Entraînement au Mont Paozu [PV]

Porté par une crépitation de fumerolles opalines, Gokū pirouettait au cœur de la nébuleuse crémeuse, sa course habille le préservant des quelques nuages qui venaient occulter la voûte céleste. En vertu de la prestesse remarquable de son envol, l’homme au kimono devenait l’heureux témoin d’une variété de paysages bellissimes. Sous ses yeux assouvis défilaient maintes prairies verdoyantes, sempiternels étalages de paisibles pâturages qui, bien vite, cédèrent leur place au relief davantage abrupt des contrées de l’est, un dédale d’étroites montagnes dont la cime n’éprouvait nul mal à éventrer la fin couche brumeuse qui la tapissait d’ordinaire. Ce même alpage qui avait vu grandir le guerrier de l’espace, et non loin duquel subsistait sa présente demeure. L’aura de Gokū s’amenuisa doucettement pour accompagner sa descente puis s’estompa complètement lorsqu’il eût achevé son atterrissage. Ses pas le menèrent jusqu’à son modeste logis dans lequel il s’aventura aussi sec.

Gokū découvrit alors un foyer vide de monde, à sa grande surprise. L’artiste martial avait pris l’habitude de recevoir un accueil plus-ou-moins chaleureux lorsqu’il daignait faire acte de présence après s’être absenté du logis pour une durée prolongée. Pour le coup, c’était peut-être une bonne chose : le disciple du Muten Rōshi ne souhaitait ni imposer à son épouse la vue de son corps meurtri, ni subir les remontrances, certes raisonnables pour la plupart, qui s’en seraient suivies. En parcourant la bicoque plus en profondeur, le Saiyan élevé sur Terre se rendit compte de l’absence du véhicule familial, lequel demeurait habituellement dans le garage qui côtoyait la maisonnée. Tout lui devint dès lors plus clair : Chichi s’en était sans doute allé faire les courses auprès des épiciers des hameaux locaux. Sans doute convoitait-elle de satisfaire son conjoint en lui concoctant un repas de roi, histoire de célébrer son miraculeux retour de la terrible bataille qui l’avait vu s’opposer à Auros.

Enchanté par ce postulat dont il ne doutait nullement de la véracité, Gokū se rendit dans sa chambre où il espérait pouvoir se débarrasser de sa défroque, laquelle n’avait que difficilement survécu à l’enchaînement de combats auxquels s’était soumis le natif de Vegeta. Il plongeait la tête dans son armoire où résidait une multitude de dōgi presque identiques. La plupart d’entre eux lui avaient été confiés par le gardien de la galaxie nord qui les avait fabriqué grâce à sa magie divine en usant de matériaux maintes fois plus résistants que les textiles usuellement employés sur la planète bleue. Délaissant son présent accoutrement écartelé de toutes parts qu’il jeta négligemment sur le plumard voisin, Gokū revêtit donc un nouvel exemplaire de son kimono favori.

“ Bon, j’ai le temps de m’entraîner un petit coup, on dirait ! ”

Se réjouissait-il en ajustant ses serre-poignet. Le champion d’arts martiaux ne pouvait trop se permettre de flemmarder. Non pas que cela fasse partie de ses habitudes ; l’entraînement restait largement au centre de ses préoccupations et ce, quelles que soient les circonstances. Le naïf martialiste se devait de continuer à se renforcer afin de pouvoir pleinement profiter de l’entraînement qui lui avait été promis par le dieu de la destruction. Il était en outre de sa responsabilité de devenir suffisamment fort pour défaire la sorcière au teint azurin. Quittant la bicoque sans délai, Gokū entreprit une brève série d’exercices d’étirement afin de préparer son corps aux efforts à venir.

Volant librement dans le ciel après être allé voir Karin, Yamcha réfléchissait calmement. Il ne savait pas trop quoi faire maintenant. Il n’était pas comme Végéta à s’enfermer dans la salle de gravité et à enchainer non-stop les sessions d’entrainement. Son corps d’humain ne le supporterait sans doute pas et il ne voulait pas tenter l’expérience.

A bien y réfléchir, il n’y avait pas que Végéta qui usait de la Salle de gravité. Ce n’était même pas lui qui en avait fait la demande ou l’utilité en premier. Non, la première personne n’était rien d’autre que Son Gokû.

‘’Sacré Gokû !’’ sourit Yamcha en pensant à lui.

A bien y penser, Gokû aussi ne forçait pas sur la salle de gravité. Et bien qu’il aimait bien s’entrainer, il n’était pas aussi acharné que l’était Végéta. La période avant le Cell Game le confirmait, il n’avait plus voulu s’entrainer, préférant se détendre. Même maintenant, Yamcha n’arrivait toujours pas à comprendre cela, à vrai dire. Certes, Gohan avait largement la force avec son Super Saiyan 2. Mais Gokû appréciait vraiment cela ? Tenait-il tant que cela à passer le flambeau à son fils ? Cela avait beaucoup surpris Yamcha d’apprendre que l’élève Saiyan de l’école de la tortue ne voulait pas s’entrainer.

Il se stabilisa dans les airs et sourit avant de changer de direction et de foncer à toute vitesse. Le mieux à faire selon lui était d’aller voir son ami. Cela faisait d’ailleurs un petit temps qu’il ne l’avait pas vu. Il se demandait aussi ce qu’il devenait. Peut-être qu’il mangeait ? Il espérait juste ne pas interrompre un moment familial pour des broutilles. Et puis, Chichi était…énervable facilement. Même lui qui ne la voyait quasiment jamais le savait, c’est dire à quel point elle avait une réputation.

Lorsqu’il sentit le Ki de Gokû au loin, il accéléra son vol et ne put empêcher un soupir de soulagement s’échapper de ses lèvres : il ne sentait pas la présence de Chichi, il ne dérangerait alors sûrement pas. Et si Chichi n’était pas là, il était fort probable que Son Gokû décide de s’entrainer pour d’obscures raisons.

Une fois arrivé à destination et apercevant le Saiyan, Yamcha atterrit délicatement sur le sol et l’interpella :

‘’Eh Gokû ! Cela faisait longtemps qu’on ne s’est pas vu ! Tu n’as pas changé d’un poil, on dirait !’’

Toujours cette coiffure qui défiait la gravité propre aux Saiyan. Et contrairement à Yamcha, il avait sa tenue de l’école de Muten Roshi. Il ne changera donc jamais, constata le bandit du désert avec un petit sourire aux lèvres. En plus, il allait bel et bien s’entrainer, il s’étirait. Son sourire s’effaça en pensant à ce possible ennemi venu du futur qui ressemblait à son ami. Il reprit alors, en s’approchant :

‘’Tu allais t’entrainer ? Tu permets que je m’entraine avec toi ?’’

Bien qu’il posait la question, Yamcha savait qu’il était inutile de la poser. Après tout, Gokû n’était pas Végéta ou Piccolo et acceptait généralement de s’entrainer avec n’importe qui, et ce peu importe sa force. Il y avait quand même une probabilité pour qu’il refuse mais c’était souvent accompagné par une bonne raison. Sitôt sa question posée que le meilleur ami de Puerh commença immédiatement à s’étirer, tout en s’expliquant :

‘’J’ai décidé…de reprendre les combats...et j’ai jugé utile de m’entrainer…Muten Roshi nous a bien expliqué l'importance...de l'entrainement dans le monde des arts martiaux...’’

Les pauses entres ses mots étaient dû au fait qu’il était concentré et s’appliquait dans ses étirements. C’était quelque chose d’important et même lui qui avait arrêté les combats le savait. Même au base-ball, il s’étirait.

L’étirement du disciple des tortues se poursuivait, mené d’une main de maître par le naïf boute-en-train. Gokū enchaînait sans discontinuer une flopée d’exercices aussi divers que variés, parachevant maints mouvements qui l’aidaient tant à détendre qu’à échauffer son physique vigoureux. L’assiduité de ses contorsions et autres jeux de mains témoignaient de l’attention toute particulière que portait le guerrier de l’espace à l’égard de cette étape de l’entraînement, un processus rendu indispensable à la bonne réalisation de l’exercice qui allait suivre et pour cause, puisque Gokū ne pouvait pas prendre le risque de se blesser maladroitement au cours d’un travail aussi anodin, et moins encore de perdre du temps alors que les enjeux étaient si grands. Si son seul goût égoïste pour l’art du combat suffisait à motiver ses efforts incessants, le champion de la Terre ne pouvait ignorer la gravité de la situation dans laquelle il s’était sciemment empêtré ; de la qualité de son travail dépendait possiblement le sort de l’univers tout entier, puisque le Saiyan avait fait le pari osé de se renforcer en vue de défaire son plus menaçant ennemi d’alors à la force de ses propres poings plutôt que de se reposer sur la magie des boules de cristal.

Ayant finalement achevé son échauffement, l’élève du gardien de la galaxie nord vint à adopter une posture de combat. Ses mouvements d’étirements cédèrent leur place à une succession de bastonnades endiablées. D’aucuns artistes martiaux dignes de ce nom devinaient que Gokū ne se contentait pas de simplement agiter bras et jambes dans le vide de façon hasardeuse. Chacun de ses coups, tous portés avec une attention révélatrice, s’en allaient heurter un concurrent que lui seul pouvait visualiser, une figure imperceptible dont les répliques guerrières motivaient les quelques habiles mouvements d’esquive qui, par moments, ponctuaient ce simili-shadow boxing. La danse martiale du héros ne prit fin que lorsque l’irruption inattendue d’une émanation d’énergie vitale vint le tirer de sa concentration, Gokū profitant de cette halte impromptue pour éponger la sueur qui nappait son visage. De cette aura ne se dérobait point d’effluve pernicieuse, rassurant le Saiyan quant aux intentions du nouvel arrivant, l’identité duquel lui devint bientôt claire.

“ Salut Yamcha ! ” S’écria-t-il en l’accueillant d’un bref signe de la main, son visage s'égayant à la vue de son vieil ami. “ Ça faisait un bail ! ”

Et pour cause, Gokū était quelqu’un de socialement maladroit. Il ne prenait guère le soin de rester en contact avec ses amis et ne fréquentait certain d’entre eux qu’au gré des menaces qui les obligeaient à unir leurs forces, et face auxquelles le bandit du désert s’était fait plutôt discret. Le martialiste au kimono orange ne lui en tenait aucunement rigueur ; même lui comprenait que tout le monde n’était pas prêt à dédier l'entièreté de leur vie à la pratique du noble art, ni à se risquer d’y mettre un terme au profit de la préservation de la planète bleue. Yamcha avait préféré baisser les armes afin de profiter du semblant de paix que ses efforts d’antan avaient œuvré à engendrer, un choix que Gokū jugeait tout-à-fait honorable compte tenu de ses contributions passées. Pourtant, bien qu’il se soit depuis maintenant plusieurs années retiré de la scène des arts martiaux, Yamcha clamait aujourd’hui vouloir remettre la main à la pâte, décision qui le motivait à solliciter le disciple des tortues pour un entraînement.

“ Ce serait avec plaisir ! ” Répondit de bon cœur ce dernier, un large sourire succédant à la surprise qui fit mine de s’installer sur sa mine. “ Quand j’y pense, on ne s’est jamais entraînés ensemble ! ”

S’ils eurent déjà l’occasion de croiser le fer, les deux martialistes ne s’étaient jamais réellement entraînés l’un avec l’autre. C’était l’occasion rêvée de corriger ce tort, et Gokū avait hâte de découvrir ce que la vingtaine d’années qui les séparait de leur précédente confrontation avait pu apporter au joueur de baseball. Même s’il manquait sans doute de pratique, le compagnon de Puerh demeurait l’un des plus talentueux lutteurs de ce quadrant de l’univers. Le Saiyan s’éloigna de quelques pas et, aussitôt eut son ami conclut ses étirements, il adopta sa posture de combat. Nul lui importait les motivations de l’ancien brigand, qu’il ne prit même pas le temps d’investiguer ni ne comptait remettre en question ; il ne tenait qu’à Yamcha de témoigner de la qualité de son motif au cours du sparring qui allait suivre. Le regard défiant, Gokū exhorta son camarade d’ouvrir le bal.

“ C’est quand tu veux ! ”

En un sens, tout comme Son Gokû, Yamcha aussi était socialement maladroit, bien que c’était moins présent que son ami Saiyan. A l’époque, c’était tellement fort qu’il était incapable d’adresser le moindre son à une fille. Heureusement, avec l’aide de Bulma, il avait pu corriger ce défaut. Mais maintenant, il lui arrivait souvent de ne pas être présent aux fêtes ou autre.
Après Végéta, voilà qu’il allait affronter Son Gokû. Le prochain sera Piccolo, qui sait ? Quoique, même s’il y avait pensé de manière ironique, force était de constater que ce serait une bonne chose d’affronter tout les membres de l’ancienne Z-Team. Il pourrait alors mesurer sa force et ses progrès de cette manière.

C’était vrai, ils ne s’étaient jamais entrainés ensemble. Et les affrontements qu’ils avaient faits se comptaient sur une main. Lors des Tenkaichi Budokai, ils n’ont pas eu de chance et n’étaient jamais tombé l’un contre l’autre. Et lorsqu’il avait rejoint Muten Roshi, Gokû était déjà trop fort et était parti en voyage. Le seul partenaire d'entrainement qu'il avait pu avoir était Krilin. Et lorsqu'ils s'étaient tous entrainé tous ensemble chez Kami-Sama pour se préparer à l'arrivée des Saiyans, il y avait bien eu quelques petits entrainements mais ce n'était jamais quelque chose de réel. Après tout, ce n'était pas cela le but de l'entrainement du Dieu. Au final, le seul réel partenaire d'entrainement que le Bandit ait eu n'était personne d'autre que Krilin.
Et même sur la Planète de Kaio, il n'avait pas pu s'entrainer avec les autres, devant s'habituer à la gravité dix fois plus forte que sur Terre. Il n'aura jamais pu réellement confronter ses progrès aux autres, malheureusement. Mais aujourd'hui, cela allait changer !

Tandis qu’il continuait de s’étirer, il eut un large sourire en entendant Gokû accepter sa demande d’entrainement ensemble. Il lui proposait même un combat pour commencer. Un combat qui ne sera sûrement pas aussi sanglant que celui qu’il avait mené face à Végéta. Il se mit en garde, prenant alors la parole :
‘’Ne me ménage pas, hein !’’

Il resta un petit moment sous cette garde, à tourner autour de son adversaire. Il ne voulait pas attaquer imprudemment, pour une fois. Il prenait bien le temps de réfléchir, une habitude qu’il avait prise du Baseball. Au baseball, il était nécessaire de réfléchir à « continuer de courir ou se stopper à cette base ? ».

Au bout d’un moment, jugeant que c’était le bon moment, il fonça droit sur son opposant, tentant un crochet du droit vers le visage. Seulement, son offensive ne s’arrêta pas là. Il s’était courbé vers l’avant, afin de tenter de faucher les jambes de Gokû afin de pouvoir prendre un avantage sur celui-ci.

Gokū épiait avec attention la posture de son ami de longue date, à l'affût de la moindre mimique pouvant trahir le début des hostilités. Il demeurait alerte en dépit du semblant de quiétude qui paraissait bercer la clairière ensoleillée, le calme avant la tempête qui masquait la lutte psychologique à laquelle s’adonnaient dès lors les deux combattants. Sommé par l’ancien brigand de ne pas y aller mollo avec lui, le guerrier de l’espace esquissait un rictus résolu. En dépit de l’évident écart de puissance qui les séparait, la fierté martiale de Yamcha le poussait à relever les défis les plus difficiles, chose que Gokū ne pouvait que respecter. Loin de ce dernier l’envie de déprécier une pareille démonstration de dignité guerrière ; il était après tout rare de voir le bandit du désert faire preuve d’une telle détermination. Le martialiste au kimono orange comptait bien honorer sa demande, quoique sans aller dans l’excès, conscient des dommages qu’il serait capable de causer et qu’il serait sans nul doute plus judicieux d’éviter pour un simple sparring.

“ Ne t’en fais pas : j’en avais pas l’intention ! ”

Lorsqu’enfin fut-il certain de son angle d’attaque, ayant jusqu’alors tourné autour de son adversaire afin de déceler une ouverture dans sa pose guerrière, Yamcha rompit la sérénité presque anxiogène de l’instant en s’élançant droit vers le disciple des tortues, franchissant les quelques mètres qui les séparaient l’un l’autre en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Maintenu sur le qui-vive par ses sens éveillés auxquels ne pouvait se soustraire le terrien à son niveau actuel, Gokū n’eût guère de mal à déceler l’assaut de ce dernier. Une brève inflexion de la tête lui suffit à éviter la bastonnade venue menacer sa joue, laissant au poing de son ami le loisir de brasser l’air futilement. S’ensuivit une tentative de balayage à bras-le-corps, un assaut largement téléphoné par la posture de Yamcha auquel Gokū parvint aisément à s’évader en bondissant promptement vers l’arrière. Transformant avec adresse son soubresaut en manœuvre acrobatique, l’élève du gardien de la galaxie nord jaillit aussitôt eût-il regagné le sol, tapotant le terroir gazonneux de la pointe de sa botte afin de se ruer à une vitesse prodigieuse vers son opposant.

L’envolée de Gokū le porta par dessus le boulingrin qui l’eût séparé de son adversaire, après quoi il décocha une paire de coups de pied circulaires afin de calotter les pommettes du champion de baseball. Profitant de l’élan engendré par cette prouesse, le Saiyan entama un début de giration afin de prodiguer davantage de force à la frappe du coude qui en découla, laquelle s’en était allée percuter l’abdomen de Yamcha dans l’espoir de lui couper le souffle. Porté par une nouvelle accélération brutale, Gokū masquait ses véritables intentions par sa maîtrise du Zanzōken, engendrant une image rémanente face à Yamcha alors qu’il s’était faufilé sur le flanc de ce dernier, menaçant les côtes du joueur de baseball à l’aide d’un couple de crochets. Non content de sa présente offensive, l’élève du Muten Roshi vint déverser une véritable ruée de coups en tout genre sur l’ancien forban, espérant l’entraîner dans une mêlée sauvage qui mettrait sa détermination à l’épreuve.

“ Te voir te battre avec cette tenue me rend nostalgique ! ” Commentait-il au beau milieu de leur échange au corps-à-corps, une nouvelle preuve de l’écart qui les séparait. Un écart, Gokū l'espérait, que son ami parviendrait à surmonter. “ Tu t’en étais bien tiré la dernière fois mais je ne compte pas te rendre la tâche aussi facile cette fois-ci ! ”

Yamcha était satisfait d’apprendre que Son Gokû ne comptait pas se retenir. Cela signifiait qu’il avait un minimum de respect envers le bandit du désert. La suite des événements le lui prouva.
Sa première offensive était passé dans le vent, comme toutes ses offensives en fin de compte. Il aurait dû s’y attendre, venant de la part de Son Gokû. L’écart s’était creusé inéluctablement, avec le temps et il n’avait jamais rien fait pour corriger cela. Et ce n’était pas sa pratique du Baseball qui allait compenser cela. Pourtant, il ne chercha même pas à abandonner. Il ne serait pas un guerrier ou même un sportif s’il abandonnait à la première difficulté.
Il se prit les deux attaques dans les pommettes, sans trop pouvoir réagir et manquant de perdre connaissance sous la puissance des coups. Un coude s’enfonça dans son abdomen, lui coupant le souffle et le courbant en deux. Il tira un Kikoha devant lui, avant de se rendre compte que le Gokû en face de lui n’était rien d’autre qu’une image rémanente. Deux crochets lui firent alors administré dans les côtes, le faisant cracher par terre sous la puissance des coups. Mais Son Gokû ne s’arrêta même pas là. Il lui fonça dessus, au corps-à-corps afin de continuer son assaut. Une mêlée sauvage démarra alors, sous la domination du Terrien d’adoption qu’était Gokû. Lorsqu’il arrivait à donner un coup de poing, Yamcha s’en prenait plusieurs. Et surtout, il n’avait pas récupéré des précédents assauts, rendant la tâche encore plus accrue pour lui.
Yamcha eut un sourire nostalgique, lorsque Gokû mentionna sa tenue. Même à l’époque, il avait eu du mal à rivaliser avec le Saiyan. La seule fois où il avait gagné un affrontement contre lui était pour la simple raison que Son Gokû était affamé.
Il avait alors cherché à progresser mais n’avait pas pu se confronter à Son Gokû lors du Tenkaichi Budokai. Il avait du se battre contre Jackie Choun. Et lorsqu’il était parti s’entrainer chez Muten Roshi, Gokû était devenu trop fort et avait décidé de voyager à travers le monde pour progresser. Et lors du prochain Tenkaichi Budokai, il s’était retrouvé confronté à Tenshinhan et s’était retrouvé à l’hôpital, une jambe brisée. Et malgré tout les entrainements qu’il effectua plus tard, l’écart s’était grandement creusé entre les deux élèves de Muten Roshi.


Les deux seuls duel qu’ils avaient effectué auparavant avaient été serré, là où maintenant Gokû avait largement l’avantage. L’échange de coups se poursuivit un long moment avant qu’un énième coup n’en voit valser l’Ancien Bandit du Désert. Il mit un certain temps à se relever, de nombreuses blessures parsemant son corps. Se relevant lentement et douloureusement, il commenta à son tour, en respirant plusieurs fois pour reprendre son souffle. :
‘’On n’aura jamais pu faire cette revanche, pour nous départager.’’

Il se remit en garde, amenant son corps en arrière. Il allait devoir effectuer l’une de ses plus puissantes techniques s’il souhaitait infliger un minimum de dégâts à son adversaire du jour. Et pour cela, le Shin Roga Fufu Ken lui sembla crucial. C’était une version bien plus puissante qu’un simple Roga Fufu Ken, mais en contrepartie Yamcha s’épuisait bien plus vite. Il eut un sourire fier tandis qu’il annonça :

‘’Tu te souviens de cette technique ? Tu avais eu du mal à la contrer ! Voyons si c’est toujours le cas.’’

Il fonça ensuite sur Son Gokû afin de lui faire pleuvoir une série de coups de poing. Il prêta néanmoins attention au cas où Gokû comptait user du même stratagème qu’il y a 30 ans pour contrer l’attaque. Après tout, aussi simple soit-elle, la technique du Janken avait largement suffi à contrer son premier Roga Fufu Ken. Et c’était bien pour pallier à cela que Yamcha avait cherché à améliorer son attaque.

Les deux artistes martiaux s’étaient lancés dans une mêlée endiablée, une joute certes routinière mais qui n’en était pas moins excitante ! Instigateur de cet échange guerrier, Gokū menait la danse sans grandes difficultés : chaque tentative de réplique de la part de l’ancien forban se voyait punie par un, deux ou voire même trois bons coups. La supériorité du guerrier de l’espace était évidente, et il prenait un malin plaisir à multiplier les angles d’approche de ses assauts afin de mettre la réactivité de son ami au défi. Et à sa grande satisfaction, le lutteur au dōgi orangé remarquait que son partenaire d’entraînement ne rechignait pas devant le challenge. Au contraire, celui-ci faisait preuve d’une ténacité fantastique et tentait encore et toujours de tirer son épingle de ce jeu biaisé en sa défaveur. La persévérance de Yamcha fut d’ailleurs récompensée lorsqu’il parvint à décocher quelques bonnes frappes alors que la vigilance du Saiyan commençait à se faire fuyante. Momentanément sonné, Gokū se reprit presque aussitôt, un généreux sourire décorant sa mine contus. En réponse au succès de son camarade, le martialiste lui fit cadeau d’une bonne patate de forain qui l’envoya valser au loin ! Regagnant par la suite le plancher des vaches, Gokū laissa au bandit le temps de se remettre de son envol involontaire.

Haletant, le joueur de baseball se lamentait du match retour qu’ils n’avaient pas eût l’occasion de mener, à l’époque. L’écart s’était entre-temps creusé, si bien que l’optique d’une victoire lui paraissait désormais bien fugace. Pourtant, Gokū ne jugeait pas bon de voir les choses de cette façon. Au contraire, la chance, aussi élusive puisse-t-elle être, de vaincre un adversaire maintes fois plus fort devrait être un puissant motif pour le Terrien.

“ C’est jamais trop tard ! ” Répliquait Gokū avec entrain, espérant tirer le meilleur de la motivation dont son ami lui avait déjà fait la démonstration. “ Amène-toi avec tout c’que t’as ! ”

Suite à cette sommation, le disciple des tortues recouvra sa posture de combat, prêt à faire face à la détermination de son partenaire. Attentif, il reconnut sans mal la pose singulière que venait d’adopter le bandit repenti, et pour cause : il s’agissait du signe avant coureur de la technique phare de ce dernier, un enchaînement aussi sauvage qu’efficace dont Gokū avait fait les frais par le passé. Le visage paré d’un rictus narquois, le champion du Tenkaichi Budōkai laissait approcher son ami, décidé à défier cette technique de nouveau. Le simple fait de la revoir à l'œuvre lui donnait des frissons.

Animé par la férocité d’une bête sauvage, le compagnon de Puerh parvint à franchir la dizaine de mètres qui le séparait de sa cible en un temps record. Gokū comprenait dès lors qu’il ne s’agissait pas de la même attaque qui l’avait déjà mis à mal auparavant, mais bien une version encore plus avancée ! Haussant hâtivement sa garde, le héros de la Terre parvint à bloquer la première frappe in-extremis. Cependant, la nature même des coups portés par Yamcha, dont les mains s’apparentaient aux griffes acérées d’un loup enragé, rendait dangereux même les coups bloqués avec succès. Un rot de douleur s’esbigna d’entre les dents serrées de l’élève de Kaiō, qui n’avait d’autre choix que de multiplier les parades pour espérer limiter la casse ! Hélas, la rapidité d’exécution de Yamcha rendait la tâche ardue, si bien que même en s’habituant au rythme monotone quoique effréné de l’attaque, le guerrier de l’espace avait abandonné l’idée de mener la moindre contre-offensive pour se concentrer pleinement sur sa défense.

Et lorsqu’enfin il pensait avoir perfectionné sa garde, le fermier de la légende subit un choc brutal, le bandit joignant ses deux mains afin d’asséner un coup dévastateur ! Ébranlé par l’impact, Gokū fut projeté au loin, son envol ponctué d’un bêlement de douleur assourdissant. Heureusement, il parvint à recouvrer le contrôle de sa course délirante de justesse, manquant de peu de s’encastrer dans le flanc de montagne voisin. Changeant ainsi son envolée en une acrobatie aérienne maîtrisée, le combattant au kimono orange prit appui sur ce même versant montagneux pour s’élancer de plus belle en direction de Yamcha ! Profitant de son élan, Gokū entama une folle rotation afin de porter un coup de pied circulaire à son adversaire. De même, il redoubla d’efforts pour enfoncer son genou dans l’abdomen du joueur de baseball puis en profita pour lui saisir solidement le pied à l’aide de ses deux mains. Le disciple du Muten Rōshi se mit ensuite à tourner sur lui-même, entraînant le pauvre Yamcha dans un, puis deux, puis trois tours à la prestesse croissante avant de finalement lâcher prise pour laisser la force centrifuge l’envoyer s’abattre dans le décor. Amenant aussitôt ses mains au niveau de sa hanche, le Saiyan se hâta de brasser son énergie vitale afin de la concentrer en ce seul point. D’un coup, il libéra cet amas de Ki sous la forme d’une vague déferlante azurée. Si cette dernière n’était pas assez puissante pour risquer de blesser sérieusement l’ami du guerrier de l’espace, elle le restait suffisamment pour l’obliger à réagir !

“ Kamehameha ! ”

En effet, comme l’avait dit Son Gokû, il n’était jamais trop tard pour réagir. Mieux vaut tard que jamais. Yamcha fut satisfait de voir que ses attaques ont su porter et qu’il avait envoyé valser l’élève de Kaio. Il aurait pu s’en enorgueillir comme il avait si souvent l’habitude de faire. Pour autant, il ne le fit pas cette fois-ci, restant concentré pour la suite du combat. Néanmoins, il se permit une petite remarque :
‘’Je l’ai créé spécialement pour toi, à l’époque ! C’est Shin Roga Fufu Ken !’’

Son adversaire ne resta pas inactif. Il s’était propulsé droit sur lui afin de lui envoyer un coup de pied circulaire suivi d’un coup de genou dans l’abdomen, pliant le joueur de baseball en deux sous la douleur. Le fils de Bardock en profita alors et lui attrapa le pied pour lui faire faire plusieurs tours, trois pour être précis avant de l’envoyer percuter le flanc d’une montagne. Sonné, Yamcha mit un certain temps avant de se relever et de voir au loin une attaque être préparé : le Kamehameha. Et lorsqu’il la vit, il sut qu’il devrait réagir. Il était obligé de réagir, il ne pouvait clairement pas se permettre d’esquiver cela, et encore moins l’encaisser. Non, le mieux à faire selon lui était de répliquer par la même technique. Ou plutôt d’envoyer une version plus puissante pour être sûr de pouvoir rivaliser. Il chargea directement son attaque, y mettant plus d’énergie qu’un simple Kamehameha et l’envoya s’entrechoquer contre le Kamehameha de Gokû. Il sentait ses mains trembler devant l’effort qu’il faisait. Mais il ne se décourageait pas pour autant. Il voulait continuer jusqu’au bout. Il maintient sa position un petit moment jusqu’à ce que leurs attaques explosèrent brusquement. Il s’écrasa au sol sur les fesses, dans une position assise sous le choc de l’explosion. Hébété, il ne prononça aucune parole avant d’éclater de rire. La raison était évidente. Cela faisait bien longtemps pour lui qu’il n’avait pas pu faire un combat sans que la Terre ne soit en danger. C’en était même amusant. Pour autant, il n’allait pas se relâcher pour cette raison.

Se relevant lentement et sentant ses jambes trembler quelque peu, Yamcha décida de garder un peu de distance et d’utiliser sa meilleure technique : le Super Sokidan. Il s’agissait d’un Sokidan encore plus gros, mesurant approximativement 2 mètres de diamètre. Pour cette raison, la technique était moins maniable et légèrement plus lente par rapport à l’original. Concentrant son Ki pour former une sphère de Ki, il l’agrandit de plus en plus, jusqu’à avoir la taille qu’il souhaitait et de s’écrier :

‘’Sokidan !’’

Juste après, il commença à effectuer des mouvements de la main, gardant prise sur sa technique qui fonçait droit sur Son Gokû de manière « imprévisible ». Le Sokidan ne se contentait pas d’aller en ligne droite, mais allait à droite, à gauche, en hauteur, en bas.