Le Valet de la Dame

Le duo (ou plutôt trio) était de retour au château après l’entretien probant mêlant les projets de la magicienne à la hargne du premier ministre Scalio. L’alliance tenait toujours, et la séraphine avait honoré sa part du marché, allant même jusqu’à proposer à son associé de l’aider à devenir plus puissant, notamment en sponsorisant son entrainement dans la salle de l’esprit et du temps. Mais ce genre d’affaire demandait du temps, le saiyan endeuillé par la disparition de Kyabe avait bien des urgences qui repoussaient son apprentissage du super saiyan de niveau 3. Ce n’était pas un problème, Misha avait largement de quoi faire pour s’occuper, notamment dans son travail de localisation de la source de pouvoir des anges. Une fois qu’elle aura trouvé ce point précis de l’espace-temps, elle serait en mesure de le détruire, privant le grand prêtre et ses serviteurs de leurs immenses pouvoirs. Un plan secret qu’elle ne comptait pas révéler à Demigra, ni même Salaga.

Alors qu’ils venaient d’arriver à la forteresse, Adam se dévoila. Towa venait de découvrir qu’il avait observé tout l’entretien en « caméra cachée », il fut suffisamment discret malgré une dissimulation rudimentaire. C’était bon à savoir, peut être que ce petit diablotin pourrait être utile, un jour. Elle se montra donc amusée par le comportement de la créature.

« Ah, tu étais là ! »

S’exclama-t-elle, écoutant ce que ce dernier avait à dire, notamment au sujet du voyage temporel. Il était bien vrai que ni lui, ni Salaga ne savaient quoi que ce soit de son travail. Elle allait donc leur révéler quelques informations histoire de satisfaire leur curiosité.

« Bien sûr qu’il est possible de voyager dans le temps, c’est quelque chose que je fais souvent. C’est une magie complexe que je maitrise, j’en fais donc profiter mes alliés. »

Elle occulta volontairement la première remarque de Salaga relative au voyage temporel, néanmoins, elle ne fut pas vraiment en mesure d’ignorer la seconde. Comment ça, il ne savait pas ce que c’était qu’un entrainement ? Misha avait la mine déconfite, ce jeune homme avait vraiment oublié de très larges pans de son éducation.

« Hm… C’est quand on essaie d’améliorer ses capacités physiques ou mentales au cout d’un grand effort. »

Cela renforçait l’idée qu’il avait été brisé mentalement par quelque chose. Une perte de savoir aussi incohérente, tout en conservant des capacités de combats et de locution, relevait évidement d’un traumatisme naturel ou causé par un mauvais sort. Cela rappela quelque chose à séraphine : Elle devait analyser l’épée si particulière de son garde du corps. L’amnésique avait été catégorique, il ne souhaitait pas qu’on y touche sans qu’il soit présent. Qu’il en soit ainsi alors, il allait suivre Towa dans son laboratoire.

« Je me disais, on pourrait profiter du temps que l’on a pour examiner cette lame qui te suit partout. »

Proposa-t-elle en désignant l’épée plantée dans le fourreau ceinturé de Salaga.

« Viens avec moi. »

Ils prirent la direction du laboratoire, découvrant ainsi une salle remplie d’ordinateurs, de machines avancées et de bureaux recouverts de plans et de feuilles. On pouvait dire que le style de cette pièce tranchait radicalement avec l’aspect moyenâgeux du reste du château. Elle dégagea une palliasse et invita le jeune démon à déposer sa ceinture sur le plan de travail.

« Je t’en prie, dépose ton épée ici, je vais commencer par en cerner la nature. »

S’il obéissait et laissait son arme sur le bureau, Misha se mettrait au travail. Déjà, elle comptait bien sonder la nature énergétique de cet artefact avant de le prendre en main. Un contact direct révélait souvent la nature de bien des choses. Etant naturellement prodigue et experte dans la magie de ténèbres, elle tenta d’initier une connexion spirituelle avec l’objet, si possible. Salaga pouvait le constater grâce à l’aura sombre qui émanait de la divine, cette force convergeait vers le fourreau, cherchant n’importe quelle faille magique pour s’y engouffrer.

« Révèle moi tes secrets… C’est un ordre ! »

Si cette épée avait une conscience avancée, elle pourrait ressentir que son interlocutrice était la reine des Enfers, mais aussi une ange, tout en étant une sorcière maléfique. Drôle de personnage, aussi puissant que surprenant.

Dès qu’elle dévoila son injonction, la reine des Enfers libéra un tumulte d’énergie qui enveloppa la pièce tout entière dans un tourbillon de magie noire. Un vent de panique, et même une bourrasque au sens littéral vint ébranler la stabilité des protagonistes, mettant à mal le mobilier et les machines trop proches. Un pouvoir immense sommeillait dans l’épée, ça, même Adan devait l’avoir compris. Mais cette déferlante maléfique ne fut pas sans effet pour eux, Towa fut immédiatement frappée par une tension lancinante, profonde et inexorable. Elle sentait qu’elle venait de mettre un pied au sein d’une maison précieusement gardée, un domaine privé dont le propriétaire protégeait farouchement les trésors. L’effroi de cette magie antique la repoussa presque immédiatement, son esprit n’ayant eu le temps que de matérialiser une silhouette, un visage. Celui d’une femme, une sorcière très puissante.

Mais impossible d’en savoir plus, ou du moins, le chaos ambiant l’empêchait de concevoir quoi que ce soit d’autre. Elle fut tirée en arrière, littéralement, par la bourrasque, s’écrasant contre une machine située derrière elle dans un fracas mécanique brutal. Elle laissa échapper hoquet de stupeur, tandis que l’épée sembla se disloquer avant d’exploser en morceaux. Des parties de la lame percutèrent le plafond et certains appareils proches.

Quand Salaga s’assura de l’état de sa dame, il découvrit que la garde de l’épée, comprenant une partie de son acier, était enfoncé dans l’abdomen de Towa. Elle perdait ainsi beaucoup de sang, en plus d’être plongée dans une intense confusion. Elle était comme ailleurs, bloquée psychiquement par le souvenir de son contact avec l’artefact. Elle repassait en boucle et au ralenti la scène, l’énergie enivrante, le froid glacial, la sensation de vide tonitruante. Mais aussi ce visage, celui d’une parfaite inconnue dont les traits ne lui étaient pourtant pas inconnus. De même que la nature de cette sorcellerie… Était-ce l’œuvre de sa mère ? Non, elle n’aurait pas procédé de la sorte, c’était autre chose, quelqu’un d’autre.

Mais ses pensées s’étiolaient à mesure que son hémoglobine manquait. Elle prit mesure de son état, enfin, puis mis la main sur la garde en tentant vainement de retirer la lame plantée dans son ventre. Evidement, elle fut incapable de la déloger, gémissant alors de douleur. Sa fatigue mentale l’empêchait de résonner.

Alors qu’elle demeurait agonisante, écrasée contre l’une des armoires métalliques du laboratoire, elle sentit une présence particulière interférer avec elle. Il ne s’agissait pas de l’épée, mais d’une forme d’énergie puissante qui ne semblait pas la même que celle qui l’avait attaqué. En se concentrant suffisamment sur cette manifestation singulière, Towa parvint à discerner Salaga sous des traits différents de ceux avec lesquels il se présentait jusqu’alors. Difficile de le décrire, mais il abordait un visage différent, plus mature et emplit d’un charisme qu’elle ne saurait décrire. Et c’est sous cette apparence, nimbé d’une aura sombre hypnotique, qu’il s’approcha d’elle. A chaque pas, il semblait faire vibrer la réalité, comme si l’univers dans lequel ils étaient menaçait de disparaitre.  Puis, il insuffla son pouvoir tout autour d’elle, venant briser les frontières de la dimension maudite dans laquelle elle se trouvait. Elle le sentit immédiatement : elle était simplement confuse, piégé dans une illusion qui se jouait d’elle. Prenant note de cette réalité, elle fut en mesure de faire se dissiper les blessures artificielles qui l’affectaient, mais aussi de retourner dans le « monde normal », redécouvrant Salaga sous ses traits ordinaires.

Elle poussa un soupire de soulagement, plaçant instinctivement sa main droite sous sa poitrine pour s’assurer qu’elle n’avait vraiment rien. Fort heureusement, tout ceci ne fut qu’un mauvais rêve, une machination de l’esprit hantant l’épée destiné à faire perdre du temps à quiconque cherchait à la dominer. Elle adressa un regard plein de reconnaissance au jeune magicien, qui venait, d’une manière ou d’une autre, de surpasser une magie de très haut niveau. Cela entrait dans la liste des exploits du démon amnésique, ne faisant qu’achever Towa de penser qu’il détenait un pouvoir incroyable endormi en lui.

« Je te dois des remerciements. Je me suis fait avoir comme une bleue. »

Aucun rapport avec leur couleur de peau respective, elle assumait simplement avoir été surprise par la force inexorable qui sommeillait dans l’arme qu’elle venait d’analyser. Elle jeta un bref regard en direction de l’épée, remarquant que cette dernière n’était pas endommagée par le rituel. Très bien, cela signifiait qu’il en fallait plus pour venir à bout de ses défenses. Mais elle fut soudain traversée par un éclair ! Comment se portait Salaga ? Elle fit volteface vers elle, retrouvant en quelques instants l’énergie surnaturelle dont elle disposait habituellement.

« Et toi ? Comment te sens tu ? Je me demande si ce premier rituel a libéré quelque chose chez toi ! »

S’exclama-t-elle en venant le saisir par les épaules, l’air un peu paternaliste. Elle se sentait garante de son évolution, mais elle était aussi plus égoïstement intriguée par le potentiel de Salaga. D’autant qu’elle venait d’avoir une nouvelle preuve de l’ampleur de ses capacités. Néanmoins, elle n’allait pas risquer d’en apprendre plus en consultant le mauvais-esprit de l’épée. Elle en avait vu assez pour savoir qu’elle ne pourrait pas découvrir les secrets d’un tel artefact sans la préparation adéquate. C’est-à-dire des éléments de rituels : Une pièce particulière, des babioles magiques spécifiques et des assistants ; ce n’était que quelques exemples. Elle ne comptait pas se lancer dans une telle entreprise dans l’immédiat, cela demandait du temps et de l’énergie qu’elle n’avait pas. Sa priorité était d’entrainer Scalio, son rendez-vous était dans seulement deux jours.

Pour le moment, elle allait se contenter d’écouter ce que son acolyte pouvait lui dire, et en tirer toutes les conclusions possibles. Qui sait, peut-être avait-il constaté un changement ?

Quand Misha revint à elle, elle s’empressa de s’assurer de la bonne santé de Salaga. Elle avait conscience que ce dernier était sensible à la magie noire, notamment aux émanations de l’artéfact qu’il transportait toujours avec lui. Elle ne s’y trompa pas, le jeune homme vacilla brusquement, s’écroula contre son torse dans un état second. Elle le rattrapa du mieux qu’elle put de ses petits bras, puis le fit pivoter pour l’assoir contre le bureau sur lequel reposait encore l’épée. Un étrange mélange de surprise et de curiosité l’agitait. Elle avait conscience qu’un tel phénomène était dangereux, mais également qu’il pouvait provoquer un choc chez lui, positif ou négatif. Elle appréhendait le résultat, mais le désirait hardiment, la dualité de ses sentiments égoïstes ne transparaissaient que pour une vive inquiétude.

« Salaga ?! »

Elle passa sa main sur la joue du concerné, loin d’être un acte amoureux, il s’agissait d’une manière de sonder rapidement les énergies qui se manifestaient en lui. Elle ressenti alors une énergie sombre et profonde, mais loin d’être aussi intense que lorsqu’elle fut secourue. Le jeune démon devait être épris de quelques chose, calme mais penseur, perdu quelque part. Était-il lui aussi à la merci d’une illusion ? Peut être devait-elle l’éloigner de cette lame maudite le temps qu’il récupère ? Une certaine précipitation guettait la séraphine, sans pour autant la conquérir, elle resta relativement passive, ne faisant finalement rien avant qu’il ne se réveille.

Oui, il vint reprendre ses esprits en moins d’une minute, une performance dont il n’avait pas fait preuve les dernières fois. Son contact en était-il la cause ? Ou bien était-ce parce qu’il n’était pas victime du même phénomène que la dernière fois ? Elle s’écarta lentement, laissant de l’espace au démon amnésique. Adan profita de cette ouverture pour s’installer sur les épaules de Towa et s’impatienter quant à cette situation, réclamant la destruction pure et simple de l’épée magique. Il en était évidement hors de question, et Misha allait interrompre les tergiversations du petit diablotin… Avant qu’elle ne soit prise de court par Salaga. Ce dernier s’excusa, expliquant qu’il se sentait mieux. Il était rare de se voir aussi vivace, c’était une bonne chose. Mais ce n’était pas tout, il ajouta que son court sommeil l’avait plongé dans une vision étrange. Il rêvait, mais de telles prémonitions ne devaient pas être liées au hasard. C’était surement lié à l’artefact ! Misha était maintenant certaine que la lame maudite était porteuse d’un message, et que Salaga était le seul digne de le lire aux yeux de cet objet. Cela pouvait expliquer son léger changement d’attitude à chaque phase d’inconscience. Mais il n’en recevait donc que des bribes ?

« Ces visions sont certainement des parties de ta mémoire qui tentent de se reconstituer. Tu as une idée de ce que tu y faisais ? »

Décrire un lieu ou une fonction serait trop fastidieux et imprécis, une action en revanche, c’était un jeu d’enfant. Qu’elle obtienne une réponse ou non, elle décida de ne pas en demander davantage pour le moment. Elle ne voulait pas qu’il se sente acculé alors qu’il avait fait un nouveau pas vers elle. Elle l’aida à se relever s’il ne l’avait pas déjà fait en lui tendant la main, ce laboratoire n’était pas un lieu approprié au repos.

« Allons boire un café. Adan, tu aimes le café ? »

Elle ne lui avait jamais demandé, et puisqu’elle ne s’attendait pas à une réaction de Salaga, elle interrogea directement le démon ailé. Mais de manière plus insidieuse, c’était un test, elle voulait découvrir si son garde du corps allait prendre la parole. S’il devenait effectivement plus expressif à chaque phase de sommeil, il finirait par développer des gouts et un semblant de personnalité. L’objectif de Towa était bien évidement d’aiguiller cette construction dans son sens. Ce procédé était différent de celui qu’il fut avec Mithra, mais la finalité était la même : un asservissement gré. Elle prit alors la route de la grande bibliothèque du château, là ou se trouvait une magnifique baie vitrée datant de millions d’années, colorée et donnant sur une plaine verdoyante que Misha avait construite. Dans le Makaioshinkai, il n’y avait que des terres hostiles et corrompues. Cette planète était différente, cachée dans les confins d’une timeline oubliée, dans un univers lui aussi perdu dans les âges. Neutre et sans vie, ce monde fut reconstitué artificiellement par la magie angélique de Towa qui en fit un havre de paix et de beauté (Voir le RP : Connexion Naturelle). C’était donc une vue déroutante, loin d’être naturelle pour un démon, on se croirait presque dans un Kaioshinkai. Quelques arbres encore jeunes peuplaient des étendues pures parsemées de reliefs et de lacs au sein duquel la vie allait bien finir par se développer d’elle-même.

Une grande table faisait face à la baie d’observation, assez grande pour y assoir au moins 10 personnes. Dessus, on retrouvait un peu de pagaille, des livres par-ci par-là, mais aussi la fameuse cafetière, cette dernière semblait avoir déjà servie ces derniers jours. Il y avait plusieurs tasses, dont une décorée avec un étonnant personnage.
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Elle s’installa, puis fit couler 3 doses de ce divin breuvage.

« Tu te sens toujours d’attaque pour te battre avec Scalio ? C’est un entrainement, rien de bien grave, mais je ne voudrais pas que ta narcolepsie te rattrapât en combat. »

Plaisantât-elle, poussant un petit rire moqueur mais doux. Le premier ministre aurait l’air bien bête si son adversaire s’endormait devant lui, et on ne parle pas d’un petit somme de 3 secondes comme l’aurait fait kid buu ! D’ailleurs, elle se frotta le menton, Salaga avait une épée, mais est-ce qu’il savait se battre avec ? Enfin, il ne pouvait pas la sortir de son fourreau, mais peut être que Misha pouvait lui donner une autre arme en attendant, voir ce qu’il savait faire ?

« Quand j’y pense, si tu as une épée, c’est que tu as du savoir t’en servir. Ça t’intéresserait que je t’en prête une ? Ce genre de chose, ça ne s’oublie pas ! »

Towa écouta attentivement les balbutiements de Salaga, elle était satisfaite de constater que ce dernier lui faisait assez confiance pour révéler le contenu de ses visions. Ce n’était rien de bien concret : il se sentait spectateur d’une scène durant laquelle un démon parmi d’autres mentionna son nom et celui d’Assabian. Il avait donc rêvé ? La sensation de projection était liée à la reconstruction d’un ou plusieurs souvenirs ensemble. S’il avait vu de telles choses, il y avait de grandes chances pour que ce soient des fragments de son passé, ou de celui d’une autre personne. Il était aussi probable qu’il s’agisse d’éléments assemblés et amalgamés. La notion d’enfant à naître était évocatrice, il n’était probablement pas de cet enfant, ou bien s’agissait-il des souvenirs d’une autre personne ?

Misha resta passive face à ces informations, ne voulant pas acculer Salaga sur des souvenirs aussi confus. Elle le mena vers le fameux café, ne manquant pas de le lui faire boire dans l’une des plus belles salles du château. Et bien que le jeune démon ne sembla pas apprécier l’amertume d’une boisson mure, il fut bien plus intrigué par le panorama qui défilait sous ses yeux. La baie vitrée gigantesque de diminuait en rien l’exploit que représentait la bénédiction de ces terres chaotiques.

Elle le tira de sa contemplation en mentionnant son prochain affrontement avec Scalio, un entrainement qui ne risquait pas d’être simple. Ce dernier était toujours aussi stoïque et sérieux. Il espérait littéralement ne pas s’endormir en combat. La magicienne était amusée de l’apathie qu’il éprouvait parfois. Mais ce trait omniprésent se dilua subitement quand il fut question de la boisson. Ce n’était pas simplement un breuvage qu’il ne connaissait pas, c’était maintenant un liquide qu’il détestait ! Pour une fois, il affichait ses gouts, éloignant de lui la tasse maudite de Koridaï dans un calme tout relatif.

Adan ne tarda pas à le chambrer, lui qui au contraire adorait le café et ses arômes. S’en suivit une seconde bourde sociale de Salaga, qui une fois de plus prenait chaque expression au pied de la lettre, ce qui ne manquant pas d’énerver le diablotin. La séraphine se couvrit la bouche, dissimulant maladroitement son sourire enchanté et amusé ; c’était rocambolesque !

Sur une note plus constructive, Towa mentionna les capacités de combat à l’épée de son valet. Il était effectivement doué, preuve que l’épée qu’il portait était probablement la sienne. Il concéda sans mal qu’il avait un certain talent avec ce genre d’armes, sans savoir quoi dire de plus. Il était déjà capable de matérialiser des lames d’énergie, autant dire qu’il n’avait probablement pas besoin d’une banale épée pour se battre. Biensûr, Misha aurait pu proposer un objet magique, ou dans un alliage particulier, mais elle préférait le laisser s’orienter vers un style lui-même.

Vint finalement la question de ce fameux jardin qu’elle avait construit. Salaga était éberlué et se montrait curieux. Excellent, il n’était pas aussi loquace d’ordinaire. Elle observa un court instant son propre domaine, dévoilant le secret de ces terres avec une certaine bienveillance.

« Avec de la magie divine Kaioshin, je peux faire des miracles, même sur des terres maudites. »

Elle matérialisa dans le creux de sa main gauche une sphère lumineuse imprégnée du pouvoir de création.

« Je dispose de nombreux pouvoirs, dont celui de libérer des malédictions. J’ai purifié cet environnement tortueux pour un nouveau… plus paisible. »

Elle se leva pour marcher vers la vitre, justement, elle toisait l’évolution des plantes et les points d’eau environnant.

« Tu ne trouves pas ça cool ? »

Elle se tourna vers Salaga pour lui adresser un sourire solaire. En fait, elle adorait faire ce genre de choses, l’idée d’être capable de modeler son environnement à sa guise lui plaisait beaucoup, surtout si ça permettait d’impressionner la galerie !

Il avait largement le temps de réagir, Towa termina ses dernières lichettes de café, patiente.

Une ou deux minutes plus tard, une présence de fit sentir à l’autre bout de la salle. Il s’agissait d’un homme de grande taille aux cheveux ébouriffés et immaculé. Ses yeux carmin dévisageaient quiconque les croissaient, s’ils n’étaient pas déjà abattus par sa grande puissance.

« Mira ! Tu décides finalement de te montrer ! »


L’androïde fit quelques pas supplémentaire, nonchalant comme à son habitude.

« Je passais m’assurer que tout allait bien ici. »

Son regard mortel passa sur Adan, puis Salaga. Il croisa les bras et demeurait debout, en bout de table.

« C’est toi Salaga ? Tu n’as pas l’air très fort. »

Il fronça son regard.

« Ni très attentif. »

La magicienne intervint immédiatement.

« Si tu es venu pour le bouler, tu peux repartir. »

Il s’adossa à un mur proche, les yeux clos un instant.

« Je le teste juste. »

Etait-il vraiment sérieux ?