Perdues à jamais ? [LIBRE]

D’un temple à un lieu public comme un parc. Certains pensaient que pour se ressourcer, il faudrait mieux se trouver dans sa tanière ou auprès de ses proches, mais pour Williams… Ce parc voulait tellement dire pour lui. Sa première rencontre avec Alicia Runhour, portée disparue depuis des mois à présent. Il regarde rapidement son téléphone pour une quelconque bonne nouvelle concernant l’intemporelle, mais rien… Aucun message, rien sur le répondeur, aucun rapport de la part des armées sur sa position… Perdue dans les méandres du temps.

Puis, son doigt glissa sur un autre onglet, cette fois concernant Carcosa Atropos : La meilleure amie du joueur de cartes qu’il avait croisé dans un casino à Satan City. Elle avait également disparu depuis un long moment. C’était quand qu’il l’avait pas vu ? Depuis des années maintenant ? Peu de temps après qu’il ait acquis la pierre si sa mémoire ne lui portera pas préjudice. Après qu’elle soit devenue la Dramaturge en jaune, en dehors de ses pièces de théâtre, il n’avait plus aucune nouvelle. Il avait espéré la retrouver après que tous les terriens soient ramenés à la vie par Fugma, mais… Rien. La mère de la prodigue était en deuil et était aussi perdue que le fameux inspecteur. Sa troupe était restée ensemble en tant qu’amis, mais ils n'étaient plus partenaires sans la guidance de la charismatique femme aux cheveux châtains. Son doigt traversa l’écran de son téléphone pour aller dans ses dossiers personnels. Une musique que la pianiste lui avait autorisée d’enregistrer alors qu’elle ne l’avait jamais osé le jouer en public. Il était le seul détenteur de ce trésor. Il se mit ses écouteurs et lança le morceau.



Deux personnes dont il tenait, probablement à jamais perdues, et il pensait probablement devoir en ajouter une troisième à la liste. Pas dans le terme qu’elle serait perdue dans les méandres de l’inconnu, mais qu’il en deviendrait un pour elle. Il s'assoit sur un banc, la tête fixée vers le sol alors qu’il fait attention à chaque note jouée par la dramaturge alors qu’il se remémore toute ses relations amicales fortes et… Narumi.

Le gentillesse et la délicatesse d’Alicia Runhour et de leur dernière balade ensemble durant Noël où elle avait essayé de se proposer pour qu’il la décline poliment. Malgré tout ce qu’elle lui avait apporté, il ne pouvait pas lui offrir la seule chose qu’elle avait besoin de lui et maintenant qu’il ne pouvait plus la cotoyer…


L’espiègle Carcosa Athropos, toujours aussi farfelu et taquineuse, mais toujours aussi talentueuse et agréable à être autour. Sa confidente qui l’avait rassurée plus d’une fois, surtout dans ce parc où il était aussi tremblant après une confrontation entre deux saiyans, finit par exploser le Nombre d’Or en dégâts collatéraux quelques minutes après qu’il en soit sorti. Son embrassade pour le réconforter de la perte de vies humaines était engravé dans son cerveau. Elle avait des difficultés avec ses sentiments, alors que lui…


Puis vint le cas Narumi Karuzaki… La cheffe de l’armée terrienne, l’Alpha, la meneuse qui l’avait sorti de la dépression et l’avait ramené à la lumière ! Celle dont son affection semblait être claire, dont leur complicité pouvait devenir autre chose. Aux yeux de Williams, du moins, il pouvait se voir en couple malgré tous les défauts et les actions répréhensibles qu’elle avait commises aux fils des années qu’elle avait vécu. Dire qu’il avait probablement jeté tout cela à coup sûr dans une colère noire en la voyant avec Akaza. Était-ce seulement possible de rattraper les dégâts à ce rythme de danse ?


Il était venu pour se réconforter des erreurs qu’il avait commises : avoir embarqué Ekko dans une combat traumatisant, avoir un double au-delà de la rédemption sous les ordres de l’être le plus abject de cet univers et son affinité avec l’ange dans l’émeraude, mais… Cet idiot émotionnel était tombé dans le piège de se souvenir de celles qui avaient vraiment marquées sa vie et qui étaient parties… Ou qu’il assumait perdue d’avance.

Une bonne dizaine de minutes passèrent à écouter la mélodie mélancolique de la dramaturge avant qu’il ne la coupe et regarde l’horizon. Le soleil se levait par-dessus les bâtiments de Satan City et bien qu’il était dans un vide émotionnel… Il afficha un sourire malgré ses yeux rougis. Une dernière inspiration et il se releva avant de jeter un regard dans la direction générale du quartier général de l’armée. Il commença sa marche vers le lieu. Qui sait, peut être une bonne surprise l'attendait… Une nouvelle rencontre qui comblerait ce vide ou un ami de vieille date…. Il ne pouvait pas le savoir.

Trop de pensées négatives, trop d’interrogations, trop de chagrin… Trop de tout, en fait ! Williams Auguste ne pouvait qu’être défini par la souffrance émotionnelle qu’il ressentait à ce moment. Les images de ses anciennes amies, de Narumi, de ce salopard de…

Alors que la pensée était sur le point de lui traverser l’esprit, un contact physique se fit avec une inconnue… qui avait fréquentée des gens qu’il ne connaissait que trop bien : Hidan et Akaza. Peu importe la tragédie qu'avait été son existence avant sa rencontre avec le SM, l’âme affaibli du caporal ne pouvait que se focaliser sur ses deux personnes dont Xiomara venait de fréquenter. Elle semblait avoir une relation amicale avec le cannibale, autant cela pourrait jouer avec la manipulation horrible de cette erreur génétique, mais celle avec Hidan était bien plus proche, bien plus privé, un rôle d’élève auprès de son professeur. Presque similaire de ce que le terrien vivait avec Narumi, mais sans le côté affectueux qu’il avait auprès de la louve… Du moins, il osait espérer.



Il serra les dents sans savoir quoi trop faire. La Draegghan semblait être une personne agréable et respectable, mais qui avait à chaque fois fait les pires choix possible dans son cercle relationnel. Comment elles pouvaient se lier d’amitié avec une telle immondice ? Pourquoi ? Cela n’avait aucun sens. Pourquoi suivre les ordres d’un pervers narcissique comme Hidan ? Elle cherchait un duel ? Pour satisfaire le sadique ? Une sombre idée lui vint à l’esprit. Il regarda son émeraude un court instant avant de répondre aux inquiétudes de sa potentielle future partenaire de danse. Il revêtit son plus beau masque et commença à parler.



Il était paré pour un duel. Cela l’aiderait à se focaliser, à se défouler, à sortir toutes ses frustrations, sa culpabilité et avoir l’esprit calme après coup. Cela lui servirait également d'entraînement pour maîtriser l’émeraude et sa transformation angélique. La personne avait un mauvais pédigrée et il pouvait sentir son artefact bouillonner dans son esprit pour un affrontement avec elle. Il serait certain de ne pas la tuer, simplement de la redresser dans le droit chemin en lui offrant un adversaire digne de ce nom et lui permettre d’avancer ainsi. Néanmoins, il voulait s’assurer de la confrontation avec Xiomara. Une possible erreur de la part du parieur, mais avec une âme aussi brouillé malgré son visage transpirant l’assurance, cela devait arriver.

Le poisson avait mordu à l'appât. Elle était dans la confusion la plus totale pendant un instant à se poser divers questions d’où venait son savoir sur sa relation avec Hidan et s’il était envoyé par ce dernier pour combattre. Après tout, c’était attendu qu’elle réagisse ainsi, elle ne connaissait absolument pas les pouvoirs du porteur de l’émeraude. Tout comme aurait dû être le cas du parasite parfait.

Au début, le joueur de poker ne montrait pas sa main et laissait sans réponses la Draegghan. Cela ne lui ressemblait pas malheureusement et bien que son masque de comédien semblait impénétrable, il commençait un peu à culpabiliser. Cela ne se voyait pas à moins d’avoir un regard aiguisé pour le moindre tic, mais le bout d’un sourire gêné se dévoila sur le côté droit de sa bouche.  C’était uniquement à la manière dont l’apprentie de Hidan réagit à son invitation de discussion qui n’était qu’une simple provocation qu’il lâcha tout expression faciale factice pour agir véritablement comme il était. Il lâcha un rire timide avant de s’exprimer..

Était-ce sage de lui donner ce genre d’informations ? Elle trainait avec des êtres maléfiques comme Hidan ou Akaza, mais ça devenait beaucoup trop pour le parieur de se la jouer ainsi. Surtout dans un contexte dont il n’avait pas encore entièrement le contrôle. Il la savait bonne de cœur, du moins, c’était ce qu’il en avait déduit de son passé. Elle avait seulement le malheur de se lier d’amitié et d’affection à de la pourriture..

C’était si simple. Il y avait de la vérité dans ses paroles, bien qu’il ne disait pas qu’il avait besoin d’un bon moyen de se défouler. Il ne s’inquiétait pas suffisamment de ce détail néanmoins pour le communiquer à Xiomara. Bien que cela lui trottait un peu dans la tête, sa nouvelle manière de laisser la vapeur s’échapper. Pour lui, le combat était devenu comme de la danse : un moyen physique de s’exprimer de manière saine si la personne en face était d’accord. Il était face à une guerrière parée à un affrontement amical. Qu’avait-il à perdre sincèrement ?.

Il n’en était pas encore sûr. La seule fois qu’il avait vu l’émeraude agir sur quelque chose d’autre que lui était pour protéger temporairement Cabba de l’épée démoniaque de Demigra. Il osait espérer qu’il pourrait appliquer ses capacités sur d’autres personnes et devenir un véritable soutien d'importance pour les protecteur de la Terre dans les affrontements contre ceux qui leur en voulait du mal.

La stupeur de la guerrière n’était pas quelque chose de nouveau pour l’hôte de l’Ange du Jugement. Ce pouvoir, ce don, était aussi désagréable pour lui qui devait revivre la vie d’une personne à travers son regard que pour les concernés qui voyaient toute leurs vies privées en possession d’un parfait inconnu. Ce qui le surprit était la manière dont Xiomara prenait la nouvelle. Bon nombre de personnes renieraient cela ou seraient effrayés que les parties sensibles ou indésirables de leurs vies soient exposées au grand jour par ce type qui s’était montré relativement hostile au début de la conversation. Oh, elle était gênée, mais elle semblait plus captivée par la source de cette révélation. Ceci fut une agréable surprise pour le porteur de l’émeraude, de quoi lui faire lâcher un plus beau sourire. Elle le questionna même davantage sur le don entre les mains de l’homme à l’écharpe.

Après, elle posa une question qui laissa perplexe Williams Auguste. Comment cela se manifestait ? Il ne s’était jamais posé la question auparavant, il prenait simplement comme argent comptant ce qu’il gagnait en savoir sur la vie de la personne en face de lui. Il réfléchit quelques secondes avant de répondre, sur le ton d’embarras.

Le duel fut accepté de la manière la plus docile possible. Un véritable soulagement pour le parieur. Dans un cadre plus civilisé et moins hostile que ce qu’il avait initialement essayé de provoquer dans une vaine tentative de purger ses mauvaises pensées qui plus est. Même s’il doutait qu’ils étaient fait pour se combattre un jour, même si la destinée pouvait se montrer pleine de surprises, il aurait plus parié par la chance que la volonté d’un Dieu pour cette rencontre. Alors qu’il l’écoutait, elle posa une bonne question. Sa compétence à voler. Il le pouvait… Quand il se transformait. Il ne voulait pas gâcher une telle prouesse simplement pour se déplacer, mais il avait une meilleure alternative à ça.

Aussitôt, il se téléporta dans son appartement dans la Capitale de l’Ouest. Tout semblait en ordre là où il était. Il enleva son écharpe pour être sûr de ne pas l’endommager et décida de se replier vers une tenue plus appropriée pour une telle rencontre. Williams avait vu de quoi Xiomara était capable ! Ce combat, bien qu’amical, n’allait pas être de tout repos. Il décida de porter une tenue de Specs Ops de l’armée terrienne. De la protection et une combinaison bien noire pour accompagner le tout. Il se regarda brièvement dans le miroir pour remarquer qu’il avait l’air un tout autre homme dans un tel habit. Il ne savait pas s’il devait en être faire ou en être terrifié.

Il se dirigea vers son coffre-fort où il avait rangé son arme il y a un jour de cela, avant sa visite chez Inari. Il le chargea et embarqua quelques chargeurs avec lui. L’épée contre le pistolet… Il y avait une expression qui disait de jamais apporter un couteau dans une fusillade, mais sachant ce qu’il l’attendait, c’est lui qui se sentait sous-préparé pour la rencontre sportif. Maintenant paré, il se téléporta à la destination où la Draegghan l’attendait certainement.

Ceci allait être le moment de prouver leurs mérites, que ce soit autant pour l’un que pour l’autre.