La ville d'Halloween

Dans la quiétude de la nuit, sous le ciel étoilé de Görana suite à son retour du Royaume de la Belle et la Bête, Setsuka se laissait aller à ses pensées. Les bruissements des feuilles et les chants des créatures nocturnes formaient une mélodie apaisante qui l'accompagnait dans ses souvenirs. Elle ferma les yeux et se remémora les fragments de souvenirs flous qui la hantaient depuis quelque temps. Des images brouillées et confuses traversaient son esprit, des scènes terrifiantes et horribles qu'elle ne pouvait pas expliquer.


…




Elle se souvint d'abord d'une planète ravagée par des flammes. Les cieux étaient noirs de fumée, et des silhouettes fugitives se déplaçaient dans le chaos. L’autochtone observait, impuissante, des habitants fuyant dans toutes les directions, leurs cris de désespoir se mêlant aux rugissements des incendies. Elle vit des enfants pleurant, des familles déchirées, des bâtiments s'effondrant sous la chaleur infernale. Mais tout cela semblait irréel, comme un cauchemar dont elle ne parvenait pas à se réveiller.


…


Ensuite, une autre vision la frappa. Une planète gelée, où le vent glacial sifflait entre des montagnes de glace. La chasseresse se trouvait dans une caverne, observant une scène de terreur. Des créatures grotesques, mi-humaines mi-monstres, traquaient des survivants terrorisés. Les yeux de ces créatures brillaient d'une lueur malveillante, et leurs ricanements sinistres résonnaient dans l'air glacé. Elle voulut intervenir, mais ses membres semblaient paralysés, incapables de bouger. Encore une fois, elle se sentit comme une spectatrice dans un mauvais rêve.


…


Le souvenir suivant était encore plus dérangeant. Une planète dévastée par la guerre. Des champs de bataille jonchés de corps sans vie, des soldats mourants appelant à l'aide dans un dernier souffle. Setsuka se tenait au milieu de ce carnage, horrifiée par la brutalité de ce qu'elle voyait. Des machines de guerre énormes détruisaient tout sur leur passage, et des explosions retentissaient sans cesse. Elle voulut fermer les yeux, mais les scènes d'atrocités persistaient, gravées dans sa mémoire comme des cicatrices.


…


Enfin, elle revit un monde plongé dans l'obscurité. Les cieux étaient obscurcis par des nuages orageux, et des éclairs zébraient le ciel. L’étrangère se tenait sur une colline, observant une cité en ruines envahie par des créatures cauchemardesques. Des ombres sinistres se glissaient dans les ruelles, des hurlements de douleur et de terreur résonnaient dans l'air. Elle sentait une présence maléfique, une force obscure qui semblait vouloir la consumer. Une fois de plus, elle se retrouva impuissante, incapable de changer le cours des événements.


…


Setsuka ouvrit les yeux, le cœur battant, les mains tremblantes. Ces souvenirs flous et ignobles la troublaient profondément. Elle savait qu'ils ne pouvaient pas être réels, qu'ils devaient être des cauchemars ou des pensées sombres qui s'étaient infiltrées dans son esprit. Pourtant, ils semblaient si vivants, si tangibles !


Elle se leva et marcha doucement dans la forêt, cherchant à apaiser son esprit. Les arbres majestueux de Görana offraient une sensation de sécurité et de paix. Alors qu'elle avançait, elle remarqua quelque chose d'étrange au loin. Une lueur douce et orangée émanait d'un arbre massif. Intriguée, elle s'approcha prudemment.


L'arbre était gigantesque, ses branches s'étendant comme des bras protecteurs. À sa base, Setsuka découvrit une porte sculptée dans le tronc. La porte était ornée de motifs mystérieux, et en son centre, une poignée en forme de citrouille luisait doucement. Setsuka tendit la main, hésitante, mais quelque chose en elle l'incita à ouvrir cette porte, comme pour les deux portes apparues précédemment par magie sur son chemin par le passé.


Elle saisit la poignée en forme de citrouille et tourna doucement. La porte s'ouvrit avec un léger grincement, révélant seulement l’obscurité totale à l'intérieur de l'arbre. Setsuka prit une profonde inspiration et, avec un mélange de curiosité et de détermination, elle franchit le seuil.


À l'intérieur, elle tomba tout bonnement dans le vide, criant à plein poumons.

Elle tombe en spirale dans l’obscurité totale au son de son cri aigu, jusqu’à ce qu’elle atterrisse dans une immense toile de soie qui venait de littéralement lui sauver les fesses. C’était pour le moins très confortable et de bonne manufacture ! Il y avait une grande et magnifiquement macabre araignée qui finissait de peaufiner son oeuvre et qui avait fait un bond en voyant Setsuka s’écraser dedans.


“ Hé ! Fais attention !” lui avait dit l’arachnide avec une paire de pattes sur ses flancs d’un air mécontent.

“Euuuuuh pardooooon !” s’était empressée de répondre la göranienne aussi vélocement qu’elle s’était extirpé de là.


Un monde des plus loufoques et inattendu s’étendait devant ses mirettes brillantes d’admiration. C’était très bizarre comme endroit, et il fallait être particulier pour aimer ce type de décoration et d’atmosphère. Setsuka a-d-o-r-a-i-t tout de ce qu’elle observait ici.

La ville d'Halloween est plongée dans une ambiance sombre et mystérieuse. Le ciel est obscurci par des nuages menaçants, et la lumière de la lune illumine la ville d'une lueur froide et spectrale. Les couleurs dominantes sont le noir, le gris et l'orange, avec des touches de vert phosphorescent.

Les bâtiments de la ville sont tordus et biscornus, rappelant les styles gothique et victorien, mais avec une touche fantastique et cauchemardesque. Les maisons sont toutes penchées, avec des toits pointus et des fenêtres aux formes irrégulières. Les rues sont sinueuses et pavées, bordées de lampadaires anciens qui projettent des ombres inquiétantes.

Au centre de la ville se trouve une grande place avec une fontaine en forme de citrouille, décorée de motifs d'Halloween comme des squelettes, des chauves-souris et des fantômes. Il y a aussi un cimetière très présent dans le paysage, avec des tombes à l'apparence délabrée et des statues macabres.

Les habitants de la ville d'Halloween sont des créatures fantastiques et monstrueuses. On y trouve des squelettes, des sorcières, des vampires, des loups-garous, des fantômes et bien d'autres étrangetés ! Chaquevillageois  a une apparence unique, souvent grotesque ou exagérée, mais tous partagent une passion pour Halloween et les frayeurs.


« INCROYAAABLEEEEEEEEEEEEE !!! Ouaaaaaaaaaah !! »


Personne ne l’a entendue dans le brouhaha environnant, plein d’étranges odeurs et de musique. Ses yeux sont émerveillés par toutes ces choses qui se meuvent au son d’une symphonie entêtante.

C’est un lieu exceptionnel. C’est l’endroit le plus magique de tous les temps ! Comment imaginer qu’une telle beauté existe ! Qui a pensé à créer les parages ? C’est à peine croyable !

Tout est sombre et pourtant si brillant à la fois. Les formes, l’harmonie des couleurs, l’excentricité générale en appellent à tous vos sens. Setsuka se hisse alors sur ce une sorte de quadrige tiré par d’énormes loups aux dents longues et aux colliers à pics impressionnants. Le char en lui-même est décoré d’un ange aux ailes décharnées qui porte dans ses bras un homme squelette, qui prend la pose. Il est déguisé en une sorte de chapelier, une sorte de « passeur des morts » ou quelque chose dans ce goût-là. La saiyan, elle, se retrouve à califourchon sur les épaules de la statue.


« Mais… ma tenue ! »


Tant absorbée par la ville d’Halloween, c’était seulement à présent que l’autochtone le remarquait. Visiblement, la göranienne aussi avait le droit à un costume pour l’occasion ! Celle-ci était habillée d’une robe et d’un masque orange et ses canines ressortaient légèrement de sa bouche.


« Démeeeennnt ! C’est trop cool ce style ! » Se disait-elle avec un large sourire.


L’entêtante mélodie jouée lui donne une subite envie de chanter.  C’était un véritable enchantement, un sort lui avait été assurément jeté ! Ses cordes vocales vibrent d’envie de se donner en spectacle, elle n’arrive pas à retenir ce désir si puissant qui l’étreint tout d’un coup.

Setsuka se met alors à inventer des paroles à mesure que les notes vinrent à ses oreilles :








« Venez découvrir ce monde bizarre,
Où le noir n’est pas désespoir !
Amusez-vous, venez fêtez
Cette étrangeté ! »


La peuplade singulière du lieu la remarqua cette fois, puisque la jeune fille se déplace pour découvrir les moindres recoins de cette ville atypique. Des citrouilles prirent alors le relais pour induire un refrain :


« Voici Halloween, voici Halloween
Les fripouilles vont pâlir de frousse ! »


La jeune fille reprit gaiement sa petite chansonnette improvisée :


« C’est ça Halloween, tout le monde aime les friandises
C’est logique ! C’est pour régaler les papilles !
Minuit retentit… c’est l’heure des bêtises !
Bienvenue à Halloween ! »


Les habitants commencèrent à la suivre dans son délire.


« Moi, je me cache dans votre armoire,
Mes griffes dépassent du tiroir ! »

Continue une sorte de démon aux ongles particulièrement long.


« Moi, je me cache dans le sous-sol,
La lumière saute et tu dégringoles ! »

poursuit un clown terrifiant.


« C’est ça Halloween, c’est ça Halloween !
Halloween ! Halloween ! Halloween... Halloween...
C’est la ville des ténèbres,
Les loups hurlent et les corbeaux croassent ! »

Continuaient en cœur ce qui s’apparente à des vampires.


« On vous asticote, on vous taquine,
La prochaine farce est une surprise ! » Chante à son tour un homme avec un visage derrière la tête.


Tous ensemble, ils reprirent :

« Au coin des avenues, il y a des étrangers
Qui surgissent des ombres pour vous inspirer…
... La terreur !
C’est ça Halloween !
Pourpre et obscur…
La ruine !
Quel malheur ! »

Setsuka semble déjà avoir pris ses marques dans ce monde particulier. Elle se faufile dans la foule et vient chanter avec les concernés la suite de leur chanson revisitée.


« C’est le Pandémonium ! Par le fer, par le sang
Il faut duper la pléiade,
Et transcender l’imaginaire ! » gazouillaient de vieilles sorcières.


« C’est la ville de l’abîme ! C’est la ville de l’abîme !
Bienvenue à Halloween !»


« Je terre ma carcasse, parfois elle dépasse,
On peut jouer à cache-cache ! » siffle un scolopendre au corps étroit et allongé.  


« Je suis le faiseur de cauchemars qui provoque ce tintamarre…
Je suis l’ombre rampante, menaçante… » célèbrent à leur tour les fantômes.

« Moi, je me fonds dans la nuit funèbre,
Vous observant de mes yeux d’ébène ! » Fredonnent les chauve-souris.


Le chœur continue à son tour.


« C’est ça Halloween, c’est ça Halloween
Halloween ! Halloween ! Halloween... Halloween...
Il y a des enfants trop raisonnables,
Nous on préfère ceux qui font des ravages !
On vous donne les foies… autant qu’une guillotine !
Dans la ville d’Halloween ! »


« On vous asticote, on vous taquine,
La prochaine farce est une surprise ! » Reprit le Maire aux deux faces gaiement.


Les habitants se réunirent tous ensemble autour du char où se trouvait de base Setsuka. L’homme squelette jusqu’ici inanimé commence à prendre vie et à danser au son de ce rythme entêtant. La jeune saiyan continue de s’éclater comme jamais en suivant le mouvement et en donnant de sa voix pour poursuivre la chanson.


« Tout le monde attend la prochaine surprise !
Si Jack le squelette, sans calembour ni tempête,
Débarque dans votre maison, vous préférerez la pendaison !
C’est ça Halloween ! C’est la ville de l’abîme !
Bienvenue au capitaine des Croque-Mitaines !
Bravo Jack ! T’es démoniaque !

Vive notre nouveau roi ! Jack la dépouille
Est le roi de la chair de poule !
C’est ça Halloween, c’est ça Halloween
Halloween ! Halloween ! Halloween... Halloween...
C’est la ville des ténèbres,
Les loups hurlent et les corbeaux croassent !
La la-la la, Halloween ! Halloween ! »


La populace se mit à applaudir frénétiquement, alors que le dénommé Jack finissait la chanson en déployant de fausses ailes articulées par un ingénieux mécanisme dans son dos.

La jeune fille se sent déjà comme à la maison, ici. Pour quelqu’un de lambda, cet endroit serait sûrement terrorisant. Setsuka, elle, comprend qu’il s’agit simplement d’une dimension où on célèbre les morts et les forces occultes liées, ce qui se fait aussi sur Görana.


« Mes amis, cette année nous avons célébré avec brio notre chère Halloween ! » S’exclame le squelette animé. « Et nous avons une nouvelle recrue dans nos rangs ! » Dit-il en s’approchant de la petite saiyan. « Tu es apparue soudainement, comme un ange échoué ici… Quelle surprise ! Tu es tombée à pic, et ça allait parfaitement avec notre décor de cette année ! » Il pose sa main osseuse sur l’épaule de la jeune fille. « Mais qui es-tu donc ? Je veux remercier celle qui a été à l’initiative du remaniement de notre chanson habituelle ! »


Tout le monde avait le regard braqué sur l’étrangère. Cette dernière se mit à rougir.


« Je suis Setsuka ! Votre monde…enfin ce lieu est superbe ! Je n’avais jamais rien vu de tel ! Et la musique était supppeeerrr coooool ! Je ne sais pas pourquoi les paroles me sont venues naturellement en entendant la mélodie ! »


Jack lui fit un sourire et l’applaudit en encourageant les autres à le faire également.

« Setsuka, les amis ! » Dit-il en la désignant de sa main ouverte. « Nous sommes heureux d’accueillir une nouvelle bizarrerie dans nos rangs ! Je suis sûre que tu dois avoir une imagination qui dépasse l’entendement. Tu pourrais nous aider à préparer le prochain Halloween ! »

« Oh, oh oui ! » S’exclame le Maire avec enthousiasme. « Il ne reste plus que 365 jours avant le prochain Halloween, maintenant ! Que le temps passe vite ! » Dit-il alors que sa tête fit un 360°, montrant la face inquiète et non souriante qui jusque-là était à l’arrière. « Mais tu apportes fraîcheur et nouveauté ! Je suis certain que nous aurons un Halloween encore merveilleux l’année prochaine ! » Dit-il alors que son visage heureux reprenait le devant de la scène.

« Ouaaaaiiis trop bieeen ! Avec plaisir ! On va faire un malheur l’an prochain ! » Se réjouit la göranienne en sautillant sur place d’excitation.

« Bienvenue à toi dans notre ville d’Halloween ! » La saluèrent les habitants à son passage alors que la jeune fille déambule maintenant aux côtés de Jack.

« Viens ma jeune amie ! Allons nous balader pour que je te montre l’étendue de nos magnifiques contrées ! » Dit-il en lui tendant la main comme à une petite fille. Setsuka s’empresse de prendre cette main qu’on lui tend avec gaieté ! Il est tellement classe, ce type !

Quelque chose se frotte à ses jambes. Son regard tombe sur un chien fantomatique absolument adorable.

« Ooooooooohhhh !!! Mais il est TROP TROP KIKIIII ! » Fait-elle en se baissant pour caresser la créature qui a l’air toute heureuse.

« C’est mon fidèle Zero ! Tu dois être une amie des bêtes, parce que je le sens en confiance avec toi alors qu’il ne te connait pas ! »

Celle-ci acquiesce vivement. Le petit chien volant fait le chemin avec eux pendant qu’ils explorent les environs. Tout est si… différent… invraisemblable ! … extraordinaire ! C’est du jamais vu nulle part ailleurs.

« C’est fantastique ! Je me plais déjà ici ! » Commente l’autochtone avec une ardeur s’expliquant par la qualité inouïe des paysages explorés en ce moment même.


Jack apprécie sa réaction. Toutefois, ce dernier prend un air désespéré en regardant au loin, alors qu’ils commencent à entrer dans une forêt.


« Nous devrions nous arrêter ici, les parages commencent à devenir dangereux. » Prévient-il avec amertume. « Les Sans-Cœurs sont revenus. Nous attendons le retour de Sora pour nous aider à endiguer cette nouvelle vague d’ennemis, mais… »


« Aaaah ! Mais oui ! » La göranienne se frappe le front avec la paume de sa main libre. « J’étais tellement inspirée par cet endroit que j’ai complètement oublié ! » Euh, oui, Setsuka avait zappé le pourquoi elle se retrouvait ici, zut. Celle-ci tend sa main et sa keyblade apparaît. « TA-DAM ! Je ne suis peut-être pas Sora, mais je suis là pour vous aider ! »


Le visage de son nouvel ami s’illumine instantanément.


« Prodigieux ! Tu es notre sauveuse ! » Il se tourne vers la minuscule jeune fille – comparé à lui – et la soulève pour lui offrir une accolade tendre tout contre lui. « Comme cela me soulage ! »


La chasseuse lui rend son étreinte en riant doucement. Voilà le type de familiarité qui lui plaît. C’est comme sur Görana, tout le monde est amical et bienveillant. C’est super cool ! Il la repose doucement au sol et lui fait signe de le suivre.


« Allons-y, alors ! Il faut que tu vois ce qui se passe de tes propres yeux ! »


Ils s’enfoncèrent dans le bois avec discrétion. D’étranges Sans-Cœur en forme majoritairement de… lapin et de poule… infestent le lieu. Bon, c’est pas si bizarre que ces monstres des ténèbres ressemblent à des animaux. Dans le sens où ce n’est pas la première fois que la göranienne en voit de ce genre.


« Je crois savoir d’où ils proviennent » Indique Jack en pointant du doigt une porte à même dans un tronc d’arbre, avec des œufs peintes dessus, à moitié ouverte. « J’espère que mon bon ami le Perce-Oreille n’est pas envahi de Sans-Cœur lui aussi. » Se fait-il la réflexion en se frottant le menton.


Il y a plusieurs autres portes dans d’autres troncs d’arbre. Cela doit mener à d’autres villes.


« Nous devrions aller voir le Perce-Oreille pour nous assurer qu’il va bien. C’est par où ? »


Les deux amis zigzaguent silencieusement dans la forêt jusqu’à la porte qui mène au monde enneigé de Noël. Les deux amis s’y glissent et tombent littéralement dans le vide, ce qui fait crier Setsuka de terreur et Jack de bonheur. Ils atterrissent dans de la neige, et la petite saiyan est encore vêtue différemment.  Elle a un accoutrement de Noël sur les épaules dont elle se réjouit !


« Ces changements de tenues magiques c'est top ! » Fait-elle en admirant son reflet dans la vitrine d’une boutique devant laquelle ils passent.


« Ici, c’est la ville de Noël. Un jour, j’ai voulu devenir un Perce-Oreille moi aussi, mais… disons que ce n’est pas fait pour moi. » Dit-il en haussant les épaules. « Enfin, du moins, pas à plein temps. Des fois j’accompagne le Perce-Oreille pour sa livraison de cadeaux ! »


La jeune fille l’interroge sur les coutumes de Noël qui sont similaires à celles des peuplades du monde de l’univers 7 en général. Ces festivités existent aussi sur Görana et mettent en avant le renouveau et la naissance de Gaska, une sorte de divinité papillon.

Les deux copains arrivent dans la maison du fameux Père Noël. Ce dernier les accueille chaleureusement tout en jetant un œil à sa liste de cadeaux pour cette année.

« Bien le bonjour à vous ! » Les salue le bonhomme rouge. « Tu es Setsuka, et tu es une jeune fille exemplaire ! ça fait plaisir à voir ! » Lui dit le gros monsieur d’un air satisfait. « Je suppose que vous êtes là pour cette nouvelle invasion de Sans-Cœurs. »

« En effet Perce-Oreille. Alors chez vous aussi il y en a… » Jack eut l’air désolé.

« Nous n’en avons pas eu beaucoup. Mais il faut agir avant que ça ne devienne grave. » répond le concerné.

« Trop cool votre ville ! Et toi aussi Perce-Oreille, t’as du style ! » se réjouit Setsuka. Celle-ci fait ensuite apparaître sa keyblade. « Je suis là pour vous aider à régler ce souci avec les Sans-Cœurs ! »


Le barbu eut un sourire soulagé.


« Tout comme Sora, tu as le pouvoir de faire partir ces monstres, si je comprends bien. »


Celle-ci opine du chef.


« Alors mettons-nous en route ! Je ne vais pas rester les bras croisés. Mes lutins vont s’occuper de la fabrique et moi je viens avec vous. »


Jack et Setsuka échangèrent un regard étonné quelques instants… avant de sautiller de joie.


« Le Perce-Oreille vient avec nous, trop bieeeeeeen ! » S’exclame-t-elle.




(N.B : j’ai retravaillé les paroles de la chanson d’origine afin que cela colle aux rimes de base et à la musique. J’espère que ma version vous a plu !)

Les trois compères s’étaient débarrassés du peu de Sans-Cœurs qui commençaient à arriver dans la ville de Noël. C’était le menu fretin, mais de quoi s’échauffer, au moins ! Ils filèrent vers la sortie de ce lieu atypique, qui se situait également dans un tronc d’arbre.

Ils débouchèrent dans la fameuse forêt présente dans le Monde d’Halloween, là où se situe la ronde d’arbres avec des portes dans leurs écorces. Des Sans-Cœurs se jetèrent sur eux comme étreint par une soif inextinguible. Heureusement, les cadeaux piégés du Perce-Oreille les en débarrassèrent rapidement.


« Quel accueil ! » le Père Noël remonte son pantalon dessous son gros bidon d’un air inquiet. « Ils déferlent bien plus par chez vous, ça c’est une certitude ! »

« Ouais, faut qu’on élimine d’abord ceux qui sont ici ! Pis on essayera d’aller dans la porte avec les œufs de couleurs, là ! » conseille l’étrangère en montrant la porte dépeinte.

« Certes, mon amie ! En route ! » confirme Jack qui ouvre la marche, suivi par ses acolytes.


Mais alors qu’ils arrivaient aux abords de la cité fantomatique, les habitants couraient hors de celle-ci, paniqués. Le maire aux deux faces – qui s’explose la tronche au sol et se relève avec son visage angoissé – hurle :


« JAAAAAAAAAAAAAAACCCCCCCK, JAAAAAAAAAACCCCCCCCCCK ! » en accourant vers eux. « C’est un désastre JAAAACK ! Les Sans-Cœurs ont assiégés la ville ! » il accroche ses mains tremblantes au veston du squelette.

« Calmez vous monsieur le maire, nous prenons en charge la situation. » le rassure le grand et bienveillant défunt.

« Tentez de réunir vos citoyens dans la forêt, près du cercle d’arbres-villes. Emmenez vos congénères dans la ville de Noël, vous serez en sécurité là-haut. Nous nous sommes débarrassés du peu de Sans-Cœurs qui sont arrivés dans notre cité. Mes villageois n’ont plus peur de vous avec tous les événements qui ont liés nos gens ! » Affirme le rondouillet et sympathique homme.

« Oh merci Perce-Oreilles ! Je vais faire de mon mieux ! » Le maire maladroit brandit son mégaphone devant sa bouche, se remettant à courir pour chercher les rescapés. « Ici le maire ! Citoyens d’Halloween, si vous entendez ma voix, suivez-là ! Nous nous dirigeons vers la forêt ! Permission d’aller à la ville de Noël par le Perce-Oreille en personne ! Jack, Setsuka et le Perce-Oreille s’occupent de notre ville ! »


Les trois compagnons se hâtent jusqu’à la capitale. Les Sans-Cœurs sèment la zizanie sur les remparts, dans la fontaine centrale, dans les moindres ruelles et habitations de la ville. Par ailleurs, une dame au teint grisâtre recousue d’un peu partout semble leurrer les indésirables en détachant ses membres et en les entraînant dans un coin, pour ensuite leur lancer des fioles contenant une sorte de poison, certainement, qui les fait disparaître.


« Sally ! » s'écrie Jack en avançant vers la demoiselle. « Tu n’as rien ? »


Elle se retourne et lui offre un sourire tellement doux que Setsuka comprend tout de suite la tendresse qui les lient.


« Jack ! Ne t’inquiète pas, je sais me débrouiller comme tu peux le voir. » fait-elle avec un petit sourire fier. « Perce-Oreilles, vous êtes donc venu nous aider ? Merci à vous. » Dit-elle en le saluant d’un geste de la tête. « Setsuka est donc une élue de la keyblade… Voilà pourquoi elle nous est apparue durant le festival d’Halloween. » Remarque Sally en voyant l’arme en forme de clé dans les mains de l’étrangère.

« Ouais ! Et on va les chasser ces vilains ! » clame l’autochtone avec un air confiant.

« Bien parlé. Quelle brave jeune fille ! » Ajoute le Père Noël en lui tapotant gentiment le dos.

« Qu’est-ce qui s’est passé exactement ? » interroge Jack en grattant son crâne chauve.

« Une déferlante de Sans-Cœur est apparue de nulle part. Il y en avait un plus grand que les autres, une sorte d’œuf craquelé avec des pattes de… poulet. » Un petit gloussement général s’ensuivit, malgré la tragique situation c’était une description drôle. « Il n’en a pas l’air mais il est très dangereux, il dispose d’œufs explosifs et peut faire apparaître des renforts, de ce que j’en ai observé. »

« Bien ! Les habitants sont entre les mains du maire, j’espère que tout le monde va bien. » se tourmente le squelette.

« Oh ! Ne t’alarme pas, les nôtres leurs ont aussi joué des tours à ces Sans-Cœurs pour pouvoir s’enfuir. J’ai toute confiance en leur espoirs de survie ! »

Cela semble rassurer le maître des épouvantails. Sally se joint à leur groupe et ils commencent à traquer leurs opposants. Enfin « traquer » est un peu fort puisqu’ils ne se cachent pas et pullulent un peu partout !


« Et tiens ! » vocifère une petite voix féminine.
« Et ça ! » invective une petite voix masculine.
« Et là ! » nasille une autre petite voix de garçon.


Trois enfants tabassent les Sans-Cœurs sans vergogne. Ils sont installés en rang dans une baignoire vivante qui leur permet de se déplacer. Ils rient à l’unisson après s’être débarrassés des enquiquineurs.


« Am, Stram, Gram ! Vous devriez partir avec les autres ! » s'exclame Jack avec surprise.

« Baaah, t’inquiète, Jack ! » Commence Gram, la petite fille au chapeau pointu.

« On gère comme des rois, Jack ! » Continue le petit garçon en tenue de diable rouge nommé Am

« On va vous aider à leur régler leur compte, Jack ! » Termine l’autre garçonnet avec sa tenue noire et blanche en hommage aux squelettes répondant au prénom de Stram.

« Ah ouais ! Vous les cartonnez ! » en rit Setsuka en se joignant à la mêlée.


La troupe est maintenant composée de Jack, Sally, le Perce-Oreilles, Am, Stram, Gram et Setsuka.


« L’œuf est dans le laboratoire du Docteur Finklestein ! » indique Gram.

« Il veut lui voler ses potions et celles de Sally ! » précise Stram.

« Il veut les ramener dans sa ville pour y mettre le bazar ! » clarifie Am.

« Mais pourquoi faire ? » se demande Jack d’un air consterné.

« C’est une affreuse nouvelle. Nos villes peuvent entrer en contact, mais de toute évidence nous savons déjà quelle zizanie cela peut être si nous mélangeons nos gens et leurs spécificités. » se lamente le barbu.

« Il va falloir lui demander ! » rétorque Setsuka avec un air enjoué, emboîtant le pas à ses camarades pour rentrer dans le laboratoire désigné.

Gram avec son lance-pierre en main, Stram avec sa sucette et Gram avec sa fourche : la fine équipe de la jeunesse pour mettre un terme à l’invasion !  Sally avec ses traquenards, le Perce-Oreilles et ses cadeaux piégés, Jack et son art du combat rapproché déchirant et Setsuka la véloce… Quelle équipe… d’enfer ! Hehehehe !


« Attention ! Il envoi des bombes-œufs depuis les escaliers ! » s'écrie Jack en esquivant celles envoyées.

« On reste à l’entrée pour empêcher les Sans-Cœurs de vous suivre ! » affirme Stram.

« Puis de toute façon, comment tu veux monter ? On ne va pas laisser notre compagnon ici ! » précise Am en caressant l’espace d’une seconde la baignoire vivante.

« Ouais, idiot ! » ajoute Gram en ricanant de manière agaçante – mais ils ont l’air de se chercher la petite bête comme ça régulièrement.

« Laissez-moi passer devant, mes cadeaux vont absorber les explosions ! » Le Perce-Oreilles fait barricade en faisant apparaître une flopée de cadeaux qui absorbent en leur sein les œufs qui arrivent et contiennent effectivement les détonations.


Une fois en haut des escaliers, ils aperçurent enfin ce fameux œuf à pattes. Ils ne peuvent que confirmer que ses « jambes » sont celles d’une poule. Deux yeux sont très légèrement visibles à travers les morceaux craquelés de son enveloppe de naissance.



« Les potions sont à moi ! » S’écrie-t-il d’une petite voix fluette qui tranche avec l’apparence noire et ténébreuse qui émane de lui.

« J’adoooooore ta voix ! C’est chou ! » se moque gentiment la göranienne.


Le petit œuf bondit sur place de colère.


« Toi tu vas y passer la première ! » Il la mitraille d’œufs à piques. La petite saiyan arrive à en esquiver la plupart, mais des entailles se forment sur ses bras et ses jambes à certains endroits.

« Attends ! Pourquoi est-ce que tu veux ces potions ? » lui demande Sally en restant à distance pour lui montrer que le combat n’est pas nécessairement la seule issue.

« Pour ma maman ! » répond l’œuf. « Mais vous pouvez vous brosser, je ne vous dirais rien d’autre ! »


A ses paroles, il invoque des petits œufs à pattes comme lui, qui commencent à voler les potions et à partir en courant à une allure hallucinante. Ils n’eurent pas le temps de les intercepter, et de toute façon le gros œuf se mit en travers de leur chemin.


« Les poules règneront sur le monde de Pâques ! » hurle-t-il comme un cri de guerre avant de se jeter dans la mêlée.


Sa coquille est particulièrement dure. Le Perce-Oreilles à beau élancer son gros bidon pour lui en mettre un coup, il se fait mal tout seul. Il utilise ses pouvoirs de gel pour le ralentir autant que possible. Sally lui lance des mixtures de sa collection pour l’aveugler et l’étourdir, pendant que Jack et Setsuka se démènent à le promener un peu partout dans la salle pour ne pas se faire trop toucher par ses attaques multiples.

L’œuf Primal semble muter après avoir ingéré une concoction volée, et bientôt des griffes lui poussent et de longues dents, alors qu’il devient une sorte de poule monstrueuse. « Les potions sont la clé ! » Les choses se corsent et ils finissent par sortir par la fenêtre et à continuer l’affrontement sur les toits de la cité.


« Il est vachement rapide ! Il faut faire quelque chose ! » s'exclame l’étrangère qui commence à drôlement peiner.


Sally, à distance, observe les toits à la recherche de quelque chose pour les aider – en vain.
Toutefois…


« Immobilisons-le ! S’il tombe dans la fontaine il est cuit ! » S’écrie alors la jeune femme.


Au même moment, tout le monde se jette sur la poule mutante. Cette dernière les lacère par tous les moyens possibles, alors que le groupe se donne du mal pour la faire tomber.


« Perce-Oreilles, Setsuka ! Lâchez ! » ordonne Jack subitement, ce qui fait reculer les deux personnes mentionnées.


Le couple d’Halloween chute et plonge dans la fontaine de la capitale avec leur opposant. Pendant quelques secondes, depuis leur hauteur, le bonhomme bien en chair et l’aventurière s’échangent des regards soucieux.


« Je crois que cette fontaine… est comme la soupe empoisonnée que Sally servait au Docteur Frinklestein pour qu’il la laisse tranquille. » L’informe le Père Noël. « Puisque nous sommes dans le monde d’Halloween, cela ne semble pas atteindre les habitants… enfin, cela endormirait le Docteur Frinklestein à priori, rien de plus. »


Son interlocuteur invoque deux rennes pour qu’ils puissent chacun en monter un. Bien entendu, celui sur lequel monte le régent de la ville de Noël est plus robuste, parce que sinon c’est un de la maltraitance ! Les rennes, qui peuvent voler, leur permettent de descendre à la place centrale.

Peu de temps après cela, Sally et Jack ressortent, blottis l’un contre l’autre, magiquement de la source « d’eau », sous les regards soulagés de leurs compères.


« Y’a un tas d’œufs qui se sont fait la malle avec des potions ! » s'écrie Am.

« On n’a pas pu les rattraper ! Puis les autres se sont barrés, aussi. » continue Stram.

« Pour sûr, ils sont retournés dans leur monde ! » termine Gram.


Les trois gosses et leur fidèle monture – la baignoire - étaient sortis de l’habitat du docteur après avoir fait leur office.

En effet, l’ensemble des Sans-Cœurs qui s’étaient déplacés ici s’étaient volatilisés.


« Ils ont ce qu’ils cherchaient. Nous devons aller dans le Monde de Pâques. Imaginez la situation là-haut ! » s'agite Jack.

« Ouais ! Et euh, du coup ça vous a rien fait la fontaine, à vous ? » ose demander la jeune saiyan.

« Ne t’inquiète pas, il faudrait que nous en ayons avalés pour que cela nous assomme. » lui confirme Sally avec un sourire sympathique.

« Au moins la poule-mutante pas belle a pris la tasse et hop ! Elle nous enquiquine plus ! » Rajoute la chasseresse.

« Bon débarras. » Le Perce-Oreilles se met en route. « Allons, ne traînons pas ! Allons donc dans le Monde de Pâques, ils ont besoin de notre soutien. »


Le « clan des sauveurs » s’assure qu’il n’y a plus aucun danger ici. Sur la route, ils font une escale à la ville de Noël. Les habitants sont tous là, et leur racontent leurs échanges avec les Sans-Cœurs. Comment l’un les a tourmentés encore plus qu’eux ne pouvaient le faire, comment l’autre leur a fait des farces pour les écarter, comment les sorcières leur ont jeté des sorts pour les maudire… La populace s’est mobilisée et entre-aider, ce qui montre à quel point ils forment un groupe uni.

Ces derniers retournèrent dans la ville d’Halloween, prêts à entamer des travaux de reconstruction pour réparer les dégâts de leurs détracteurs.

Setsuka éclate d’un rire sonore. En ayant traversé la porte de Pâques, ils se retrouvent maintenant dans le monde associé. Des couleurs vives, des œufs de toutes les tailles, des fleurs de toutes les couleurs et une multitude de lapins et de poules semblent habiter les lieux. L’endroit est particulièrement inscrit dans cette ambiance « mignonne » qui tend à faire sourire, mais en plus…

On se croirait de retour chez ce vieux pervers de Tortue Géniale ! Eh oui, car la petite göranienne est maintenant vêtue d’un costume de lapinou tout à fait adorable. Des petites oreilles, une petite queue ronde et un faux « nez » correspondant à cette espèce. L’habit est un kigurumi. La queue de singe de Setsuka est donc cachée à l’intérieure – et s’enroule rageusement autour de la taille de sa détentrice, ne pouvant vagabonder librement dans son dos.


« C’est trop super ! J’aime bien changer de vêtements ! » Dit-elle comme une gamine excitée.

« Eh bien je dois dire que cet endroit est au moins aussi surprenant que le monde de Noël ! » s'extasie à son tour Jack en voulant tout voir et tout toucher – du coup, la petite sauvageonne et lui commencent déjà à explorer ce qui les entourent avec curiosité.

Les trois petits garnements que sont Am Stram et Gram ramassent des œufs pour en remplir leur baignoire animée. Sally est un peu inquiète de voir son conjoint éprit de nouveau par cette sensation nouvelle de découverte – elle a peur d’un retour de scénario comme lorsqu’il a découvert le monde du Perce-Oreilles. Le gros barbu pose une main réconfortante sur l’épaule de la dame.


« Jack est très curieux, mais il sait que l’on doit chacun faire le travail qui nous incombe dans nos mondes respectifs. »


La raccommodée lui offre un sourire reconnaissant.


« Vous avez raison Perce-Oreilles. Je ne peux pas m’empêcher de me faire du souci pour Jack, il est tellement vivace ! Son esprit est un véritable réceptacle pour toutes ces nouveautés qui l’égaient et le sort de son quotidien. »


C’était sans compter l’échange de regards complices entre la saiyan et l’épouvantail. D’un signe approbateur de la tête chacun, ils se mirent d’accord pour commencer à revisiter une autre chanson en cœur. C’était magique ! Comme si Setsuka lisait dans les pensées de son nouvel ami ! :






« Que vois-je ? Que vois-je ?
Du violet, du jaune et des colverts !
Que vois-je ? Des poules d’eau dans la rivière !
Que vois-je ? Je suis sûrement sonné. Réveillons-nous Setsuka, ce n’est qu’une illusion, un songe !
Que vois-je ?
Que vois-je ? Que vois-je ? Je n'en reviens pas
Que vois-je ? Ces œufs sont délicieux !
Que vois-je ? Où que je regarde ces créatures sont alléchantes. Bonjour goinfrerie, adieu pénurie !
Mais qu’est-ce que c’est que cette folie ? Quelle euphorie !  
Que vois-je ?
Au lieu de fabriquer des farces, ils fabriquent des … mars ? !
Les gourmandises remplacent tout ! Ils passent leur temps à rigoler !
J’en vois de toutes les sortes, je redécouvre le chocolat !
Et sa chaleur dans mon gosier fait vraiment des étincelles…
Oh non! Que vois-je ? Ils entassent des guimauves !
Ils font de la pâtisserie. Mais ces gens sont atypiques, fantastiques !
Les voilà agglomérés devant une une île flottante géante et ils boivent du jus d’orange !
Que vois-je ?
Que vois-je ? Des lapins ? Tout autour d’un jardin !
Tiens tiens mais qu'est-ce que ça veut dire?
C’est fou, ils l’ont décoré de millions de pots ! Récipients à délices, réglisse, pain d’épice !
Et ils se régalent en cœur !
Je me fourvoie peut-être mais je crois que c’est l’extase, que c’est l’extase ! Oh quel étourdissant mirage !
Que vois-je ?
Que vois-je ? Que vois-je ? Des poulets assoupis
Ils pondent du muesli !
Où sont les vampires et les loup-garou qui répandent l’horreur et la frayeur ?
Là où il n’y a que des friandises et des ricanements…
Que vois-je ?
Pas d’être cauchemardesques,
Il n'y a ici ni hantise, ni tourment
Et à la place on dirait que le chocolat est roi,
Au lieu des cris, j'entends des airs sifflotés,
Et l'odeur des biscuits est absolument féerique
Les clochettes m'emportent dans leur mélopée
Je flâne, soudain mon nez en raffole
De ces tournesols !
Encore ma vie vient de prendre une couleur nouvelle !
Il m'en faut toujours d'avantage,
Je veux tout voir,
J’veux tout savoir et je veux tout avoir
Et je sais, et je sais dans quel monde délirant je suis :
Pâques ! »




Suite à ce spectacle rocambolesque, les deux amis se dirigèrent vers les plaines parsemées de chocolats et autres friandises étendues à perte de vue devant eux. Suivi de près par leur petit groupe.

Il ne semblait, étrangement, pas y avoir de Sans-Cœur. Même à mesure qu’ils avançaient, ils n’en aperçurent aucun. Jack gratta son crâne chauve en fronçant les sourcils.


« Mais où sont-ils ? C’est pourtant bien d’ici qu’ils proviennent ! »

« Bah si ça se trouve ils sont trop occupés à manger. Franchement, qui ne craquerait pas devant toute cette bouffe ? » dit-elle en tendant sa main pour « cueillir » des marshmallows dégoulinant d’une sauce chocolatée avant de les enfourner dans sa bouche avec plaisir. Un vrai petit écureuil avec ses joues gonflées à bloc !

« Cet œuf monstrueux nous avait dit qu’il voulait régner sur le monde de Pâques, non ? Nous devrions donc interroger ceux qui lui ressemblent. » leur remémore Sally en se frottant le menton, l’air pensive.

« Bonne idée. Mais ne nous séparons pas, c’est peut-être un piège. » Prévient le vieux monsieur qui adore la neige.


Am, Stram et Gram leur emboîtèrent le pas, attrapant à la volée un œuf avec des petites pattes qui en sortent. Gram et Stram le tenaient chacun par une patte, tête à l’envers. Am colla son nez masqué contre la créature qui faisait les gros yeux. (On les apercevait à travers deux brisures de coquille à ce niveau de son visage supposé)


« Dis-nous où sont tes amis ! » lance Am.
« On a des questions pour eux ! » continue Gram.
« Et ça va barder s’ils ne sont pas coopératifs ! » avertit Stram.


L’œuf en panique tentait de se débattre, sans succès malheureusement pour la créature de Pâques.


« Voyons, les amis ! Un peu de tact ! » Intervint le Roi des épouvantails en leur prenant la petite bête des mains pour la remettre à l’endroit, et au sol ! « Cher… œuf, pourriez-vous nous indiquer où se trouvent les villages des… œufs, s’il vous plaît ? »


L’œuf en « bas âge » les regarda à tour de rôle. Ils avaient des drôles d’allure. Heureusement le sourire chaleureux du vieil homme tout rouge le rassura, juste un peu. En même temps, il ne pouvait pas fuir : il était encerclé. Le petit œuf émet des bruits étranges et commence à les guider.


« Ces enfants n’auront vraiment jamais de cadeau à Noël… » soupire le Perce-Oreilles en regardant d’un œil exaspéré les trois chenapans masqués du monde d’Halloween.  


Après quelques minutes de marche, ils arrivent dans une sorte de poulailler géant. Il y a du foin partout et des œufs en grand nombre qui gambadent et jouent ensemble. Des poules - certaines de chair, d’autres constituées de différents nappage chocolatés – couvant leurs petits tout en les surveillant.


« Nous te remercions, œuf ! » s'exclame Jack en se baissant pour lui tapoter « la tête ».


La petite bestiole prit la fuite pour rejoindre les autres œufs en phase lente d’éclosion qui jouaient ensemble. Probablement à « chat », vu qu’ils se couraient après et dès qu’ils se percutent, ils changeaient le sens de leur course.


« Bon ben on va devoir interroger ces poulets ! » Fit Setsuka. « Ici on peut se séparer, la zone est petite ! Allez, le dernier qui trouve des infos est une poule mouillée !! Mwihahaha !! »


La jeune fille se mit à courir à toute allure pour arriver en première au village. Les autres en firent de même, et chacun se lança à la poursuite d’indices.

Am, Stram et Gram passèrent plus de temps à jouer avec les œufs qu’à vraiment pêcher des renseignements. Le Perce-Oreilles parlait de « teneur en chocolat » avec des poules. Sally en aida certaines à coudre correctement des vêtements pour leurs petits. Jack, quant à lui, analysait avec précaution les différents types de chocolat à manger que confectionnaient des poules travailleuses. Setsuka, elle, vit l’éclosion totale d’un œuf semblable à celui qu’ils avaient affronté. Il était devenu un petit poulet super mignon – pas comme l’autre qui, après ingestion de potions douteuses, s’était changé en monstre.

Cela ne semblait étonner réellement personne que des étrangers aient déboulé dans leur monde, aussi Jack s’interrogeait à ce sujet.


« Oh-cooooottteee ! Mais vous n’êtes pas les premiers étrangers à venir chez nous. Nous produisons du chocolat pour tout un tas d’autres mondes ! Nous sommes populaires ! » Lui répondit une poule qui finissait de faire couler un nappage sur un œuf. « Nous évitons votre monde toutefois Co-cotteeee, » Précise-t-elle en lançant un regard à Jack, « car vos apparences sont effrayantes et cela pourrait nous stresser pendant la gestation de nos petits, Kowwwotte ! Enfin ! Personne de chez vous ne nous a jamais agressé, mais votre lubie pour les choses terrifiantes ce n’est pas notre truc, ici, Cooo-Kooooo. »


Mais alors que le groupe d’amis s’était rejoint au centre du village et qu’ils lançaient des regards suspicieux tout autour d’eux – parce qu’ils ne trouvaient rien d’étrange dans cette bourgade – le soleil sembla se coucher subitement.



[N.B : Une nouvelle fois, je me suis permise de mettre de nouvelles paroles en synergie avec la musique "What's this ?" de L'étrange Noël de Mr Jack, en espérant que cela était réussi !]

Il faisait beau et le temps était clair. Alors ils échangèrent des regards interrogatifs, avant de faire volte face et de-


« Alors c’est vous les fouineurs Kokooowwwwt ? » Tonna une voix ponctuée de « coooot coooot », évidemment. « Rentrez chez vous ! ça ne vous regarde pas, CO-COWTTE ! »


La voix était si forte qu’ils durent se protéger du vent brutal qu’expulsait la gigantesque poule en chocolat qui s’adressait à eux. Ses pattes étaient en dehors du paisible village, elle était en réalité penchée au-dessus de celui-ci. Ses gros yeux dont les pupilles bougeaient sans arrêt les analysait avec dédain. Ils avaient crié de surprise à l’unisson en découvrant cette « reine des poulets » à la taille indécente.


« Non ! Attendez, on veut vous aider ! » lance Setsuka en bougeant ses bras par-dessus sa tête pour que la divine poulette la remarque.


Celle-ci focalise ses yeux globuleux sur l’insecte qui l'interpelle avec un air renfrogné.


« Nous ne voulons pas de votre aide, Cocooo-cooo…ttttteee ! Les poules sont assez fortes pour mener leur rébellion seule ! KOW-TE ! »

« Une rébellion… ? » questionnait d’un air pensif Sally.


La poule géante se mit à ricaner d’un air mauvais.


« Ces fichus lapins récoltent tous les lauriers KOKOWTTE ! « Oooh qu’ils sont mignons ! » « On va les caresser et les nourrir ! » « Ils sont le parfait symbole de Pâques ! »  - Tout le monde ne cesse de les complimenter alors qu’ils se dorent la pilule au soleil pendant que nous, COCOW, les véritables travailleurs, nous sommes ignorés, Cocotte ! » Leur interlocutrice battit des ailes d’un air furieux, soulevant un amas de vent certain aux alentours du village. « Nous méritons d’être le véritable symbole de Pâques ! Nous sommes duveteuses et jolies, bien plus que ces minables lapins, Kokowtte !" Sous son aile gauche, la bête avait dissimulé les potions volées du monde d’Halloween et ramenées par l’un de ses petits. « Maintenant c’est leur de KOKOWTTER ! » Rugit leur gargantuesque adversaire, gobant toutes les concoctions d’un coup dans son bec.


C’est les yeux écarquillés et le teint pâle (enfin… ça va être difficile de faire « pire » pour les protagonistes originaires de la ville d’Halloween, vous en conviendrez) que l’équipe de Jack assiste impuissant à cette ignominie.

La poule géante glapit (ce qui n’était point commun pour son espèce) et se tortillait dans tous les sens ; alors que son corps entier se transformait en un conglomérat trois chocolats. Des pointes en sucre d’orge poussent le long de sa colonne vertébrale ; son bec devient de la nougatine plus puissant et luisant. Des sortes de tentacules en guimauve apparaissent de manière aléatoire sur tout son corps ; et ses pattes sont maintenant dotées de griffes en nougat dur qu’il ne valait mieux pas sous-estimer.


« GRRRRRRCOWCO-OAAAAAWTTTEEEEEE ! »


Ce son bizarre qui sortit de son bec venait affirmer sa toute-puissance nouvellement acquise.


« On ne va pas te laisser faire ! » lance Setsuka en faisant apparaître sa keyblade.


Le petit groupe se lance à l’assaut de la monstruosité. En réaction, la poulette fait en sorte de déplier ses ailes, d’où sont propulsés une myriade de « piques » en sucre d’orge semblable à la crête dorsale qui lui a poussé.

Chacun esquive comme il le peut l’offensive mais pas sans dégâts. Am, Stram et Gram s’occupent de littéralement « tabasser » les orteils de leur ennemi avec leurs armes, tout en comptant sur leur « véhicule baignoire » pour leur éviter de se faire éventrer par les griffes de la bête.

Sally s’élance et envoie ses fils de couture, fins et tranchants, s’enrouler autour de la « cheville » non occupée et accessible de leur opposant afin de la lacérer et de le faire vaciller à force de l’entailler de la sorte.

Le Perce-Oreilles, Jack et Setsuka forment un trio de front qui distrait à tour de rôle l’immense bestiole. La jeune fille fait de multiples pirouettes pour agacer leur ennemi – ce qui réussit bien, sa rapidité étant son atout principal. Jack fait concrètement de l’escalade sur le monstre pour tenter de monter sur son dos, et le Père Noël utilise de la magie associée au froid pour ralentir leur ennemi un maximum.

Tout ce petit manège fait sortir de ses gonds la Poule Ultime.


« JE SUIS… KOKOWWWWW…. LA VERSION PARFAITE DE MON ESPECE… KOOOOOOTTTTTT !!! »


L’assaillante libère toute son aura, faisant reculer de force tout ceux qui s’en prennent actuellement à elle.


« Ooooooaaaaaaaaaahhhhh !!!! » S’écrit Jack qui fini par être contraint de lâcher ses prises durant sa phase d’escalade et qui tombe alors dans le vide.


« JAAAAAACCKKKKK ! » Hurlent de détresse ses amis qui le voient, impuissants, être balayé de la sorte.


La monstruosité sans plumes crache du chocolat sur les enfants masqués. Les trois petits gredins se retrouvent imbibés entièrement par la substance et, alors qu’ils tentent de s’en débarrasser, le maudit cacao durcit… jusqu’à les cristalliser dans leur position actuelle ! Seuls leurs yeux peuvent encore bouger.

« La raccommodée » aka Sally se voit ligotée par de la guimauve élastique en provenance des narines du monstre (peu ragoûtant). Incapable de se défaire de ses liens, la pauvre femme se retrouve clouée au sol.
Une salve de chocolat blanc brûlant est projeté depuis les ailes du poulet ; aussi le Perce-Oreilles se met à courir sous un poulailler pour en réchapper. Malheureusement la structure s’effondre sur lui et il se retrouve piégé sous les débris. (Heureusement que sa bedaine a amorti le choc !)

Setsuka de son côté a pris le gros de l’aura « dans la face », aussi a-t-elle été balayée au loin comme une vulgaire feuille !


Et que dire de ce pauvre Jack ! …
… Qui chute inévitablement vers le sol de son air dépité et apeuré…
Mais il y a un héros de l’ombre que personne ne soupçonnait…




« Z…ZERO ! ? ! »




Le fidèle chien à l’apparence fantomatique parvient à réceptionner son vieux frère. Et c’est un coup de maître ! le corps squelettique tombe dans un « duveteux nuage » qui n’est nul autre que le dos de Zero, qui lui permet de faire « tremplin » avant de rouler au sol.


« Tu es fabuleux mon ami ! » S’écrie Jack en dépliant ses longs et fins membres afin de se redresser. Zero aboie en guise de soulagement et vient câliner l’épouvantail.


Les réjouissances furent de courte durée cependant : le piaf géant regardait d’un mauvais œil les deux compères. Il se tourne alors vers eux et le poulet monstrueux ouvre son immense bec pour venir gober Jack ! Ce dernier fait les gros yeux, et Zero grogne tout en restant dans les bras de son partenaire : il était trop tard pour fuir. Fort heureusement, son agile amie intervient.

La combattante fait barrage avec sa keyblade qu’elle tenait à deux mains pour résister de toutes ses forces ; maintenant le bec ouvert de la bête avec son arme. Jack, abasourdi, ne reste cependant pas statique davantage : ce dernier se met hors de portée avec Zero dans ses bras.

Le “molosse” obstrue la vue de la poule en volant juste sous ses yeux, pendant que le Roi d’Halloween lacère les parties accessibles du visage de son ennemi, ce qui fait écumer de rage la cible.

De la bave au cacao tombe sur la jeune femme. Ce truc est très chaud mais pas brûlant comme son crachat de tout à l’heure. Toutefois la femme-enfant s’en prend dans les yeux ; ce qui fait que sa résistance en est automatiquement amoindrie puisqu’elle se cambre à cause de la douleur.

Le piaf saisit l’opportunité. Il resserre l’étreinte de ses « mâchoires » et paf ! Il engloutit toute entière sa victime !


« SETSUKAAA ! » S’écrièrent en cœur ceux de son équipe qui le pouvaient encore – ne pouvant qu’observer le triste destin de cette dernière.

Jack plisse ses grands yeux en un rictus de vengeance. Il bondit le plus agilement possible pour grimper sur la monstruosité délicieuse, s’accrochant à des bouts de marshmallow, de pain d’épices et de bonbons en tout genre qui dépassent de ses chairs chocolatées.


« Tu vas recracher mon amie ! » Tonne-t-il en s’attaquant au gosier du gargantuesque poulet.




°°°




Pendant ce temps, la jeune saiyan fait un « YOUHOUUUUU ! » en dégringolant comme dans un toboggan dans la gorge de son ennemi, jusqu’à terminer son parcours dans son estomac.


« Tout a l’air si bon ici ! » Est sa première réaction, malgré le fait qu’elle soit dans un organe de digestion. Faut-il préciser qu’il n’a rien de classique. Des mets sucrés sont baignés dans le liquide gastrique (au chocolat au lait) du Frankenstein sans plumes.


« Il y a de quoi se faire une crise de foie bien sévère... » Dit-elle en sautant de sucreries en sucreries pour grimper sur la plus haute d’entre-elle afin d’avoir une vision d’ensemble.


La pauvre indigène commence à surchauffer à force de rester ici. Celle-ci a beau regarder le problème sous tout les angles, il n’y a pourtant qu’une seule solution :


« Bon, ben quand faut y aller… c’est pour la bonne cause ! » Dit-elle en faisant disparaître sa keyblade.




°°°




« Rends-nous Setsuka ! » Maugréa l’Epouvantail de plus belle ; frappant de toutes ses forces le géant qui tentait de lui mettre des coups de becs.


Son adversaire semblait toutefois s’affaiblir ; ses coups devenaient incertains. Un sourire vicieux illumine alors le visage du souverain d’Halloween. Une salve de gargouillis étranges secoue soudainement la bête, visiblement en provenance de son estomac. Le petit groupe imaginait le pire : La porteuse de keyblade se faisait sûrement digérer !

Mais alors que l’espoir commençait à se ternir ; Supergirl sortit du flanc gauche du monstre qui l’avait gobée, poing gauche brandit devant elle afin de briser les dernières résistances de son opposant.


« OOOoooooOOOOH ! » Un nouvel étonnement en cœur.


La saiyan, trempée de chocolat de la tête aux pieds (et avec du nougat dans les cheveux) arborait un fier air en retombant sur ses pieds, alors que le monstre s’écroulait sur son flanc encore intact dans un bruit tonitruant.

Quelques secondes plus tard ; alors que Jack accourait au chevet de sa nouvelle amie au même titre que le reste de l’équipe (enfin libérée de leurs entraves) la guerrière se mit à tenir son estomac à deux mains.


« Aïeeaïeaaaïeee… Chétroch bonch .. *crunch crunch*… mais j’aich machl auch bideuuuh…»


Se plaint la petite göranienne en finissant d’avaler les derniers morceaux de chocolat contenu dans sa bouche.


« Je suis tellement heureux que tu ailles bien ! » S’exclame Jack en la prenant dans ses bras, faisant fi du chocolat fondu qui imbibe maintenant ses vêtements.


« Ouais ! Nous aussi ! » Se réjouissaient Am, Stram et Gram, qui se collèrent aux jambes des deux protagonistes pour se joindre au câlin.


Le Perce-Oreilles et Sally s’échangèrent un regard soulagé avant de se joindre à cette accolade bien méritée (et tous aident Setsuka à se libérer de son nappage chocolaté !).

Enfin, le véritable héros dans cette affaire pointe le bout de son nez orangé. Il vol jusqu’à un bout de la saiyan encore disponible pour se blottir contre elle.


« Zeroooooo ! Tu es le plus cool de tous les toutous que je connaisse ! » Dit-elle en le serrant dans ses bras, au milieu d’eux tous, alors qu’il lui léchait le visage joyeusement. « Quel sacré combattant tu fais ! On aurait dû te prendre avec nous dès le départ, ça aurait été gagné d’avance !»


Jack tendit une main pour caresser le crâne de son fidèle compagnon.


« Tu es mon sauveur Zero ! Quel chien fantastique tu es ! »


Le petit groupe étaient bel et bien tiré d’affaire.

Une paire d’oreille. Puis deux, puis trois… puis tout un tas ! Des buissons sortent des lapins terrifiés, qui se mettent à reprendre confiance et se dévoilent petit à petit en découvrant que la menace est bien éradiquée.

Les poules « normales » sortirent également de leurs cachettes : bien qu’elles ne craignaient rien en apparence de la part de leur semblable monstrueuse ; elle ne se sentaient pas non plus en sécurité.

Le groupe d’amis se tournent vers ces nouveaux arrivants, interloqués. La petite saiyan s’assied dos à un poulailler pour se remettre de ses émotions (surtout au niveau digestif !).


« Pâques va enfin reprendre son cours mes amis ! » Lança joyeusement un lapin avec un monocle qui le faisait se distinguer des autres. « Cela dit… Je n’aurais jamais cru qu’on en arriverait là. » Dit-il en prenant une moue triste, ses grandes oreilles rabattues sur les côtés de son petit crâne.


« Cette cocotte était sotte ! » Lance une poule. « Cocottteeee Sooootttteee ! » Répondirent en cœur les autres en cancanant. « Tout le monde adore et les lapins et les cocottes ! » Affirme une autre. « Cocooootttteeeeeees ! » Firent écho leurs semblables.


Les lapins comme les poules semblaient d’accord. Toutefois ; le lapin à monocle – qui se gratte le menton comme si cela l’aide à réfléchir plus efficacement – propose :


« Nous devrions confectionner des chocolats de Pâques qui mettent en scène des cocottes ET des lapins ensemble. Je pense que c’est ce qu’aurait souhaité cette pauvre poule, même si elle a été trop loin ! »


Les deux groupes d’animaux sautillaient pour exprimer leur joie et leur accord conjoint – aussi, Momouni de son nom, la fameuse lapine à binocle, se dirigea en compagnie de Duchesse – la représentante syndicale des poules et des coqs, disons-le ainsi – vers le petit groupe d’amis. Ils s’inclinèrent devant eux respectueusement et firent apparaître, en liant visiblement leurs pouvoirs magiques, une carotte et un œuf aux trois chocolats et qui ressemblaient à des trophées.


« Pour vous montrer notre éternelle reconnaissance ! » Commence le lapinou.


« Et vous serez les bienvenus chez nous quand vous le cocottez (souhaitez) ! » Ajoute la poulette.


« Mais attention, ce chocolat magique ne se mange pas ! » Leur indique le mammifère à poils en tapant du pied plusieurs fois pour mettre l’accent sur cela.


« Ô mais chers amis ! C’est tout naturel de nous entraider ! Venez donc visiter la Ville d’Halloween quand vous aurez envie de vous faire des frayeurs ! » Leur réponds le chaleureux Jack en agitant ses longs bras d’un air accueillant.


« Comme l’a dit Jack, nous devons compter les uns sur les autres. Vous êtes les bienvenus dans la Ville de Noël également. » Affirme le gros bonhomme rouge avec un sourire tout aussi tendre.
Le Perce-Oreilles récupère la carotte et Sally l’œuf.


Toute cette bonne ambiance donne la force à la manieuse de keyblade de se redresser pour venir flatter par des caresses les deux représentants de leurs espèces qui semblent apprécier le geste.


« J’ai mangé un peu trop de chocolat, mais c’est de la top qualité ! » Leur confie-t-elle gaiement.



Ils passèrent le reste de la journée (à dormir, pour Setsuka, qui peine à se remettre de cette orgie sucrée) à aider à reconstruire ce qui avait été endommagé, à confectionner (de manière plus ou moins artistique) des « œuvres » en chocolat (Am Stram et Gram avaient reproduit Oogie Boogie, au grand damne de Jack), et à préparer de quoi faire la fête afin de célébrer leur victoire !



Setsuka passait les meilleures vacances de sa vie. Jack, Sally, Zero et elle formaient une vraie famille. Le couple agissait envers comme ses parents le faisaient. Ils étaient bienveillants et protecteurs, à accourir au moindre supposé « bobo » que la saiyan pouvait se faire avec son naturel casse-cou.



Ils avaient passé du temps dans le Monde de Pâques à confectionner tout ce qui leur passait par la tête (en compagnie des habitués de la production des chocolats et des bonbons). Dans le Monde de Noël, ils avaient fait de la luge, du snowboard (C’est Sally la plus forte dans cette discipline, en décousant ses membres elle fait des pirouettes d’enfer !), du chien de traîneau (avec Zer0 en participant !), des bonhommes de neiges monstrueux et des tours de manèges, les doigts plein de churros à s’en faire péter la panse. Ils riaient, profitaient de chaque instant présent, dansaient, se dépensaient et mangeait comme des rois. C’était tout ce qu’il fallait pour être heureux.






C’était à regret que la jeune fille devait les quitter pour retourner dans son monde natal. Mais elle laissa de côté les larmes pour leur offrir son plus beau sourire, qui ne serait pas le dernier, avant de partir via l’une de ces étranges portes de voyage à travers les mondes.