Défaite Totale

Le palais de Dieu était le bastion sacré de la Terre. Rare étaient les élus capables d’atteindre ce lieu mystique, mythique et ancien. Flottant au-dessus des nuages, il était autant une tour de supervision des Hommes qu’un refuge adéquat pour n’importe quel ermite. Et quand bien même ce sanctuaire n’était que très rarement perturbé, un vent glaçant vint frapper la cité flottante, comme un avertissement. Instinctivement, Dendé foula le damier de marbre blanc de la place centrale, guettant avec prudence l’horizon lointain. Il se passait quelque chose, il c’était déjà passé quelque chose.

Sous ses yeux se matérialisa alors Chronoa. Il n’avait jamais eu de la chance de rencontrer la déesse du temps, il n’en avait eu qu’une brève description transmise par Mister Popo. Elle semblait abattue, les mains au sol et le visage couvert de larmes. Un éclair traversa l’esprit du jeune Namek : avait-elle était attaquée ? L’assaillant allait-il la rejoindre ici ? Après tout, ça n’aurait pas été la première fois que ce temple sacré serait transformé en champ de bataille. Il priait intérieurement pour que cela n’arrive pas. D’un autre côté, il était peu probable que cette invitée improbable soit suivie. Les Kaioshins étaient des divinités consciencieuses et respectables, certainement soucieuses de la santé de leurs pairs, comme des mortels. En somme, elle ne se serait pas téléportée ici si elle était réellement en danger. Cette réflexion ne dura pas plus d’une seconde, mais elle fut nécessaire à le détendre assez pour qu’il s’autorise à se précipiter vers elle.

Mais dans quel état était vraiment la concernée ?

Avachie et désolée, Chronoa pleurait à chaude larmes, encore perturbée par la mort de Yashigaki puis Kaito. Ils n’étaient pas les seules victimes de cette journée macabre, bien au contraire : beaucoup de héros venaient de périr en défendant ardemment Conton City. Un baroud d’honneur délétère qui fut vain, le diable avait pris possession de la crypte et tous les espoirs que fondaient la magicienne s’étaient envolés. Tout le temps qu’elle eût investi venait d’être soufflé par la témérité sans faille de son plus ancien rival. Qu’est-ce qui pouvait expliquer une telle défaite ? Peut-être qu’il s’agissait du relâchement de la time patrol, victorieuse depuis des millions d’années, qui s’était mollement reposée sur ses lauriers au fil des âges. Ce pouvait aussi être la conséquence du poids de l’administration du Grand Prêtre, des limitations draconiennes qu’il avait imposé sur les recrutements et la structure de l’organisation. Aussi, sans doute que l’éthique de la patrouille fut trop grande, trop de réserves, trop de prudence.

Il n’y avait sans doute pas qu’un facteur, mais des centaines, la géométrie de cette déroute ne se limitait pas à la gestion de la time patrol. Mais il demeurait certain que beaucoup allaient malgré tout penser que ce fut le cas. Elle allait sans doute devoir défendre sa paroisse, les mortels devaient en avoir assez des querelles intestines des très-hauts. Les éléments ne jouaient pas en sa faveur, elle le savait. Mais à cause de la profonde tristesse qui l’enivrait, elle ne parvenait pas à penser à un quelconque plan de contrattaque, elle était trop faible, trop affaiblie du moins.

Dendé se présenta à elle, s’accroupissant à son niveau pour tenter d’attirer son regard. Il était un peu gêné, elle était sa supérieure mais semblait totalement éprouvée et perdue, il ne savait pas comment s’adresser à elle.

« Kaioshin du temps ? Vous êtes Chronoa ? »

Il n’eut pas immédiatement de réponse, la concernée s’activa néanmoins. Elle se redressa lentement, séchant ses chaudes larmes avant d’observer les alentours. Elle n’avait même pas réellement calculé son lieu d’atterrissage, elle avait juste déclenché la téléportation de tous les survivants possibles sur sa position. Elle découvrit que le hasard avait bien fait les choses, elle avait inconsciemment pensé au palais de Dieu, sur Terre. Elle observa les alentours quelques instants avant de réellement prendre en compte son environnement. Son affolement laissa place à une certaine retenue, elle ne pouvait pas communiquer un sentiment davantage positif vu les circonstances. Elle se tourna vers le maître des lieux pour le saluer, ne sachant pas vraiment comme lui décrire la situation.

« Je… Et vous êtes… Dendé ? Le Dieu de la Terre ? »

Le concerné, bien heureux de voir la concerné prononcer quelques mots, hocha énergétiquement la tête.

« Oui, c’est bien ça. »

Soudain, les alentours si calmes furent troublés par le bruit caractéristique des téléportations. De très nombreuses personnes semblaient avoir été amenées ici pour être mises en sécurité. Il s’agissait de l’effet du puissant sort de Chronoa qui transporta à la surface du palais la plupart des habitants de la cité du temps. Fort heureusement, une partie de la population fut en mesure de fuir avant ou pendant l’assaut, soit par l’œuvre de magiciens parmi les civils, soit parce qu’ils n’étaient pas présents au moment de l’attaque. Pour ceux qu’ils restaient, les plus chanceux étaient maintenant ici, sur Terre.

Dendé et Chronoa contemplèrent les très nombreux réfugiés, le palais était tout simplement envahi de survivants. Evidement, le successeur de Kami fut totalement stupéfait d’une telle démonstration. Il avait les yeux écarquillés et ne trouva pas les mots. Beaucoup des innocents ici présents étaient blessés, voir mourants. La déesse du temps serra les poings, elle devait se montrer forte face à son « peuple » et faire ce qu’elle pouvait pour aider les siens. Néanmoins, elle devait fatalement expliquer une partie de la situation à son hôte.

« Nous avons été attaqués par un puissant dieu démon… Nous avons perdu notre monde et nous avons besoin d’aide pour soigner les blessés. Pourrais-tu m’aider ? »

Déclarât-elle, non sans retenir un sanglot ou deux. Elle était désemparée mais conservait un semblant de motivation. De la détermination pure qui la poussait à avancer qu’importe ce qu’il se passait. Le Dieu de la Terre et Chronoa firent donc équipe pour secourir ceux qui devaient l’être.

Parmi toutes les personnes qui apparaissent à proximité de Chronoa, l’un d’eux fut celui d’Epina qui ne bougeait tout simplement pas. La seule chose qui pouvait se voir était ses yeux fermés et le sang qui commençait petit à petit à créer une mare autour de lui. Son armure pratiquement entièrement détruite et son justaucorps en piteux état. C’était comme s’il venait de passer le sale quart d’heure régnant en maître sur les sales quart d’heures.
Si les gens autour de lui pouvaient tenir debout. Il se pourrait bien que l’on s’aperçoive que son état nécessitait une intervention immédiate sous peine de voir le guerrier de l’espace -désormais ses cheveux ayant repris une apparence normal- rejoindre le Royaume d’Enma avec une durée depuis sa résurrection qui flirtait avec ce que certains appellent un “speedrun”.

Malgré tous les efforts que lui et Epina avaient fait, ils n’avaient pas réussi à battre Buu. La régénération qu’avait celui-ci était décidément très embêtante. Et alors que celui-ci avait été sur le point de les tuer, ils s’étaient fait téléporter. Ce n’était pas Gokû qui avait usé de la téléportation. Lui=même ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer.

Aussi, lorsqu’il reconnut le Palais de Dende, il ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement, tandis que ses cheveux devinrent noir ébène. Mais il ne put s’empêcher de grimacer lorsqu’il vit le nombre de personnes. Tous appartenaient à la Patrouille du Temps. Pourtant, aussi nombreux qu’ils pouvaient paraitre, ils ne l’étaient pas. Il manquait beaucoup trop de personne et il le voyait bien. Ils n’étaient rien d’autres que des survivants. Et cela le destabilisait pas mal. Il ne sentait même pas Yashigaki, Hellzetsu ni même Kaito. Ils étaient morts… ? Il ne put s’empêcher de ressentir de la colère et de la tristesse. Les Time Breakers avaient gagné cette fois. Ils avaient été trop faible pour les vaincre. Mais pour l’heure, il devait parler à Chronoa. Ils devaient préparer leur revanche. Ils ne devaient pas laisser le nid à Demigra, Gokû le savait pertinemment.

- Aie ouille ouille ! ne put-il s’empêcher de grimacer.

Il n’était pas forcément en bon état. Mais le pire était l’état de ses mains qui préparaient des marques de brûlure. Après tout, il avait essayé de résister à la « Supernova » de Buu en lui envoyant un Kamehameha. Cela n’avait clairement pas été une bonne idée tout compte fait. Les muscles de tout son corps étaient en mauvaises états, tout comme ses os.

Il fit un pas. Sa vue se brouilla alors. Il fit un second pas. Il ne se sentit même pas toucher le sol, près de Dende. Il avait déjà perdu connaissance.

Dendé s’attelait à soigner le plus de blessés possibles, privilégiant la stabilisation des cas les plus graves au détriment des plaies bégnines. Cela faisait beaucoup de travail, il avait devant lui des centaines d’innocents meurtris par les manigances du vil Demigra. Fort heureusement, il n’était pas le seul à être doué de pouvoirs de guérison, certains time patrollers survivants l’aidait et Chronoa semblait aussi de la partie. C’est ainsi qu’un groupe d’une dizaine de d’urgentiste se forma, chacun séparés en différents points de la plateforme pour prendre conscience de l’ampleur des dégâts. Bien vite, le jeune Namek se confronta à Son Goku, lui qui avait bravement combattu Super Buu lors de la bataille de Conton City. Dendé n’avait aucune idée de ce que ce dernier avait pu traverser, tout ce qu’il savait, c’est qu’il méritait d’être guéri. Le dieu local apposa ses mains sur le torse endeuillé du guerrier de l’espace, lui insufflant suffisamment de magie pour qu’il se régénère lentement. Que dire de plus ? Malheureusement, le maître de Mister Popo n’avait le temps de s’occuper longuement de chaque âme en peine au sein de sa demeure, il y avait tout simplement trop à faire.

De son côté, Chronoa prit le temps de soigner Epina, faisant un usage illégal de sa magie Kaioshin pour arrêter l’hémorragie de son protecteur. Les très nombreux mourants drainaient l’énergie vitale de la déesse qui devait en partager à chaque guérison. Mais elle ne pouvait tout simplement pas se résoudre à laisser l’un de ses protecteurs périr, ils avaient déjà trop donné. Après une heure difficile à contenir les situations les plus désespérés, un semblant de camp se forma au palais. Mister Popo installa quelques tentes qu’il entreposait auparavant l’on ne sait où. Les combattants les plus meurtris étaient logés dans des chambres situés à l’intérieur du sanctuaire. Pour les blessés plus bénins, ils n’eurent qu’un semblant de duvet et furent contraints de dormir à la façon d’un camping. Personne ne prenait le temps de réfléchir à la suite, il y avait tant de dommages à panser que tout le monde demeura occupé deux bonnes heures supplémentaires, assez longtemps pour que le soleil se couche.

Un semblant de sérénité gagna les miraculés ici présents : personne ne les avait poursuivis, ils étaient en sécurité pour le moment. Leurs abris étaient sommaires et ils avaient beaucoup perdu, mais ils étaient encore en vie. Chronoa et Dendé se retrouvèrent à l’intérieur, discutant dans un couloir, faute de place disponible ailleurs pour échanger. La gardienne de la crypte avait expliqué le déroulement de l’assaut de Demigra à son bienfaiteur, lequel ne semblait guère rassuré.

« Ce Demigra était déjà un danger auparavant, maintenant, il menace l’ensemble des univers ! Nous devons prévenir Son Goku et Vegeta ! »

Chronoa agita la tête, elle aurait aimé avoir leur soutien, mais cela ne lui était pas permit. Si elle incorporait à sa troupe des combattants qui n’étaient pas des membres de son alliance, ou bien des voyageurs temporels, elle ne vaudrait pas mieux que le démon qu’elle combattait. C’était triste à dire, mais elle ne luttait pas avec les mêmes armes que son adversaire. Les barrières morales affichées en vertus par son organisation la limitaient fortement dans toutes les actions qu’on pouvait qualifier de « téméraires ». Devait-elle revoir ce point ? Devait-elle inclure des combattants qui n’étaient pas liés à la guerre du temps à sa troupe ? Ces questions la taraudaient, mais pour l’heure, elle n’était pas prête à changer de ligne.  

« Les patrouilleurs temporels ne doivent pas faire appel à des héros qui n’ont pas d’affiliation avec les lignes temporelles. Ce n’est pas si simple, pour nous… »

Concédât-elle, fatiguée et désemparée par la criticité de leur situation. Techniquement, elle avait déjà impliqué Dendé dans ses affaires, ce qui en faisait une criminelle. Mais ce genre de considération l’atteignait moins avec le Diable aux affaires courantes.  Elle poussa un bref soupire, rapidement suivi par son interlocuteur qui se trouvait tout aussi embêté qu’elle.

« Tout cela ne doit pas vous arranger… Si je peux faire quoi que ce soit… »

Elle hocha la tête et adressa la mine la plus positive possible à son hôte. Ce jeune namek disposait d’un grand cœur et culpabilisait de ne pas pouvoir faire plus, pourtant, il était déjà un héros à sa manière.

« Tu nous a déjà beaucoup aidé, nous n’aurions jamais pu sauver tout le monde sans ton aide. Je dois rassurer les survivants et leur donner un cap. »

La détermination de la dame du temps revigora un tant soi peu l’humeur de Dendé. Même dans les phases difficiles, il fallait garder la tête froide et penser au positif. Il se redressa et prit alors les devants, remarquant aisément que son invité était extenué.

« Vous devriez vous reposer, Kaioshin. »

La concernée, les yeux mi-clos, accepta avec un certain fatalisme sa condition de « loque » et concéda à se coucher sous l’une des tentes disposées dans le domaine. Une nuit reposante et néccéssaire qui se fit dans un silence de plomb. Il fallait dire que tout le monde était fatigué, que ce soit par les combats ou par les sauvetages.

A leur réveil, les deux saiyans se trouveront, par le hasard des choses, côte à côte dans une grande tente. Devant eux, des plateaux repas généreux les attendaient pour combler la faim qu’ils eurent sans doute accumulé pendant leur repos. Dehors, Chronoa et Dendé étaient encore ensemble, visiblement en train de soigner les blessés « moins graves » qui demandaient tout de même de l’attention.

Cela commença par une sensation d’un chaud agréable qu’il commençait à ressentir, une fatigue présente mais qu’il sentait peu à peu partir. Il n’avait même pas conscience de son corps ni même de lui-même, c’était juste cela: une sensation.
Peu à peu la sensation devint de plus en plus précise et l’hybride commença lentement à bouger son corps sans s’en rendre véritablement compte, mais prenant conscience grâce à cela de l’existence de chaque membre de son corps, main dont les doigts bougeaient très légèrement de temps en temps, ses pieds qui se recroquevillèrent légèrement, cherchant un peu plus de cette chaleur sous ce qui devait être un duvet...
Et sa queue de singe qui subitement trouva la sortie de son duvet dans lequel il avait été placé, la différence de température entre l’intérieur et l’extérieur le frappant.
Ce fut à ce moment qu’il commença à ouvrir lentement les yeux, avant de subitement sortir de son lit par réflexe, pleinement éveillé et pourtant encore dans une certaine torpeur.

Il ne disa rien, que pouvait-il dire de toute manière. Prenant ce qu’il voyait sous les yeux, il lui fallut une petite dizaine de secondes pour se rendre compte qu’il n’était plus à Conton City mais sous une tente, avec un buffet à proximité immédiate pour consommation. A côté de lui, il voyait reposer tranquillement Kakarrot, qui semblait également émerger peu à peu.
Jetant un coup d'œil vite fait à l’extérieur de la tente, il reconnut de suite l’architecture familière du Palais du Dieu de la Terre, temple flottant qui abritait très certainement de nombreux secrets, ainsi qu’une salle très particulière sur le plan temporel.

Se permettant de se relaxer, le guerrier de l’espace attrapa rapidement une pièce de poulet géante, faisant aisément la moitié de sa taille qu’il commença à dévorer. Il était affamé, mais également inquiet.
La vitesse de consommation de la pièce de nourriture ne fut pas longue, et après rapidement s’être rapidement débarbouiller le visage, Epina sortit pour aller en direction de l’activité principal, il vit un jeune Namekien, ainsi qu’une femme de petite taille portant des habits qui correspondait aux images qu’il avait vue lors de son séjour au Paradis. Une Shin, et vue la situation et le lieu où ils se trouvaient: il était prêt à parier qu’elle n’était pas inconnu au fait qu’ils avaient miraculeusement survécu et été transportés dans ce qui semblait être un lieu sécurisé.

Sans un mot et sans masquer sa présence, il se rapprocha du duo; attendant patiemment une pause pour les questionner.
Quelques secondes ou minutes plus tard. L’occasion se présenta.
S’approchant du Duo, il croisa les bras.
“Je suppose que c’est grâce à vous deux que le Roi Enma n’a pas encore dû traiter ma visite... Merci.” Commença t-il avec un hochement de tête pour les remercier.
“Je suis Epina, j’étais venue à Conton City quelques instants avant le début de l’attaque pour prendre quelque nouvelles... Mais visiblement j’ai raté des choses depuis ma résurrection très récente. C’est quoi nôtre situation actuelle?” Demandat-il, les yeux plongé dans ceux de la femme de petite taille. Sa queue de singe se baladant de droite à gauche.

Son Gokû rouvrit lentement les yeux. Il avait été soigné. Il ne sentait plus vraiment son corps le tirailler. C'était une bonne nouvelle.

Il observa les alentours, se demandant où il était. Fort heureusement, sa mémoire lui revint rapidement. Il sentait le Ki de Dende, cela signifiait que…il n’eut même pas le temps d’y penser plus longuement, sentant quelque chose de délicieux. Plusieurs plats leur avaient été préparé pour qu’ils puissent se sustenter. Il s’y approcha, et mangea à toute vitesse plusieurs choses, de bon cœur. La situation était certes critique mais Gokû ne pouvait jamais refuser l’appel de la nourriture. Et puis, il avait besoin de manger après tout ce qu’il avait fait. Il devait restaurer un peu l’énergie de son corps. Après plusieurs minutes, il sortit de la pièce et alla voir Dende, Chronoa et Epina, le ventre bien rempli :

- Oy, Dende ! dit-il tout amicalement. C’est toi qui nous as soigné ? Merci beaucoup !

Il regarda les alentours et grimaça : il ne voyait pas plusieurs personnes. Son frère Raditz était lui aussi mort. C’était un guerrier exemplaire, depuis qu’il avait rejoint la Time Patroll. Il ne voyait pas non plus Yashigaki ou Hellzetsu. Ni même l’instructeur qui lui payait des repas. Et plusieurs autres personnes manquaient aussi à l’appel. Cela le dérangeait profondément. Les pertes semblaient considérables. Il inspira longuement, afin de ne pas céder à la colère. Ce n’était pas le moment de craquer. Tout n’était pas perdu, il le savait bien. Il s’exclama alors, à nouveau de son ton amical, pour ne pas affoler personne et les rassurer :

Pour avoir travaillé dans la Patrouille du Temps durant de longues années, Gokû savait pertinemment à quel point le temps pouvait rapidement se fragiliser. Qui sait ce qu’il pouvait y arriver, maintenant que Demigra y avait libre cours ? C’était encore possible de s’en occuper, et il le savait bien. Il se tourna alors vers Chronoa et s’exclama :

Après tout, ils avaient besoin d’elle pour reprendre Conton City. C’était leur seul moyen d’y accéder. Surtout maintenant que Kaito Shan était mort, et qu’ils n’avaient plus accès à la technologie. Il sentait aussi Poiko plus loin mais il ne savait pas vraiment s’il était capable de les téléporter manuellement là-bas. Non, pour Gokû, Chronoa était leur seul chance de retourner à Conton City. Elle les y avait sortis, elle pouvait bien les y faire rentrer. Il se tourna ensuite vers Dende :

Il avait encore accès à 24 heures à l’intérieur approximativement, ayant déjà utilisé moins de 24 heures avec Gohan pour se préparer pour affronter Cell. Pour le moment, il devait s’entrainer. Il savait qu’il n’était pas à la hauteur. Il murmura en serrant les poings :

Il se secoua la tête :

Un vent d’accalmie soufflait sur le damier immaculé du palais de Dendé. La tension s’évadait au grès des douces bourrasques, laissant entrevoir un lendemain moins sombre. L’aide apportée par le tout puissant avait été capitale, comme les soins prodigués par les nombreux volontaires comptés parmi les survivants. Puis les forces se reconstituaient lentement ici et là, tout autant que le moral des troupes. Cependant, il n’y avait nulle place à l’emballement, la situation restait difficile et la libération de la cité du temps n’était pas pour bientôt. Malgré tout, les anciens patrouilleurs du temps pouvaient garder espoir : Chronoa était en vie tout comme Poiko, son second. Et cette chance providentielle de repartir au combat, tous la chérissaient du plus profond de leur cœur. D’ailleurs, de nombreux soldats à peine remis venaient saluer la déesse, remerciant cette dernière, tout comme Dendé, de l’aide ô combien profitable qu’ils avaient prodigué. D’ailleurs, le Namek semblait très fatigué, ses réserves magiques étaient totalement épuisées et il ne tarda pas à se retirer.

Au sein de ces visages reconnaissants se présenta Epina et Son Goku. Les deux guerriers de l’espace avaient combattu ensemble contre le terrible Majin Buu, l’un des adversaires les plus redoutables qui soit. Pourtant, leur ténacité les menait là, vivants et motivés pour reprendre ce qui était leur. Chronoa les accueilli avec un large sourire, satisfaite de les voir déjà si bien portant. Le mercenaire fut le premier à obtenir une réponse, d’autant qu’il était légitime qu’il comprenne dans quel bourbier il se trouvait.

« Je suis contente de vous voir ! »

Commençât-elle avec un certain entrain, basculant sur une mine plus fermée lorsque le difficile sujet de la défaite dû être abordé.

« Nous avons été attaqués par le démon Demigra, il s’agit d’un sorcier maléfique assoiffé de pouvoir. Il est venu avec… Cette armée de monstres, nous ne pouvions rien faire. »

Le timbre de la voix de la magicienne s’étiolait avec l’émotion. Le diable avait littéralement fait déferler l’enfer sur la cité, détruisant une grande partie des structures tout en tuant la majorité des innocents qui eurent le malheur de s’y trouver piégés. Un spectacle affreux, une vision d’horreur à laquelle elle ne pouvait pas se soustraire. D’une manière ou d’une autre, cette catastrophe était en partie sa responsabilité, elle n’avait pas su défendre sa ville. Son regard s’abaissa un instant au sol, comme perdu dans les limbes d’un cauchemar.

« Maintenant qu’il a pris la crypte, il est le nouveau dieu du temps… Le monde court un grave danger. »

C’était peu dire, le makaioshin ne tarderait pas à en vouloir plus, toujours plus. La nature perfide de Demigra le poussait être constamment à la recherche du pouvoir, de la supériorité de son être sur tous les autres. Cette inspiration malveillante risquait de le tenter à s’en prendre aux 13 univers, de les dominer pour combler, là encore temporairement, sa soif de conquête.

Son Goku intervint alors, expliquant qu’il comptait bien s’entrainer pour se préparer au match retour. Une combattivité bienvenue qui allait être nécessaire dans les prochains mois. Oui, les survivants allaient devoir s’organiser pour devenir plus forts, trouver des alliés et exploiter les failles de l’ennemi. Chronoa comptait bien assister ses troupes, au combat s’il le fallait. Après tout, elle pourrait très bien prendre le temps de se former aux arts martiaux, maintenant qu’elle ne possédait plus la crypte. Malheureusement, son frêle corps ne semblait pas vraiment adapté, même avec une grande patience et une évidente rigueur. C’est pour cela que l’homme de Chichi proposa de la cacher. La concernée vint rougir un peu sur le coup, elle était une « VIP » plus que jamais et cette perspective la mettait mal à l’aise.

« Me mettre à l’abri ? Je ne peux pas vous abandonner, je compte bien vous aider ! »

Bien qu’il s’agissait de la solution la plus sage, Chronoa se refusait à toute inaction. Elle désirait avoir un rôle, même s’il n’était qu’utilitaire. Malgré tout, elle se rendait bien compte qu’elle n’allait pas pouvoir être libre de ses mouvements. Elle ne pouvait pas s’exposer trop longtemps à l’ennemi, du moins, en révélant sa véritable nature.

« Enfin… Je comprends bien que je ne dois pas être capturée. Mais je ne compte pas être enfermée dans un cachot jusqu’à la victoire. »

Elle fit la moue, mimant qu’elle boudait en croisant les bras pour faire réagir ses gardiens. Elle poussa ensuite un petit rire complice pour détendre l’atmosphère. Elle allait devoir se faire discrète, elle observa un instant sa tenue.

« Déjà, il faudrait que je me change. Je ne risque pas d’être discrète habillée comme ça. »

Il lui fallait une tenue terrienne le temps qu’elle restait ici, quelque chose de passe-partout. Mais comme elle n’était pas au fait de la mode locale, elle n’allait pas avoir d’autre choix que de la découvrir par elle-même. Cela signifiait qu’elle allait devoir descendre ici-bas, auprès des mortels. Elle aurait pu envoyer un volontaire, mais elle ne faisait pas vraiment confiance à ses protecteurs sur ce genre de sujet. Puis, elle ne comptait pas passer plus d’une heure dans les rues de Satan City. D’autant que Demigra devait être occupé à reconstruire la cité du temps, il y avait donc un semblant de temps mort qui lui permettait de faire ses emplettes sans crainte d’être sérieusement dérangée.

« Vous pourriez m’escorter à la zone commerciale de la grande ville la plus proche ? »

Demandât-elle avec une certaine gêne aux deux saiyans, ce n’était pas une demande qui semblait très professionnelle et pourtant, ça l’était bien.

Goku proposa ensuite d’organiser un entrainement avec Epina. Oui, ils devaient tous se renforcer, mais ce n’était peut-être pas la première chose à faire. D’ailleurs, le martialiste se ravisa de lui-même et proposa plutôt de faire revenir Kaito d’entre les morts. Une idée plus concrète auquel la dame du temps apporte une réponse mitigée.

« Oui, nous avons bien un set de Dragon Balls à notre disposition capable d’exhausser ce vœu. Mais… Je ne suis pas certaine que ce soit utile. »

Elle haussa les épaules, l’air perplexe.

« Il est déjà revenu d’entre les morts par lui-même plusieurs fois, je préfère donc attendre quelques jours, au cas où. Une fois Shenron invoqué, nous devrons attendre plusieurs mois pour se servir de nouveau de nos boules de cristal. »

Oui, réaliser un vœu dans la précipitation n’amènerait rien de bon. Si le fils de Lyla était destiné à revenir d’entre les morts dans quelques jours, leur vœu ne ferait que réduire ce petit délai, une avance qui n’apporterait rien de plus qu’un confort éphémère. Alors, la déesse préférait se montrer prudente en attendant un peu, juste au cas où. Elle réajusta ses épaulettes et s’avança vers le bord de la plateforme géante du palais, observant les nuages en contrebas quelques instants. Puis elle se tourna vers ses deux gardiens.

« Alors, on y va ? »

Demandât-elle avec une pointe d’excitation et d’enthousiasme. Elle ne quittait jamais Conton City, découvrir un nouveau monde de la sorte était une véritable bouffée d’air frais pour elle !

“Buu fut en effet à la hauteur de sa réputation, mais le démon à ses côtés était loin d’être une partie de plaisir. Demigra à trouver des alliées extrêmement dangereux, si on veut avoir une chance il va nous falloir bien plus que de l’entraînement: il nous faudra un plan et un bon.” Rajouta t-il en commentaire de Kakarrot vis à vis de Buu, et enfin Chronoa lui répondit. Heureuse visiblement de les voir rétablis.

“Demigra, encore lui.” Maugréa l’hybride en entendant ce nom. Décidément, il semblait destiné à devoir être emmerdé par ce Dieu-Démon à chaque fois qu’il était en vie d’une manière ou d’une autre.
“Prochaine occasion, je lui en colle une dans la tronche. Cela va faire au moins la troisième fois qu’il me pourrie la semaine. Et troisième fois que ça se termine en situation de danger de mort.” lança-t-il en soupirant, il n’osait pas demander les dégâts que pourrait créer le Dieu-Démon maintenant qu’il avait le contrôle de la crypte, en prime l’hybride n’avait pas pu écouter le message de ce dernier vue qu’il était en plein passage à tabac de la part de Buu.

Finalement, Chronoa établissant des priorités et donnant un peu de coordination, il se résuma le tout dans sa tête: attendre le retour de Kaito et sinon trouver les dragons ball. Et également qu’elle se trouve un déguisement. Il regarda dans son armure et... Sans surprise n’avait pas un seul rond sur lui.

“Kakarrot, tu nous servira de guide. Les villes terriennes ne sont pas mon domaine de compétence. De plus, je n’ai pas le moindre sou pour payer quoique ce soit.” Dit-il en commençant à retirer son armure, gardant simplement le justocorps noir qui pouvait passer pour une tenue sportive. L’armure en elle-même risquant d’éveiller des soupçons, le seul détail gênant était sa queue de singe qu’il se contenta d’enrouler autour de son ventre, observer sans précaution on pourrait croire à une simple ceinture.

Se plaçant à proximité immédiate de Chronoa tel un garde du corps, il fit signe qu’il était prêt à partir. On attendait désormais simplement que le Guerrier de l’Espace élevé sur Terre en fasse de même.

Il aurait dû s’y attendre. Chronoa ne voulait pas du tout rester en retrait. Et en un sens, c’était une bonne chose, Gokû en était très content. Après tout, elle pouvait tout de même s’avérer utile. Et elle prouvait son courage de cette manière, ce qui était une bonne chose. Il lui sourit :

La suite, néanmoins, il ne la comprit pas. Chronoa parlait d’allait faire… du Shopping. Du moins, elle avait besoin de vêtements locales. Son Gokû s’exclama alors :

Il ne sut dire pourquoi mais il eut rapidement l’impression que ce n’était pas une bonne idée. Pourtant, il était persuadé du contraire. La tenue de Kame était terrienne. Cela suffisait entièrement, n’est-ce pas ? Non ? Dommage. Chronoa enchaina sur le sujet des Dragon Ball et de ramener les morts à la vie. Mais comme elle le dit, Kaito pouvait revenir à la vie sans les Dragon Ball et il l’avait déjà fait. Cela surprit grandement Gokû mais il accepta l’explication. Kaito était un Dieu après tout. Cela faisait très probablement partie de ses compétences divines.

Ce fut Epina qui lui apporta la réponse : ils allaient en ville. Et Gokû devait leur servir de guide. Le problème…c’était que Gokû n’y connaissait ps grand-chose en ville, lui qui avait toujours vécu à l’écart.

- STOP ! s’écria-t-il alors avant de sourire d’un air gêné et de s’expliquer : Je ne peux pas vous servir de guide, moi j’ai toujours vécu au Mont Paozu. Et je m’y suis jamais attardé, dans les grosses villes !