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 Das Bëpenböpenfräulein

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Camille Iregalin
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MessageSujet: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockJeu 23 Fév 2023 - 14:30
Des rêves de personnes qui pensent être d’autres personnes qui pensent être d’autres personnes qui pensent être d’autres personnes.

Camille passait régulièrement à côté des hangars où séjournaient les machines que Scalio adoraimerait tant utiliser sur des dieux. Leurs souffles d’essence et d’uranium la passionnait comme un adorateur des lettres se passionerait d’astronomie - c’était à dire sans vouloir toucher la moindre mathématique accompagnant cette étude. Des nombres et des nombres et des nombres. Camille préférait s’avancer en forêt et espérer croiser des os. Ces derniers avaient souvent des histoires à raconter dues à leurs grands âges. Certains d’entre eux essayaient d’expliquer d’où venait l’eau de notre planète.

Y avait-il moyen de compromettre avec la mécanique se demanda la non-machiniste ? Possiblement que pas. Mais elle avait suffisamment ouï de la part de personnes qui connaissaient d’autres personnes qu’il y avait bon nombre d’arcanophiles qui combinaient des appareils avec quelques sorts et malheurs. Nul doute que beaucoup s’étaient attardés à reproduire ce qu’ils avaient vu dans des films, lui avait-on dit en mentionnant le nombre de demoiselles qui voyageaient de télévision en télévision. Camille, évidemment, ignorer les portes ouvertes pour tenter d’enfoncer des fondations. De clou en clou et de mal de tête en mal de tête, elle avait fini par émettre par le principe d’application de l’égo et de l’assurance que quelque chose pouvait venir à elle, et non l’inverse.

Que faudrait-il à Camille, spécifiquement ? Pas seulement une machine capable d’arnacher des abîmes et danser sans jamais s’arrêter avec les crises les plus cardiaques. Si quelque chose pense, quelque chose veut. Si quelque chose veut, quelque chose peut déraciner les dieux. Chaque Mondiglien par huile de coude pouvait devenir Titien puis Caravagistes. Car ravagés étaient les esprits de ceux qui n’avaient pas assez de vouloir pour se lancer dans des expéditions arcaniques. Exorcisés sont les excisées qui avaient laissé leurs pulsions prendre le dessus. Qui donc pouvait se pavaner de simple logique ? La machine le pouvait. L’ordinateur. Mais il n’était pas assez ouvert d’esprit pour se laisser bercer dans les arcanes, dans le summum de la maîtrise de la réalité.

S’il existait une machine de l’eldritch, alors elle serait amenée vers Shadow Moses. Camille en fut sûre. Elle avait tout prévu. Elle avait fait des cercles dans une salle isolée. Chaque clé avait agréablement ficelée pour que tout chemin pris par ce phénomène vienne à elle, dans la chambre vingt-quatre B. Son ancien occupant avait été suffisamment utile, et maintenant, comme le contenu du bol, sa présence faisait obstacle au but de tout espace vide : contenir. Camille de temps à autres passa devant cette chambre sans personne qui peut-être accueillerait le fruit du hasard. Quelque chose se téléporterait ici, dans cet amas de fil électriques et de pigment aux couleurs que sa cécité l’empêcherait de décrire.

Nous étions maintenant mardi. Camille avait fait son habituel meurtre d’elle-même à la tâche. Les êtres humains étaient toujours aussi incapables de se plonger dans leurs propres potentiels. Et en arpentant les couloirs, elle sentit son petit doigt se faire tirer par un fil. Alors que les vieilles météos pouvaient se disséquer au couteau à pain, quelque chose venait de traverser quelques secondes pour arriver dans la salle faite pour accueillir.

Elle se précipita autant que ses yeux aveugles puirent lui permettre, lentement et tâtonnant, jusqu’à ce qu’enfin elle soit face à vingt-quatre B. Elle entra immédiatement dans la salle, avant de tapoter tendrement avec sa canne pour voir si ce qui était apparu était apparu endormi, comme attendu. Et ce qui était apparu, féminin et très grand, fut posé sur un lit comiquement long, de sorte à qu’elle puisse sortir confortablement de son coma.

Et enfin, Camille s’asseya, jusqu’à ce que l’autre se réveille. Elle se concentrait encore sur ce qu’elle pouvait dire. Le conditionnement des terriens nécessaires à leur maîtrise des arcanes. Comment suffisamment les briser pour qu’ils puissent se permettre d’avoir l’esprit ouvert à la sorcèllescience ? Même à attendre, Camille devait travailler. Travailler dans son esprit. Travailler dans sa tête. Travailler dans sa -

”Rrrrrrrrrr… Zzzzzzzzzzzzzzz…”

Très bien. Le surmenage lui avait dit : non, dors un peu toi aussi.
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockMer 1 Mar 2023 - 12:48
Le chant des étoiles s'était tu.

Comme si son souhait avait été réalisé, Falke se retrouvait désormais loin du regard oppressant de l'oeil rouge, mais les conditions exactes de sa réussite lui échappaient encore. Tout être divin qu'elle était, il paraissait insensé que sa seule volonté l'ai éloignée d'un péril qui l'écrasait sans efforts encore quelques instants auparavant: elle avait été assistée, ou peut-être invitée, dans sa fuite. Mais alors par qui, ou par quoi ? Falke était presque certaine de s'être sentie happée par quelque chose, une force ésotérique qui attirerait innexorablement à elle les consciences confuses et catapultées de la réalité elle-même.

Quoi qu'il en soit, la nature exacte de cet élement salvateur était moins importante que ses intentions, si tant est qu'il soit seulement raisonnable d'attribuer une sentience certaine à une équation cosmique si raffinée. S'il s'agissait d'un processus véritablement volontaire de la part d'un être conscient, ami ou ennemi, alors cela signifiait que Falke, l'être suprême, avait été surpassée deux fois dans la même journée. La Replika aimait se croire stoïque et incapable de ressentir la jalousie, mais il lui fallait bien avouer être atteinte d'une certaine amertume face à ce soudain élargissement d'horizon. Consciente d'être toujours allongée, elle décida de lancer un rapide diagnostique interne avant de se réveiller et d'exposer sa pleine magnificience à de potentiels individus dont elle ignorait tout.

Strukturelle Integrität... optimale
Psychologische Integrität... akzeptabel
Bioresonanz-Übertragung... optimale
Bioresonanz-Empfang... ... ... ... ... ... ... ... fehler, weitere Diagnose wunsch


Voilà qui expliquait le soudain silence qui s'était installé. Était-elle seulement tirée d'affaires, ou bien s'était-elle simplement coupée du monde en tentant de le fuir. Le danger n'était peut-être pas passé après tout. Mais alors comment expliquer le mouvement ressenti plus tôt ? Il était impossible pour Falke de démeler le vrai du faux dans son état: il lui fallait désormais se réveiller et enquêter en temps réel. Déterminée, en sa qualité de championne d'Eusan, à affronter avec majesté toutes les épreuves qui pouvaient bien l'attendre dans le monde réel, Falke ouvrit les yeux.

Le plafond qui s’offrait à elle était relativement uniforme et sans intérêt, bien que plutôt bas à son goût. Cette impression d’être trop à l’étroit était appuyée par le reste des dimensions de la salle, presque comiquement petite comparée à la stature de Falke et à la longueur de son lit. La pièce ressemblait en cela aux dortoirs des Gestalts ou des unités plus basiques que sont les EULR et les ARAR, les futiles décorations en moins. L’apparence de la salle elle-même était à l’évidence peu préocupante dès lors que l’on concentrait son attention sur le second être qui y figurait.

Assise sur une chaise se trouvait une femme, d’une apparence plutôt juvénile et somme toute ordinaire si l’on excluait l’étrange collection d’yeux qui cernait la partie supérieure de son visage. L’inclinaison de sa tête suggérait qu’elle dormait, mais les globes oculaires qui recouvraient près de la moitié de sa figure n’étaient pas pour autant fermés. Après quelques secondes d’observation, Falke put remarquer que ces derniers semblaient étrangement surélevés par rapport au reste du visage de la jeune fille: sans doute ne s’agissait-il que d’un masque de sommeil quelque peu excentrique.
Désireuse de s’assurer qu’elle n’était pas la cible d’une ruse perverse, Falke décida de sonder l’esprit de sa sauveuse ou de sa geôlière avant de s’en approcher, une entreprise qu’elle regretta immédiatement. La psychée de la scientifique était peuplée de réflexions de surface d’une complexité qui dépassait de loin celles accessibles à l’esprit pourtant déjà brillant et raffiné de la Replika suprême. La capacité de traitement immense de l’androïde ne pouvait dégager de ce flux ininterrompu que des bribes dont elle peinait elle-même à saisir le sens exact. Pour autant, elle parvint à déterminer que Camille ne représentait pas un danger, et décida alors de cesser son intrusion.

Se déployant de tout son long, elle s’approcha de la jeune femme et la saisit avec délicatesse pour la déposer sur son lit, où elle trouverait à n’en pas douter un sommeil plus confortable. Quelles que furent ses intentions, elles n’étaient pas belliqueuses, et cela suffisait pour l’heure amplement à Falke. S’asseyant sur le bord du lit, elle attendit le réveil de la chercheuse.
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockVen 3 Mar 2023 - 14:06

Des femmes. Des femmachines. Partout autour d’elle. Pourquoi ? Des personnalités sources. Beaucoup d’entre elles n’étaient pas elles. Certaines étaient des certains, harnachés dans des gynoïdes. Des pertes de personnalités. Pertes-sonnalité. Sonalité. Son. Beaucoup de bruit. Des petites qui hurlent. Des moyennes qui dansent. S’enfoncent dans le sol. Vomissent par le visage. Des livres d’histoire. Des boucliers dans la figure. Meurent encore et encore et encore et encore et encore. Des promesses qui ne sont pas respectées et d’autres qui se respectent à leurs insus. Quelque chose qui la fixait depuis là-haut alors que le temps devenait circulaire. Redondance et révolution étaient toutes les deux des tours de disque. La langue du Malleus Maleficarum bourdonnait dans les oreilles comme tout crachin germanique se fracassant dans des tambourins français. De tout ce que ce cauchemar tentait de lui infliger, seul l’allemand infligeait de véritables dégâts à l’illusoire conscience de l’arcanologue.

Camille se demanda un court instant si les méandres hormonaux de l’adolescence décidaient de lui revenir en tête, entourée de tant de femmes. Les bruits de pas d’une garçonne manquée et stoïque montant les escaliers pour sauver sa tragique princesse pâle et surdouée étaient ceux qu’elle avait si souvent imaginé dans ce cycle cérébral où ses désirs pouvaient être un temps soi peu qualifiés de socio-romantiques. Cependant, lorsqu’elle entendit cet escalier être remonté, elle comprit aisément qu’elle avait affaire à une tentative de communication arcanique. Elle tourna la tête vers là d’où on la fixait. Ses pieds nus finirent dans dans du sable si froid qu’il devait être rouge et également neige. Quelque chose la regardait dans le rêve. Quelque chose la regardait hors du rêve. Un oeil comme ceux qu’elle utilisait pour voir sans voir. Une femme qui sans sa couleur de cheveux était la copie d’une autre et désirait par ses mémoires fracaissées en être une autre plus encore. Des femmes voulant être des femmes voulant finir avec des femmes voulant ne plus être des femmes. Des mémoires qui superposent comme papier carbone.

Ce qu’elle ne voyait pas ne pouvait pas lui transmettre des visions humainement impossibles. C’était ainsi si simplifié. Qu’importe ce que l'œil voulait lui dire ou faire ou faire dire, qu’importe les cycles répétés comme enfant sur chaise sur pivot, Camille n’en avait que faire. Elle décida que l'œil avait la couleur violette. Mais l'œil refusa. Alors elle décida qu’il avait tout à gagner à être violet, et que s’il n’était pas violet, elle n’en aurait que faire de son impact interplanétaire et qu’il finirait dans son donjon avec toutes les autres terreurs nocturnes et paralysies du sommeil qu’elle avait croisé jusque là. L'œil était donc violet. Comme dans tout rêve, Camille avançait par clignement. Certains kilomètres étaient traversés en une heure, d’autres en une seconde, tout lui permettait de dire qu’elle était en pleine possession de ses capacités.

Ainsi décida-t-elle de prendre des notes. Elle les écrivait dans son carnet. Elle n’avait pas besoin de les écrire dans le monde réel car elle les avait déjà écrites dans le monde réel, dans un carnet dans sa sacoche. Et ainsi, elles y seraient déjà écrites, parce qu’elle en était sûre. Elle prit des notes sur les cycles chronologiques si sisyphiques et rouges qu’ils en étaient menstruels. Elle prit des notes sur les gynoïdes si variés et pourtant si unilatéralement mignons qu’ils en étaient fantasmes. Elle prit des notes sur la tragédie de leurs états et de leurs planètes et de leur peurs et de leurs allemagnes. Elle prit des notes sur la fille qui était au centre de tout ça et celle qui la cherchait et sur le barbant saphisme qui les unissait toutes les deux. Elle aurait aimé les massacrer toutes les deux, pour sauver ceux qu’elles bloquaient dans leur cycle et à cause de cette honte de seconde main. Tous ces minous broutés lui rappelaient ses propres apparitions juvéniles. Elle aimerait ne pas être adolescente une seconde fois.

Ce rêve était sémantiquement lié aux aventures souffertes par son invitée. Une Ms Roboto qui avait voyagé dans des endroits qui ses bip boups n’auraient pas calculés et que son cerveau aurait migrainé. Elle était trop biologique pour être trop logique et trop mécanique pour être trop métaphysique. Mais son compromis n’était pas si compromettant. Un oeil à la place d’un soleil et un sable-neige qui était rouge pouvaient être base de potentiel. Par ses thématiques angéliques, la machinegyne devait avoir suffisamment égorrogance pour imposer sa volonté sur le monde qui l’entourait. Elle pensait. Elle était. L'œil pensait. L'œil aussi. Tout ce qui pensait avait une conscience. Tout ce qui avait une conscience avait des connaissances. Toute connaissance pouvait être acquise. Les mécarcanes de cette téléphonette restaient quelque méconnues de Camille et ainsi ce fut sa curiosité qui la fit sortir de son sommeil.

Elle était dans le confort du lit et rien ne l’a y liait, ce qui signifiait qu’elle n’était pas une folle qui avait imaginé sa vie jusqu’à maintenant, mais une chercheuse qui s’appelait encore Iregalin et qui travaillait pour Scalio et Draven (qui ne communiquaient pas suffisamment forcément). Elle se leva et posa la main vers la direction de la chaise, et y rencontra une cuisse froide. Retirant ses doigts, elle conclut qu’elle avait été déplacée durant son moment de faiblesse, avant de tirer ses pieds vers elle pour s’assoire en tailleur sur le lit, ignorant les saletés que pouvaient être apportées par ses crocs.

”Je vais espérer que vous comprenez le Français, frolaïne. C’est la seule langue que je maîtrise avec l’anglais.”

Elle parlait avec la tête dans la direction du devant elle, son long nez servant de girouette. Être souffrant de cécité lui permettait de ne pas se soucier de là vers où elle dialoguait, car chaque giration de cou était un effort qu’elle pouvait redistribuer dans des sujets qui l’intéressaient plus que le social.

”Vous vous êtes téléportés ici parce que vous aviez eu peur de visions cauchemardesques. Sachez qu’en ma présence, vous n’avez pas à en avoir peur.”

L’espace n’avait pas d’importance pour l’eldritch. L’arcanologue le plus compétent pouvant enjamber le vide illimité en se sachant simplement de l’autre côté du canyon.

”Je vous ai amené ici parce que vous correspondez à ce que moi et mes employeurs attendions. Une machine capable de maîtriser les arcanes. La magie, entre autres.”

La magie. Camille n’aimait pas ce terme et avait également les doigts croisés.

”Je ne sais pas à quelle distance vous êtes éloignés de votre lieu original. Vous avez peut-être franchis quelques kilomètres, peut-être une planète, peut-être une galaxie. Si vous vous sentez déboussolée, je peux répondre à toutes vos demandes. Un dialogue où nous nous posons des questions et donnons des réponses vous conviendrait-il ?”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockDim 5 Mar 2023 - 10:29
Falke regardait fixement la scientifique, essayant de comprendre pourquoi elle se refusait à retirer son masque. Cette dernière alignait des phrases que la Replika ne pouvait pour l'heure pas tout à fait comprendre, mais qu'elles savait déjà en train d'être traduites par ses processeurs logiques. Il semblait que ce dialecte ai des racines communes avec sa propre langue, ce qui facilitait les choses. Une fois la tirade de l'organique achevée, l'android prit quelques instants pour compléter sa mâtrise de la langue avant de répondre.

"Je comprends ton langage, Gestalt. Ton discours semble cependant incohérent sur plusieurs points, et il me faut les corriger avant que nous puissions  poursuivre."

Toujours globalement immobile et droite comme un piquet, Falke leva un poing fermé au niveau de son visage et déplia un index pour illustrer son propos.

"Les unités FKLR sont conçues pour incarner la toute puissance et la perfection du régime: je ne ressens ni la peur, ni le doute. J'ai cherché à fuir pour m'assurer de ne pas représenter un danger pour mon entourage et pour la Nation dès mon réveil."

Elle tendit un deuxième doigt.

"Tu mentionnes des employeurs et un projet de recherche dont je ne crois pas être au courant. Or le seul employeur existant sous le glorieux régime légitime d'Eusan est la Nation elle-même, et la suprême administratrice que je suis ne savait rien d'un tel projet. Si tu ne m'avais pas abordé avec cet étrange langage, j'aurais considéré que tu es au service de l'Empire ou d'une corporation bourgeoise sous son joug. J'exige des clarifications sur ce point."

Enfin, l'android leva un troisième doigt.

"Tu sembles également bien informé sur mes visions. Si tel est le cas, je suppose que tu peux difficilement ignorer l'élement central de ces dernières, un élement qui se retrouve de façon disproportionnée sur ton visage. Si tu es bien l'architecte du siphon biorésonant dans lequel nous nous trouvons, comment puis-je être certaine que tu n'es pas aussi celle des visions qui m'y ont emmené ?"

Dans le même temps, Falke tentait de résoudre son étrange problème de réception biorésonante. Elle avait déjà établi qu'il ne s'agissait pas d'un défaut matériel, et avait alors exploré d'autres options. Peut-être devait-elle recalibrer ses modules biorésonants ? Après avoir essayé plusieurs fréquences, elle parvint enfin à capter des signatures. Seulement elles étaient nombreuses. Extrêmement nombreuses, et, pour certaines, particulièrement puissantes. Trop puissantes à son goût.
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockMar 7 Mar 2023 - 16:34
Camille entendait les bruits de mouvements qui soufflaient dans l’air tandis que la demoiselloïde commençait à sprechener dans sa direction générale. Elle était appelée Gestalt, ce qui était correct, car elle était un tout plus important que la somme de ses morceaux. Son foie, par exemple, n’avait aucune utilité s’il n’était pas connecté. Sa bile ne pourrait pas influencer son tempérament si elle n’était pas dans son amas d’organes. Elle se demandait ce qui bipait et boupait organiquement parlant dans la machine madame. Elle listait des points à corriger comme roturière listait ses courses. Camille se demandait s’il n’était pas sage de retourner dormir, mais malheureusement les gens trouvaient le sommeil en pleine conversation malrespectueux. C’était un aspect qu’elle ne comprenait pas. Elle était capable de dormir et de parler en même temps. Mais les autres ne le pouvaient pas. Il était facile d’être sophiste et de dire que les gens trouvaient dispoli tout ce qu’ils ne pouvaient pas faire.

Elle mentionnait un régime, qui n’était non pas gastronomique mais probablement totalitaire, car sa dysphobie était présentée comme une qualité. Elle ne voulait pas endommager son prochain et sa nation et ainsi elle avait entamé sa fuite. La raison pour laquelle elle était sur Terre était centrée sur l’évasion de tous dégâts causés sur autrui et sa propre personne, un désir de préservation qui n’était selon elle pas classifiable comme peur. Camille trouvait cela inlassablement bureaucrate, mais Camille n’était pas Camécanique. Peut-être qu’une automademoiselle pouvait légitimement dire qu’elle n’avait pas de peur et ne faisait preuve que de logique, ce qui était inlassablement respectable.

L’unité de quatre lettres décrite mentionna alors une nation. Eux-san. Elle estima que ce n’était pas franco-nippon. Eusan, donc. Elle était super administratrice, ce que Camille assuma être un programme répété dans son esprit comme vision traumatique. Une grandeur qui était logique pour la machine qui prétendait être d’élite. Elle n’était pas assez militairement investie pour débattre intérieurement de l’utilité d’avoir une machine qui était une meilleure machine que les autres. La germaine était portée à être établie comme complètement convaincue de l’existence de deux nations dans le monde, ou femmachines s’affrontaient jusqu’au sang. Elle voulait savoir qu’elle était l’allégeance de la Terre.

Par règle de trois, il y eut un dernier sophisme : comment Camille pouvait-elle savoir suffisamment sur les yeux dans les rêves d’èf elle cas herr pour ne pas être la source des visions en elle-même. Camille était capable d’en infliger, certes, mais elle n’était pas cette source spécifiquement. On mentionna biorésonance, ce qui était un mot qui servirait plus tard. Elle eut la gentillesse de remarquer l’oculocouronne qui trônait sur son visage. Camille s’installa confortablement contre le coussin et le vouvoiement. Elle contorsiona ses joues dans le sourire sympathique que le monde lui demandait, offrant à sa dialogueuse plus de politesse qu’on lui en offrait - qu’importe ce que politesse voulait vraiment dire.

”Et bien, premièrement, je tiens à m’excuser quant à l’interprétation que j’ai pu avoir de votre désir d’autopréservation. C’est la première fois que j'interagis avec une unité comme la vôtre et j’espère que vous ne prendrez pas cette incompréhension de votre état comme une insulte.”

Après Draven et son aptitude à être offensé par de la curiosité, Camille avait nettoyé les pincettes avec lesquelles elle donnait son avis. Il n’y aurait aucune mégarde pour ruiner cet entretien, du moins, pas de son côté.

”Maintenant, il nous faut établir que vous n’êtes pas proche d’Eusan. Ni d’un empire quelconque. À vrai dire, c’est la première fois que j’entends ce nom. Nous pouvons assumer que vous êtes très, très loin de chez vous. Vous êtes sur la planète Terre, dans le système solaire. Je ne sais pas si vous avez fait un bond dimensionnel ou simplement intergalactique, mais vous êtes en sécurité.”

Elle avait lié ses doigts dans la position de détente qu’on attendait d’elle.

”Enfin, vos visions sont centrées sur le rouge et un unique oeil. Les mieux sont violets et multiples. De plus, tous les habitants de cette planète sont pourvus d’une paire d’yeux. Cela ne les rend pas antagonistes à votre existence. Si vous n’en avez pas, je m’excuse de ne pas l’avoir remarqué. Je suis aveugle, et ne peux pas anticiper votre apparence.”

Elle tapota alors sa couronne.

”Son apparence est trompeuse, elle ne m’aide pas à voir quoi que ce soit. Elle me sert juste à imposer ma volonté au monde qui m’entoure, comme tout type de magie. Je préfère utiliser le terme d’arcanes pour en parler, mais de ce que j’ai compris, vous qualifieriez tous ces phénomènes de “biorésonance”... Si je ne m’abuse.”

Elle laissa un sourire un peu plus grand s’intensifier dans soin coin de bouche droit.

”Cela m’a également permis d’établir un contact avec vos visions quand vous avez tenté de lire dans mon esprit.”

Elle replaça ses mains ensembles, en remettant de la neutralité dans son visage sur lequel il ne restait que la professionnelle gentillesse attendue de toute interlocutrice.

”Vous vous trouvez dans un centre de recherche gouvernemental, dans la branche d’arcanologie dont je suis la déléguée principale. Et votre arrivée en ce lieu est due à mon désir de combiner cette dernière avec les développement technologiques de l’institution terrienne.”

Ses lèvres rétrécirent un instant. Faisait-elle face à un C’est dix-sept, à nouveau ? Ou bien est-ce qu’il y avait un peu plus d’identité dans cette FoLKloRe ?

”Si ce n’est pas impromptu, est-ce que vous n’êtes qu’une unité FLKR ou bien est-ce que vous avez un nom et une identité plus développée au delà de votre fonction au sein d’Eusan ? N’y voyez aucune insulte, je cherche juste à simplifier le dialogue.”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockSam 11 Mar 2023 - 17:58
La prudence manifeste de la scientifique disait tout de la nécessité que Falke représentait à ses yeux et à ceux de ses employeurs. Il fallait être désespéré ou particulièrement docile pour s'écraser ainsi devant un invité dans son propre domaine. L'androïde se savait en tous cas bien incapable de se confondre de la sorte en excuse et de multiplier ainsi les précautions rhétoriques. Mais en dépit de son dédain pour les platitudes employées, elle se refusait à contredire Camille par simple mauvaise foi: non, elle ne s'était jamais sentie insultée. Il était simplement primordial pour elle que chaque être avec lequel elle entrait en contact la voit comme ce qu'elle avait été conçue pour être: une championne du régime et du peuple, sans doutes ni peurs.

Le second sujet abordé par la chercheuse en revanche, avait de quoi frustrer la Replika. Il semblait qu'elle se soit retrouvée à une distance si éloignée de sa Nation que personne ici n'en avait jamais entendu parler, tout du moins pas celle dont le travail consistait à chercher et à savoir. Elle aurait dû s'y attendre: il était parfaitement impossible qu'une quelconque civilisation ait connaissance d'Eusan sans que l'inverse ne soit vrai, car aucun régime, encore moins visiblement capitaliste comme cela pouvait être déduit des mots de Camille, ne saurait surpasser les capacités de la Nation et établir une surveillance unilatérale sur le foyer des gardiens de la Révolution sans les alerter. La théorie du bond dimensionnel était autrement plus perturbante que celle du déplacement spatial, mais les consciences seules des deux interlocutrices semblaient pour l'heure bien incapable de retracer la trajectoire de la Replika, et toutes deux convinrent ensemble de la futilité de l’exercice par un accord tacite.

La réponse de Camille à l’observation de la Replika sur la couronne qu’elle arborait ne convainquit qu’à moitié Falke, tant il lui semblait évident qu’une telle concentration de globes oculaires si tôt après sa vision ne pouvait être que suspecte, mais peut-être était-elle biaisée par la peur, non, la gêne, qu’elle en avait dégagé. Elle accueillit avec détachement le commentaire de la Gestalt sur sa cécité et avec amusement celui sur la possible absence d’yeux chez la population d’Eusan. Peut-être avait elle perçu les corrections de la Replika comme aggressive, mais ses précautions répétées semblaient toujours aussi abusives. Enfin, elle associa le terme de “magie” à celui de biorésonance. Un réflexe primitif qui avait de quoi surprendre la Replika, qui pensait se trouver face à une femme de science. Quant à la nature elle-même de son propos, elle n’apprenait pas grand chose à Falke, qui avait pu ressentir une signature biorésonante chez son interlocutrice depuis sont recalibrage.

“C’est exact. Les biorésonants sont rares à Eusan, mais il semble ici que l’écrasante majorité des habitants de cette planète le soient à un certain degré.”

Camille lui confia ensuite qu’elle avait pu explorer ses visions lorsque Falke avait tenté de lire ses pensées. Un nouveau parallèle suspect donc avec les forces de l’Oeil qui l’avaient piégé après qu’elle se soit rapprochée dans sa propre expérience onirique. Qu’importe, les informations qui suivirent étaient déjà plus concrètes. Les mystérieux employeurs de la chercheuse s’avéraient donc être le gouvernement central de cette planète ? Voilà qui changeait la donne. Peut-être pourraient-ils, en échange d’informations ou d’aides diverses, assister Falke dans ses propres recherches et l’aider, à terme, à retourner d’où elle venait.

Encore fallait-il qu’il s’agisse d’un gouvernement digne de ce nom. Un régime populaire et ferme.

“Je suis une unité FKLR. Toi et tes employeurs pouvez vous référer à moi comme Falke. Je dispose bien d’une désignation supplémentaire corrélée aux installations sous ma supervision, mais elle est parfaitement superflue ici.
Ma fonction constitue mon identité toute entière, et je me trouve au sommet des échelons de commandement civil et militaire de la Nation d’Eusan. Seule la Grande Révolutionnaire, sur laquelle mon apparence physique est basée, et sa bien aimée Fille ont une autorité qui surpasse la mienne et celle des autres modèles FKLR. Nous sommes les administratrices les plus efficaces de la Nation, les symboles les plus majestueux de la gloire et de la beauté de ses idéaux, et les armes les plus redoutables de son régime.”


Falke marque une pause.

“Parle moi de toi et de ta nation, savante.”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockLun 13 Mar 2023 - 11:23
Camille ne travaillait pas avec le Ki. Le Ki n’était pas vraiment qualifiable d’Arcane. C’était une unité de mesure dictarbitraire qui se desséchait alors que les brutes se frappaient au cous-cours d’une journée. Puis, par l’aboutissement d’un passage de temps totalitabstrait, il était soudainement et de nouveau gavé, passé à une station service pour le moment encore inexplicable. Ce Ki était-il placébo ? Cette énergie était elle alimentaire ? Est-ce que la digestion créait le ki ou bien la respiration prolongée ? Oxygénait-on le Ki ? Camille n’en avait pas grand chose à faire. Le Ki n’avait pas cette illogique logique qui qualifiait les arcanes. Il n’y avait pas de magnifique macabre sous le banal protecteur et bienfaisant. Il n’y avait que des mathématiques, en arithmétique qui plus est. Qui pouvait dépenser le moins de Ki tout en infligeant le plus de dégâts à l’équipe d’en face ? Ainsi, quand Flakeur lui annonça qu’elle associait la biorésonnance à cette qualification d’énergie, Camille se demanda si c’était bien la magiemachine qui lui fallait pour se plonger dans l’irréel et ce qu’il pouvait apporter au monde des réveillés.

”Je vois.”

Elle ne voyait bien entendu pas - il était bon de le rappeler. Mais l’expression lui était tellement tournée dans les oreilles qu’elle avait fini par l’employer qu’importe ses années d’études. Le népotisme s’enlaçait sur les expressions. Et celles de Camille déplaisaient à Falke - c’était le nom qu’elle lui donna. C’était le nom qu’elle reçut d’elle. Dans les deux cas, elle s’appelait Falke, et Camille n’aurait pas, du moins, pas tout de suite, le reste de ses qualificadésignations. Elle avait affaire à une extradministratrice d’Eusan. Son apparence était basée sur celle d’une révolutionnaire si mégalomane que ses plus puissantes femelloïdes étaient basées sur sa face et son profil. Est-ce que Scalio aurait une armée de Scalios ? Les dictateurs-slash-rices avaient la fâcheuse manie de se faire des visages peaufinés dans leurs dépictions propagandesques. La grande révolutionnaire devait probablement être laide.

L’idée d’une société où les femmes étaient majoritairement celles qui se battaient était une idée qui plaisait à l’arcanologue - dans la mesure où il y aurait moins de femmes auprès d’elles, car elles rejoindraient les cadavres au lieu de venir lui parler. Celles qui resteraient auraient vécu de quoi les rendre intéressantes. De manière générale, Camille préférait dialoguer avec les brisés et les malades. Converser avec les esprits sains d’esprit était aussi barbant qu’il n’était pas productif. C’était dans les cauchemars et les peurs que Camille puisait ses recherches. Que Falke soit une machine si codée qu’elle soit incapable de reconnaître sa volonté instinctive de survivre face à un adversaire trop puissant pour elle comme de la peur la rendait intéressante. Sa mégalomanie la rendait ludique. Son autobiographie.

Elle se leva du lit avant de tâtonner dans la direction d’un meuble de chevet, évitant Falke et marchant jusqu’à trouver un meuble, d’où elle sortit un thermos où se trouvait la quantité correcte de café. Elle gratta l’entredeux de ses incisives avant de relever les sourcils sous sa couronne. Elle ne savait pas d’où commencer et par quoi finir, et donc se décida à émettre des descriptions qu’elle quantifiait de suffisantes.

”Et bien, je vis sur Terre, et je fais partie d’une population qui met des dieux à genou mais meurt en masse à chaque fois pour y parvenir.”

Elle trouvait que cela résumait bien les choses. On lui demanda plus d’information sur son régime, et Camille avait saisi qu’il n’était pas non plus alimentaire.

”La Terre se trouve sous la direction de l’Insurrection, une république militariste née de ce ras-le-bol d’être les victimes de toute chouinerie divine. Elle s’est assemblée après la défaite d’Auros, un Dieu de la Destruction qui avait tenté de la soumettre… Un Dieu de la Destruction étant une figure surpuissante dont le travail est d’anéantir des galaxies arbitrairement pour que d’autres dieux puissent y créer quelque chose à la place.”

Elle se mit à boire du café. Elle le prenait avec du sucre pour que son anti-fatigue puisse également lui apporter quelques nutriments, sans quoi il n’était que barbante soupe de grains.

”Mon travail est de décanter des moyens de mettre à genoux des dieux en me basant sur les arcanes, qui se rapprochent de votre biorésonnance sans pour autant s’y attacher complètement. Je me base sur la manipulation de la réalité par ce qui se cache dans la perception, et l’imposition de cette perception sur le monde afin d’y imposer les évènements que nous désirons. Chaque couleur pourrait, une fois mes recherches complétées, apporter des phénomènes bienfaisant au monde qu’est le nôtre.”

Elle croisa ses bras et tapota sur son coude droit à l’aide de son index gauche, celui qui permettait de pointer les accusés du doigt.

”Le principe même de l’existence d’un dieu est celui d’une conscience supérieure. Cependant, si cette conscience existe, alors l’être humain obtiendra, irrémédiablement, les connaissances qui rendent cette même conscience supérieure. L’exponentiel potentiel humain couplé à l’abrasivité et l’égo de chacun d’entre nous est notre plus grande puissance. Jamais nous n’écouterons qui que ce soit de divin, et nous finirons par tous les dominer.”

Elle rebut.

”C’est le principe des arcanes. Faire que quelque chose se passe parce qu’il doit, logiquement, se passer dans notre tête. Avant, nous nous disions que nous pourrions lancer une boule de feu car il était logique qu’à l’aide d’un grimoire, d’un parchemin ou d’une suite de connaissances emmagasinées, nous puissions la lancer. Maintenant, nous savons que c’est un mensonge, un placébo. Nous ne pouvions jamais la lancer de base, c’était illogique. Mais nous savons que ce mensonge est manipulable. Nous nous convaincant que nous pouvons quand même le faire. Et donc nous imposons à la réalité un mensonge que nous savons mensonge.”

Camille s’était mise à sourire en pensant à l’immensémable surpuissance de l’esprit détaché des chaînes de la logique jusqu’à pouvoir décider ce que la logique était vraiment.

”C’est ce sur quoi je travaille. C’est pour ça que mes cibles sont plus métaphysiques que directement présentes en face de moi. Je pense que j’aurais plus de chance pour vaincre l'œil rouge qui vous… gêne… plutôt que de vous vaincre vous-même, vous qui êtes en face de moi.”

Elle se remise à marcher dans la direction du lit avant de s'asseoir dessus.

”J’ai conscience d’ô combien je peux être barbante, donc je vais éviter de tergiverser davantage… Hormis si vous êtes encore intéressée.”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockDim 26 Mar 2023 - 14:18
Immobile près du lit qui était le sien, Falke écoutait avec attention la tirade de son hôte. Elle dépeignait son peuple comme ambitieux et acharné, ce qui plaisait à l'instinct révolutionnaire de la Replika tout en dérangeant ses prérogatives de gardienne de l'ordre. Il en valait de même pour l'Insurrection qu'elle décrivait, tant la genèse de ce régime, sa raison d'être, semblait proche de celle d'Eusan dans sa lutte contre la formidable puissance de l'Impératrice et de ses armées.

Bien sûr, l'ennemi semblait ici plus protéiforme et destructeur, jusque dans le nom qu'il prenait. Le concept même présenté par la scientifique d'un être chargé de détruire des mondes sans grandes raisons dépassait de loin les limites du ridicule acceptable, mais il ne s'agissait après tout pas du seul aspect fantaisiste du discours de la chercheuse, loin de là. Ainsi donc, et de par les bribes conceptuelles que Falke parvenait à ingérer avec une rare difficulté, Camille était chargée de mettre en place des évènements favorables au régime par le biais de manoeuvres ésotériques et a priori sans grand intérêt qui découlaient à terme sur des avantages qui permettaient à ses employeurs de pallier la différence de puissance de feu entre eux et ces "dieux". Plus encore, il semblait que la scientifique prenne cette mission particulièrement à coeur: elle apparaissait déterminée à montrer à ces autoproclamés êtres supérieurs que leur statut particulier ne tenait pas à une différence de capacités mais simplement à un avantage inné et non mérité qui serait bien vite annihilé par le progrès exponentiel de ceux qui n'avaient a priori rien à offrir et donc tout à prouver. Une intéressante théorie qui semblait pourtant ne pas prendre en compte la volonté des puissants et des oppresseurs à le rester.

L'âme de la grande révolutionnaire au sein de Falke ne pouvait être qu'enthousiasmé par un discours d'une telle ferveur révolutionnaire, d'une telle hubris sociale et littérale, quand bien même elle doutait du fait que les mots de Camille aient été choisis au hasard: après tout, elle avait été capable de lire le vécu de la Replika, et il était certain qu'un être doté d'un tel intellect saurait déployer un vocabulaire qui résonnerait avec les directives de la Replika et avec l'expérience de celle dont elle tirait son schéma neurologique.

Quoi qu'il en soit, la thèse de la chercheuse était en réalité plus simple qu'il n'y semblait: il s'agissait de trouver du sens dans l'insensé, d'abandonner toute logique pour en forger une autre de toutes pièces. Falke avait déjà entendu parler de recherches similaires au sein de la Nation, mais jamais ces expériences n'avaient dépassé le stade théorique. La seule présence de la Replika en ces lieux prouvait que Camille avait déjà surpassé de loin tout ce qui avait pu être mis en place en Eusan. Falke hocha la tête lorsque la scientifique affirma qu'elle parviendrait sans doute plus aisément à vaincre l'Oeil rouge que la championne qui lui faisait face.

"Je vois, tu théorise qu'en combattant le feu par le feu tu trouveras la raison que masque le chaos de l'Oeil et qu'elle te permettra de le vaincre. N'ai craintes, tes thèses sont loin de m'ennuyer, mais je me dois de t'informer que tout ce que tu me révéleras sera divulgué à la Nation quand je parviendrais à la rejoindre."

C'était pour elle une certitude, la Replika n'avait aucun doute sur le fait qu'elle parviendrait à terme à rentrer chez elle.

"Quoi qu'il en soit, et bien que notre discussion m'intéresse, j'aimerais avoir un aperçu de ton monde au plus vite, particulièrement du fonctionnement de ce régime. Je te partagerais après cela toutes les informations que j'estime importantes pour tes recherches et que tu n'as peut-être pas déjà obtenu de mon esprit. J'attends aussi de toi que tu évite à l'avenir de telles plongées dans ma psychée, et te promet d'en faire de même de mon côté."

Quand bien même elle aurait tenté d'autres intrusions, Falke était en vérité bien incapable de décrypter quelconque information issue du brillant intellect de la scientifique. Il ressemblait en cela beaucoup à la nature même de ses recherches: un grand chaos qui ne prenait de sens que pour celui qui aurait abandonné toute logique, un exercice plus simple à formuler qu’à réaliser. C’était aussi en théorie le fonctionnement de l’esprit des Replikas, mais la similarité de l’agencement de l’esprit de Falke et de ces dernières l’aidait sans doute à s’y repérer. Camille était différente, et si tous les Terriens approchaient son intelligence, alors c’était un miracle qu’il existe encore des “dieux” à cette heure.

“Si ces conditions te conviennent, je serais heureuse de répondre à toutes les interrogations que tu pourrais avoir.”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockLun 27 Mar 2023 - 11:30
Ki. Qui ? Qui était le Ki ? Qu’était-ce le quoi ? Camille ne savait pas. Elle en savait suffisamment. Elle n’en ressentait absolument rien. Elle ne lui donnait aucune absalutations. Aucun coucou vers le Ki. Elle pactisait avec ceux qui l’employait, sans se concentrer sur leurs curriculums. Voilà toute l’importance du Ki. Une pile qui se vidait petit à petit de son énergie jusqu’à ce qu’elle soit vide, léchée par un nouveau né et jeté dans un océan. Elle y voyait possiblement un autre placébo lié aux arcanes. L’idée que se battre suffisamment fort leur permette d’employer des pouvoirs dépassant l’entendement du banal. En donnant assez de coups de pieds, ils pourraient faire des attaques d’énergie. Quel type d’énergie ? Cinétique ? Électrique ? Thermique ? Est-ce que cette énergie pouvait être employée pour recharger des voitures ? Les gens pouvaient-ils se nourrir de leurs propres Ki ? Qui ? Qui donc contrôlait ce qui était possible avec le Ki ? Ils faisaient face à un système déjà implantés et enraciné par les dieux, sous le doux arrosoir providentiel.

Falke avait présenté sa clause de non-responsabilité, son désistement de toute culpabilité quant à la possibilité que les informations relayées par Camille soient enregistrées par la glorieuse nation d’Eusan – passeports pas nécessaires pour entrer ! Camille n’en avait que faire du distripartage de ses informations, tant qu’elles soient informées au plus de gens possible. Fort antimalheureusement, Falke n’était pas ennuyée par les explications de Camille. Cela lui permettait d’éviter de devoir s’expliquer davantage que le plus que nécessaire, car l’intérêt rendait les choses plus faciles à comprendre. Combattre le feu par le feu était une expression qui pouvait se rendre plus que pas très réaliste. Certains feus étaient plus à même d’éteindre les autres que ces mêmes autres. Trouver une raison dans le chaos de l’oeil ?

”Oh, bien plus simple que ça, Mademoiselle Falke – je découvrirais un cou à cet oeil, qu’importe s’il n’en eut pas, et je l’étranglerais jusqu’à ce que mort s’ensuive. Parce que je le décide, ce qui est impossible devient réel.”

Falke lui demanda également de ne plus slalomer dans ses états d’âme, chose qui n’était possible que parce qu’elle lui donnait elle-même les skis. Elle voulait prendre conscience de l’état de la Terre, et de l'État de la Terre. Comparativementationnement à Eusan, probablement. Elle faisait des promesse qui étaient difficiles à tenir, et Camille eut à la rassurer :

”Je n’ai pas véritablement accès à votre esprit. Je suis surtout réceptive aux visions qu’on m’offre par inadvertance, et la déduction me permet de faire le reste. C’est une… capacité, disons, que j’ai depuis que je suis petite. Par des bribes de dialogue je parvenais à déchiffrer les vies de mes interlocuteurs.”

Camille se souvenait de ces moments. Elle était assise au coin du feu, au coin du salon, au coin de la salle à manger, au coin du pont. Elle écoutait les adultes parler, elle les ouïssait s’attarder sur des sujets et en éviter d’autres. Elle audiblait les combats moraux et éthiques sur des problèmes qui indignaient assez spécifiquement certaines personnes. Elle reconnaissait les erreurs dans les tentatives de cacher les comportements. Elle reconnaissait les modèles, ceux qui étaient reproduits. Derrière chaque enfantadulte plein de haine aux cheveux rasés se cachait un adulte qui avait été trop adulte quand le premier avait été trop enfant. Des oncles disgracieux. Des lettres d’exclusions de l’armée après bons et loyaux services. De la frustration cassant des esprits. Si dégénérés et ravagés fussent-ils que leurs têtes étaient mûres et catalysatrices d’arcanes. Leurs logiques si brisées qu’ils pouvaient l’imposer. En absorbant toutes ces façons de penser, en lisant tous ces manuels qui se ressemblaient tous un peu plus chaque année, Camille avait pris conscience des failles du monde. S’il n’était que ce que l’on voyait, l’aveugle pouvait en faire ce qu’elle en désirait.

”De toute façon, n’ayez pas à promettre de ne pas lire dans mes esprits, vous n’y parviendrez pas.”

Elle secoua alors la tête, et Falke eut très envie de la secouer aussi. Elles venaient de sortir d’une sorte de somnambulisme. Comme si elles s’étaient décocongédiées de la réalité pour dormironpicher quelques secondes. Pourtant, les voilà maintenant au sommet d’une large colline. À leur droite, une forêt. À leur gauche la mer. Plus loin, une montagne détruite, transformée de force en volcan. Des nuages dans un ciel bleu mais plus loin plus noirs et cumulonimbusés. Camille bailla. C’était là où elle et C’était-dix-sept – C-17 avaient affronté le loup. Une île regroupant plusieurs climat d’un coup, avec vue sur la mer. Dans l’air elle pouvait encore par moment sentir les cendres des sacrifices effectués en ce jour. Riju et Yiraephae. L’une inutile et barbante, l’autre ayant l’excuse d’être trop juvénile. Camille n’en avait que faire, mais un peu plus à faire qu’elle ne l’aurait cru.

”Je trouve que cet endroit fait un résumé suffisant de l’atmosphère de notre planète. Il y reste des déserts, des climats plus secs que d’autres, des jungles plus denses que d’autres, et ainsi de suite. Une diversité assez incroyable sur une seule et unique planète. Je n’ose pas douter qu’il doit y en avoir de comparables à Eusan… Brrrr !”

Camille se frotta les coudes. Sa blouse n’était pas adapté au climat venteux des montagnes, et sa carrure frêle n’aimait pas tant que ça le froid auquel elle était exposée. Alors elle se rendormit et ce avec Falke. Un autre coup de Somnambulatéralisme. Se réveillant brusquement adossée contre un mur, Camille s’étira un instant, laissant Falke, qui était juste à côté d’elle, faire de même. Elles étaient toutes les deux dans une salle pleine de paperasse, où il ne faisait aucun doute que Falke pouvait trouver suffisamment d'informations pour se satisfaire sur le fonctionnement de l'État Terrien.

”J’ai préféré ne pas m’attarder sur l’état de la planète elle-même, donc vous voilà présentement face à suffisamment de papiers pour vous faire une nette idée du régime actuel terrien. Notre planète est sous le joug d’une république qui se transforme assez rapidement en autocratie militaire afin de rapidement arriver à un stade où elle pourra se défendre d’envahisseurs capables de maîtriser le “Ki”, qui est également comparable à votre biorésonnance, si je ne m’abuse.”

Camille s’avança dans le bureau jusqu’à se trouver un siège, sur lequel elle décida de s’assoir.

”Le Ki n’est qu’une sorte de classification d’une réserve d’énergie présente dans les combattants et accumulée à travers l’entraînement physique. Certains sont capables d’en accumuler plus que d’autres, ce pourquoi beaucoup parlent de “potentiel” ou d’autres unités de mesures aussi vagues qu’arbitraires. Cela fait surtout que beaucoup de supposés “artistes martiaux” préfèrent s’envoyer des rayons de cette même énergie jusqu’à ce que l’un d’entre eux s’écroule.”

Elle prit alors son carnet, le sortant de sa poche et commençant à écrire dessus. Elle n’avait aucun doute que sa plume ferait des mots en braille. C’est pourquoi elle en fit. Elle ne faisait que transnoter toutes les réactions de de Falke aux informations apportées, de ses réactions audibles à ses différences de respiration ou de mouvements.

”L’Insurrection est la faction qui contrôle donc la Terre et la pousse dans la direction dont j’ai précédemment parlée. Elle est régie par le président Draven et le premier Ministre Scalio. Ils n’ont pas l’air de s’accorder dans leurs plans et je crains qu’une lutte de pouvoir éclate entre eux deux. Mais je suis certaine que le vainqueur aura les meilleures idées. Je crains ne pas pouvoir vous les faire rencontrer, la bureaucratie reste un obstacle universel à toute rencontre rapide avec des personnes d'importance.”

Ou pas. En vérita, Camille n’en avait pas grand chose à faire de qui gagnait, tant qu’on la laissait faire ses recherches et qu’elle puisse propager ses connaissances au reste du monde. Les arcanes devaient être propagées et popularisées. C’était pourquoi elle acceptait de leur donner une application militaire, parce que le militaire finissait toujours dans le civil. Par d’ailleurs, c’était la suraptitude militaire de cette même planète qui la rendait incapable d’être renversée par Eusan qui craignait un unique optique eldritch. Ce pourquoi Falke avait accès à tant d’informations qu’elle ne partagerait avec personne, car elle était coincée ici. Mais si Camille avait tort et donc n’avait pas raison, alors Eusan ne pourrait rien face à la Terre.

”Une fois que votre esprit sera suffisamment engorgé des informations, nous pourrons continuer ce dialogue avec mes questions. Cela vous suffira-t-il ?”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockDim 2 Avr 2023 - 14:05
Falke emmagasinait en silence les réponses de son interlocutrice. Celle-ci avait par ailleurs bien vite abandonné ses règles imposées de bienséance, affichant avec confiance ses capacités et ses limites. Il était intéressant de constater à quel point l'aptitude dont elle venait de confier l'existence à la Replika ressemblait à des manifestations biorésonantes observables en Eusan, bien que sensiblement plus poussées. Un esprit organique aurait très certainement été surchargé en pensant aux possibles applications d'un tel pouvoir de distorsion de la réalité, mais celui de Falke ne faisait que buter dessus. Il apparaissait qu'elle n'était tous comptes faits pas capable, pour l'heure, d'atteindre une conclusion satisfaisante sur les informations qu'elle venait de recevoir. Qu'importe, elle y reviendrait plus tard. L'heure était à l'exploration.

La cyborg fut presque poussée par une force parfaitement inconnue à secouer la tête, quand bien même il ne s'agissait pas pour elle d'un mouvement inné. Elle n'avait nullement besoin de tels stimulis physiologiques pour se réveiller. Comprenant ici où son hôte voulait en venir, elle initia presque sans le remarquer ses protocoles de réactivation, et se retrouva soudain au sommet d'une colline qui lui offrait un panorama large et varié. Une vision nouvelle, pour ainsi dire, car aucun monde à Eusan, fut-il sous contrôle impérial ou révolutionnaire, ne disposait d'une telle diversité de paysages, en dépit des suppositions de la scientifique.

"Bien au contraire, les mondes de notre système sont loin d'abriter une telle diversité, encore moins sur une zone aussi restreinte. Votre planète est un véritable joyau. Si j'en crois les causes de la genèse même de votre gouvernement, je ne suis pas la seule à le penser."

Usant à nouveau de ses pouvoirs, Camille déplaça cette fois la Replika dans ce qui s'apparentait à des archives. Falke attendit que son hôte lui explique l'intérêt de la salle dans laquelle elles se trouvaient, ce qu'elle ne tarda pas à faire. Acquiesçant silencieusement. l'androïde usa de ses capacités télékinésiques sur un grand nombre de dossiers environnants et les fit flotter autour d'elle avant de les désassembler feuille par feuille, créant une sorte de bulle de papier. Elle lisait en une picoseconde chacune des feuilles qui passaient devant ses yeux et les écartait ensuite sur le côté, reconstituant peu à peu les dossiers au fur et à mesure qu'elle les lisait. Elle continuait en parallèle à écouter son interlocutrice.

"Vos leaders sont bien sages. Les temps durs nécessitent des prises de positions extrêmes."

Le Président Draven et le Premier ministre Scalio. Si c'était bien le premier qui avait été élu, il apparaissait que le second avait une influence grandissante dans la société terrienne. Pour l'heure, le natif de la Terre gardait un ascendant théorique, mais le contrôle officieusement absolu du “guerrier de l’espace” s’étendait sur les trois pouvoirs et qu’il disposait d’une armée plus que loyale. Restait à voir si le président se contenterait de la case dans laquelle on semblait vouloir le coincer. Vint ensuite le sujet du “Ki”. Sur ce point, Falke n’était pas tout à fait d’accord avec l’analyse de la chercheuse.

“Bien que je suppose que les signatures que j’ai ressenties après le recalibrage des mes capteurs biorésonants correspondent aux émissions de ce “Ki” dont tu parles, ta théorie m’apparaît incorrecte. Cette énergie semble plus limitée dans ses applications et dans son développement que la biorésonance. Plus systématique aussi dans son apparition chez les individus de cet univers et, bien sûr, sensiblement plus compréhensibles et logiques. De ce que tu m’as partagé sur tes capacités, je dirais qu’elles s’approchent bien plus de mon concept de biorésonance que ne le fait ce “Ki”.”

Toujours parfaitement droite comme un piquet, Falke interrompit un instant sa lecture et tourna la tête vers sa droite, ne réalisant que maintenant et après en avoir lu plus sur cette énergie la signification des informations qui lui parvenaient depuis quelques temps depuis une autre location sur Terre.

“A ce propos, je détecte des émanations de Ki particulièrement violentes à…”

Elle fit virevolter quelques autres feuilles devant ses yeux.

“... la cité de l’Ouest. Ce qui est étrange car elles ne semblent pas antagonistes.”

Falke replongea dans sa bulle de documents jusqu’à y trouver une piste plausible et, selon les dires de Camille, probable.

“Ah, il doit s’agir d’un dieu. Il semble que je sois apparue au milieu d’une alerte, je m’en excuse. N’hésites pas à m’interrompre si je peux faire quoi que ce soit pour prouver ma dévotion à notre alliance.”

Sans attendre de réponse, Falke se replongea dans l'exploration de ce puit de savoir. Alors qu’elle attaquait dans le détail les documents dédiés aux autres puissances galactiques et aux relations qui les liaient, son interlocutrice revint sur les jeux de pouvoir de la Terre.

“Voilà qui est dommage. Si j’en crois ce que j’ai déjà lu, il semble que Draven ait déjà perdu. Il lui faudra trouver une ligne idéologique claire s’il désire vaincre. Il ne peut pas simplement se présenter comme un Scalio moins influent et moins puissant. J'espère que cet affrontement sera réglé rapidement et avec une finesse approchant celle qui a permis à la Grande Révolutionnaire de purger ses plus véhéments rivaux et de vassaliser les autres avant que la situation ne dégénère.”

La remarque de Camille sur la lenteur des procédés bureaucratiques arracha à Falke un demi sourire dont l’apparition ne fut possible que par l’usage extensif qu’elle faisait actuellement de ses processeurs logiques qui devaient lire, emmagasiner, trier et analyser le contenu de centaines de milliers de documents tout en élaborant une stratégie de collaboration à long terme et en répondant à Camille.

“N’ai craintes, je dispose de toutes les prérogatives nécessaires à la mise en place d’une alliance, formelle ou non. Par ailleurs, je préfère de toute façon attendre l’émergence d’un clair vainqueur avant de prendre position.”

Son schéma neural était basé sur celui de la Grande Révolutionnaire, et elle était ainsi dotée d’une autorité exécutive et judiciaire suprême dans tous les lieux hors de la portée de cette dernière, ainsi que d’une autorité législative temporaire.

“Cette lecture devrait encore me prendre quelques minutes, n’hésite pas à me questionner dans le même temps.”
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MessageSujet: Re: Das Bëpenböpenfräulein   Das Bëpenböpenfräulein ClockDim 9 Avr 2023 - 0:51
Falke appréciatait la diversité terrienne. Eusan n’en eut bien moins. Si les Eusanoïdes étaient bien organiques, ils se devaient de posséder suffisamment de nature pour pouvoir avoir des proies à dévorer, végétales ou animales, à moins qu’ils ne soient tous des unités de machineries plus ou moins bipboupiennes, comme les eff el ka ér dont Falke avait parlé auparavant. Fut énoncée la possibilité que tous les conquérants autoproclamés de la Terre puisse désirer son obtention à cause de la même diversité qui chauffait les yeux de la machine à ses côtés. Camille n’avait pas de globe oculaires suffisamment fonctionnels pour absorber les couleurs. Elle avait des narines trop fonctionnelles pour apprécier les odeurs. La nature n’avait d’utilité que d’être un milieu où l’on était pas observé par les autres. Ce n’était pas le lieu concerné par ses recherches, donc elle n’en avait que faire-valoir. Mais cette île au passé ensanglancendré avait offert un ton un peu plus appréciateur à la dame de fer. S’il y avait plus de bonheur dans son cœur, il y avait plus de volonté à travailler avec la source de bonheur. C’était son interprétation des mœurs des autres. Était destiné à faire des efforts celui qui voyait que ça en valait la peine.

”Ravie que cela vous plaise.”

Le cuicui crissant des oiseaux fut bientôt remplacé par le calme ambiant des photocopieuses en panne et des comptables tapotant dans la salle à côté. La paperasse et l’encre émettoffraient un parfum renfermé et paisible, permettant à Camille de laisser retomber ses épaules et ses bras qui s’étaient levés contre le froid. Sa canne avait été tirée jusqu’entre ses mains. Falke qualifiait la nation d’Eusan de glorieuse. Un terme qui ne cachait en rien le totalitatotitatatotaristatututatotilitarisme du tout camouflé de sa terre d’origine. Quand elle annonça que le destin politique du gourvernement terrien était la marque de sage leaders, Camille n’eut aucune réaction. Elle avait tout simplement deviné que ce serait quelque chose qui lui plairait. Ce pourquoi elle l’avait annoncé ainsi; Falke était un élément à garder dans son camp.

La critique entra dans la pièce quant à la théorie sur la comparaison du Ki et de la biorésonnance. Les applications du Ki n’étant pas assez variabilisées, Falke ne trouvait pas de véritable centre de symétrie. Cette énergie n’était pas assez scindable, assez désinhibée et surtout trop accessible. Elle admettait que ce soit ce qu’elle puisse capter, mais cela n’en faisait pas quelque chose de comparable. Camille restait de compa-marbre. Elle posa ses deux mains sur le sommet de sa canne alors que les instincts de relaxation de toute personne-âge qui s’asseyait entraient dans son corps pour lui demander de ne plus se relever. Son corps étaient, comme beaucou d’autres, bien plus paresseux que ses ambitions. Elle n’en avait généralement que peu lui chaut. Seules les chutes dans les pommes pourraient la forcer à prendre des pauses. Des poses sur le lit. Déposée dans le creu du sommeil. Ça donnait envie de bailler.

”Vous êtes capable de percevoir mes sujets de recherche, mais vous êtes également capable de percevoir le Ki de mes compatriotes les plus belliqueux. J’osais tout simplement estimer que vous puissiez être un… compromis. Un chaînon manquant entre deux sciences qui refusent habituellement de s’accorder. Me comprenez-vous ?”

En brisant quelque chose, on obtient des fragments. En brisant des fragments, on obtient de la poussière. Brisez la poussière, puis brisez ce qui reste; voici des flammes. Il existait des incantations si froides qu’elles collaient aux langues. Il existait des formules si chaudes qu’elles brûlaient les papilles. Il existait des incantations si malheureuse que l’on s’attachait comme Ulysse face aux chants de sirène du désespoir et de la corde. Camille les avait tous enregistrés, et pourtant la fascination mortelle se dirigedéplaçait vers les paumes ouvertes dont sortaient des rayons. Quid ? Des batailles à la cité de l’ouest intrapolées autour d’un dieu ?

Écoutant Falke, Camille se leva, avant de prendre un classeur et de le maintenir ouvert devant elle, attendant que son interlodialogutrice finisse de papoparler. Elle disait que Draven avait déjà perdu. C’était ce qui était très possible et légèrement désiré. Il représentait légèrement plus un obstacle que quiconque d’autre et l’on attendait en réponse son extermination. Falke avait parlé de purge. C’était une inéthique idée, mais Camille y voyait néanmoins l’intérêt. Quand bien même des droits humains étaient anéantis par les chasses à l’homme, on y trouvait le bonheur de se débarrasser de politiciens, ce qui maintenait une dose suffisante de plaisir à tout individu ayant vécu dans une sociètre.

”De ma position de simple chercheuse, j’aimerais simplement que les problèmes de chefs d’état se résolvent le plus vite possible afin de soulager ma charge de travail vis-à-vis de la paperasse.”

Elle ferma alors le classeur. La salle était vide. Tous les documents y avaient été rangés pendant de longues heures, entassés, encadenassés, étiquetés – alphabétiquetés ! Camille savait qu’elle avait passé tout ce temps là à mettre les documents les plus importants dans le porte document, tous dans des feuilles plastiques comme à l’école primaire. Ainsi, ils y avaient été mis. Parce qu’ils y avaient été depuis le début. Camille n’avait pas changé d’expression faciale, mais les yeux dans sa couronne étaient en train de se mouvoir et de tourner dans tous les sens. Elle tâtona de sa canne dans la direction des paroles de Falke, jusqu’à cogner gentiment contre ce qui semblait être une pointe de… talon haut ? Une pointe qui semblait faire pied. Y avait-elle un avantage à cette moquerie de l’équilibre ? Qu’importe. Elle lui prodigua l’humble classeur.

”Voici tout ce dont vous aurez besoin pour votre lecture. Nous devons nous présenter prestement dans une position où nous pourrons observer cette… attaque dans la capitale de l’ouest.”

Un clignement d’yeux. Une petite sieste. Un autre centre de l’univers.
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