(Ce poste est en lien avec le RP suivant :
Métanoïa. Merci d'en tenir compte.)
Darius et Akari Gasai savent la vérité.
Le jeune et brillant scientifique Akari habitait depuis maintenant des années dans le complexe de Queen Nemor. Elle était son mentor. Cette femme travaillait avec plusieurs clones d’elle-même afin de s’assurer les meilleures performances possibles pour chacune de ses interventions et de ses inventions. Peu de gens savait que la Queen Nemor d’origine était décédée de son propre souhait. Akari était dans la confidence et il emporterait ce secret dans la tombe. Son respect pour sa maîtresse était amplement mérité.
Il coulait donc des jours « paisibles » à se prendre la tête jusqu’à pas d’heure pour leurs expérimentations scientifiques en compagnie des clones de la cheffe des lieux. C’était comme si Queen n’était pas morte, pour le coup. Ses clones travaillaient en harmonie et parvenaient toujours à un consensus, preuve de la sagesse d’esprit en matière de science et d’élaboration de projets de la saiyan.
Le jeune homme avait fait appel à son frère il y a de cela quelques semaines. Ils n’étaient pas forcément très proche à cause de leur divergence évidente au niveau du caractère. Darius était une tête brûlée, élevé par les saiyan. Parfois Akari se disait qu’il faisait un beau stéréotype… tout comme lui-même. Le laborantin calme qui calcul la moindre de ses actions.
Darius se doutait qu’il ne l’avait pas contacté pour rien. De fait, leur mère était décédée depuis des années déjà et ils avaient fini par accepté la chose. La récente disparition de leur père par-dessus le marché les avaient condamnés à être livré à eux-mêmes. C’était le lot de tous les êtres vivants, et aussi Akari l’acceptait mieux que son frère au vue de cette pensée un peu trop terre-à-terre.
Enfin, en apparence il avait l’air de mieux s’y faire. Puisque le sujet de son appel concernait leur mère.
Ils savaient tous les deux qu’elle n’avait jamais été très nette. Toutefois, jamais elle ne parlait de son passé. Et avec eux, c’était un ange. Ils n’avaient rien à lui reprocher en terme d’amour ou d’éducation, mais…au fond de ses yeux il y avait quelque chose d’inexplicable qui les avaient tourmentés.
« J’ai fait aboutir mes recherches sur maman. Elle n’est pas originaire de notre univers. Queen Nemor m’a aidé à trouver son monde d’origine et j’ai les données en main. Je compte utiliser une machine à voyager dans le temps pour comprendre ce qui lui est arrivé. Te joindras-tu à moi, Darius ? »
Son frère avait répondu à l’appel. Ensemble, ils avaient voyagé dans le passé de l’Univers de provenance de leur génitrice. Là-haut, ils avaient découvert avec stupeur la vie qu’elle avait mené sans intervenir. Ils n’avaient été là qu’en qualité d’observateurs, couvert d’une technologie de pointe qui les rendaient « invisibles » pour ces gens du passé. Ils comprirent toute l’horreur dont elle avait été victime – en plus d’être devenue le jouet d’un ou plusieurs dieux.
« Nous devons intervenir ! Ces entités « supérieures » ne devraient pas pouvoir disposer de nous comme ils le souhaitent ! Ils n’ont aucun cœur, comment ont-ils pu laisser mère vivre des choses pareilles puis l’utiliser pour perpétuer ces horreurs ? ! »
Darius était enragé. Akari l’avait été également, mais il se contenait. Ensemble, ils prirent la décision de refaire ce voyage dans le passé, mais cette fois pour changer les choses. Ce destin était injuste.
« Il est probable que le ou les dieux qui se servaient d’elle interviennent, Darius. Ils peuvent nous tuer en battant des cils. Es-tu prêt à encourir ce risque ? » Avait-il prévenu son frère avec le plus grand sérieux du monde.
« Bien sûr ! On doit réparer cette injustice ! » Avait-il rétorqué en serrant les poings.
Ils s’étaient donc lancé dans cette tâche. Ils avaient répété les scènes de ce passé ignoble plusieurs fois pour en trouver les failles. Ils avaient échoué à maintes reprises, empirant les choses à de nombreuses reprises. Akari, sous les conseils de Nemor, savait toujours où s’arrêter pour ne pas altérer définitivement l’espace-temps et annuler sa propre existence et celle de son frère. Ils étaient épuisés et las de voir que les choses finissaient inévitablement par tourner mal. Le Thalès de cet univers, leur grand-père paternel, était un bon dieu de monstre sans bons sentiments.
« Mon frère, nous devrions changer de stratégie. Allons sur Görana avant que Thalès ne s’y rende et aidons ces indigènes. Ils ont pratiquement exterminé toutes les forces de Thalès sans même être prévenu de son arrivée, alors si nous les aidons à s’y préparer… » Commençait à avancer comme argument Darius.
« Une idée brillante qui tombe à point nommé ! » S’était exclamé Akari en jetant un œil curieux et admiratif à son frère. C’était celui qui était normalement « moins performant » en matière d’intelligence qui pourtant avait su le mieux analyser les choses. « Tu as raison, nous allons aider ce peuple à tuer Thalès. Nous n’avons plus beaucoup d’autres options pour essayer de changer les choses…Il faut que ça fonctionne. »
Ainsi ils se rendirent sur Görana, deux semaines avant l’attaque prévue par Thalès. Là-haut, ils se firent accueillir chaleureusement par les dragons sur la côte est. Grâce à leur magie, ils arrivaient à déterminer que ces deux étranges individus n’étaient pas hostiles et qu’ils cherchaient réellement à les aider.
Ils rencontrèrent les primates intelligents de la planète, les lamia et même des golems. La faune et la flore étaient exceptionnelles – aussi Akari regrettait de ne pouvoir étudier tout cela pour ses recherches scientifiques. Ils expliquèrent qu’ils étaient des rebelles de l’armée saiyan et qu’ils étaient venu aider les planètes qui étaient les prochaines cibles de leur chef. Malgré quelques réticences à les croire, les êtres vivants ici étaient bien plus prompt à coopérer que partout ailleurs. C’était certainement leur train de vie paisible et la confiance mutuelle entre peuple qui les rendait si différent des mœurs du reste du monde.
Ils préparèrent tous ensemble leurs défenses face à l’envahisseur. Ils apprirent à connaître Setsuka, cette femme saiyan qui avait été envoyé bébé ici pour conquérir cette planète et qui, à la place, s’était parfaitement intégrée. Ils passèrent d’agréables moments à découvrir leur folklore, le soir, après leurs journées de dur labeur pour se préparer à l’arrivée imminente des saiyan. Parfois Akari se demandait comment son propre père pouvait être un homme bon en ayant eu cette pourriture de Thalès comme paternel. Darius, lui, était convaincu que même si l’éducation jouait un rôle clé dans le comportement d’un individu, sa nature profonde était plus forte que tout.
Enfin, quand le jour arriva, tout se déroula comme prévu. Thalès, imbus de lui-même, tout puissant souverain de cet univers presque entier ne comprit rien à ce qui lui arrivait.
« Comment ces autochtones avaient pu prévoir que je viendrais… ça ne fait aucun sens !! Ils sont coupés du reste du monde ! » Rageait-il alors que ses soldats tombaient un à un.
C’était un véritable carnage, mais pas dans le sens qu’il escomptait.
Aussi, lorsqu’il fut enfin mis hors état de nuire, Darius s’approcha de lui. Akari ne put pas le retenir à temps. Le saiyan cracha au visage de son propre grand-père en vociférant ceci :
« C’est toi la honte de la famille, pas papa ! »
Thalès écarquilla les yeux sans comprendre. Darius leva sa main et une vive lumière en sortit pour mettre un terme définitif à l’existence de son ancêtre.
Le monde se stoppa net. Une ombre sans contour net se matérialisa en applaudissant dans ses mains, à priori. Seuls Akari et Darkus pouvaient le voir et se mouvoir, alors que tout était… arrêté. Les êtres vivants, la végétation, le temps en lui-même.
« Que d’efforts pour changer le destin de votre mère ! Vous nous avez bien diverti. » Annonça la voix avec une pointe de moquerie. Darius voulu lui mettre un pain, mais il se rendit compte que même s’il voyait, il ne pouvait ni se mouvoir ni parler. « Ce pantin ne nous amuse plus autant qu’avant, alors vous avez l’autorisation de la part du Très-Haut de changer sa destinée. Nous avons d’autres mortels plus intéressants à manipuler. »
En un claquement de doigts, ils avaient été renvoyé dans l’Univers 7. Téléportés dans leur machine à voyager dans le temps. Görana, les traces de la guerre, les sauvageons qui y habitaient – tout s’étaient dissipé comme si on avait éteint puis rallumé une lumière.
En revenant dans leur temporalité, ils furent tous les deux pris de violents vertiges et d’une envie de vomir irrépressible. Malheureusement, ils n’eurent pas le temps d’atteindre des sanitaires et rendirent leur lest sur le sol du laboratoire en sortant de la machine à voyager dans le temps.
Les clones de Queen Nemor s’échangèrent un regard mais aucune ne releva. Un robot nettoyeur s’empressa de purifier la zone, alors que les deux jeunes hommes, assis au sol, peinaient à reprendre substance.
« Quelle enflure… » Murmurait Darius, fou de rage. « On ne peut vraiment rien faire contre ces types… »
« Le plus important c’est que ça ait marché. Si c’est le cas, alors la Yuno de cet univers n’a jamais vécu cet enfer qui lui était destiné. Elle s’est bel et bien marié avec père, et notre mère dans notre univers à nous… »
« … Est donc la Yuno qui est née ici, pas celle de cet autre monde. » Continua Darius en levant les mains en l’air pour dire « ça va, j’ai compris monsieur le scientifique, ce n’est pas si dur à interpréter ! »
« Reste à savoir quelle vie elle aura eu dans notre univers. En tout cas, nous sommes bel et bien là, donc elle a rencontré père. »
Ils réussirent à se lever, tant bien que mal. L’un des clones de l’imminente Nemor, en passant près d’eux, leur souffla :
« Vous devriez sortir dans la cour intérieure. » Son air impassible sembla s’évanouir un court instant. Un petit sourire en coin se forma sur son visage. « Je n’en attendais pas moins de toi, Akari. » Voyant que son frère roulait des yeux, Nemor ajouta : « Oui-oui, pour quelqu’un qui n’appartiens pas à notre haute sphère scientifique, tu peux aussi être fier. »
Celui-ci ne releva pas mais dans son esprit bouillonnait un « elle me prend en pitié ou quoi cette garce ? ! » Akari avait lu clairement cette supposition dans l’esprit de son frère, et cela le fit rire secrètement.
Alors qu’ils sortirent dans la cour intérieure, le vent léger et rafraîchissant balayaient leurs chevelures respectives. Il faisait beau, un temps courant sur Dösatz. Qu’il était agréable de vivre ici… Pour rien au monde Akari ne se serait engagé dans l’armée saiyan à l’instar de son frère – mais à personnalité différente, destinée divergente.
Dos à eux se tenait une femme aux magnifiques cheveux roses et attachés. Cette dernière se baissait fréquemment pour arroser les plantes du jardinet. Un chien de la race « akita inu » était assis à ses côtés. Les deux jeunes hommes étaient figés sur place. Aucun son ne voulait sortir de leurs bouches. Ils sentaient leur cœurs battre à cent à l’heure conjointement, et pour la première fois de leur vie, ils se comprirent pleinement l’un et l’autre.
« … Maman… ? ! » Interrogèrent-ils en cœur.
La ravissante femme interpellée tourna la tête d’un air surpris. Ses « pains aux raisins » sur le dessus de la tête la rajeunissait. On aurait dit qu’elle ne prendrait jamais une ride, mais c’était aussi son style vestimentaire qui lui donnait cet air-là. La cicatrice caractéristique sur son visage était toujours là, aussi avaient-ils peur d’avoir échoué et-
« Qu’est-ce qui se passe, les garçons ? » Questionne-t-elle le plus naturellement du monde. « Regardez mes belle-de-nuit ! Elles ont presque entièrement fleuri ! » Dit-elle en pointant du doigt ses plantes. « Celle-ci me fait penser au parfait mélange entre votre père et moi. Un peu de jaune, un peu de rose. » En effet, l’une des belle-de-nuit était un savant mélange entre du rose et du jaune parsemé.
Les deux jeunes hommes avaient l’impression de vivre un songe éveillé. Cela faisait des années que leur mère avait péri dans des circonstances ignobles, poussée au suicide par les affres de son passé terrifiant – de ce qu’ils en savaient – et probablement maudite par ces mêmes dieux, même dans l’au-delà.
Ils se jetèrent à son cou pour un câlin de famille attendrissant. Yuno ria tout doucement en caressant les cheveux de chacun de ses fils.
« Cela ne fait que deux heures que nous ne nous sommes pas vu, mais à vous voir comme ça on dirait que ça fait une éternité ! » Cette dernière leur voua un sourire chaleureux avant d’ajouter : « Oh, mais oui ! C’est l’heure du thé ! C’est que vous avez faim et vous voulez que votre vieille mère vous prépare des biscuits, bande de coquins ! »
Celle-ci se décolla doucement d’eux et leur fit signe de la suivre. Ils se rendirent dans l’un des salons du complexe. Yuno apporta une desserte avec des biscuits et du thé, alors que les deux hommes –encore abasourdi- se lançaient des chuchotements pour échanger à propos de leur triomphe.
« De quoi parlez-vous, vous deux ? Vous me faites des cachotteries ? » Fit leur mère avec un petit sourire complice. « Une petite amie dans le collimateur peut-être ? » Questionnait-elle avec un clin d’œil.
« Euh… non pas du tout ! » S’exclame Darius en rougissant.
« Non, mais on aimerait que tu nous raconte une nouvelle fois comment tu t’es fait cette cicatrice. » Répondit Akari avec l’œil luisant.
« Aaaah, ça ! Eh bien ça date de l’époque où j’étais encore espionne pour les services secrets terrien ! Vous savez, j’ai été recrutée jeune. J’étais encore étudiante ! Je ne savais pas quoi faire de ma vie, et ça me troublait. Je ne trouvais jamais la réponse à cette question qu’on nous posait à l’école : « Que souhaitez-vous faire plus tard ? ». C’était d’un pénible ! Je me sentais inutile et vide. Heureusement, j’ai vu que l’armée recrutait. Alors j’ai passé toute leur batterie de tests, et il s’est avéré que j’avais des prédispositions en tant qu’espion. » Cette dernière vint s’asseoir sur un fauteuil aux côtés de ses enfants en leur servant le thé. Le chien se nommant Shepard s’allongea aux pieds de sa maîtresse. « J’ai eu tellement de chance ! ça a donné du sens à ma vie, et j’ai réussi à devenir une espionne dans l’armée terrienne. Cette cicatrice je me la suis faite bêtement dans l’une de mes premières vraies missions en affrontant un criminel qui m’avait démasqué. Rien de bien épatant, mais ça m’a appris à devenir meilleure dans mon métier. C’était un avertissement ! » Dit-elle avec un sourire nostalgique. « Et puis après vous connaissez la suite. J’ai rencontré votre père alors que j’enquêtais sur lui à l’époque où il était devenu Roi. Il a fini par me capturer et… étrangement j’ai toujours senti qu’il y avait « quelque chose » avec lui. Comme si je le connaissais de longue date, une sorte de lien invisible… Alors qu’il n’en était rien ! Il m’a pris en sympathie, et puisque je ne cherchais qu’à obtenir des renseignements sur lui pour le compte de l’armée terrienne, il a fini par me relâcher. On est devenu amis, et puis de fil en aiguille… » Dit-elle en se remémorant de belles balades aux côtés de son cher et tendre. « Vous êtes arrivé ! Les trésors de notre vie. Aaaah, ça fait du bien de repenser à tout ça... Je me dis qu’il y a tellement de pauvres gens malheureux dans ce monde. Je suis redevable d’avoir eu une vie aussi bien remplie et simple. »
Celle-ci but quelques gorgées de son thé. Ses fils avaient chacun les larmes aux yeux mais ils s’en cachaient du mieux possible.
NOUS AVONS RÉUSSI.
Voilà ce qui tournait en boucle dans leurs pensées.
Ils avaient sauvé leur mère et changer son destin. C’était l’un des plus grands accomplissements de leur vie, sans nul doute.
Ils ne pouvaient pas changer le décès de leur père, ni le fait qu’il n’était toujours pas revenu à la vie – comme par le passé. Cependant, ils avaient effacé les méfaits des Dieux concernant Yuno, et leur joie n’était pas possible à mesurer.
Enfin. Pour une fois. Une histoire qui se termine bien.
Profitons de ce moment de répit, avant de lire d’autres tragiques péripéties… concernant « les pantins » qui intéressent, quant à eux, toujours les dieux.
Un grand, grand merci pour ce portrait de famille formidable qui marque la fin de cette aventure et qui m'a beaucoup touché Zer0 !!N.B : La fiche Wiki de Yuno retrace le plus simplement et concrètement possible toute cette histoire. Les personnages de l’Univers 7 l’ayant rencontré par le passé ont vu leurs souvenirs modifiés en conséquence de ce sauvetage. Yuno est connue comme une espionne terrienne à la retraite, ancienne reine aux côtés de Pythar. Une femme simple et paisible, qui passait ses journées à tenter « d’humaniser » davantage les saiyan. Maintenant, elle vit dans le complexe de Queen Nemor sur Dösatz avec Akari – c’était l’une de ses conditions pour devenir l’apprenti de Nemor. Ils attendent tous le retour de Pythar.
Seuls Akari, Darius et Queen Nemor semblent se souvenir de ce qui s’est passé...