Deidara vs Melfaroth

L'arbitre arriva sur le terrain tout en allumant son micro. La foule l'attendait.

"Nous sommes maintenant au second tour. Le tournoi promet encore du spectacle. Si je vous dit Deidara et Melfaroth?"

Les tribunes se soulevèrent à l'annonce de ces deux noms, on voyait que certains avait déjà leur préféré à ce tournoi. Des écrans géants affichèrent des informations sur les 2 praticipants ainsi que des extraits de leur précedent combat au premier tour.

"Oui, vous les connaissez puisque la plupart d'entre vous on assisté à leur qualifications. Et bien les voilà opposer pour ce combat. Ils vont bientôt entrer sur le terrain."

Il eteignit son micro et attendit les participants après avoir mis ses mains dans le dos.

Difficile à croire que seulement quelques jours s'étaient écoulés depuis son dernier passage au stade... il était resté coincé si longtemps dans la salle d'entraînement que des siècles lui semblaient s'étendre derrière lui. Des siècles fictifs passés à ne rien faire...
Heureusement, son jeune ami Sangohan avait eu l'idée de lui demander innocemment où en était le tournois. Il n'avait pas su répondre et, pris de doute, le combattant s'était élancé vers le stade, courant à toute vitesse. Si seulement il avait pu apprendre à voler...
Enfin. S'arrachant à sa brève contemplation du stade, le jeune homme interpella un balayeur.

-L'ami, où en est le tournois?
-Eh! Tu ressembles à l'un des participants... Melafroth, n'est-ce pas?

Le jeune homme esquissa un sourire faussement exaspéré. Qu'avaient-ils donc tous à écorcher son nom?

-C'est bien moi, Melfaroth.
-Ah! Bien. Vous devriez vous dépêcher. On vous cherche partout. Le deuxième tour a été ouvert. Vous êtes attendu sur le ring pour vous battre contre Deide... Dieda... un nom comme ça...
-C'est bon, ça me laissera la surprise. Peux-tu m'aider à trouver une... entrée des artistes version courte?

Lâchant son balais, l'homme cligna de l'œil avec malice.

-Suis-moi!

Jamais de toute sa vie le jeune homme ne visita couloir aussi mal entretenu. Des bennes à ordures débordantes côtoyaient les sacs poubelles mal fermés. La crasse suintait le long des murs.

-Dégueulasse, hein? On entrepose ici les ordures que les gens laissent traîner un peu partout à l'occasion du tournois. Quand tout sera fini, on sortira tout et on passera aussi le couloir au désinfectant... ça permet de limiter les frais de décharge. Ceci dit, c'est pas très conforme à la charte d'hygiène de cet univers... Garde le silence là-dessus!

Malgré l'impression qu'avait Melfaroth de descendre dans les profondeurs de Dösatz, il savait pertinemment que le terrain où l'attendait son adversaire n'était plus très loin. Les murs tremblaient, on devinait les hurlements euphoriques de la foule.
Soudain, le balayeur s'arrêta devant une porte recouverte de peinture huileuse, et introduisit une clef dans la serrure.

-Voilà jeune homme! Bonne chance pour ton combat, mets en lui plein la vue!
-Merci, l'ami. Si je gagne, je viendrais te payer le champagne.

Poussant un bref soupir amusé, Melfaroth poussa la poignée. Le bruit de la foule s'imposa brusquement à lui, lui faisant bourdonner les oreilles. Profitant de sa situation, il posa rapidement son lourd manteau de cuir tâché par la graisse du couloir. Cette fois ci, il portait un véritable pantalon de combat bien ajusté. En revanche, il conservait une chemise légère qui menaçait de se déchirer à tout moment. Peu lui importait. Il n'avait jamais su ajuster sa tenue à la circonstance...
Une fois prêt, il monta sur le ring au pas de course, accompagné par une foule enthousiaste.
Un enthousiasme contagieux... Dès lors que le jeune homme aperçu l'arbitre, il ne pût s'empêcher d'aller lui attraper l'épaule pour le saluer à sa manière. Heureusement, il n'était pas un sayen. Il savait mesurer sa force.
Il ne remarqua son adversaire qu'après coup. Parqué dans un coin du terrain, il semblait méditer. Melfaroth soupira. Il conçu d'emblée une certaine antipathie pour son adversaire, auquel il ne signala pas sa présence, laissant à l'arbitre le soin de le sortir de ce qui s'apparentait à un profond sommeil...

L'arbitre vit les participants arriver avec une difference d'intervalle, mais cela ne genait pas la foule qui était toujours aussi enthousiaste. L'arbitre s'apporcha des deux guerrier et alluma son micro.

"Les combattants sont enfin arriver, le combat peut commencer."

A cette intervention de l'arbitre, les tribunes se firent plus bruyante et couvrirent presque la voix du micro. L'abitre laissa donc place au combat.

Encore une feinte de la part de Deidara. Quel fourbe... Il se servait de ses clones pour se protéger. Cela ne pouvait plus durer. Déjà, Melfaroth se lassait de ce petit jeu. D'ailleurs, il n'allait pas tarder à payer les conséquences de son dernier manque d'attention.
Avant d'avoir le temps de se retourner, il reçu un coup d'une puissance relative dans le dos. Il savait pertinemment que ce n'était que le début d'un enchaînement qu'il allait subir sans pouvoir se défendre comme il le devrait.
Une goutte de sueur perla sur son front. Il fallait qu'il trouve une autre stratégie. Pour cela, il lui faudrait du temps... un temps qui ne lui serait pas offert. Pas offert?
L'imbécile. Son maître, le vieux Socrate, le disait toujours. « Le temps, il ne t'est jamais présenté sur un plateau. C'est à toi de le prendre. »
Un sourire invisible pour son adversaire se dessina brièvement sur ses lèvres, avant d'être effacé par un rictus de surprise. Deidara était en train de s'accrocher à lui, de toutes ses forces.

-Trève.
 *Ne pas se laisser déconcentrer.*

Il y eût soudain comme un cri silencieux. Melfaroth savait qu'il venait d'être victime de l'un des petits tours de magie de son adversaire. Il ne paniqua pas lorsque sa vue se troubla pour finalement s'obscurcir complètement. Pas davantage lorsque son nez cessa de sentir l'odeur aigre d'un Deidara qui haletait, à côté de lui. A côté, ou derrière? Peut-être devant, à la réflexion... il ne sentait plus son aura. Peu importait. Que faisait-il là, d'ailleurs? Dans le stade, tout bruit avait cessé... La douleur ne résonnait plus dans le dos du jeune homme.
Il y avait bien cette étincelle, tout au fond de sa conscience, qui illuminait le grenier de son esprit d'une très faible clarté.
Je suis là. J'existe.
Le temps n'était plus, lui. Il n'y avait plus que cette lueur infime, cet éclat rassurant, cette douce chaleur qui subsistait.
Rester concentré.
La lumière gagnait en intensité, l'ombre reculait. La conscience n'était ni souvenirs, ni présent, ni identité. Juste volonté. Volonté de puissance, brûlure de vie. Il fallait vivre. Il fallait marcher. Il fallait se battre, il fallait calculer.
Calculer...

-Punition!

Ce cri, Melfaroth n'était pas capable de l'entendre. Cependant, quelque chose d'imperceptible, d'inqualifiable avait germé en lui. Une conscience nouvelle redevenue première grâce à l'expérience qu'il était en train de vivre, malgré le désir de vaincre de son adversaire.
Non, il ne vaincrait pas. Sa volonté de puissance était étouffée par trop de sentiments faibles, trop de corruption. Trop peu de majesté, trop peu de noblesse.
Les effets de la technique meurtrière s'estompaient. Le jeune homme se rendait compte que ses yeux étaient fermés. Lentement, il les rouvrit. Deidara s'acharnait sur son corps qui ne ripostait pas. Il ne souffrait pas, ses sens étant encore trop engourdis. Il avait encore quelques secondes devant lui pour faire éclore la fleur qui naissait en lui.
Calculer... sans doute, l'échec existait. Quelle importance? A son échelle, là où il se trouvait, l'échec ne pouvait signifier la défaite.
Il était un heureux. Ses sentiments étaient tous tournés vers la vie, vers le mouvement.
Qu'était donc Deidara, sinon un ...

-Un malheureux.

Il y eut un cri de surprise dans les tribunes. Deidara venait de saisir son adversaire par ce qui lui restait de chemise pour le jeter hors du ring, de toutes ses forces. Mais après avoir repris conscience de lui-même, de ce qui subsistait tout au fond de lui, de ce qui faisait qu'il était un homme, Melfaroth reprenait conscience de son corps. Dans sa chute, il tourna la tête et abaissa brutalement les bras vers le sol.

-Les crocs de l'hermine!

Son aura se dirigea dans ses bras d'un seul coup. Avec le mouvement, une partie de l'énergie provoqua un impact qui projeta le jeune homme en avant. Avec élégance, il reprit pied sur le terrain et se redressa. Quelque chose avait changé dans son apparence. Sur ses lèvres se dessinaient un sourire léger. Malgré ses multiples blessures et ses vêtements en loques, il avait le maintien d'un grand seigneur. Ses cheveux semblaient portés par le vent, bien qu'il n'y en eût pas un souffle sur l'arène. Il dégageait quelque chose de nouveau. Pas de la force, pas comme un sayen. Quelque chose de plus pur, de plus humain.
De la volonté, peut-être.
Il y eut un instant de silence sur le terrain. Deidara semblait trop surpris pour réagir directement. Quand à Melfaroth, son regard laissait bien comprendre ce qu'il était en train de devenir, le temps d'un combat.
Il calculait. Il percevait maintenant tous les petits mouvements incontrôlés, les tics de son adversaire. Il voyait les failles de son jeu. Il mesurait parfaitement l'énergie qui lui restait, mais ne prenait pas cela comme un facteur déterminant.
Il était l'incarnation de la puissance d'agir. Il était transformé.

-Ne m'en veux pas, je désire en terminer à présent.

Toujours ce sourire, ce calme, ce calcul qui se lisait dans les yeux vairons. Soudain, le jeune homme se déplaça, imperceptiblement. Il n'y avait rien qui ne trahit ce déplacement. Son aura rayonnait tellement qu'elle rendait son propriétaire difficile à repérer de façon précise.
Soudain, une exclamation survint dans les tribunes. Deidara venait de tomber sur le sol. Sur son visage, les traces d'une dizaine de coups de poing chargé de ki se dessinaient.
Alors qu'il cherchait à se relever, Melfaroth ouvrit ses poings qui débordaient d'énergie et colla ses deux poignets l'un à l'autre. Ses deux mains formaient comme une gueule monstrueuse chargée de crocs tout aussi monstrueux.
Sans ajouter une parole, le combattant fit un pas rapide de côté et referma ses mains sur l'épaule droite de son adversaire, en y mettant toutes ses forces. Il ne pouvait plus s'agir d'un clone. Il avait tout calculé, tout observé. Rien n'avait été laissé au hasard dans son offensive. Rien, sauf la force et la volonté qu'il y avait mises... Mais il doutait si peu de ces dernières, à présent, qu'il savait que la victoire était déjà à moitié acquise. Tout n'était plus que question de calcul et de pondération.

[Hrp: si j'ai exagéré, que l'on n'hésite pas à me le faire savoir :s]

Il avait décidément à faire à quelqu'un de bien coriace... c'était vrai, les techniques qu'il avait utilisées n'étaient pas dotées d'une haute puissance offensive. De ce côté là, il avait donné le maximum lors de son premier combat. Il s'agissait maintenant de s'économiser au maximum pour toujours pouvoir surprendre. Au bout du deuxième tour, ses adversaires avaient tous pu le voir combattre au moins quelques minutes. Et Melfaroth avait bien l'intention d'aller jusqu'au bout. Sa volonté brûlait comme un feu en lui. Physiquement, il n'en pouvait plus. Il avait beaucoup encaissé, beaucoup rusé, et bien peu attaqué en comparaison. Il fallait que ce combat se termine au plus vite, à présent.
L'esprit toujours possédé par le calcul constant, le jeune homme devina que son adversaire n'abandonnerait pas comme il semblait en avoir l'intention. Il avait encore des ressources. C'étaient les dernières, cette fois-ci. Elles n'en demeuraient pas moins un danger, un obstacle dressé devant la victoire.
Le sayen se transforma de nouveau. L'œil vif et attentif de Melfaroth reconnu à son aura que la dernière ligne droite serait difficile à franchir. Son adversaire venait de trouver le courage de faire appel à une bonne partie de sa volonté. Sa prochaine attaque serait redoutable... mieux valait ne pas attendre. Obéissant à ce que lui dictait toute sa puissance d'agir, le jeune combattant se jeta sur Deidara avec une vitesse effroyable. L'autre aussi était devenu plus rapide. Il bloquait les coups et les rendait avec aisance... Et Melfaroth était fatigué et blessé, en dépit des apparences.
Par mesure de précaution, il serra les dents et, alors même qu'il continuait d'attaquer, il activa le Terasbetoni. Ses coups perdaient en puissance, son dos était vulnérable. Mais au moins, un coup de trop ne pourrait pas causer sa défaite.
Soudain, Deidara parvint à réussir une redoutable feinte. En quelques secondes, le jeune homme se retrouva emporté dans les airs sans ne pouvoir rien faire. Il ne savait pas voler... Suivant ses instincts calculateurs, il se concentra sur son bouclier. C'était tout ce qu'il pouvait faire... il ne pouvait presque pas respirer à cause de la vitesse.
Avant qu'il n'ait le temps de comprendre ce qu'il se passait, son adversaire poussa un cri. Une déferlante le toucha en plein ventre, au cœur de son bouclier. L'autre ne devait toujours pas avoir compris que la plupart de ses attaques lancées de front n'étaient que d'une piètre efficacité. Néanmoins, Melfaroth tombait comme une pierre, entraîné par la vitesse de sa chute aussi bien que par la boule d'énergie. Lorsque cette dernière s'évanouit, il dissipa le Terasbetoni et s'écrasa violemment contre ce qu'il restait du terrain. En face, Deidara s'était reposé sur le sol.

-Eh, bien joué bonhomme.

Malgré la douleur qui lui fendait le dos en deux, Melfaroth se tenait debout, à l'intérieur du cratère qui s'était formé autour de lui. Il tenait une pierre qu'il faisait sauter dans sa main gauche. Sans doute se préparait-il à la charger d'énergie comme il l'avait déjà fait avec des graviers... Prenant appui sur ses jambes, au prix d'un effort bien plus terrible que ce qu'il laissait paraître, le jeune homme reprit pied sur le terrain. Dans sa main droite brillait une étrange énergie jaune.

-Vague douteuse!

Comment ne pas éviter une attaque aussi directe, aussi lente, aussi peu chargée de ki? Même dans son état, Deidara n'eût aucun mal à l'esquiver, en faisant un pas de côté. Cependant, une nouvelle vague, un peu plus rapide, déferlait dans sa direction. Il l'esquiva, en profita pour se rapprocher de son adversaire qui en envoya une troisième et une quatrième, toujours plus rapides. Elles furent également esquivées, et Melfaroth se prit quelques coups au passage. Cependant, il continuait d'envoyer des vagues douteuses, toujours plus rapides, toujours plus proches les unes des autres. Bientôt, la situation devint pénible pour Deidara. Fatigué de son combat, en dépit de sa grande vitesse, il haletait. Finalement, son adversaire trouva le moyen de se glisser dans son dos et de lui envoyer une dernière déferlante au corps à corps. Elle fit bien vite son effet. Pendant quelques secondes, Deidara sembla ne plus vraiment savoir où il en était... dans ces conditions, la volonté qu'il avait déployée miraculeusement se trouvait étouffée. Son aura perdait de sa puissance.
Prenant appui sur le sol, Melfaroth recula de quelques mètres et, utilisant toutes les forces que contenaient son bras, il jeta le caillou qu'il avait gardé en direction du sayen. Dans l'état où il se trouvait, il ne pût l'esquiver. La douleur lui fracassa le crâne.
En face de lui, le jeune combattant redonna vie au sourire qu'il avait à peine quitté pendant le combat, et se laissa tomber sur les genoux. Si sa dernière offensive n'avait pas suffi à vaincre Deidara, il ne pourrait probablement pas aller plus loin. Sa volonté avait beau être ardente, il savait que l'épuisement total n'était plus qu'à un doigt. Et l'épuisement total, c'était la mort.

[Hrp: désolée du retard :s]