Pagaille à l'Île Papaye

Voila maintenant plusieurs semaines que que notre amie à la blouse blanche est revenue de sa petite excursion temporelle. Depuis ce jour tragique, elle n'a pas retouchée à la machine temporelle qu'elle gardait bien rangée dans sa capsule. Peut-être cherchait-elle à faire profil bas ? Quelque soit ses raisons, elle n'était nullement au courant de l'existence de la patrouille temporelle mais cela ne l'empêchait nullement de prendre quelques précautions pour autant. Avec ou sans hommes à ses trousses, la voyageuse savait ô combien il pouvait être dangereux de voyager à travers les âges et cette dernière ne prévoyait pas d'en faire n'importe quel usage. Après avoir longuement recherché un endroit tranquille dans lequel elle pourrait mener ses expériences en toute tranquillité, C-21 dirigea son attention vers un endroit bien connu de la carte du monde : l’Île Papaye. Un drôle de choix, n'est-ce pas ? Pourtant celui-ci était le plus évident. Cette grande île située a proximité des archipels et du continent lui offrait un large éventail de possibilité et ce tout en écartant la possibilité d'être dérangée par les autorités.

« Pffff... quel désordre. »

C'est le moins que l'on puisse dire. En installant sa capsule maison dans un creux de montagne, éloigné de la civilisation, notre dame dû s'improviser un laboratoire de fortune en réaménageant son salon. Outre les cartons qui se sont entassés dans un coin de cette petite habitation, il était difficile de manquer les nombreux câbles qui s'emmêlaient à même le sol. Nombre d'entre-eux étaient reliés à ce qui s'apparentait à un fauteuil médical trônant au beau milieu de la pièce tandis que d'autres se retrouvaient branchés à deux ordinateurs portables alignés l'un à coté de l'autre sur une table de salon, juste à coté du canapé installé contre un mur. Comme si ce n'était pas suffisant, une autre partie de tout ce bazar était relié directement dans la chambre inutilisée de la maison. Là bas s'y trouvait un incubateur de fortune, construit à partir de matériaux bon marchés et de plans trouvés sur internet. Bien que cette hideuse invention ne soit nullement incapable d'égaler les grandes inventions du Dr. Gero, elle avait au moins le mérite d'être à 100% opérationnelle et de maintenir en vie le petit être qui résidait à l'intérieur mais... n'aurait-il pas beaucoup changé en si peu de temps ?

« Au moins tout fonctionne bien. »

Et c'était une bonne chose. Enjambant les fils avec précaution, la jeune femme retira ses chaussures avant de s'affaler sur le canapé. Sans trop d'effort, elle attrapa l'un des deux ordinateurs qu'elle déposa sur ses genoux puis commença à naviguer sur certains forums auprès desquels elle s'est fait connaître sous le nom de « Titor ». Derrière ce pseudonyme ne se cachait aucune information personnelle. Pas un seul numéro de téléphone, aucune adresse mail pouvant mener à qui que ce soit, pas même un avatar. Rien. Ce compte n'avait qu'une seule utilité : vendre ses services aux plus offrants. Vous deviez vous en douter, alimenter toutes ses machines demandaient beaucoup d'énergie et beaucoup d'énergie demandaient forcément beaucoup d'argent. Afin de palier à un éventuel problème financier, la brune prit la décision de se lancer dans un domaine à la fois rentable et particulier : la cybernétique. Si peu de monde pouvait se vanter du luxe de pouvoir améliorer son propre corps au point d'allonger son espérance de vie, ce fameux « Titor » ventait les mérites de technologies à même de mener l'homme vers la prochaine étape de son évolution. Avec ce genre de discours, « il » parvenait à inciter les plus riches à dépenser allégrement leur argent pour se faire implémenter toute sorte de machines dans le corps et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce commerce pourtant illégal semblait convenir à tout le monde.

*Toujours pas de clients ? Dommage...*

Bien évidemment, les clients ne se poussaient pas encore au portillon. Le personnage qu'elle s'est construit n'était qu'au début de sa réputation et rien ne garantissait qu'elle ne resterait dans l'anonymat très longtemps. Depuis qu'elle s'est installée ici, la chercheuse n'a dû vendre ses services qu'à une demi-douzaine de personnes en tout. Ce n'était certes pas grand choses mais cela restait suffisant pour payer ses factures et s'alimenter pour encore quatre ou cinq mois. Tandis qu'elle était en train de faire sa publicité habituelle, la jeune femme reposa l'ordinateur à sa place lorsqu'elle fut interpellée par un bruit en provenance de l'une des chambres. Ce n'était pas quelque chose d'habituel. Elle résidait au beau milieu de nulle part, dans une montagne qui était elle même située sur une île alors que pouvait-il bien se passer ? A en juger par le bruit émit, on pourrait croire que quelque chose a été cassé. C'était un peu comme le bruit d'une assiette en porcelaine qui se brise en tombant à même le sol.

« Qu'est-ce que... »

Inquiétée par ce son étrange, la savante se rechaussa en vitesse puis se précipita vers la pièce ou se situait l'incubateur, non sans manquer de trébucher sur un câble d'alimentation. Lâchant un juron sur le passage, elle ouvrit la porte en grand et découvrit avec horreur ce qui était en train de se passer.

« Doooo... »

« … hein ? »

*Mais d’où est-ce que tu viens, toi ?*

Tiens ? Voila un oiseau de mauvaise augure. Celui-ci ne ressemblait en rien aux espèces de volatiles peuplant cette île et encore moins de cette planète. Cela dit, peu importe d’où provenait l'animal. Celui-ci s'était vraisemblablement introduit en passant par la fenêtre de la chambre que la scientifique eut le malheur de laissée ouverte au profit de cet épouvantable profiteur. L'occupante redirigea rapidement son regard vers l'immanquable : la vitre de la couveuse était complètement brisée, permettant à l'eau dans laquelle baignait l’œuf de se répandre sur la moquette... par ailleurs, ou était l’œuf ?

« Giiiiii ! »

L'animal s'en alla sans attendre en repassant par là ou il en entré. En un battement d'aile, il s'éloigna rapidement du lieu dans lequel il s'est faufilé, ne laissant qu'un bref instant à la cyborg pour se rendre compte que l'emplumé tenait son protégé entre ses serres.

« Hé ! Reviens là, sale emplumé ! »

Ne perdant pas une seconde pour partir à la poursuite de cet oiseau de malheur, c'est en affichant une expression mêlant surprise et colère qu'elle se jeta par la fenêtre et prit son envol à son tour. Après tout ce temps, son habileté à maîtriser ses pouvoirs d'être artificiel s'est développée et sa maîtrise de la danse de l'air s'en est retrouvée améliorée. Il ne lui fallut pas plus d'une trentaine de secondes pour retrouver la trace de ce fichu piaf qu'elle parvint à chasser à l'aide d'un kikoha bien placée. Sonnée par la puissance de cette attaque surprise, la bête relâcha sa cible par inadvertance et s'envola à tire d'aile, abandonnant sa proie pour se diriger vers une toute autre destination. Malheureusement, l'épouse du docteur Gero n'aura pas été capable de protéger la création de feu son mari jusqu'au bout... n'ayant pas réussi à rattraper l'étrange cocon avant qu'il ne chute, celui-ci tomba à plusieurs mètres d'altitudes avant de se perdre dans l'immensité de la forêt qu'elle survolait

« Nooooon !!! »

Après cet événement, C-21 passa plusieurs jours à rechercher les traces du monstre auquel elle a donné naissance. Passant la forêt au peigne fin, elle chercha encore, encore, encor et encore... sans ne jamais trouver quoi que ce soit. Plus le temps passait, plus sa frustration grandissait. Malgré cela, cette dernière n'abandonnait pas.

*Je le retrouverais quoi qu'il en coûte !*

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Il ne voyait rien, tout était si sombre. Il n’entendait rien, tout était si calme. Avait-il seulement une conscience ? Lui-même en doutait. Il ne savait pas encore qui il était. Il n’arrivait même pas à bouger. Mais avait-il seulement un corps ? Il n’en était même pas sûr. Il n’y avait aucun son, aucune distraction, rien. Il était parfaitement détendu. Ou plutôt, il devrait l’être. Il n’arrivait pas à se détendre, il voulait bouger. Il voulut tenter quelque chose, mais quoi ? Il n’avait ni corps ni organe. Ou alors, celui-ci était trop faible pour réellement pouvoir fournir un effort.

Oh, il était déjà fatigué. Il se sentait déjà partir. Mais où ? Etait-il en train de mourir ? Il n’eut pas le temps de réfléchir à la question. Il s’était déjà endormi.

Quelque chose n’était pas normal. Il n’arrivait pas à déterminer quoi exactement. Des souvenirs diffus traversaient sa conscience. Il n’arrivait pas à les discerner. Il voyait plusieurs combats se dérouler d’un point de vue extérieur. Il voyait plusieurs personnes se battre. Il savait qu’il devait qui ils étaient mais il n’y arrivait pas. C’était beaucoup trop épuisant pour son cerveau. Alors, il se contentait simplement de laisser passer tout cela. Il ne pouvait pas se concentrer dessus. Cela l’épuisait juste inutilement. Il n’arrivait même pas à réfléchir convenablement. Il se sentit déjà défaillir, s’endormant alors doucement.


Un son. Le premier qu’il entendit de toute sa vie. Mais était-ce réellement une vie tout cela ? Tout ses souvenirs devenaient de plus en clairs. Il y en avait qui se stoppaient, qui étaient…corrompus. Comme s’il manquait des informations…Comme s’il manquait des données. Ce son qu’il entendit, il n’était pas agréable du tout. On aurait dit que quelqu’un parlait. Mais il n’arrivait pas à comprendre quoi. Son corps, s’il en avait réellement un, n’était pas encore suffisamment développé.
Son nom. Il savait comment il se nommait. Son nom était Cell. Un souvenir diffus le lui avait confirmé. Ce souvenir était différent. Il ne voyait rien, il entendait juste. Mais il ne comprenait rien. Tout allait trop vite. La seule chose qu’il comprenait était son nom : Cell. Il aimait bien, ce prénom. Oui, désormais il se nommerait Cell. C’était son nom…son identité.
Il ne savait pas du tout combien de temps s’écoulait. Avait-il un mois, un an ou un siècle ? Il n’en savait rien. Il avait l’impression qu’il lui manquait quelque chose. Une connexion à un monde extérieur. Il était persuadé qu’il existait un monde extérieur. C’était de là que devait venir les sons qu’il entendait qui ne venaient pas de sa tête. Il lui manquait des données, des informations. Pourtant, il arrivait à grandir, il le sentait. Il commençait à avoir des sensations. Ce n’était pas encore ça. Mais il entendait enfin parfaitement. Il entendait souvent une voix de femme parler, il ne savait jamais à qui. Mais cette voix avait commencé à le rassurer. Il n’était pas seul. Quelqu’un l’attendait. Etait-il dans un œuf ? Oui, cela devait être ça. Il était dans un œuf.



Alors qu’il dormait, une intense douleur submergea tout son corps. Il venait de se cogner à quelque chose, mais il ne savait pas quoi. Son corps n’avait jamais ressenti la douleur, il n’y était pas habitué. Sous le choc, il perdit directement connaissance.
Des personnes discutaient. Il n’avait jamais entendu des voix pareils. On aurait dit des jeunes. Il se sentit même secoué. Quoiqu’il se passait, ça ne lui plaisait pas trop. Et d’un coup, il se sentit valdinguer, une douleur dans son dos. On venait de lui shooter dessus comme s’il n’était qu’un pauvre ballon. Et il sentit un autre coup, puis un autre et ensuite un autre. Il commençait à perdre patience. Pourquoi le maltraitait-on ainsi ? où était la douce voix qu’il entendait tout le temps ? N’allait-elle pas le sauver de cette torture ? Ces pensées furent coupées par le bruit d’un craquement. Il entendit alors des gémissements de plainte :

‘’Oh non, il est cassé le ballon. C’est trop nul !’’

‘’Ouais dégageons les gars et laissons-le ici.’’

Un brouhaha se créa alors et au bout d’un certain temps, il n’entendit plus un seul bruit. Une grosse douleur parcourait son corps, tandis qu’il se sentait seul et abandonné. Une fissure dans son œuf avait été fait, dû au craquement qu’il avait entendu plus tôt. Le liquide qui le berçait commençait à se vider. Il était désormais coincé dans l’œuf et il n’avait même pas la force d’en sortir…

Il ne pouvait pas abandonner là ! Il devait se battre pour sortir de son œuf. Hors de question qu’il reste pourrir ici. Il mit ses pattes sur la coquille et poussa de toute ses forces…avant de se faire agresser par une lumière éblouissante.

Ses yeux n’avaient jamais vu la lumière, tout comme son corps n’avait fait d’effort. Il n’arrivait même pas à marcher. Il avait l’impression d’être incomplet…imparfait… Il s’écrasa mollement à plat ventre, en plein milieu d’un terrain de football désert.

L’humanité était profondément mauvaise. Ils savaient qu’il y avait quelque chose sous l’œuf. Et pourtant, ils n’ont pas hésité à lui shooter dessus. N’y avait-il personne pour l’aider ?

« La vie n'est pas un conte de fées qui finit bien. Le monde est un endroit cruel, triste, où tant de choses à tout instant se trouvent gâchées par la méchanceté des hommes. »

Il faisait quasiment nuit, il ne savait pas quand exactement. Mais au moins, il serait tranquille pour pouvoir réfléchir. Il n’y avait personne, pas même celle qu’il entendait si souvent quand il était dans l’œuf. Il était encore faible pour le moment, il n’aurait pas dû sortir tout de suite.

Dans sa tête, il y avait plusieurs idées de vengeance. Il n’avait pas du tout apprécié la manière dont il avait été traité et il comptait bien leur faire payer. Et ce, peu importe que ce soient des gosses. Personne n’avait le droit de maltraiter une personne qui n’était même pas encore née. Les Humains étaient trop cruels, il s’en rendait bien compte. Cela devait être une question d’éducation, donc les parents agissaient sûrement pareil.

Son cerveau lui informa que les humains aimaient beaucoup disséquer ceux qu’ils jugeaient comme leur étant inférieur. Et cela lui fit bien comprendre qu’il voulait vraiment se venger d’eux. Qu’ils comprennent sa douleur, la douleur des êtres « inférieurs ».

Il ne pouvait pas encore aller dans leur fourmilière pour le moment, il était trop affaibli. Non, il devait aller dans la jungle, histoire de pouvoir reprendre quelques forces. Il espérait que la personne qui semblait être sa créatrice. Une information lui insuffla que son allégeance devait aller à un certain Docteur Géro, ce qui l’enragea quelque peu. Sa programmation pouvait aller se faire foutre, il n’avait aucunement l’intention d’obéir à ce type. S’il le voyait, il le tuerait à vue.

Poussant ses muscles au maximum, il commença par avancer vers le bord de la mer qu’il voyait un peu plus loin. Il déposa sa bouche et commença à boire l’eau. Il la sentit traverser son corps tout entier, le faisant doucement sourire. Son corps n’était pas encore habitué à cela, il le ressentait très clairement. Il se sentait légèrement mieux et décida d’aller vers la jungle afin de trouver quelque chose à manger, n’importe quoi.

Un oiseau vint alors à lui, afin de le picorer. C’était sûr que quadripède qu’il était, il devait avoir l’air appétissant. Vivement qu’il puisse enfin se tenir sur deux pattes. En attendant, il se dépêcha de se réfugier dans une grotte, espérant échapper à l’oiseau. Il semblerait qu’il n’avait pas besoin de manger, ayant hérité cette caractéristique des Namek. Mais il avait besoin d’absorber l’énergie vivante, celui était primordial. Il ferma les yeux, s’endormant alors tout doucement. Il avait besoin d’un peu de repos après ce qu’il venait de se passer. Pour le moment, il ne pouvait pas trop agir, sans dard.

« Cell... »

Encore cette voix résonnant en écho... elle était faible mais elle résonnait dans son sommeil. Il avait beau essayer de l'ignorer, il ne pouvait pas la chasser de son esprit. Avec le temps, celle-ci se faisait plus audible et progressivement, le mutant l'entendait de plus en plus clairement.

« Cell... »

Inutile de résister, cyborg. Tu ne peux échapper à ta programmation. Avant même que n'arrive le jour de ta naissance, un message a ton attention fut implanté dans ton cerveau. Essayer d'en faire fit ne fera que le pousser à revenir. La seule chose que tu puisses faire à ce moment, c'est de te concentrer sur ce rêve et d'en retenir les éléments importants.

« Cell ! »

Le voilà, le Docteur Gero. Son image apparaît clairement dans son subconscient. Autour de lui, rien d'autre qu'un vide immense. Il est le seul a apparaître clairement dans cette vision et sa voix était comme celle d'un guide pour celui qui n'avait d'autre objectif que celui d'assurer sa propre survie.

« Écoute, Cell. Tu représentes le dernier cri en matière de cyborgs parce que tu as été créé à partir de cellules spéciales. Ton évolution a été surveillée par un ensemble d'ordinateurs complexes. »

Voila des informations qu'il n'avait pas jusque là. Depuis qu'il a vu le jour, le mystérieux insectoïde n'avait nullement conscience de ce qu'il était vraiment et ses souvenirs n'étaient pas toujours très détaillés. Pourtant, il avait déjà une connaissance du monde des humains et des choses qui l'entouraient. En d'autres termes, il disposait déjà de connaissances liées à la mémoires de ceux dont il a hérité les cellules. Voila quelque chose de bien pratique pour ce petit être qui découvrait le monde.

« Vivement le jour ou j’assisterais à ton triomphe... et ou tu régneras sur le monde avec moi. »

La voilà, cette fameuse vérité qu'il herchait tant : la raison de son existence. L'homme qui l'a conçu n'avait qu'un but en tête : réussir là ou le Ruban Rouge a échoué. Régner sur le monde... cet objectif, était-il celui du bio-cyborg, actuellement ? Après-tout, ce dernier n'était pas une vulgaire machine. Lui aussi était doué de conscience, d'un libre arbitre et dans le cas de figure ou son objectif concorderais avec celui de son concepteur... accepterait-il seulement de partager tout cela avec lui ?

« Voici mes instructions : tu dois absorber toute l'énergie dont tu auras besoin pour évoluer. Quand tu auras atteint le dernier stade de ta mutation, après avoir avalé C-17 et C-18, tu posséderas enfin, et pour le restant de tes jours, le pouvoir le plus grand de tout l'univers. »

Une belle promesse pour un objectif on ne peut plus ambitieux. « Le pouvoir le plus grand de tout l'univers » à t-il dit ? Voila des paroles alléchantes mais cet objectif, était-il vraiment atteignable ? Avant même qu'il ne put y réfléchir, la vision du scientifique s'effaça de son esprit, laissant place à aux souvenirs marquants des individus qui lui ont fait don de ce précieux ADN. Les plus grands combats de Son Goku, Piccolo, Vegeta, Freezer et du Roi Cold défilaient à une vitesse inouïe dans son esprit. Il y avait peu de chances que ce jeune monstre parvienne à se remémorer de la globalité de ses souvenirs à son réveil... mais ils seront toujours là, gravés quelque part dans un coin de sa mémoire. Avec une nuit aussi riche en information, l'esprit du nouveau né avait de quoi être embrumé. Alors que le calme semblait être revenu, le survivant fut tiré de son sommeil par les premiers rayons de soleil. Éclairant la cavité de part sa vive lumière, le jour commençait doucement à se lever.

En sortant de sa cachette, Cell put voir un ciel clair et presque dénué de nuages. Ça avait beau être un matin, la chaleur s'était déjà installée sur cette île tropicale. Si le paysage n'avait nullement changé, le drôle d'animal, lui semblait s'être doucement adapté : en l'espace d'une nuit, son corps celui-ci avait déjà prit quelque centimètres et à moins que ce ne soit qu'un effet de lumière, il aurait commencer à brunir ? Quoi qu'il en soit, l'être artificielle pouvait jouir d'une force nouvelle ainsi que des réflexes de ses prédécesseurs. Certes, il était encore trop tôt pour qu'il puisse se servir du ki mais ses nouveaux attributs allaient sans doute pouvoir lui permettre de courir, sauter et grimper beaucoup plus vite qu'il ne le pouvait hier. En parlant de cela justement, quelque chose semblait foncer droit vers lui ? C'était rond, petit, solide... qu'il ait ou non les réflexes pour l'esquiver, le mutant pouvait se rendre compte qu'il ne s'agissait que d'une vulgaire noix de coco... mais d’où pouvait-elle venir ?

« Hoo ! Hoo ! Hoo ! »

Tout va bien, c'est juste un saiyan singe. Du haut de la branche sur laquelle il était perché, le chimpanzé observait avec une curiosité apparente la réaction de ce drôle d'animal qu'il n'avait jamais aperçu auparavant. Était-il amical ou bien était-ce un prédateur de plus dans cette jungle ? Telle était la question qu'il devait se poser. D'un mouvement agile, le petit être se balança à l'aide d'une liane pour atteindre une branche un peu plus proche du sol. De là ou il était, Cell pouvait très bien l'atteindre en un seul saut et dévorer cette cible potentielle si ça lui chantait. Bien sûr, il pouvait aussi bien chercher à sociabiliser avec le ouistiti ou simplement se contenter de l'ignorer. Quelques minutes plus tard, une volée d'oiseaux paniqués s'envolèrent tandis que de lourds bruit de pas résonnèrent. S'il n'avait pas cherché à attenter à la vie du macaque, l'être-artificiel pouvait alors se rendre compte que celui-ci s'est brusquement mis à trembler, les deux mains posés sur le dessus de sa caboche. Visiblement, ce n'était pas à cause de lui sans quoi il se serait déjà enfuis. En tout cas, il était devenu clair que quelque chose de terrifiant était arrivé.

« Tiens, tiens, tiens ! Mais qu'est-ce qu'on a là ? »

Les bruits de pas se faisaient de pus en plus lourds et de plus en plus proche. D'entre les arbres, une immense silhouette s'est révélée à notre explorateur en herbe.

« J'ai de la chance on dirait ! Rien de tel qu'un bon casse-croûte pour bien commencer la journée ! »

Un instant, c'est bien lui qu'il venait de qualifier ainsi ? Vu sa carrure, ce gros bandit poilu en armure avait l'air plutôt coriace et l'épée gigantesque qu'il tenait par dessus son épaule menaçait à tout moment de s'abattre sur sa prochaine victime. Salivant d'avance à l'idée de dévorer quelques animaux occupant cette jungle, le chasseur borgne fit un pas de plus vers l'étrange créature, constatant par la même occasion qu'il ne ressemblait à rien qu'il n'avait connu jusque là.

« Bouahahaha ! C'est qu'il a l'air plutôt appétissant en plus ! Allez viens là que je t'attrape ! »

Sans prévenir, le gros ours envoya abattit sa lame sur l'insectoïde dans une tentative visant à le découper d'un coup rapide. Cell avait tout intérêt à l'esquiver s'il e voulait pas finir ses jours ici ou dans l'estomac de ce braconnier du dimanche. D'une manière ou d'une autre, ce pauvre bougre allait rapidement devoir choisir entre fuir ou agir. Espérons que C-21 ne tardera pas trop à le retrouver...

Cette voix qu’il entendait à peine lui semblait familière. Ce n’était pas la voix qu’il avait l’habitude d’entendre. Il n’arrivait pas à déterminer d’où elle venait mais il savait qu’il la reconnaissait. C’était la voix d’un vieil homme. Pour le moment, il était épuisé, il aurait préféré dormir. Mais il semblerait qu’il soit en train de rêver en réalité. Et il aurait clairement préféré ne pas rêver si c’était pour entendre cette voix agaçante.

Un vieil homme s’imposa alors à sa vue et il sut immédiatement qui il était. C’était le Docteur Gero, son créateur. La personne à qui il devait la vie. Il voulut ne pas l’écouter mais il changea très vite d’avis lorsqu’il entendit le discours préprogrammé de celui-ci. Apparemment, il avait la possibilité d’évoluer, ce qui le ravissait au plus haut point. Il lui fallait absorber deux cyborg s’il souhait obtenir la perfection.
Par contre, où qu’il se trouve, il était hors de question que le docteur Gero règne avec lui sur le monde. Il ne savait pas du tout où celui-ci se trouvait d’ailleurs et il s’en fichait totalement. Le jour où il le verrait, il le tuera sans la moindre hésitation.

Une obsession naquit en lui à ce moment-là. C’était comme s’il l’avait toujours su, il voulait désormais à tout prix absorber C-17 et C-18. Il avait en tête leur description physique, il savait qu’il pouvait y arriver. Il pouvait les absorber. Cela devenait son objectif sur le long terme : atteindre la perfection.

Mais seul, il ne pouvait certainement pas y arriver. Il allait devoir trouver des personnes qui pourraient l’aider. Il devait retrouver la voix qu’il entendait si souvent. Elle ne devait pas être bien loin après tout. Il se sentait bien seul et cela le perturbait énormément.

Heureusement, il ne se sentit pas seul bien longtemps. Un petit singe s’était approché de lui, l’air curieux. L’espace d’un instant, Cell hésita à le manger, pour absorber son énergie et se renforcer. Mais au final, il ne le fit pas. Il n’avait aucun problème avec les animaux qui étaient maltraité globalement. Il ne fera que crédibiliser les Humains s’il le faisait. Et de toute façon, le petit singe lui sembla bien amical, alors pourquoi ne peut pas en profiter pour avoir des informations sur ce lieu où il se trouvait ? Il lâcha un couinement qui semblait amical, n’ayant pas encore suffisamment évolué pour parler. En voyant cela, le petit singe fut plus que ravi, comme s’il l’avait compris et descendit le rejoindre, sautillant de joie à sa vue. Il lui offrit même un banane que Cell mangea de bon cœur

Malheureusement, ce petit moment ne dura pas éternellement. De lourds pas résonnèrent et une ombre se fit voir. Le petit singe semblait être effrayé d’ailleurs à la vue du propriétaire de l’ombre. Un bandit en armure, équipé d’une épée. Et il semblerait qu’il souhaitait manger Cell.

Cell attendit quelques secondes afin que l'épée soit près de lui et effectua une roulade sur le côté, d'extrême justesse. S'il avait fait cela seulement une seconde après, il ne serait plus de ce monde. Le coup d'épée venait verticalement, l'attaque avait pu être évité, étant donné que le bandit aurait eu du mal à dévier son coup. Cell espérait que l'épée se soit alors coincée dans le sol.

Il n’allait clairement pas se laisser faire, il en était hors de question. Discrètement, il plaça la peau de banane, sous son corps, la cachant tandis qu’il lâcha un couinement au singe, comme s’il lui disait de partir. Enfin, il se tourna vers le bandit et lâcha des cris provocateurs. Il savait qu’il maitrisait plusieurs techniques mais son corps était incapable de les utiliser. Il allait devoir faire preuve de ruse. Et ce bandit ferait un excellent repas. Continuant de le provoquer, il espérait que son adversaire lui fonce dessus. Si cela devait arriver, il savait exactement comment réagir. Il lui suffisait simplement de lancer la banane pour légèrement déséquilibrer le bandit et de lui rentrer dans le ventre pour le déséquilibrer encore plus, son armure ferait sûrement le reste.

« Huh ?! »

Ce fut avec une grande vivacité que notre ami l'insectoïde a échappé au tranchant mortel de la lame géante de ce tyran. Confiant à l'idée de le découpé en petit morceau, celui-ci avait abattu son arme avec une puissance inouïe mais jamais il n'aurait cru que sa cible ne serait assez vive pour échapper à son sort. Constatant que sa proie s'échapperait s'il ne faisait pas preuve de réactivité, l'ours brandit son épée de ses deux mains et et poussa sur ses appuis pour la décoincer du sol. Dans un grognement, il foudroya le macaque et l'étrange créature qui l’accompagnait d'un regard menaçant. Si l'absence d'un œil offrait un angle mort, cet ennemi n'en demeurait pas moins redoutable et alors qu'il entendit les provocations incessantes de la bestiole, il ne put s'empêcher de venir à sa poursuite.

« Ça sert à rien de t'échapper ! Bouge pas de là, p'tit casse-croûte ! »

Il n'allait pas le laisser filer aussi facilement on dirait. A peine eut-il décoincée son arme qu'il s'avança d'un pas assuré vers Cell, bien décidé à n'en faire qu'une bouchée. Comme on pouvait s'y attendre, le colosse fonça directement sur sa cible et ce dernier ne manqua pas de tomber dans ce piège, aussi primitif puisse t-il être. Le bandit paniqua en agita les bras, glissant sur un peu plus d'un mètre avant que la création du docteur Gero ne lui rentre dedans pour le faire tomber sur le dos. Les quatre fer en lame, il lâcha malencontreusement son arme mais le mettre à terre n'allait clairement pas suffire à le vaincre. Les protections qu'il portait amoindrissaient assez bien les dégats et ce dernier était déjà en train de se relevé. Afin de ne pas laisser son camarade de fortune en difficulté, le macaque jeta une série de noix de coco sur le braconnier depuis la branche sur laquelle il s'était réfugié.

« Alors là... »

Cogné mais certainement pas sonné, le carnivore se releva en vitesse et récupéra son épée, brandissant cette dernière pour repartir découper d'un coup vif le tronc de l'arbre sur lequel était perché le chimpanzé qui ne cessait de lui jeter des projectiles. Celui-ci retomba dans un hurlement de panique puis fut rattrapé par la grosse patte velue de son assaillant qui n'allait pas se priver de le dépecer l'instant suivant.

« Gnahaha... ragoût de singe, ça faisait longtemps tiens ! »

A bien le regarder, on dirait que la dernière tentative de Cell ne lui ait pas fait grand chose... peut-être que sa stratégie n'était pas la bonne ou bien n'était-il pas encore assez évolué pour faire le poids face à lui ?  Dans un cas, il pouvait risquer sa vie pour sauver le jeune animal et peut-être gagner des forces en parvenant à vaincre ce bourreau, de l'autre, il pouvait s'enfuir et s'assurer de rester en vie. Quoi qu'il en soit, il allait devoir décider rapidement, sans quoi le bio-cyborg risquait fortement de finir à la place du dessert.

Il aurait dû prévoir le fait qu’une attaque aussi naze soit inefficace face à un tel gabarit. Mais il ne comptait toujours pas abandonner, comptant bien tuer son adversaire. Il fut complètement surpris lorsqu’il vit que le chimpanzé essayait de l’aider du mieux qu’il pouvait au lieu de fuir. Evidemment, les projectiles n'avaient pas beaucoup d'utilité au niveau physique, mais ils semblaient déranger mentalement l'adversaire.

Le macaque avait fait un bon boulot en soit en se laissant attraper. De ce fait, le bandit n’avait plus les mains libres. Et il savait exactement ce qu’il fallait faire. Les cris du chimpanzé semblèrent avoir occupé, car celui-ci ne faisait même plus attention à Cell. Et le bio-cyborg comptait bel et bien profiter de la situation. Il n’allait certainement pas s’enfuir, il en était hors de question. Sa programmation lui ordonnait justement de fuir mais son orgueil le refusait. Et il était hors de question qu’il abandonne le chimpanzé. Celui-ci n’avait rien fait de mal et avait même cherché à l’aider. Il avait faim et il savait déjà ce qu’il comptait manger, ce qu’il comptait ingurgiter.

Se décalant doucement du côté gauche, afin d’être dans l’angle mort du bandit et fit un bond vers le visage de son adversaire, cherchant à lui arracher son dernier œil et à l’avaler. De cette manière, le bandit sera complètement aveugle, et ils pourront le tuer sans aucun problème. Aucune hésitation à avoir, il devait être tué. Ainsi, Cell aura pu se venger et il se renforcera considérablement. Ensuite, il se débrouillera pour retrouver sa maitresse. Et le chimpanzé pouvait possiblement l’aider. Après tout, il vivait dans cet île, il l’avait sûrement vu arriver. Il était d’autant plus motivé à tuer l’ours. Et ce n’était rien d’autre qu’une étape. Il n’oubliait son but initial : tuer les habitants de cette île et se venger de cette méchanceté qu’ils avaient. Bien entendu, il comptait bien épargner les animaux et sa maitresse. Après tout, ceux-ci n’avaient rien fait de mal. Et surtout, le chimpanzé qui avait été sympathique avec lui, l’aidant même.

Il sauta alors sur le bras du bandit, et y planta sa bouche afin de le grignoter, activant une aptitude qui s'était réveillé durant son sommeil. Il avait rapidement compris comment fonctionnait celle-ci, car elle servait surtout à absorber l'énergie vitale de la personne. Cela allait lui être extrêmement utile pour s'améliorer. Mais ce n'était pas très pratique, il fallait l'avouer. Il souhaitait le handicaper sérieusement afin de pouvoir continuer à creuser de l’avance entre eux. En termes de puissance brut, Cell et le Chimpanzé était largement en-dessous du bandit. Cela l’agaçait fortement, mais ce n’était qu’une question de temps. Mine de rien, c’était totalement ironique que ce soit l’affamé qui se fasse manger. L’esprit sadique de Cell était présent et il ne comptait pas se gêner.

« Bon sang, c'est pas vrai... je ne le trouve toujours pas ! »

Cela faisait déjà un bon moment que C-21 avait déployé ses robots espions sur l'île et ses alentours. Ces petits engin mécaniques et discrets disposaient d'une grande maniabilité ainsi que de caméras et capteurs qui permettait à leur propriétaire de les suivre à distance ou qu'ils soient. Malheureusement, les efforts fournis par la scientifique se sont avérés jusqu'alors insuffisants dans ses recherches. Depuis son ordinateur portable, elle suivait les mouvements des engins disséminés mais aucun d'eux n'ont encore trouvée la moindre trace de Cell ou de ce qu'il pouvait en rester. Maudissant le jour ou cet intrus s'est accaparé l'unique représentant d'une toute nouvelle espèce et ce pour finalement le relâcher dans la nature, la savante ne pouvait s'empêcher de s'énerver à l'idée que ses efforts aient été réduits à néant. Si un jour elle serait amené à recroiser ce fichu volatile, elle lui arracherait les plumes une par une avant d'en faire son prochain repas.

« Mais... mais qu'est-ce que c'est que ça ? »

Le contenu des images enregistré a finalement capté son attention. L'une des machines semblent avoir trouvé quelque chose d'intéressant aux abords d'un petit hameau, non loin de la jungle. Voyant ceci, la chercheuse fit glisser son index sur le pad de son ordinateur puis commença à zoomer sur la zone de l'image ou fut détectée la présence de l'ADN qu'elle a tant cherché. Soufflant du nez, elle s'imaginait qu'il s'agissait d'une fausse alerte en voyant ce qui se rapprochait de près ou de loin à un ballon abandonné sur cette image pixelisée... mais en y prêtant un peu plus attention, elle reconnut assez rapidement ce qu'elle recherchait depuis tout ce temps. Lorsqu'elle comprit que la carcasse était vide, ses yeux se sont exorbités au cours de deux brèves secondes, le temps qu'elle digère sa surprise. Selon ses calculs, l'éclosion n'aurait pas dû avoir lieu avant plusieurs semaines. Si un tel événement a du arriver maintenant alors il y avait fort à parier que la cause de cette naissance prématurée n'avait rien de naturel.

« Je le crois pas ! »

Sans plus tarder, la brune ferma son écran et sortit rapidement de chez elle avant de s'envoler en direction du petit village. C'était bien la seule piste qu'elle avait alors autant l'exploiter au maximum. L'île avait beau être grande, il ne lui fallut plus d'une minute pour se rendre aux coordonnées indiquées qu'elle avait minutieusement notées sur son téléphone. Comme elle le craignait, c'est une fois rendue sur place que notre amie cyborg se rendit compte de la gravité de la situation : Cell n'était plus là. Sorti de sa coquille, celui-ci avait bien pu aller n'importe ou. Pas en dehors de l'île certes mais cette dernière était très grande. Le retrouver allait lui demander encore beaucoup d'efforts. Le moins que pouvait espérer C-21, c'est que tout ceci ne soit pas vain.

« GN-AAAAAARGH ! »

Qu'était ce hurlement ? Celui-ci résonna en écho et ne manqua pas de faire fuir les oiseaux. A en regarder d'un peu plus près, Cell avait bien réussit son coup. Il avait beau être la proie, cela ne l'a nullement empêcher d'inverser le cours de la chasse. Criant sa douleur suite à la perte de son dernier œil, le bandit lâcha le chimpanzé qu'il s'apprêtait à étriper puis attrapa le crâne de l'insectoïde qui était littéralement en train de lui dévorer le globe oculaire. Bien entendu, ce bougre n'allait pas se laisser faire bien gentiment. Après avoir posée sa main velue sur lui, il le balança violemment contre un cocotier puis relâcha un grognement de colère. Son œil saignait mais au moins il pouvait encore arranger cela... ceci dit, il n'allait pas pouvoir retrouver la vue tout de suite, chose qui offrit l'occasion parfaite au bio-cyborg pour exploiter cette faiblesse et en tirer tous les avantages.

« TU VAS ME LE PAYER, SALE BESTIOLE !!! »

Brandissant de nouveau sa lame lourde, il la fit tournoyer autour de lui en agitant son bras dans un mouvement répété, par cette action, il manqua de décapiter le pauvre singe qui n'avait rien demandé puis planta accidentellement son arme contre un arbre. C'était l'occasion rêvée. Maintenant désarmé, le niveau de menace que ce braconnier pouvait représenter avait nettement baissé. Tandis qu'il appuyait son pied contre l'arbre, poussant sur ce dernier pour y retirer la lame de son épée, celui-ci sentie de nouveau la présence étrange de la créature qui lui grimpait sur le corps . Il libéra donc son bras droit afin de le broyer dans le creux de sa main mais à peine eut-il le temps de faire quoi que ce soit que le bandit relâcha son étreinte et tomba de fatigue avant de pousser un gémissement à moitié étouffé. Oui, ça y est, c'était fait : le bio-cyborg a vampirisé son énergie à tel point qu'il n'en avait même plus assez pour se tenir debout. Il était là, à peine conscient et allongé sur le sol. Les rôles se sont inversés et l'issue de ce combat est donnée.

S’il pouvait sourire, Cell aurait eu un large sourire mauvais. Il avait su vaincre le bandit qui avait tenté de le dévorer. Celui-ci était stupide et ne pensait même pas à réfléchir avant d’attaquer. Attaquer par surprise avait été une victoire pour eux. Cherchant à lui dévorer son œil, Cell se mit à sourire : c’était parfait. Aveuglé qu’il était, il allait agir n’importe comment.

Il réussit tout de même à attraper Cell et à l’envoyer violemment dans un cocotier. S’écrasant au sol, le bio-cyborg à l’allure d’insecte mit un peu de temps avant de bouger. L’attaque l’avait laissé tremblotant, de par la violence de cette riposte.
Lorsque le bandit planta son arme dans un arbre, Cell sourit. C’était l’occasion parfaite. En plus, l’ennemi était aveuglé, il ne le verrait pas venir. Lui sautant dessus, l’insecte se mit alors à le siphonner de son énergie vital. Le bandit n’eut plus la force de lutter et s’écroula alors, presque inconscient.

Se tournant vers le singe, il lâcha un cri de joie malsaine, teinté de gratitude. Après tout, le chimpanzé avait su l’aider un maximum et sans lui, Cell serait très probablement mort. Enfin, il se tourna vers le repas qui l’attendait tant et se mit à le vampiriser. De toute façon, le bandit n’avait plus vraiment de force pour lutter et était aveugle. Il ne saurait donc pas riposter. Il aurait bien proposé ce repas à son ami le singe, mais il se doutait que celui-ci n’était pas de ce genre-là.
Avec un peu de chance, ce repas allait être suffisant pour qu’il puisse s’attaquer aux villageois. Pour le moment, il avait besoin d’un peu de repos. Il se tourna ensuite vers le chimpanzé encore une fois. Il le toisa un long moment avant de commencer à partir plus loin, invitant son ami à le suivre. Il ne pensa pas une seule seconde au fait qu’il avait sûrement effrayé le chimpanzé. Pour lui, c’était soit eux soit l’adversaire. La pitié n’existait même pas pour lui.

Il arrivait à savoir où se trouvait le village. C’était facile à déterminer en réalité, par la position du son des enfants qui étaient parti en courant et en criant lorsqu’il était encore dans l’œuf. Il arrivait donc à déterminer approximativement où se trouvait le village. Hors de question de se reposer maintenant. Il savait déjà ce qu’il allait faire. Il allait commencer son massacre et vider les enfants de bas-âge de leurs énergies vitales. Personne n’était innocent dans cette race, pas même les enfants. Les enfants étaient même les pires en réalité. Ceux-ci n’hésitaient jamais à s’en prendre à plus faible que soi et ce de manière délibéré.
Avançant calmement droit devant lui, cherchant à être le plus discret possible, Cell souhaitait éviter les adversaires le plus longtemps possible. Ce combat l’avait quelque peu épuisé. Et il n’avait même pas pris la peine de se reposer, souhaitant encore se repaitre. C’était une soif insatiable et il allait s’y adonner à cœur joie. Il comptait bien se régaler et rien ni personne n’allait l’y empêcher.

A force de marcher, Cell vit alors un village au loin. Ses yeux se plissèrent de sournoiserie. Son repas n’allait pas tarder. Il pouvait même entendre au loin des cris de bébé. Ce n’était qu’un amuse-gueule, ce qu’il avait eu plus tôt. Il reprit sa route, se dirigeant vers le village qu’il voyait. Il allait devoir prêter attention à ne pas être vu, ce qui risquait d’être plus compliqué que prévu dans cette agglomération d’humain. N’importe qui pourrait le voir s’il ne faisait pas attention.

Le tout premier repas était quelque chose d’extra. Après avoir vaincu un adversaire visiblement plus dangereux qu'il ne l'était, le bio-cyborg s'est accaparé la force et le pouvoir qui résidaient en lui en le dévorant jusqu'à ne plus rien laisser. Ainsi, Cell avait profité de son premier gain de puissance et cela allait continuer dans ce sens. Pouvait-il sentir cette énergie circuler en lui ? Ce potentiel qui ne demandait qu'à être exploité ? Si un seul repas n'était nullement suffisant pour le passage à son prochain stade d'évolution, la créature avait déjà fait le premier pas et certains changements commençaient déjà à se ressentir. Voyant le bandit se faire dévorer sous ses yeux, le chimpanzé prit peur et profita de cette occasion pour sauver sa peau en se balançant de lianes en lianes. Peut-être était-il reconnaissant mais ses craintes guidaient ses mouvements et son instinct de survie lui dictait de ne pas l'approcher. Dès lors, le mutant se retrouvait de nouveau seul mais son niveau de puissance était radicalement différent. S'il le voulait, il pourrait briser un rocher quasi instantanément.

*Bon, par ou commencer ?*

De son coté, C-21 était partie à la recherche de son protégé mais comment devait-elle s'y prendre pour le retrouver ? Elle ne pouvait décemment pas demander aux habitants du coin s'ils avaient aperçu un étrange animal. Cela attirerait les soupçons et la population se méfierait aussi bien d'elle que du monstre qu'elle aurait décrit. Pour faire simple, elle ne pouvait comptait que sur elle même et ses propres gadgets. Elle sortie alors un téléphone de sa blouse et se connecta à distance avec son ordinateur qui était lui-même relié aux robots espions qui parcouraient la zone. A en juger part les images retransmises, ces derniers n'ont pas trouvé d'autres indices jusqu'à présent alors la chercheuse s'est contenté de garder un œil sur ce dernier tandis qu'elle visualisait la zone depuis les airs. Les chances qu'il ait quitté l'île peu après sa naissance étaient très faibles et c'est ce qui la rassurait. Après plus d'une heure de recherches, la demoiselle entendit quelque chose au loin.

*Qu'est-ce que c'est ? On dirait des cris.*

Tout juste, oui. Il s'agissait bel et bien de cris et pas de n'importe lesquels. Les enfants criaient, les parents criaient... le monde entier semblait crier dans cette vision d'horreur que le diable en personne aurait aimé immortaliser. En se rapprochant du village, la jeune femme n'eut d'autre choix que de faire face aux conséquences de son échec. N'ayant pu récupérer la créature à temps, cette dernière a commencé à agir d'elle même et assurer sa propre survie en chassant ce qu'elle considérait comme une menace directe : l'Homme. Les yeux écarquillés, la cyborg constatait avec stupeur que le massacre avait déjà commencé. Dans certains coins de rue, on pouvait apercevoir des vêtements éparpillés à même le sol, sans aucune trace de leur propriétaire. Tout portait à croire que l'auteur de ce mauvais coup avait préféré une approche et à en juger par l'état des lieux, il avait plutôt bien réussi son coup... jusqu'à maintenant tout du moins. Ces cris de terreurs, portés par le vent, sont parvenus jusqu'au oreilles de la savante et à en juger par son regard, elle n'allait clairement pas laisser la tragédie continuer.

« Oh non, non, non... je ne peux pas le laisser faire ça. »

Vous savez ce que ça fait d'avoir des morts sur la conscience ? Le mieux dans ces cas là, c'est de ne jamais avoir vu leurs visages. A la suite d'un atterrissage rapide et quelque peu précipité, la dame se mit à courir en direction des cris. Traverser la rue fut pour elle une épreuve bien difficile à surmonter. Non pas physiquement mais plutôt psychologiquement : elle ne pouvait regarder ou que ce soit sans que ses yeux ne trouvent des vêtements ou des laisses pour animaux abandonnés, des landaus aussi... tout ça sans parler des commerces vidés. Il restait même une voiture arrêtée en plein milieu de ce patelin. Le pare-brise était complètement démoli et comme on pouvait s'y attendre, aucune trace du conducteur ou des éventuels passagers. Après un bref instant, les cris se turent pour laisser place à des gémissement qui eux même finirent par céder leur place au silence... un silence de mort. Il ne s'agissait que d'un petit hameau situé en plein milieu de campagne après tout. Un endroit comme celui-ci ne devait guère compter plus de 200 ou 300 habitants mais sûrement pas plus vu le nombre de maisons aux alentours. Ceux qui n'étaient pas encore tombés entre les griffes du dangereux prédateur devaient soit se cacher, soit décamper à toute vitesse. Dans les deux cas, il y avait fort à parier que les autorités n'allaient pas tarder à débarquer.

« Cell ! »

Le voilà, il était là. Pris la main dans le sac, le mutant venait de se faire surprendre alors qu'il ingérait le chasseur du coin. Vu son équipement, on devinait assez facilement qu'il avait jugé bon de défendre sa maison à l'aide de sa vieille carabine... dommage pour lui puisqu au stade actuel, la création du Docteur Gero avait déjà acquis une résistance hors du commun. A moins que cette arme ne soit capable de tirer plus d'une centaine de cartouches à la secondes, ce pauvre bougre n'avait aucune chance de blesser véritablement celui qui s'en était pris à lui. Cherchant désespéramment de l'aide, il essaya d'appeler au secours mais sans succès. Tout comme sa propre vie, son énergie était déjà partie. Le monstre lui l'avait volée, vampirisée, dévorée ! Comme tous les autres, il ne laissa plus aucune trace de sa présence.

« Je suis arrivée trop tard on dirait... mais je ne compte pas en rester là, tu m'entends ?! »

Pointant du doigt la créature avec une certaine forme de colère, elle déploya son aura rougeâtre. Comptait-elle le tuer pour mettre fin à cette horreur ? Était-ce bien la solution qu'elle avait choisie ? Son regard à la fois sérieux et empli de mépris en disant long sur elle... mais cette colère n'était pas destinée à son adversaire. Le poids de la culpabilité l'a poussée à se détester. Pour cette raison, elle abandonna cette idée folle et laissa ses émotions de coté pour rester un tant soit peu rationnelle.

*Tout est de ma faute...*

« Regarde ! Regarde autour de toi ! »

Elle s'avança précipitamment vers lui, n'étant plus qu'à une dizaine de mètres du génocidaire.

« Tout ces gens... morts ! Et pourquoi ?! Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Ne fais pas l'ignorant, je sais que tu me comprends ! »

Oh que oui, il la comprenait. La langue des humains était incorporée dans son programme. Cell, ressentait-il une once de culpabilité lui aussi ou bien ne voyait-il encore que des ennemis à terrasser ?

« J'aurais tant aimé te retrouver plus tôt, j'aurais pu empêcher tout ça... mais maintenant on en est là ! »

La voilà maintenant face à lui, paume ouverte. Hésitante, elle ne savait pas vraiment ce qui était le mieux à faire. Abattre l'insectoïde ici et maintenant ne ferait pas revenir tout ceux qu'il a sauvagement assassinés mais d'un autre coté, elle avait aussi sa part de responsabilité dans cette histoire.

« Si tu ne t'arrêtes pas immédiatement, je... je te tuerais sur le champ !»

En était-elle vraiment capable ? Ses yeux trahissaient sa pensée ; telle n'était pas sa volonté. Son voyage de treize ans en arrière n'était pas anodin. En retournant dans le passé, C-21 espérait trouver un moyen de vaincre la menace que représentait Black et bien que cela soit immoral, Cell était ce fameux moyen. Oui, vous pouvez le dire, c'était n choix égoïste... égoïste certes mais respectable. Toutefois, la savante ne pouvait aucunement se résoudre à sauver son époque d'origine en sacrifiant celle-ci. C'était bien au delà de ce qu'elle se permettait de faire et agir d'une telle manière aurait pesé trop lourd sur sa conscience. Quand à Cell, quel genre de personnalité avait-il débloqué ? Était-il satisfait de qu'il avait fait ? Y avait-il pris du plaisir ? Quelle a été sa réaction au cours de cette retrouvaille désastreuse ? Ce n'est qu'en le découvrant que sa semblable pourra déterminer s'il peut vraiment être son allié.

L’espace d’un instant, Cell fut attristé du départ du singe. Il aurait pensé que celui-ci serait resté. Pas de chance, malheureusement. Il aurait aimé pouvoir continuer sa route avec ce petit être innocent. Après tout, la famille du singe était très probablement exposé dans un zoo tenu par des humains. Cell aurait pensé qu’il aurait voulu se venger.
Avançant calmement droit devant lui, cherchant à être le plus discret possible, Cell souhaitait éviter les adversaires le plus longtemps possible. Ce combat l’avait quelque peu épuisé. Et il n’avait même pas pris la peine de se reposer, souhaitant encore se repaitre. C’était une soif insatiable et il allait s’y adonner à cœur joie. Il comptait bien se régaler et rien ni personne n’allait l’y empêcher. A force de marcher, Cell vit alors un village au loin. Ses yeux se plissèrent de sournoiserie. Son repas n’allait pas tarder. Il pouvait même entendre au loin des cris de bébé. Ce n’était qu’un amuse-gueule, ce qu’il avait eu plus tôt. Il reprit sa route, se dirigeant vers le village qu’il voyait. Il allait devoir prêter attention à ne pas être vu, ce qui risquait d’être plus compliqué que prévu dans cette agglomération d’humain. N’importe qui pourrait le voir s’il ne faisait pas attention.

Il n’attaqua pas les mendiants qu’il croisa. Ceux-ci n’avaient jamais rien fait de mal, essayant de survivre tant bien que mal. Il ne voyait pas l’intérêt de les attaquer. Lorsqu’il croisa un petit garçon, il l’attaqua immédiatement, le vampirisant sur le coup. Il continua son assaut pendant très longtemps jusqu’à ce qu’il entendit une voix qui l’interpella :
« Cell ! »
Cette voix. Il la reconnaissait. Il savait exactement à qui elle appartenait. Un sourire naquit alors entre ses lèvres. Sa maitresse était de retour et il en était grandement satisfait. Il se retourna alors vers elle et vit alors qu’elle semblait extrêmement mécontente.

« Je suis arrivée trop tard on dirait... mais je ne compte pas en rester là, tu m'entends ?! »
Il acquiesça alors, comprenant parfaitement ce qu’elle disait. En effet, il comprenait aisément le langage des humains. Elle n’était pas contente du massacre qu’il avait commis. Et en réalité, c’était parfaitement normal. Elle était tout aussi humaine qu’eux. Personne n’aimerait voir sa race se faire génocider.

« Regarde ! Regarde autour de toi ! »
Instinctivement, il observa les environs. Il avait commis un massacre, des vêtements voletaient un peu partout, avec le vent qui naissait. Il ne ressentait aucun remord autre qu’avoir laissé les vêtements polluer le décor.

« Tout ces gens... morts ! Et pourquoi ?! Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Ne fais pas l'ignorant, je sais que tu me comprends ! »
En réalité, il n’avait pas vraiment éprouvé de plaisir à les dévorer. Ce n’était qu’une tâche qu’il s’était fixée. Et contrairement au bandit qu’il avait affronté plus tôt, ils avaient été incapable de se défendre. Non, ce n’en avait même pas été amusant, à la longue. Il avait juste continué sa tâche, sans même prendre la peine de se reposer. Si C-21 n’était pas intervenue, il aurait continué jusqu’au bout.
Il voulut alors répondre, mais il se rendit compte qu’il était incapable de parler convenablement. Il était né prématurément, il n’avait pas fini d’évoluer. Heureusement, il avait acquis suffisamment d’énergie pour pouvoir communiquer un minimum. S'il avait eu un peu plus de temps, il aurait pu parler normalement. Mais ce n'était pas le but. En plus, il se sentait beaucoup plus fort, et cela le ravissait. Aussi, il répondit :


‘’Vengeance…Souffrance…Pareil !’’

Il était clair qu’il souhaitait se venger de quelque chose, de la souffrance qu’il avait subi. La réponse était assez simple à trouver pour C-21. Elle avait trouvé son cocon près du terrain de football, le lien était assez simple à faire.
« J'aurais tant aimé te retrouver plus tôt, j'aurais pu empêcher tout ça... mais maintenant on en est là ! »

En effet, elle aurait pu empêcher cela si elle l’avait trouvé bien avant. Si elle l’avait trouvé avant qu’il ne souffre, ils n’en serait pas là actuellement. Si les Humains ne l’avaient pas trouvé, il n’aurait pas cette envie de se venger.
« Si tu ne t'arrêtes pas immédiatement, je... je te tuerais sur le champ !»

‘’Bien…Je…arrêter…’’

Bizarrement, il restait très obéissant vis-à-vis de C-21, obéissant à n’importe lequel de ses ordre. C’était grâce à elle s’il existait actuellement, il n’allait pas contester ses ordres pour le moment.

« Une sage décision. »

Regardez-le, ce petit-être rempli de haine. Il avait du sang sur les mains désormais et pourtant... aucune culpabilité, pas la moindre. A en juger par ce massacre, il fallait bien croire qu'il était plus facile d'ôter la vie à ceux qui ne nous ressemblaient pas. Une chance pour lui, il était un être unique en son genre et compte tenu des cellules qui le composent, il n'y avait nullement à s’inquiéter du fait qu'il puisse un jour s’embarrasser d'une conscience. Tout comme Freezer, Cell privilégiait ses intérêts et la vengeance ne faisait pas exception. Sans C-21 pour le canaliser, l'être artificiel aurait sans nul doute causé d'avantage de dégâts avant d'attirer l'attention et véritablement se mettre en danger . En parlant de cela justement, on pouvait déjà entendre le bruit des sirènes de polices se rapprocher, au loin. L'un des survivants de ce grand désastre a sans doute déjà alerté les forces de l'ordre et celles-ci se sont empresser d'arriver sur les lieux pour vérifier ce qu'il se passait mais ça n'était sans doute pas le pire, non... c'est quand l'affaire ce sera médiatisée que ça va mal se passer !

« On ne peut pas rester là. Tu viens avec moi. »

Sans attendre, elle posa un genou au sol pour attraper l'insectoïde et s'envola aussitôt avec lui pour quitter les lieux avant que quiconque ne rapplique. La dernière chose dont elle aurait besoin serait de retrouver son minois sur un avis de recherche alors elle n'hésita pas à s'en aller, quitte à laisser les traces de tout ce qu'il s'est passé. Cela allait sans dire, Quelqu'un finirait tôt ou tard par remonter jusqu'à la trace de notre petit monstre. Après tout, il était le seul être connu pour avoir cette capacité à ne laisser aucune trace de ses victimes si ce n'était que leurs effets personnels. Enfin, il était encore un peu tôt pour en venir à de telles hypothèses. Enveloppée de son aura rouge et noirâtre, la cyborg s'envola en compagnie du mutant jusqu'au creux de montagne ou se situait sa maison. Une fois arrivée devant le bâtiment, elle le lâcha à une dizaine de mètres de hauteur, lui laissant ainsi l'occasion de planer et d'observer les alentours avant de rejoindre le sol.

« On va rester ici quelque temps et faire profil bas alors rester à portée de vue. D'accord ? »

La scientifique n'attendait pas vraiment de réponse de la part de son protégé. Du temps que celui-ci avait compris ce qu'elle disait, cela lui convenait. Atterrissant à son tour, elle ouvrit le porte et rejoignit l'intérieur non sans enjamber les câbles qui traînaient un peu partout, directement reliés à ses installations.

« Ah, et tu feras attention ou tu marches. Je trouverais un coin pour que tu te reposes mais évites d'aller là bas en attendant. »

Elle pointa du doigt la salle de gravité. Il était effectivement peu recommandé qu'il y jette un œil dans on état actuel ? Imaginez simplement qu'il se mette à jouer au curieux, marche sur l'ordinateur central et dérègle tout jusqu'à augmenter la gravité au delà du seuil recommandé... il finirait écraser comme un insecte et les incidents de ce genre se sont montrés assez fréquents ces dernières années. Pianotant sur son ordinateur portable, la jeune femme faisait déjà revenir ses robots espions. Ces derniers avaient déjà collectés assez de données dernièrement et il ne lui était plus utile de les déployé maintenant que le bio-cyborg était entre ses mains. En quelques minutes seulement, une demi douzaine d'insectes mécaniques vinrent se poser sur le bureau avant de s'éteindre, permettant à leur propriétaire de recharger leurs batteries. Tandis qu'elle vérifiait ses derniers mails, la chercheuse ne put s'empêcher de remarquer l'odeur que dégageait son monstre.

« Hum ? Mais c'est toi sent comme ça ? » demanda t-elle en se pinçant le nez.

Après avoir passé un moment à survivre dans la jungle, il fallait bien admettre que cette odeur de boue et de sang commençaient à se propager dans la maison. Par ailleurs, celui-ci n'avait pas manqué de laisser des empruntes un peu partout là ou il était passé, au déplaisir de la dame qui allait devoir nettoyer derrière.

« Allez, viens par là ! »

Sans prévenir de quoi que ce soit, elle le souleva en l'attrapant par le haut du crâne et l'emmena jusque dans la salle de bain avant de le maintenir au fond de la baignoire, laissant le pauvre bougre se débattre si l'envie de résister lui venait à l'esprit.

« Tu bouges pas ! »

Pauvre de Cell... voilà que sa maîtresse se mettait à l'asperger dès son arrivée. C'était là sa punition pour en mettre partout dans la maison. Au moins il allait être propre, c'était le moins que l'on puisse dire. Tandis qu'elle était en train de brosser l'animal, la savante reporta son attention sur son téléphone en train de vibrer dans la poche droite de sa blouse. Elle libéra alors une main pour l'attraper, juste le temps de décrocher l'appel et de le caler entre l'oreille et l'épaule pour reprendre ce qu'elle était en train de faire.

« Cybertech bonjour, Titor à l'appareil. »

« Bonjour, Numéro 21. »

Elle eut une mine surprise à l'entente de son matricule. Immobilisée, elle continuait d'asperger la grosse larve tandis que son regard se reportait sur son téléphone.

« Excusez-moi ? Si vous n'appelez pas pour une pose d'implants cybernétiques, je crois que vous vous avez fait un faux num-... »

« Cessez donc vos simagrées. Tous nos cyborgs sont tracés. Vous ne faites pas exception à cette règle. »

*Il a bien dit « nos » cyborgs ? Mais alors...*

« Une minute, c'est l'armée du Ruban Rouge que j'ai en ligne ? »

« ... »

Elle n'avait donné son nom qu'à une seule personne en arrivant dans cette époque et c'était Yamcha. Le champion de base-ball, aurait-il parlé d'elle à qui que ce soit ? Non, ça ne tiens pas la route. Même lui n'avait pas son numéro.

« Nous avons été surpris de vous voir apparaître à deux endroits différents sur nos radars, surtout quand les rapports indiquent que vous êtes sensée être désactivée. Ne nous en voulez pas mais nous avons dû jeter un œil aux caméras de vos robots espions pour vérifier. Je dois admettre que c'est pour le moins... surprenant. »

« Qu'est-ce que vous me voulez ? »

Elle se leva brusquement et coupa l'eau avant de faire les cent pas dans la salle de bain. Qui que soit son interlocuteur, celui-ci avait retenu toute son attention.

« Vos travaux commencent à vous coûter chers et sans un véritable laboratoire, vos moyens sont quelque peu... limités. »

A ses mots, C-21 fronça les sourcils. La personne qu'elle avait en ligne savait vraiment tout sur elle ? C'était du moins l'impression qu'elle lui donnait.

« Depuis combien de temps vous nous observez ? »

« Nous vous avons remarquée assez récemment. Il faut dire que le récent incident à l’île Papaille n'est  pas passé inaperçu. On en parle à la télévision en ce moment même... mais rassurez-vous, nous n'avons aucunement l'intention de vous dénoncer. Voyez plutôt ce que je vais vous dire comme une offre. »

« Une offre... ? »

« Tout à fait. C'est un peu différent de votre activité habituelle mais nous sommes persuadés que vous êtes la personne qu'il nous faut pour compléter nos travaux. »

« Des travaux... ? Quel genre de travaux ? »

« Malheureusement, nous ne pouvons en parler au téléphone, j'espère que vous comprenez. »

« Bon, écoutez. Si je n'en sais pas plus tout de suite, la conversation s'arrête ici. »

« Raccrochez et le monde entier découvrira ce qu'il s'est passé. »

Des sueurs froides perlaient sur le front de la voyageuse temporelle. Elle n'avait pas vraiment le choix au final. Juste... l'illusion de l'avoir eut.

« Je viens de vous transmettre des coordonnées par SMS. Amenez ce que vous voulez mais assurez-vous de ne pas être suivie. Vous avez une heure. »

Le mystérieux interlocuteur raccrocha et le bruit répété d'un bip sonore remplaça la voix grave et menaçante de l'inconnu. Reculant jusqu'au mur, la brune se laissa glisser vers le bas puis retira ses lunettes avant de se passer la main contre le visage.

« Bon.. qu'est-ce que je fais maintenant ? »

Le choix n'allait pas être évident... si encore elle pouvait en faire un. S'il disposait d'une ouïe assez bonne alors Cell aura pu entendre l'intégralité de la conversation au téléphone. S'il voulait dire quelque chose alors c'était maintenant. De toute manière, ils n'allaient de meilleures options que celle de s'en aller.

Il aurait pu le prévoir : elle n’allait pas le tuer, et il lui en était très reconnaissant. Il ne voulait certainement pas s’opposer à elle. Après tout, il lui devait la vie en quelque sorte. Sans elle, il n’aurait clairement pas survécu ou aurait dû obéir aux ordres de ce vieux shnock qu’était le docteur Géro. Sa programmation n’était pas complète, aussi il n’était pas obsédé à l’idée de tuer Son Gokû. Oh, bien sûr, il allait l’affronter à un moment ou à un autre mais ce n’était certainement pas pour obéir à cet ordre futile. Non, c’était uniquement pour son plaisir.

C-21 l’attrapa alors plutôt violemment et s’envola dans les airs. Elle ne voulait clairement pas s’éterniser ici. Qui sait ce qui risquait d’arriver s’ils étaient vu autour de ce carnage ? Pour Cell, cela ne changeait rien, mais pour sa maitresse, ce devait clairement être différent.
Sale qu’il était, il en mettait un peu partout dans la maison lorsqu’ils y arrivèrent. Il faut dire qu’il avait été dans une jungle, une forêt et il avait dû se fourrer dans la boue, la terre et même les feuilles. Pas étonnant qu’il était sale. Mais il s’en moquait totalement, tel un enfant en bas-âge. Pour lui, ce n’était pas un problème. Mais ce n’était pas l’avis de sa maitresse qui l’attrapa pour le coincer au fond de la baignoire, malgré des cris de protestations de la part de la sauterelle. Il se calma alors lorsque le téléphone sonna, se figeant alors. Dans sa coquille, il avait toujours entendu ce bruit et cela l’avait toujours effrayé. Contrairement au Cell du Futur qui avait vécu 20 ans avant de sortir, lui était sorti prématurément. Son esprit était celui d’un enfant en bas-âge. Il écouta alors la discussion et haussa mentalement des sourcils en écoutant ce qu’il se passait. Sa maitresse avait besoin d’argent, il semblerait. Et elle était obligée d’obéir à l’Armée du Ruban Rouge, même si c’était à contrecœur. Il n’allait pas l’abandonner, il allait l’aider, peu importe la difficulté rencontrée. Il se secoua alors avant de recracher quelque chose par terre. C’était de l’argent. Une belle petite somme, il semblerait. Il avait déjà oublié comment il avait obtenu ces milles zenny. A vrai dire, il s’en moquait pas mal. De toute façon, il n’en avait pas l’utilité, contrairement à sa maitresse de ce qu’il avait entendu. Aussi, il préférait les lui donner, ne sachant pas vraiment comment s’en servir. Pour lui, s’il souhaitait quelque chose il le prenait et c’est tout.

‘’Pour vous ! Pas laisser faire ! Moi vous protéger !’’

Comme pour répondre à sa déclaration, son corps se mit brusquement à craqueler tandis que son expression se figea alors. L’instant d’après, son corps s’ouvrit brusquement, révélant une seconde apparence. Sa mue traina au fond de la bassine, tandis que Cell faisait ses premiers pas. Il avait évolué, il se sentait bien plus fort, bien qu’il avait encore une apparence juvénile. Il était enfin bipède, et sentait même une queue pendre le long de son corps. Son corps était désormais vert, couvert de nombreuses tâches. Pourtant, il le savait. Il n’avait pas encore atteint sa maturité. Dans son état, absorber C-17 et C-18 serait une grave erreur. Non, il valait mieux attndre et savoir se montrer patient. Et puis, C-21 accepterait sûrement de l’aider. Maintenant qu’il y pensait, il se demandait si sa maitresse était au courant de son plan pour obtenir la perfection absolue. Il se demandait même si elle serait d’accord. Après tout, elle aussi était une cyborg. Il ne lui vint même pas à l’esprit qu’il pourrait l’absorber. Il était trop loyal envers elle pour cela. Et de toute façon, elle ne correspondait pas. Sa programmation lui avait fourni des informations sur de nombreux cyborgs, dont C-21. Il n’avait pas accès à énormément d’informations sur elle. Il savait uniquement son numéro d’immatriculation ainsi que le fait qu’elle était de type naturelle.

‘’On y va ?’’ répondit Cell à la question de C-21 lorsque celle-ci se demanda ce qu’il fallait faire. ’’Et il faut retirer cette trace sur vous !’’

Son évolution surprise semblait lui avoir donner don d’un langage plus précis, ce qui était une très bonne chose. Dans sa tête, un sombre projet venait de naitre : l’armée du ruban rouge était une menace pour eux. Il valait mieux qu’il s’en occupe à un moment ou à un autre.

« Huh... ? »

Après avoir relevé le regard, C-21 remarqua la tête de l'insectoïde qui dépassait de la baignoire. Que voulait-il ? On aurait dit qu'il voulait dire quelque chose. Avait-il besoin d'être rincé ? A bien le regarder, on aurait pu l'affirmer. Recouverte de mousse, la bestiole se secoua tel un chien mouillé avant de recracher ce qu'il n'avait pas réussi à digérer : une liasse de joli billets verts. Cette dernière tomba au pied de la baignoire, le tout à la surprise de la terrienne dont les pupilles se sont changées en symbole « $ » pendant un quart de seconde. On aurait presque pu entendre « Catching ! » résonner dans son esprit. Alors qu'elle s'éloignait du mur contre lequel elle s'était adossé, la dame se déplaça sur ses genoux pour arriver au niveau de cet argent qui traînait par terre puis le ramassa avant de se mettre à compter combien cela représentait.

« Dix, quinze, vingt, quarante, soixante, cent, cent-cinquante... »

Ses yeux s'écarquillaient tant la surprise était grande. Quand avait-il bien pu avaler tout ça ? Ça ne pouvait qu'être au village ! Quelque fut l'identité de la victime de ce monstre, son malheur avait fait le bonheur de quelqu'un d'autre car en finissant de compter, la brune fut en possession d'une somme qu'elle n'aurait pu imaginer.

« … mille ! Ça fait un millier de zénis ! »

Incroyable, pas vrai ? Ni lui ni elle ne se seraient imaginer obtenir autant d'argent en si peu de temps. Le lui confier était même une plutôt bonne idée : ce n'est pas comme si cette créature était munie de poche pour le transporter et le digérer aurait été un véritable gâchis. Ébahie, la jeune femme prit soin de ranger le tout dans son portefeuille avant de se relever.

« C'est de l'argent sale mais il nous sera bien utile... merci. »



Sale au sens littéral, oui ! Les billets étaient bons à sécher mais peu importe. La déclaration de l'insectoïde sonnait comme une preuve indéniable de son indéfectible loyauté. Encourageant sa maîtresse, il exprimait également sa volonté de la protéger et ce en dépit de sa petite taille. Il ne s'agissait pas de paroles en l'air, au contraire. L'instant suivant, son corps se mit à craqueler de parts et d'autres. Son regard s'est éteint quand subitement, une faille s'ouvrit au beau milieu de son dos. Ça y est : Cell était en train d'évoluer. Ces nombreux repas lui auront servis à quelque chose finalement. La mort d'innocents n'était peut-être pas quelque chose que la chercheuse approuvait mais le résultat en valait la chandelle. Libéré de cette carcasse qui limitait ses capacités, le bio-cyborg passait de sa forme larvesque à sa forme imparfaite. Enfin, il ressemblait un peu plus à un humain et là au moins, il pouvait enfin se servir de ses poings.

« Quoi ? Déjà ?! Impressionnant... »

Éberluée par cette transformation inopinée, elle ne savait trop que dire ou penser mais ça ne pouvait qu'être positif. En se basant sur les calculs du docteur Gero, la savante ne s'attendait pas à voir le mutant atteindre cette forme avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Elle se doutait bien que son dernier massacre y était pour quelque chose. Tel un papillon brisant sa coquille, l'être tacheté s'est libéré des chaînes de la médiocrité. Désormais, il pouvait voler par ses propres moyens, utiliser les capacités liée à l'ADN des guerriers qui l'ont composer et même absorber l'énergie de ses ennemis avec efficacité. Une chance pour lui car c'était le meilleur moment pour en profiter. Lui comme sa protectrice avaient tout intérêt de quitter les lieux rapidement s'ils ne voulaient pas que les informations du précédent désastre ne soient publiquement divulguées et il ne manqua pas de le faire remarquer.

« On a pas vraiment le choix, il faut y aller. » affirmait t-elle en reprenant son smartphone.

« Tu vois ces coordonnées GPS ? C'est là bas que nous devons nous rendre. »

L'affichage de l'écran représentait une île éloignée d'ici. Elle devait se située à plus d'une centaine de kilomètres mais une distance comme celle-ci n'avait nullement de quoi les inquiéter : cinq minutes de vol à un rythme tranquille leur suffisait amplement pour se rendre sur place. Le tout était de savoir ce qu'ils allaient trouver là bas. Enfin, avec le peu de temps qu'ils avaient devant eux, il valait mieux ne pas traîner, sans parler de ce satané traceur. A ce propos, Cell venait juste de suggérer à la cyborg de s'en débarrasser. Une idée forte intéressante mais pas dénuée de conséquences.

« C'est bien pensé mais je ne vais quand même pas pratiquer de la chirurgie sur moi-même. Et puis je ne sais pas ou est-ce qu'on me l'a implanté... »

*Tu as vraiment pensé à tout, Gero.*

Une bonne remarque, surtout qu'il ne s'agissait pas des seuls points négatifs à s'en débarrasser.

« Même si j'y parvenais, notre maître chanteur n'hésiterait pas à tout révéler aux autorités. Autant aller là bas et aviser sur place. »

C'était sans doute la meilleure chose à faire. Laissant la mue au fond de la baignoire, C-21 quitta la pièce et d'un geste de main, invita l'humanoïde à la rejoindre. Tout deux quittèrent la maison et enfin la propriétaire de cette dernière la rangea dans sa capsule avant d'entamer ce nouveau voyage. Ainsi les êtres artificiels s'envolèrent jusqu'à leur prochaine destination : l’Île de Jaguar.