Le goût satisfaisant d’un travail bien fait [SOLO]

Des alarmes commencent à sonner de partout dans l’une des bases de lancement de Dösatz. Le bruit du chaos ambiant est assourdissant. La sécurité qui se jette sur les lieux du crime et les mercenaires qui se défendent comme ils peuvent d’un crime dont ils ne sont pas responsables de la seule moyen qu’ils connaissent : la violence. Des tirs d’armes lasers dans tous les sens, les boules d’énergies s'enchaînent sans cesse et des renforts se rapprochent de plus en plus du lieu de la confrontation.

Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui a pu créer une telle hystérie ? L’assassinat de Kalt Kleener, bien sûr. Le dirigeant de la Winged Corporation est mort. Celui qui se considère imprenable s’est fait avoir par le propre fruit de ses travaux : un tombeau de fer qui l’a écrasé tel une crêpe. La confusion est présente et les seules responsables aux yeux des gardes de Dösatz sont les gens ayant répondu à l’appel de l’oligarque. Partiellement vrai. Qu’une seule de ces personnes est responsable, à vrai dire. Il est maintenant bien loin. Il a profité de la confusion ambiante pour se faufiler dans la foule et disparaître bien loin des caméras.

Le plaisir de faire un travail propre ne lui est pas inconnu, encore plus sur une cible à la réputation aussi importante. Un homme ayant influencé la galaxie sans fin est maintenant qu’un tas d’ossements brisés et de sang sur la paroi d’un mur d’un lieu aussi lambda. Il ne se voit pas comme le karma pour autant, mais l’ironie de la chose ne lui échappe pas. Cela l’amuse, même.

Maintenant bien éloigné du champ de bataille qu’il a provoqué, l’homme à la tenue pourpre sort son téléphone dans une ruelle recouverte de neige. L’endroit n’est pas normalement enneigé, mais certaines personnes avec suffisamment de fond ont réussi à en faire un endroit spécial pour célébrer les fêtes de Noël terriennes et essayent d’émuler l'expérience, même si la neige est devenue rare sur la majorité de la planète bleue durant cette période. L’endroit est heureusement désert pour l’instant, seulement quelques privilégiés y sont autorisés. Le lieu parfait pour faire un rapport à des employeurs peu scrupuleux grâce à la magie de la communication à distance.

“C’est fait. Je pense que je n’ai pas besoin d’en dire davantage.”

L’autre côté du téléphone est dans un dialecte inconnu pour la grande majorité de l’Univers, comme une langue morte ou encore des codes rigoureusement complexes à comprendre. Peu importe ce qui est dit, le meurtrier pose sa main sur sa hanche et regarde par-dessus son épaule au fur et à mesure du message.

“Il a déjà exhibé toute ses compétences face au terrien durant son tournoi. Le reste est sur le marché de Dösatz. Il n’avait rien de plus que nous pouvions tirer de lui pour vos recherches.”

L’homme sort de sa poche un paquet de friandises aux goûts plus exotiques que l’un que l’autre. Il a besoin de cette stimulation pour apprécier pleinement sa journée. De plus, comment ne pas aimer le goût du fruit de la passion après un acte aussi délectable ? Le bruit du téléphone est toujours aussi incompréhensible pour les oreilles d’un novice.

“Très bien, je vais continuer les analyses pour de potentielles sources à exploiter.”

Il lâche l’emballage maintenant vide de sa gloutonnerie dans la neige artificielle. Il disparaît soudainement et son énergie n’est plus détectable. La seule preuve de sa présence est du plastique usagé qui va être balayé par le vent ou un concierge dans peu de temps.