Disparitions à Xiaolong [PV. Cell]

Le Royaume de Shu, avec ses montagnes imposantes et ses vallées verdoyantes, était un lieu de sérénité, où les traditions millénaires se mêlaient harmonieusement à la vie quotidienne. Les villages, nichés entre les collines ondulantes, semblaient à l'abri des tourments du monde extérieur. Les toits de tuiles incurvées des maisons, les lanternes rouges suspendues le long des rues pavées, et les rivières serpentant doucement à travers les bourgs formaient un tableau idyllique. Mais sous cette apparence paisible, une ombre grandissante menaçait de bouleverser l’équilibre de cette terre ancestrale.

Sui-Feng, commandante des forces spéciales et experte en infiltration, avait été envoyée par le Gotei 13 pour enquêter sur des disparitions mystérieuses qui tourmentaient les villages du Royaume de Shu. Les premiers rapports étaient troublants : des habitants disparaissaient sans laisser de trace, ne laissant derrière eux que leurs vêtements, éparpillés là où ils se tenaient la dernière fois. Aucun signe de lutte, aucun cri entendu, seulement des vêtements abandonnés, comme si les victimes s'étaient littéralement évaporées.

Lorsque Sui-Feng arriva dans la région, elle fut immédiatement frappée par le contraste entre la beauté sereine du paysage et la tension palpable qui régnait parmi les habitants. Les rues autrefois animées étaient désormais silencieuses, les volets des maisons fermés même en plein jour, et les regards des villageois fuyants. Les gens murmuraient entre eux, chuchotant des théories sur des esprits malveillants ou des démons venus punir les mortels pour des fautes oubliées. Les plus superstitieux parlaient même d’une ancienne malédiction qui aurait été réveillée, tandis que les plus pragmatiques s’efforçaient de trouver des explications rationnelles.

Sui-Feng commença son enquête dans le village de Xiaolong, le plus grand de la région, et aussi le plus touché par les disparitions. En arrivant, elle se dirigea vers l'auberge principale, un bâtiment ancien au toit de tuiles bleues, où les autorités locales avaient établi un poste de commandement provisoire. Le chef du village, un homme d'une soixantaine d'années aux cheveux grisonnants, l'accueillit avec un mélange de soulagement et de désespoir.


"Commandante Sui-Feng." dit-il en s'inclinant profondément "Nous sommes honorés par votre présence. Notre village est en proie à une terreur que nous ne comprenons pas. Chaque jour, un autre de nos habitants disparaît, sans un mot, sans un signe. Nous avons peur, très peur."


Sui-Feng hocha la tête, ses yeux aiguisés scrutant les environs, à la recherche d'indices. "Je suis ici pour découvrir la vérité et mettre fin à ces disparitions. J'aurai besoin de tout ce que vous savez, chaque détail, aussi insignifiant soit-il."


Le chef du village la conduisit à travers les rues désertes, expliquant que les disparitions avaient commencé il y quelques semaines. Au début, personne n’avait remarqué quoi que ce soit d’étrange, attribuant les absences à des déplacements temporaires ou à des escapades nocturnes. Mais rapidement, il devint évident que quelque chose de bien plus sinistre était à l'œuvre.


"Le premier à disparaître était un fermier, Lu Wei." expliqua le chef en menant Sui-Feng vers la ferme abandonnée à la périphérie du village. "Sa femme l’a cherché toute la nuit, et c’est à l’aube qu’elle a trouvé ses vêtements, juste là, au milieu du champ."


Ils arrivèrent à la ferme, un endroit tranquille entouré de rizières. Le champ en question s’étendait devant eux, avec des rangées de plants de riz se balançant doucement sous la brise du matin. Au centre, là où Lu Wei avait été vu pour la dernière fois, les vêtements étaient toujours là, soigneusement posés sur le sol.

Sui-Feng s’accroupit pour examiner les lieux. Rien d'anormal n'apparaissait à l'œil nu, mais son instinct lui disait que quelque chose d'étrange s'était produit ici. Elle tendit la main pour toucher le sol autour des vêtements, cherchant des traces de pas, des empreintes laissées par un agresseur, mais il n'y avait rien. Le sol était intact, comme si personne n'avait foulé cette terre depuis des jours.


"Les vêtements n'ont pas été perturbés…" murmura-t-elle pour elle-même. "C'est comme s'il avait disparu instantanément."


Le chef du village hocha tristement la tête. "C'est la même chose pour tous les autres. Aucun signe de lutte, aucune trace de leur passage. Seulement leurs vêtements."


Le mystère s'épaississait. Sui-Feng demanda à voir d'autres lieux de disparition, et ils se rendirent dans plusieurs autres maisons et champs où les mêmes scènes se répétaient : des vêtements abandonnés, des familles en deuil, et aucune explication plausible.

La commandante passa les jours suivants à interroger les habitants, recueillant des témoignages. Une vieille femme affirma avoir vu une ombre gigantesque se déplacer rapidement dans les montagnes une nuit, mais personne d'autre n'avait rien vu de semblable. Un enfant racontait avoir entendu des bruits étranges, comme des craquements de branches suivis de longs sifflements, mais aucun adulte ne l'avait cru.

Sui-Feng savait que quelque chose de redoutable se cachait dans ces montagnes, quelque chose qui pouvait faire disparaître des gens sans laisser de trace. Elle intensifia ses recherches, passant ses nuits à patrouiller les rues désertes et ses journées à inspecter chaque recoin du village et des alentours. Mais malgré ses efforts, la réponse lui échappait.

Une après-midi, alors qu’elle patrouillait seule à la lisière de la forêt, elle sentit une présence derrière elle. Se retournant brusquement, elle ne vit rien, mais le sentiment de danger persistait. Quelque chose la surveillait, elle en était certaine, mais cette chose était habile, presque invisible.


"Je vais te trouver, quoi que tu sois…" murmura-t-elle en se faufilant habilement dans cette faune qu'elle connaissait bien.


Elle savait que l'adversaire auquel elle faisait face était redoutable, bien plus que ce qu'elle avait imaginé en arrivant dans le Royaume de Shu. Le temps pressait, et elle devait découvrir la vérité avant que d'autres innocents ne disparaissent.