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 Métanoïa

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PNJ Claire
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MessageSujet: Métanoïa    Métanoïa  ClockDim 30 Jan 2022 - 8:00


Cet après-midi ressemble à tout les autres. C’est tout du moins la réflexion que se faisait Yuno en regardant d’un air las par la fenêtre. La scolarité se passait bien. Elle n’était excellente dans rien mais bonne dans toutes les matières. Sa beauté la rendait populaire dans son école alors que cela n’était d’aucun intérêt à ses yeux, au moins autant que les banalités que lui racontaient ses camarades à longueur de temps.

Le plus gênant était quand un garçon osait lui demander de sortir avec lui. La jeune fille n’avait aucune envie de le blesser, pourtant c’était nécessaire. Elle déclinait respectueusement toutes demandes et se contentait de retourner étudier. Il finit par y avoir des rumeurs à son sujet à propos d’une potentielle homosexualité. Yuno ne démentait rien et ne confirmait rien, tout cela l’ennuyait au plus haut point. Les humains passent leur temps à courir après des chimères et à parler pour ne rien dire.

Sa vie était banale, ou presque. L’écolière occupait ses journées par les cours, les révisions, son statut de déléguée des élèves, un job à mi-temps en tant que mascotte pour promouvoir des produits d’une marque de maquillage et des cours de tennis. Rien de bien mirobolant. Une petite vie tranquille et sans surprise qui la rendait vide.

Mais peut-être que cela était dû à son éducation.

Ses parents n’étaient plus heureux en ménage depuis plus de douze ans et les deux se servaient d’elle pour accomplir leurs « désirs ratés » de jeunesse. Sans compter le fait qu’ils l’enfermaient dans sa chambre et même dans une cage, assez régulièrement, pour l’obliger à réviser toujours plus.

Comme ils paraissaient tout mielleux tout gentil et que Yuno ne disait rien, personne n’allait imaginer que ses propres géniteurs lui faisaient subir cela. Toutefois, la jeune fille ne le vivait pas si mal. En fait, elle avait l’habitude, maintenant. Et puis de toute façon, c’était ça qui la tracassait et rien d’autre :

« Que souhaitez-vous faire de votre vie ? »

Cette simple question apposée sur la feuille en face d’elle tourmentait toute son existence. Elle était la dernière de l’école à n’avoir toujours pas trouvé. L’adolescente n’avait aucun rêve, aucune ambition. Rien ne lui plaisait tellement. Elle vivait pour vivre, profitait de ce qu’elle pouvait, et ça s’arrêtait là.

Ce soir-là elle restait, seule après les cours, dans sa classe, complètement tétanisée devant cette même question devant cette même feuille. Aucune réponse ne venait. Yuno Gasai ne savait pas quoi faire de sa vie, alors qu’à peu près n’importe quelle université accepterait sa candidature.

« J’aimerais… que ma vie change radicalement. » C’est tout ce qu’elle trouvait à dire, mais ce n’était pas une réponse. « Trouver un but auquel m’accrocher… Je crois que je suis quelqu’un qui a besoin de ça… » Réfléchissait-elle à voix haute, perdue dans ses pensées.

Elle soupira. Demain et après-demain et tout le reste serait juste quelque chose d’imposé. Elle était là car un « miracle » lui avait donné naissance, mais la sportive jeune femme n’avait rien demandé.

Mais là-haut, quelqu’un qui s’ennuyait, visiblement, avait entendu son désir. Les faits des Dieux sont bien souvent incompréhensibles pour les mortels, et qui aurait imaginé l’avenir que Le Tout-Puissant lui réservait ? Lui qui allait s’amuser de la tourmente dans laquelle il allait plonger ce « pion » sur son échiquier géant, qui n’avait sans doute aucune réelle valeur à ses yeux.

Ce pourquoi, lorsqu’un boucan infernal en provenance du ciel se fit entendre, la jeune fille sursauta et se leva d’un bond. Elle écarquilla grand les yeux alors que des engins spatiaux semblaient surgir des nuages. Yuno cru devenir folle. La piste des effets hallucinogènes étaient écartés, jamais de la vie elle ne prendrait de telles substances.

Alors que son corps entier commençait à trembler sans s’arrêter de plus en plus fort, ces étranges capsules se posaient tranquillement sur Terre. Elle ne sut quoi faire d’autre que se cacher, alors que des détonations retentissaient déjà à l’extérieur.

« Mademoiselle Gasai ! » Crie une voix à l’extérieur de sa cachette alors que l’alarme d’alerte générale retentissait dehors.

La petite écolière reconnu la voix de son professeur et osa enfin sortir de là. Celui-ci lui fit signe de le rejoindre. « Venez ! Je vous emmène au point de rassemblement ! Tout va bien ?! »

Celle-ci lui répondit d’un signe de la tête positif et se hâta à ses côtés jusqu’au lieu de rendez-vous.
Les élèves et le personnel encore présent étaient rassemblés dans le gymnase. Un brouhaha infernal y régnait. Des gens pleuraient alors que d’autres explosions secouèrent le lieu, faisant s’accroupir tout le monde.

« Des extraterrestres nous attaquent ! C’est la fin ! » Entendait-on dans cette zizanie endiablée.

L’adolescente était aussi paniquée que les autres et en incapacité de parler. La mort n’avait pas été une option envisagée dans son for intérieur et s’y préparer maintenant était une torture.

Dans son monde d’origine, la Terre n’était pas du tout au fait que d’autres planètes existent, ni même d’autres civilisations. Ceux qui théorisaient l’existence de martiens allaient être servi.

Ils attendirent ici pendant ce qui lui sembla être une éternité. Sans ordre clair, sans savoir quoi faire. La directrice et ses co-directeurs étaient sans cesse au téléphone mais personne ne comprenait ce qu’il convenait de faire dans une telle situation.

Le mur donnant sur l’extérieur vers la cours de récréation explosa soudainement. Les gravats blessèrent certains élèves et soulevèrent une nappe de poussière. Des ombres se distinguèrent et les apparences des envahisseurs apparaissaient de plus en plus clairement. C’étaient des humanoïdes, en tout point semblable aux terriens… Mais ils portaient des tenues étranges… et une queue étaient rattachés à leur derrière !

« La ferme ! » Tonna celui qui venait de pulvériser le béton. « Mettez-vous en rang et suivez-nous ! »

« Mais qui êtes-vous ? Qu’est-ce que vous nous voulez ? ! » Questionne la directrice en se mettant entre ses élèves et le nouvel arrivant, tenant à peine sur ses jambes flageolantes.

« Cet insecte a daigné m’adresser la parole où je rêve ? » Fit l’extraterrestre en regardant son coéquipier à sa droite, qui en rit de manière mesquine. « Le respect je vais vous l’inculquer ! » Vocifère-t-il, tendant sa paume de main ouverte vers son interlocutrice. Une sphère d’énergie pulsa subitement de sa paume jusqu’à la pauvre femme qui se désintégra sous les hurlements des spectateurs.

« J’ai l’impression que c’est le peuple le plus bruyant de tout l’univers que l’on conquiert actuellement, bon sang… » Lâche le partenaire du persécuteur d’un air lassé.

« On vous a dit de la fermer ! » La voix rauque de l’homme couvre miraculeusement tout le reste. Des sanglots se font entendre, mais on pourrait à présent percevoir une mouche voler ou presque.

Yuno les regardaient à la fois médusée et contrariée. Pourquoi ceux qui ont le pouvoir tuent si facilement ? Pourquoi est-ce si simple pour eux de considérer qu’une vie ne vaut rien ? Parce qu’ils croient servir une cause supérieure, peut-être… ou parce qu’ils sont incapable d’être ciblé par le remord.

Celle-ci se mit à pleurer en silence et à suivre la cadence : les ennemis les emmenèrent jusqu’au Château du président, où semblaient s’amasser de plus en plus de personnes, contraintes par la force.

Un type qui semble être le chef de ces envahisseurs prends la parole via un micro, alors que la présidente de la Terre est retenue visiblement en otage.

« Peuple de la Terre, je suis Thalès, le Roi des Saiyan. Votre planète est notre et vos vies également. Considérez cela comme un avantage, car sous notre règne vous serez protéger face aux multiples agressions extérieures. » Ce dernier parlait avec une telle force dans la voix qui faisait trembler toute la populace. « Parce que votre peuple d’ignorants semble ne rien savoir concernant notre Univers, mais sachez qu’il existe bien d’autres planètes peuplées par des guerriers tels que nous. » Précise-t-il avec un certain dédain dans son ton de vocalise. « Dorénavant vous serez nos esclaves et vous servirez mon peuple en échange de notre protection. Réjouissez-vous peuple terrien ! Car vous êtes tombés sur le peuple Saiyan, les plus puissants et vaillants combattant du monde ! »

L’atmosphère était indescriptible. Imaginez les larmes de tout un peuple. L’air qui sent la fumée, les flammes, les corps calcinés – la mort. Yuno se demandait si ses parents étaient décédés, eux aussi. Cette idée ne la chagrina pas autant que cela le devait et elle s’en sentit coupable. L’actuelle situation la tracassait bien plus que le trépas de ses géniteurs.

Cette nouvelle vie qui allait être la sienne semblait n’être qu’un songe. Pourtant, peu importe avec quelle brutalité Yuno se pinçait, il était impossible de sortir de là. C’était insensé. Aussi regrettait-elle son souhait que sa vie change radicalement, tout d’un coup. Ce n’était absolument pas ce qu’elle désirait, ça c’est sûr.
PNJ Claire
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MessageSujet: Re: Métanoïa    Métanoïa  ClockDim 6 Fév 2022 - 9:03


Ils étaient parqués dans des grands lieux pour dormir et attendre en attendant une « affectation ». Le troisième jour, alors que Yuno commençait à se demander s’il ne valait mieux pas se donner la mort que de subir le joug de ces terroristes – et constatant que de toute façon elle ne pourrait pas faire cela puisqu’il n’y avait rien à portée pour – on lui intima de venir dans une pièce annexe.

« Ton prénom et ce à quoi tu peux nous être utile. » Fit froidement un saiyan qui semblait décider d’où répartir les gens de ce secteur.

« Yuno…Gasai. » Articule-t-elle péniblement. Cela faisait trois jours qu’elle n’avait plus dit un mot et à peine manger. « Je ne sais rien faire de spécial… je suis étudiante… » Confie-t-elle en regardant dans les yeux son « supérieur ».

Ce dernier l’analyse quelques instants de haut en bas. Il se lève de sa chaise comme pour mieux l’observer.

« Tu es la première terrienne à oser me regarder dans les yeux. Tu as du cran. On aime ça, nous autres, surtout de la part d’une femme. » Il fit le tour de l’adolescente qui restait droite et interdite. « Je pense que tu as assez d’audace pour servir au château fraîchement acquis de notre Roi. » Il eut un rictus sadique en ajoutant : « De plus tu es agréable à regarder, ça plaira aux généraux qui y habitent. »

Elle manqua de s’étouffer en avalant sa salive à grand-peine. Cette dernière n’ajouta rien et un autre saiyan l’escorta jusqu’au château avec d’autres personnes. Majoritairement des femmes. Cela ne lui plaisait guère, car elle n’était pas assez sotte pour ignorer ce que ça impliquait.

« Vous êtes ici pour être nos serviteurs personnels. Vous ferez les tâches ménagères et toutes les autres tâches qu’on vous donnera. Ne vous avisez pas de penser à vous échapper ou à nous la mettre à l’envers, sinon on vous liquide. C’est simple à retenir. »

Un grand chauve venait de leur donner les consignes. Concis, en effet, pensait Yuno. Est-ce que cette vie serait pire que ce qu’elle vivait jusqu’ici ? Sans aucun doute. Elle n’avait pas hâte d’être la bonne de ces envahisseurs, ni même leur jouet. Surtout que la sexualité était quelque chose qui ne l’attirait pas du tout. Jamais elle n’avait ressenti d’alchimie envers qui que ce soit, mais la jeune fille était assez intelligente pour comprendre que cela était dû au fait que sa vie ne soit pas palpitante ou intéressante.

Au final cet évènement ne marquait que le début d’une longue vie de lamentations et de douleurs. Yuno s’y était résignée quelque part, mais elle ne mesurait pas encore à quel point ça allait être autre chose que les sévices perpétrés par ses parents.

Ses journées étaient bien organisées : ménage le matin dès 6h00, préparation de la nourriture pour le midi, tâches ménagères diverses l’après-midi, préparation des bains pour les guerriers puis préparation du repas le soir. Ensuite… il fallait prier pour ne pas qu’un de ces combattants gros-porc ne vous arrache de votre chambre pour vous emmener dans la sienne. Yuno savait que tôt ou tard ça arriverait et elle faisait tout pour paraître laide. Elle se scarifiait, mettait ses cheveux en bataille, avait une apparence de souillon volontairement et ne regardait personne dans les yeux.

Jusqu’au jour où sa petite mascarade ne put plus durée. C’était une fatalité. Lorsque l’homme qui s’était occupé de l’affecter ici vint voir s’il avait fait « des choix judicieux » il la reconnu grâce à sa chevelure rose singulière.

« Cette fille, là… C’est un véritable joyau. Qu’est-ce que vous avez foutu ? » Grogne-t-il à ses collègues.

« Quoi ? Cette morue ? Tu l’as bien regardé ? » Répondit un de ses congénères avec un air de dégoût. « Elle travaille bien mais jamais de la vie je touche un truc pareil ! »

« T’es vraiment arriéré. On est aussi là pour profiter des doux plaisirs que nous offre notre rang, idiot ! Tu crois que j’ai pris beaucoup de jeunes femmes pour quoi ? Tsst. » Le concerné roula des yeux et pris Yuno par le bras. Cette dernière émit un faible glapissement. « Amène-toi. »

Il l’emmena dans une salle de bain et la bouscula à l’intérieur. « Je vais vous faire apporter à toutes tes tenues plus plaisantes et dorénavant vous vous ferez belles. Je n’ai pas envie de voir des cagots quand je rentre de mission et si je vous ai choisi toi et les autres c’est parce que vous avez du potentiel pour nous faire décompresser. Maintenant prends une douche, je te laisserai des affaires derrière la porte. »

Le grand gaillard sortit. La jeune fille ferma la porte et s’assied quelques instants sur le couvercle des toilettes. Elle sent une pression la faire souffrir dans son bas ventre rien qu’à l’idée de ce qui l’attendait inévitablement. C’était horrible. Mais elle avait vu que les hommes qui servaient au palais avaient le même traitement, car les femmes saiyan étaient de véritables bourriques complètement tarée et nymphomane.
Elle prit une longue douche tout en pleurant. Comment se préparer psychologiquement à tout ça ? Perdre sa virginité dans ces circonstances tenait de l’horreur totale. Pourtant elle n’était pas la seule qui vivrait une telle atrocité, et cela la réconfortait – bien qu’elle se sentait aussi coupable de ressentir ça.

Les habits que le saiyan lui avait laissé étaient tous plus obscènes les uns que les autres et elle n’avait pas la force de choisir. Elle prit une tenue au hasard. En se regardant dans la glace, Yuno fut prise d’une soudaine envie de vomir. La demoiselle ne put que rendre son leste dans les toilettes pendant de longues minutes, complètement tourmentée par toutes ces expériences ignobles qui l’attendaient.






Aussi passerons-nous les détails.















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Métanoïa  75s8







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Des mois s’écoulèrent, puis deux années. Ses parents étaient probablement morts, mais elle n’y pensait que rarement. Sa vie ici était un enfer quasi permanent, et Yuno n’était pas du genre à extérioriser ses sentiments. De toute façon, c’était impossible. La jeune femme avait fini par s’y faire. C’était sa vie, c’était comme ça. Il n’y avait plus aucune étincelle dans ses yeux, et ses facultés intellectuelles se ternissaient. On avait l’impression d’avoir affaire à un robot : c’était comme si la jeune fille qui fut jadis avait disparu. Les autres servants avaient fini par abandonner l’idée de sortir un jour de cette misère, eux aussi.

Le Roi Thalès était probablement l’un des pires goujats de l’humanité toute entière – fort heureusement, Yuno n’était pas à son goût. Elle n’avait jamais eu le « plaisir » de passer la nuit à ses côtés et elle s’en satisfaisait.
Un jour, le nouveau souverain imposé de la Terre pris à nouveau parole pour annoncer « une grande nouvelle » à son peuple.

« Mon fils Pythar revient de campagne. Il assurera la régence de la Terre pendant ma prochaine absence. Vous devrez lui obéir comme si c’était moi, après tout c’est mon digne successeur ! Je compte organiser un grand banquet pour l’accueillir sur cette planète qu’il ne connait pas encore, alors impressionnez-moi ! »

Quelle belle jambe ça lui faisait. Yuno n’en avait plus rien à faire de rien, maintenant qu’elle s’était changée en parfaite esclave sans conscience. Comme un fantôme errant sans but, la demoiselle s’exécutait sans broncher. Ils travaillèrent nuit et jour pour préparer une fête gargantuesque afin d’honorer l’arrivée du fils de leur Roi. Dormir était son seul refuge, mais ses rêves étaient tous des cauchemars. Alors elle n’en avait plus rien à faire non plus de se reposer.

Quand le grand jour arriva, on dota chaque femme de la plus belle parure possible. Yuno était habillée d’une robe simple, noire, de bas et de bottes dans le même ton. Ses goûts lui avaient été reproché, quelques choses de plus « chic » et « clinquant » avait été demandé, mais il n’y avait plus de temps pour se changer – et ça l’arrangeait bien. On la trouvait quand même « mignonne » malgré tout, à son grand damne.

« Veuillez accueillir le Prince Pythar comme il se doit ! » Leur ordonna un saiyan en les pressants pour que les serviteurs se mettent en rang de chaque côté de l’entrée avec des paniers de nourriture dans les mains. « Ne parlez pas, saluez-le en vous inclinant et souriez. »

Lorsque l’invité de marque fit son apparition, il ouvrit les deux grandes portes de ses bras puissants. Yuno ne le regardait pas. Elle avait décidé de faire la courbette comme demandée une fois qu’il passerait à son niveau, mais ce n’était qu’un esclavagiste comme un autre qui ne représentait rien d’autre que des ennuis supplémentaires, possiblement.

Lorsqu’elle vit les pieds du Prince à proximité, elle leva le visage vers lui avec un sourire faussement joyeux. Le régent croisa son regard et il afficha un sourire sympathique que Yuno n’avait jamais vu sur aucun autre saiyan auparavant.

« J’aime bien ta tenue. » Dit-il simplement en s’arrêtant quelques courtes secondes devant la jeune demoiselle qui s’empressa de s’incliner le plus bas qu’elle le pouvait. « Ça change des autres. C’est trop « m’as-tu-vu » le reste, ce n’est pas trop mon truc. » Continuait-il toujours avec cet air de bon gars sur la figure. « Bon, où est mon père ? » Questionne-t-il en se détournant de l’esclave aux cheveux roses.

« Juste ici, fils ! » S’exclame Thalès en lui ouvrant grand les bras. « Tes conquêtes glorieuses ont renforcées notre peuple et je t’en félicite ! » Ils se donnèrent une brève accolade. « C’est maintenant à mon tour de repartir en conquête, sinon je vais rouiller. Il me tarde d’y être, mais en attendant : fêtons ton arrivée ! »

Les serviteurs déposèrent les paniers et autres garnitures sur une longue table où s’étaient assis un bon nombre de saiyan. L’élite « de l’élite » pourrait-on dire.

Ils discutèrent des nombreuses conquêtes réalisées par le Prince durant ces deux dernières années. Il recevait des félicitations et des gratifications de tous les côtés, pour autant il restait humble – comportement pour ainsi dire extrêmement rare chez une personne de sa race de ce qu’avait analysé Yuno. Ce n’était certainement qu’une mascarade, qu’un genre qu’il se donnait pour se distinguer des siens. Dans l’état d’âme actuel de la jeune écolière, cette race entière était pourrie jusqu’à la moelle. Comment pourrait-elle envisager les choses autrement au regard de ce qu’elle vivait de façon journalière ici ?

« Cela me ferait plaisir que mon fils désigne quelqu’un avec qui passer la nuit ! » Tape du poing le Roi sur la table, passablement éméché. « Tu te refuses toujours à la compagnie de nos femmes saiyan et je comprends que tu n’aies pas eu le temps de t’y intéresser puisque tu as passé ta vie à la guerre. » Souligne son géniteur. « Bon, je ne te demande pas de choisir une reine ce soir, mais admires au moins les servantes de notre palais ! Fais-moi le plaisir d’en trouver une pour t’accompagner ce soir dans ta couche ! »

Pythar semblait incroyablement embarrassé par ce revirement de situation, aussi se contentait-il de boire pendant quelques instants comme pour endiguer cette gêne. Ce dernier soupira et se mit à rire pour accompagner les encouragements des autres saiyans quant au fait de choisir une femme pour cette nuit. Il fit mine de prendre son temps pour désigner « l’heureuse élue », prenant le temps de regarder en détails les esclaves.

« Cette fille de tout à l’heure… » Marmonne-t-il en se caressant le bouc et en la cherchant des yeux. « Toi ! Viens. »

Yuno Gasai s’avança comme un fantôme sans âme et il le remarqua, à cet instant précis : quelque chose n’allait pas chez cette fille. Pourtant, dès qu’elle arriva à sa hauteur, elle changea radicalement de comportement. Cette dernière s’inclina le plus bas possible et releva son visage qui avait l’air joyeux.

« Comment puis-je servir mon Seigneur ? » Dit-elle avec un radieux sourire.

« Chacun ses goûts, fils ! » Dit son père en haussant les épaules. « J’espère que cette chose pourra t’aider à te détendre comme tu le souhaite. »

Yuno ne broncha pas. Son air faussement gai demeurait sur son visage. Pythar eut du mal à déglutir en entendant les paroles sévères de son père. Il se racla la gorge et poursuivit :

« Quel est ton nom ? »

« Yuno, maître. » Dit-elle sans hésitation.

« Yuno, tu passeras la nuit avec moi. » Affirme-t-il en faisant semblant d’avoir un air assuré sur la trombine, toutefois ses joues rosies démontraient autre chose.

« Je vous remercie, Seigneur. » Elle s’inclina à nouveau et il l’invita à prendre place à ses côtés sur le banc, sous le regard rageur des autres servantes qui auraient aimé pouvoir séduire le Prince en personne.

La donzelle fit semblant d’être honorée et heureuse, participant aux conservations seulement si on lui demandait quelque chose. Sinon, elle se contentait de boire et manger ce que l’on lui autorisait, comme si c’était un cadeau.

« Bien, je vais me retirer pour ce soir en compagnie de Yuno. » Annonce le Prince à une heure avancée de la soirée.

Des « bonne nuit » graveleux tonnèrent dans la pièce, avec des rires et des regards insistants afin de taquiner le souverain. Ce dernier « s’enfuit » aussi vite que possible, toujours incommodé par ces comportements.

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MessageSujet: Re: Métanoïa    Métanoïa  ClockDim 13 Fév 2022 - 8:20
L’esclave le suivit de près jusque dans sa suite royale. Une fois à l’intérieur, il ferma la porte derrière eux. Instinctivement, la jeune fille s’assied sur son lit et commence à se déshabiller.

Ce dernier devient pivoine lorsqu’il se retourne et constate cela.

« Euh... non, non ! C’est bon ! Pas besoin ! » Dit-il en secouant ses paumes de mains ouvertes devant lui.

La jeune fille se stoppa net. Cela n’avait pas de sens mais elle se fichait d’en savoir les raisons.
Peut-être voulait-il d’abord faire semblant de sympathiser avec elle, peut-être que c’était son truc.

« Viens t’asseoir avec moi à la table, je nous fais du thé. » Dit-il en désignant un fauteuil confortable devant une petite table ronde dans la pièce.

Celle-ci s’exécute. « Ne voulez-vous pas plutôt que je vous serve ? » Interroge-t-elle parce que l’inverse était inhabituel.

« Oh, non, t’inquiète. Je peux bien faire du thé, quand même ! » La rassure-t-il en commençant la préparation. « Et donc... euh... » Il ne savait pas comment amorcer la discussion. Il avait envie d’échanger, pas de coucher sans but, sinon il aurait déjà sauté tout ce qui bouge depuis longtemps. « Tu te sens comment ? Je veux dire, comment te traitent mes pairs ? »

« ... »

La jeune fille qui faisait semblant d’être joyeuse baissa la tête.

« ... Comme je le mérite. » Dit-elle en le haïssant au plus profond d’elle-même d’avoir posé une question aussi stupide qui tuait encore plus son amour-propre et sa dignité.

Il sentit que cette question était une bêtise monstrueuse, mais le Prince ne savait pas comment nouer
une quelconque relation avec celle-ci. C’était délicat, car il représentait l’envahisseur et elle l’opprimé.

Ce dernier soupira en apportant deux tasses de thé, une pour son invitée et une pour lui-même, avant
de s’asseoir en face de la terrienne.

« Je sais qu’on ne se connait pas, mais tu peux parler franchement. » Dit-il en prenant un air plus sérieux. « J’ai passé ma vie à mener des batailles et je suis le fils du Roi de toute une race. Je suis
contraint de faire comme si j’étais d’accord avec tout ça.
» Avouait-il. « Enfin, pour le moment. Je ne
souhaite pas la mort de mon père, mais quand il ne sera plus là, je changerais les choses.
»

Cette dernière eut une envie folle d’exploser littéralement de rire. Cet enfoiré se foutait de sa gueule, en
plus de la rabaisser.
Pourtant elle ne pouvait rien faire, pas le moindre mot, pas le moindre mouvement,
sinon elle se ferait atomiser.

Quoi que... était-ce si terrible que ça... ?

« J’ai remarqué que tu feignais la joie. Enfin, je veux dire... c’est normal quand on est esclave, je suppose, parce qu’on a peur des châtiments. Mais en général les gens finissent par s’adapter à leur
condition et font tout pour l’améliorer. Toutes les autres servantes ont tenté de me séduire, sauf toi.
»

Cette dernière relève enfin la tête. Elle ne fait plus semblant. Ses yeux sont deux grandes baies vitreuses, sans plus aucune lumière. Il n’y a plus personne, là-dedans. « Yuno » n’existait plus. Ce n’était qu’une enveloppe vidée de toutes les bonnes choses qu’aurait pu lui apporter la vie.

Les saiyans avaient aspirés toute son essence vitale pour ne laisser qu’un vide profond, dénué de sens.
En assimilant tout cela, en la regardant au fond des yeux, il tressaillit. C’était horrible comme constat. Il
voyait quelqu’un en face de lui dont la personnalité, dont l’essence avait été annihilé.

Le régent détourna les yeux, bouleversé.

« Qu’est-ce que... est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? » Articule-t-il avec difficulté.

Jamais il ne pourrait racheter son peuple.

« Je crois que le mieux serait que je puisse mourir dignement. »

Elle avait dit cela sans être effrayée. Sans trembler. Sans peine. Cela lui fit encore plus de mal. Combien
d’individus avaient-ils détruits, à l’instar de cette jeune fille ? Les guerres ne tuaient pas seulement physiquement. Elles réduisaient à néant la spiritualité des autres.
Il ne pouvait pas se résoudre à l’abandonner comme ça et à lui donner une mort douce.

Elle ne semblait pas comprendre sa sincérité. Yuno ne s’attendait qu’à être battue ou violée. Elle n’attendait en fait plus rien de la vie et encore moins des êtres vivants qui l’entouraient. Il le sentait.

« Viens... » Dit-il simplement en se levant et en lui tendant la main.

La femme sans étincelle au fond de l’âme s’exécute à nouveau. Il la mène jusqu’à sa couche et s’y allonge en la prenant dans ses bras. La jeune femme ne bouge plus d’un iota. Le Prince lui caresse doucement les cheveux.

« Je ne vais pas te laisser comme ça... je m’y refuse... » Chuchotait-il.

Cette étrange situation ne créait plus rien en Yuno. Si ses sentiments et son être étaient encore entiers, elle aurait été gênée au possible. Toutefois cela faisait une éternité que plus aucune émotion ne la touchait.

Finalement, ils s’endormirent l’un contre l’autre.


°

°

°


Yuno s’éveilla la première. L’étreinte du régent la piégeait tout contre lui. Celle-ci n’osa pas bouger
pendant un moment, par crainte de le tirer prématurément des bras de Morphée. Elle ne voulait pas
s’attirer les foudres du Prince pour quelque chose d’aussi trivial. Aussi, la jeune fille prit toutes les
précautions possibles pour s’extirper de là sans le réveiller.

Cette dernière commença à préparer un petit déjeuner avec les aliments disponibles, et l’irrésistible
odeur du bacon frémissant fini par sortir de ses songes le souverain. Celui-ci se redressa, toujours dans
le lit, et tourna la tête vers son invitée avec un sourire.

« Bonjour. Bien dormi ? » Dit-il en ayant un peu peur de lui avoir donné des crampes à l’avoir gardé dans ses bras autant d’heures.

« Bonjour, maître. J’ai mal au dos, mais j’espère que ça aura été bénéfique pour vous. » Réplique-t-elle en continuant de ne plus faire « semblant », puisqu’il le lui avait demandé.

Ce dernier se gratta l’arrière de la tête d’un air gêné. « Désolé ! J’étais bien installé et je me suis assoupie en premier ! »

Au lieu de s’installer à la table ronde en attendant de se faire servir, il alla de lui-même aider sa servante.
Celle-ci commençait à se demander pourquoi il continuait de jouer à ce petit jeu. La discussion d’hier
n’avait pas de quoi le séduire. Il pouvait simplement aller vers une autre esclave et laisser la terrienne
dans son coin. Elle commençait à se dire qu’il la prenait pour « sa bonne action » du moment.

Ils prirent place et mangèrent ensemble, car le Prince l’invita à manger avec lui. Celle-ci continuait
d’obéir aux ordres sans mot dire.

« Il paraît qu’il y a un parc d’attraction spectaculaire à Satan-City. » Dit-il pour faire la conversation.« J’aime bien ce type d’endroit ! Je n’ai jamais eu trop le temps de me consacrer à des activités plaisantes dans ce genre. Je vais pouvoir commencer à m’y atteler. » Confiait-il sur un ton égayé. « Tu voudrais bien m’y accompagner, Yuno ? »

« Si tel est votre désir, oui Seigneur. » Répond la concernée machinalement.

Il sent qu’elle ne semble même plus profiter du goût des bonnes choses. C’est vraiment comme s’il y avait une sorte de fantôme errant en face de lui. Cela lui tord l’estomac.

« Si tu en es d’accord j’aimerais faire de toi ma maîtresse officielle. Ce sera une première, je n’en ai jamais eu encore ! » Continuait-il avec le même enthousiasme. « Il faudra que je pense à me marier avec une saiyan avant que mon père ne fasse une syncope aussi, mais ça ne m’enchante pas... Je ne saurais pas te dire pourquoi, mais les femmes de ma race ne m’attirent pas en général. Elles sont trop... » Il se remémorait le comportement pénible et dominateur de celles-ci, ce qui lui fit tirer la grimace. « Juste « trop ». » Conclut-il en riant.

Il perçut un infime changement dans les yeux de sa servante. Comme si le comique de la situation l’avait
atteint, quelque part. Cela l’encouragea à aller de l’avant avec elle.

« J’en serais honorée, maître. » Fut la réponse de la concernée, bien évidemment.

On toc à la porte. Le Prince se lève pour aller ouvrir.

« Bonjour, fils ! J’espère que ta nuit était revigorante ! » S’exclame Thalès en jetant un œil dans la pièce. « Je pars dès aujourd’hui et laisse la Terre entre tes mains. J’enverrais des émissaires vous donner des nouvelles de mes conquêtes. » Le Roi pose ses deux mains sur les épaules de son rejeton, fier. « Tu as ma totale confiance. »

« Merci, père. » Répondit le jeune homme. « Je sais que vous allez être victorieux. » Affirme-t-il. « Aussi, père, j’aimerais faire de Yuno ma maîtresse officielle. Je veillerais à ce que chacun soit au courant. J’exige qu’aucun autre homme ne puisse la toucher dès à présent. » Révèle-t-il sur un ton autoritaire qui semble plaire à son père.

« Tu as bien raison, fils ! Quand tu en choisis une pour être ta maîtresse, elle n’est plus une vulgaire catin que nos hommes peuvent se faire passer ! Cette fille est toute à toi maintenant, et j’espère que tu en trouveras d’autres pour te satisfaire. » Ce dernier tapote gentiment l’épaule de son garçon avant de tourner les talons. « La force est avec moi ! Je reviendrais plus puissant encore qu’à mon départ ! » Annonce le Roi totalement certain de ses capacités.

« Je n’en ai aucun doute. Bon voyage, père. » Le salut le Prince avec un petit sourire.

Dès la fin de matinée, le Prince fit une annonce officielle suite au départ de son père pour dire qu’il serait digne de la régence, tout en confirmant que Yuno devenait sa maîtresse attitrée. Celle-ci s’était attirée les foudres des autres esclaves qui, elles, se battaient effectivement pour améliorer leurs conditions de vie.

« Cette poufiasse n’a rien fait pour avoir ce privilège ! » Chuchotait une servante remontée.

« Elle nous enlève le pain de la bouche... mais ce n’est pas perdu, le Prince acceptera sûrement d’autres maîtresses. Cette traînée ne saurait le satisfaire seule ! » Murmurait une autre tout aussi jalouse.

Le but du souverain, au-delà de tenir la planète en bonne garde, était de faire renaître l’essence de Yuno. Il voulait voir éclore sa personnalité, son « moi profond » que lui avait pris ses congénères. Cette injustice odieuse ne pouvait être laissée comme telle. Il ne supportait pas ce genre de choses. Pythar savait pourtant qu’il n’était pas en capacité de réparer tous les maux du monde, mais il pouvait faire quelque chose pour ceux dans le besoin autour de lui. C’était peut-être hypocrite de la part d’un guerrier d’une race de conquérants, mais c’était déjà mieux que la plupart des autres saiyan en terme de moralité.

Faire souffrir les autres ne lui avait jamais procuré de plaisir. Brûler des chaumières, soumettre des peuples non plus. C’était juste qu’on l’avait élevé comme ça, on lui avait toujours dit que c’était la voie que les saiyan devaient suivre, point. C’était dur de se détacher de ce genre de choses ancrées dès l’enfance. La singularité de sa personnalité l’aidait à ne pas poursuivre dans ce chemin-là, une fois qu’il aurait les plein pouvoirs de Roi.

Aussi consacrait-il tout son temps libre à sa maîtresse. Il lui demandait conseil sur des endroits à visiter dans la ville, ou il prévoyait des voyages autour du globe à ses côtés pour découvrir d’autres paysages, d’autres choses. Des mois s’écoulèrent et ses efforts avaient fini par payer. La jeune femme commençait à retrouver « des couleurs ». Cette dernière arrivait enfin à lui faire confiance concernant la sincérité de ses intentions, aussi. Jamais encore ils n’avaient couché ensemble, et il ne l’obligeait à rien. C’était la première fois depuis... toujours, que Yuno était entièrement libre. Même chez ses parents elle n’avait jamais connu une telle émancipation !

La fleur s’épanouissait. Elle recommençait à sourire, et à rire plus rarement. Une lueur naissait petit à petit dans ses prunelles, et son Roi s’en réjouissait. Ils se découvrirent rapidement des points communs, comme deux jeunes gens qui se seraient rencontrés au lycée ou dans un café et qui discutaient sans se lasser l’un de l’autre. Ils avaient les mêmes goûts sur bien des sujets : l’histoire, la musique, la gastronomie, l’art, les paysages, les hobbies.

Ils découvraient tout ce qu’ils avaient envie de découvrir à deux. Le tir à l’arc, le saut en parachute, faire du chien de traîneau, du jet ski, patiner... En fait, ils ne faisaient rien de grandiose, alors que le Roi en avait largement les moyens. C’était parce que ce sont des gens simples, dans le fond. Ils aiment vivre. Profiter de l’instant présent et faire plaisir à l’autre.

Bien sûr, des « rivales » tentèrent d’empoisonner ou de défaire Yuno d’une quelconque manière pour s’approprier sa place. Car plus le temps passait, et moins les espoirs de voir nommée une autre maîtresse était grand. Le Prince semblait insensible aux avances. Il ne voyait pas d’intérêt à être entouré de femmes inintéressantes alors qu’il développait une relation fusionnelle et amicale avec sa maîtresse.

Chaque moment avec cette fille était utilisé à bon escient. Le souverain se sentait bien, il se sentait pouvoir tout dire, il se sentait fort et il avait envie de la protéger. Aussi avait-il bien conscience que des vipères jalouses tenteraient de lui nuire – il avait déjà vu ce type de comportement à maintes reprises.

Bien que ce soit un régent aimant et sympathique, il avait fait coupé la langue à celle qui avait tenté d’empoisonner sa maîtresse adorée. Les mains d’une autre, qui avaient servi à déverser des scorpions dans la chambre de Yuno, avaient été tranchées. En gros, il faisait de ces mauvaises personnes des exemples pour ne pas en inciter d’autres à perpétuer ces ignobles méfaits.

« Grâce à toi, j’arrive à garder une grande partie de mon passé derrière moi. » Confiait-elle un soir alors qu’ils buvaient un verre dans un établissement sans prétention. « Je n’étais plus moi pendant tout ce temps... ! C’est tellement étrange à dire. C’est comme si « moi » je n’existais plus, mais que mon corps continuait lui, à être là. » Celle-ci aspira quelques gorgées de son cocktail sans alcool avec sa paille avant de reprendre. « Mes blessures physiques sont maintenant entièrement guéries grâce à toi, aussi. C’est un peu gênant d’en parler, mais je voulais te tenir au courant. »

Elle ne l’avait pas dit directement mais il savait. Que cela concernait ses parties génitales, entre autre.
Avec les violences sexuelles que la jeune femme avait suivi – parce qu’elle ne se prêtait jamais aux petits jeux des saiyans et ne réagissait nullement, alors ils l’avaient battu encore plus que les autres pour ça – l’écolière avait subi de nombreuses lésions. Physiques, et mentales. Grâce à la bonté du Prince, elle bénéficiait de plusieurs suivis médicaux pour ses soucis.
Seule sa longue cicatrice du côté droit de son visage laissait une trace des sévices que Yuno avait
enduré.

Ne plus souffrir physiquement était déjà une énorme avancée. Psychologiquement, elle était en voix de rémission, mais cela lui prendrait des années avant de ne plus faire de cauchemars, ou ne plus avoir de flash traumatisants.

« Je suis content que tu puisses aller mieux, c’est vital. » Il posa sa main sur la sienne, le cœur revigoré par cette nouvelle importante. « Bon, et tu penses quoi de la peine de mort, au fait ? » Reprit-il pour changer de conversation.

C’était un sujet comme un autre, pour eux. Chacun exprimait son ressenti et son avis et le partageait sans peur du jugement et sans juger. Ils passaient leur temps à écumer soigneusement tous les thèmes qui leurs passaient par la tête afin de mettre en cohésion leurs intelligences respectives et améliorer leurs points de vue. Ils aimaient bien ne pas se prendre la tête, en fait. Chacun faisait son petit boulot la journée, et au soir ils passaient du temps ensemble, souvent à la salle d’arcade, d’ailleurs. Ils jouaient à des jeux de rythme, de zombies et de combat, majoritairement. Ils riaient comme des fous ou rageaient sur le même ton.

Ils n’étaient que des êtres humanoïdes, comme vous et moi, dans le fond. Et c’était peut-être en cela
qu’il est terrible de constater le futur qui les attendaient, et la folie qui atteindrait Yuno...

Parce que ça aurait pu être n’importe qui.
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MessageSujet: Re: Métanoïa    Métanoïa  ClockLun 21 Fév 2022 - 10:02


Pythar pris des mesures pour faciliter la vie des terriens sous le règne saiyan. Yuno lui avait ouvert les yeux sur les conditions dans lesquels se trouvaient ceux-ci depuis la conquête de la planète par son paternel. Ils avaient « rendu visite » à de nombreuses entreprises de toutes sortes, des commerces, des fermes… et autant les citoyens avait une peur justifiée de se confier à l’actuel régent, autant son amie arrivait à délier les langues.


C’est en voyant de ses yeux tout cela et en entendant les retours de sa maîtresse qu’il décida d’améliorer les circonstances dans lesquelles ces gens vivaient.


« Seigneur Pythar, sans vouloir vous manquer de respect… » commença un de ses généraux. « À quoi ça nous sert de faire en sorte que ces gens se sentent mieux ? » Dit-il en levant un sourcil.


Le souverain s’attendant naturellement à ce que les siens ne comprennent pas. Aussi avait-il pensé à une habile manière de détourner la chose, bien que ce qu’il allait dire demeurait une vérité.


« Si nous améliorons leurs conditions de vie et de travail, ils seront plus performants pour nous servir, nous. » Les éclairent-il en levant un doigt. « La qualité de leurs services n’en sera que plus confortable. »


Ses généraux commencèrent à méditer plus sérieusement sur le sujet pour en saisir les bénéfices.


« Par ailleurs et ce, dès maintenant, vous devrez vous montrer courtois avec les servantes. Les blessures physiques causées par vos agressions sexuelles répétées font qu’elles sont bien moins actives pour leurs tâches quotidiennes. Cela me fâche particulièrement car leur boulot en pâti. Si je vois une seule femme dans un état misérable vous prendrez tous un blâme, qui que soit le coupable. »


Les saiyan avaient fini par comprendre le mécanisme de la chose, dans leur grande intelligence… *hm hm*. Et personne n’y trouva rien à redire, au final, car cette théorie faisait ses preuves, petit à petit.


Les gens étaient plus reposés, ils mangeaient plus et mieux, les horaires de boulot étaient corrects. Toutes ces petites choses assemblées amélioraient le moral qui ne pouvait être plus bas que quand Thalès avait la régence. Même s’ils restaient contraints d’avoir un saiyan comme Roi, au moins ce dernier avait fait des gestes envers eux pour améliorer leur quotidien.


Yuno, de son côté, recevait quotidiennement des « cours » pour apprendre à se battre. Celle-ci présentait quelques dispositions pour l’art du combat furtif et de fil en aiguilles elle perfectionna ses savoirs aux côtés de son Roi. En plus de cela, elle organisait des matchs de tennis – puisqu’elle s’y connait bien – pour tous et des évènements de musique et en rapports aux fêtes terriennes. La Terre entière avait repris des couleurs en même temps que l’écolière. Celle-ci passait son temps à aider les autres à mieux vivre cette situation, à défaut de pouvoir s’en défaire.


« Ma technique ultime… attention… PINCE-PIK ! » S’écria-t-elle en se jetant sur Pythar, lors de l’un de leurs entraînements, pour venir chiper sa masse grasse au niveau des hanches et le chatouiller.


Il éclata littéralement de rire en la suppliant de cesser et ils finirent par se chamailler amicalement comme cela se produisait souvent.


Mais en ce jour, quelqu’un de peu recommandable avait décidé de refaire surface.


Dans le hall du château, une femme d’un certain âge faisait bonne figure.


« Ma fille, ma petite ! Je suis si contente qu’elle soit auprès du Seigneur Pythar… » Faisait-elle entendre à chacune des servantes et chacun des servants, tout comme aux gardes. « Je suis sa mère, j’aimerais la revoir… » Insistait-elle.


Celle-ci avait été tellement pénible qu’un garde fini par en avertir le Prince Pythar. Fallait-il dire que cela faisait plusieurs jours de suite que cette terrienne enquiquinante venait les déranger. Il aurait été plus facile de la pulvériser, mais ce genre de méthode n’était plus au goût du jour.


Quand les deux protagonistes en pleine séance combative débarquèrent, Yuno fut prise d’une angoisse et d’une panique sans précédent. Celle-ci accrocha ses mains autour du biceps de Pythar. Ce dernier tourna la tête pour la regarder d’un air surpris.


« Tu la connais ? » Lui murmura-t-il.


Celle-ci fit « oui » de la tête. Ses yeux écarquillés parlaient pour la terrienne. Cette femme n’était pas une personne qu’elle avait envie de voir, aussi le Roi demanda à Yuno de rester en arrière et il alla seul dans le hall du château.


« Seigneur Pythar ! Seigneur ! » Commençait toute joyeuse la dame. « Je suis la mère de votre maîtresse, Yuno Gasai ! » S’exclame-t-elle.


« Bien et… que puis-je pour vous ? » Dit-il sans hostilité.


La femme semblait bel et bien attendre quelque chose et au fond d’elle, cette dernière s’offusqua qu’il ne le devine pas.


« Eh bien…Je suis sa mère… la famille est importante… » Continuait-elle pour se faire maladroitement comprendre.


C’est ce moment-là que Yuno choisi pour faire irruption dans la pièce d’un air sidéré.


« Tu n’as pas le droit de venir quémander quoi que ce soit ! Tu me fais honte ! » Vociféra la jeune écolière aux joues empourprées.


L’expression docile et douce de la génitrice se changea en une expression de dédain.


« Pour une fois que tu peux m’apporter quelque chose de bien, tu oses me le refuser, à moi, ta mère ? Je t’ai mise au monde, Yuno ! Sans moi tu n’aurais rien de tout ça ! »


Son sang ne fit qu’un tour. Sa propre mère voulait la faire passer pour une ingrate. En fait, ça n’avait rien d’étrange ou d’inhabituel. Cela faisait juste plus de trois ans que Yuno n’avait plus eut à endurer ses crises, à elle comme à son père. D’ailleurs, celle-ci se fichait bien de ce qui était advenu de son géniteur.


« Cela suffit. » Impose le Prince. « Vous avez entendu votre fille, vous n’êtes pas la bienvenue ici. Gardes, mettez-la dehors. »


Comme une véritable harpie en furie, la dame se débattait et criait des insultes à sa propre fille pour la rabaisser et lui dire qu’elle n’était qu’une moins que rien. « Même pas fichue de respecter ses parents ! » Et l’indésirable fut projetée loin du palais.


« ça va aller ? » Interroge le saiyan de sang royal, inquiet.


« O-oui… Merci. Elle ne mérite rien d’autre que le mépris qu’elle m’a voué durant toute ma vie à ses côtés. » Dit-elle en baissant les yeux. « Je dis ça… mais je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable quand même. Ils n’ont pas été aimants et se sont servis de moi pour combler leurs désirs de jeunesse inachevé, mais ça reste mes parents… »


Pourquoi se sentait-elle mal de dire la vérité à propos de comment ceux-ci l’avaient traité ? Les sentiments sont parfois difficiles à comprendre.


« Allez, viens ! C’est bientôt l’heure de notre sortie au parc à thème ! » Dit-il pour changer de sujet en lui prenant le bras doucement.


En effet, le souverain avait fait en sorte que des sorties « détente » soient mises en place pour tous les travailleurs, à minima une fois chaque trimestre. Cela pouvait paraître ne pas être grand-chose, mais il faisait ce qu’il pouvait à son niveau. Et dans les faits, cela améliorait une fois encore grandement le moral des terriens – bien que certain continuent de cracher dessus, dans leur dos, aux saiyan car « ça ne change rien à leur condition d’esclaves ».


Certes. Pythar le savait bien, mais il ne détenait pas encore les plein pouvoirs tant que son père était vivant. Et, plus que cela, il fallait ouvrir l’esprit de son peuple au sujet du fait que les peuples sous leur joug ne devaient pas être traité aussi mal. Ce sont des êtres vivants, eux aussi, avec des sentiments, des rêves. Enfin, le saiyan au bouc en était convaincu, mais le faire saisir à ses semblables était une autre paire de manches.


Ainsi les servants du Château de la Terre et leurs habitants se rendirent au parc à thème mentionné. La majorité des saiyan n’étaient pas vraiment emballé par cette idée, mais lorsqu’ils virent les jeux liés à la force, au tir et « s’apparentant » vaguement à des choses concernant la guerre, ils se détendirent et passèrent un bon moment. Yuno, Pythar et les serviteurs firent des attractions : de belles photos où ils faisaient des grimaces furent achetées en souvenir.


Aussi, ils essayèrent plusieurs costumes différents pour faire des séances photos rigolotes. Pirate, elfes, templiers, vikings, fées… tout y passait et les crises de rires s’amplifiaient à mesure des essayages et des photographies réalisées.


« Ouah ! J’adore ces costumes-là ! C’est quoi déjà le thème associé ? » S’exclame Pythar en se regardant dans la glace.


« C’est Far-Ouest, cowboy quoi. C’est vrai que c’est top ! » Dit-elle en se plaçant à côté de lui pour s’admirer également.


Ils prirent plusieurs photos avec ces habits spéciaux et en gardèrent une en particulier où ils avaient fait en sorte d’être sérieux et de jouer le jeu, avec même des fausses armes.

Spoiler:




Ils décidèrent d’aller manger des glaces parfum vanille. Ils s’installèrent à une petite table toute simple et se commandèrent également des milkshakes – comme si ça ne faisait pas assez de crème glacée !


« C’est vraiment bizarre à dire, » Commença Yuno. « Mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante de toute ma vie. Même avant que… » Cette dernière baisse les yeux quelques instants. Elle se racle la gorge. « Je veux dire, avant que vous n’arriviez. Ma vie était monotone. Je n’arrivais pas à me décider de « quoi faire » de cette vie. J’avais envie de m’en sortir, de partir de chez mes parents… mais je ne sais pas comment dire. Je n’avais pas de but, et je crois que c’est ça qui m’a rendu petit à petit presque insensible. Disons que je ne trouvais plus d’intérêt à poursuivre tout ce que je faisais, mais je n’avais pas d’autres choix. » Celle-ci se mit à sourire d’un air plus gai. « Mais c’est du passé, maintenant. Je suis reconnaissante d’avoir la chance que j’ai actuellement. Tu m’as redonné goût à la vie et grâce à toi mon « moi » intérieur est revenu, je ne suis plus une coquille vide. »


Le Roi lui adresse un sourire en retour. C’est vrai qu’à son contact, l’écolière avait réussi à redevenir elle-même. Lentement mais sûrement, comme on dit. Cela lui ravissait le cœur que d’avoir été un élément important dans cet accomplissement.


« De mon côté, je n’ai jamais eu le temps de me demander ce que j’aimerais faire ! J’ai toujours été entraîné et élevé pour me préparer à être un guerrier et un Roi. Cela m’a toujours dérangé la manière dont les miens traitaient les peuples que nous avions conquis, et je sais à présent que je pourrais changer les choses quand mon père me passera le flambeau. » Il avait l’air confiant et cela fit plaisir à sa partenaire. « Avec toi à mes côtés pour me conseiller et m’ouvrir les yeux d’autant plus sur tout ça, on va faire de grandes choses ! Tchin ! » Dit-il en levant son milkshake.


Ils trinquèrent et passèrent une agréable fin d’après-midi à se balader pour admirer les décors diversifiés de l’endroit.


Le soir venu, ils dînèrent ensemble dans la chambre royale de Pythar. C’est lui-même qui avait fait la cuisine. Il adorait les plats plein de sauce, aussi n’avait-il pas lésiné sur cela. Il avait préparé un magret de canard sauce au miel et un écrasé de pommes de terre d’après un livre de recette. Ce n’était pas la première fois qu’il invitait son amie à dîner – ou inversement – mais c’était la première fois qu’il se donnait autant de mal à le faire.


Pendant ce temps, Yuno jouait à Pokemon Jaune sur une vieille console. Celle-ci l’avait fait aimé les jeux vidéo, une passion qu’il ne s’était jamais imaginé puisqu’il n’avait accès qu’à peu de loisirs avec sa vie de combattant. Tout avait tellement changé en l’espace de ces deux années, presque trois, à diriger la Terre.


« Ce petit pikachu qui me suit partout est super cool. J’adore ce jeu ! »


Le souverain s’assied un instant à côté de de son « esclave » pour regarder sa progression dans le jeu.


« Ouah, t’as bien progressé ! » Commente-t-il en voyant son équipe.


« Merci ! Tu veux essayer le prochain combat ? » Dit-elle en lui tendant la console.


Ce dernier accepta avec plaisir et il s’en sortit pas trop mal. Il ne connaissait pas la table des types aussi bien que sa partenaire, mais c’était parce qu’il n’aimait jouer à ce jeu qu’occasionnellement. Pythar préférait les jeux de combats et les trucs sur la guerre parce qu’il aimait étudier l’histoire des peuples et celle des terriens était riche. Du coup, à travers ceux jeux là, il en apprenait davantage.


Après un moment, il lui redonna sa gameboy et l’observa, elle. Il se disait que c’était la personne la plus cool qui lui avait été donné de rencontrer. Ils s’entendaient tellement bien ! Partageaient tant de passions communes et ne rebutaient pas à s’intéresser à celle de l’autre. Même quand ils n’étaient pas d’accord sur un sujet, ils s’écoutaient mutuellement sans se critiquer. Cette fille était sympa, ça changeait de la majorité des femmes saiyan qui l’ennuyait au plus haut point. Honnêtement, à part des activités sexuelles et la bagarre, la plupart du temps elles n’avaient aucune conversation intéressante.


« Yuno, tu sais… » Il se rendit compte qu’il bredouillait et qu’elle n’avait probablement rien compris à ce qu’il baragouinait.


Celle-ci lève ses yeux de sa console pour lui lancer un regard surpris. Un silence s’installa alors qu’ils se regardaient mutuellement. Les joues de Pythar commencèrent à s’enflammer. La jeune fille se mit à sourire soudainement.


« Oui, je suis d’accord. Je pense aussi qu’on pourrait essayer de sortir ensemble, Pythar ! J’y pensais depuis un moment, mais à cause de ton statut de roi et moi de « ta maîtresse » je me suis dit que ça allait être compliqué. Du coup j’ai préféré me taire. Ma vie est déjà géniale, je n’ai pas envie que tu aies des soucis à cause d’un truc comme ça ! »


Sa réaction le soulagea grandement. Il n’avait jamais essayé une quelconque relation de ce type avec qui que ce soit et n’en avait jamais eu l’envie ou le temps jusqu’ici. Bien qu’il continuait de rougir et que cela sembla contaminer Yuno – puisqu’il ne répondit pas aussi promptement qu’elle – il se sentait bien mieux qu’elle ait pris l’initiative.


« Je suis le Prince des Saiyan, j’espère quand même pouvoir choisir qui je veux comme copine ! » Dit-il en se frottant le bouc d’un air gêné. « En tout cas c’est super qu’on ait pensé à la même chose. Bon, on va bientôt penser à table ! » Dit-il en se levant brusquement, pivoine, pour se tourner vers la nourriture qu’il était en train de préparer.

Yuno sauvegarda sa partie, éteignit sa console de jeu et la mis en charge. Tout d’un coup l’atmosphère était devenue tendue à cause de cette nouvelle perspective dans leur relation et c’était mignon. Ils allaient tous les deux faire en sorte que ce sentiment d’embarras disparaisse, petit à petit. Ils se connaissaient suffisamment pour savoir comment s’y prendre et chacun ferait de son mieux. C’était aussi la première fois que l’écolière avait un petit-ami.
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MessageSujet: Re: Métanoïa    Métanoïa  ClockLun 28 Fév 2022 - 8:46
Leur relation s’était épanouie comme une fleur. Cela faisait maintenant cinq ans que Pythar était à la régence terrienne. Il avait préparé dans l’esprit des saiyan présent à se faire à l’idée qu’un jour Yuno serait leur reine. Beaucoup ne comprenaient pas, mais ils ne pouvaient que se soumettre à la volonté de leur supérieur. La majorité pariaient que leur amour ne durerait pas, mais à force de les voir ensemble – et même Yuno proposer des idées de stratégies et participer petit à petit à des concertations de guerre – ils lui reconnurent un certain talent dans le domaine.

Mais alors que leur amour filait bien, au milieu de cette cinquième année paisible, le Roi en personne revint de ses conquêtes. Son seul vaisseau se posa à la base de lancement, étrangement. Lorsqu’il en sortit, son armure était sale, délavée, partiellement détruite. Du sang séché sur sa figure et ses membres lui donnait une allure encore plus exténuée que ce qu’on lisait déjà sur son visage. Personne n’osa lui poser une seule question.

Thalès déboula dans le château, et aussitôt découvrit son fils et sa maîtresse à table. Il se joignit à eux en s’asseyant bruyamment, provoquant une sensation de malaise au-delà de son apparence pitoyable.

« Père… ? ! Mais qu’est-ce q- »

« La majorité de nos conquêtes ont été une réussite. Mais cette foutue planète… Görana… » Il lança un regard sombre à son fils. « Mon armée d’élites n’est plus. Ces foutus sauvages… des primates intelligents qui annulent tous les pouvoirs quand on s’approche d’eux, des dragons qui utilisent une magie extrêmement puissante, des femmes-serpent que l’on croyait faiblarde… mais en forçant nos guerriers à se battre près de leur mer, elles ont déchaîné les océans sur nous… Je n’avais jamais vu ça. »

Le Prince eut du mal à déglutir et Yuno baissa la tête. D’un côté… Bien fait pour eux, pensait-elle. Ces envahisseurs violents ne méritaient que de se faire lyncher.

« Et la cerise sur le gâteau… L’une des nôtres que nous avions envoyé bébé conquérir cette planète maudite est devenue l’un de leur atout. Elle ne se considère pas comme une saiyan, mais comme une göranienne. Cette traître a développé des compétences magiques je ne sais comment au contact de ces indigènes attardés… »

Des serviteurs lui apportèrent de quoi se sustenter. Thalès avala deux grosses pintes : une d’eau et une de bière, s’en mettant un peu partout sur le menton. Il essuya du revers de sa main sa bouche avant de poursuivre, sous le regard choqué de son fils :

« Nous devons nous préparer et y retourner. D’ici quelques mois, si l’on s’entraîne intensivement, on sera en mesure de les dépasser. Nous allons faire payer à ces barbares ce qu’ils ont fait aux nôtres. On va les exterminer ! » Dit-il en posant avec brutalité sa chope.

« Père… Reposez-vous pour aujourd’hui, nous organiserons des concertations militaires pour trouver un moyen de leur rendre la monnaie de leur pièce. » Confirma son rejeton. « Yuno pourra nous aider, tu sais elle a une bonne analyse d- »

« De quoi ? Comment ta maîtresse pourrait nous être utile ? Ce n’est même pas une guerrière ! Et puis c’est une terrienne, rien de plus qu’un jouet pour nous. » Thalès ne laissa pas son fils lui rétorquer quoi que ce soit. Il se leva et se dirigea vers sa chambre. « Toi aussi tu devrais te reposer au lieu de sortir de telles idioties, fils. »

Le couple se lança un regard inquiet suite au départ du Roi. Le prince bouillonnait intérieurement mais il décida de conserver une certaine tempérance pour l’heure. Son père était enragé par sa défaite, après tout.
Quelques jours plus tard, le fils et le père se retrouvèrent seul à la table de commandement. Thalès s’était remis de ses émotions et il était maintenant capable d’avoir une vision plus mesurée des choses. Ils avaient parlé « militaire » sans arrêt ces derniers jours et après avoir trouvé des solutions pour contrer les sauvages de Görana, il semblait avoir retrouvé son calme.

« Père, je dois vous entretenir de quelque chose d’important. Êtes-vous disposé à entendre ce que j’ai à dire ? » Pythar avait pris son courage à deux mains et s’était lancé.

Thalès leva un sourcil, intrigué.

« Je t’écoute. »

Le prince pris une grande inspiration avant de poursuivre.

« Ma maîtresse, Yuno, me sert plus qu’admirablement. Ces cinq dernières années à ses côtés ont été merveilleuses, je n’ai jamais ressenti ça avec une autre femme et… »

Son père tapa du poing sur la table.

« Ne viens pas me dire que tu aimes cette femme ! Elle reste une esclave ! Ne fait rien d’idiot ! »
Le visage de son fils devint froid et renfrogné face à cette réaction expéditive.

« Je veux l’épouser. » Affirme-t-il.

Son père le défia d’un regard noir.

« C’est hors de question ! Tu es un saiyan et tu prendras une saiyan comme épouse et tu me feras des petits-enfants dont je serais fier ! »

Mais son fils soutenait son regard.

« N’as-tu donc aucune parcelle d’humanité en toi ? »

Cette simple phrase transperça son père comme une lance. Ce dernier se leva d’un bond du banc où il était assis.

« Nous sommes des conquérants et tu agis comme un faible égoïste ! Tu es mon fils, tu dois donner l’exemple ! »

Pythar eut un petit rire mauvais.

« Donner l’exemple ? Ne suis-je pas moi-même l’un des plus grands guerriers de mon peuple ? En quoi mes sentiments ont un rapport avec tout ça ? »

Thalès fit un mouvement rageur avec son bras.

« Tu ne comprends rien… J’ai honte de toi. Mais tu n’épouseras pas cette fille. S’il le faut je la ferais exécuter. »

Cette affirmation était si sincère que Pythar cru qu’il allait se jeter à la gorge de son paternel. Il ne voyait aucune hésitation dans ses yeux. Il le ferait. Ce dernier serra les poings.

« Je pourrais vous rendre mon insigne et partir loin d’ici avec Yuno… mais je n’abandonnerais pas les terriens. Un jour vous serez contraint de me donner le flambeau, et je mettrais un terme aux injustices que vous avez semé dans votre sillage ! »

Il ne laissa pas le temps à son père de répondre. Il sortit de la pièce pour aller se défouler à l’extérieur sur un terrain d’entraînement. Il y croisa sa chère et tendre, qui elle-même évacuait sa frustration en perfectionnant ses capacités. Celui-ci la prit dans ses bras directement : il avait si peur de ce qu’était capable de faire Thalès…

Et le soir même, ce père monstrueux agit.

Alors que le couple princier avait réussi à s’assoupir, Thalès et deux de ses généraux entrèrent dans la chambre sans frapper. Le Prince se redressa d’un air furieux, alors que Yuno remontait la couverture sur son corps nu. Sans crier gare, son paternel s’approcha de lui et lui enfila de force deux bracelets très étrange aux poignets. Ce dernier, dans la confusion, ne fit rien pour l’en empêcher : il avait encore l’esprit dans le vague et il avait l’impression de rêver. Toutefois, lorsque l’armature métallique se referma sur ses bras, il comprit que tout ça n’avait rien d’un songe.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » S’écria-t-il en se levant d’un bond.

« Je ne te laisserais pas transformer notre peuple en chiffe molle. » Lui répondit Thalès avec un regard mauvais. « N’essaies pas de résister. »

Les deux gardes attrapèrent chacun Pythar par un bras pour le tirer de force hors de la pièce. Ce dernier devint tout feu tout flammes, augmentant sa force au maximum : sa transformation en SSJ blue était imminente, mais…

Rien ne se passa.

« Ces bracelets sont un « cadeau » de la Stinger Industry, qui est sous notre joug. Leurs éminents scientifiques n’ont cessé de faire des progrès et je dois reconnaître qu’ils sont bien utiles. » Son monstre de père commençait à enlever son armure. « Ces bracelets sont incroyables. Dès que quelqu’un les a aux poignets, ils réduisent l’individu à un simple mortel sans pouvoir. »

Pythar ne voulait pas y croire. Il se débâtit, mais sa force normalement prodigieuse ne semblait plus être là. Les gardes le maîtrisaient sans mal. Et il lui était impossible d’exploser ces fichus bracelets.

Yuno tenta vainement de l’aider. Celle-ci s’était levée subitement du lit – tant pis pour sa nudité – et avait accouru auprès de son amant. Thalès l’attrapa par la nuque et la balança dans le lit sans la ménager.

« Puisque mon fils te traite mieux que son propre père, je vais te faire payer pour le poison que tu as instillé en lui ! » Ce dernier avait presque fini de se déshabiller, sous le regard horrifié de la terrienne. « C’est forcément toi qui l’a ensorcelé ! Pythar était un fils qui me rendait fier, et maintenant il se dresse contre moi ! Fichue catin ! »

« JE VOUS INTERDIS DE LA TOUCHER ! » Hurlait son fils. Son visage était devenu celui d’une bête sauvage qui ne voulait que tuer. Il se tortillait dans tous les sens pour échapper à ses tortionnaires et criait de toutes ses forces, mais rien de ce qu’il fit ne l’évita d’être jeté au cachot.

Pendant ce temps, Yuno retombait violemment dans la folie, alors que Thalès abusait d’elle dans la plus grande brutalité. Ses larmes et ses braillements semblaient résonner dans tout le palais. Pythar était lui aussi en train de succomber à la démence, seul dans sa cellule, se griffant le visage de désespoir.

Le lendemain à l’aube, Pythar fut amené sur la place publique. Une foule énorme s’était réunie. Yuno avait été enchaînée au centre du lieu. Celle-ci était totalement débraillée, les cheveux en pétard, le regard dans le vide. Son corps entier tremblait sans s’arrêter. Des bleus violacés jonchaient son corps meurtri.

« Yuno… » Soufflait-il alors que les gardes l’amenaient pour l’enchaîner près d’elle. « Non…ce n’est pas possible… c’est un cauchemar… » Les larmes le reprirent en voyant l’état pitoyable de l’élue de son cœur qu’il ne pouvait même pas étreindre.

La jeune femme lui lança un regard désespéré qui ne fit qu’amplifier ses pleurs. Il l’avait ravagé. Son propre père avait tout détruit. Il l’avait fait revenir à cet état d’apathie autodestructrice qui la privait d’être elle-même, qui la privait de vivre, qui la privait d’être une bonne personne. Thalès avait tout aggravé. C’était comme si elle était presque déjà morte. Cependant Pythar lisait de l’espoir au fond des prunelles de sa conjointe, derrière toute cette déraison apparente. S’il trouvait un moyen de s’en sortir, il savait qu’elle pourrait surmonter ça à ses côtés, et alors les choses redeviendrai-

« Peuple de la Terre, voici le châtiment qui est réservé à quiconque s’oppose à notre régime. Et cela n’épargne personne ! Même pas mon propre fils ! » Rugit Thalès en tendant la paume de sa main gauche ouverte vers le Prince. « Tu as déshonoré les tiens, aussi tu vas périr comme le lâche que tu es ! »

Un rayon violacé transperça le cœur du Prince, alors qu’il regardait sa bien-aimée. Elle vit la lueur dans ses yeux s’éteindre. Elle vit son regard devenir vide. Le visage de Yuno se crispa en une expression d’effroi et de rage entremêlé. La terrienne hurla de toutes ses forces. Sa désolation porta si loin que l’ensemble des créatures ailées avaient déserté la zone.

Sa mort n’avait rien de juste. On l’avait privé de ses moyens pour se défendre. C’était un guerrier légendaire, bon sang ! Et il finissait comme ça… aussi facilement…

Thalès serra les poings.

« Tout ça à cause de cette sorcière ! » Dit-il en la pointant du doigt. « TU as assassiné mon fils ! »


























Ce
N’est
Pas
Possible






























Cette boucle tournait encore et encore dans son esprit. Elle ne voulait pas y croire. Non, non, non, c’était impossible. Comment tout ça avait pu arriver ? Si vite, sans prévenir ? Comment cette situation était seulement possible ?



*Si seulement je n’étais pas aussi faible… aussi pitoyable ! … Si seulement… je pouvais tuer ce monstre… je le ferai !*

Cette pensée avait été crié dans son esprit comme un ultime acte de détresse.

Et cela avait été entendu.

Un maelstrom gargantuesque commença à apparaître tout autour de Yuno. Il brisa les liens qui la retenait, alors que cette dernière clamait toute sa peine à haute voix, dans un cri à en déchirer quiconque avait un cœur.

Personne n’eut rien le temps de comprendre. Tout le monde sans exception sembla se tordre sur lui-même, impuissant. Peu importe leurs pouvoirs, peu importe leur force. Ils se rabougrirent et devinrent des tas d’os, chaque être vivant de la Terre, dans un fracas gigantesque. Les hurlements ne durèrent pas longtemps, car l’instant d’après ils n’étaient plus qu’un tas d’os ou de poussière.

Un calme plat régna tout d’un coup sur ce monde. Yuno tomba à genoux, l’esprit complètement embrouillé. Tout son corps la faisait souffrir à cause des actes sans nom de Thalès, et pourtant cette douleur s’était subitement évanouie. Lorsqu’elle redressa la tête…

… Il n’y avait qu’une marée de morts.
































































Cette dernière se mit à régurgiter son repas de la veille. Mais même en vomissant, elle ne sentit rien. Pas de brûlures dans son estomac ni dans son gosier. Même le torrent de larmes qui coulaient de ses yeux n’étaient pas ressenti par sa peau.

« Je… mais… » Elle n’arrivait pas à articuler correctement.

Cette dernière réussie à se redresser au bout d’un moment. Mais il n’y avait que désolation et cadavres, où qu’elle regarde, aussi loin qu’elle le puisse.

« C’est… moi ? Moi… j’ai fait ça ? » Elle recouvrit son visage avec ses mains. Cette vision était insupportable. Elle était en train de perdre les dernières graines d’un esprit saint en son être. « Je ne voulais pas… mon dieu… pourquoi… »

Elle s’effondra de nouveau à genoux en gémissant et en pleurant tout le liquide lacrymal qui lui restait.





























































« C’est toi qui l’a demandé. Maintenant, sers-toi de cette énergie pour aller dans un autre monde. Va retrouver Pythar. »

Cette voix… mais il n’y avait personne aux alentours… à part ces gens qu’elle avait…

Yuno expulsa définitivement ce qui lui restait dans le ventre. Toutes ces odeurs horribles lui faisaient tourner la tête. Elle priait pour que ce soit un cauchemar mais…

« Je vais te guider. Tu vas retrouver Pythar. Mais tu vas devoir le mériter. Tu n’auras plus ces pouvoirs. Tu ne les obtiendras de nouveau que si tu échoues et qu’il meurt. »

« MAIS JE N’EN AI JAMAIS VOULU !!! » Hurlait-elle. « POURQUOI ? ! »

Sa voix dérailla. Celle-ci frappa le sol et il se fractura si puissamment qu’elle fut abasourdie par sa propre force.

« Parce que tu me divertie. » Répondit la voix.

Yuno regarda ses mains. *Si j’ai une telle force, alors je peux…* Cette dernière plongea sa main droite dans son propre torse pour transpercer son cœur. Son visage était figé dans une expression de choc la plus totale. Rien n’avait de sens. RIEN. Comment était-ce seulement possible ? Tout ça ? Et en plus de pouvoir faire ça et… !

La voix se mit à rire doucement.

« Tu ne mourras pas tant que je n’ai pas décidé que tu ne m’amuse plus. Maintenant on va voir comment tu vas te débrouiller pour te débarrasser de l’autre version de toi qui t’attends dans le prochain univers. Soit créative et impressionne-moi ! »

La moindre parcelle de raison s’envola. Elle ne pourrait plus jamais être sainte d’esprit. Non. Les Dieux lui avaient tout pris pour leur bon plaisir. Il ne restait qu’une carcasse démente, obsédée par le seul but de sa vie pénible, imposée et perpétuelle : retrouver Pythar.

Elle refusa d’obéir pendant des jours entiers, recroquevillée sur elle-même. Elle tenta de se donner la mort de différentes manières et répétait ses actions, comme si cela allait fonctionner, à force. Yuno tenta de faire revivre ces gens, proposa de se sacrifier à la place. Rien n’y faisait. L’être divin qui l’avait pris en grippe ne l’écoutait guère. Alors, épuisée, elle n’eut pas d’autres choix que d’abandonner. Une force contre laquelle la jeune écolière ne pouvait rien faire se jouait d’elle… et par conséquent, il n’y avait rien d’autre à faire que d’écouter cette voix qui semblait être devenue une part entière de sa psyché.

La divinité l’obligea à ouvrir un portail avec l’énergie vitale récolté par tous ces gens qui avaient péri.
Lorsqu’elle le traversa, son histoire fut marquée à jamais comme étant l’une des plus tragiques des Univers.


Un jour lointain, sa folie l’emporterait tellement qu’elle croirait que le seul moyen d’être enfin en paix et auprès de Pythar serait de le tuer et elle avec – en espérant que le Dieu qui la martyrisait se soit lassé de son jouet.

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