Baron Mars Babel vs Karifu

“P’tit nouveau”, tout de suite les grands mots. Les arbitres étaient des esprits faibles et dont la raison de vivre n’était que d’être humiliés et démontrés comme ignares de toute situation. Comme le Nozomu Budokai le présenta, lui et tous les autres tournois d’origine plus ou moins amateure, ces pitoyables créatures n’étaient que les boucs émissaires de tout humour à base de violence cartoonesque et de ridicule à percussions. Est-ce que son opinion avait une importance sur la suite des évènements ? Non, aucunement. Babel décidait de la scène, Babel décidait du soutient du public, et Babel décidait de si l’on enregistrerait son petit commentaire. Tout ce que l’on retiendra d’”Arbitre”, si cela était son vrai nom, sera son unique mot annonçant le départ du combat. Un “Hajime !”, un “commencez !”, un “Go !”, ou toute autre onomatopée comiquement incrédible qu’il pouvait apporter sur le devant de la scène. Cette Karifu avait une histoire, elle avait un background, elle avait fait des rencontres et tissé des histoires avant d’arriver jusqu’ici, elle qui pouvait être reconnaissable par sa coupe de princesse japonaise sur les enregistrements datant des bombes de Seishiro Kasai, dont le laquais était malgré tout autorisé de participation. Cela n’offusquait en rien le Baron, signifiant davantage la possibilité de se représenter à ce tournoi si ses futures aventures faisait de son nom un synonyme avec des crimes contre l’humanité et des génocides. Mais pour l’instant, Babel n’avait fait rien d’autre qu’amener Jojiba dans une meilleure direction. Il était temps de montrer son autre signature : la présentation !

Les nuages s’accumulaient comme de la pâte à modeler dans les mains d’un bambin, écrasés les uns sur les autres jusqu’à ce que le ciel devienne noir comme nuit. Le vent se levait, mais la pluie ne fit pas vœu de présence. La foudre ne s’abattit pas immédiatement. D’abord, quelques faisceaux de lumières firent leur apparition au niveau de l’entrée, caressant la foule comme des doigts de mille couleurs sur une fourrure. Le brouillard s’éleva. Il y eut quelques hurlements du public pour couper le silence. Enfin, quelques flashs électrifiés tranchèrent dans le noir. Ils continuèrent quelques secondes afin de transposer la montée de l’évident build-up jusqu’à ce qu’enfin un coup de foudre s’écrasent diagonalement pile derrière l’escalier permettant la montée vers l'arène. Le tonnerre retentit. Des démons ailés descendirent du ciel, cornus, frôlant les gradins. Mais l’éclair n’avait pas disparu… il restait sur place. Encore une fois, l’orage se fit entendre et du ciel on put ouïr… une musique…


Sur la rampe choquante et pleine d’énergie surfait le petit personnage que tout le monde attendait. À travers les “Babels” qui retentissaient en rythme, on pouvait entendre le chant Neo-Soul et Rock and Roll signifiant symboliquement la moralité de plus en plus grisâtre du Baron durant son propre arc narratif, tandis que le rythme permettait à la foule de ne pas s’éternisait sur la mélancolie du manque de véritable héros dans le monde ayant autorisé la naissance de monstres comme Majin Végéta, Seishiro Kasai ou encore Auros, tous aussi bêtes que méchant. Le manteau que Babel portait sur ses épaules refusaient de s’en décrocher malgré l’énergie cinétique accumulée par sa pirouette et par le souffle de l’ouragan. Les spectateurs n’en avaient que faire de leur pop-corn, ils n’en avaient que faire de leurs détritus qui s’envolaient au gré du vent. Tout ce qu’il se passait, c’était qu’ils voyaient probablement la plus fantastique de toutes les entrées en scènes parmi celles si pauvres et modestes des participants de renom du reste de la galaxie. Sauf pour cette Hildegarde, ou quoi que fut son nom. Mais malheureusement, son manque de technique plus qu’évident risquait d’empêcher un vrai face à face de style. Babel risquait de faire face à Rellum ou Sid, s’il vainquait cette timide pugiliste, et l’un comme l’autre semblait être des monomaniaques ravagés du cortexe sans aucune once de charisme en dehors de leurs massacres réguliers. Mais le Baron restait ouvert aux surprises, et il ne possédait dans son sac que des premières impressions.

Parlant de premières impressions, il sauta de sa rampe de foudre, s’accrochant à l’une des pattes monstrueuses de ses serviteurs avant de relever son autre main tandis que son sourire s’agrandissait. On entendit résonner comme les tirs d’une mitrailleuse les tapes de sa main dans celle de ses fans, enchaînées avec autant d’amour que de vitesse pour son audimat, volant les vues télévisées des autres affrontements. Son chapeau enfin quitta son crâne, mais il n’en eut que faire, faisant un autre tour de gradin afin d’enfin poser ses deux bottes sur la cuisse du monstre pour se propulser au centre de l’arêne, accompagné par un autre éclat de lumière dans son dos. Il arrivait droit face à Karifu, son corps camouflé d’ombre par la superposition des luminosités, avec tant de grâce qu’il semblait être au ralenti. Son poing et son genou rencontrèrent le sol, alors qu’il resta dramatiquement dans sa position d'atterrissage pendant quelques secondes, jusqu’à ce qu’enfin sa main se releva, attrapant sa casquette qui finissait son voyage vers lui, couvrant son crâne diaboliquement démoniaque avant de se relever, les mains pointées vers le ciel, symbolisant enfin l’arrivée du méchant principal de cette joute.


Avec le rythme de grelots et la cacophonie de cloches, résonnait le nom à deux syllabes interposées de Babel. Les nuages tournaient dans le ciel, créant un vortex de nuit et d’éclair, annonçant le parfait champ de bataille pour le combat le plus légendaire de la jeune femme et un mardi après-midi habituel pour le plus frippon de tous les démons. Flamboyant et incroyablement énergisé, le maître de la tour pointa le ciel du doigt avant de se laisser frapper par la foudre. Les éclairs traversèrent son corps, alors que ce même doigt descendit pour viser la jeune demoiselle. La pauvre, pointée impoliment comme elle était. Que pouvait-elle faire ! Mars lui offrait une vraie plateforme pour démontrer ses capacités, pour secouer cette demoiselle rendue nerveuse par le public.


Sa main changea de forme, sa paume s’ouvrant pour se présenter au ciel comme s’il voulait lui tenir la main, tandis que ses doigts libres s’élancèrent autour de la visière de sa casquette, une pose dramatique pour annoncer toutes les fanfares, tandis que les applaudissements de la foule se confondaient au tonnerre.


Sa voix portait plus sans accessoire que tous les micros utilisables par les présentateurs de cette émission d’arts martiaux. Son visage était couvert par l’ombre et l’obscurité de son chapeau tant et si bien que seul l’éclat de jade de ses yeux pouvait être observé. Il croisa les bras avant de soudainement les décroiser, faisant apparaître ses tonfas avant de les faire tourner entre ses doigts, jonglant avec eux sans aucun problème, les dribblant même par moment, une chorégraphie si incroyable que l’auteur ne pouvait la transmettre par les mots. Enfin, il se plaça en position de combat.

(2 semaines sans réponses, nous sommes contraint de disqualifier Barron.)

Alors que les deux protagonistes venaient de se présenter pour le tournoi, Karifu décida d’attaquer la première. Le combat s’annonçait donc intéressant. Cependant, le Barron ne sembla pas vouloir répondre à son invitation. Ce dernier avait mystérieusement disparu, laissant donc Karifu seule sur le ring de combat. Un peu gêné par la situation, l’arbitre se précipita sur le terrain et annonça à haute voix :

« Barron Mars Babel est disqualifié du tournoi, Karifu est donc déclarée vainqueur ! »

Il n’avait pas le choix, les règles étaient les règles. Il devait en effet trouver une parade suite à cette action inattendue. Il ne comptait pas faire attendre indéfiniment les spectateurs et Karifu. Tant pis pour le spectacle.