contrôle. Vous voulez contrôler tout ce qui se trouve autour de vous. Mais il y a des choses qui sont hors de votre portée, et je suis une de ces choses. Qu'importe sous quel masque tu te caches, tu sais très bien au fond de toi que tu n'auras jamais le moindre pouvoir sur moi. Babel aussi le sait. Ma liberté le fascine et c'est pour ça qu'il m'aide aujourd'hui. Il veut mettre cette liberté à l'épreuve, il veut voir jusqu'où je peux aller, contrairement à toi. Non... Toi je serais presque prêt à parier que ça t'angoisse que je te résistes. Tu jalouses Claire et la confiance aveugle que je lui accorde, plus que ça, ça t'énerve que je sois venu jusqu'ici pour te botter le train. Alors tu t'acharnes, tu relances d'autres jeux, d'autres provocations, tu cherches à rentrer dans ma tête, à m'énerver, me briser, me rendre plus malléable. Si ce n'est pas pour ça, alors pourquoi ne pas être apparu dans mon dos pour me briser la nuque? Tu sais que tu peux le faire, pourtant, tu ne le fais pas et tu sais pourquoi? 

Il marqua une pause, esquissant un demi-sourire, son visage déchiré entre la satisfaction, la haine et la colère animale que générait la forme du super-saiyan.

-Parce que ça me donnerait raison à propos de toi. 

Suite à ces mots, le super guerrier fléchi les genoux et frappa le sol du talon à la façon d'un sumo, son doigt accusateur tendu se transformant en une paume ouverte devant lui, son autre bras plié, contracté près de son flan.


-Je te le répète une dernière fois, Wyatt, range tes jouets et sort de ta petite maison, il est temps que quelqu'un vous apprenne une bonne leçon, à toi, lui, et tous les autres qui peuvent encore se planquer dans ta tête de cinglé!

Voici ! Par la présente, Babel venait de pousser Jojiba vers sa forme la plus puissante. L’énergie dorée qui vrillait jusque dans les projecteurs, le tonnerre qui gonflait la poitrine de l’agriculteur, qui tendait chacun de ses membres, l’orage qui sortait ainsi de sa gorge alors que l’or s’engouffrait dans ses cheveux, était-ce bien le sien ? Ou bien, dans son infinie bienveillance et son paternalisme sans limite, l’inventeur absolu de tous les plans machiavéliques et de tous les paris extravagants venait-il de tendre la fureur de l’olympe effondré vers le coeur de son protagoniste préféré ? Protagoniste qui n’était pas à la hauteur de ses attentes, mais qui suis-je, pathétique narrateur que je suis, pour juger le choix de l’incroyable Mars Babel ?

Mais le Saiyan avait un dernier discours à faire, bien loin des micros, bien loin des oreilles du monde, mais tout proche de celles de l’obscurité. Il s’était calmé, bien calmé depuis l’enregistrement de Claire. Mais son calme était bâti sur des mauvaises fondations, car il osa - il osa ! - assumer les intentions de l’Archidémon du chaos, du libre-arbitre, de l’effondrement de la fierté et des fondations du monde. Ce dernier posa le coude contre la corde du ring tout en écoutant le discours de Jojiba, un sourire en coin sur le visage et des yeux mi-clos sous la casquette, genoux toujours fléchis en attendant une possible attaque du Bray Wyatt qu’il aurait à prendre pour démontrer, en bon personnage secondaire, le danger que représentait l’adversaire du jour au héros. Il pensait que ce que les démons désiraient était le contrôle, qu’ils étaient fascinés par le concept même d’avoir tout bien préparé et signé en trois exemplaires. Il n’était pas contrôlable, et c’était précisément pour ça qu’il le fascinerait autant. Bray Wyatt, lui, serait mis en colère par la notion de ne pouvoir écraser de sa botte métaphysique la conscience de son adversaire de carrure. C’était parce qu’il ne pouvait se donner raison qu’il cherchait ainsi à détruire Jojiba. Le Baron secoua légèrement de la tête en fermant les yeux, une réaction si humble et subtile quant à l’incompréhension de Jojiba que seul un lecteur aussi intelligent que ceux qui suivent ses aventures ne pourrait lire. C’est ça ! Vous seuls avez été capable de voir cette courte réaction ! Il reprit un grand sourire plein d’enthousiasme.

”Roh, je t’aide surtout parce que tu mérites une victoire dans ta vie.”

Avait-il dit au fermier avant que les lumières ne s’éteignent à nouveau. À nouveau, son expression s'exagéra pour le bonheur du public. Son regard se fit hagard et sa mâchoire alourdie alors que le dernier souffle de l’écran fracassé se fit messager du désir le plus clair - ah ah ! - possible du chef de culte devenu unique rescapé du cimetière. Il voulait Claire. Un tic fit se relever la paupière inférieure gauche du Baron l’espace d’un dixième de seconde, avant qu’il ne reprenne son jeu d’acteur incroyable face à l’arrivée imminente du monstrueux et terrifiant Fiend dont les meurtres continuaient de s’entasser. La lumière s’éteignit, et les bottes de l’archidémon quittèrent le sol. Il braqua ses épaules, prêt à se propulser vers l’arrière afin d’appuyer la brutalité colossale qui semblait s’approcher de lui à toute allure. Quel incroyable talent que celui de vendre les dégâts infligés par son adversaire ! Quelle démonstration fantastique de son incroyable et illimitée humilité ! Mais non, rien, il fut posé dans les tribunes, avec vue sur l’entièreté du stade, typiquement l’endroit où un césar observait impérialement l’affrontement entre des gladiateurs. Il s’avança un instant tout en déposant ses puissantes mains sur la rambarde avant de soupirer.

”J’ai l’air si manipulateur que ça ?”

Il avait les sourcils relevés, et la bouche resserrée, possiblement par lassitude de finir incompris par ceux qu’il appréciait. Peut-être repensait-il à Echo qui l’avait lâchement abandonné par paralysie mentale comme physique ? Ou bien peut-être à Sasuke qui cherchait encore et toujours à se plonger dans sa perception limitée de lui-même ? De tous ceux qui l’avaient intéressés jusque là, seul Jojiba semblait avoir de l’impact, et pourtant, il interprétait de façon erronée chacun de ses gestes… Ou bien peut-être qu’il en avait marre d’autre chose, qui sait ? Son visage légèrement maussade était à briser des coeurs, et je ne peux contenir mes larmes en décrivant son allure légèrement avachie dans la lumière rouge. Mais heureusement, heureusement ! D’une grande inspiration, il se ressaisit. Son sourire était présent, mais sinistrement calme. Un sbire apparut derrière lui, un Sycophante avec si peu d’importance que sa description physique n’était pas nécessaire à l’avancée de cette histoire.

”Mon Baron ?”

”Dîtes à Crush 666 qu’ils commencent leur performance d’ici trente seconde, puis restez sur le qui-vive. Le Fiend veut que Claire se présente. Si cette charogne réactionnaire cherche à interrompre le combat le plus glorieux de Jojiba, je veux être le premier à le savoir. C’est son moment à lui, pas à elle.”

Le troufion se dématérialisa dans l’ombre, tandis que d’un mouvement digne du krakatoa, le Baron haussa des épaules pour se débarrasser du manteau qui reposait dessus, dans un geste ralenti. Le Fiend venait de lancer un échauffement en traître, et le Baron venait de se poser sur son trône, bénissant enfin le siège de V.I.P de son puissant postérieur. Sous la rambarde, une porte de hangar s’ouvrait silencieusement, dont sortait des figures de musiciens démoniaques, dont les blouses de cuir n’avaient rien de comparable aux cheveux de flammes qui trônaient sur les crânes. Des dreads de feu ficelés reposaient sur leurs nuques, et leurs visages monstrueux souriaient à pleine dents. Crush 666, un groupe de rock du monde démoniaque, honorés d'être invités en ce lieu par le Baron Mars Babel lui-même. Ils allaient s’éclater. L’enchaînement du Fiend se finissait dans les flammes, et c’était l’heure pour Jojiba de contrer. Les baguettes du batteur se cognèrent pour préparer le rythme des joueurs. Le fermier se remit en place, et les deux combattants se firent face à face. Deux gabarits égaux. Deux vengeurs à la rage infinie. Leur regard se fit ralenti. Le temps se fit ralenti. Tout sembla durer quelques heures. Et là, la musique se lança.

Il voulait Claire. Evidemment qu'il voulait Claire. Comptait-il ajouter un visage de plus dans les cauchemars du saiyan? Aucune chance. Jojiba avait une foi absolue en sa mentor, si elle devait de nouveau affronter Wyatt, elle l'écraserait sous sa botte, il en était certain. Mais en ce jour, le démon n'obtiendrait pas ce qu'il voulait. Il voulait qu'on lui donne Claire? Claire était là, du moins en partie, son âme fusionnée à celle du saiyan brûlait d'un feu sans limite dans le cœur de ce dernier. Finalement, Wyatt apparut.

Enfin, après tout ce temps, il était enfin là, l'heure n'était plus à la provocation, ni aux souvenirs, non, l'heure était à la violence, à la vengeance et au meurtre.

Le démon fut le premier à frapper alors qu'il se jeta sur le fermier, lui infligeant un coup de tête puis le faisant pivoter au dessus de lui pour le mettre au sol. Une fois sûr de dominer le combat, il plaça son talon sur la nuque du saiyan, appuyant son poids dessus. Jojiba grognait de douleur, mais entre les râles du super-saiyan, un autre son résonnait, un rire? Le fermier était-il réellement en train de ricaner alors que le Fiend était à rien de lui briser la nuque? Ce dernier relâcha sa prise, laissant le temps à son adversaire de se mettre à quatre pattes, commençant à se relever, mais ce n'était que pour mieux le frapper. Un coup de pied dans l'abdomen de Jojiba l'envoya une bonne dizaine de mètres plus loin. 

S'en suivit alors une explosion de flammes, emportant la silhouette du super-saiyan. Wyatt avait un contrôle total sur le combat, Jojiba n'était qu'une victime de plus, venir ici était une mauvaise idée...

Où était-ce réellement le cas? Au delà des flammes et de la fumée, ce ricanement était toujours présent, un rire satisfait. Alors que l'épais nuage causé par l'explosion se dissipait, Jojiba émergea des ténèbres, luisant de son énergie dorée, un sourire moqueur aux lèvres. A demi-accroupi, sa main gauche était orienté vers le bas, maintenant une [mowing wave] vers la naissance des flammes, séparant le jet en deux, lui offrant un espace sécurisé et créant un effet qui avait tout pour plaire aux spectateurs. Dissipant son kikoha en même temps que les flammes perdaient en intensité, le fermier se releva, se frottant la nuque de la main droite alors que Crush 666 se synchronisait avec le rythme du combat.


-Je te l'avais dis Wyatt, tu veux pas me tuer. Alors que moi...

*CRACK* *CRACK* firent chacune de ses vertèbres alors qu'il pencha la tête d'abord à gauche, puis à droite.

A une vitesse qui était propre au titre de super-guerrier, Jojiba s'était propulsé sur le Fiend, disparaissant de sa première position dans une onde choc qui souleva un nuage de poussière derrière elle. Son point de destination était tout choisi, il arrêta sa course juste devant Wyatt, les genoux fléchis et le poing remonté, enfoncé dans le plexus de sa cible, porté par toute l'inertie de sa charge.

-... Je suis venu m'assurer que tu ne revois plus jamais le soleil se lever. Termina finalement Jojiba, son sourire effacé, et son regard planté dans celui de son ennemi.

En parlant de planter, il n'en avait pas fini avec lui. Son autre main se chargea d'énergie alors qu'il lui décocha un crochet d'une rare violence une véritable [plantation faciale], projetant le visage du démon au même niveau que les racines d'un pissenlit. 

-Tu vas mourir ici, pour tout le mal que tu as fait... Commença Jojiba, levant soudainement le pied au dessus du corps de son adversaire. Il le rabattu sur son dos avec une telle force que le sol sous les combattants se fissura, témoignant de la puissance de l'impact. Finalement, une énergie dorée commença à prendre forme entre les doigts du super-guerrier, son ki venait de se solidifier pour donner naissance à un [lasso d'énergie], lequel se resserra sur la gorge de Wyatt.

-... Et tu peux être sûr qu'avec ce que tu nous as fait, je vais y prendre plaisir!

Maintenant son pied sur le dos du démon pour le maintenir au sol, Jojiba tira de ses deux mains sur la corde de ki, cherchant à étouffer le Fiend ou à lui briser le cou, qu'importe la méthode, pour lui, tout ce qui importait était le résultat.

C'était la première fois que le fermier se servait de cette technique de cette façon, mais pire encore, c'était la première fois qu'il se ventait ainsi d'aimer prendre une vie. Mais après tout,


c'était un saiyan.

[HRP : Cliquez sur les mots en rouge écarlate pour voir un gif de la prise en question]

Impossible! Où trouvait-il une telle force?! Comment parvenait-il à se relever alors qu'il devait être soumit au poids du fermier? Pire encore, d'une puissance physique dépassant l'entendement, il arracha le lasso d'énergie qui se dissipa aussi vite qu'il était apparu. Sans que Jojiba n'ai le temps de comprendre ce qui venait de se passer, voilà que le démon avait inversé la tendance et le maintenait désormais en étranglement, pire, sa gorge commençait à le brûler alors qu'un cri de douleur s'en échappait. Le Fiend venait de prouver une fois de plus qu'il n'était pas un adversaire à prendre à la légère. Le super-guerrier se retrouva alors projeté au sol. Sa vie fut sauver par un réflexe tandis que sa tête se pencha en arrière pendant la chute, comme pour s'éloigner le plus possible du monstre qui le maintenait entre ses griffes. L'arrière de son crâne vint percuté le sol, quelques centimètres plus bas et c'était sa nuque qui se brisait sur le sol rocailleux. Cependant le choc que venait de subir sa boîte crânienne était loin d'être anodin, laissant derrière elle une trace de sang sur le point d'impact. 

Relevé de force par les cheveux, Jojiba ne put que subir l'enchaînement tournoyant que lui assenait son ennemi. S'écrasant une fois de plus au sol. Tout son corps commençait à lui faire souffrir le martyr alors qu'un son plus que désagréable venait percer le sifflement qui bouchait ses oreilles. Un rire, un rire infâme, sinistre. Un geste moqueur. Difficilement, le super-saiyan commença à se relever.

-Ça... Ça te fait marrer? Murmura-t-il, presque pour lui-même, en se massant la gorge.

Une fois debout, Wyatt n'attendit pas un instant et se jeta sur lui, le pied en avant, mais c'en était assez. 

D'un mouvement sec, Jojiba se pencha sur le côté, repliant ses deux bras vers le haut, saisissant la jambe du démon contre sa poitrine.

-Je vais te donner de quoi te marrer salopard!! 

Replaçant sa main sur la cheville de son agresseur, le saiyan projeta ce dernier sur le sol, d'un mouvement semi-rotatif, écrasant le combattant contre le terrain déjà bien entamé. Puis sans attendre, une deuxième fois, il projeta dans l'autre sens, recommençant le procédé. Puis finalement, toujours tenant sa prise, Jojiba se mit à tourner sur lui-même, de plus en plus vite, lâchant finalement le démon et lui faisant traverser une bonne partie de l'arène.

Mais avant même que Wyatt ne touche le sol, l'envoyé de Claire était déjà à sa poursuite, volant au dessus de lui. Depuis le début du combat, le Fiend semblait à l'aise avec le combat au sol, s'assurant d'y projeter son adversaire et de profiter de la surface du terrain à son avantage. Si il aimait tant le sol que ça, le fermier allait lui en donner.

 Après tout, Wyatt pensait que le sol était son allié, en réalité il n'avait qu'à peine adopter la terre, Jojiba, lui, était né sur le sol, il avait été façonné par le terreau. Il n'avait découvert le plan aérien qu'à l'âge d'homme et il s'y était senti perdu.

D'un coup de poing aussi explosif que brutal, Jojiba propulsa le titan masqué au sol, faisant rebondir sa carcasse jusqu'à lui, créant un nouvel impact sur le terrain de l'arène. Un autre coup, d'épaule cette fois-ci, renvoyant Wyatt au sol. C'était un véritable enchaînement que le fermier faisait subir au démon tandis qu'ils continuaient tous deux à progresser dans le ring, creusant une véritable tranchée des suites des nombreux rebonds et coups subis par le monstre possédé. Des coups de pieds, de poings, de tête et d'épaules volaient en tous sens alors que la fureur du super-saiyan se libérait, affranchie de toute moralité, de toute limite dans un véritable [Plowing-Combo]. 

Après avoir défoulé sa rage sur son ennemi, l'agriculteur entama enfin le coup de grâce alors que ses deux talons se plantèrent sur la zone abdominale de sa cible, ralentissant finalement leur course qui s'arrêta une bonne dizaine de mètres plus loin, creusant finalement une dernière tranchée dans le sol. Il avait un bras tendu vers le visage du démon, son autre main resserrée sur son avant-bras pour assurer une visée correcte. L'énergie dorée du super-saiyan se concentra dans sa paume alors qu'une vague tranchante, la fameuse [Mowing-Wave], s'en échappa et se propulsa vers le visage du Fiend.

-Crève!

Une fois de plus, le démon avait échappé à son destin. D'un geste habile, il s'était assuré de ne pas subir de plein fouet le coup de grâce de Jojiba, lequel pouvait sentir sa frustration montée. Pourquoi n'arrivait-il pas à le tuer?! Babel lui avait promit assez de force pour le faire non? Alors pourquoi tout ça devait être aussi long?! 

Une fois de plus, l'arène disparue dans les ténèbres et le super-saiyan perdit sa cible. Claire lui avait enseigné la façon de suivre un ennemi sans se servir de ses yeux. Suivre les déplacements de Wyatt dans le noir ne devrait pas lui poser de problème et pourtant... Cette technique ne privait pas simplement l'endroit de lumière, elle le noyait dans les ténèbres et ces ténèbres étaient le terrain de jeu du démon. Il ne se déplaçait pas pendant ces laps de temps dans l'ombre, il apparaissait et disparaissait, adoptant totalement la forme de l'obscurité. 

Mais Jojiba ne se laissait pas faire pour autant, restant sur ses gardes, il mettait à l'épreuve ses réflexes, cherchant à anticiper la prochaine attaque de son adversaire. Un premier coup de poing parti alors que la lumière revenait, trop tard pour tenter de l'esquiver, il allait devoir le subir de plein fouet, cependant, le deuxième coup fut chassé par l'avant-bras du fermier, ce faisait, ce dernier avait eu le malheur d'ouvrir sa garde et d'exposer son abdomen. Sans hésitation, le Fiend avait sauté sur cette occasion en propulsant son genou sur la zone ouverte, coupant un instant le souffle du colosse barbu, le laissant à la merci de sa Némésis.

Dans un enchaînement digne de son titre de démon, Wyatt venait de propulser puis rattraper Jojiba, écrasant son genou contre la colonne du pauvre fermier, lequel ne put que pousser un râle de douleur. Hélas, ce n'était que le début. Profitant de cette position de faiblesse, le monstre enchaîna avec l'une de ses techniques reconnues, écrasant le crâne du saiyan au sol.

Ce dernier s'en retrouvait sonné, tentant tant bien que mal de se relever tandis que le Fiend semblait rentrer en transe. Bien qu'habité par l'esprit du super-guerrier, Jojiba ne parvenait pas à trouver la force de se lever, se laissant retomber mollement sur le dos. Son front était fendu, bien que protégé par son aura dorée et par cet état légendaire qui renforçait son corps, une plaie s'était ouverte, laissant coulé son sang qui venait se perdre dans son cuir chevelu. 

Mais alors qu'il était au sol, sur le dos, Wyatt semblait en avoir fini avec ses spams incohérents et finalement, le voilà qui revenait à l'assaut. Jetant tout son corps en l'air, c'était une masse qui allait s'écraser sur le saiyan blessé, le dos du Fiend allait terminer le travail et le broyer sous un impact violent et enflammé par une autre technique du monstre. Dans un nuage de poussière, le choc se produisit. Seul la lueur incandescente des flammes qui entourait le corps du démon était perceptible, l'aura dorée ayant disparue. C'était donc la fin. Le vainqueur pouvait être désigné. 



Evidemment que ce n'était pas la fin. Justice n'avait pas été rendue. L'assassin n'avait pas été exécuté. L'aura dorée n'avait pas disparue, elle n'avait été que dissimulée par les flammes, pourtant voilà qu'elle se remit à briller. Wyatt lui-même semblait commencer à s'élever, en fait, il s'élevait vraiment, dévoilant la vérité de ce coup de grâce! Portant son ennemi à bout de bras, Jojiba resserrait ses doigts sur la chair du Fiend. Tout son corps brillait d'une lumière solaire alors que son énergie se mêlait à celle de son ennemi. Ses yeux azurs rivalisant avec ceux d'un prédateur montrant les crocs. Le super-saiyan venait d'encaisser le choc de Wyatt en se servant lui-même d'une de ses techniques, le [Brutal-Saiyan-Blast] ! Son énergie crépitait autour de lui alors qu'il continuait de soulever son adversaire au dessus de lui, à la façon d'une barre d'haltérophilie.

Finalement, poussant un cri sauvage presque victorieux, Jojiba fit exploser toute l'énergie accumulée, déchaînant la puissance du [Brutal-Saiyan-Blast] à bout-portant sur Wyatt, propulsant ce dernier plus loin. Et alors que Jojiba se relevait, finalement libéré de son poids, la douleur inhibait les capacités de son corps. Son dos lui faisait souffrir le martyr et son front enflé engourdissait le dessus de son visage. Pourtant, son énergie ne cessait de grimper, d'autant plus, son aura dorée semblait grossir à vue d'œil tandis que le fermier bombait le torse, tentant tant bien que mal de se maintenir droit, serrant les dents de douleur. Resserrant les poings de chaque côté de son corps, il les plaça au niveau de ses hanches, à quelques centimètres de sa ceinture abdominale, comme dans une position de garde d'art martiaux. Puis son aura sembla s'atténuer alors qu'une longue expiration s'échappa de ses lèvres.

-J'en ai assez de tes petits jeux Wyatt. Que tu le veuilles ou non, tu meurs aujourd'hui.

Jojiba plaça une première jambe derrière lui, tendue, tandis que l'autre vint se fléchir un pas devant lui.

-Je vais m'assurer personnellement qu'il ne reste plus rien de toi. 

l'air se mit à tourbillonner autour du super-saiyan, ou plutôt autour de ses poings fermés, poings fermés desquels s'échappait d'ailleurs une lumière dorée éblouissante, témoignant de l'énergie qui s'accumulait en ce moment même dans ses mains. 


-AUJOURD'HUI !! 

La voix de Jojiba se fit plus roque tandis qu'il criait pour se faire entendre, le son de l'énergie qui s'accumulait commençait à envahir l'arène.

-BRAY ! WYATT !

Il tendit dans un mouvement sec les mains devant lui, ouvrant finalement ses paumes, dévoilant deux véritables puits de lumière.

-MEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEURS !!!

Son aura s'éteignit complétement, se redirigeant dans chaque membre de son corps, les faisant briller de l'intérieur.

-Fieeeeeeeeeeeeld...

La lueur interne voyagea le long de ses jambes, de son dos meurtri, de sa poitrine essoufflée, de son crâne ensanglanté avant de rejoindre ses bras, et de finalement arrivé jusqu'à ses paumes ouvertes.

-EEEEEERAAAAAASEEEEEEEEEEEEEER!!! 

Dans un flash lumineux, un rayon titanesque s'échappa de ses mains, suivit une fine seconde plus tard par un bruit de détonation qui résonna dans les plaines de Namek. L'immense rayon dorée avait bien la largeur d'un champ, celui-ci progressant à toute vitesse vers Bray Wyatt, prêt à vaporiser le démon une bonne fois pour toute. Wyatt avait surement affronté nombre d'ennemis redoutables, mais il n'avait jamais goûté à la violence du [Field-Eraser], surtout lorsque celui-ci était porté par la puissance du super-saiyan! Un pan de l'arène tout entier fut emporté dans l'assaut que Jojiba maintenait, plantant ses pieds dans le sol alors que le recul de la déflagration le poussait un bon mètre en arrière.

Nous y étions, son attaque ultime, le moment tant attendu, la justice allait finalement être rendue.