Baron Mars Babel vs Oishi

Le dernier combat à l’affiche des quarts était bien loin d’être ordinaire. Baron était repêché du tour précédent sans avoir eu le temps de montrer de quoi il était capable contre Karifu. Heureusement pour lui et le public, il avait aujourd’hui une nouvelle chance de montrer toute l’étendue de ses talents. Son challenger du jour, Oishi, était loin de sortir d’un combat ordinaire, étant donné que son adversaire d’Hidan, ancien vainqueur du tournoi de Dösatz.  
 
Une fois n’était pas coutume, l’arbitre se balada tranquillement sur le terrain, et ne manqua pas de saluer la foule venue en masse pour assister à cette confrontation. L’arbitre monta tranquillement sur le tatami et manqua de tomber de justesse. Dommage pour les plus téméraires qui filmaient déjà, ils n’auraient pas de nouvelles vidéos pour un bêtisier. L’arbitre alluma son micro et commença à parler.
 
« Très chers supporters, j’espère que vous êtes en forme, car dans quelques minutes vous allez assister à un match qui pourrait devenir légendaire ! »
 
L’arbitre leva son micro en l’air, et en cœur les spectateurs se mirent à crier.
 
« Alors je vous prierai de faire un accueillir des plus chaleureux pour nos vaillants guerriers, Baron Mars Babel et Oishi ! »
 
Le public s’exécuta et l’arbitre s’éloigna du centre du tatami, afin de laisser la place aux deux combattants qui allaient venir s’échanger bien plus que des mots.

Oishi avait vaincu Hidan. Cela pouvait être impressionnant si l’on oubliait que la présence de ce dernier ne semblait avoir pour but que d’élever un combattant adverse. Même sa victoire à base d’évènements si ridicules qu’il aurait dû être banni à jamais du tournoi avait été centré sur son amour de Warui, un pédophile, violeur, assassin et criminel de guerre avec un CV bien rempli. Comment donc est-ce que ce dernier avait été le meilleur ami d’une chimère au genre aussi fluctuant que les torrents de l’océan dont les seules raisons de continuer à vivre en dehors d’un hédonisme incontrôlé étaient de protéger ses enfants vulnérables d’ordures de son genre ? Hélas, Babel ne pouvait pas le deviner. Il était lui-même dans ce cas là, appréciateur d’un metteur d’ordre malgré son allégeance au chaos, non, son appartenance jusque dans ses gènes à l’entropie. Mais peut-être qu’il avait compris. Peut-être qu’il savait pourquoi, secrètement, Hidan tentait de donner autant d’importance aux autres. Parce que l’immortalité n’était intéressante qu’en fonction de ce qu’on en faisait. Celui qui à cause du temps ne pouvait plus grandir ni vieillir ni même évoluer ne pouvait que permettre aux autres de faire de même… Quoi qu’il serait plus préférable pour cet univers si fragile que ce dernier mette fin lui-même et tragiquement à la vie de Warui.

Babel n’avait pas ce genre de standard, du moins, à chaque départ. Incapable de voir l’âge, ayant vu des cultures d’êtres faits d’eau et de pure lumière, ayant apperçu des couleurs que l’esprit humain ne pouvait décanter et ayant été proche des phénomènes que la physique quantique ne pouvait même pas encore expliquer, il devait s’informer lui-même, régulièrement, des standards de chaque époque et de chaque peuple. La maturité, par exemple. À quel moment est-ce que chaque peuple et chaque espèce estimait qu’il était temps de permettre à leurs plus jeunes de se lancer dans l’amour et ses nombreuses formes. Il comprenait entièrement les standards de chaque époque et de chaque peuple, par les biologies, par les psychologies, par les attentes. Il était passionné d’histoire, d’étude, d’anthropologie, en soit, oui. Le looooooooooore. Qu’est-ce qu’il aimait ce terme, “lore”. Quel nom commun francisé incroyable et utile. Si précis et si large. Qu’est-ce qu’il aimait découvrir comment chaque être fonctionnait, autant à petite échelle individuelle qu’à large et sociétale. Voilà pourquoi tel crime était si odieux et le degré de pardon qu’il était possible d’accepter. Devait-on se concentrer sur les dégâts, les résultats, ou bien également s’attarder sur les intentions qui avaient précédé tout cela ? Aaaah, fascinante philosophie, ton nom est morale de l’histoire. Il y aurait quelques incarnations, il n’aurait pas su comprendre pourquoi les actions de l’Alliance Maléfique étaient si viles et abjectes qu’ils ne méritaient que la morte lente et la torture sur plusieurs années jusqu’à brisure de l’esprit. Maintenant, il pouvait l’envisager. Il s’imaginait que c’était le genre de progression qu’avait dû faire Hidan.


Babel philosophait tant parce qu’il était assis, entre deux ou trois chronologies, se demandant si son présent se déroulait dans le sous-sol du restaurant indonésien où l’avait convié Inari, s’il était en train de manipuler les vautours terriens journalistiques cherchant des drames et des controverses pour attirer les clics, les pubs et les ventes, ou bien s’il était là, dans un hélicoptère se dirigeant vers l'arène du tournoi. Les aléas de l’insurrection, leurs bases secrètes, leurs projets mécaniquement bipèdes, les noms de certains de leurs lieutenants, tout cela avait un air de référence qu’il ne connaissait pas. Et pourtant cela le poussait, il ne savait pas pourquoi, à se diriger vers cette maudite arène dans un véhicule connu pour sa maniabilité aérienne et les armes qu’il pouvait transporter.

Il se leva alors de son siège pour s’agenouiller au milieu de l’hélicoptère, avant de pousser l’une des portes pour la faire glisser vers le côté, son grincement accompagnant le boucan des hélices et de leurs moteurs. Il pouvait voir depuis là haut que son véhicule prenait un virage pour s’approcher du coin de l'arène où son adversaire se tenait, il mit sa ceinture avant de s’assoir sur la plateforme depuis laquelle certains utilisaient parfois des armes. Mais lui ne faisait que rester assis et de regarder dans le vide.

Bientôt, l’hélicoptère se rapprocha suffisamment de l’arêne, et Babel eut la distance nécessaire du sol pour se détacher et se laisser glisser, atterissant un genou à terre avant de se relever rapidement. Son visage semblait vide d’émotion… et différent. Très différent. Son apparence avait changé du tout au tout à cause de sa précédente élimination, et on pourrait presque croire que la souffrance de toute une vie l’avait assailli et transpercé. Oishi lui hurla dessus, elle lui hurla de la fermer et de se préparer, et il ne fit rien. Il n’avait rien à dire. Peut-être qu’il romanticisait sa mélancolie et sa souffrance, ou bien peut-être que son doubleur demandait un salaire bien plus important qu’il le désirait. Dans tous les cas, c’était un autre Babel qui se présentait à Oishi. Un Babel qui semblait avoir un air de référence à une oeuvre dont il était incapable de se remémorer. Il n'avait pas besoin de se présenter. Les sous-titres le feraient pour lui. Il n'avait qu'à se tenir là et à avoir l'air suffisamment cool pou rester la personne la plus excentrique et mémorable de ce combat.

Merci Scalio:

Repêché suite à des désistements, le surprenant Babel était de nouveau en course, invité dans l'arène 3, une zone de combat bien différente des autres. En effet, la zone de combat se situait en intérieur dans un stade de foot dont le toit était fermé, offrant une incroyable vue pour tout spectateur. Le combat avait lieu de nuit, vers 20h30, la foule était nombreuse pour ces quarts de final : presque 5000 personnes. L'arbitre était le premier sur le ring circulaire de cette arène particulière. Rapidement, les deux guerriers firent leurs présentations : la saiyanne se montrait ignoble tandis que le gaillard encaissait ces insultes sans broncher. Une bien bizarre ambiance, mais soit, le duel allait débuter.

"Mesdames messieurs, le voici de retour ! Baron Mars Babel contre... Oishi !! COMBATTEZ ! "

Ah d’accord, il s’était fait éliminer en premier en un temps record et il se permettait de se faire des entrées rocambolesques ? La blague ! Un hélicoptère pour l’amener sur le terrain ? Raison de plus de le faire taire, l’adversaire d’Oishi allait certainement déblatérer des histoires de guerre et la moralité questionnable de la vie d’un soldat ou du monde moderne. Dans tous les cas, l’annonceur annonçait le retour de Babel comme le retour d’une star alors qu’elle la mettait au deuxième plan ! La saiyan jeta un regard noir à l’arbitre pour lui montrer son désapprouvement.

Ce tournoi n’était qu’au quart de finale et la mercenaire avait déjà été agacé plusieurs fois par son organisation : Champion surprise dans sa gueule pour débuter et repêchage incompréhensible d’un adversaire quelconque pour sa deuxième rencontre. On pouvait tout simplement arrêter de lui mettre des bâtons dans les roues à un moment ? Au moins, l’autre cornu n’allait pas lui envoyer des tirades arrogantes comme Hidan au début du tournoi. Il semblait plus occupé à paraître sombre et broyer du noir que d’être une nuisance auditive comme le début de son introduction face à Karifu pouvait le faire paraître !

Le signal était néanmoins donné et il était temps pour le combat de se lancer. Normalement, elle préférerait laisser le premier pas à son adversaire pour exploiter la première erreur, mais elle n’avait clairement pas l’envie ou le temps de faire ça. Elle chargea vers son adversaire à toute vitesse pour lui donner un coup de pied sauté dans le visage avant de les poser sur ses épaules pour s’en servir de tremplin et rebondir dessus pour gagner de la hauteur. Maintenant en position idéale, elle commença à bombarder directement avec un [Gekiretsu Madan] pour bien lancer la confrontation.

“Tu comptes à nouveau disparaître ou…”

Elle n'avait littéralement aucune idée de ce qu'elle avait à faire en la personne de Baron Mars Babel. Et si elle tuait malencontreusement ce type qui avait soudainement disparu sans laisser de trace pour son premier match ? Il se pouvait qu’elle soit face à un adversaire bien plus faible qu’elle et certainement moins coriace que cette anomalie qu’était Hidan Elle arrêta sa pluie de ki rapidement avant de se ruer à travers la fumée pour donner un massif coup de poing dans la figure de la personne avant de l’attraper par la tête, sauter par dessus lui, plaçait ses pieds sur son dos et se servit de l’inertie pour projeter sa cible hors du ring tout en poussant brutalement sur ses jambes. Du moins, c’était le plan qu’elle avait à l’esprit pour gagner vite fait cette confrontation.

Ça serait à la fois un choc et quelque chose d’attendu que le combat se finisse aussi rapidement à la vue de la dernière performance du Baron. À voir si sa bonne étoile était avec elle ou si son adversaire du jour était bien plus résilient qu’il ne l’avait montré auparavant !

L’hélicoptère ne pouvait pas remonter, parce que le toît s’était fermé. Alors il s’attardait à rester à distance du terrain, attendant que le toît se rouvre, provoquant une bouffée d’air constante qui n’avait de but que de projeter la queue du manteau du Baron dans tous les sens ainsi que de légèrement pousser sa barbe nouvellement acquise. Il n’y avait aucun avantage tactique à laisser un tel boucan circuler à l’intérieur du stade, en particulier quand le toît fermé provoquait un écho assourdissant qui empêchait le brouhaha habituel de la foule de se faire entendre. Oishi n’avait pas vraiment de “trash-talk” à envoyer dans le visage de son adversaire, du moins, si elle en avait, elle le disait les lèvres closes. Babel ne pouvait pas reconnaître quoi que ce soit depuis la cacophonie dans laquelle il se trouvait. Ah, qu’il devait être bon de n’avoir qu’à lire à quel point le monde était bruyant, chers lecteurs ! Babel pouvait “réduire le son” qui lui arrivait dans ses oreilles, mais ce n’était pas véritablement le cas des mortels qui vivaient dans ces gradins. Mais ils avaient tout accepté, y compris une finale bien ridicule il y a deux tournois de ça.

Babel, lui, n’avait rien à dire. Il était “Punished” Babel, à présent. Que faisait-il encore ici, si ce n’était souffrir ? Chaque nuit, il pouvait sentir son bras, sa jambe, même ses doigts. Le corps qu’il avait perdu. Le premier tour qu’il avait perdu. Il allait leur faire lui rendre son passé. Babel regarda légèrement dans la direction d’une caméra avec un air perpétuellement neutre, comme s’il écoutait un fantôme raconter un monologue préparé durant neuf ans à la mauvaise personne, puis plaça son visage à nouveau en direction d’Oishi quand l’arbitre annonça le début du combat. Cette dernière sauta, et l’Archidémon ne fit rien. Cette dernière pointa son pied dans sa direction, et il ne fit qu’un léger mouvement de coup, un mouvement de coup simple et qui pourtant annonçait une contre-attaque qui pouvait s’avérer aussi débile que dévastatrice : il tournait son unique corne, pointue et aiguisée, dans la direction du pied d’Oishi. S’il risquait de se faire casser son amas de kératine, Oishi pouvait perdre l’utilisation de l’un de ses quatre membres, ce qui était loin d’être utile lors d’un combat basé entre autre sur la performance physique. Imperturbable, le Baron n’eut aucun désir de décrir ce qui venait de lui arriver, s’il venait d’empaler ou non un pied, mais il se retourna néanmoins quand Oishi lui bondit sur les épaules, profitant de la bousculade qu’elle venait de lui imposer pour prendre de l’élan pour son prochain mouvement.

En effet, loin de se casser la figure, il s’était simplement accroupi, avant d’utiliser ses puissantes cuisses pour se propulser dans les airs à la vue de l’illumination au sein de la paume, tournant sur lui-même, se protéger de la volée de projectiles dorés qui mitraillaient le terrain bien plus qu’ils le ne touchaient. Son mouvement lui permit de ne pas perdre son mouvement quand, aussi azimut qu’ils étaient, certains parvinrent bien entendu à le toucher, laissant des traces noircies et des braises sur son bel uniforme. L’ombre du Baron avait continué d’avancer vers le ciel jusqu’à enfin s’arrêter, difficilement discernable dans la fumée expulsée par la précédente attaque et secouée partout par l’hélicoptère.

Quand Oishi vint mettre son coup de poing, elle pouvait voir que Babel avait les bras levé vers le ciel. Il se prit sa mandale dans le visage, ce dernier tournant à quatre vingt dix degrés en une demi-seconde alors que la peau et la barbe sur son visage prirent la forme de phalanges appliquées sur son visage sans son consentement. Mais quand elle l’attrappa par la tête avant de tenter de faire une roulade au dessus de lui, ses cheveux et peut-être également son crâne firent rencontre avec l’acier : cet imbécile s’était accroché à l’hélicoptère. Il était plutôt probable qu’elle utilise alors son double coup de pied pour se dégager de lui avant que son visage grinçant des dents et aux sourcils froncés ne se décide à faire une contre-attaque.

Et c’est là qu’il attrapa l’hélicoptère par la queue et lui fracassa la tête avec à la manière d’une énorme massue.

Le véhicule volant était exactement ça : un véhicule. Il n’était pas armé ni équipé de quoi que ce soit qui puisse volontairement neutraliser une personne. Il n’était pas conçu avec le but de neutraliser, blesser ou tuer une personne adverse. De plus, il n’y avait pas de conducteur à l’intérieur de l’hélico… Le Baron l’avait-il fait voyager jusqu’ici par sa simple pensée ? Cela n’était donc pas non plus qualifiable d’intervention extérieure. Quoi qu’il en soit, Punished Babel, toujours silencieux, s’était saisi tel Achab de son Pequod afin de frapper la Saiyanne, propulsant son adversaire ainsi que le véhicule vers le centre de l'arène, provoquant un magnifique mélange de rouge et d’orange alors que les flammes se propulsèrent partout. C’était ce que le Baron avait de plus proche d’une vague déferlante, un concentré énergétique comparable à un kikoha… mais sous la forme d’un gros rayon laser, accessible à tout type de combattant. Entre autre, un bête coup d’une grosse boîte d’acier suivie d’une explosion par combustion d’essence n’avait probablement pas de quoi annihiler Oishi, ne serait-ce la blesser.

Atterrissant parmi les débris à toute vitesse et se repositionnant à l’aide d’une roulade, le spectateur (et donc lecteur) aguerri pouvait remarquer, la fumée s’étant dissipée grâce à l’onde provoquée par l’explosion du véhicule, que ses tonfas sortirent alors de ses manches lors de son inutile mais fortement stylée manoeuvre, accueillant une Oishi probablement à peine rétablie du ridicule de l’attaque précédent avec deux coups au niveau des tempes ayant pour objectif de sonner d’autant plus son sens de l’équilibre. Ramenant les deux bâtons à lui, les tenant à l’aide de leurs manches, il plaçant ses bras en garde, ses armes faisant deux tours devant lui pour contrer une éventuelle et paniquée contre attaque, avant de donner un coup dans son flanc gauche, rapide et accélérée telle une Lame Manxome, avant de reprendre sa posture défensive, faisant un petit saut pour relever son genou afin de parer un possible coup de pied à l’aide de son fémur (qui s’il était douloureux était tout aussi apte à résister aux coups), utilisant l’élan de sa légère chute pour frapper Oishi dans sa cheville droite, avant de courber le dos, esquivant à nouveau une conditionnelle attaque au niveau de son visage pour se plier et frapper à l’aide des deux longues pointes au niveau du ventre, privilégiant comme un vulgaire kâfir de viser dans le bas ventre et appuyer sur les trompes de l’utérus, qui étaient si, si, si douloureuses au corps féminin - quand on parvenait, du moins, à les toucher.

Ayant, espérait-il, propulsé Oishi sur quelques mètres ou au moins l’avoir forcé à faire un fort retrait, releva la main, faisant apparaître la pièce maîtresse du premier chapitre de sa chorégraphie : une reproduction fidèle de la technique qu’avait utilisée la Saiyanne pour entamer le combat, un Laisse-moi essayer ! de toute beauté, à la différence, cependant… que l’ordre de l’attaque était inversé : les redoutables et indénombrables sphères revenaient directement vers le Baron qui, les bras levé, les accueillait dans ses paumes, ne gagnant aucune énergie de par le retour. Ce n’était qu’une véritable mitrailleuse, d’un calibre bien plus gros que celui d’Oishi et qui arrivaient en plein dans sa colonne et ses cuisses et son crâne depuis derrière-elle, à la manière d’une forte vague surprenante qui faisait tomber les gamins dans le sable. Et ce fut après avoir attiré Oishi avec cette véritable rafale, non, cet ouragan de tirs, qu’il conclut son enchaînement avec un high kick absolument inutile dans la grandeur de son écart, privilégiant la mâchoire mais se contenant de toute surface physique dans laquelle touchée.

Une fois cela fait, il fit lentement descendre sa jambe, la courbant d’abord tel un genou avant de la poser sur le sol. Son visage, toujours cramoisi par la volée de tirs énergétique et avec une joue bien, bien enflée par la sensationnelle gifle qu’il s’était pris, ne perdait pas son air antipathique et si… si neutre ! Si neutre que c’en était frustrant ! Mais il était sûr d’avoir laissé suffisamment d’ouverture à Oishi pour qu’elle puisse se relever. Peut-être qu’il ne ressentait simplement pas encore les effets des techniques qu’elle lui avait secrètement infligé...

Oishi avait tenté de sauvegarder son coup de pied sauté, et, magnanime, “Punished” Babel décida de se le prendre au visage, ouvrant légèrement une de ses sombres cicatrices afin de présenter les dégâts qu’il venait de subir. Et quand Oishi se dégagea du Baron accroché à son hélico, il se prit, comme prévu, le coup de pied dans le torse, le faisant basculer légèrement vers l’arrière. Heureusement, il était toujours accroché à l'hélicoptère, ce qui faisait qu’il n’avait que tangué comme un pendule, enlacé au véhicule à l’aide de ses bras. Et ce, jusqu’à ce qu’il puisse se projeter en avant pour frapper Oishi avec l’hélicoptère comme une masse, une attaque qui fit aussi mouche que peu de dégâts, l’objectif étant vraiment de casser les pieds à son ennemi du jour… Et surtout d’avoir quelque chose de plutôt tape-à-l’oeil dès le début du combat.

Sa parade préemptive à l’aide de son tibia avait été parfaite, si parfaite qu’il plissa des yeux et des lèvres, affirmant silencieusement sa douleur face au coup qu’il avait lui-même prévu de se prendre. Ce fut le premier coup qu’il contra avec ses prévisions, son enchaînement ayant fait mouche jusque-là, une raison de plus d’avoir accepté, par fair-play absolu, le coup de pied de tout à l’heure. Quelle gentillesse de la part du Baron ! S’il n’était pas Punished Babel à l’heure actuelle, il se serait félicité et aurait décidé de se récompenser en s’offrant une petite cochonnerie, un jeu en promotion sur Steam ou bien un sac de bonbon, rien que pour se faire du bien. Il se prit aussi un Kikoha au visage, et, reconnaissant que ce dernier précédait l’attaque la plus dangereuse de son combo actuel, décida de cesser son coup avant de poser le genou, l'agressive parade de Oishi provoquant un effet sonore annonçant audiblement qu’il était vulnérable à un coup.


Et de coup, il s’en prit un, tant et si bien qu’il fut projecté vers l’arrière, tombant dos contre carrelage sur le sol froid de l'arène. Attendant une demi-seconde sur le sol pour voir si elle allait continuer son enchaînement, il fit une roulade pour se réceptionner sur ses pieds, secouant l’un d’entre eux pour vaincre la douleur de sa parade par le tibia. Le coup qu’il s’était pris résonnait encore dedans. C’était plutôt désagréable. Ce petit mouvement de pied n’était pas visible face à sa technique de boules d’énergies qui revenaient vers lui depuis derrière Oishi. Quand bien même elle tentait de les contrer, elle ne put rien faire pour tous les arrêter. Elle hurlait pour signaler au spectateurs la souffrance qu’elle recevait, un indicateur audio qui s’accompagna de visuels, et quand, emportée par la vague, elle se prit son coup de pied, elle parvint à nouveau à effectuer à l’aide d’une vague déferlante une autre contre-attaque, qui fut accompagnée sur si délicieux effet sonore annonçant la possibilité d’enchaîner avec une contre-attaque.


Une caméra filmant le combat se mit à zoomer légèrement sur la prise que fit Oishi, non sans rappeler le dynamisme d’une prise effectuée sur un Boss vulnérable dans un jeu vidéo. Une autre, filmant les deux combattants sur la gauche du stade fit tourner sa lentille vers la droite alors que la frappante et le frappé se déplacèrent tous deux vers le centre de l'arène, le dos de Babel, écrasé contre le sol, dégageant les pavés carrés du cercle de combat alors qu’il voyageait, donnant à Oishi un terrain plutôt mouvementé sur lequel surfer. Et alors qu’elle bondit vers l’arrière, espérant être protégé par son mirage d’une possible contre-attaque, elle put apercevoir l’illusion d’elle-même se prendre un éclair dispersant sa fausse personne dans l’air et électrisant le Baron. L’Orage Baronnial annonça sa présence par un coup de tonnerre rugissant dans le ciel alors qu’il commença à envoyer tout azimut des éclairs partout sur le terrain, soulevant davantage de poussière alors que le Baron se releva lentement sans toucher le sol, comme si ses omoplates lévitaient petit à petit, avant de poser l’entièreté de ses bottes sur le sol. Courbé, il releva lentement la tête, ses yeux verts luminescents apportant à Oishi l’aide nécessaire pour le retrouver dans la pousssière, et il releva ses bras pour se parer à l’attaquer. Cependant, le contournant, Oishi put soudainement percevoir le temps… se ralentir. Babel ne contre-attaquait pas. C’était tout simplement son poing qui… s’approchait du dos de l’Archidémon dans lequel semblait apparaître une lumière rouge.


Le coup fut si puissant qu’il traversa instantanément le corps de Babel, passant à travers son manteau et son uniforme, ignorant l’ordre de disparaître du champ de bataille ainsi hurlé par la guerrière alors qu’il ne faisait que descendre la tête, abasourdi par son propre éventrement. Et quand Oishi fit son arrivée en arrière, le corps ensanglanté de Babel suivit son bras, ramené au centre de l'arène par son mouvement. Tournant lentement la tête vers elle, du sang noir sortit de sa bouche, entre ses dents, alors que sa mâchoire ouverte par la douleur et les tentatives de son larynx de regagner de l’air faisaient se gonfler ses yeux vers et perlés. Il resta quelques instants ainsi, offrant à Oishi un visage cauchemardesque alors que soudainement - l’un de ses yeux fut catapulté hors de sa tête par un ressort !


Le rocambolesque son d’une explosion suivit celui d’un Babel ouvrant grand sa gueule soudainement luminescente d’énergie. Non, il ne venait pas de lui vomir de l’énergie au visage. Il avait tout simplement explosé sur Oishi. Était-ce ainsi que l’avatar d’un Archidémon mourait ? Oishi venait-elle de se faire expulser du tournoi tout en ayant tué son adversaire ? Non. Bien sûr que non. Si le ressort n’était pas suffisant pour convaincre qui que ce soit de la non-vie de cette tromperie, l’explication suivante vous le permettra peut-être : ayant été impressionné par l’Image Rémanente d’Oishi, il décida de faire de même avec un autre Laisse-moi essayer ! qui était donc bien évidemment suffisamment réaliste pour attirer l’une des plus puissantes attaques de la guerrière, n’étant pas une simple illusion mais un véritable homoncule robotique qu’il avait conçu à l’aide de son génie. Mais non seulement il était réaliste, il était évidemment équipé d’une puissante capacité d’autodestruction énergétique, une Dramatique Démonstration de Supériorité de la part du Baron qui avait accroché un sac à viande et à ferraille surchargé de ki au bras d’Oishi. Mais où était donc Punished Babel durant ce temps-là ?

Bondissant de sous un tas de gravier qui avait été conçu par la traînée de l’Archidémon sur le sol, le véritable artisan du mal et de la tromperie venait de lever le genou droit dans la direction de l’arrière de la tête d’Oishi qui été véritablement catapultée à grande vitesse vers ce dernier, évitant de viser la nuque pour ne pas l’exterminé directement et préférant attaquer l’arrière de la tête, ce qui lui permettrait, au pire, de perdre la vue ou de convulser jusqu’à ce qu’elle finisse dans un bain de soin et de bacta. Ce bond permettait aussi aux caméra et à l’arbitre de bien voir qu’il n’avait pas touché le fond de l'arène, s’étant simplement caché sous quelques débris. La poussière accompagnant son mouvement le suivait comme une aura démoniaque, et quand il toucha enfin Oishi, un autre éclair de son Orage Baronial la toucha, prenant donc la pauvre Saiyan aux cheveux dorés entre deux impacts.


Soudainement, Babel déchaîna la puissance que les capacités raciales de ce monde permettaient aux démons de cacher, lui permettant de stopper sans transition aucune son mouvement, prenant une pause en croisant les bras devant lui, tenant ses tonfas contre ses avant-bras comme auparavant, du vert se dégageant de sa peau comme une belle lueur. Il venait, pour ainsi dire, de cancel son DP à l’aide d’un install, ce qui n’avait de sens aucun, le temps s’étant arrêté l’espace d’un court instant pour qu’il puisse faire sa petite animation.

C’est alors qu’il attrapa Oishi par le crin de ses cheveux avant de bondir dans le ciel, tandis qu’une véritable tour suivait ses bottes, surgissant du centre de l’arène sans raison aucune hormis pour annoncer la déflagration qui s’apprêter à résonner sur le champ de bataille. Après avoir percé les nuages, Babel lança Oishi sur la construction qui venait de les suivre, un bâtiment de briques et de pierres plus que moyen-âgeux et terriblement gigantesque, la faisant normalement atterrir dos contre le centre. Attrapant à pleine main l’électricité qui parcourait la stratosphère, empoignant l’éclair lui-même avec sa main gauche, puis sa main droite, son unique corne servant de véritable paratonnerre alors que sa barbe était parcourue d’étincelles et que son corps lui-même devenait maelstrom, oeil du cyclone. Joignant ses poings, il entama alors la projection de la décharge de l’entièreté de la météo de Dösatz, une vague constante d’électricité qui ne pouvait que pousser Oishi vers l’intérieur du bâtiment, lui faire traverser la roche que son corps de Super Saiyan pouvait probablement dévier par son épiderme même. Mais Babel n’en avait pas fini.

Alors qu’Oishi était propulsée à travers étages après étages de roche et de bois, le Baron la suivait, continuant à déverser la foudre sur son corps blessé et électrisé de bout en bout alors qu’elle dégringolait encore et encore, ne cessant aucunement son attaque, envoyant l’entièreté de la déflagration que l’on attendait d’une technique utilisable une fois par combat. Boum ! Boum ! Boum ! résonnaient les planchers traversés, les roches écartés, les meubles annihilés, jusqu’à ce qu’enfin le sol de l’arène elle-même soit atteint et que la carte XVI - LA TOUR disparaissait en même temps que sa construction. Néanmoins, alors qu’enfin Oishi touchait le doux sol assurant la fin de l’assaut, Babel conclut sa chorégraphie par un dramatique coup de coude qui suivait l’entièreté de sa chute, un parfait Atomic Elbow qui fit résonner une onde de choc dans l’arène, avant de se relever, les coups subis montrant diverses déchirures dans ses vêtements et plusieurs traces de coup sur son corps. Sa position et son visage restaient neutres, mais les impacts subis n’avaient pas complètement laissé son corps de marbre.

Restait à voir si Oishi allait se relever.

La plupart de ses attaques avaient fait mouche. Son pattern brillait dans la fluidité de sa chorégraphie et de ses coups. Néanmoins, leurs échanges continuèrent d’une manière originale : non-contente d’esquiver ou de contre-attaquer avec un rayon laser statistiquement équivalente à sa décharge type électrique-roche, elle préféra l’attrapper et l’emporter afin que, comparable aux idiots se prenant les explosions de leurs propres lance-roquette à bout portant, Babel soufre lui-même de sa propre attaque. Très bien, se dit-il, l’air toujours impassible en dehors de quelques tics que devaient lui apporter la douleur, c’était original. Quand bien même il la faisait tomber de ses mains, il décida de faire court-circuiter l’attaque pour se prendre lui aussi la décharge. Quand bien même un maître de l'électricité aurait été immunisé, paratonnerre qu’il lui était requis d’être pour manier la foudre, il n’eut aucun problème à se frire comme son adversaire, leurs deux corps fumant durant leur chûte à travers les étages alors que les débris de bois et de roche griffaient leurs vêtements et qu’enfin la chute mette fin à leur chorégraphie.

Bien entendu, son coup de coude à onde sismique n’avait pas fait mouche. Oishi avait en effet laissé à sa place une illusion, l’ippon tso nage des mouvements d’esquive de ce monde. Voyant le mirage optique disparaître en se relevant, sa tête holographique manquant sur le sol. Il regarda alors son propre uniforme qu’il ne voyait pas comme suffisamment endommagé. Alors qu’il se le tapotait pour en dégager la poussière, l’oeil du spectateur averti (et donc le vôtre, bien entendu, chers lecteurs) pouvait voit que son apparence changeait pour se faire plus amochée. Fair-play comme il l’était, Babel laissait son avatar être plus endommagé qu’il ne l’avait été, spécifiquement pour récompenser l’originalité de la contre-attaque d’Oishi. Elle avait fait preuve de courage et de ridicule, elle avait accompli beaucoup par l’originalité et la stupidité. Elle avait été chaotique et avait présenté un changement dans sa façon de faire. Méritait-elle la victoire pour cela ? Peut-être. Cependant, Babel voyait d’autres concurrents contre lesquels il pourrait faire face. S’il gagnait, il pouvait peut-être aider l’orgueilleux Végéta à faire de même, à moins que ce soit son ennemi, l’inconnu Hellzetsu, qui l’emporte. Il pourrait en profiter pour faire la rencontre d’une des plus grande personnalité de cet univers ou bien d’un autre qui avait fort heureusement bien progressé jusque là. Et encore après, une autre rencontre. Oui, il allait faire comme ça. En final, il se permettrait de perdre. Peut-être dramatiquement. Que se passerait-il si un finaliste en tuait un autre ?

Il releva la tête en entendant une mauvaise quinte de toux, avant de regarder dans le ciel comme le prince susnommé l’aurait fait seul face à l’orage - peut-être un indicatif secret d’un lien entre le prince et cette guerrière ? Il voyait l’ombre d’Oishi, éclairée par quelques coups d’éclairs, son visage souriant maladroitement, malgré les gonflements et les bleus et le sang sortant des plaies et l’eau qui lui tombait sur le visage. Alors qu’elle respirait lourdement, le Baron, discrètement, se mit à recopier sa cadence de souffle, cherchant à présenter la douleur avec la plus grande efficacité, montrant à son adversaire qu’elle avait été efficace contre lui, par respect qu’il devait à chacun de ses ennemis. Il put entendre dans la pluie et le tonnerre un remerciement de sa part. Elle disait qu’elle lui expliquerait pourquoi elle à la fin du combat, mais Babel n’avait pas besoin de savoir. Il était artiste, combattant, metteur en scène et agent de communication à la fois, un [i]entertainer[i] en quelque sorte, dans le vocabulaire plus élargi du soutenu galactique. Il avait donné un match plaisant à Oishi, et il lui avait fait vivre de grandes émotions. C’était son but. Il était là pour faire vivre. Quand elle finit sa phrase, il releva, silencieusement et l’air neutre malgré toutes les boursouflures et les brèches dans sa peau et sa corne, son poing fermé hormis pour son pouce dressé droit.


Il redescendit enfin son thumbs-up avant de remettre en place sa casquette dont l’insigne rouge s’était mis à pendouiller assez ridiculement, avant de laisser ses tonfas, jusque-là remontés dans ses manches, redescendre avant de les arrêter par leur crochets, s’il pouvait les nommer ainsi. Ce fut juste à temps pour parer un magistral coup de poing dont la force ne put l’empêcher d’être propulsé dans les airs, le choc faisant voler au vent son manteau comme une cape - mais encore une fois, le spectateur aussi averti que les splendides lecteurs de ce combat put apercevoir que par le biais de ses Lames Manxomes le Baron était parvenu à loger la pointe angulaire de ses tonfas entre les phalanges d’Oishi, ce qui, sans être handicapant par le délogement d’un os, serait très, très douloureux pour les nerfs fracassés contre cet amas de bois supersoniquement déplacé.

Une fois dans les airs, ayant tournoyé plusieurs fois sur lui-même pour vendre davantage le coup qu’il venait de contrer, les vibrations de sa contre-attaque ayant résonné douloureusement dans ses poignets. Reprenant ses tonfas par leur poignée angulaire et laissant la partie la plus longue protéger ses avant-bras, il vit Oishi préparer une attaque, un rayon laser, et se préparer simplement à subir l’attaque, n’ayant préparé aucun moyen pour se repositionner une fois catapulté dans les airs. Mais de laser, il n’en subit pas, traversant une autre illusion et se faisant à la place attraper par la corne et balancé dans un autre sens. Très bien se dit-il, continuant à tourner, bien heureux de n’avoir rien mangé avant de se lancer dans cette bataille, ce qui lui aurait valu un malheureux éclat de nausée sur le ring. Il se prit enfin un coup de pied dans le torse, lui coupant le souffle et l’envoyant tête la première sur le ring. Son visage dégagea plusieurs dalles sur son chemin, avant qu’il ne se relève lentement, crachant des galets hors de sa bouche, la visière de sa casquette pendouillant tout autant que son insigne.

C’est alors qu’il vit Oishi le charger à nouveau, emmitouflée d’une aura dorée, cataclysmique dans sa vitesse. Mais Babel n’en eut rien à faire. Il releva la main, alors que la roche autour de lui se mettait à vrombir. Qu’est-ce que - allait-il à nouveau utiliser sa technique ultime ? Mais il ne pouvait pas l’utiliser plus d’une fois par combat - comment était-ce possible ? La roche continuait de vrombir alors que les éclairs se mettaient fracasser le silence une nouvelle fois. Quand bien même il se prendrait l’attaque d’Oishi, elle subirait à nouveau la décharge de son attaque ultime. Bientôt, il la carte numéro 16 - LA TOUR serait visible aux yeux des spectateurs, et il était très préférable pour Oishi de ne pas la jouer fine. Et heureusement, elle ne prit aucune décharge. Peut-être que c’était le build-up de son attaque qui avait empêché Oishi de continuer sa charge, ou peut-être qu’elle avait simplement battu en retraite sous le coup du Bluff de Babel.

Et oui ! Un bluff ! Son dernier Laisse-Moi Essayer ! de la journée, utilisé pour reproduire la fausse attaque d’Oishi jusqu’à présent, un mensonge qu’il avait entrevu entre quatre tours sur lui-même auparavant. Aucune tour ne sortit du sol et l’électricité dans les airs ne tomba pas dans ses mains. Il avait simplement fait suffisamment le malin pour décourager Oishi. Du moins, c’est ce qu’il pensait. Il ne pouvait pas prédire l'interprétation future de cet évènement que vous, chers spectateurs, pourrez percevoir au prochain post.

C’est à ce moment là d’ailleurs que la guerrière pouvait peut-être apercevoir qu’il manquait à Babel un bras. Un bras ? Avait-il été tranché ? Faux ! Car il sortit justement du sol pour frapper Oishi en plein dans le menton d’une vitesse dépassant le son et peut-être plus encore. Punished Babel avait présenté une autre Dramatique Démonstration de Supériorité, ayant depuis le début caché la présence d’un bras robotique qu’il avait ensuite décroché et laissé parmi les tas de débris au sol, attendant le moment propice pour faire preuve d’un véritable Rocket Punch comme les mazingers en rêveraient. Un Shoryuken à distance, qui précéda un véritable bond du Baron dans les airs alors que ce dernier se rapprocha dangereusement d’Oishi pour intercepter sa montée avec un coup de botte dans l’arrière de la tête, envoyant la bluffeuse hors du ring !

Quoi qu’en fait, non - il venait de l’attrapper par la cheville pour l’envoyer à nouveau vers le centre de l'arène. Fair-play comme il l’était, il voulait lui éviter la disqualification par mécanique injuste de jeu. Cela faisait du bien quand un combat long et douloureux ne se terminait pas simplement par une mauvaise chute au mauvais endroit, non ? Le manchot retomba alors sur son bras propulsé comme roquette, gagnant ainsi une véritable planche de surf volant, avant de redescendre vers l'arène, profitant du fait que son poing propulsé tienne un de ses tonfas pour l'accélérer par le biais d’une Lame Manxome, revenant rapidement sur l'arène pour le laisser charger tout seul, frappant sur le flanc non-blessé de la demoiselle pour s’assurer d’une meilleure symétrie. Il en profitait également pour reprendre son souffle, le coup dans le torse de tout à l’heure s’associant à l’impact maintenant lointain sur son tibia pour lui donner envie de garder un peu de distance. Ayant utilisé la totalité de l’une de ses techniques les plus puissantes et étant à deux utilisations de l’autre, il avait joué ce combat au “burst”, mais il devait faire attention à une possible endurance inattendue de la part d’Oishi. Les héroïques retours sur la piste étaient devenu une habitude pour le Méchant primordial.

Une fois le coup porté, il rappela son Orage Baronnial à l’aide pour refaire tomber la foudre sur son ennemi, avant de charger sur son ennemi en faisant tourner son tonfa comme une hélice dans le sens des aiguilles d’une montre afin de lui asséner un coup à la mâchoire. Son poing propulsé repassa derrière Oishi, effectuant le même tour de bâton pour tenter de lui frapper le coccyx avant de se reconnecter au coude du Baron qui attrapa alors son menton bien déchiré à présent pour se l’enlever et le balancer dans le visage de la Saiyanne, la lourdeur du vêtement se mélangeant à l’humidité pour bien lui emmitouflé la gueule. Cela n’aveuglerait pas vraiment quelqu’un qui pouvait ressentir l’énergie, mais le tissu plein d’eau de pluie, de transpiration, de sang et de poussière pouvait l’étouffer l’espace d’une demi-seconde pour la distraire.

Tirant sur les manches du manteau, il tira le visage de la guerrière vers son genoux, prenant gare à utiliser celui dont le tibia n’était pas plein de bleus afin de ne pas flancher en mettant le poids dessus, avant de frapper la rotule gauche de son ennemi avec sa main ne tenant pas le vêtement, attaquant à l’aide de l’accélération apportée par une Lame Manxome pour s’assurer de la violence du coup, avant de tirer à nouveau sur le manteau pour ramener le visage d’Oishi à lui, avant de l’attrapper par l’arrière du crâne pour lui enfoncer dans le sol, laissant la poussière élevée et les ondes de choc annonçait la force qu’il mettait dans cette prise violente. Respirant fortement et lourdement, il restait à l'affût de la possibilité pour la menteuse de se relever, et fit quelques pas en arrière, avant de laisser un autre éclair de son Orage Baronnial retomber, apportant suffisamment d’énergie et de chaleur pour enflammer le manteau qu’il avait porté jusqu’à présent et qui avait perdu sa résistant à l’électricité une fois qu’il avait été séparé de l’épaule de son porteur.

”Hhhhh… Hhhhh…”

La douleur et les efforts le faisaient encore et toujours reprendre son souffle. Nous n’étions plus au début du combat. Les combattants allaient mettre de plus en plus longtemps à se relever. Ils allaient se donner de coups de plus en plus lourds, ils allaient s’essouffler de plus en plus, ils allaient s’emporter dans leurs élans et se tenir les muscles après avoir continué leur chorégraphie. Du moins, c’était si Oishi se relevait, à nouveau. Mais Babel n’avait pas déchaîné toute la puissance de son aura démoniaque. Parfait Boss qu’il était, il lui restait encore une phase cachée.

[Désolé du retard mdr j’ai fini par tirer ma décision au pile-ou-face.]

Oishi semblait avoir apprécié le fait de s’être faite relancée vers le centre de la piste. Après tout. Sortant flambant d’une explosion improvisée dans laquelle elle avait envoyé toute la puissance d’une de ses véritables techniques, Babel avait continué son enchaînement avec une multitude de plaies provenant du Galick Gun qui était devenu presque plus populaire et facile d’accès que son inventeur… qui qu’il soit. Cela n’avait fort heureusement pas endommagé le manteau qui verrait son utilité amplifié dans la suite dans la chorégraphie, mais moult marques sombres de peau rôtie et d'égratignures PEGI-12 présentaient les dégâts qu’il avait subi. L’uniforme sous son manteau avait été fortement endommagé également, alors que des flammèches continuaient de brillaient dans sa barbe pour la décorer de couleur ambre. Il n’y a pas à dire, le Baron était en tout point un maître du visuel, même quand il s’agissait de souffrir. L’un de ses yeux se plissant à moitié sous la douleur grimaçante fut mélangée à un demi-rictus, tic démontrant bien évidemment les souffrances de son enveloppe charnelle.

Son enchaînement fit mouche, en dehors de l’enveloppement du manteau et de la traîne au sol qui aurait suivi, n’ayant fini que par se fracasser tout seul les phalanges sur le sol. Relevant la main avec une légère douleur, observant les spasmes dans ses veines gonflées lui annoncer les conséquences de son erreur, il fut ravi d’entendre que le coup de théâtre et d’éclair fit, lui, mouche, servant de parade à une possible contre-attaque à la place d’un “finisher” d’enchaînement. Se retournant pour observer Oishi, il la voyait à genou, les cheveux à nouveau noir, la main sur son dos pour y frotter l’impact de sa blessure et peut-être tenter d’empêcher son haut de retomber, les demoiselles de ce cycle n’étant pas des fines appréciateurs de la possibilité de se retrouver torse nu en plein combat. C’est alors qu’elle se mit à hurler, et Babel…

Et bien, Babel savait très bien ce qui risquait de se dérouler.


Babel enleva alors sa casquette avant de la jeter sur le côté, pour au final lier ensemble ses deux poignets, laissant enfin la puissance qu’il continuait à cacher ressortir. Ce qui lui restait d’uniforme se déchira sous les flexions de ses propres muscles, alors que le corps ridiculement taillé et gonflé du Baron fut enfin présenté, noir et rouge, couvert par l’obscurité de l’orage pendant quelques secondes le temps de n’être qu’une forme anthracite couverte de lignes carmines jusqu’à ce qu’un éclair apparaissant derrière lui éclaire à nouveau son tronc aux muscles larges et blessés. Autour de lui, une aura verte luminescente de jade et de chaos, le potentiel démoniaque qu’il avait caché jusque là.

Cette forme semblait peut-être trop large pour véritablement servir au combat. Il n’était pas le concurrent vert aux mouvements contorsionnistes. Cette enveloppe corporelle aux grandes épaules et grands dorsaux et grands pectoraux et fesses bien serrées ne représentait qu’un changement que tout le monde pourrait reconnaître dans le Baron : un virement de ses statistiques offensives dans sa défensive. En effet, une cible plus large était logiquement une cible avec plus de chair, de muscles et d’os pour couvrir ses artères et ses organes vitaux. Entre autres, Punished Babel était fanserviciquement devenu un gros sac à points de vie. Une tactique que l’on pourrait comprendre : il avait dépensé la majorité de ses attaques les plus puissantes et les techniques qui lui restaient n’étaient pas bien protectrices. Tenant sous ses brachials imposants ses tonfas habituels, il parvint à obtenir une posture défensive à nouveau, levant son tibia régulièrement rappelé comme étant bien stimulé, prêt à faire fi de ses nerfs au profit de son souffle.

Faisant tourner telles des hélices ses bâtons de fer, Babel se propulsa vers l’arrière en voyant la guerrière balancer ses bras vers l’avant, se préparant à se prendre une autre vague déferlante dont il pourrait réduire les dégâts au moins un peu en se prenant de l’élan dans la direction vers laquelle le coup la propulserait. Bondissant en faisant tourner ses presque-Lames Manxomes à une vitesse si ahurissante qu’ils balançaient du vent dans tous les sens, il prit une grande inspiration à la montée de la luminosité dans les paumes d’Oishi. Il serait catapulté hors de l'arène. C’était sûr. Mais ce qui était d’autant plus sûr, c’est qu’il y reviendrait. L’explosion tant attendue de la vague lui arriva en plein dedans, et sa posture et sa manoeuvre le protégèrent suffisamment. Suffisamment, mais loin de complètement. Et pour le coup, ses bâtons se brisèrent, accompagnant le souffle chaud de l’attaque et ses brûlures tout aussi conséquentes sous formes d’échardes qui se plantèrent dans son visage, l’une d’entre elles manquant son œil de peu.

”Gkh !”

Ses dents serrées présentaient sa douleur, mais il ne saurait s’arrêter là. Oishi avait fait son commentaire sur sa manœuvre fair-play avec un semblant de complicité. Se lançant dans une poignée de salto-arrières afin de démontrer les dégâts que lui avaient fait Oishi, il fit s'abattre sur son torse huileux un dernier coup de foudre de son Orage Baronnial, avant de laisser son ventre se faire intercepter par une véritable furie de Saiyanne, sentant ses vertèbres manquer de se déloger alors que tous ses muscles s’écrasèrent contre les os les plus proches, ses veines manquant d’exploser face à l’énorme whiplash qu’il était en train de subir. Fort heureusement, ou malheureusement, le sol vint à l’aide du bon Baron qui glissa contre des pavés déjà bien délogés, griffant son dos maintenant mis à nus et laissant une traînée de poussière, de dégâts et de sang sur une ligne droite menant vers le centre de l'arène.

”Hhhhh…”

Les bras en croix, encastré dans le sol comme un cyborg face à un politicien et ne sachant doublement pas d’où pouvait provenir cette comparaison qui lui passait par la tête, Babel respirait lourdement et difficilement, sa gorge produisant sifflement et grincements comme si son souffle était celui d’une cheminée usée et humide, son visage griffonné par les échardes, le gravier et les flammes regardant lentement Oishi s’envoler avant de lui balancer une véritable pluie d’attaques. Le corps du Baron sembla s’envoler et atterir moult fois sous cet assaut, mitraillé comme s’il faisait face au peloton d’exécution le plus excentrique qu’il avait pu voir, n’osant pas contre-attaquer malgré l’électricité qui lui parcourait le torse. Ses yeux verts semblèrent alors, petit à petit, perdre leur couleur, quoi que l’enchaînement de projectiles dorés atterrissant sur sa peau noire pouvait donner du fil à retordre à ses mirette pour qu’elles puissent se faire voir. Si ce n’étaient pas les dernières dalles encore intactes du champ de bataille que l’on entendait craquer, alors cela devait être les os que cachaient son épiderme noirci.

Et enfin…

Plus rien.

Le bruit étouffé d’Oishi respirant lourdement, ayant perdu sa couleur, son aura, son foulard noir et blanc comme un plateau d’échec. Elle avait mérité cette victoire. Elle avait mérité de tout réussir. Elle avait progressé en tant qu’individu, développant du respect pour cet adversaire qui n’avait pas l’ignoble réputation d’un membre de l’alliance maléfique. Elle s’était présentée sous son meilleur angle, plus qu’une menteuse, plus qu’une arrogante petite frappe malicieuse et trouillarde. Oui… Elle méritait cette victoire.

Bientôt, les cuves de soin. Bientôt, la rencontre avec celui qui l’attendrait en demi-finale. Bientôt, la victoire absolue sur le tournoi. Bientôt, son nom dans l’Histoire et la validation entière de tout son être.

Oui…

Ce serait beau, hein ?...

…

…

…

Mais qu’est-ce qu’il y avait de plus Babel qu’un plot twist ?


”GRAAAAAAAAAAAAH !!”

Une onde électrique, un véritable dôme de foudre se propagea dans l'arène, sans blesser pourtant qui que ce soit, l’annonce d’un retour miraculeux, inattendu, frustrant, impressionnant, fantastique, absolument Babelique ! Sortant du flash du lumière pour attrapper Oishi par la gorge, le bras couvert d’électricité du Baron était lié à son torse suffisamment endommagé, excessivement couvert de rouge sanglant et de gris poussiéreux. Il avait perdu l’une de ses mirettes, n’ayant plus qu’un oeil sur le côté droit du visage. Mais sur son visage qui avait été jusque là dénué de quelconque amusement siégeait à présent un léger sourire en coin. Il avait volontairement laissé son corps descendre à zéro sous les coups d’Oishi, sachant clairement qu’il n’y avait pas de moyen de faire descendre son montant en dessous, avant de laisser le coup de jus qu’il avait subi ranimer son corps, une dernière Dramatique Démonstration de Supériorité. Entre autre, il s’était laissé perdre pendant une poignée de secondes, sachant pertinemment qu’il n’y avait pas de stade en dessous, avant de revenir pile au moment où un mystérieux arbitre aurait pu l’annoncer comme perdant.

”Tu t’es trop prise de respect et tu as voulu abandonner tes tactiques habituelles au profit d’une approche directe, n’est-ce pas ?  C’est une technique plus proche de ce qu’on attend d’un Saiyan, mais tenter ce genre de technique au milieu d’un combat n’est pas très malin. C’était comme demander à ton corps de dilapider son endurance.”

Crispant une dernière fois son bras afin de soulever Oishi pour la planter dans le sol derrière lui, il s’assura de lui laisser assez de conscience pour lui permettre d’écouter ce qu’il avait à dire. Elle avait eu du mal à rester debout, et malgré son assurance, lui aussi, un peu. Là où quelqu’un d’autre dépendrait de son adrénaline pour ne pas perdre connaissance, le Baron était véritablement habité par de la pure électricité pour rester debout. Il pourrait probablement se lancer dans un dernier round, mais il doutait qu’Oishi puisse le suivre. Quoi qu’il pourrait apprécier une dernière tournée de tarte à gueule.

”De toute façon, je ne sais pas si tu es faite pour te battre directement à main nues. Tu cherches à conserver tes distances et éviter le face-à-face direct. C’est un truc d’assassin. Avec des aiguilles et un poison paralysant, tu pourrais jouer sur tes avantages sans recourir à l’exsanguination et le meurtre et même pouvoir faire ça sur un terrain de tournoi.”

Lâchant la nuque d’Oishi alors qu’il se redressait, l’orage disparaissant derrière lui laissa place à un soleil qui lui éclairait l’arrière du dos, donnant au regard vitreux d’Oishi une figure presque floue à regarder, noire entourée de rayons dorés.

”Mais ça restait un beau combat. T’es plutôt forte.”

Il se retourna alors avant de remonter son bras, laissant le vent lui apporter son manteau, ou bien ce qu’il en restait, avant de s’habiller avec, couvrant son torse absolument annihilé par l’affrontement avant de mettre les mains dans ses poches, l’un de ses auriculaires dépassant d’un trou dans la coûture. Il était préférable qu’il reste habillé, que ce soit pour l’annonce de l’arbitre ou bien une remontada miraculeuse d’Oishi. Mais quoi qu’il en soit, c’était surtout pour le rappeler à tout le monde :

Il était Punished Babel. Pas Naked Babel.