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 [PV] La Crise Nationale

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Scalio
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MessageSujet: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockSam 3 Sep 2022 - 4:15

«Que-?!»

Dans un twist que je n'aurai jamais vu venir, ma connection à Jojiba a été interrompue en pleine téléportation! La téléportation "instantanée" qui pourtant n'a pas aboutie, quel échec... Mais je suis où du coup? Je ne savais pas que ça te faisais quand même parcourir une certaine distance au lieu de juste annuler... Nan, j'étudierais cette technique plus tard, je dois faire face à la bonne direction dans ce cas! Je vais voler mais je ne sais pas combien de temps ça va me prendre, merde! 
En plein vol je me questionnais sur les attaques sur la ville, qui pouvait bien être l'agresseur? L'échelle de l'attaque me parait trop grande pour que ce soit juste des dissidents, mais trop grand pour affaiblir Jojiba à ce point! Putain! Ceux qui s'en prennent à l'Insurrection et la Terre vont regretter le moment où ils ont tenté de répéter les nombreux actes de cruauté sur ses habitants!

Quelques minutes plus tard, je m'approche d'un périmètre de sécurité, parfait! Mes ordres ont bien été reçus et avec grande efficacité! Les réformes et augmentation du budget de l'armée commencent donc déjà à faire effet! Mais par-dessus tout, ça veut dire que j'ai atteins ma destination! J'arrive Jojiba!!



[PV] La Crise Nationale  Dd22dav-356fba2c-5879-4d89-b2bb-d99962bf9c04.png?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcLzg0ZGMxM2I3LWEyZTctNGI0NS04M2VjLTMxMWU3MmU4MjkwMFwvZGQyMmRhdi0zNTZmYmEyYy01ODc5LTRkODktYjJiYi1kOTk5NjJiZjljMDQucG5nIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0

...
J'errais au sein de la ville, la destruction est sans précédent. Les rues étaient jonchés de cadavres, les débris en cachaient d'autres.

Et tout ça, sous ma responsabilité...

Non. Je ne peux pas penser ça, ce n'est pas une de mes décisions qui a engendré ce massacre cette fois. Nan, là c'était tout simplement imprévisible. Je croisais des survivants, certains trop traumatisés pour pouvoir parler, d'autres qui était trop préoccupés à chercher leurs proches. Leur demander qui était le responsable de toute cette destruction ne servirait à rien, et d'un autre côté, je sens déjà la presse sensationnelle qui va me coller la responsabilité aux basques. Je m'arrêtais pour me concentrer un peu et essayer de ressentir les signatures de Ki les plus remarquables et aucun signe d'ennemi dans ces environs...Mais encore moins de signes de Jojiba. Diable, où est-il? L'envie de crier son nom était forte, mais ce ne serait pas utile. 

Je sors un pistolet de détresse que j'avais pris en passant par le périmètre de sécurité. Je presse la détente pour tirer une fusée éclairante, signal que les forces armées et les ONG attendaient pour faire leur travail. Les forces armées...Hmm. Je vais sûrement avoir une déclaration à faire au public... Draven sera d'accord avec moi quant à la décision que j'officierais à ce moment là. Il a pas le choix non plus, j'ai plus de pouvoir que lui malheureusement. 

«!»

Mes sens sont mis en alerte, je ressens deux signatures approcher, une que je ne reconnais pas mais l'autre...

« Babel?» 

Je ne pensais pas qu'il serait le premier à arriver, mais à vrai dire ça m'arrange bien! Peut-être qu'il saura identifier la personne responsable, voir même localiser Jojo. Je rush vers leur position, avec une irritation notable cependant pour lui et son camarade.

«Baron Mars Babel, au rapport!»
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockDim 4 Sep 2022 - 21:44
Tout environnement était fait pour être maniable par ses voyageurs. Ou du moins, ils l’étaient tous faits pour être maniables pour Babel. Du haut de ses deux ans depuis sa réincarnation, il avait eu tout logiquement une “puissance” lui permettant de voyager à souhait. Ou plutôt, il s’était autorisé une montée de force et de pouvoir qu’il redistribuait assymétriquement à son corps. Parce que la symétrie, c’était trop facile. Et trop barbant. Il préférait grandement avoir plus de faiblesse dans les jambes que dans les bras. Mais cela ne l’empêchait pas d’utiliser cette forêt comme un environnement à rapidement et charismatiquement traverser : chaque arbre était une marche, et de marche en marche il sautait, les multiples centaines voire milliers de kilomètres par heure restant incapables de faire s’envoler sa casquette ou bien vomir son invitée.

Il avait joyeusement kidnappé Inari, une action moralement grise qui restait néanmoins acceptable du fait de l’arrogance de sa captive. En effet, il était tout naturel qu’une immortelle auto-suffisante cherchant à respecter l’ennemi public de la narration était tout ce qu’il y avait d’une cible de moquerie et de karma, son attitude ne méritant pas meurtre ou exécution mais la rendant très, très prône à être cible de tout humour malchanceux. Entre autres, Inari leur était utile, mais elle voulait faire la maligne, et avait donc permis à Babel de démontrer son alignement mesquin caché sous un charme sans égal mais également d’offrir une scène de noblesse humiliée, un classique datant de Renart ou d’Aristophane. Ou d’autres, encore avant, inconnus des terriens mais ayant vécus aux côtés de Mars, ou d’un Mars d’avant. Peut-être qu’Inari l’avait rencontré dans ces époques là. Et peut-être qu’Inari s’était faite traînée dans des délires qui la mettaient mal à l’aise ou bien qui l’énervaient. Et peut-être que ces mignonnes petites emmerdes avaient été aussi méritées, ou peut-être qu’il avait été inutilement cruel. Quoi qu’il en soit, il la tenait dans ses bras comme une mariée à défaut de pouvoir la manier comme un sac à patate.

”Et hop !”

Et hop. D’un biome à un autre, la figure machiavélique et sa Vulpes Vulpes venaient de transcender le sol de la forêt pour surgir dans celui d’une ville. Enfin, pas encore, car ils se tenaient dans les airs, Babel ayant recroquevillée ses jambes à la suite de son bond, le manteau sur ses épaules flottant derrière lui telle une cape, une figure dessinée au charbon dans la fumée des débris qui se trouvaient sous eux. De loin, on croirait à une figure mythique. Les flammes pas encore éteintes illuminant cette forme de leur lumière orange et infernale. Le temps sembla s’arrêter un instant alors que les survivants tournèrent leur tête vers le ciel jusqu’à ce qu’enfin il reprit, laissant le Baron et sa compagne d’infortune redescendre, ses bottes lui permettant de voyager de toit en toit, ceux des immeubles encore intacts comme ceux des ruines.

Son dernier atterrissage se fit à contre-soleil. Ou plutôt, à contre-fusée de détresse. Descendant de l’un des toits avec son invitée toujours dans ses bras, il atterit au milieu d’un boulevard devant un homme qui venait de courir dans leur direction, enfin, cette espèce de course mélangée à un vol que les Saiyans adoraient faire, ce qui les faisait bondir sur plusieurs mètres d’un coup. Laissant sa cape dramatiquement se poser derrière lui, il resta accroupi un léger instant avant que le troisième arrivant ne commence à lui demander un rapport. Sa voix endommagée par les cigares et les coups dans la gorge était reconnaissable depuis mille yeux, tout comme ses veines tendues qui se fondaient à ses cicatrices. Il n’avait pas l’oeil larmoyant face à ce terrain rempli de tragédie, mais les dents serrées de frustration.

”Chef !”

Il venait de se relever d’un coup, avant de placer l’une de ses mains raides contre sa cuisse et de faire un salut militaire de l’autre, plaçant son index contre son front. Cela laissa donc une bonne seconde à Inari pour rester dans les airs sans avoir quoi que ce soit à faire des lois de la physique. Une bonne seconde qui, prenant fin, la laisserait enfin s’écraser sur le sol. Babel avait, comme à son habitude, changé complètement de centre d’attention. Il trouvait Scalio intéressant en tant qu’individu. Dans ce monde des punchlines et des gros lasers, il trouvait le moyen de rester centré sur les résultats et les protocoles sans s’adonner aux mimiques exagérées des autres guerriers. Cela le rendait, par son réalisme, très très original. Et très classe.

”Chef, moi et ma potentielle nouvelle recrue venons d’arriver, chef ! Cependant, je devrais avoir un rapport de l’un de mes sbires personnels d’ici quelques instants, chef !”

Il se demandait s’il jouait bien le jeu. Il n’avait pas été militarisé depuis un bon bout de temps. Être génie du mal ne demandait pas forcément à savoir comment s’y prendre pour jouer un rôle de véritable soldat ou officier. Son sourire luminescent et ses yeux verts tout aussi éclatants se tournèrent vers le côté alors que la main qui lui servait à faire son garde à vous s’éloigna de son front pour lui permettre de faire un claquement de doigts. À la suite de ce claquement résonnant, une paire de cornes sortit d’un tas de décombre, accompagnée ensuite de la tête cyclopique d’un démon visiblement amoché.

”Baron, oui, Baron !”

”Je veux un rapport sur ce qui s’est passé ici !”

”Baron, oui, Baron !”

La figure sortit, et l’on se rendit compte que cette créature n’était en fait faite que d’une tête-tronc où figurait un grand oeil et où étaient attaché deux petits bras et deux petites jambes. Disproportionnée et adorable comme elle l’était, la forme ronde et monoculaire s’approchant en courant, son sprint lui permettant d’atteindre le rythme de marche d’un individu de taille normale. Le démon fit un salut en retour, son unique et gigantesque oeil froncé afin de lui donner un air, comme le disent les jeunes, absolument déter !

”L’attaque a été faite par Cabba ! Il a massacré la population à coups de rayons lasers. Puis Jojiba est intervenu, et ils se sont battus. Ils se sont échangés des coups mais il ne parvint pas à le vaincre. À un moment il lui fit un supplex méga trop hardcore mais même ça ça n’y fit rien. Et puis Jojiba s’est fait téléporté, Cabba a fait une dernière attaque sur le centre-ville et puis plus rien !”

”Rien d’autre ?”

”À en croire le peu de discussion que j’avais pu entendre durant le brouhaha des explosions et des cris de civil, j’ai cru comprendre que Cabba était possédé. Il changeait d’émotion toutes les deux secondes et parfois sa voix avait un effet d’écho où on semble l’entendre deux fois ? Et il a aussi fait des tentatives de prise d'otage pour le forcer à baisser sa garde. Et Jojiba disait aussi qu’il était différent. J’ai eu du mal à suivre tout le combat : ma petite taille me faisait être balayé par chaque onde de choc. C’est tout. Je ne sais pas où ils sont maintenant.”

”... Merci pour si peu. Essaie de les retrouver, maintenant, je te prie.”

Et il se fit shooter dedans comme un vulgaire ballon de foot, ce sbire démon à l’apparence comiquement simplifiée. Babel avait placé des pantins de toutes sortes dans toutes les grandes et moyennes villes de cette contrée, tous aussi inefficaces qu’ils étaient prônes à survivre et donc prodiguer des informations sur ce qu’il s’était passé. Si le personnage est rigolo, alors il va s’en sortir. C’était une des règles du chaos narratif. Et ce petit cyclope était maintenant catapulté vers d’autres cieux, son cri de douleur devenant de moins en moins audible alors qu’il s’éloignait et disparaissait dans la stratosphère, devenant au final une étincelle dans la voute céleste suivie d’un “ting !” Babel se tourna vers Scalio, son rictus habituel accompagné d’yeux demi-clos témoignant de sa légère frustration à ne pas avoir obtenu suffisamment d’informations. Une frustration qui faisait partie du jeu et dont il ne se plaignait pas, mais une frustration quand même.

”Désolé, chef, mais avec mes trouffions, ils sont où trop compétents, ou ils ne le sont pas du tout.”

Cette frustration naissait aussi du fait que Jojiba s’était probablement fait happer par ce qui était, supposément, l’adversaire final de Scalio. Il existait une réelle possibilité que Jojiba soit sacrifié pour build-up la confrontation finale du premier ministre avec son camarade multiversel. Et l’attachement du Baron pour son poulain et l’inquiétude qu’il avait pour lui se traduisait dans un léger mais quelque peu visible énervement qui s’éteignit bien rapidement alors que ce dernier se mit à nouveau à sourire, radiant d’optimisme et de fierté d’avoir dégoté quelque chose… ou quelqu’un.

”Ah, oui !”

Il attrapa alors Inari par les épaules, avant de la placer devant lui, tapotant sur ses bras comme un parent voulant inscrire son enfant à une activité extrascolaire.

”J’étais à la base sur le chemin du château pour vous présenter une vieille connaissance. Inari ! Une kitsune qui vit dans un temple délabré et existe depuis une bonne éternité. C’est une documentaliste antique avec un grand savoir et je me demandais si on pouvait pas l’utiliser pour protéger la terre et continuer notre campagne déicide ! Tenez - ”

Il fit quelque pas pour contourner Inari, relachant ses bras pour néanmoins empoigner son épaule droite de sa main gauche, se plaçant entre elle et Scalio.

”Inari, par qui Cabba s’est-il fait posséder ? Où se trouve-t-il ? Et où se trouve Jojiba ?”

C’était probablement une bonne idée de répondre à ces questions sans trop faire la maligne et du mieux de ses capacités.
Inari Ōkami
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockMer 14 Sep 2022 - 3:36
" Par qui s'est-il fait posséder ?... Allez. Je pense qu'il est facile de s'en douter. "

Tac. Tac. Tac.

Là le son des modestes talons de mes sandales, qui résonnèrent soudainement, alors que ma silhouette pénétrait à nouveau la scène se jouant. Oh, mes excuses. Tout ceci doit paraître plutôt nébuleux. Ce que je sous-entends par là, n'est que la plus pure des réalités... face à l'illusion de ma présence au creux de la main d'un démon un peu trop borné dans sa perception.

Ainsi dépassais-je en effet le dos du ministre derrière lequel je me trouvais juste avant. Ce n'est qu'en faisant face à la réalité, que Babel sentirait ses doigts percer la chimère de cette épaule dénudée... comme si seul le vide fut tout ce temps effleuré. L'empressée balade jusqu'à ce lieu délabré s'était néanmoins déroulée sans accroc. L'on ne me portait pas tous les jours telle une princesse d'un conte de fée, quoique le cornu ne soit pas ici un prince si charmant. À vrai dire, j'aurais apprécié que l'on me demande mon avis, avant de m'enlever à ma demeure, ainsi qu'au nez et à la barbe de mes serviteurs.

Peu importe. En quelque sorte, j'étais responsable de pareille entreprise. Au vu de la situation, je pense avoir pris la meilleure décision. Et désormais, voici qu'en prolongeant ma route jusqu'à la terminaison proche de ce boulevard, il m'était donné de constater - avec les propres yeux de mon avatar - tous ces ravages causés par Cabba.



Devant cette vision d'horreur, digne de quelque paysage apocalyptique... je m'arrêtai. Et dans la paume de ma main droite, mon coude opposé se déposa. Mon bras droit plaqué sur mon ventre, se voyait ainsi perpendiculaire à son homologue de gauche, dont le poing soutenait mon menton. Mon attention virevolta d'un panorama à l'autre, avec curiosité et compatissance, quoi que mon expression imperturbable puisse indiquer.

Je n'apprécie pas ce que je distingue là, bien sûr. Mais à force de voir tel schéma se répéter, je serais devenue folle, à ne pas développer une distance émotionnelle pour le gérer. Moi seule sait, à quel point il est inutile de s'y apitoyer. Cette situation est faite pour perdurer. Parce que dans ce monde... la sagesse finit dévorée.

Mes bras s'épousèrent à l'horizontal et je me retournai, fixant les deux alliés.


" Demigra, bien sûr. Vous en doutiez ?... Ah, mais à vrai dire, cette question vaut autant pour Jojiba. " déclarai-je, à travers la diction plutôt pincée mais apaisée me caractérisant.

Autant laisser le temps aux figures masculines de saisir le scénario logique derrière une telle affirmation. Oh, pas trop longtemps, non plus. Je n'ai pas de doute que leur intellect fonctionne parfaitement. Ce qui ne sera peut-être bientôt plus le cas de leur petit camarade. Enfin, cela, nous pourrions facilement l'éviter. Nous pourrions facilement...


" Cette vieille connaissance vient de vous l'apprendre... je suis une Kitsune. Esprit à la longue vie... mais pas bénévole dans l'âme. Une recrue utile, certes. Du moins, si les conditions s'y prêtent. La localisation de ces deux humains est une tâche aisée, pour qui sait sans devoir chercher. Néanmoins, nous ferions mieux de nous dépêcher, car les secondes sont comptées. Je déteste faire preuve de coups fourrés... mais malheureusement, Babel et moi avons du mal à s'accorder. Monsieur le 1er ministre... sans vouloir vous exaspérer plus que de nécessité, voici ma proposition revisitée : je vous offre une chance de retrouver Cabba et Jojiba, avant que leur esprit ne se fasse anéantir par Demigra. Je vous offre quelques informations sur ce dernier et j'offre même mes services efficaces et personnalisés en termes de restructuration mentale de ces tristes victimes entre autres. J'offre mes talents d'entraîneur et la disponibilité combative de ma centaine de disciples élitaires, pour vos projets de défense planétaire. Et en échange... "

Avançant avec digne grâce, mais sans pour autant en faire des caisses sur le déhanché permis par ma tenue à l'allure bien raffinée... je gardai toutefois une distance respectueuse avec ce cher Scalio, tout en lui faisant face avec un sourire plus franc quoique non dénué d'un certain charme.

" La propagande de mon temple. Ce n'est vraiment que ce que je demande. Notez qu'au plus j'ai de recrues et au plus vous aurez de combattants. N'est-ce pas ce que vous désirez ? De redonner une dignité combative et patriotique à votre planète ? Mon paradis artificiel formera leur esprit vers ce chemin, leur reconnexion avec l'essentiel. En débloquant à la fois tout leur potentiel. "

Une main se tendit, tandis qu'un sourire s'élargit.

" À prendre ou à laisser, c'est bien sûr vous qui choisissez. Vous pour la planète, moi pour le sanctuaire. Parce qu'au fond, ce que naturellement nous voulons, c'est que nos terres prospèrent. Non ? "


Moi aussi, Babel... je serais enchantée de redécouvrir tes limites.

Parce qu'il vaut parfois mieux se taire, plutôt que de s'enfoncer sous... mh ? ~
Scalio
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockDim 18 Sep 2022 - 19:12

-«Chef, moi et ma potentielle nouvelle recrue venons d’arriver, chef ! Cependant, je devrais avoir un rapport de l’un de mes sbires personnels d’ici quelques instants, chef !

-Repos, repos. Ton timing est parfait, on a pas exactement beaucoup de temps à perdre ici dans l'inaction.»

Une petite créature cornue et cyclope en apparence vient de sortir d'un tas de débris à côté de lui. J'osais imaginer que c'était l'un des sbires de Babel, auquel cas je commençais déjà à réfléchir à quelles autres créatures il a dans sa poche qu'il peut employer pour faire ses besognes. Je réalise la stupidité de le sous-estimer entre autre, c'est un archidémon qui aurait vécu pendant des millions d'années. Ce ne devrait pas être si anormal pour lui d'être aussi plein de ressources.

«J'imagine que c'est ça ton subordonné? Voyons voir ce qu'il a à dire.»

J'écoutais attentivement, et ma surprise était palpable. La petite créature nous informe donc que le coupable de ces attaques n'est autre que Cabba. Mon bon vieux capitaine, celui que j'étais censé capturer...ou simplement retrouver, pour être franc. Quelle coïncidence de merde putain, le lendemain que je donne l'ordre de retrouver Cabba, il se pointe et nous inflige de grandes pertes dans le même temps!! En plus de ça, Jojiba aurait été téléporté alors qu'il essayait d'arrêter l'ancien Capitaine... 
Je pense que tout le monde peut voir une frustration monter en moi, tandis que je me pince l'arête de mon nez. Babel demandait à ce qu'il poursuive, et honnêtement j'aurais du m'en douter mais, il y a des très hautes chances que le capitaine soit bien possédé par le roux sans âme du coin... huh. 

Il y a eu une pause courte, mais assez pour que je commence à m'interroger sur les intentions de Towa vis à vis de Cabba: Elle voulait son arme non? J'ai peut-être oublié, mais elle n'a jamais mentionné Demigra il me semble. Mais si Cabba est possédé et qu'il est en possession de cette arme... 


«Ah, oui !»
 
Babel me sort de mes pensées parce qu'il vient de se rappeler de me présenter la "nouvelle recrue": Inari. Il nous place de manière a être entre nous pour discuter. Maintenant que je la regarde...  en plus du fait qu'elle est vraiment pas mal du tout, elle à un air très "exotique" dans son apparence. Elle ne me donne pas l'impression de vivre dans les métropoles. Et après ce qui s'est passé ici, je ne pourrais pas l'empêcher de dire qu'elle a bien fait. Babel lui demande donc par qui Cabba a été possédé, où il est, et où se trouve Jojiba. 

-«Par qui s'est-il fait posséder ?... Allez. Je pense qu'il est facile de s'en douter.

-Je suis bien d'accord... Je parie tout sur Demigra.»

Elle confirme le possible doute qu'il y a pu avoir, elle fait cependant une remarque au sujet de Jojiba qui me laisse perplexe, mais j'ai pas vraiment le temps d'analyser ça, comme elle fait maintenant l'inventaire de ses capacités. Tout ce que j'entends - mis à part de ses relations avec Babel - montre une grande compétence qui n'attend que d'être exploitée. La partie concernant la restructuration mentale en particulier est un pouvoir formidable dans les bonnes mains! Cependant, j'allais juste prendre Babel à part.

«Excusez-moi Inari, je vais juste m'entretenir avec lui très vite.»

Je tire Babel à part, pas méchamment ou quoi, mais parce que le temps presse véritablement, et je n'ai pas envie que ce que j'ai prévu pour Babel s'ébruite plus que ça. Après m'être suffisamment éloigné, je discute enfin de business avec le Baron.

«Je sais pas exactement quand on va pouvoir se croiser après ça, donc je vais te donner ton job maintenant: Je souhaite que tu deviennes le Maître Espion de mon gouvernement, tu formeras des gens à ta façon, mais ces personnes doivent être loyaux. Tu peux même choisir le nom de l'agence, je m'en tape. Ta performance avec ton petit sbire tout à l'heure est une raison de plus pour que TU sois l'homme pour le job.
A partir d'aujourd'hui, tu seras le Maître de l'espionnage et de la propagande, et Inari sera -ironiquement- ta meilleure pote: Si elle sait réellement ou se trouve Cabba, tu coopéreras avec elle pour le chopper. C'est IMPÉRATIF, j'insiste bien plus qu'hier sur ce sujet! Vous utiliserez tout atout militaire, civil que vous verrez utile à ces fins. J'ai toutes les intentions d'accepter le deal avec elle, une partie de tes tâches consistera à promouvoir son culte ou je ne sais quoi. Et tu feras ça honnêtement, hein, pas de blague ou quoi. Est-ce que c'est bien compris?»

Je le lui laisse le temps de me répondre, et nous revenons voir la dame. En chemin, je commence à ressentir une signature de Ki... Bon, je vais me dépêcher alors. Une fois devant la dame Inari je lui tends la main pour qu'elle la serre.

«J'accepte votre offre. Je regrette cependant de vous informer que j'aimerai que vous accompagniez Babel dans sa mission. Dites vous juste qu'en contrepartie, si il me fait un rapport jugeant d'une efficacité sans nom de votre part, j'ajouterai des subventions de l'État pour votre euh "culte". Sur ce je vous laisse.»

Ils ont sans doute réalisé eux-mêmes ce que j'allais faire mais autant leur préciser.

«Je viens de retrouver Jojiba.»
Baron Mars Babel
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockJeu 22 Sep 2022 - 13:38
Babel n’avait pas d’arrogance. Ou peut-être que si, il en avait. Il n’avait pas d’amour propre ? Si, quand même… Il n’avait pas de… honte ? Oui, pas de honte, très certainement. C’était pour cela qu’il était capable de faire un sketch en direct avec une créature cornue et cyclopique de taille réduite et de la shooter directement dans le ciel avec des accompagnements sonorifiques absolument comiques. Il était capable d’être la farce et son dindon. Ce n’était pas le cas de tout le monde, cependant. Inari, par exemple. Inari n’avait pas voulu tomber après un instant de lévitation. Inari ne voulait pas être l’arrogance humiliée. Inari voulait simplement apparaître derrière Scalio dramatiquement avec ses sandales qui résonnent. Heureusement, Scalio, lui, n’en avait si magnifiquement rien à faire des tours de passe-passe de la renarde qu’il rendait la scène à nouveau comique. Cela faisait que Babel ne perdait toujours pas son sourire, qu’importe si l’Inari qui venait de tomber de ses bras n’était qu’une illusion.

Notre cher archidémon ne tenta pas de mimer la surprise quand la conclusion que tout le monde attendait fut annoncée. Oui. C’était Demigra. Qui d’autre est-ce que ça pouvait bien être ? Babel savait très bien que dans toute narration se retrouvaient les mêmes joueurs. Dans ce cercle comprenant Cabba, Demigra, Jojiba et Scalio-a, c’était évident que le vieux démon aller refourguer son vil nez pointu là où il n’avait pas lieu d’être. Mais être capable de deviner ce qui allait se passer n’empêchait pas à l’Archidiable de s’investir dans les histoires dans lesquelles il plongeait. Et Scalio pensait lui aussi que c’était cet individu de la communauté que l’on connaissait bien. Les dieux-démons, à ne pas confondre avec les démons de Dark, les démons de l’Enfer et les démons du Monde des Démons (et ceux qui étaient surnommés démons parce qu’ils étaient psychotiques et / ou dangereux). Oui, c’était Demigra qui était à l’origine de tout ce bazaar, Demigra qui faisait du build-up pour sa future confrontation finale avec l’Insurrection. Qui donc avait autant de passé avec le démon à la crête de coq ? Babel ne pouvait s’empêcher d’anticiper ce combat entre la Terre et son bourreau. Aaah, quelle exquise catharsis cela serait !...

Inari avait refait ses termes afin d’accélérer les choses. Elle se mit à faire une poignée de phrases qui avaient pour but de rimer, ce qui maintenait le sourire de Babel sur son visage. Elle tentait de faire des poses dramatiques, d’ailleurs, ce qui était franchement adorable. Elle faisait la penseuse, et le Baron se frotta le menton. Mais, hey, elle se laissait être recrutée, c’était bien, ça ! En dehors de raconter à Scalio des parcelles de son histoire qui avaient déjà été données à l’Archidémon, elle se mit à reformuler la proposition qu’elle avait faite à Babel. Elle se présentait comme reconstructrice mentale et comme donneuse d’information, sans mentionner son gna gna gni gna gna gna sur le respect qu’elle avait à donner à Zen-oh ou une autre entité divine qui allait être inévitablement annihilée par la bande d’imbéciles terriens. Et puis, à nouveau, la propagande de son Temple. Elle offrirait des soldats, aussi. Toute recrue pour son temple serait un soldat pour Scalio. C’était comme des troupes au corps-à-corps dans l’un de ces jeux de stratégie qui plaisaient aux peuples de l’est. Ils feront du kung-fu sur des Saiyen. Cela pourrait être rigolo à voir.

C’étaient des termes acceptables. Elle donnait ce qu’elle pouvait donner et recevait ce dont elle avait vraiment besoin. Des gens pour pratiquer son culte. Après tout, son jeu d’arrogance et d’immortalité cachait une gigantesque dèche et un manque absolu de fonds. Des milliards d’année d’existence et elle était coincée dans une baraque isolée à vivre de RSA en RSA… ou… mmmh… C’était quoi le nom des allocations chômage dans cet univers ? Babel était sûr de se tromper… Scalio l'attrapa par l’épaule pour le tirer dans une coin, et, mains derrière le dos et genou relevé, il fit un tour dramatique sur lui-même, laissant son manteau-cape flotter un instant avant de suivre son chef dans le susdit coin.

Il venait d’obtenir un boulot, grâce à ce qu’il avait mis sur la table jusqu’à présent, y compris son petit sketch comique avec le sbire taille miniature de tout à l’heure. Un sacré, vil, diabolique et dramatique boulot : maître de l’espionnage et de la propagande. Il avait à former les espions du gouvernement et s’assurer de leur loyauté… Oui, la loyauté, c’était quelque chose qui était important. Au moins, suffisamment important pour que les conséquences de son recrutement lui arrivent à la gueule au lieu de simplement disparaître. Ah, Sasuke, quel malheur de t’avoir perdu. Il avait le droit choisir le nom de l’Agence ? Ah, cela devenait très intéressant. Il allait devoir y réfléchir un instant. Et il bosserait avec Inari, en plus ? Deux fois plus intéressant ! Le maître de l’espionnage se devait d’utiliser une omnisciente pour recueillir un maximum d’informations. Encore plus, il avait un budget illimité pour se faire. Délicieusement gris et moralement répréhensible. Tout atout militaire et civil. Mnyeh heh heh heh heeeeeeeeeh… Était-ce compris ?

”Bien sûr, chef… Mais si elle est omnisciente, elle sait ce qu’on se dit même si on s’éloigne, vous savez ? Heh he he…”

Se retournant avec le même tour de pied qu’il avait utilisé pour s’éloigner d’Inari, Babel se rapprocha à présent d’elle, se frottant les mains comme un vil et diabolique maître du mal qui avait concocté un plan aussi délicieux que maléfique. En vérité, il n’avait absolument rien en tête. Peut-être que c’était parce qu’il se tenait au milieu d’une métropole nouvellement fantôme. Ce n’était, respectueusement parlant, ni le lieu ni l’heure de se lancer dans un montage comique prouvant l’efficacité de l’armée démoniaque du Baron. La transaction entre Scalio et Inari fut terminée par la possibilité d’obtenir des bonus si le rapport de Babel était impeccable. Ce dernier n’avait rien d’autre à faire que de se tenir derrière son patron, bras derrière le dos et sourire sur le visage. Son attention était rivée sur Inari… jusqu’à ce que Scalio mentionne qu’il venait de retrouver Jojiba.

”Oh, je peux vous suivre, chef -”

FOOM !!

Mais il n’eut pas le temps d’entendre une réponse à sa question. Scalio avait déjà percé le mur du son. Dommage. Babel aurait bien aimé être là pour aider Jojiba à se sortir du pétrin mental dans lequel il avait dû être placé à son insu. Mais, compte tenu de sa présence comique, il était peut-être préférable de laisser le tragique de sa situation se dérouler dans son coin. Il soupira et souffla sans pourtant avoir de nez, son sourire dépité se cachant dans un coin avant de s’élargir à nouveau quand il se rapprocha d’Inari. Il frappa des mains avant de se les frotter, comme s’il ne l’avait pas suffisamment fait jusqu’à présent.

”Bon ben… On arrive à nouveau au point où il te faut me dire les infos dont j’ai besoin. Est-ce que tu vas enfin tout nous dire ou bien est-ce que tu vas tenter de meubler à nouveau ?”

Il regarda les alentours en levant le doigt, comme pour lui dire “un instant”.

”Peut-être dans un lieu plus propice, non ?”

Il claqua des doigts avant de se rapprocher d’Inari pour lui placer la main sous l’aisselle afin d'agripper son abdomen, levant l’autre, ouverte, bras dressé vers le ciel. Si Inari n’avait pas de souci à se laisser manier, elle ne commencerait pas à s’énerver maintenant. Et si elle s’énervait… ben, ce serait drôle. Les gens sérieux que l’on ennuie deviennent de véritables fontaines à comédie. Une ombre passa sur la ville, un jet traversant le ciel à plusieurs machs, et duquel pendait une échelle que Babel attrapa dramatiquement, ignorant entièrement les lois de la physique qui aurait décrété que son épaule fusse complètement déboîté. Il faisait ça parce que c’était classe. Emporté, une main et une jambe sur ces bouts de fer pendouillant et l’autre tenant Inari, son manteau volant autant au vent que le kimono de son interlocutrice, il se mit à lui parler. Ou plutôt à lui hurler, à cause de l’immense son qui traversait leurs oreilles.

OKAY ! TU VEUX ALLER OÙ ?! PRENDRE UN CAFÉ, ÇA TE CHANTE ? OU ALORS, ON VA AU CH TEAU ET ON COMMENCE À RÉDIGER LES POSTERS POUR TON TEMPLE ? C’EST COMME TU VEUUUUUUUUUUX. !!...

Ah. C'était dur de l'entendre...
Inari Ōkami
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockSam 5 Nov 2022 - 21:04
J'aurais apprécié que mon interlocuteur accepte immédiatement ma poignée de main. Non pas que je lui en veuille de me tenir à l'écart l'espace de quelques secondes. En ce qui me concerne, ça ne change absolument rien. En revanche, en ce qui concernait Cabba, cela pouvait tout changer. Sa souffrance s'accentuait inexorablement en une sordide symphonie signifiant sa chute prochaine. Serait-ce impossible de le sauver, à l'issue de cette dramatique destinée ? Pour l'avouer franchement, je suis en mesure de réparer tout esprit, tant que cela reste du domaine mental.

Mais resterait-il encore quelque chose de Cabba, dans quelques instants ?

Pour le savoir, il suffit de laisser l'horloge tourner. Ou de se dépêcher. Il s’avère un peu compliqué, pour qui sait, de faire comprendre à un ignorant la mesure d'un manque de temps. Malgré tout, je n'allais quand même pas agir sans avoir reçu de réponse positive à ma proposition. Cela n'aurait pas eu de sens. J'ai au moins eu l'obligeance de prévenir. Ce n'est déjà pas si mal.

Ainsi l'humain fit son choix, en s'excusant poliment auprès de moi de devoir premièrement s'entretenir avec le cornu… Ce n'est donc pas à moi, qu'il aurait dû présenter ses excuses... Et sans plus tarder, voici qu'il confiait à Babel la tâche d'espion, pour la solde de son gouvernement. Au vu du réseau démontré de cet Archidémon, il s'agissait bien évidemment d'un choix des plus logiques. Il s'occuperait aussi de la propagande ? Oh. Donc potentiellement de ma contrepartie. Non, certainement, visiblement. Et bien soit, au moins je peux faire confiance à son éloquence compétente pour la tâche confiée. Babel ne tarda toutefois à lui préciser que je pouvais certainement avoir conscience de tout ce joli discours à son intention. Cela m'arracha un fin sourire amusé. Même si en réalité, je n'avais pas vraiment le choix de savoir : de par mon lien à ma Gnose, le principe d'information transite à travers moi depuis ma naissance. Bénédiction ou malédiction, cela dépend du point de vue de chacun et des circonstances.

Il acceptait donc ! Le cher Scalio acceptait mes conditions. Revenant me voir, il me serra enfin la main et notre accord fut prononcé. J'eus à peine le temps de le remercier et d'hocher la tête à sa demande supplémentaire, que déjà le charismatique barbu s'envolait en direction du fameux Jojiba. Et bien, et bien... au moins, je n'aurai pas à perdre plus de temps, à devoir lui révéler sa position. La détection d'aura semblait avoir fait son travail.

Alors, résumons. Plutôt que de simplement donner l'information, je dois à présent personnellement interpeller Cabba... À vrai dire, c'était mon intention depuis déjà quelques secondes. Car si je ne le faisais pas, il n'y aurait aucune chance de le sauver dans les temps. Je ne mentais pas, à propos des secondes. Je n'ai que faire de subventions supplémentaires, mon temple avait juste besoin d'un roulement permanent d'effectifs, afin qu'il ne s'en accumule pas trop et que leurs biens prélevés servent au maintien de la communauté et à l'entretien des lieux : ce qu'on vient de m'accorder, en quelque sorte. Car oui, je ne me fais pas d'illusions, bon nombre de mes disciples mourront au combat. Beaucoup sont terriens, après tout. Et dans le pire des cas... lorsque l'efficacité du système serait démontré, le gouvernement ne laisserait pas mourir de faim ses unités présentes et à venir, n'est-ce pas ? Bon, même si ça m'embêterait de limiter le budget de mes petites... folies ?


" Bon ben… On arrive à nouveau au point où il te faut me dire les infos dont j’ai besoin. Est-ce que tu vas enfin tout nous dire ou bien est-ce que tu vas tenter de meubler à nouveau ? "

Ah, revoilà mon... mon collègue, de fait. Il se frottait les mains tel... non, rien. Évitons les amalgames déplacés. Désormais face à lui, je déployai calmement un bras, dans l'optique de lui communiquer quelques mots tout en joignant le geste à la parole. Hélas, cette parole, l'entité aux perles de jade me la coupa immédiatement en levant son doigt et en fixant les alentours, jugeant préférable que notre échange se fasse en un autre endroit. Je ne pouvais que lui donner raison... juste, pas de la façon dont il voyait les choses.

Alors, brusquement, un avion sortit de sa cachette pour filer droit en notre direction, tandis que l'Archidémon s'afférait à me transporter à nouveau... quoique de manière moins princière, cette fois. Je me vexerais, à force, si l'urgence de la situation n'imposait pas à ma raison de se focaliser sur l'objectif du moment. Admettons toutefois qu'il a réussi à me faire tiquer et à obtenir une légère réticence de ma part. Simplement, pas pour les raisons qu'il pense. Ainsi, nous voilà partis vers on ne sait où, lié au véhicule volant à l'aide d'une échelle empruntée à une main par mon transporteur agréé.

Hem. Ses propositions sont bien mignonnes, mais elles peuvent attendre. J'ai une part de mon accord à respecter. Ou du moins, à tenter de respecter, le plus honnêtement qui soit. Dès lors et malgré le vacarme dû à nos silhouettes embrassant à toute vitesse l'atmosphère, je fis mon possible pour me faire comprendre distinctement. Balançant mon corps, j'agrippai effectivement l'échelle à mon tour, d'un pied et d'une main. Cela avant de partager quelques mots, de mes doigts accompagnant ma bouche à l'oreille de ce nouveau ministre, dirons-nous :


" Je prendrai avec plaisir ce café ! Mais après avoir tenté ma chance pour Cabba ! Le temps nous manque, je m'y incarne immédiatement ! Tu n'auras qu'à penser à sa position, afin de savoir où me rejoindre ! " dis-je, alors que mon enveloppe corporelle se trouait déjà, en proie à une évaporation rapide et luisante.

Cela pouvait sembler bizarre à entendre. Cependant, s'il tentait de s'en souvenir... oui. Babel saurait où je me trouverais bientôt. Car je venais de lui en partager le savoir directement au sein de sa mémoire. Il aurait accès à l'image mentale de cette mer mouvementée, de ce ciel rougeoyant, les îles alentours... et à des coordonnées précises qu’il saurait exploiter.


----------------------------


L'océan reliant la capitale du sud à la capitale du nord s'agitait, mais pas d'une manière naturelle, non... Les vagues décrivaient plutôt leur dispersion en cercle autour d'une aura monstrueuse faisant pression constante sur elles...

Quand soudain, quelque chose sembla virevolter à plusieurs mètres de hauteur ! Là un corps fin, tranchant l'air au fil de sa chute. Ici un objet dont nombre de guerriers se sont déjà servi, à travers les âges. Tournant sur elle-même et ponctuant la scène de nombreuses acrobaties, l'arme se fit de plus en plus entendre, jusqu'à se planter subitement à la surface de l'eau ! Telle Excalibur logée dans son rocher, l'épée restait mystérieusement en place, droite comme jamais.

Ce n'est qu'à ce moment, qu'un index et un majeur se matérialisèrent perceptiblement, en tenaille du pommeau de ce qui fut encore récemment maudit, ou plutôt possédé. Le reste du corps apparut, tout aussi lumineusement et à la manière d'un gruyère retrouvant au final une apparence pleine. Et sur ce, après avoir laissé à l'environnement la satisfaction romancée de mon apparition - bien tardive à l'échelle de l'urgence, je laissai mes améthystes observer directement la nature de ce qui m'entourait. D'un simple regard envers cette lame à présent soulevée de sa demeure aqueuse, mon expression se durcit quelque peu.


" Fichtre. "

Alors, sans plus tarder, mon visage bifurqua en direction du lanceur. Hélas, son aura venait bel et bien de s'estomper... tout comme ce portail derrière sa responsable... Oui, je parle bien sûr de Misha, ou Towa, peu importe l'appellation. Je dois dire que sa barrière s'avère assez sophistiquée. Mais restons honnête 5 minutes. Je n'aurais même pas eu besoin de mettre la main sur l'information résiduelle de la scène venant de se jouer... puisque je savais ce qu'elle préparait au moment où elle le pensait. Que cette petite se satisfasse que le sort du Grand Prêtre et de ses enfants m'importe peu. Le retour de Demigra n'est cependant pas de très bonne augure. Je veux dire... il reste une pièce à part entière de la partie, certes. Juste que...

" Ah. Te voilà. " m'exprimai-je d'un ton presque amère, tout en reportant mon regard concerné par-dessus mon épaule.

J'ai déjà eu de meilleures nouvelles à annoncer, je l'admets.


" Je pense qu'il n'est plus tant question de retrouver Cabba... que de retrouver Démigra, à présent… Ce qui signifie qu’en vertu de mon accord passé, ma contribution personnelle à la chasse s’arrête ici. "

Et d'un geste calme et désintéressé, ma silhouette en kimono daigna lancer vers le cornu l'épée devenue banale, alors que je me retournai vers lui. Je soupirai à peine, avant de me tenir délicatement les bras, plaqués contre mon abdomen. La mer commençait timidement à regagner en agitation autour de nous, mais je fis en sorte que ma propre aura impose un apaisement local pour moi et mon collègue.

" Voici son épée, que ça serve de confirmation à Scalio. Jusqu'ici, l'essence de Démigra était suffisamment fragmentée que pour l’empêcher de refaire surface au sens propre. Tout au mieux, il hantait et brisait l'esprit de ce pauvre Saiyan, à travers cette arme... Hélas, Cabba a mis la main sur un important fragment de ce dieu-démon. Il s'est ensuite fait ensevelir par la mémoire ancestrale de ce vieux sorcier. Et désormais... il se terre dans les profondeurs du Makaioshinkai pour on ne sait combien de temps, certainement prêt à comploter quelque sale coup.  "

Ici tout ce qu'il restait de Cabba... Enfin, en quelque sorte.

" ... Du coup. Café ? ... On a pas mal de choses à se dire, maintenant. Et pas mal de temps devant nous. Je connais un indonésien gustativement intéressant, à Satan City. Cherche dans ta mémoire, il doit encore y être… Cette fois, je t'invite. " clôturai-je en une note de douceur, après un court silence.

Alors encore une fois, mon avatar physique débuta sa disparition, tandis qu’il devint même possible à mon interlocuteur de se remémorer un passage supplémentaire de notre discussion actuelle : celui où je lui proposais de réfléchir à l’avance à des questions concernant Démigra entre autres. Je lui faisais également part d’un sous-sol privé de l’établissement indonésien, au sein duquel il pourrait retrouver notre table réservée. Il lui suffirait de mentionner mon nom au serveur et mon cher camarade me retrouverait probablement en pleine dégustation.

Cabba, check. Passons à la suite de l’accord.
Baron Mars Babel
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockJeu 10 Nov 2022 - 11:44
Babel avait les bras croisés et la tête en bas. Son chapeau s’empêchait drastiquement de tomber à l’aide de sa puissance incroyable de casquette militaire. Inari disparaissant de ses bras lui avait fortement perturbé dans son centre de gravité, tant et si bien qu’il avait manqué de se casser la gueule avant de se coincer le dos de son pied, et donc de sa botte, par association, dans l’un des barreaux de l’échelles dépliées. Cela l’avait également conduit à se prendre deux cheminées en pleine tête avant de se retrouver mollement écrasé contre une fenêtre, tout en restant accroché, le conduisant à glisser sur plusieurs mètres avec le bruit comiquement grinçant d’une peau qui frotte et se colle contre une vitre. Se décollant enfin, il continua son voyage avec son visage applait comme si de la pâte à modeler s’était éclaté contre une surface complète longétudinale. Un effet visuel comique qui n’était destiné à personne, puisqu’Inari n’était plus là. Plus personne sauf bien entendu vous, cher lecteurs.

Inari s’était incarné à la position de Cabba. Ou du moins, sa dernière position. Babel avait décidé de placer ses mains dans son dos avant de fermer les yeux. Inari avait transferé les informations dont il avait besoin dans son esprit. Certes. Il lui fallait trier dans son esprit de manière générale. Parmi tous les concepts traversant son esprit comme des mauvaises pensées, de la jurisdiction de son être premier sur le concept même du changement soudain et du chaos jusqu’aux pensées mortelles de ses multiples avatars interconnectés, Babel eut du mal à retrouver, bric-à-braqué comme il était dans sa paperasse archi-infernale, la position exacte que lui avait donné Inari. Un oeil plus ouvert que l’autre après son impact, il se demanda volontiers si Jojiba allait bien. Cela faisait un moment qu’il ne l’avait pas vu. Souffrait-il encore des aléas d’un mal incarné ou bien est-ce qu’il avait enfin eu le droit à une pause ? L’Archidémon affectionnait son champion, comme il les avait tous affectionné jusque là et comme il en affectionnerait bien plus au fur et à mesure des éons. Ils ne se ressemblaient pas tous et son attache pour eux était légitime. C’était tout simplement… comparable à l’un de ses mortels qui se prenaient d’amour pour des hamsters ou des lapins. Il pleurera “sa race”, comme disent les jeunes, quand ces derniers disparaîtront. Puis il en prendra un autre, et il pleurera sa race à ce moment là aussi.

Il joignit ses talons, et par ce mouvement, se délesta de l’échelle dépliée du jet qui l’avait transporté jusque là. Toujours en train de tomber, il fut surpris de l’apparition d’une cabine téléphonique chutant avec lui vers le principal centre de gravité qui imposait sur lui sa puissance physique. Et une sonnerie résonnait dans l’atmosphère. Haussant des épaules, le Baron se mit à nager dans sa chute libre pour se rapprocher de la cabine, avant d’y entrer et d’en fermer la porte, afin de pouvoir communiquer sans être ennuyé par le doux son de l’air frottant contre ses oreilles et s’engouffrant dans la boîte de verre. Il prit l’embout du communicateur, et y entendit Scalio. Il avait pour but d’éliminer les médias et les journalistes qui voulaient simplement mettre la pagaille sur Terre. Leur pouvoir de désinformation était excessivement dangereux pour l’ordre d’une planète. Il fallait qu’il n’y ait aucune preuve menant à leur disparition. Dommage - il aurait bien aimé tenter de faire des suicides à coups de trois balles dans l’arrière de la tête. Cela aurait fait des jolis mêmes. Warui didn’t kill himself, et ce genre de gag tournant autour de la mort d’un potentiel témoin de réseau pédophile.

”Okay, chef ! Je m’en charge.”

Il raccrocha, avant de mettre un Zénie dans une fente pour faire un deuxième appel, faisant tourner les nombres du bout de l’index afin de pouvoir changer de communicant. Il posa à nouveau l’appareil contre son oreille - du moins, là où son oreille devait être.

”Lancez…”

Pause dramatique. Il releva alors le bras, déterminé et plein d’énergie, seul dans sa cabine téléphonique. Enfin, il rabaissa le poing.

”Gamergate !”

Qu’est-ce que “Gamergate” ? Un outil surprise qui nous servira plus tard. Il y avait bien entendu une possibilité que Babel ne sache pas lui-même ce qu’il venait d’enclencher, et qu’il le révèlera plus tard en temps et en heure. Il arrivait que ce soit comme ça que le Baron fonctionne. Il ne savait même pas où il se tenait, chronologiquement parlant. Scalio lui avait-il envoyé un message depuis le futur ? Est-ce que son dialogue avec Inari se faisait avant ou après le tournoi de Dösatz ? Comment est-ce qu’il s’était fait éliminer du tournoi, d’ailleurs. Qu’allait-il faire maintenant qu’il était de retour ? Alors qu’il réfléchissait à quel gag il pourrait bien faire pour amuser Oishi, sa cabine toucha enfin le sol - ou plutôt, l’eau, car il était en chute libre vers l’océan depuis tout ce temps, faisant disparaître la boîte et son Baron dans un véritable Geyser.

Manquant de se noyer et de mettre un terme à l’histoire de cet avatar cartoonesque, il ressortit, la gorge plein de sel, avant de se lancer dans une natation improvisée, complètement alourdie par ses vêtements amples et larges. Faisant un crawl improvisé pendant une bonne dizaine de minute, il arriva enfin au lieu où se trouvait Inari, qui avait un regard aigris et un ton qui l’était d’autant plus. Alors qu’elle le salua avec ce ton plutôt désagréable, Babel se retourna dans l’eau vers l’horizon.


Y a pas à dire, c’était très bô les couchers de soleil. Il ne put s’empêcher de sourire face au mélange de couleurs, l’orange entourant la boule lumineuse, le violet du ciel s’assombrissant et le fuschia qui les mélangeait tous les deux. Quelque chose le faisait se sentir bien, bien qu’il soit dans l’eau glacée et accompagné par l’autre rabat-joie. Il lui en fallait peu pour être heureux. On ne pouvait pas dire “content” sans prononcer “con”.

Inari se remit à parler et Babel tourna à nouveau sa tête dans sa direction, son humeur bercé par les aléas de la mer, les chatouilles de l’écume sur le sable et les vagues qui lui arrivaient dans l’arrière de la tête, sa compagne préférant se tenir messianiquement sur l’eau tandis que lui continuait simplement de nager. Il n’était plus possible de retrouver Cabba, simplement de retrouver Demigra. Donc elle n’avait plus à bosser. Les yeux vide de toute âme, le Baron regardait souffla par son nez inexistant. La bonne magouille sur les mots. Au final, elle avait signé son contrat auprès de Scalio, et Scalio n’avait voulu qu’une entente entre eux deux et la recherche de Cabba. Et il n’y avait plus de Cabba. Cela voulait certainement dire qu’il était où mort, ou complètement possédé jusqu’à ce qu’il ne s’y trouve plus rien. Puis elle lança l’épée vers Babel…

SCHLARK !!

…et évidemment ce dernier se la prit en plein dans le torse. C’était comique, et maîtrisé. Il fut repoussé en arrière, son sang commençant à tâcher ce milieu de mer, mais sa tête n’était pas encore assez submergée pour qu’il ne puisse plus entendre son interlocutrice. L’épée qui était en train de le pénétrait appartenait à la base à Cabba, et elle fut imbibée de ce qui restait de l’essence de Demigra, pas assez pour qu’il puisse refaire surface. Il ne faisait qu’hanter Cabba, jusqu’à ce que ce dernier touche un autre fragment de Demigra. Puis il s’est entièrement fait possédé, ce que Babel avait compris par lui-même. Maintenant, lui et sa nouvelle arche de chair se trouvaient à présent dans le Makaioshinkai, inatteignables.

Inari fit silence, tandis que Babel, toujours empalé, se mit à hocher compréhensivement de la tête. La dame fennec se sentait possiblement attristée, ou du moins… frustrée. Ou alors, elle tentait juste de le laisser digérer un flot d’information qui ne l’affectait pas tant que ça. Le Baron n’en eût rien à faire, particulièrement. Il était juste plutôt triste pour Scalio. Ils avaient possiblement eu un lien, ces deux lascars, un lien brisé par Demigra, et qui était à présent complètement désintégré. Peut-être que si Inari et Babel étaient intervenus plus tôt, ils auraient pu le capturer et permettre au premier ministre d’avoir une dernière discussion avec le vainqueur du Jeu du Diable, avant de le faire piquer comme un animal enragé, à jamais calmer la haine en son fort intérieur. Elle lui proposa finalement un café, dans un établissement indonésien – l’Indonésie existait donc dans une forme ou une autre au sein de cet univers ? L’eau s’engouffrait enfin dans sa plaie, et notre démon qui faisait la planche jusqu’à présent commençait à sombrer. Ils avaient beaucoup à se dire, beaucoup de temps à gâcher, et un endroit où se retrouver. Alors qu’elle se mit à disparaître à nouveau, Babel coula enfin, laissant son bras dépasser et au bout de ce même bras, un pouce levé vers le ciel.

Puis il coula encore. Et encore. Et encore. Il se noya tranquillement, avec joie et apaisement, observant le coucher de soleil et sa luminosité depuis les profondeurs de l’océan, jusqu’à ce qu’enfin il touche le sable. Mais cela ne l’empêcha pas de s’enfoncer. Il traversa le sable, et le sol en dessous, et la lave encore en dessous, jusqu’à toucher du béton, qu’il traversa également, jusqu’à tomber pendant une demi seconde et atterrir sur une chaise, en face d’Inari. Posa son coude sur la table, il attendit, la main ouverte, quelque chose. Un téléphone finit par y tomber, un portable, pliable et dépliable. De l’autre côté de la ligne, Scalio, où qu’il soit… chronologiquement parlant. Il tapota sur le petit clavier pour composer le numéro du chef barbu avant de poser ce dernier contre son oreille, avalant le sang et la mousse de mer dans sa bouche avant de se mettre à parler

”Patron ! Cabba est dans le Makaioshinkai. Il est à présent entièrement possédé par Demigra et ce, de façon irrécupérable, si l’on se fie à Inari. On a retrouvé son épée, cependant. C’était dans cette dernière que se trouvait l’emprise de Demigra, mais maintenant, il n’y aurait plus rien à l’intérieur. M’enfin, on devrait toujours pouvoir y trouver de quoi identifier des signatures démoniaques pour les détruire ou les manipuler à notre escient… ou autre chose du genre, comme vous voulez ! Je vais maintenant aider Inari avec sa propagande. À plus !”

Il ferma le portable, avant de s’enlever l’épée de sa poitrine. Elle l’avait touché en plein entre les pectoraux, dans son décolleté viril. S’il avait été autre chose qu’un avatar comique, cela lui aurait percé le cœur et tué sur le champ. Cela aurait été drôle, mais il avait mieux à faire que de mourir, là maintenant tout de suite. Par politesse, son corps ne fit pas couler de sang dans le restaurant. En fait, l’épée elle-même était immaculée. Cela devait être grâce à l’eau de mer… D’une manière ou d’une autre.

”Bon, ben… des choses à se dire… C’est compliqué, je ne sais pas, quand, où et qui j’étais lors de notre dernière rencontre, et le temps qui s’est passé depuis ce moment. J’avais juste le souvenir d’une facture, mais c’est tout. J’imagine qu’on peut commencer notre conversation tout naturellement. Comment ça va, la famille, les amis, Belzébuth… Le classique.”

Il regarda un serveur passer à côté d’eux, incapable de se concentrer comme il l’était tel un labrador, avant de regarder à nouveau Inari, souriant comme d’habitude.

”Toute façon, je peux pas te raconter ma vie, mam’zelle l’omnisciente, tu la connais déjà.”
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockJeu 15 Déc 2022 - 18:58
Alors enfin, celle qui fut autrefois si pacifique leva peu à peu le bras en direction de la gêneuse. Et ce dernier se craquela au-devant : la seconde peau rougeâtre, ce condensé d'aura, s'arracha alors en morceaux pour commencer à crépiter et à tournoyer autour de la vraie peau au-dessous. Dans la seconde qui suivr-

" C'est son histoire, Ōkami ? " me demanda une voix suave à l'arrière-goût profond et rocailleux, par-dessus mon épaule.

" Mh ? Oh, oui. Enfin, disons plutôt l'un de ses futurs, d'une de ses temporalités. Mais rien qui ne puisse se gérer, pour le moment. "

Ainsi rassurais-je l'homme au veston, lui qui restait légèrement penché vers moi et mon petit bloc-note. Sa boucle d'oreille à la pierre d'onyx balançait encore un peu dans l'air ambiant, tout comme la mèche de fourrure blanche y étant rattachée. Là un présent que son bon coeur lui forçait à arborer, ainsi que par respect pour la convention qui s'imposait dans pareille situation.

" Très bien, je te fais confiance. Je suis venu t'apporter ta commande. Un Kopi Luwak, n'est-ce pas ? Préviens-nous un peu plus tôt, la prochaine fois. Je ne suis qu'un simple employé, ici. Les règles en vigueur ne m'offrent pas le privilège de t'accorder quelque faveur. J'espère que tu le comprends. " prévint poliment - en se redressant - cette respectable silhouette, encore bien bâtie mais gardant un certain charisme d'élégance.

" Bien sûr. Je suis en tout cas ravie que tu sois tant investi dans cette expérience, même si c'est dans ta nature de respecter les accords. J'espère que cela t'apporte une vision plus profonde encore du monde. "

Tout en me contournant, le serveur en question déposa la sous-tasse devant moi. Sous-tasse sur laquelle trônait bien évidemment le breuvage désiré. La méthode de fabrication de ce café pouvait sembler peu conventionnelle, néanmoins ça lui donnait toute sa saveur. Malgré tout, je dispose d'un minimum d'éthique : ce restaurant n'exploite pas les Luwak comme des pompes à graines de caféier. Tels mes disciples, ils vivent une vie épanouie, tout en jouant un rôle utile le moment venu. Enfin, du point de vue de mes papilles, c'est utile... Une telle gastronomie, il faut bien trouver les moyens de se la permettre.

Mon cher ami fixa un instant mes améthystes, via ses ambres légèrement luminescentes. Ses yeux de dragon primordial, à la jaune pupille en losange, avaient certainement de quoi charmer. Cela se mariait bien avec ses courts cheveux bruns, dont les mèches les plus longues viraient à l'orange puis au jaune. Du moins, moi je trouve que ça lui allait bien.


" Oui. Tu avais raison, j'aurais dû me joindre au quotidien des mortels bien plus tôt. Cela m'aurait permis de mieux les comprendre et peut-être de faire de meilleurs choix, en tant qu'Éon de l'Ordre. Malgré tout, cette responsabilité pesait sur le temps libre et le mental. Je n'avais pas la tête à ça. Surtout depuis... "

Répondant à son tour, celui qui fut autrefois le garant de l'équilibre baissa finalement le regard... tout en plissant ses paupières. Ah, bien sûr... Il devait parler de la disparition de Sophia : sa première création, la moitié de sa Gnose Originelle. Ils avaient pratiquement la même ancienneté. Et de chacun d'eux se fractionna ensuite - âge après âge - leur Gnose encore généralisée... en des préceptes plus précis, qui donnèrent donc naissance à plus d'Éons. Au fond, nous sommes un peu tous les enfants de Týr... Et perdre un enfant se veut bien souvent être une terrible épreuve, pour un parent.

" Forcément. Elle représentait une mère, pour nous. Si douce et attentionnée, elle manque à tous, encore aujourd'hui... Mais sois-en sûr : son sacrifice commence enfin à payer, à la manière d'une oasis naissant au creux du désert. Alors engloutie par le loup... la Sagesse apaise son courroux. " prononçais-je en un fin sourire, fermant les yeux tout en portant le café à ma bouche.

J'en humai la réchauffante odeur, tout comme mon ami laissa ma nouvelle réchauffer son coeur.

Et ainsi s'éloigna-t-il, après m'avoir voué un air apaisé que je ne lui rendis pas, ainsi concentrée sur ma boisson car il fut temps de la savourer sans perturbation... ni modération. Oh, je la sirotais, tout de même. 10000 zénies le café, ça demande d'un minimum en profiter.

Et alors que mon enveloppe corporelle grimpait localement et temporairement en température, le moment fut choisi pour la scène de révéler à ma droite le démon cornu. Il avait coulé tout ce temps, telle la mixture noire au fond ma gorge, mais lui au fond de l'océan... jusqu'au fin fond de la Terre, pour jaillir de la terre.

Mh, un peu trop facile, peut-être. À reformuler plus tard.

Quoi qu'il en soit, je continuai de calmement profiter de cette courte plénitude, pendant que Babel s'affaira à prévenir le Premier Ministre au sujet des révélations récentes. Mon partenaire se trouvait alors assis sur la chaise bordant la table où je me trouvais, elle-même située au beau milieu du sous-sol à la décoration chic et baignée d'une apaisante lueur tamisée comme jaunée. Les murs étaient embellis de roseaux, tandis que la table en bois jouissait d'une teinte claire et mate d'une splendeur aussi saisissante que les finitions.

Týr s'approcha à nouveau, avec un café à la main. Celui-ci serait déposé au-devant de l'archidémon, pendant que je ne pipais toujours mot face à ceux prononcés par ce dernier. D'un ton aussi respectueux qu'à l'accoutumée, notre serveur débuta une brève description du produit apporté.


" Bienvenue, cher monsieur. La dame à vos côtés vous offre le luxe de goûter à notre coûteuse, mais non moins goûteuse, spécialité. Devant vous trône un Kopi Luwak, une création à la saveur caramélisée demandant la contribution d'une civette particulièrement friande des cerises d- "

" Hem. Nul besoin de lui expliquer ces détails, avant dégustation. Serait-ce possible les mentionner ultérieurement ? " intervins-je juste à temps, tout en reposant ma tasse à sa précédente place.

Bon d'accord... juste à temps, c'était vite dit. L'employé des lieux respecta toutefois ma demande et, non sans une simple révérence à l'aide d'un corps légèrement penché en avant, il s'éclipsa ensuite afin de bientôt nous laisser seuls. Je tournai alors le regard vers Babel. Jambes croisées, mains liées et coudes posés sur la table, je m'apprêtai à lui répondre en arborant un air plus sérieux qu'auparavant.


" À vrai dire, c'est surtout moi... qui ai des choses à te dire... Comme tu viens de le préciser, j'ai la capacité d'accéder à toute information qui circule en ce monde. Ce qui comprend donc des informations dont la révélation ferait trembler jusqu'aux plus hautes autorités en exercice. Tout cela serait sujet à conséquences, pour certaines brèves et immédiates. Et toute conséquence n'est pas forcément souhaitable, même pour une entité chaotique. Encore moins pour ses petits protégés... Mais ce n'est pas une menace. Juste là un avertissement de la responsabilité qui m'incombe, face à un tel savoir. "

Une introduction certes sèche, mais qui se devait de claquer fermement au visage des ignorants. Je voulais que Babel réalise qu'à tout moment, quelqu'un pouvait décider de venir mettre fin à sa petite fête. À la manière d'un voisin trop agacé par le bruit, qui finirait par appeler la police pour mettre de l'ordre dans tout ce bazar. Cela serait une triste fin que je ne souhaite bien sûr pas, mais dont une collaboration un peu trop étroite de ma part en augmenterait drastiquement la probabilité.

" Tu as raison, lorsque tu insinues que ce n'est pas du respect que je voue, au Roi Zen-Oh. La formulation portait sans doute à confusion. C'est l'autorité du Roi Zen-Oh sur son monde, que je respecte. Cela ne signifie pas que je serais forcément en accord avec ses choix. Mais le Roi Zen-Oh n'est encore qu'un enfant, il est jeune et doit apprendre de ses possibles erreurs sans que l'expérience ne soit gâchée par une implication excessive des Éons alentours. Il n'a pas demandé à naître, mais sa naissance le prédestinait à un lien fondamental avec le Monde Matériel. Il en est indissociable. C'est pourquoi il semble si inatteignable et à la fois tant essentiel. Sa mort spirituelle, aussi fantasque serait-elle, ne serait profitable pour pratiquement personne. Par contre, une simple défaite, ça, personne d'autre que lui-même et ses laquais ne s'y opposera. Au-delà même d'une question d'apprentissage, il n'est surtout pas si aimé. Et vit trop cloîtré des autres pour ça. C'en est triste, pour son âge. "

Reprenant mon breuvage à la main, je soupirai tout agitant calmement le contenu de celui-ci... fixant un instant la mare noire, avant de relever mon regard lassé en direction de l'horizon.

" Enfin bon... On ne sait effectivement pas de quoi demain sera fait. Ca n'empêche de le prévoir. Le destin est un terme imparfait par nature. S'il est écrit, alors il s'est déjà produit. Et s'il s'est déjà produit, alors j'en ai connaissance. À mon échelle, c'est donc du passé et non du futur. L'univers 7 a une dimension de temps bien inférieure à celle de ma provenance. Comme à peu près tout en ce monde. Par conséquent, j’ai pu voir la plupart des événements défiler à leur naissance, plutôt que d'en subir les rémanences. Malgré tout, ma vision du monde provient de ma Gnose, le savoir est ma nature profonde donc l’indifférence émotionnelle provient davantage de l’accoutumance envers les faits observés que de leur simultanéité. Il est cependant vrai que ta présence perturbe la causalité. Elle perturbe certaines causalités, pour me montrer plus précise. Mais au final, il existe toujours un temps au-dessus de nous... sinon nous ne pourrions pas agir. C'est d'ailleurs quelque chose que l'ancien Kaioshin du temps a lui-même réalisé. Tu n'invalides pas le concept de causalité, Babel. Tu créer simplement de nouvelles lignes là où tu apportes à ce monde un élément de l'extérieur qui ne pouvait, jusque là, pas être calculé par les grandes règles en vigueur. Une perturbation brève et locale, la plupart du temps... mais au potentiel effectivement peu prévisible d'emblée. "

Pfiou, ça donne soif. Hop, on finit la tasse, on la dépose pas trop brusquement et on s'y remet... yeux dans les yeux, désormais.

" Bref... Loin de moi l'idée de saccager nos relations. Toutefois, je te suggère d'y réfléchir à deux fois, avant de me menacer à nouveau tel que tu l'as fait plus tôt. Nous pouvons plaisanter, néanmoins je garde une certaine sensibilité et peux malencontreusement me vexer. Ne provoque pas un être qui incarne jusqu'à un précepte dont, entre autres, l'existence se sert pour se définir. J'espère que cette journée te restera en mémoire, cette fois. " dis-je avant de me lever et de commencer à contourner la table, du côté opposé à mon interlocuteur.

" Note. L'esprit de Demigra est aussi intrusif au niveau observatoire. Il guette les lignes temporelles et sonde les pensées. Il n'est pas infaillible, bien qu'il fasse tout son possible pour s'en rapprocher via ces biais. Ses attaques mentales sont d'autant plus efficaces qu'il y a matière à exploiter : peine, regrets, vices, colère, toute émotion négative est exploitée voire amplifiée afin de plonger dans ses filets la malheureuse victime. Théoriquement, n'importe quelle décision prise par tes chouchous traumatisés pourrait être due à son influence et mener à un sombre destin, prévu en amont. Avec ça et ce qu'il s'est passé avant, je pense avoir donné suffisamment d'informations sur lui pour le moment. "

Babel n'était pas le seul démon à prévoir des plans machiavéliques, loin de là. Et il arrivait que certains d'entre eux se servent des plans des autres, afin de faire avancer le leur. Dans ces conditions, pas facile de savoir qui croire, qui considérer comme un ami ou comme un ennemi. Doit-on mettre fin à un plan qui profite à d'autres dans l'ombre ? Ou faut-il trouver un moyen de le mener à bien malgré tout ? Et si tout cela est bien réel, que ce n'est pas une simple possibilité parmi d'autres... comment ? Comment ça devrait profiter à Démigra ? Est-ce dans la finalité du plan, ou dans son exécution, qu'il y a un problème ? Où se cache le cafard dans la maison ? S'il y en a 1... pourquoi pas 2 ? Ou 3, ou 9 ?... Ah, peut-être aussi 0. J'ai bien dit qu'il s'agissait là d'une hypothèse, après tout.

Talons résonnant dans la pièce, je quittais la table dans cette marche entreprise, peu à peu dos à mon allié cornu et longue chevelure rosée ondulant dans l'air ambiant par-dessus ma tenue. J'allais le laisser seul avec sa potentielle pression mentale. Il faut parfois laisser le temps nécessaire pour digérer et potasser certaines discussions, afin d'avoir une vision nouvelle et salvatrice des choses. Quoi qu'il en soit, je levai soudainement l'index en l'agitant brièvement... signe qu'il me fallait rajouter un élément.


" Ah et, pour la propagande, c'est ton travail, pas le mien. Moi j'ai déjà fait ma part immédiate pour Scalio, mais si tu as réellement besoin d'un avis, il te suffira d'y penser pour trouver celui que je te proposerai. Je te remercie en tout cas pour le divertissement que ta présence m'apporte. En partie grâce à toi, j'ai toujours un feuilleton temporel à visionner en direct, quand bien même ils puissent se montrer un peu... redondants. Le plaisir explose toutefois dans les détails changeant, voire bouleversant. À la prochaine ! " conclus-je, tout en disparaissant à travers le mur au fond de la pièce.

Bon, je crois n'avoir rien oublié... Ah, quoique. Mon bloc-note, non ?

Ooh, quelle tête en l'air…
Baron Mars Babel
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MessageSujet: Re: [PV] La Crise Nationale    [PV] La Crise Nationale  ClockLun 26 Déc 2022 - 15:24

Babel trouvait l’idée d’un restaurant indonésien qui passait de la musique biélorusse assez fortement comique, et donc de la musique biélorusse passa dans sa tête. Il ne savait exactement s’il devait comprendre le serveur à qui Inari venait de parler dans sa narration. Il arrivait après tout au moment où ce dernier disparaissait de la scène. Inari jouait avec beaucoup de plans de réalité à la fois, et aucun d’entre eux lui permettait d’avoir un budget dépassant les quinze pesos, ce qui devait la satisfaire dans le simple bonheur d’être un personnage écrit et non joué ou animé, ce sans quoi elle devrait diminuer le scrolling de ses mouvements ou recourir à des images de synthèse fortement ridicules pour parvenir à présenter ses thématiques. Alors Babel se contenta de laisser le dialogue se finir entre les deux individus, du haut du plafond où il tombait lentement et esthétiquement. Arrivant enfin sur sa chaise alors que leur première bribe de dialogue venait de se finir, le Baron se rappela de l’importance de la créativité lors des transitions et notre point de vue plongea alors dans le vert de son oeil, l’espace d’une seconde, pour en ressortir après sa poignée de questions.

L’individu était à nouveau là, et n’ayant pas souvenir d’une description physique, Babel décida d’estimer que ce personnage dont il n’avait d’indicatif que la boucle d’oreille était celui dans la signature d’Inari, le même avec sa capuche blanche et sa fenêtre de décolleté androgyne et son dégradé allant de doré à brun sans passer par une quelconque nuance de blond que l’on aurait qualifié de “naturelle”. Il obtint une description du café apporté par ce serveur dégingandé. La table était faite d’un bois aux motifs hypnotisants. Les murs étaient eux aussi décorés. Il faisait face à un travail pour le moins magnifique, et il pouvait s’imaginer une odeur d’encens. Oui, il était dans un chef d'œuvre d’architecture. Beaucoup trop calme. Beaucoup trop tranquille. Beaucoup trop chef-d’oeuvresque, entre autres. C’était l’équivalent en restauration d’un palais de roi, et Babel se trouvait donc, instinctivement, par les pulsions de son être le plus primordial, à vouloir le détruire, simplement parce qu’il pouvait ainsi enquiquiner Inari.

Mais il ne le fit pas. Parce qu’il triomphait sur sa nature profonde afin d’être plaisant à lire. Quel audimat pouvait se contenter d’un personnage qui ne faisait que se morfondre sur son sort et se laisser tirer par ses sentiments d’abandon ? Pourquoi mentionnait-il cela ? En vérité, il ne savait pas trop à quoi il pensait, exactement. Il avait simplement son torrent habituel de dialogue interne, ses idées se bousculant sans tact ni politesse dans son cerveau mortel par choix, une conga allant de “j’aime ceci, je devrais faire ceci” et “je n’aime pas cela, je devrais faire en sorte de l’améliorer” jusqu’à “ai-je demandé à Inari si elle était excitée par la sortie du deuxième film Chat Potté ?” Au final, il préférait ne rien dire, se contentant de faire son sourire béant habituel.

”Nnh ?”

Fit-il quand Inari annonça qu’elle avait des choses à dire, prenant une pose de businesswoman. Babel était toujours avachi sur sa chaise, un coude sur la table et son autre faisant tourner l’épée dont la pointe touchait le sol comme un élève s’amusant avec son stylo en écoutant une prof parler. Elle recommençait avec ses mises en garde. Ses connaissances et leurs conséquences si elles venaient à être révélées. Elle tentait de lui dire qu’elles n’étaient pas toutes forcément souhaitables, même pour lui, mais…

”Toute conséquence m’est souhaitable. Mes erreurs pourraient entraîner la destruction de ce multivers et je trouverais cela toujours intéressant à regarder et vivre.”

La discussion semblait porter sur une justification, en vérité. Les justifications d’Inari quant à ce qu’elle avait avancé dans son temple, avant de se faire emporter contre son gré par des mouvements aussi ridicules qu’amusants d’un petit démon en costume militaire. En vérité, Babel ne se rappelait même plus bien de cette conversation. Il n’avait pas une grande mémoir et encore moins d’attention à porter sur certaines choses. Elle ne respectait pas l’autorité de Zen-oh, mais plutôt l’autorité de Zen-oh. Il n’a pas demandé à naître, il faut le laisser être éduqué, il fallait le laisser faire des erreurs. Elle le disait inatteignable et essentiel. Babel sortit un sachet de sucre de son uniforme alors qu’elle finissait sa longue tirade, tapotant dessus avant de l’ouvrir et de le laisser tomber dans son café. Il ne l’aimait pas fade.

”Un dieu, c’est comme un chien. Dog et God, tu vois ? C’est un outil pour l’homme pour chasser, pour se consoler, pour se guider. S’il n’est pas un outil, il se fait piquer. Il se fait mettre dans un sac et jeter dans la rivière. Zen-oh n’a pas besoin de demander à naître pour mourir. Tu présentes sa mort comme mauvaise pour tout le monde sans dire pourquoi. Je pense que tu t’en sers comme béquille, d’une manière ou d’une autre. Si c’est un dieu, on le massacre. On le saisit par la gorge avec notre libre-arbitre. Et si c’est un bébé dieu, on l’avorte. L’individu n’a pas besoin de mourir en masse à chaque “erreur” du dieu qui apprend.”

Vint alors une bien plus grosse tirade. Elle disait ne pas être omnisciente vis-à-vis du futur, en justifiant cela comme étant plusieurs états de futurs, certains faisant donc du passé certains futurs. L’univers 7 avait un temps moins grand que le temps du monde d’où provenait Inari. Elle voyait donc des évènements défiler plus que d’autres. Et sa connaissance se baser davantage sur les habitudes et les ressemblances dans les évènements. Mais elle justifiait davantage, elle s’accrochait à ce qui lui restait de destin. Il y avait un temps qui passait, certes. Et sa présence ne ferait que créer des lignes supplémentaires. Babel s’était simplement mis à siroter son café. Il n’était pas prévisible, mais il n’était qu’un élément.

”Donc par l’existence d’un contre-exemple, le concept est invalidé. Ta perception de la causalité reste invalidée. Tu le dis toi-même, tu es basé sur des habitudes perçues plus que sur des preuves. Tu cherches simplement à placer des faits là où tu vois des failles. Tu cherches à tout justifier, à dire que des occurrences régulières sont des bases toutes tracées. C’est peut-être pour cela que tu te prédestines au rôle de psychologue. Essayer de catégoriser chaque petit morceau du chaos pour en faire du sens, en te basant sur des habitudes, jusqu’à ce qu’une nouvelle découverte annihile entièrement la base de ton savoir.”

Babel existait, et à cause de cela, Inari était invalidée. Ou peut-être pas. Il ne faisait que théoriser à voix haute. Il disait vouloir chercher les limites d’Inari, et il les trouvait bien ici. Sa logique ne faisait qu’atténuer le plus possible le chaos de Babel, mais le simple fait qu’elle ne pouvait pas le prévoir ne serait-ce qu’un tout petit peu annihilait entièrement le principe de causalité dans son entièreté. Parce que Babel existait, Inari devait en permanence justifier ses préceptes d’arnache pour ne pas, elle, disparaître.

Et alors qu’elle tentait de dire qu’elle pouvait être vexée, qu’elle faisait des menaces sur l’existence et ses conséquences après avoir présenté elle-même que son emprise était fautive, elle se préparait à quitter la table et le restaurant, pour avoir le dernier mot et fuir la conversation comme une adolescente qui embrassait les punchlines à défaut de considérer les arguments. Et au final, elle n’avait rien d’autre à dire sur Demigra que le fait qu’il puisse manipuler des gens qui ressentent des émotions négatives, incapable de se rendre compte que sa propre frustration face à l’imbécile aux cornes noires en faisait également une cible pour le manipulateur.

”Je te l’ai dit, je suis complètement con. Je le referais.”

Il se remit à sourire. Oh, menacer l’adorateur des plot twists avec la possibilité de subir des plot twists. C’était rigolo. Babel se demandait ce qu’elle cuisinait avec ses tentatives de menaces et son oubli d’un carnet. N’ayant rien à faire de si ça la choquerait ou bien l’énerverait davantage, il regarda un instant le carnet avant de voir une narration dont il ne connaissait pas la référence, avant de le jeter derrière lui. Il fut remercié pour la rigolade qu’il apportait. Il croyait entendre la fausse-joie aigrie d’une dépitée tentant de faire croire qu’elle avait encore le contrôle de la situation. Mais elle ne l’avait pas. De toute façon, personne n’a de contrôle sur quoi que ce soit. C’était ça, la magie du monde.

”Bye !”

Dans tous les cas, il sortit du restaurant, attrapa un post-it de derrière la caisse, marqua un message pour Scalio mentionnant l’épée comme appartenance de Cabba, colla ledit post-it sur l’épée, et dunka l’épée dans un camion fedex direction le premier ministre, l’un de ses démons se chargeant de lui amener l’arme le plus vite possible.
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