Sujet: Make it worth my while Mar 6 Déc 2022 - 2:03
La garçonne s’était retrouvée en ni une ni deux dans l’étreinte de son adoratrice à la dentition acérée, victime d’une éruption de joie qu’elle aurait autrement eu vite fait de taire n’eût sa flemme été tant débilitante. Il n’y avait pas grand chose qu’elle puisse dire pour étouffer l’exultation de la jeune femme au crin opalin, de toute manière. L’adolescente se laissa donc exceptionnellement secouer par la manœuvre allègre de l’extraterrestre, le visage noyé dans un embarras jurant avec son regard affûté. Fort heureusement, cet instant de malaise fut de courte durée et Yukko se vit assez rapidement libérée de l’embrassade de sa fangirl. Cette dernière, ne se rendant compte qu’après coup de la portée de son geste - plutôt osé dans cette relation hiérarchique -, se hâta de reprendre ses distances dans une maladresse manquant de la faire tomber. La fillette, quant à elle, détourna le regard une seconde fois, ayant encore du mal à s’expliquer cet élan de générosité si peu caractéristique de sa part. Qu’elle convienne à tolérer ne serait-ce qu’une minute de plus la compagnie de sa groupie survoltée relevait du miracle.
Pire, elle qui pourtant avait déjà fait connaître sa volonté de se prélasser devait désormais prétexter une séance d’entraînement à laquelle pourrait se joindre l’Argusienne. Rares étaient les fois où la tête blonde ne désirait pas s’exercer à la pratique d’un sport - de combat ou non, d’ailleurs - mais cette fois-ci était bien l’une de ces fois-là et, hélas, il semblerait qu’elle ne puisse y échapper. Soupirant, les mains une fois encore plongées au fond de ses poches, Yukko vint finalement poser ses mirettes à nouveau sur l’extraterrestre, constatant de fait les yeux larmoyants de celle-ci.
« Ouais, ouais… »
Elle avait perdu l’habitude de recevoir des remerciements, l’obstination qui ponctuait son parcours d’artiste martial ayant fait d’elle une mauvaise samaritaine. Et dans le cas actuel, la reconnaissance que lui accordait Shemesh lui paraissait un peu prématurée. Après tout, elle ne lui avait encore rien enseigné, ni promis de lui apprendre la moindre chose. Au contraire, la jouvencelle avait formellement refusé de devenir la maîtresse de l’Argusienne, et il n’était point sûr que cette dernière puisse apprendre quoi que ce soit de cette séance d’entraînement impromptue. Si malgré tout son admiratrice lui était déjà reconnaissante, cela signifiait que celle-ci avait sincèrement foi en elle. Une confiance malavisée, pensait la gamine qui comptait en faire le moins possible.
Devinant - à tort - que la riche héritière ignorait où se situait le complexe sportif, Yukko prit les devants et commença à s’y diriger. Par chance, l’endroit ne se trouvait que peu loin du centre commercial que les deux jeunes femmes venaient de quitter, ce qui était quand même vachement pratique. Ainsi, elles arrivèrent bien assez vite jusqu’au fameux établissement. Il était dit de celui-ci que les participants du tournoi y étaient accueillis comme des rois, mais Yukko avait par le passé appris à ses dépens que même ceux-ci devaient casquer pour obtenir une carte-passe. Tu parles d’un service. Enfin, c’était déjà chose faite pour la métisse puisqu’il s’agissait de sa seconde visite. Quant à Shemesh, elle ferait le nécessaire pour obtenir le laissez-passer si besoin. Ce n’était pas l’argent qui lui manquait, après tout.
Lorsque vint la question de savoir laquelle des nombreuses salles d’entraînement emprunter, Yukko raya immédiatement la salle de gravité. Si soumettre sa groupie à une exagération absurde de la pesanteur terrestre présentait certainement le plus de chances d’abréger cette séance d'exercice qu’elle n’avait nulle envie de mener, la garçonne était elle-même trop flapie pour aspirer à supporter un tel calvaire. Aussi, ce fut une salle on-ne-pouvait plus banale qu’elle se décida à occuper après avoir fait valider sa carte-passe, l’ersatz d’entraînement qu’elle s’apprêtait à effectuer ne nécessitant aucun équipement particulièrement avancé. Elle jeta un rapide coup d'œil derrière elle afin de s’assurer que l’Argusienne l’avait bien suivie, une précaution probablement futile étant donné l’enthousiasme de cette dernière, mais bref. La fillette se déchaussa alors, pour nulle autre raison que parce que ce serait vraiment bête de les abîmer dix minutes après les avoir achetés, et qu’être pieds nus dans ce contexte était quand même beaucoup moins embarrassant que de l’être dans la rue.
En guise d’échauffement, la jouvencelle commença par faire quelques tours de la salle en joggant à un rythme modéré pendant quelques minutes puis enchaîna par quelques étirements de plus en plus élaborés. Quand bien même elle ne comptait pas se donner à fond, Yukko ne pouvait se permettre de sauter cette étape de préparation. Elle était déjà assez amochée et il était impératif qu’elle ne le devienne pas davantage. Une fois correctement étirée, la tête blonde entama une série de pompes. Pas des normales mais bien des pompes à une main, un exercice qui restait amplement à sa portée même dans son état diminué. Tant qu’elle n’en faisait pas trop, en tout cas ! Chaque va-et-vient tonifiait l’enchevêtrement de muscles qui se cachait sous son épiderme - sinon son habit bouffant - mais faisait surtout resurgir la douleur née des blessures qu’elle avait essuyé lors de son dernier combat. En réalité, le but de cette gymnastique était principalement de mettre Shemesh à l’épreuve, de voir si elle était capable de tenir la cadence ou au moins suffisamment motivée pour essayer. C’était l’épreuve que lui soumettait la métisse, et cette dernière ne comptait pas perdre son temps avec quelqu’un qui ne saurait la relever.
Et parce qu’il ne faudrait pas que ce soit trop facile, elle enchaîna ces séries de pompes avec une succession de tractions, un exercice autrement plus difficile - mais pas vraiment pour elle - et qu’elle savait particulièrement ardu pour quiconque manquait de pratique. Lorsqu’elle eut terminé, l’adolescente, après avoir essuyé dans son t-shirt la transpiration qui nappait sa figure, se tourna vers l’alien au teint céruléen. Elle avait jusqu’alors fait mine de l’ignorer mais maintenant, il était temps d’entrer dans le vif du sujet.
« Bon, allez, attaque-moi. Direct. Je veux voir ce qu’tu sais faire. Te retiens pas, fais comme si j’étais un de ces crétins qui veulent te buter. »
Shemesh Perditio
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Sujet: Re: Make it worth my while Mer 7 Déc 2022 - 14:56
Aaah. Le complexe sportif ! Elle n’y croyait pas. Elle allait vraiment s’entraîner avec Yukkooooooooooooooooo ! C’était, c’était comme un rêve devenu réalité ! Quoi qu’elle aurait peut-être simplement préféré faire des activités qui n’était pas centrées sur un entre-cassage de gueule, aussi respectueux qu’il soit ou au moins puisse être. Mais dans tous les cas, cela lui permettrait au moins de mieux s’en sortir. Elle faisait tout son possible pour ne pas avoir l’air gênée à l’idée d’emmener une fan s’entraîner avec elle, de son côté. La pauvre Yukko allait être témointe de la nullité astronomique de notre Argusienne préférée, mais elle n’en avait pas honte. On commence tous quelque part, pas vrai ?
Dans tous les cas, elle n’avait fait que suivre Yukko jusqu’au fameux complexe sportif jusque là, se rappelant de la fois ou un gigantesque bogoss était venu lui proposer un entraînement avant de se bloquer comme un imbécile comme si son autisme contenu avait commencé à sortir de sa gorge. Peut-être qu’il était encore là, bloqué à regarder dans le vide comme un imbécile. C’était dommage, il était véritablement conçu comme un Adonis - mais il fallait qu’il ait un balais immense dans le cul et qu’il ne puisse pas dialoguer convenablement avec une nana qui lui demandait vraiment s’il voulait s’entraîner ou s’il était juste DTF. Mais après c’était un truc de mec, ça. Ils allaient tous à la muscu, ils sortaient baraqués comme des camions et ils savaient toujours pas parler à des nanas qui ne parlent pas comme dans leurs animes. C’était fou, ceux qui allaient à la salle avaient toujours un problème dans la tête. Mais en même temps, pour aller volontairement se faire du mal aux muscles pour que peut-être dans un an les muscles soient plus gros (si leur métabolisme le voulait), c’était un mindset assez particulier. Et après t’avais les Saiyens qui n’avaient rien à faire pour être bâtis comme des tanks. Il y avait juste des espèces qui avaient plus de chance que d’autres - disait-elle, cousine des Héras qui se faisaient kidnapper par des aliens tous les deux jours tellement ils ne pouvaient pas s’empêcher d'être des canons.
Enfin, elle regardait dans le vide, observant les quelques beaux et belles gosses transpirants dans leurs vêtements moulants qui passaient à côté d’eux, la climatisation puissante du bâtiment ne l’empêchait pas d’être répugnée par la diversité excessivement olfactive qui lui arrivait au visage. Là où ses yeux mangeaient bien, ses narines voulaient vomir. Beaucoup d’espèces humanoïdes et intelligentes avaient développés leurs endurances primales à l’aide de la transpiration, refroidissant leurs corps quand ils poursuivaient des proies. Cela, en gros, faisait qu’on puait à mort quand on les mettait tous dans un bâtiment fermé. Sa main devant la bouche, elle préférait presque l’odeur des bandelettes et de l’onguent qu’elles recouvraient à l’invasion de son pif par la biodiversité dösatzienne.
Elle avait déjà eu un laissez-passer, et peut-être que Yukko avait eu une remarque à faire à ce sujet. Dans tous les cas, Shemesh la suivait encore et toujours, la voyant s’arrêter devant une salle de gravité, réfléchir, et en repartir. Elle n’avait pas l’air très motivée à jouer avec les différences d'apesanteur. Peut-être que c’était pour lui éviter de jouer avec la gravitation et ses écrasements qu’elle fit pareil. C’était gentil ! Elle lui évitait de commencer avec du trop duuur !! Au final, elles finirent dans une salle de sport assez… normale. Tatami par terre, Un peu de matos dans un coin, des casiers dans un autre, et une atmosphère qui permettait de savoir qu’elles n’étaient pas les premières à l’utiliser depuis le début de la journée, mais que c’était quand même bien ventilé. Il y avait juste cette espèce de lourdeur humide typique des salles où on transpirait beaucoup qui ensuite étaient rafraîchies, comme si la fraicheur et le manque d’odeur ne pouvaient pas assécher d’un coup l’humidité.
Quand Yukko se déchaussa, elle fit de même, enlevant ses baskets avec ses pieds et posant son gros sac à côté, le laissant tomber sans gène aucune. Elle avait vécu la majorité de sa vie pieds nus, restant dans sa maison ou bien flottant dans un siège ou bien simplement parce qu’il n’y avait pas de chaussures assez grandes pour ses petons hideusement surdimensionnés. Ces derniers étaient emmitouflés dans leurs habituels bandages qui empêchaient les déchirures de sa peau et de ses écailles. Elle les regarda un instant avec l’espèce de fascination enfantine que l’on pouvait avoir à jouer avec le gras de son bidon ou à faire des grimaces dans le miroir, la redécouverte de son corps.
La prochaine redécouverte, par contre, c’était Yukko qui se mit à faire du jogging, et Shemesh qui comprit que cela allait être à son tour de faire de même… Après avoir pris une longue respiration avec un air bien chagriné, elle comprit silencieusement qu’elle allait devoir la suivre, et fit donc de même, trottinant à côté d’elle. Ce qui avait l’air d’être quelques secondes pour Yukko, habituée comme elle devait l’être, prit rapidement la forme d’heure pour le pauvre petit cœur de Shemesh qui se rendit compte qu’il allait devoir accélérer la cadence. Ses poumons bien rapidement eurent cet alourdissement ignoble qui accompagnait la dérouille sportive, la pire sensation des cours d’EPS. Quand vint enfin la fin de la dizaine de tours de salle, Shemesh posa ses mains sur ses genoux, avant de regarder s’étirer.
Elle pouvait au moins faire cela, malgré la salive collante dans sa bouche et l’envie de déchaîner une quinte de toux bien sèche. Certains d’entre eux, elle les avait pas fait depuis l’école, le collège, le lycée, ou les activités extra-scolaires. D’autres, elle les connaissait encore aujourd’hui - pour des raisons évidentes… Bah oui, quels muscles est-ce qu’une jeune et belle adolescente gonflerait plus que les autres, mmh ? Mais ce fut de courte durée, tout ça, malheureusement, car il était temps d’enchaîner sur des pompes. Et alors que Yukko pouvait les enchaîner à une main, notre pauvre Shemesh, toujours hors d’haleine, dut parfois ralentir le rythme, voire jouer la carte girl pushup et poser ses genoux sur le sol afin d’enchaîner. Mais elle ne s’arrêtait pas, et ses défaillances n’étaient que momentanées et irrégulières. Alors que sa sueur tombait sur le tatami, elle tâchait de penser à autre chose, serrant ses dents aiguisées comme des rasoirs tandis que ses pauvres et inutiles muscles hurlaient au calvaire. Et quand Yukko se releva, Shemesh manqua de tituber. Et quand elle fit des tractions… elle tenta de faire de même, glissant plusieurs fois de la barre avant de sauter à chaque fois pour la reprendre, punissant ses jambes à chaque erreur de la part de ses bras, parvenant parfois à se soulever mais passant une bonne partie de l’entraînement à s’empêcher de tomber. Ce qui était pas suffisant. Mais elle ne défaillait pas. Elle n’abandonnait pas. Elle continuait… à son rythme… Mais elle continuait !
Quand elles finirent enfin, Shemesh s’empêcha tout simplement de vomir, courbée, les mains sur ses genoux, sa fatigue se mélangeant à sa tristesse d’il y a une heure pour lui creuser davantage le visage comme si une véritable ombre passait sous son front, sa respiration étant accompagnée de sifflements de gorge qu’elle ne parvenait pas vraiment à cacher, libérant enfin un peu sa douleur à l’aide d’une poignée de toux. Elle releva les yeux vers Yukko, qui n’avait pas l’air d’être affaiblie du tout par son entraînement. Penchée comme elle l’était, l’Argusienne pouvait presque croire qu’elle était la plus petite des deux, ses yeux descendants alors qu’elle pencha lentement la tête vers le sol, tentant néanmoins de glaner une petite vision ou deux de sous le T-shirt de Yukko quand cette dernière s’essuya le front avec.
Dépliant enfin le dos, haletant, les yeux fermés et la tête pointant vers le plafond, elle entendit enfin la plus jeune d’elles-deux lui parler pour la première fois depuis son bougonnement de tout à l’heure. Elle lui demander de l’attaquer ?
”Khuh - Kuhwhah ?”
Sa gorge enlacée par le manque de souffle demandait quelques respirations de plus avant de lui permettre de dialoguer. Elle tâcha de reprendre davantage tandis que Yukko lui disait d’imaginer à sa place l’un des types qui voulait sa peau.
”Je… t’es…”
Sûre ? Bien entendue qu’elle devait l’être. Elle était Yukko ! Elle était invincible ! Elle avait complètement déglingué Freezer ! Elle n’avait rien à comprendre d’une inconnue amatrice.
”Hum… Euh… Fiou ! O-okay…”
Elle se mit à hocher de la tête, avant de lever ses bras dans la direction de l’autre jeune fille, créant avec ses doigts un cadre autour de la guerrière, plissant les yeux… Tentant d’imaginer à la place de sa bouille de frangine l’immense colosse animalistique qui avait manqué de la trucider… Tentant d’imaginer l’autre premier ministre de la Terre, là, qui avait mis un avis de recherche sur sa tête, dans son uniforme imposant de militaire… L’autre ahuri de guerrier interplanétaire de rouquin, là, si androgyne qu’il réveillait une peur primaire et malaisante… Elle ravala sa salive alors que son imagination se faisait peut-être trop bonne à son goût, ses battements de coeurs accélérés par l’exercice se faisant maintenant rapides à cause de sa mémoire, de sa peur…
”Okay…”
Ses sourcils se froncèrent. Elle avait confiance en la capacité incroyable de Yukko de ne rien subir. Elle affrontait des demi-dieux au tournoi. Elle avait vaincu le plus grand tyran de l’histoire d’Héra. Elle pouvait se prendre un coup de poing ou deux d’une bobo bleue. Non, comment est-ce qu’elle attaquerait quelqu’un qui voudrait la buter ? Relevant le poing, le glaçant à l’aide de son Perditio Style, elle chargea bêtement vers la jeune aux bras croisés en hurlant.
”RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!”
Oui, en hurlant, quoi… Sauf que ce n’était pas un coup de poing qui était son attaque. En fait, imaginant à la place de Yukko trois hommes plus terrifiants les uns que les autres, elle avait décidé de faire une feinte qui surprendrait peut-être sa mentor sans véritablement la blesser. En effet, à la place de faire tomber son coup de poing glacé dans la tête de Yukko, elle avait préféré booster son pied à l’aide d’une dangereuse bourrasque, appliquant son Advanced Perdition Style sur son genou, l’entourant d’une glace plus dur que titane et le propulsant avec la poussée d’un ouragan vers l’entrejambe de ses régulièrement masculins némésis. C’était en effet un coup comme ça qui l’avait sauvé de l’emprise du gigantesque schizophrène qui l’avait chopé par la gorge, et elle tentait de le reproduire sur sa nouvelle bestie. Après tout, à la manière d’un nain lançant un caillou sur son meilleur ami endormi, il lui était impossible de lui faire véritablement mal, pas vrai ?
Ce fut après ça que son coup de poing, chargé et entouré de glace auparavant, vint se poser contre la joue de Yukko, qui était probablement vaguement distraite, voire en train de dégager par sa seule aura l’une de ses plus puissantes techniques. Une fois ses deux coups posés, elle attrapa la jeune guerrière par l’épaule avant de la regarder un instant… confuse… Elle ne savait pas vraiment quoi faire. Clignant une poignée de fois des yeux, embarrassée par son propre manque d’initiative. Alors elle enchaîna avec un coup de boule.
Bonk.
”Aïïïï-aïe-aïe-aïoooouuilleuuuuuh…”
Lâchant Yukko d’elle-même, elle se mit à se frotter le front, le coup lui ayant donné l’air d’avoir manquait de faire sortir ses yeux de leurs orbites. En mode, compression… qui fait pop ! Vous savez de quoi elle parlait… Ne sachant pas vraiment quelle technique elle pouvait utiliser pour finir, elle finit avec un petit sprint piqué qui fut fini par un dropkick maladroit visant le torse de sa nouvelle amie, avant de se vautrer lamentablement sur le tapis, épaule en premier. Et comme pour son front, elle se mit à bougonner en se frottant son omoplate sauvagement stimulée. Regardant honteusement dans la direction de l’autre donzelle, elle demanda piteusement, bouche toujours collante à cause des exercices physiques.
”Bon, ben… alors ?”
Yukko
Demi-Saiyan
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Sujet: Re: Make it worth my while Lun 19 Déc 2022 - 19:42
Tiens donc. Alors comme ça, notre princesse au crin d’argent possédait déjà une carte d’accès. Ce n’était donc pas sa première visite du complexe sportif. Une surprise, pour sûr, et une bonne de surcroît. Le survêtement doré, tape-à-l'œil au possible, qu’elle revêtait n’était donc pas qu’un simple choix de mode particulièrement osé mais bien le reflet d’une réelle volonté de se bouger et de transpirer. Yukko ne lui aurait jamais deviné un quelconque intérêt pour le sport, mais ce n’était peut-être pas très juste de sa part ; eût son corps juvénile été noyé dans le même genre d’accoutrement, la tête blonde ne serait parue guère plus athlétique que sa fangirl. À vrai dire, même sa présente défroque dissimulait en grande partie l’absurdité de son conditionnement physique. D’aucuns la sous-estimaient fréquemment pour cette même raison, et ce n’était qu’à leurs dépens qu’ils apprenaient de leur erreur. Mais si Yukko ne pensait pas s’être trompée en jugeant ce livre à sa couverture, elle ne demandait qu’à ce qu’on lui prouve qu’elle avait tort. Découvrir, même à ses dépens, que Shemesh en voulait lui serait mille fois préférable à l’alternative.
Hélas, tout espoir, gardé silencieux, qui avait su bourgeonner dans le cœur tortueux de la garçonne fut vite mis à mal par la prestation de son admiratrice. Cette fille-là n’avait rien d’une athlète. Si elle n’eût guère de mal à suivre Yukko dans son jogging - ou, tout du moins, qu’elle su taire son calvaire ce qui n’était pas moins honorable -, autant dire qu’il n’en fut de même pour les exercices suivants, lesquels firent vite d’exposer les déficiences de la riche héritière. Là où l’adolescente, rompue à la tâche plus que de raison, enchaînait les pompes avec aisance malgré son handicap auto-imposé, Shemesh dû se résoudre à effectuer une variation plus abordable de l’exercice. Au moins, elle faisait de son mieux, et ça personne ne pouvait le lui retirer. Beaucoup se seraient simplement affalés sur le tatami et auraient attendu la fin de l’exercice, mais l’Argusienne su faire preuve de davantage de ténacité que ces sportifs du dimanche. Et si ce n’était pas suffisant pour arracher une quelconque expression de réjouissance à la galopine, ça l’était néanmoins pour convaincre celle-ci qu’elle ne perdait pas complètement son temps, et donc, de passer aux choses sérieuses.
Et sérieuse, Yukko l’était lorsqu’elle exigea de l’extraterrestre que celle-ci l’attaque. Elle restait de marbre face aux balbutiements de cette dernière, la fixant de son regard sibérien. Pour elle, il n’y avait aucune raison d’hésiter : il lui semblait naturel de vouloir un aperçu de ce dont était déjà capable l’alien, aussi maigres puissent-être ses connaissances en matière de baston. Et puis ce serait comble d’oser la faire poireauter après l’avoir si longuement suppliée de consacrer une fraction de son ô si précieux temps libre. Fort heureusement pour elle, la jeune adulte à la crinière cristalline s’élança vers la martialiste avant de prendre le risque de tester les limites de la patience de celle-ci, tout en poussant un cri guerrier. Purement par réflexe, la fillette adopta une posture de combat qu’elle ne jugeait pas vraiment nécessaire tant la bastonnade que lui destinait l’Argusienne était téléphonée. C’était, ceci dit, l’occasion de découvrir que lorsque Shemesh eût tantôt évoqué la glace que produisait son peuple, elle ne parlait pas de crème glacée comme le croyait jusqu’alors l’adolescente. …dommage. Elle en aurait bien mangé une là tout de suite… L’épaisse couche de glace qui recouvrait le poing de l’extraterrestre ne le rendait pas vraiment plus menaçant, et la fillette aurait très bien pû mettre un terme à cet ersatz d'entraînement là-même en profitant de l’ouverture laissée par l’amorce d’un coup aussi grossier. Mais là n’était pas le but de l’exercice. Pas encore.
Prête à éviter cette attaque malavisée, Yukko ne découvrit qu’en retard la subtilité du stratagème de son opposante, lorsqu’elle vit le genou de celle-ci, lui aussi encastré dans un bloc de glace, se diriger droit vers son entrejambe. Pour ne rien arranger, une sorte de rafale de vent frigide - et particulièrement désagréable - accélérait le mouvement de l’alien, tant et si bien que la métisse n’avait pas le temps de s’y dérober simplement. Pas dans son état actuel, en tout cas. Le coup de poing n’était donc qu’une feinte. C’était bien vu… mais pas suffisant. Yukko savait comment se défaire d’une attaque pareille, peu importe à quel point le préavis en était court. Il lui fallait au moins ça pour pouvoir survivre dans les jeux de mains à bout portant dont elle raffolait. Redoublant d’adresse, elle vint appuyer avec la plante de son pied sur l’intérieur de la cuisse de l’Argusienne, forçant une rotation de cette dernière afin de dévier le coup de genou qui la menaçait. La patate de forain qui s’ensuivit ne rencontra guère plus de succès puisque la joue que crut rencontrer Shemesh avec son poing n’était nulle autre qu’une image rémanente, Yukko s’étant quant à elle promptement penchée sur le côté.
Audacieuse, l’alien à la dentition acérée se permit de saisir l’épaule de la lycéenne. Hélas, l’expérience lui faisant défaut, Shemesh ne su comment profiter de cette occasion autrement qu’en fixant son idole d’un air niais. De son côté, la super guerrière s’imaginait mille-et-une façons d’exploiter cet instant d’hésitation et dû lutter pour ne pas succomber à ses propres instincts combatifs, sans quoi elle aurait sûrement planté Shemesh tête la première dans le tatami. Le choix de la princesse se porta finalement sur un coup de boule. Evidemment. Yukko n’eut qu’à incliner légèrement sa tête vers l’avant pour s’assurer que la frappe de sa partenaire rencontre la partie la plus épaisse de son crâne. Ça faisait quand même bien mal, mais au vu de sa réaction, la fille d’Argus était celle qui avait le plus perdu au change. Libérée de l’empoignade de cette dernière, la guerrière au sang mêlé n’eut qu’à pivoter pour s’effacer complètement de la trajectoire du dropkick lui étant destiné, laissant à Shemesh le loisir de s’écraser par terre avec toute la grâce et l’élégance d’un sac à patates.
Étouffant une risette, la scène ne manquant pas de ridicule, Yukko toisait sa groupie de haut aussi bien figurativement que littéralement. Elle attendait l’opinion de la garçonne concernant sa prestation et, et bah merde, quoi.
« Alors ? Alors quoi ? Je t’ai même pas frappée et t’es déjà au sol. »
Avait-elle vraiment besoin d’expliciter que se retrouver au sol à gésir dans sa douleur était, au mieux un critère disqualifiant, et au pire une condamnation à mort. Et il allait sans dire que tous ces types qui voulaient la trucider ne s’arrêteraient pas avant l’exécution de la sentence. La jouvencelle ne ressentit pas le besoin de faire démonstration de cette pensée, tant elle lui paraissait évidente. Et elle avait aussi, juste vraiment, la flemme de commenter.
« Debout. »
On n’a pas fini. Elle lui décocha un crochet du droit sitôt après qu’elle se soit relevée. Sans crier gare. Il ne tenait qu’à la néophyte à la carnation céruléenne de rester vigilante, car Yukko n’avait à aucun moment signalé la fin de l’affrontement. Sec et précis, son coup n’avait évidemment pas été porté à pleine puissance. Le but n’était pas de lui arracher la tête, mais elle devait y croire tout comme.
« En garde ! »
Enchaînant avec un une-deux ciblant spécifiquement la garde de Shemesh, et ce afin de ne pas l’enterrer trop rapidement sous les coups, la martialiste attirait conjointement l’attention de son admiratrice sur ses mouvements. Chaque coup porté par Yukko témoignait de son expertise, faisant montre de la parfaite coordination de l’ensemble de son corps, du transfert de poids jusqu’à la rotation de l’épaule et la crispation du poing au moment de l’impact. Ses mains, après avoir frappé, regagnaient aussitôt leur position d’origine et se tenaient dès lors prêtes à intercepter n’importe quelle menace. Shemesh avait tout intérêt à rester attentive à ce genre de détails ; de tout ce que Yukko pouvait lui faire subir, c’était bien ce qui s’apparentait le plus à une leçon.
Ponctuant son semblant d’enseignement avec un second une-deux, comme pour appuyer l’importance des deux taloches qui le composait - les armes privilégiées de tout bon frappeur, simples mais efficaces -, la fillette tirait également parti de son jeu de jambes pour se faire particulièrement élusive. Hautement mobile, elle multipliait les angles d’attaque et ciblait chaque faille que pouvait lui présenter la garde de l’Argusienne. Et alors que cette dernière devait déjà peiner à suivre le rythme, Yukko vint subitement lui saisir le col pour ensuite envoyer son genou percuter le foie de l’extraterrestre - il se trouvait bien au même endroit, chez les gens de sa race ? Sans temps mort, elle ramena sa jambe jusqu’à elle puis la plaça derrière celles de Shemesh pour les faucher toutes deux d’une seule traite, amorçant en parallèle une giration qui devrait lui ôter le peu d’équilibre qu’il lui restait peut-être et l'amener à faire plus ample connaissance avec le tatami.
Soufflant, elle épongea les gouttes de sueur qui perlaient sur son front avec le dos de sa main gantée avant de reprendre d’un ton sec.
« Debout. »
Shemesh Perditio
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Sujet: Re: Make it worth my while Sam 24 Déc 2022 - 2:19
Comme attendu, Yukko avait tout paré, parce qu’elle était trop forte et que rien ne pouvait l’arrêter . Shemesh ne ressentait pas de honte à s’être faite entièrement parée l’une de ses meilleures techniques. Elle s’était faite dévier son coup de pied et son coup de poing n’avait rien touché de plus qu’un mirage. Ouais, un mirage, ce genre de techniques trop cool où tu laisses une fausse toi derrière toi et genre c’était supposément parce que t’étais super rapide ? Fin, elle n’y comprenait pas grand chose, mais, elle savait qu’elle avait manqué d’étouffer un soufflement de nez en voyant ses phalanges frapper à travers de la lumière. C’était une joie de courte durée, parce que tout ce qui lui resta bien assez tôt fut un joli mal de tête causé par son coup de boule qui fit peut-être trop mouche, tellement mouche que c’était elle qui était en train de souffrir. Et à cela s’ajouta le choc de tomber par terre et les vibrations qui allaient avec, tatami ou pas. Mais ce qui fit plus mal fut la vérité que lui inculqua Yukko vis-à-vis de sa pitoyable (et assumée comme telle) chorégraphie. Ouais, elle était par terre. C’était le niveau que t’allais devoir apprendre à gérer, Yukko, désolé pour toi .
C’est vrai qu’elle était par terre après avoir improvisé sa chorégraphie sur des dessins animés ou des jeux vidéos de combat sans pour autant n’avoir ni les pouvoirs ni les connaissances nécessaires pour faire ces moves, n’ayant même pas le vocabulaire permettant de décrire ces derniers, ayant juste fait ce qui semblait coller dans sa tête sur le moment même. Alors évidemment, vu que Shemesh était un peu très conne, quand même, par moment, elle avait pensé à une pauvre feinte pour faire croire qu’elle allait faire une attaque avant d’en faire une autre, et puis s’était foutue par terre toute seule. Et maintenant que Yukko le disait, ouais, ouais c’était probablement pas top de se retrouver par terre dans un combat à mort. En fait, elle s’était sortie in extremis la dernière fois qu’elle avait été dans cette position grâce à l’existence des gonades sur le corps masculin et ses propres dents acérées. Est-ce que tous les adversaires viendraient à se laisser mordiller par des dents pendantes ? Est-ce que tous les adversaires auraient des couilles à écraser ? Pensé comme ça c’était un peu bizarre, en vrai…
”Okay, faut que j’fasse qu-”
Et bim.
”Gnh !”
C’était un goût qu’elle reconnaissait plutôt bien, ça. Et c’était vraiment malheureux de le dire, mais le sang dans la bouche ne lui avait pas manqué. Elle avait pris une brèche dans l’intérieur de la joue. Comment fut-ce possible ? Vraiment, ce n’était pas difficile de le deviner : elle s’était prise un gros coup de poing dans la gueule de la part de sa nouvelle bestie, enfonçant sa joue en plein dans ses dents et faisant un peu craquer sa nuque, son oeil se fermant sous le choc, instinctivement, comme pour empêcher son globe de sortir de ses gonds. Et l’onde qui suivit fit presque voleter ses cheveux. C’était comme si Yukko tentait de la buter… Et ça voulait dire qu’elle pouvait résister à une patate de Yukko, en soit - ouaaaaais… de l’optimisme là où on pouvait en avoir. Elle fit quelque pas en arrière en se tenant le visage, gémissant entre ses dents serrées, avant de se ressaisir sur ses appuis, se frottant le visage.
”Concentr -”
Elle fut interrompue par la mise en garde de Yukko qui lui demandait… ben, de se mettre en garde, quoi. Sachant qu’elle lui avait mis un gros coup de poing dans la gueule, elle se dit que c’était peut-être plus préférable de lever ses avant-bras dans une position défensive. Elle s’imagina une boîte autour de sa tête, ses bras et avant bras formant les angles du cube dont le toît imaginaire commençait de ses points. C’était genre, comme les boxeurs, mais une sorte de sous-type de boxeurs terriens qui avaient les bras bien levés et qui donnaient des coups de pieds. Les “arts martiaux” Argusiens se basaient surtout sur la maîtrise de la glace, et du plus de glace possible. Cela faisait qu’il y avait des duels de rayons froids et de blizzard qui étaient aussi beaux et spectaculaires qu’impraticables en véritable affrontement. Néanmoins, d’Argusien à Argusien, il n’y avait aucun souci, parce que personne n’y avait réfléchi plus que ça. Maîtriser la glace était une auto-défense suffisante, jusqu’à ce que les Saiyen, et les Démons, et les autres soient impliqués. Et putain, v’la qu’elle commençait à avoir mal à la joue à nouveau, en badigeonnant sa langue dans sa plaie.
Comment parvenir à se concentrer suffisamment ? C’était une leçon avec Yukko. C’était une leçon rare avec une unique et héroïque personne qu’elle ne reverrait probablement plus jamais après ça. C’était un moment pour définir sa vie et elle était en train de le passer à penser à sa douleur de merde sur la joue. Et même là ! Elle était en train de chouiner alors qu’elle allait se prendre une droite !
”Gkh -”
Elle bloqua l’espèce de double punch que Yukko lui avait préparé avec l’allégresse d’une truite ayant sauté sur la rive, se cognant presque sur la première et se faisant toucher en plein dans le nerf du coude sur une phalange en bloquant le seconde, lui faisant s’agiter ses mains et les doigts qui en pendaient, de l’air sifflant entre ses dents alors qu’elle grimaçait de douleur. Le putain de nerf du coude qui arrêtait pas de se faire cogner dans les coins de bureau, sur les pointes des accoudoirs et sur les angles de poignée de portes. Plissant les lèvres en ravalant sa salive, sa vision périphérique légèrement bloquée par ses deux bras levés, elle se mit à regarder Yukko en plissant légèrement des yeux…
Le retrait.
Nan, voilà, c’était ça ! C’était ça la leçon ! Putain, trop forte, vraiment, fantastique, ah ah ah ah ah 🥳🥳🥳🥳 !! Le retrait ! Mais ça faisait du sens, aussi. En combat. Jeu de combat, choré de film de combat… À chaque fois, ils commencent avec les petites attaques. Ils sont pas fatigués. Ils évaluent le terrain. Comme des prédateurs. Mais oui ! Dans sa boîte protectrice, les yeux de Shemesh s’écarquillaient alors qu’elle tentait de masquer un sourire benêt. Personne n'est fatigué. Tout le monde est à l'affût. Tout le monde veut pas se faire toucher sa hitbox. Sa hitbox ! Putain mais la génie ! Oui ! Chaque coup porté est un membre qui s’étend. Chaque membre qui s’étend est un membre sur lequel on peut taper !
Okay - concentration. Rah, qu’est-ce que ça faisait du bien d’apprendre un truc - merde ! Concentration. Concentration… La prochaine volée arrive.
Mise en garde. Attaques qui viennent de l’avant
Bloc - bloc !
Stop. Attaques qui viennent du bas
Bloc-blooooc !
Ouais. Elle avait de la musique qui se déclenchait dans sa tête, parce qu’elle était à ce point une cassos, mais c’était pas grave. Cela la mettait dans le mood. Cela la mettait bien dans le mood. En fait, elle commençait à comprendre ce qu’il y avait de bien dans l’adrénaline. Au bout d’un moment, avec suffisamment d’échauffement, les coups semblaient moins puissants. Elle avait des extensions dures et maniables qui l’informaient de quand elle était touchée et de la force de l’impact, pas des sacs de chair qui hurlaient au martyr à la moindre mauvaise chûte… Même le coup dans le nerf de tout à l’heure semblait faire moins mal. Et elle commençait à prendre le rythme. Elle avait sa petite boîte autour de la tête, comme une pilote de tank qui pouvaient voir le champ de bataille dans sa petite vigie - du moins, c’est ce qu’elle s’imaginait être, elle n’avait jamais été dans un tank de sa vie.
Shemesh-o-vision activée ! Qu’est-ce qu’elle pouvait capter ? Elle se remit à observer Yukko entre deux attaques qui cherchaient à traverser sa petite boîte, qu’elle paraît avec sa médiocrité lourde et habituelle mais qui parvenait à suffisamment protéger sa tête. C’est alors que le rythme s’accélerait. Mais elle comprenait pourquoi. Yukko lui tournait autour. Comme une prédatrice, encore une fois. Un animal qui tourne. Les loups ! Oui, les loups qui tournent autour de leurs proies en meute pour avoir l’arrière. La mobilité. Elle voyait ça dans la mobilité. Et la mobilité c’était quoi ? C’était - Aïe, il a touché dans la gueule celui-là - c’était, c’était, c’était c’était c’était - les jambes ! Oui, les jambes ! Le jeu de jambe. C’était la base du mouvement, en soit : les membres qui te permettent de bouger. Ceux qui permettent de bouger pendant que les autres membres s’occupent de taper. Il y a les bras pour - Aïeuh, bordel ! - les bras pour taper, et les jambes pour bouger. C’était le genre de réalisation qui était obvious quand on en parlait en dehors du combat, mais la découverte du niveau zéro dans son élément naturel était beaucoup plus habituelle. Tout le monde avait de l’obvious à découvrir en commençant quelque part - mais !
”GKLEUARH !!”
Nouvelle découverte ! L’adrénaline ne protégeait pas les organes ! Elle venait de se faire taper dans le flanc, et elle ne savait pas exactement quel intestin ou quoi s’était fait percuter. Ce fut maintenant qu’elle remarqua, ou plutôt qu’elle re-remarqua, qu’on lui avait pris par l’épaule de son haut de tracksuit - sa veste ? Elle trouvait juste que c’était joli. Le col ! Voilà, le vocabulaire qui revient malgré le coup dans le bidon, c’est bien ! Manquait plus que sa vision redevienne claire et qu’elle arrête de baver du sang - parce que c’est ce qu’elle avait fait. Elle avait avait pris un coup dans le ventre et avait craché la bave collante et dégueulasse qui venait avec le sport et le sang qui s’y était mélangé, sa langue étant ressortie comme si on lui avait coupé le souffle. C’était un coup de genou. Et les genoux doivent redescendre à un moment.
Mais là ! Dans le peu de conscience qu’elle avait gardé depuis l’attaque - une initiative ! Un éclair de génie ! Putain le génie qui revient ! Elle avait vu le jeu de jambe, elle avait compris le jeu de jambe, elle avait vu le jeu de bras, elle avait compris le jeu de bras. La mobilité. La défense. La mobilité. La défense ! Yukko tentait de lui faire un croche-patte ! Comment contrer un croche-patte ? Elle laissa l’instinct parler à sa place…
Elle fit un saut sur elle-même pour esquiver l’attaque, une jambe ayant pour but d'atterrir avant l’autre, pour plus de stabilité… mais, l’instinct, l’instinct de survie qui tâchait d’imaginer un monstre, un assassin ou un dictateur à la place de la jeune artiste qui l’entraînait, ce même instinct décida de lui faire faire un coup sur la rotule de Yukko à l’aide de son propre talon. Là où la guerrière avait un genou plié sur le côté, cela pouvait avoir un certain impact sur ses os et muscles. Elle avait étendu son membre pour attaquer, et Shemesh avait utilisé sa mobilité pour attaquer celle de son adversaire.
Un mouvement qui au final manqua de la faire se casser la gueule. Ayant tâché de taper un os assez élevé avec la force d’un atterrissage, elle n’avait plus vraiment de repère, ce qui la fit agiter ses bras en titubant vers l’arrière, cherchant à reprendre son équilibre alors que la douleur des coups parés et moins bien parés rebondissant dans ses nerfs comme si des nano-balles de ping-pong circulaient dans ses os. Au final, elle fit un tour sur elle-même pour se réceptionner de l’avant, posant son gros pied de raptor emmitouflé dans des bandelettes vers l’avant, avant l’autre, manquant de tomber mais finissant par simplement se pencher. Yukko l’interpella alors -
”Chupatombé !”
- et elle se retourna en retour. Sa bouille mignonne habituelle avait été terraformée par les coups qui l’avaient touché, son oeil droit plissant sous la douleur dans sa joue, du sang baveux sortant de sa bouche comme de celle d’un toxico - mais le bonheur qu’elle avait à avoir atteint ce mini-objectif qu’elle venait de se fixer venait se retranscrire dans un sourire large et benêt mettant en valeur ses dents acérées alors que son regard si heureux rétrécissait ses iris luminescentes. Il n’aurait pas été difficile de la voir comme la méchante de l’histoire à sa seule tête de grande vainqueure aux élans de crackhead psychopathe, mais Shemesh ne portait rien d’autre en son coeur que le bonheur de ne pas être trop trop nul, et la joie d’apprendre des trucs qui lui serviraient plus tard. Peut-être parce qu’elle était sonnée ou peut-être parce qu’elle était trop rivée sur ses sentiments actuels, mais elle daigna pas enlever la sueur de son visage ou l’hémoglobine régurgitée de ses lèvres quand elle se redressa pour se rapprocher de Yukko.
”J’commence à comprendre les bases. C’est drôle, mais à chaque fois que tu me tapes, j’apprends un truc ! J’pense -”
“J’pense qu’il doit y avoir un problème dans ma tête” serait sorti de sa bouche si elle ne s’était pas soudainement mise à -
”WOUUUUUUUUUUUUUUUUUUU-HOU-HOU-HOUUUUUUUUU !!”
- hurler pour sortir toute l’adrénaline qu’il y avait dans son corps en sautillant sur elle-même, posant ses poignets sur ses tempes au début de son cri avant de les écarter pour brandir ses poings fermés dans les airs, avant de légèrement s’accroupir en secouant les mains.
”HA ! HA ! HAHAHAHAHAHAHA-YYYYESSSSSSSSSSSSSSSEUH !”
Elle avait envie de taper dans quelque chose, putain !
”PLUS ! JE VEUX D’AUTRES ANGLES ! D’AUTRES MOUVEMENTS ! JE VEUX DES PRISES ! JE VEUX APPRENDRE, PUTAIN !”
L’attaque du clochard sur Terre devait lui avoir donné un lésion cérébrale - ou bien alors elle ressentait la même intensité que quand elle voyait un nouveau personnage apparaître dans un jeu - quand l’un de ses protagonistes favoris finissait par avoir son power-up tant mérité pour aller casser la gueule du méchant qui avait pris trop de screentime, jusque-là. Elle se découvrait de la hype, elle se découvrait du plaisir. Elle n’avait pas envie de faire mal. Elle avait juste envie d’apprendre et de se pomper la tête avec de l’énergie. Recroquevillant ses bras autour d’elle comme une cage, elle ne semblait pas capable de voir l’aura dorée qui commençait à l’entourer.
”LET’S GO ! CASSE-MOI LA GUEULE !”
Yukko
Demi-Saiyan
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Sujet: Re: Make it worth my while Sam 7 Jan 2023 - 18:25
Chupatombé ! - ouais, effectivement, et ce en dépit des efforts de la fillette - qu’importe à quel point furent-ils maigres. Notre princesse était parvenue à identifier et à se soustraire au danger que lui présentait son agresseuse, et il allait sans dire que ce n’était pas une mince affaire. Mieux - ou pire, selon votre point de vue -, non contente de cette seule prouesse, l’Argusienne ne manqua pas de profiter de cette occasion pour transformer l’essai en envoyant son talon - immonde au passage, tout comme l’ensemble de l’espèce de serre qui lui faisait office de pied ; elle aurait pu garder ses godasses, elle - dans la rotule de Yukko. C’était pas assez pour entraîner une quelconque luxation, mais sentir ses os vibrer de la sorte n’était jamais agréable - moins encore sachant les mille-et-une douleurs qu’elle avait écopées de son précédent combat, et qui ne s’étaient encore estompées. Sans parler de l’impulsion nerveuse qui naquit naturellement d’un tel stimulus, laquelle menaça l’équilibre déjà précaire de l’adolescente au beau milieu de sa technique de grappling. Heureusement, sa récupération fut autrement plus subtile que celle de sa groupie, de quoi se sauver la face devant celle qui la tenait en si haute estime.
Pour quelqu’un qui n’y connaissait rien de rien, l’Argusienne se débrouillait plutôt pas mal. Alors oui, certes, Yukko y allait doucement et, toute enseignante qu’elle n’était pas, ses mouvements avaient ostensiblement un caractère éducatif - ne serait-ce que par le soin qu’elle prenait à les réaliser. Mais elle ne s’attendait pas à ce que sa fangirl y soit aussi réceptive, et encore moins à ce que celle-ci parvienne à faire mouche avec autre chose qu’une gesticulade hasardeuse - mais peut-être était-ce là la faute à une naïveté mal placée. Eut-elle soupçonné l’alien capable de lui infliger le moindre dommage, la tête blonde se serait sans nul doute opposée à cette petite séance d’entraînement, laquelle ne faisait au final que prolonger sa convalescence. Elle dirait bien Shemesh douée mais elle n’avait pas le compliment facile, pas même à l’égard de ses propres prestations alors moins encore pour celles des autres. Cela dit, elle était bien obligée de concéder - à son corps défendant - que Shemesh n’était pas aussi nulle qu’elle l’eût d’abord pensé.
« …ouais, tu commences à choper le truc, Perditio. »
Tout comme elle reconnaissait l’engouement qui motivait les ébats de la jeune femme au crin d’argent. Cette joie d’apprendre, de se dépasser et de se découvrir capable d’accomplir tout ce que l’on entreprend avec le bon mental, ce sentiment inestimable ne lui était pas juste familier : chasser cet extase n’était nulle autre que sa raison numéro une de se lever le matin. Aussi ne pouvait-elle en bonne conscience reprocher à l’Argusienne l’excentricité de son éruption d’euphorie, aussi malaisante puisse-t-elle lui paraître - heureusement, il n’y avait personne d’autre dans cette salle pour les voir, ouf ! Elle dû tout de même détourner légèrement la tête pour éviter le gros de la giboulée du cocktail de sueur et d’hémoglobine qui ruisselait du visage de la riche héritière, et que cette dernière ne prit aucunement le temps d’essuyer. D’aucuns se seraient d’ailleurs inquiétés de l’état dudit visage, mais pas la galopine qui savait le sien souvent pareillement ornementé. Son propre minois faisait davantage tourner les têtes pour les divers enchevêtrements de contusions et de pansages qui le décoraient que pour la délicatesse des traits extrême-orientaux qui le façonnaient - lorsque ceux-ci n’étaient pas ensevelis sous le froid sibérien de son regard.
Un regard qui ici n’abandonnait que maigrement sa sévérité déraisonnée, surmontant un sourire beaucoup plus furtif que celui, certes disgracieux mais pas moins sincère, de l’extraterrestre. L’allégresse que ressentait cette dernière ne semblait que peu partagée, et ce n’était pas juste parce que Yukko - égoïste de son état - n’avait somme toute que peu faire du succès de son admiratrice. En fait, il y avait un elle-ne-savait-trop-quoi de particulièrement dommageant pour son égo à voir une parfaite débutante déjouer ne serait-ce qu’un seul de ses assauts. Plus encore lorsque cette même néophyte lui demandait littéralement de lui refaire le portrait.
Vraisemblablement s’attendait-elle à ce que l’exercice de son poing évoque d’autres sentiments auprès de l’Argusienne. Que quelqu’un n’ayant pratiquement aucune expérience du combat ose lui réclamer une deuxième ration de torgnoles - et ce sans la moindre trace d’ironie -, ça la prenait un peu à rebrousse-poil. Par chance, Shemesh lui présentait par la même l’occasion de remédier à ce léger goût de déception. Et Yukko comptait bien la saisir à pleines mains, relever ce défi que lui posait son émule en invoquant son aura hâlée - intentionnellement ou non.
« Ok, deuxième round. »
Elle regagna sa posture guerrière, le sourire discret qui peinait jusque-là à s'incruster sur son visage s’élargissant finalement, sinon toujours surplombée par la rudesse de ses prunelles smaragdines. Alors, le tatami - dès lors empreint d’une vive et fumante éraflure témoignant de la brusquerie du mouvement - crissa sous son pied instigateur de l’amorce d’une rotation motivant jusque ses hanches. Puisque la métisse s’était jusqu’alors - à quelques exceptions près - plutôt focalisée sur l’usage de ses poings, elle ne trouvait rien de mieux pour se jouer des attentes de sa groupie que d’envoyer sa jambe lui enfoncer les obliques, laissées vulnérables par sa garde haute. Aussitôt son pied eut achevé son œuvre qu’il fusa à nouveau, pas qu’une seule fois mais bien deux, porté cette fois-ci en direction de ses muscles jambiers. Peu s’imaginaient à quel point ce genre de coup de fouets pouvait être débilitant, et Yukko devinait que sa partenaire, contrairement à elle-même, ne s’était pas conditionnée à recevoir ce genre de commotions.
Donnant suite à son agression, la gamine à la couette paru se laisser tomber au sol ; ce n’était pas seulement pour se dérober à une éventuelle contre-attaque, mais aussi pour emmancher sa prochaine manœuvre. Avec une main posée par terre comme seul appui, Yukko entraîna tout son corps dans une périlleuse giration aboutissant en une redoutable ruade visant à emporter la tempe de la princesse de tout son poids. Alterner entre des frappes hautes et basses était un moyen sûr de déborder un non-initié. D’une impulsion sur la main qui lui faisait jusque-là office de support, la garçonne regagna une posture plus conventionnelle à l’issue d’une brève acrobatie et, sans discontinuer, armait une bastonnade qui avait tout les signes d’un bon haymaker. C’était le genre de coups qui ne pardonnent pas, et la lycéenne à la tignasse dorée explicitait sans l’ombre d’un doute sa volonté d’envoyer l’Argusienne au tapis.
Armé, son poing décolla avec la force d’un obus de gros calibre et la ferme intention de labourer la face déjà meurtrie de Shemesh. Ce qu’il aurait probablement accompli… s’il n’était pas passé complètement au travers de sa cible ! Une invraisemblance qui ne devint claire qu’après coup, lorsque la silhouette de la jouvencelle se troubla pour révéler sa véritable nature : Il ne s’agissait que d’une image rémanente. La vraie Yukko s’était quant à elle jetée plus bas pour empoigner l’extraterrestre à bras le corps et laisser l’élan de sa charge les emporter toutes les deux jusqu’au sol. Sitôt eurent-elles frisé le tatami que la fillette, surmontant Shemesh, glissa ses jambes sous celles de cette dernière afin de l’empêcher de prendre appui. Elle enroula ensuite l’un des bras de sa victime avec le sien avant de joindre solidement ses mains. Enfin, elle fit pression de son épaule pour lui comprimer les carotides et endiguer l’arrivée de sang jusqu’au cerveau.
Elle voulait des prises, Shemesh, et bien la voilà servie. Dommage que ce genre d’exercice puisse être si dangereux. Heureusement, l’adolescente ne luttait ici pour aucun trophée, et la donzelle au teint azurin pouvait à tout moment échapper à ce potentiel calvaire en bredouillant quelques mots magiques.
Shemesh Perditio
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Age : 22 Date d'inscription : 07/05/2018 Nombre de messages : 261Bon ou mauvais ? : Gentille, si si, sérieux Zénies : 800 Rang : -
Sujet: Re: Make it worth my while Lun 9 Jan 2023 - 1:19
Hiiiii - Elle s’était faite complimentée ! Enfin, complimentée à la façon de Yukko, mais complimentée quand même ! C’est à dire que bloquée comme elle l’était dans son humilité type kung-fu et son caractère un peu moine Shaolin isolée du monde et de la société, elle savait pas trop comment faire des compliments, mais Shemesh savait que ses intentions étaient sincères . Dans tous les cas, c’était un compliment de la part de Yukko. Un compliment de la part de Yukko ! Elle arrivait à comprendre ! Elle arrivait à s’en sortir un peu face à celle qui avait détruit Freezer et même qu’aussi qu’elle parvenait à obtenir des PUTAINS de COMPLIMENTS AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA -
”OUI !”
Elle secoua légèrement les poings et les épaules en manquant de se dandiner de joie tellement elle était fière de l’état où elle se trouvait, avec sa sueur qui se mélangeait avec son sang et aussi un peu de bave et de morve pour vraiment que sa gueule à rictus niais qui l’empêchait d’avoir un peu trop une démarche de tepu en faisant sa petite danse de merde et de joie. Elle était juste contente d’être reconnue et complimentée par quelqu’un qu’elle tenait en haute estime, et, liée à l’adrénaline et la satisfaction qu’elle ressentait jusque là, elle ne put s’empêcher de serrer les poings ensemble et de les frotter et de trottiner sur place comme un lapin qui grattait sur le sol. Ce sourire fut accompagné d’un reniflement mal caché quand elle vit Yukko grimacer en détournant ne serait-ce que légèrement le regard à la vue du visage susnommé. Alors qu’un de ces mélanges de fluide de plaie et de pore passa sur son oeil et qu’elle dut s’essuyer un peu, elle fut légèrement apaisée de voir des reflux de vulnérabilité passer dans la tête de son entraîneuse qui, si elle avait annihilé Freezer, pouvait se passer du résultat visible de violence de certaines de ses cibles.
Shemesh avait quelque peu conscience qu’elle n’était pas forcément normale dans sa réflexion, de temps à autres. Elle savait qu’elle était un peu orgueilleuse, qu’elle était très égocentrique, et qu’elle avait de grande difficulté à exprimer de l’aigreur et de la revanchardisme. Elle était conscience que son euphorie vécue grâce à la compréhension de comment qu’on se batter était pas non plus normale. Et elle savait qu’essayer de graver ne serait-ce qu’un instant son visage à dents acérées et regard illuminé, plein de tâches de diverses origines, dans la mémoire de son idole pouvait être très égocentrique et très, euh, ben, malsain, en vrai. À cela s’ajoutait la curiosité morbide de savoir à quel point elle pouvait se détruire dans un environnement contrôlé. Ce n’était pas un gros ravagé du bulbe qui venait la tabasser au milieu de nulle part, c’était un lieu d’entraînement avec une véritable justicière. Elle réalisait tout simplement que quand elle était en confiance… elle avait une meilleure résistance à la douleur qu’elle pouvait le croire… Et il n’y avait pas de fétiche, de masochisme ou autre plaisir bizarre dans la douleur. C’était juste que… elle était informée des dégâts par un nerf qui transmettait les données au cerveau. C’était très désagréable, mais c’était tout.
”Okay ! Okay…”
À l’appel du deuxième round de la part de Yukko, elle acquiesça silencieusement avant de relever ses bras pour faire apparaître sa petite boîte protectrice qui l’avait aidé jusque-là. C’était parfait. Elle commençait à se faire un premier style . C’était impec !
”PLEUGH - !”
En plein dans le bide, là où se serait trouvé des abdos si elle faisait un peu plus de sport dans sa vie. Yukko venait de lui faire un coup dans le ventre, et pas qu’un petit. C’était un coup de pied, putain ! En plein dans le petit bidon, de quoi faire ressortir ce que le coup d’avant dans le foie n’avait pas fait déjà expectorer. Est-ce qu’elle avait mal ? Elle avait mal sa mère. Mais elle comprenait quelque chose. Sa boîte ? Elle protégeait sa tête et ses épaules. Et en fait, que sa tête et ses épaules. Est-ce qu’il y avait autre chose qui était protégé ? Non, parce qu’en fait - AH MAIS AÏEUH PUTAIN LES JAMBES AÏE AÏE AÏEUUUUH - parce que… parce qu’en fait… Elle protégeait pas le reste du corps. Alors, comment est-ce qu’elle pouvait protéger le reste du corps ? Une théorie pourrait être de se baisser. Une autre, qu’elle avait fait viteuf, serait de lever les jambes pour parer les coups qui touchent le ventre, parce qu’il y avait plus d’os et de muscle pour parer que dans l’estomac, quoi. Après, dans le jeu des sacrifices, l’un faisait perdre en portée, tandis que l’autre était un pari sur la capacité de remettre le pied au sol durant l’équilibre. C’était ce qu’elle se disait en plein exercice, s’étant pris un coup à la cuisse et un autre dans le tibia, mais revenant sur ses appuis.
Shemesh hésita à mettre un coup de poing, étant donné qu’elle apprenait à se défendre plus qu’elle apprenait à se battre, ce qui était quand même une bonne partie du combat. Humblement, il fallait se dire qu’on prendrait des mandales. C’était un exercice qu’elle avait fait en escrime, une fois. Quand bien même c’était beaucoup de danse et de touche-pas-touche, il y avait une certaine humilité à se faire avoir pour la première fois. Ainsi, Shemesh n’avait pas soucis à se prendre des patates. Et là, pour le coup, utilisant ce qu’elle apprenait d’auparavant, à l’aide de sa petite boîte de parade, elle parvient à éviter une sorte de coup catapulté qui parvint quand même à lui faire résonner une onde en plein dans son bras. Après son coup de pied, elle avait fait semblant de tomber pour faire un coup tournant avec ses petons en plein dans sa tête. Et en fait, ce que Shemesh put observer si ce n’était exploiter, c’était que ce mouvement, quand bien même il lui fit mal au bras, demanda à Yukko un certain effort pour se relever. La seule exploitation qu’elle put faire de cette fenêtre d’opportunité fut de secouer l’avant bras qui avait tout bloqué pour faire s’en aller la douleur, avant de se remettre dans sa boîte. Deux leçons : les ennemis vont faire des frappes hautes et basses, comme des lows et des overheads - et leurs coups les plus dévastateurs sont en soi des exagérations du rapport investissement-punition qu’elle avait compris tout à l’heure. En gros, les coups les plus lourds sont ceux où il faut se rattraper après, hormis si l’élan était transmis à la cible, que le coup soit pris ou paré… Oui, cela faisait du sens. Low, overhead, punish - du vocabulaire de nerd qui lui revenait dans la tête.
Bloquant un autre coup plein d’élan qui allait lui être puni, elle fut surprise de voir le poing passer à travers ses bras, avant de se sentir taclée vers le sol. Sentant sa peau se prendre l’impact du tatami qui, s’il était sécurisé, restait néanmoins très désagréable. Yukko était assise sur son bassin, à cheval, et alors que Shemesh tenta de relever la tête pour voir ce qui se passait, elle sentit les bras de Yukko l’enrouler comme une banderole, une autour de son cou, l’autre en dessous de son aisselle gauche, bloquant une bonne possibilité de mouvement avec le peu d’espace qui était accordé à la possibilité de faire des élans. L’épaule de Yukko s’était casée en plein contre son œsophage, ce qui la faisait s’étouffer, petit à petit. Ah, et les jambes de la plus petite des deux participantes à cet espèce de câlin mortel avaient casés leurs talons sous les cuisses de Shemesh, donc en dehors de les lever, elle ne savait pas vraiment quoi faire.
Okay, elle avait genre une minute avant de perdre connaissance, et trente secondes avant de sérieusement paniquer. Elle commença alors à tâtonner. Elle était dans un grab. Un grab, ça se fait contrer par quoi ? Un autre grab. Elle joignit son bras libre à celui qui l’était bien moins mais pouvait passer au dessus de Yukko et tenta, les mains liées, d’appliquer une petite pression qui n’eut absolument aucun effet hormis de compresser sa cadette un peu plus contre son cou et donc lui bloquer un peu plus la respiration. Merde. Elle allait pas abandonner si vite ? Pas tout de suite, quand même… Surtout que, si elle abandonne, Yukko pourrait dire que la leçon serait finie, et elle n'aurait plus rien à apprendre. Tout ça parce qu’elle faisait des illusions dans une leçon de discipline… Un coup bas. Un coup bas ? Shemesh aussi pouvait faire des coups bas si la Saiyanne en faisait, tiens ! Quel type de coup bas ?
Lâchant ses mains, alors que ses poumons commençaient à lui dire qu’il faudrait se remettre à respirer, quand même, elle savait quoi faire mais ne savait pas si elle avait la force pour le faire. Ah, mais merde, tant pis si ça escaladerait la situation, tant pis si c’était un coup bas, tant pis si son entraîneuse avait critiqué ça il y a une heure, elle n’allait pas laisser l’entraînement se finir ici ! Levant la tête du mieux qu’elle put, elle ouvrit grand la bouche et -
”GN - !”
- mordit le lobe de l’oreille de Yukko, provoquant au mieux une distraction et au pire une douleur accrue mais sans conséquence en dehors de devoir passer une seconde de plus au pod de soin. L’une de ses mains passa alors derrière la tête de la guerrière pour lui empoigner sa couette signature avant de la tirer sur le côté. Alors que son désir d’en vouloir plus se manifestait, elle se sentit plus forte, plus costaude. Peut-être que c’était ça, la détermination des héros de Shonen, le fait de ne jamais abandonner ses rêves, de ne jamais se laisser abattre, le Plus Ultra et ce genre de conneries ? C’était, c’était… exhilarant ! C’était comme si son cœur était une pompe à essence et que chacun de ses muscles était un feu de forêt !
Tirant Yukko sur le côté et poussant sur ses hanches et son bras pour finir par être celle qui montait l’autre, Shemesh regarda sa nouvelle bestie un instant en reprenant sa respiration, laissant à cause d’une mauvaise quinte de toux retomber sans le faire exprès le sang de ses blessures et peut-être le malencontreux contenu de sa bouchée retomber sur sa copine. Elle allait lui montrer tout le potentiel qu’il y avait à l’entraîner. Elle allait lui montrer de quoi elle était faite ! Tenant encore la mèche, elle releva sa tête deux fois, avant de mettre une patate à chaque fois, évitant de se prendre le contrecoup du sol derrière elle quand elle mit ses poings.
La même aura dorée qui l’avait accompagnée tout à l’heure se manifestait de plus belle, sans même qu’elle s’en rende compte. Comme si l’envie de faire plus se manifestait malgré ses blessures. Ce n’était pas de l’orgueil, du moins, pas complètement. Ce n’était pas de la fierté. Ce n’était que de la gourmandise. De l’avarice. De l’envie d’avoir plus. Un “moi je” qui n’était pas un concentré d’auto-satisfaction mais qui ressemblait bien plus au désir d’accumulation sans cesse. Un glouton qui mangeait sans s’arrêter. Le plaisir du sucre. Le plaisir de la connaissance. Le plaisir du fun. L’envie que le fun ne s’arrête pas, au dépend des désirs des autres. En soi, n’était-ce pas une accumulation d’Ego ?
Attrapant alors Yukko par son espèce de frange-tignasse de droite, Shemesh leva son coup avant de le catapulter. Ce n’était pas un coup de poing habituel. C’était pire. Il y avait quelque chose dedans. L’accumulation des dégâts subis. L’accumulation des plaisirs ressentis. Comme une bouteille de coca qui avait été vissée après avoir mis les mentos, tout ce qui avait été mis à l’intérieur ressortait d’un coup. Shemesh fut elle-même étonnée par le soudain sifflement qui sembla accompagner son coup de poing pendant cette, quoi, demi-seconde ? L’impact perça le tatami et fit se renverser les autres bouts du tapis, alors que des bouts de la salle de sport commencèrent à se creuser ou se retourner, son coup de poing formant alors littéralement un cratère…
Ayant roulé vers l’avant après son coup de poing à corps perdu aux effets néfastes, Shemesh se releva avec les mains autour de la bouche, choquée, honteuse, paniquée. Les dégâts matériels qu’elle venait d’infliger à l’endroit l’avaient coupé de son entraînement. Son mindset était maintenant complètement axé sur sa connerie. Oh, putain de merde, mais non, mais non, mais non quoi ! Apercevant la figure de Yukko, elle n’eut que ses mots à bredouiller, son estomac étant glacé de peur et sa voix manquant de trembler :
”J’ai pas - J’sais pas - j’voulais pas - merde ! Merde, ça va, ça va ? Tout va - ça va ?!”
Yukko
Demi-Saiyan
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Sujet: Re: Make it worth my while Lun 16 Jan 2023 - 20:20
Comprimer les artères carotides. Il n’y avait pas beaucoup de méthodes plus efficaces pour mettre un terme à un combat, ou mettre un terme à une vie. Bien sûr, c’était s’imaginer que la garçonne irait jusque-là - et bien mal était-ce la connaître que de la penser capable d’une telle atrocité lors d’un simple entraînement. La discipline occupait après tout une place prépondérante dans la pratique de n’importe quel art martial digne de ce nom, et Yukko ne comptait aucunement s’y soustraire. Elle savait jusqu’où aller pour faire démonstration de la dangerosité de sa prise, et où s’arrêter pour ne pas ajouter au labeur du grand Enma. Elle savait que ce genre de strangulation pouvait ôter la vie si elle était maintenue pendant une demi-minute, et ne réservait évidemment pas ce sort à sa présente victime. Elle attendait simplement que cette dernière l’implore d’arrêter d’une quelconque manière - ou qu’elle perde connaissance, le premier des deux prévalant.
Ce qu’elle ignorait, en revanche, était que Shemesh comptait emprunter la troisième porte de sortie que la fillette avait jusqu’alors omis - non, refusé - d’envisager. Aussi, et alors qu’elle se gaussait intérieurement des efforts jusque-là vains de sa captive, Yukko sentit une douleur lui saisir subitement l’oreille. Elle desserra aussitôt sa prise, plus par surprise - puisqu’elle pensait avoir convenablement immobilisé sa captive - qu’à cause de la douleur elle-même. C’était… une morsure ? Et la deuxième - non, troisième de la journée ! À quel point manquait-elle de pot pour sans cesse tomber sur des énergumènes qui essayaient de la grignoter au beau milieu d’un combat ! D’autant plus effrontée trouvait-elle son admiratrice que Yukko pouvait jurer avoir tantôt évoqué la crapulerie similaire que lui avait infligé Zannin. C’était même à cause de celle-ci qu’elles s’étaient rencontrées.
Sous le coup de la surprise - et de la colère que Shemesh s’apprêtait à attiser avec la suite de sa manœuvre -, la métisse fit l’erreur de laisser à sa groupie suffisamment d’espace pour plus amplement retourner la situation. Son relatif manque d’expérience en matière de grappling n’arrangeait probablement pas les choses. Enfin, non contente de simplement lui mordiller l’oreille, l’Argusienne profita de cet instant confus pour lui attraper sa couette ambrée et la tirer de toutes ses forces. Cette fois, la fillette ne pût contenir une piaillerie trahissant son tourment. Cet effort sur son cuir chevelu lui évoquait une douleur maintes fois supérieure à celle qui lui traversait l’oreille - étonnant, vu la dentition de la princesse. Yukko n’était pas sans savoir qu’entretenir une tignasse aussi volumineuse que la sienne présentait un certain risque en combat, et c’était en partie pour y remédier sans avoir à s’en séparer pleinement qu’elle arborait sa fameuse couette. Peut-être bien la seule caractéristique féminine de son physique auquel elle paraissait tenir - quoique pas suffisamment pour s’embêter à en prendre réellement soin.
Et, pour sa défense, ça avait plutôt bien marché jusqu’à présent. Il faut dire qu’une grande partie de son éducation comme de son expérience martiale lui provient du monde sportif, où ce genre d’actes était tout simplement interdit. Une rigueur qu’elle faisait l’effort d’appliquer y compris en situation de combat réel, et qu’elle attendait réciproquement - et sans doute naïvement - de ses adversaires. D’autant plus dans le contexte d’un entraînement, où l’urgence qui pouvait commander l’emploi de ce genre de bassesses n’était pas présente. Que la fille d’Argus faillisse à respecter ce cadre que Yukko pensait implicite arrivait à l’énerver plus que toute autre chose. Non pas que ce ne soit que le premier coup bas de Shemesh, qui avait plus tôt visé l’entrejambe de la lycéenne avec un coup de pied, mais lui tirer les cheveux avait dans son cas un quelque chose de plus… personnel.
Et l’extraterrestre s’y prit non pas à une mais bien à deux fois. La première pour renverser la lutteuse au sang mêlée qui, ayant alors complètement abandonné son idée de strangulation, se libéra les bras pour les dresser face à son visage et bloquer les deux coups de poings la menaçant. Et la seconde pour immobiliser la jouvencelle tandis qu’elle préparait une troisième bastonnade manifestement beaucoup plus dangereuse. Celle-là, Yukko comprit qu’il ne valait mieux pas s’essayer à l’encaisser, que ce soit grâce à l’élan que prenait la riche héritière pour armer sa frappe ou grâce à l’aura qui entourait cette dernière, plus vive qu’il y a quelques secondes encore.
Aussi, et bien qu’elle souhaitait d’une manière générale en réduire sa dépendance lors des combats, l’adolescente ne trouva ici guère d’objection à employer son Shunkan Idō pour se dérober à la poigne de son opposante comme au poing que lui destinait cette dernière. Et elle eût bien raison de le faire, au vu des dégâts que cette patate de forain vint engendrer aux quatre coins de la salle, pour ne rien dire de l’épicentre. Hors de question de prendre le risque de prolonger sa convalescence alors que sa prochaine participation au tournoi de Dösatz avait lieu le lendemain. Non pas qu’elle aurait deviné une telle puissance à l’Argusienne. Si ce n’était pas assez pour lui faire avaler que la jeune femme au teint bleu était réellement la descendante d’une déesse de la destruction, tant cette histoire lui semblait farfelue, Yukko était toutefois forcée de reconnaître son potentiel. Elle la jalouserait presque, elle qui, bien que demeurant plus forte que les terriens qui l’avaient vu grandir, ne jouissait que d’une maigre parcelle du potentiel des guerriers de l’espace dont le sang s’écoulait pourtant dans ses veines.
Mais avoir découvert un nouveau partenaire d’entraînement potentiel ne faisait rien pour effacer le regard noir de colère qui parait sa figure. Car si elle n’avait que du respect pour la niaque de sa fangirl, il ne pouvait en être de même pour les coups bas que cette énergie avait motivé - certainement pas dans le contexte d’un simple sparring, et moins encore venant de quelqu’un qui disait vouloir apprendre d’elle. D’un pas lourd et manifestement épris de frustration, elle se rapprocha de l’Argusienne, celle-ci apeurée par le pouvoir qu’elle se découvrait, et lui saisit le col qu’elle tira fermement vers elle. Leurs visages se faisaient face, n’en déplaise à la dizaine de centimètres qui séparait leurs gabarits.
« Mais putain, ça va pas non ?! »
Son ton comme ses paroles ne faisaient qu’appuyer sa fulmination. Mais contrairement à l’alien aux mèches argentées, Yukko n’avait que faire de l’état de la salle - les employés du complexe devaient déjà être habitués à ce genre de situations, l’endroit accueillant quotidiennement des lutteurs de niveau intergalactique.
« Mordre l’oreille, tirer les cheveux, on est où, là ?! »
Non, seul lui importait les bassesses dans lesquelles s’était réfugiée Shemesh, quand bien même elle n’était que débutante et avait de fait un lexique martial forcément limité. L’échec de sa prise ne manquait pas non plus d'ajouter son ça de frustration.
D’aucuns trouveraient cocasse de voir le garçon manqué qu’elle était s’encombrer de pareils principes. Aussi pouvait-il paraître un poil ridicule qu’elle s’offusque sur cela alors qu’elle ne rechignait aucunement à frapper un adversaire au sol, à le matraquer jusqu’à ce que sang en jaillisse. C’était le paradoxe des sports de combats, qui ne retranscrivaient pas toujours la brutalité confuse des accrochages dans la rue. Et de ceux qui se disaient artistes martiaux, ou aspiraient à le devenir, Yukko exigeait autant de conformité. Ceux-là avaient le devoir de s’élever au-dessus du simple voyou - chose que la super guerrière n’accomplissait elle-même que sur certains points, en dépit de ses meilleurs efforts. Ceux qui n’avaient la force ni de vaincre dans les règles de l’art, ni de résister au besoin de recourir à ce genre de crapuleries n’avaient que peu de place dans son estime. Et puisqu’il était ici question de quelqu’un qui prétendait l’admirer, il lui semblait naturel d’être encore plus exigeante.
« Ça suffit, on s’arrête. »
Prévint-elle après un soupir en lui lâchant brusquement l’encolure. Rien ne servait de poursuivre à son sens, et ce n’était pas seulement parce que la séance avait pris une tournure qui lui déplaisait. Elle avait aussi la flemme - elle espérait pouvoir se reposer, à l’origine - et ne souhaitait prendre le risque d’aggraver son état à la veille de son prochain combat au championnat, ce que la puissance insoupçonnée de Shemesh rendait réellement possible.
Prenant place au sol, là où le dernier coup de poing de la riche héritière n’avait pas tout chamboulé, Yukko se dévêtit de son t-shirt, révélant par la même le dédale de muscles secs, de bandages maladroits et autres cicatrices qu’était son torse rompu - mais surtout la nappe de sueur qui le recouvrait lui comme son visage, et qu’elle essayait d’éponger avec ledit t-shirt. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne s’attendait pas à ce que s’exercer avec un débutant - de surcroît à l'athlétisme manquant - lui demande autant d’efforts. Des efforts qui, s’ils eurent le bon sens de s’en retenir dans le feu de l’action, commençaient ici à relancer la douleur de ses membres encore endoloris. Quelle plaie.
Shemesh Perditio
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Sujet: Re: Make it worth my while Mer 18 Jan 2023 - 0:13
Au moins, Yukko allait bien. C’était primordial, plus que les dégâts sur la salle. Shemesh eut une soupiration de satisfaction à la voir au moins aller bien. Son giga coup de poing de la mort qui tue ne semblait pas l’avoir touché. Cependant, elle avait l’air énervée. Les dégâts subis par la salle ? Les dégâts qu’elle avait failli subir elle-même ? Qu’est-ce qui énervait autant Yukko ? À la voir s’approcher ainsi d’elle, Shemesh ne put s’empêcher de recroqueviller ses bras toujours piquants de douleurs vers elle alors que ses yeux comme sa grimace qui anticipait la plus destructrice des réprimandes. Elle se fit alors tirer par le col ce qui força sa tête à descendre de quelques centimètres. Fermant un oeil au cas où elle allait se prendre un giffle, elle le rouvrit lentement quand elle comprit qu’elle était simplement en train de se faire engueuler. Acceptant le juron et le reproche, elle se mit instantanément à s’excuser… encore une fois.
”Pardon, pardon - j’voulais - j’arrivais pas à contrôler c’est - pardon, c’est… Huh ?”
Cette onomatopée d’interrogation résultait de la mention de la morsure et du tirage de cheveux. C’était ça qui énervait Yukko ? Shemesh ne jugeait pas les priorités de sa mentor, elle était simplement confuse. Il y avait un truc qui aurait pu lui faire du mal et puis il y avait des coups de bagarre de fillettes à la récré. Regardant sur le côté alors que leurs visages étaient rapprochés, elle put témoigner que l’attaque mâchouille n’avait eu aucune conséquence sur son lobe d'oreille. Est-ce que c’était une question de décoiffage ? Une question de féminité perdue ? Yukko avait tellement de bleus sur sa figure que jamais ô grand jamais Shemesh aurait assumé qu’elle voulait se faire belle pour qui que ce soit… y compris pour elle-même.
Elle n’eut rien à dire face à cette engueulade, ni face au reproche sur la qualité de sa volonté à apprendre les arts martiaux. Ce n’était que le froid et écoeurant sentiment de honte qui se mit à la prendre par l’estomac pour lui donner envie de vomir et passablement aussi de mourir, ses lèvres se plissant dans une grimace qui ne pouvait que précéder des sanglots alors que ses yeux luminescents faisaient petit à petit ressortir ses larmes pour les laisser couler sur ses joues. Elle n’eut rien à dire et ne voulait rien dire. Elle ne voulait pas faire chier davantage, pas énerver davantage, pas s’humilier davantage, pas vivre davantage, rien faire de plus, disparaître immédiatement, faire pause dans sa vie et revenir dans une semaine une fois que le moment serait passé. Mais n’ayant de pouvoir que la glace et la connerie et aucune maîtrise du temps qui passe, elle ne pouvait que prendre les reproches avant d’être lâchée, la laissant se redresser lamentablement. Plus d’entraînement. Plus de combat. Plus de fun. Même pas parce qu’elle s’était emportée mais parce qu’elle avait juste pas été… noble ?
Évitant de partir en sanglot comme une grosse guilt-trippeuse de merde, elle se contenta de regarder les alentours. La porte. Peut-être qu’elle pourrait se tirer en l’empruntant. Fuir cette situation. Disparaître de l’histoire de Yukko jusqu’à ce que cette mémoire devienne un rêve fiévreux. Et peut-être que son propre sentiment de honte finirait par s’effacer lui aussi ? Elle vit une fenêtre. Peut-être qu'en en sautant la chute serait peut-être fatale. Des machines étaient en train déjà de réparer le sol, des assemblements d’assemblements qui réassemblaient tout et… pouuuuuuuuuuuuh… Peut-être qu’elle avait exagéré sur les dégâts subits par cette infrastructure. Yukko au loin, qui s’enlevait ses fringues en attendant que la climatisation s’active. Assise colérique et énervé et… très, très blessée.
Shemesh eut alors une réfléxion. Est-ce que Yukko cherchait à arrêter l’entraînement parce qu’elle avait réveillé trop de potentiel mais qu’elle ne pouvait pas trouver une meilleure excuse pour dire qu’elle n’avait pas envie de souffrir trop avant son prochain combat pour le tournoi ?… Oui, elle participait à un tournoi, c’était vrai, ça. Après tout, Shemesh n’avait pas vraiment dit qu’elle voulait apprendre les arts martiaux… Juste qu’elle voulait apprendre à se battre parce qu’il y avait des, des brutes, des monstres et des dictateurs qui voulaient sa peau. C’était… c’était Yukko qui s’était mise à penser ça toute seule… C’était un malentendu. Malentendu sur malentendu. Shemesh n’avait pas bien expliqué ses problèmes et Yukko n’avait pas explicité les règles de l’entraînement. Son idôle n’était que mortelle, après tout. Comme tout le monde, en sorte.
La boule au ventre, elle releva ses poignets pour éponger ses larmes de ses manches, voyant du sang s’y placer après les y avoir enlevé. Elle regarda une vitre. Putain, qu’est-ce qu’elle avait saigné… C’en était assez malaisant. Son estomac eut une réaction de dégoût à la vue de ce visage plein de sang aux petits yeux larmoyants et plein de bave. C’était pas grave… Elle passerait par les toilettes en sortant. Elle y pleurerait un autre coup. Cela ne changerait pas d’il y a, quoi, une journée ?
Mais elle pourrait se traîner hors de la salle avec la tristesse de toute une vie ou… elle pourrait tenter de résoudre la situation. Elle avait fait chier Yukko et elle s’en voulait, d’une manière ou d’une autre, quand bien même une autre personne aurait pu blâmer cette dernière. Elle voulait éviter des emmerdes pour les autres. Le plus possible. C’était ça, d’être sympathique. Du moins, c’est ce qu’elle pensait que c’était, la sympathie, la gentillesse… Elle aimait pas ne pas aider quand elle avait le sentiment qu’elle devait aider. C’était con et autodestructeur et elle avait failli crever à cause de ça face au barjo sur Terre… et maintenant elle allait s’humilier davantage face à son idole.
Alors elle prit une grande respiration, enleva le reste de larmes qui restait dans ses orbites et remis les bandelettes sur ses mains bien comme il fallait, avant d’avancer vers une Yukko qui s’épongeait la tête avec le t-shirt. Discrètement, elle s’assit en tailleurs derrière son entraîneuse avant délicatement poser ses doigts contre son dos.
”Respire.”
C’est alors qu’une douce et agréable vague de fraîcheur sortit de ses doigts placés sur les côtés de la colonne vertébrale. La relaxation était imposée aux muscles brûlants de Yukko, la constriction à ses veines ouvertes et toute inflammation et enflure allait devoir tout simplement attendre avant de pouvoir continuer à faire souffrir la martialiste. Shemesh n’avait pas fait un véritable massage ou quoi que ce soit qu’un professionnel aurait fait, quoi que la cryokinésithérapie Argusienne puisse exister dans les mains de professionnels. Elle ne faisait que se souvenir bien d’un cours et d’utiliser son Advance Perditio Style pour offrir un rafraîchissement mental et physique à celle qu’elle avait odieusement énervée. Le résultat : Yukko pouvait sentir la majorité de ses douleurs disparaître et tout flot sanguin s’arrêter de sortir de son corps. Sa respiration se faisait beaucoup plus légère, refroidie comme si elle venait de manger un chewing-gum à la menthe. Son corps s’enveloppait de la douce énergie d’un ours sortant tranquillement de son hibernation. Le seul effet secondaire était probablement l’envie de s'emmitoufler dans une couette et de boire une boisson chaude (chocolatée de préférence). Shemesh retira ses mains avant de se relever.
”E-écoute, je… Tout d’abord… - désolé. Désolé d’avoir mordu et tiré les cheveux, c’tait vraiment pas cool. Et… et, euh, ensuite… Je pense que c’est un malentendu. J’avais dit que je voulais apprendre à me battre pour survivre et vu que t’avais acquiescé et que t’avais pas bronché quand j’ai tenté d’t’enfoncer la teuch et que t’étais en train de m’étrangler et j’perdais connaisance et tout et tout et m-même que… Bon. Désolé. J’me suis, j’me suis mal explicitée quoi.”
Shemesh avait bredouillé tout cela derrière Yukko en se passant la main dans les cheveux et se grattant la nuque et remplaçant ses mains dans les poches comme une pauvre pathétique petite victime qui ne savait pas comment appuyer son point. Elle tentait de s’excuser, avant de donner une raison de pourquoi elle avait agi ainsi, avant de retenter de s’excuser, avant de… finir par regarder le sol, une dernière goutte de sueur et de sang s’écroulant de son front pour finir sur l’une des dalles brisées du faux dojo.
”Pourquoi tu veux pas aller te soigner, d’ailleurs ? T’as plein de lacérations et de pansements sales, pourquoi pas utiliser les cuves à soin d’à côté ?”
Son regard était légitimement inquiet. Pas trop inquiet. Pas très inquiet. Mais un peu inquiet quand même. Yukko évitait volontairement de se soigner. Les cuves pouvaient empêcher des séquelles assez dangereuses chez les pauvres mortels qui souffraient d’os qui ne se remettaient pas forcément toujours à leurs places et de muscles qui parfois décidaient d’être trop endommagés pour se reconstruire après l’effort. Parlant de ça, ses douleurs à elles commençaient à finalement retentir dans ses nerfs fatigués : elle avait mal partout et elle ne voulait plus être debout. Alors elle décida de s’installer à côté de Yukko, en tailleur, regardant dans le vide, gardant un peu de distance pour ne pas importuner davantage celle qu’elle avait déjà bien énervé. Elle posa bientôt son coude sur une de ses cuisses et son menton dans sa paume.
”Est-ce qu’t’as vraiment mis fin à l’entraînement parce que j’t’ai mordu ou bien c’est… c’est qu’t’as match, demain ?”
Elle laissa passer quelques secondes. Son état mental était… spécial. Elle avait tellement ravalé sa honte et sa misère qu’il ne restait que l’envie de réparer ou d’aider. Cela se coupla alors à la fatigue qu’elle ressentait, ce qui donnait l’impression d’une montée de confiance en elle qui n’en était pas vraiment. En fait, il était plus probable qu’elle ait simplement fini apathique face à sa propre inquiétude qu’autre chose. Ou bien alors c’était le fait qu’elle se soit déjà humiliée face à son idole et que maintenant elle n’avait plus vraiment quoi que ce soit à perdre en terme d’égo.
”G-genre… Si j’me trompe pas, hein ? Si j’me trompe pas… Pourquoi pas juste aller dans une capsule de soin, tremper pendant quinze minutes, sortir puis aller se coucher. C’est… euh, c’est p’t’être la discipline kung-fu qui veut ça, mais s’il faut faire des compromis pour pas avoir à se soigner c’est pas ouf.”
Elle la regarda alors, son regard mélangeant fatigue, malheur et inquiétude.
”Le mec d’après, normalement, il est pire que celui qui t’a fait ça, non ? Si tu y vas avec une nuit de courbature, c’est… c’est pas ouf, tu peux perdre pour une vieille entorse, quoi…”
Elle regarda devant elle…
”Ch-chaipas, meuf. J’pense qu’il faut se respecter soi-même que la discipline, mais j’ai p’têt tort.”
Son ton n’était pas sarcastique, ni provocateur, ni narquois d’une quelconque manière. C’était juste les bredouillements de quelqu’un qui essayait vaguement de pousser quelqu’un vers ce qui lui semblait être une meilleure voie que celle du shaolin qui souffre sa mère pour au final crever de déshydratation.
”Merci pour l’entraînement, d’ailleurs. J’ai appris plein de trucs.”
Hormis comment ne pas décevoir sa tutrice, apparemment...
Yukko
Demi-Saiyan
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Sujet: Re: Make it worth my while Lun 23 Jan 2023 - 20:44
« -hein…! »
Comment ça, respire ? Elle en eut un haut-le-corps, ses joues tirant sur le rouge alors qu’elle sentait le bout des doigts de sa groupie se poser sur son dos. Allons bon, n’avait-elle aucun égard pour la notion d’espace personnel - non, ça, Yukko aurait dû l’avoir dès leur rencontre au centre commercial. Elle s’en serait davantage offusquée si l’arcane de l’extraterrestre ne lui procura pas un tel plaisir. La douleur qui assiégeait jusqu’alors ses muscles, comme un venin sillonnant ses nerfs, s’amoindrit aussitôt jusqu’à pratiquement disparaître. À côté d’un tel miracle, avoir la chair de poule et les dents qui claquent n’était qu’un maigre désagrément. La fillette était loin de s’imaginer que sa compagne était capable d’un tel exploit, autrement elle le lui aurait demandé - exigé - bien avant. Enfin, mieux vaut tard que jamais, et si cette prestation inopinée ne suffit pas pour arracher un remerciement à la grincheuse, l’intention n’était pas moins là.
Regardant l’alien d’un air soupçonneux, comme si elle s’interrogeait sur ce qu’il lui restait encore à découvrir à son propos, la garçonne étirait bras comme buste pour finir de constater que la douleur s’était belle et bien calmée. Ses blessures, elles, étaient toutefois encore présentes ; il ne s’agissait donc pas d’un réel sort de soin mais juste de quoi rendre les prochaines heures un peu plus supportables.
« …tsk. »
Rétorqua-t-elle aux excuses de sa locutrice tout en détournant le regard. Elle n’avait que faire de la teneur de sa tirade, au-delà du fait que l’Argusienne reconnaisse avoir été en tort. Aucun malentendu ne pouvait justifier de mordre ou de tirer les cheveux de son partenaire d’entraînement. Ce genre de conneries n’avait de place que dans la rue - et même là, la jouvencelle n’oserait s’y abaisser. Et puis bon, ça va ; se faire étranger jusqu’à en perdre connaissance n’était pas l’expérience traumatisante que Shemesh tentait de dépeindre. Ça l’était peut-être même moins que de se faire assommer à coups de poing. Bref, qu’importe. L’important était que la demoiselle à la toison d’argent se sente coupable. Parce qu’elle l’était - aux yeux de Yukko -, et que c’était sans doute la meilleure manière pour elle de retenir la leçon.
Vint ensuite une question qui, pour être honnête, méritait d’être posée. Il était vrai que la métisse aurait pû épargner à sa défroque juvénile maints tourments si elle avait seulement daigné prendre son bain de liquide régénérescent comme tout le monde. La vue de son corps paré de cicatrices plus ou moins fraîches et autres meurtrissures malaisantes ne la gênait point du tout - à l’inverse des commentaires de ses camarades de classe à ce sujet. Au contraire, elle y trouvait presque une source de fierté, tant ce pêle-mêle de muscles et de contusions était la preuve de la maltraitance qu’elle était capable d’endurer sans que ne flanchent son corps comme son esprit. Un rappel que sur ce plan, et en dépit de son jeune âge, elle n’avait rien à envier à ses pairs. Ceci dit, ce plaisir malsain - et purement machinal - ne justifiait en rien son refus de bénéficier des bienfaits de la médecine moderne. La véritable raison était beaucoup plus embarrassante, tant et si bien que la tête blonde refusait de la dévoiler pour l’heure.
Hélas, ce vent ne parut pas dissuader Shemesh de poursuivre avec davantage de questions, celle-ci s’interrogeant notamment sur le réel motif de l’achèvement de leur sparring. L’adolescente lui lança brièvement un regard âpre avant de détourner ses prunelles béryls de nouveau. Elle pouvait pas se mêler de ses affaires, non ?
« J’ai eu ma dose, c’est tout. »
Ce n’était pas comme si elle lui avait promis quoi que ce soit. Cet entraînement n’était rien de plus qu’une séance d’exercice qui avait dégénéré. Qu’elle y mette fin parce qu’elle était de mauvaise humeur ou pour se préserver en vue du match du lendemain ne regardait qu’elle. Et oui, à priori, le mec d’après qu’elle allait rencontrer en quarts de final devrait être pire que le précédent - encore que ça, elle n’en savait rien. Elle ignorait volontairement la grille des championnats auxquels elle participait - trouvant plus intéressant de ne découvrir son adversaire qu’une fois sur le ring -, et Zannin avait déjà placé la barre haut. C’était prendre un gros risque, un risque que son refus de faire trempette dans la cuve de soin ne faisait qu’aggraver. Un refus que la princesse mettait sur le dos de la discipline, ce qui avait le don d’agacer Yukko. C’était grâce à la rigueur martiale qu’elle s’était imposée qu’elle était arrivée jusque-là, envers et contre tout. Peut-être bien était-ce la seule chose qui l’avait empêchée de mal tourner - comme les vauriens qui roulaient les R avec qui elle traînait pourtant -, et qui ne proscrivait en aucun cas l’emploi de traitements thérapeutiques modernes. Non, en réalité, la raison était bien plus superficielle.
« J-j’aime pas… bredouilla-t-elle finalement. La texture du truc, l’odeur… ça me… - enfin, je-j’aime pas, quoi. »
Elle tourna franchement la tête dans l’espoir de cacher la pointe de rose qui colorait ses pommettes avant de la plonger un poil plus profondément dans ses épaules. Elle avait des frissons rien qu'à penser au liquide visqueux dans lequel certains avaient l'audace de vouloir la plonger. Il ne fallait pas chercher plus loin. C’était cocasse qu'une personne autrement si motivée - et qui ne rechignait pas à la vue du sang et de toutes les dégueulasseries qui vont avec - puisse se laisser intimider par quelque chose de si comparativement dérisoire. Pour tout dire, ce n’était pas la seule raison ; elle n’aimait pas savoir que des gens - qu’il s’agisse du personnel de l'hôpital ou non - puisse la voir baigner en petite tenue alors qu’elle était assommée par des sédatifs, ni qu’elle perdrait une heure ou deux à roupiller dans une cuve.
C'était très embarrassant. Aussi, dès lors que Shemesh lui présenta une occasion de changer de sujet, en la remerciant pour la séance qu’elle avait trouvé instructive, la lycéenne emboîta le pas avec un peu plus d’entrain que nécessaire.
« Tant mieux ! ‘Contente qu’au moins l’une de nous deux ai pu en tirer quelque chose ! »
Elle ne mâchait pas son sarcasme.
Shemesh Perditio
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Sujet: Re: Make it worth my while Mer 25 Jan 2023 - 0:49
Vraisemblablement, les techniques de “massage” et relaxation Argusienne marchaient sur les Saiyen. Il existait des excentriques dans la galaxie qui venaient spécifiquement se faire relaxer les muscles de force. Des sportifs, généralement, que ce soit des combattants ou autres sueurs souffrant des conséquences de leurs efforts physiques. Ils allaient à Héra se faire les putes et puis allaient à Argus se faire les vrais traitements. Oh non, voilà qu’elle se remettait à être cringe dans sa tête… M’enfin c’était pas comme si c’était un peu vrai, quoi. Les gens n’allaient pas à Héra pour se débarrasser de quoi que ce soit hormis leurs portefeuilles - et ce, un peu sans leur consentement. M’enfin, à être une petite prodige, elle savait faire du froid qui faisait du bien. Il y avait qu’à voir Yukko agiter ses bras avec curiosité pour savoir qu’elle avait fait un travail de haute qualité. Elle ne put s’empêcher de sourire dans sa maladresse et sa tristesse passagère.
Yukko n’avait fait qu’un sifflement d’une demi-seconde comme réponse à l’excuse balancée avec mille bégaiement de la part de Shemesh. Qu’est-ce qu’il y avait à lui répondre d’autre, après tout. C’était elle la blessée. C’était elle la vexée. C’était à elle de savoir si elle voulait pardonner quoi que ce soit ou non. Qu’y avait-il d’autre à faire que d’attendre que ça lui passe et qu’elle y ajoute son grain de sel ? Shemesh avait la chance de ne pas faire face à quelqu’un qui profitait de l’admission des fautes de l’autre pour écraser davantage ce dernier afin de se débarrasser du malaise procuré par ses propres sentiments et sa frustration. Elle ne coupait tout simplement pas court à la discussion, restant là, à s’étirer. Si Shemesh avait sauvé toute relation amicale possible entre les deux adolescentes… c’était probablement parce qu’elle était capable de s’excuser, tiens.
Elle disait avoir eu sa dose de l’entraînement et que c’était tout simplement pour ça qu’elle ne voulait plus se battre. Peut-être qu’elle avait peur ? Non, non, c’était impossible que Yukko ait peur comme ça, enfin !! Elle avait affronté Freezer et coincerait face à une chouineuse qui avait juste hérité d’une augmentation de puissance posée au milieu de nulle part de façon chaotique dans un entraînement qui n’en valait pas la peine. Imagine perdre face à Shemesh, quoi ! La honte ! Jamais elle ne ferait ça. Jamais elle ne perdrait contre ça ! Notre Argusienne favorite savait pertinemment qu’elle avait juste un coup de chance et aucune maîtrise. Elle apprenait lentement, c’était sûr, mais pas assez rapidement pour avoir quelconque moyen de battre Yukko. Et c’était tant mieux comme ça. Donc… ça devait juste être son envie de pas faire trop d’efforts. Peut-être qu’il y avait quelque chose qui la gênait ?
”Ouais j’comprends…”
Disait-elle pour simplement répondre à la remarque de sa benjamine déjà si talentueuse. C’était facile de voir qu’elle avait un âge proche du sien. C’était peut-être pour ça que Yukko ne l’avait pas encore dégagé. Peut-être que pour une fois dans sa vie d’héroïne elle avait l’occasion de traîner avec une jeune de son âge. Il y avait qu’à voir son physiquesurdéveloppé pour se rendre compte que c’était pas l’habituelle course aux garçons et aux marques de portable qui faisait tourner les têtes des filles. Là où ça collectionnait des fringues et des jeux vidéos, elle collectionnait à la place les cicatrices. Ce qui était giga badass… et triste. Comme les petits bébous qui apprennent à faire des grands écarts au lieu de s’éclater sur Fortnite. C’était trop cool, la classe. Et il y avait quoi d’autre à en tirer hormis la puissance ? Enfin, elle n’était pas psychiatre.
Maaaaais il ne fallait pas être psychiatre pour se rendre compte que Yukko, la grande, l’invincible Yukko - venait de bredouiller une réponse quant à pourquoi elle ne voulait pas se mettre dans une cuve de bacta. Et c’était facile de savoir pourquoi, mais passons. Le sujet dudit bredouillement était sa raison de pas faire trempette, une raison qui était plus que mortelle : la sensation était dégueulasse. Consistance à chier, odeur bizarre stérilisée, c’était dur pour elle de dire pourquoi mais elle aimait gutturalement et définitivement pas, ce genre de refus interne qui n’a pas de source. Comme ce dessin animé, ce film qu’on ne veut vraiment, vraiment pas regarder, qu’importe si tout le monde dit que c’est ouf. Mais alors que Yukko tourna la tête, Shemesh ne put s’empêcher de sourire mollement malgré la tristesse qui habitait son corps.
”Ouais, c’pas si ouf… Moi ça me faisait comme les bains tièdes, tu ressens rien, t’es juste dans tes pensées. C’est une sieste et une introspection, en soi. Un moment pour dire stop.”
Mais voilà que la Saiyanette se mit à mettre de la verve dans ce qu’elle répondait vis-à-vis du remerciement. Elle était sarcastique et le démontrait. Bon, il y avait être agressive quant à la morsure et il y avait être agressive pour rien. Mais Shemesh ne put pas s’empêcher de sourire un peu plus. Qu’importe si Yukko faisait la forte et l’énervée, il y avait quelque chose d’autre à y voir. Du moins, c’est ce qu’elle pensait.
”Si, si, j’pense que t’as gagné au change aussi.”
Malgré les plis dans ses yeux qui avaient été apporté par les larmes, malgré la douleur qui commençait à s’installer dans tous ses membres, surtout ses pauvres petit bras qui avait tout tanké pour sa tête et surtout malgré l’oeil au beure noir d’il y a quelques jours et les échymoses qu’il y a quelque minutes, Shemesh se mit à sourire davantage. Pas un sourire de cringecopathe comme elle avait pu en faire il y a quelques instants, mais un sourire chaleureux qui permettait encore d’ensoleiller la pièce comme si elle maîtrisait la lumière et non la glace.
”J’pense que tu t’es trouvé une pote mais qu’tu veux pas te l’admettre.”
Un sourire un peu mesquin, dont les approfondissement dans les pommettes était accentuée par la position en tailleuse avec la joue dans la paume qu’elle avait prise, et depuis laquelle elle regardait Yukko non pas avec l’admiration d’une groupie extraterrestre qui faisait face à la providentielle sauveuse de l’univers ou la vague perversion d’une bisexuelle chaotique voyant pour la première fois une nana aussi musclée. C’était juste, juste, une ado qui voyait une autre ado se rendre compte que ça pouvait faire du bien d’être sociale, parfois. Les efforts que faisait Yukko pour tenter de garder la face face à celle qui s’humiliait sans y penser étaient sensationnels, mais ils ne pouvaient pas la protéger infiniment.
”Tu m’laisses m’entraîner avec toi, tu t’casses pas quand j’t’énerve, tu m’dis même pourquoi t’aimes pas les cuves. C’est bon, soeurette, j’pense que tu m’aimes bien.”
Elle renifla de rire un instant, ravalant dans sa gorge le mucus de sa presque-crise de larmes, avant de se relever, pour mettre ses mains dans ses poches et faire quelques pas devant Yukko.
”Dis, vu que l’entraînement c’est mort, tu veux pas aller grailler un coup ? J’sais que tu veux pas que j’te paye quoi que ce soit, mais juste une fois, avant tes quarts de finale ? Laisser l’instinct Saiyan prendre le dessus sur ton estomac ?”
Elle se mit les mains derrière la tête en se mettant à réfléchir.
”Y avait un resto Kanasien que j’ai vu sur le chemin. Y en avait un Saiyan, pour plein de protéines et de viandes. Y avait un Magma qui chauffait les kébabs avec son ki… Même une salle d’arcade, à côté, si j’dis pas de bêtises.”
Elle se tourna à nouveau vers Yukko. Son visage n’était que celui de quelqu’un à qui ça plaisait de passer du temps avec quelqu’un d'apprécier, tout bonnement et simplement.
”Y a un million de trucs à faire sur c’te planète, après. Tu veux pas juste traîner pendant la soirée ? Resto into bar into… j’sais pas quoi - juste du fun quoi.”
Elle se mit à sourire en tendant sa main à celle qui était probablement encore assise.
”Tu m’apprends à m’battre, j’t’apprends à t’amuser, ça te dit ?”
Comment dire non à ce sourire ?
Yukko
Demi-Saiyan
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Sujet: Re: Make it worth my while Mar 31 Jan 2023 - 15:45
Elle a gagné au change aussi ? Si la princesse en avait l’air convaincue, l’adolescente l’était beaucoup moins. Elle avait vu ses efforts déjoués par une parfaite amatrice - un coup dur pour son égo s’il en était -, s’était faite mordre l’oreille puis tirer les cheveux. Au point culminant de ce semblant d’entraînement, elle avait échappé in-extremis à une patate de forain qui lui aurait possiblement prescrit une petite baignade dans l’une des cuves médicales qu’elle avait déclaré avoir en horreur. Autant dire qu’elle ne gardait pas une excellente impression de cette séance, qui avait seulement et à peine été sauvée par les arcanes sédatives dont lui avait fait profiter sa comparse - une maigre consolation, tout bien considéré. Aussi, la tête blonde ne pouvait répondre au sourire de cette dernière autrement que par un sourcil arqué surmontant son regard dubitatif.
L’extraterrestre était pourtant sûre d’elle, arguant qu’elles seraient devenues copines mais que la lutteuse refusait tout bonnement de le reconnaître. Les yeux de cette dernière s’effilèrent aussitôt, dénotant encore davantage son scepticisme. Ce n’est pas parce qu’elle tolérait la compagnie de l’Argusienne qu’elle la considérait comme une pote, aussi alambiqué puisse-t-il être de justifier sa clémence d’une autre manière. Il était toutefois impossible de nier que la garçonne en aurait envoyé jarter d’autres pour moins que ça - y compris certains de ses émules avec lesquels elle partageait pourtant une passion pour le noble art, un bénéfice auquel sa locutrice ne pouvait prétendre. Et si elle demeurait trop fière pour oser lui donner raison, elle ne l’était néanmoins pas assez pour révoquer son inférence dans sa totalité. Bien qu’elle ne soit pas prête de l’admettre, force était de constater que Shemesh était parvenu à s’attirer les bonnes grâces de son héroïne - d’une manière ou d’une autre. Mais plutôt que de lui concéder quoi que ce soit - parce qu’elle ne savait elle-même trop que penser -, la fillette préféra se retrancher derrière son excuse de tout à l’heure. Une excuse qui, pour sa défense, avait le mérite d’être techniquement vraie - sinon en partie.
« C’était juste pour les chaussures, hein. Va pas t’imaginer des choses. »
En réalité, c’était surtout la force de caractère qu’elle avait reconnu chez Shemesh qui avait motivé son invitation à participer à cette séance. Mais ne serait-ce que l’idée de lui faire un tel aveu suffisait à lui brûler les joues. Heureusement, cela n’était point nécessaire : maintenant que l’entraînement était terminé, et qu’elle ne se sentait plus endettée d’une quelconque façon, la gamine avait tout le loisir de s’en aller - enfin ! Le repos qu’elle quérissait tant était à portée de mains et elle ne comptait pas le laisser lui échapper, cette fois-ci. Aussi, et alors que l’Argusienne listait d’ores et déjà une pléthore d’activités auxquelles elle s’imaginait que les deux donzelles pourraient s’adonner, Yukko se hâta de tuer les plans de sa groupie dans l'œuf.
« Non merci. J’suis lessivée. »
Il y avait peut-être bien un million de trucs à faire sur cette planète mais l’espoir de pouvoir roupiller dans un coin tranquille l’attirait davantage que toute autre chose. Essayer de séduire son appétit était pareillement voué à l’échec : la métisse n’avait de Saiyan que le foutoir safrané qui lui faisait présentement office de tignasse. Son estomac, lui, était bien celui d’une terrienne - et heureusement ! Son portefeuille ne s’en serait autrement jamais relevé ! À la main que lui tendit la jeune femme, Yukko répondit d’un bref signe de la sienne pour signaler son refus avant de se relever par ses propres moyens - à quoi bon pourrait lui servir la musculature sur laquelle Shemesh se rinçait l’œil depuis tout à l’heure si elle ne pouvait pas même la redresser. Et en parlant de se rincer : il serait sans doute mieux de passer un coup sous la douche plutôt que de renfiler son t-shirt le corps encore luisant de sueur. Passant ledit vêtement par-dessus l’épaule, elle attrapa les fameuses chaussures qu’elle eut ôtées avant le début de l’exercice - les oublier serait un comble - pour ensuite commencer à se diriger vers la porte de sortie de la salle, tournant de ce fait dos à sa locutrice.
« J’ai jamais dit que j’allais t’apprendre quoi que ce soit, Perditio. »
Ça aussi, c’était techniquement vrai. Plus que techniquement, même. Déjà au centre commercial, la garçonne avait refusé catégoriquement de prendre la jeune alien sous son aile, jugeant que cela freinerait fatalement sa propre progression - et parce qu’elle ne s’en jugeait pas capable, tout simplement -, et son opinion n’avait pas changé depuis. Cette séance n’était ni plus ni moins qu’une fleur qu’elle lui avait faite - qu’elle ne vienne pas lui réclamer tout le bouquet. Encore que, si réellement l’Argusienne désirait continuer à apprendre de son idole, il y avait peut-être bien un moyen, si évident que cette dernière en esquissa un sourire espiègle.
« Tu veux voir comment on se bat pour de vrai ? Regarde le match demain. »
Shemesh Perditio
Autres Races
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Sujet: Re: Make it worth my while Sam 4 Fév 2023 - 1:27
Shemesh était pas forcément très maligne mais elle n’était pas trop conne non plus. Du moins, c’est ce qu’elle pensait. Quand elle voyait Yukko se forcer - oui, se forcer… du moins un tout petit peu - à avoir le visage le plus confus possible quand l’autre tentait de la convaincre qu’il y avait un lien d’établi entre les deux nénettes, cela lui permettait de comprendre qu’il y en avait bien un. Elle tentait de lui dire que c’était juste pour les chaussures, mais elle n’appuyait rien de plus. Malgré sa colère, malgré l’irrespect qu’avait présenté Shemesh à la discipline qui définissait sa nouvelle bestie, cette dernière ne faisait rien d’autre que de rester sur ses gardes sociales habituelles, dire que c’était que les chaussures, tenter de partir en bon terme sans présenter aucune faiblesse. Jamais Shemesh ne pourrait s’empêcher de marquer un petit sourire narquois en voyant ce genre de scène.
Mais si ce n’était pas l’égo ou la fierté ou l’envie de cacher qu’elle devait se reposer, alors ça devait être des batteries sociales qui conduisaient Yukko à vouloir se tirer… Ou bien elle était fatiguée, aussi. Il y a des gens qui se reposaient en faisant des trucs, et des gens qui se reposaient en se reposant. Shemesh était dans la première catégorie, et Yukko était dans la deuxième. En la voyant repousser sa poignée de main et se redresser toute seule, Shemesh releva ses paumes jusqu’à sa tête en cachant son dépit avec des lèvres resserrées. C’était logique. Elle ne pouvait pas contrôler le rythme d’activité des gens avec lesquels elle passait du temps. C’était tout con. Mais quand même un peu frustrant. Surtout quand l’autre tentait de jouer avec les mots en mode “mais j’avais rien promis de t’apprendre”. Les gens qui jouent sur les mots, sérieux .
Mais alors qu’enfin on lui disait de mater le match pour apprendre comment vraiment se battre, Shemesh se rapprocha de son énorme sac, avant de l’ouvrir et d’en sortir un ticket de caisse ainsi qu’un stylo bic qu’elle avait utilisé pour se noter des endroits où acheter un smartphone à son arrivée sur Dösatz… Griffonnant un truc sur le verso de la feuille, elle se rapprocha rapidement de Yukko avant de placer le papier dans l’une de ses chaussures, le protégeant ainsi de toute éclaboussure de douche qu’elle risquait de prendre. Elle replaça alors ses mains derrière son dos avant de lui sourire avec tous les rayons de soleil du monde.
”Merci pour tout quand même ! Bonne chance demain !!”
Elle sortit alors la première de la salle, juste après avoir refermé et remis son sac sur son épaule, avec une vitesse peut-être un peu suspecte. Qu’y avait-il de marqué sur son papier ? Oh, juste de quoi la recontacter. Son numéro de portable, son identifiant discord @TrashBinGoblin#8467 et son identifiant twitter qui était pareil… mais sans la sélection de nombres à la fin. Sortant du complexe sportif en caracolant, elle s’arrêta suffisamment tôt pour observer le ciel orange. Elle était contente de sa journée. Elle ne voulait pas que Yukko la voit pleurer de joie. Elle était juste… juste contente. C’était ce qui lui suffisait, honnêtement. Le savoir que quelqu’un l’appréciait, dans ce monde de brute. Qu’importe la volonté qu’il y avait de lui montrer.
Et puis, la vision du poing d’un maniaque qui lui arrive sur le visage. Le coeur qui s’arrête une demi-seconde. Un tour de la tête derrière soi pour être sûr de ne pas être suivi. Puis une moue et une marche avec les yeux rivés vers le sol.
Mar 6 Déc 2022 - 2:03
- mais il fallait qu’il ait un balais immense dans le cul et qu’il ne puisse pas dialoguer convenablement avec une nana qui lui demandait vraiment s’il voulait s’entraîner ou s’il était juste DTF. Mais après c’était un truc de mec, ça. Ils allaient tous à la muscu, ils sortaient baraqués comme des camions et ils savaient toujours pas parler à des nanas qui ne parlent pas comme dans leurs animes. C’était fou, ceux qui allaient à la salle avaient toujours un problème dans la tête. Mais en même temps, pour aller volontairement se faire du mal aux muscles pour que peut-être dans un an les muscles soient plus gros (si leur métabolisme le voulait), c’était un mindset assez particulier. Et après t’avais les Saiyens qui n’avaient rien à faire pour être bâtis comme des tanks. Il y avait juste des espèces qui avaient plus de chance que d’autres - disait-elle, cousine des Héras qui se faisaient kidnapper par des aliens tous les deux jours tellement ils ne pouvaient pas s’empêcher d'être des canons.
!! Au final, elles finirent dans une salle de sport assez… normale. Tatami par terre, Un peu de matos dans un coin, des casiers dans un autre, et une atmosphère qui permettait de savoir qu’elles n’étaient pas les premières à l’utiliser depuis le début de la journée, mais que c’était quand même bien ventilé. Il y avait juste cette espèce de lourdeur humide typique des salles où on transpirait beaucoup qui ensuite étaient rafraîchies, comme si la fraicheur et le manque d’odeur ne pouvaient pas assécher d’un coup l’humidité.
mmh 
. Shemesh ne ressentait pas de honte à s’être faite entièrement parée l’une de ses meilleures techniques. Elle s’était faite dévier son coup de pied et son coup de poing n’avait rien touché de plus qu’un mirage. Ouais, un mirage, ce genre de techniques trop cool où tu laisses une fausse toi derrière toi et genre c’était supposément parce que t’étais super rapide ? Fin, elle n’y comprenait pas grand chose, mais, elle savait qu’elle avait manqué d’étouffer un soufflement de nez en voyant ses phalanges frapper à travers de la lumière. C’était une joie de courte durée, parce que tout ce qui lui resta bien assez tôt fut un joli mal de tête causé par son coup de boule qui fit peut-être trop mouche, tellement mouche que c’était elle qui était en train de souffrir. Et à cela s’ajouta le choc de tomber par terre et les vibrations qui allaient avec, tatami ou pas. Mais ce qui fit plus mal fut la vérité que lui inculqua Yukko vis-à-vis de sa pitoyable (et assumée comme telle) chorégraphie. Ouais, elle était par terre. C’était le niveau que t’allais devoir apprendre à gérer, Yukko, désolé pour toi 
.
physique
surdéveloppé
et surtout malgré l’oeil au beure noir d’il y a quelques jours et les échymoses qu’il y a quelque minutes, Shemesh se mit à sourire davantage. Pas un sourire de cringecopathe comme elle avait pu en faire il y a quelques instants, mais un sourire chaleureux qui permettait encore d’ensoleiller la pièce comme si elle maîtrisait la lumière et non la glace.